4.

LES GRANDS COURANTS IDEOLOGIQUES

SITUATION D’APPRENTISSAGE

COMPETENCE(S)  Critiquer

CONCEPT(S) à construire  Système libéral, socialiste et communiste

PREREQUIS & TACHES  Analyser un document écrit ou iconographique

CONFIEES A L’ELEVE  Evaluer la fiabilité du document

RESSOURCES DOCUMENTAIRES
 Photocopies & manuel
à la disposition de l’élève

Les idéologies politiques sont présentées ci-après, dans l’ordre chronologique de leur
apparition sur la scène politique belge.
PREMIERE MOITIE DU 19EME SIECLE
Au moment de l’indépendance de la Belgique (1830), deux tendances politiques
s’affrontent : les libéraux et les catholiques.
LES LIBERAUX
A la fin du 18ème siècle, le libéralisme est né dans le contexte de la fin de l’Ancien
Régime, auquel il s’oppose fermement. L’Etat, alors incarné par le Roi, est destitué et le
nouveau régime politique exige que des droits et libertés soient octroyés aux citoyens. C’est
en cela que l’on pourra le qualifier de PROGRESSISTE : des changements sont souhaités tels
que la laïcisation de l’Etat, à savoir la séparation de l’Eglise (pouvoir spirituel) et de l’Etat
(pouvoir temporel/politique).
Le libéralisme est une doctrine (propre à la bourgeoisie) qui croit aux bienfaits de la
liberté (valeur) dans tous les domaines c’est-à-dire la non-intervention de l’Etat qui
s’exprime par des méthodes de laisser-faire. En politique, le libéralisme désire faire
triompher l’individu sur l’autorité (l’Etat) : le seul rôle de l’Etat est de faire respecter les
libertés (inscrites dans la Constitution). Le capitalisme (libéralisme économique) défend la
liberté dans le domaine économique (et donc dans le domaine social : pas ou peu de
législation du travail) afin de lever les entraves aux échanges. La propriété privée est un
autre fondement de ce système.
LES CATHOLIQUES
La tendance catholique est, comme son nom l’indique, d’abord une religion
chrétienne dont certains membres vont créer une organisation politique reprenant les
principes du christianisme. On peut la qualifier de CONSERVATRICE car elle tend à maintenir
l’ordre établi (de l’Ancien Régime) : importance du rôle du Roi, limitation de la liberté
religieuse à la seule religion chrétienne, influence de l’Eglise sur l’Etat en s’inspirant des
Évangiles et en promouvant la famille (cléricalisme).
Ces deux tendances sont situées à droite sur l’échiquier politique de la jeune
Belgique mais pas de la même manière. Positionne-les.

Gauche Centre Droite

(…...…………………..…..…) (…...…………………..…..…) I
DEUXIEME MOITIE DU 19EME SIECLE
Dans le contexte de la révolution industrielle, les tendances politiques
existantes (libéraux et catholiques) vont se transformer tandis que de nouvelles
idéologies vont émerger.
LES SOCIALISMES
Au milieu du 19ème siècle, dans le contexte de la révolution industrielle,
émergent les socialismes (au sens large) qui sont des doctrines qui dénoncent les
effets du capitalisme (crises de surproduction) et les injustices sociales (patrons 
 ouvriers) qui sont nées du système libéral. En majorité, les penseurs socialistes
(au sens large) sont issus de la bourgeoisie progressiste mais s’inquiètent du sort
réservé aux plus démunis.
Les points communs des idéologies socialistes (au sens large) sont de
réclamer une meilleure répartition des richesses (principe d’égalité) entre les
groupes sociaux et en particulier envers le prolétariat.
 Le socialisme (au sens strict) veut créer une société égalitaire en autorisant la
propriété privée. Ils renoncent à détruire le capitalisme par la force et préfèrent
la voie légale : diffuser les idées socialistes chez les dirigeants, négocier, obtenir
des réformes. Généralement, ils estiment qu’une société égalitaire n’est possible
que par l’intervention de l’Etat (qui subsidie les mutualités, les pensions de
vieillesse, d’invalidité,...). En matière religieuse, ils appliquent un principe de
tolérance vis-à-vis de plusieurs religions mais aussi par rapport à la morale
laïque ; ce qui relève du spirituel devrait rester dans la sphère privée.
 Le communisme désire que la société soit strictement égalitaire en n’autorisant
pas de propriété privée. Ils s’attaquent au capitalisme en utilisant la force
(révolution) et veulent créer un système économique communiste : le
collectivisme. Pour ce faire, l’Etat est omniprésent et donc très
interventionniste. En matière religieuse, il vise à l’abolition des religions.
LES LIBERAUX
Face aux changements engendrés par la révolution industrielle, un débat
anime les libéraux. Afin de conserver leur autorité, les plus conservateurs d’entre
eux limitent l’accès à la citoyenneté (droit de vote) ou aux études supérieures : les
hommes pauvres, les femmes et les personnes « de couleur » n’y ont pas droit. Les
libéraux progressistes, eux, défendent ces catégories sociales en vue de leur
émancipation. Certains libéraux progressistes rejoindront l’idéologie …………….… .
LE CATHOLICISME SOCIAL

Suite aux grandes grèves de 1886 et à la création du POB en 1885, le

catholicisme social désire redéfinir les objectifs du parti afin de lutter contre les
socialistes (qui ont séduit les masses ouvrières) et les libéraux (qui sont souvent
anticléricaux). C’est donc à la fin du 19ème siècle que cette idéologie se déplace sur
l’échiquier politique pour se placer en son centre (moins conservatrice, davantage
sociale).
En 1891, le pape Léon XIII donne, dans l’encyclique Rerum Novarum, une
définition claire de la doctrine sociale de l’Église : la propriété privée et la liberté
individuelle doivent être respectées ; les classes sociales doivent collaborer et non
lutter ; le rôle de l’Etat est d’intervenir auprès des ouvriers.
II
RESSOURCES DOCUMENTAIRES

Lis les documents 40/1 & 40/2 relatifs au marxisme, une philosophie élaborée par les
auteurs de ces documents : …..………………………………………..……………………
dans un ouvrage intitulé …..……………………………………………….....… (…..…...) .

Ces philosophes allemands n’ont pas eu la prétention de nommer leur philosophie

« marxisme », ils la nomment le matérialisme historique. Cette philosophie porte un
regard sur l’histoire et constate que celle-ci est dialectique (en lutte, en conflit, en
opposition). A chaque période de l’histoire, ils constatent une dialectique.

Période
 
 
 

Etape intermédiaire : ..………………………………………..…..………

Objectif final : ..…………………………………………....……………….

ANALYSE DU DOCUMENT 39/1

Doc.39/1 : Affiche électorale socialiste belge,
avant 1900, in Hervé HASQUIN et Jean-Louis
JADOULLE, FuturHist Le Fuutur, toute une
Histoire ! 5ème secondaire. De l ‘âge industriel à
la fin de la Seconde Guerre mondiale, Namur,
2010, p. 106.
a) Dresse la carte d’identité du document.
Auteur : […………………………………………..]
Titre : ……………………………………………….
………………………………………………………
Date : …………………………………………….....
Nature : ……..………………………………………
b) Quel groupe social est défendu ?
…………………….....………………………….....
c) En considérant chaque niveau de la pyramide,
à quoi s’oppose l’auteur du doc. ?
niveau 1 : …………………………….…. ; niveau 2 : ……….…………………………….
niveau 3 : ………………………………… ; niveau 4 : ………….………………………….
d) A quelle idéologie appartient l’auteur ? …………………………..…….................. III
CRITIQUE DU DOCUMENT 39/1
En t’aidant du document, de l’analyse précédente et de la note informative ci-
dessous, évalue la fiabilité de ce document.

Le POB (Parti Ouvrier Belge) est un parti de gauche, de tendance socialiste (au
sens large) créé en 1885. Sa principale revendication est l’obtention du suffrage
universel masculin. Sa création permettra d’organiser les luttes ouvrières contre
la bourgeoisie capitaliste ; il sera l’instigateur des grandes grèves de 1886, dont
la répression fera 24 morts.

Indices de… confiance méfiance

Relatif à l’auteur

Relatif au
contenu

En rapport avec
le cours

IV
REPERER UNE IDEOLOGIE ET JUSTIFIER

Doc. 1 : Charles DE BROUCKERE, Discours à la Chambre, 1851, in, Denise GALLOY et

Franz HAYT, Du document à l’histoire de 1848 à 1918, Bruxelles, De Boeck-
Wesmael, 1994, p. 73.

Laisser faire, c’est laisser à l’homme la liberté d’user de ses facultés, de travailler ;
laisser passer c’est permettre à l’homme de disposer librement des fruits de son
travail. Laisser faire et laisser passer, mais c’est la consécration du droit de
propriété qui est l’objet de toute société et le fondement de toute richesse.

 A quelle idéologie correspond ce document ? ………………………………………...

 Justifiez votre réponse (en rédigeant des phrases complètes à l’aide du tableau).
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Doc. 2 : Abbé Antoine POTTIER, Troisième lettre de M. l’abbé Pottier à la « Gazette

de Liège » dans Le Bien du Peuple, in, Jean-Louis JADOULLE et André TIHON,
Racines du Futur. Tome III : du XVIII° siècle à 1918, Bruxelles, Hatier, 1992, p. 149.

Quant aux causes qui engendrent [la] misère [des ouvriers], il y a des causes
morales qui se résument à l’affaissement des convictions religieuses dans toutes
les classes de la société. Mais à côté des causes morales, il y en a d’autres :
l’usure, le monopole du capital, l’isolement des ouvriers, la concurrence, le défaut
de législation protectrice.

 A quelle idéologie correspond ce document ? ………………………………………...

 Justifiez votre réponse.
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V
Doc. 3 : [Edmond PICARD], Manifeste des ouvriers dans La liberté, 28 janvier 1866,
in, Jean-Louis JADOULLE et André TIHON, Racines du Futur. Tome III : du XVIII° siècle
à 1918, Bruxelles, Didier Hatier, 1992, p. 133.

C’est au pays tout entier que nous nous adressons pour l’obtenir pacifiquement.
Pacifiquement, disons-nous, et nous insistons sur ce mot. [...] Mais quelle réforme
l’ouvrier demande-t-il en premier lieu ? C’est la réforme électorale.

 A quelle idéologie correspond ce document ? ………………………………………...

 Justifiez votre réponse.

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Doc. 4 : Karl MARX et Friedriech ENGELS, Manifeste du parti communiste, 1848, in,
Denise GALLOY et Franz HAYT, Du document à l’histoire de 1848 à 1918, Bruxelles,
De Boeck-Wesmael, 1994, p. 91.

Les communistes dédaignent de dissimuler leurs idées et leurs projets. Ils

déclarent ouvertement qu’ils ne peuvent atteindre leurs objectifs qu’en détruisant
par la violence l’ancien ordre social. Que les classes dirigeantes tremblent à
l’idée d’une révolution communiste ! Les prolétaires n’y ont rien à perdre que
leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner. Prolétaires de tous les pays,
unissez-vous !

 A quelle idéologie correspond ce document ? ………………………………………...

 Justifiez votre réponse.
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VI
4. 2. L’ECHIQUIER POLITIQUE EN BREF
A la fin du 19ème siècle, le monde politique belge se découpe en grandes familles politiques dépositaires de grands principes,
d’idéologies qui leur sont propres ; c’est ce que l’on appelle l’échiquier politique.
Extrême-
Echiquier politique Extrême-gauche Gauche Centre Droite
droite
socialismes (au sens large)
Famille politique catholicisme social libéralismes
/
(idéologie) socialisme
communisme
(au sens strict)
Système économique collectivisme / / capitalisme /

Egalité (afin de christianisme (afin de liberté (afin de pro-

Valeur principale /
protéger les groupes sociaux) protéger la famille) téger les individus)

- évangélisation
Méthode(s) révolution réforme - collaboration des laisser-faire /
classes sociales

Groupe social visé prolétariat chrétiens & ouvriers bourgeois /

Rôle de l’Etat très interventionniste interventionniste interventionniste peu interventionniste /

Propriété privée interdite autorisée autorisée encouragée /

Position vis-à-vis Très anticlérical Anticlérical Clérical Anticlérical /

de la religion (abolition des (laïcisation de (influence de la religion (laïcisation de l’Etat)
religions) l’Etat) sur l’Etat)
Remarque : …..………………..………………..…………………………………………………………...………………..………………..…..…
Quelle est sa valeur ? …..………………..………………..………………..………………..…………………………………………...…..…..…
Pourquoi cette famille politique n’est-elle pas organisée au 19ème siècle en Belgique ? …..…………………………….………………..…
…..…………..………………..………………………………………………………………………….………………..………………..…..… VII