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Amplificateur linéaire intégré

E2 : Amplificateur linéaire intégré


I. Fonctionnement d’un ALI
1. Constitution physique
Un amplificateur linéaire intégré (ALI), également appelé amplificateur
opérationnel (AO), est un circuit électronique complexe, constitué de
résistances, de condensateurs, de diodes et de transistors. On parle alors de
circuit intégré.

Il s’agit d’un composant à 8 pattes (photo ci-contre) qui le relient au circuit


dans lequel il est inséré. Un ergot (petite encoche) d’un côté de l’ALI permet
de repérer son sens. À titre d’exemple, nous présenterons ici l’un des plus
courants : le TL081.

Voici le circuit à l’intérieur du TL081 :

La complexité d’un tel circuit intégré rend son étude détaillée peu aisée. On va donc procéder à une
approche de type « boîte noire », c’est-à-dire qu’on ne cherchera pas à connaître le fonctionnement de
l’intérieur du circuit, au profit de relations beaucoup plus simples décrivant de manière satisfaisante son
comportement vis-à-vis du circuit extérieur. Désormais, nous ne nous intéresserons donc plus qu’aux
connexions de l’ALI avec le reste du circuit.

Sur les huit bornes de l’ALI, les bornes 2,


3 et 6 retiendront particulièrement notre
attention : on les appelle respectivement
entrée inverseuse (notée –), entrée non
inverseuse (notée +) et sortie.

L’ALI est un circuit susceptible de fournir


de l’énergie : il a donc besoin d’être
alimenté par un générateur de tension
continue, délivrant une tension comprise entre +𝑉𝑐𝑐 et −𝑉𝑐𝑐 . En pratique, 𝑉𝑐𝑐 = 15 V. Les bornes 4 et 7
permettent de relier l’ALI à ce générateur extérieur.

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Amplificateur linéaire intégré

Les bornes d’offset (1 et 5) permettent un réglage fin de l’ALI. Elles ne présenteront aucune utilité à
notre niveau.

La borne 8 est non connectée et ne sert que d’appui pour stabiliser l’ALI sur le circuit imprimé ou la
plaquette dans lequel il est inséré.

On arrive donc à une représentation schématique simplifiée de l’ALI ne retenant que trois bornes :

2. Caractéristique de transfert statique


Dans la description d’un ALI, toutes les tensions sont exprimées par rapport à la masse du circuit. C’est
pourquoi on indique plutôt les potentiels en différents points du circuit que les tensions. Le potentiel à
l’entrée non inverseuse est noté 𝑣+ , celui à l’entrée inverseuse 𝑣− , et celui à la sortie 𝑣𝑠 .

L’ALI est un amplificateur différentiel, c’est-à-dire que son potentiel de sortie 𝑣𝑠 est proportionnel à la
différence des potentiels entre ses deux entrées 𝜀 = 𝑣+ − 𝑣−. On a donc1 :

𝑣𝑠 = 𝜇𝜀

avec 𝜇 le gain statique de l’ALI.

Toutefois, la tension de sortie ne peut excéder une tension de saturation ±𝑉𝑠𝑎𝑡 quasiment égale à la
tension d’alimentation ±𝑉𝑐𝑐 = 15 V. On obtient alors la caractéristique de transfert statique de l’ALI :

Tant que |𝑣𝑠 | < 𝑉𝑠𝑎𝑡 , on dit que l’ALI fonctionne en régime linéaire. Lorsque 𝑣𝑠 = ±𝑉𝑠𝑎𝑡 , il fonctionne
en régime saturé.

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En supposant la sortie en boucle ouverte, c’est-à-dire que l’intensité du courant à la sortie de l’ALI est nulle.

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Amplificateur linéaire intégré

3. Résistances d’entrée et de sortie


En régime linéaire, on peut compléter la description de type « boîte noire » de l’ALI par la connaissance
des résistances d’entrée et de sortie.

a. Résistance d’entrée différentielle

Du point de vue des deux entrées de l’ALI, ce dernier est équivalent à une résistance d’entrée
différentielle 𝑅𝑑 branchée entre les entrées inverseuse et non inverseuse.

b. Résistance de sortie

Vu depuis la sortie, l’ALI est équivalent à un générateur de Thévenin de résistance de sortie 𝑅𝑆 :

4. Modèle de l’ALI idéal


Le gain statique a une valeur élevée : 𝜇 ~ 105 à 107. Dans le cadre du modèle de l’ALI idéal, il est
supposé infini.

La résistance différentielle 𝑅𝑑 est de l’ordre de 107 à 1012 , c’est quasiment un interrupteur ouvert. Les
courants d’entrée 𝑖+ et 𝑖− sont donc très faibles (toujours inférieur au 𝜇𝐴, mais de l’ordre de 30 pA pour
le TL081). Dans le cadre du modèle de l’ALI idéal, 𝑅𝑑 est supposée infinie et les courants d’entrée nuls.

La résistance de sortie 𝑅𝑆 est de l’ordre de 101 à 102 . Dans le cadre du modèle de l’ALI idéal, elle est
supposée nulle. Le générateur de Thévenin équivalent est donc idéal.

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Amplificateur linéaire intégré

Si de plus, on est en régime linéaire :

𝑣𝑆 𝑣𝑆
𝜀= = =0
𝜇 ∞

La caractéristique de transfert statique prend donc la forme suivante :

Dans le cadre du modèle de l’ALI idéal, on retiendra principalement 𝜇 → ∞, 𝑖+ = 𝑖− = 0


Si on est en régime linéaire, alors 𝜀 = 0

Lorsqu’on adopte le modèle de l’ALI idéal et qu’on est en régime linéaire, la relation 𝑣𝑠 = 𝜇𝜀 ne peut
pas être utilisée pour trouver 𝑣𝑠 puisque 𝜀 = 0 et 𝜇 = ∞. On doit donc écrire les lois de Kirchhoff sur
le circuit entourant l’ALI, en tenant compte du fait que 𝑣+ = 𝑣− et 𝑖+ = 𝑖− = 0.

II. Étude de quelques montages à ALI


1. Motivation
Un des buts principaux de l’électronique est de transformer des signaux électriques en vue d’un usage
particulier : amplifier une tension avant de l’envoyer à l’entrée d’un haut-parleur, éliminer des parasites
sur un signal reçu par une antenne radio… On construit ainsi des circuits dont l’objectif est d’effectuer
une opération élémentaire de transformation du signal : amplification, dérivation, intégration,
élimination de parasites… Ces circuits sont traités comme des quadripôles, c’est-à-dire des circuits qui
reçoivent une tension d’entrée 𝑣𝑒 (le signal à transformer) et fournissent une tension de sortie 𝑣𝑠 (le
signal transformé). Les montages à ALI permettent de réaliser de nombreuses opérations de
transformation du signal.

Dans les montages à ALI, ce dernier est a priori supposé idéal. Lorsqu’on observe une boucle de
rétroaction de la sortie sur l’entrée inverseuse (connexion électrique par un ou plusieurs dipôles), il
s’agit d’un indice fort que le montage fonctionne en régime linéaire (donc 𝑣+ = 𝑣− ).

Lorsqu’il n’y a pas de boucle de rétroaction de la sortie vers l’entrée, ou que la boucle de rétroaction se
fait de la sortie vers l’entrée non inverseuse, il est presque certain que l’ALI fonctionne en régime saturé.
Enfin, si on a double rétroaction de la sortie vers les entrées inverseuse et non inverseuse, il est
impossible de conclure a priori : il faut adopter un modèle plus élaboré de l’ALI pour prévoir son
fonctionnement.

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Amplificateur linéaire intégré

2. Suiveur
a. Relation entrée-sortie

b. Résistance d’entrée

La tension d’entrée 𝑣𝑒 est fournie par un générateur ou un circuit linéaire plus complexe, mais tous deux
sont équivalents à un générateur de Thévenin. La valeur de la résistance d’entrée du montage a une
influence sur le caractère idéal ou non du générateur de Thévenin situé en amont.

En électronique, on essaye de faire en sorte que les résistances d’entrée soient les plus élevées possible,
afin que le générateur de Thévenin qui l’alimente puisse être considéré comme idéal.

Le montage suiveur n’effectue aucune opération de transformation du signal puisque 𝑣𝑠 = 𝑣𝑒 . En


revanche, sa résistance d’entrée est infinie : cela assure que le circuit amont se comportera comme un
générateur idéal. Un montage suiveur est souvent inséré juste avant un autre quadripôle qui effectue une
véritable transformation du signal, mais dont la résistance d’entrée risquerait de créer une chute de
tension dans le générateur amont s’il était directement branché dessus.

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Amplificateur linéaire intégré

3. Amplificateur non inverseur


a. Relation entrée-sortie

b. Résistance d’entrée

4. Amplificateur inverseur
a. Relation entrée-sortie

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Amplificateur linéaire intégré

b. Résistance d’entrée

L’amplificateur inverseur présente une résistance d’entrée finie : il faut donc être attentif à ce que cette
résistance d’entrée soit très supérieure à la résistance de sortie du générateur de Thévenin qui l’alimente.

5. Montage intégrateur
a. Relation entrée-sortie

b. Résistance d’entrée

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