CENTENAIRE DE SEMBENE OUSMANE,

THE BEAUTIFUL ONES ARE NOT YET BORN.

INSTITUT FRANÇAIS DE DAKAR.

Proposition d’un évènement de 3 jours hommage avec un regard croisé entre Sembene le
Cinéaste et Sembene l’écrivain, du mercredi 06 au samedi 09 Décembre 2023, du point de vue
de la nouvelle génération.

I. THEMATIQUE

‘The Beautiful Ones Are Not Yet Born’

De l’œuvre de Sembene Ousmane, quels legs pour la nouvelle génération sénégalaise ?

Sembene Ousmane fut un artiste iconoclaste, écrivain et cinéaste engagé, considéré comme le
père du cinéma africain, panafricain convaincu, co-fondateur avec Tahar Cheriaa du premier
festival de cinéma sur le continent africain, les Journées Cinématographiques de Carthage, les
superlatifs ne manquent pas à son égard.

Mais il a une autre singularité, Sembene Ousmane est le seul écrivain qui a adapté la plupart de
ses livres au cinéma. Il est aussi le seul cinéaste au monde qui s’est autant auto-adapté. Fait
rare car un bon écrivain, ne fait pas forcément un bon scénariste ni un bon cinéaste, et l’inverse
et d’autant plus que vrai.

A travers un face à face entre le Cinéaste et l’Écrivain, comment la jeune génération sénégalaise
et africaine perçoit, critique et s’est approprié l’œuvre de Sembene ?

Durant 3 journées – du mercredi 06 au vendredi 08 décembre 2023 – nous allons explorer les
legs de cet artiste singulier à la jeune génération, à travers la thématique « The Beautiful ones are
not yet born » que l’on pourrait traduire par ‘Les Magnifiques ne sont pas encore nés’. Titre
référence à un autre écrivain, le ghanéen Ayi Kei AMAH, qui dans son livre, paru en 1968,
décrira une Afrique post-indépendante, post-coloniale qui souffre encore des terribles maux
hérités de cette période et qui l’empêche réellement d’éclore vers une totale indépendance,
autonomie et affirmation de soi.

Ce titre résonne terriblement avec l’œuvre de Sembene Ousmane, qui elle commence à partir
de la période coloniale et va se poursuivre au-delà ; faisant face à la même désillusion teintée
d’une forte conviction que dans le futur : les générations à venir seraient celles débarrassées de
ces maux, et qui en même temps conserveraient leurs essences africaines précoloniales, afin
de construire ‘Une Autre Afrique. Un Autre Monde’.

BOUL FALLÉ IMAGES - SARL au capital de 1M FCFA

Siège social à Ouakam Cité Comico N°190, BP 24 27, Dakar, Sénagal - boulfalleimages@gmail.com
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Ainsi donc nous explorerons cette thématique à travers l’œuvre la plus féministe de Sembene à
savoir ‘la Noire de’ (1966 ), qui pose la question : qu’est advenu le sort de la femme noire
africaine issue des classes sociales pauvres durant la période post-indépendance ? Question
qu’il pose jusque dans le portrait intime de cette jeune femme, l’histoire de Diounana, qui tente
de s’émanciper en immigrant en France comme bonne à tout faire au début des années 60.
Soumise aux humiliations constantes de sa patronne, blanche et française, ‘Madame’ ; son
avenir est bien loin de ce qu’elle imaginait.

Cette question, ou plutôt affirmation que les indépendances n’ont pas eu lieu que ce soit dans
l’intime, ou dans le sort réservé aux femmes ; Sembene la pose également à un niveau politique
et social à travers le parcours d’un homme noir sénégalais, avide d’ambition et de pouvoir dans
le film ‘Xala’ de 1974. ‘Xala’ est une critique acerbe, sous forme de satire, de l’élite sénégalaise
qui va finir par vendre ses idéaux et son peuple afin de conserver son confort et ses privilèges.
Elite politique, sociale et économique qui malgré sa trahison envers son peuple, va continuer à
se leurrer en se drapant dans l’hypocrisie qui ferait d’eux les garants de « l’africanité’.

Pourtant dans ces deux films, comme dans les livres dont ils sont issus, respectivement’
Voltaïque’ et ‘Xala’, Sembene a foi en la jeunesse et dans sa détermination à rechercher sa
propre liberté. Jeunesse africaine qui viendrait à imposer et vivre la réelle indépendance et
autonomie. Par exemple, le personnage de Rama dans ‘Xala’, interprété par l’actrice Marème
Niang, incarne cette jeunesse fière panafricaine à laquelle s’identifie Sembene Ousmane. Il est
intéressant de noter que Marème Niang incarnera durant la même année 1974, le même type
de personnage féminin dans ‘Touki Bouki’ de Djibril Diop Mambety.

C’est pourquoi nous demanderons à nos invités des différents débats cinématographiques et du
panel littéraire, quels sont les legs que les œuvres de Sembene leur ont laissé ?

Toujours dans le panel littéraire, nous en profiterons mettre en lumière le processus créatif de
Sembene qui écrivait puis adaptait ses livres lui-même, un processus de métamorphose
artistique unique au monde. Le seul livre que Sembene Ousmane n’écrira pas avant de le filmer
est ‘Gueelwar’. Pour ce film Sembene Ousmane écrira d’abord le scénario, puis réalisera le film,
et par la suite à partir du scénario, il écrira le livre. Bouclant ainsi ce processus unique qui
nécessite une grande mise à distance avec soi-même ; car l’écriture littéraire est très loin de
l’écriture scénaristique et encore plus éloigné du processus créatif de la réalisation qui met en
images des mots.

Nous vous attendons toutes et tous avec impatience, public et invités, afin de nous nourrir de
vos échanges, réflexions et émotions.

Rama THIAW,
Curatrice.

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II. CALENDRIER et INVITES

Mercredi 06 Décembre – Lancement +CINEMA

Projection du film ‘La Noire de’

Lancement de l’évènement avec une projection du film suivis d’un débat.
INVITES : Aida DRAME – politologue en fonction au HCR de Dakar-. Sénégalaise.
Rama THIAW – Cinéaste et curatrice – Sénégalaise et Mauritanienne.

MODERATRICE : Samia LABIDI – Chercheuse et curatrice en Arts et cinéma- Franco-

Tunisienne.

HORRAIRE : 20H.

Jeudi 07 Décembre - CINEMA

Projection de ‘Sembene ! ‘
Entrée libre public et scolaire.
Invité : Professeur Mboup
Modératrice : En cours

HORRAIRE : 11H.

Projection de ‘Xala’ suivi d’un débat.

INVITES : Samia LABIDI – Chercheuse et curatrice en Arts et cinéma- Franco-Tunisienne.
Simplice GANOU – Cinéaste – Burkinabé
Pedro PIMENTA – Producteur et Directeur artistique de cinéma -
MODERATRICE : Rama THIAW – Cinéaste et curatrice – Sénégalaise et Mauritanienne.

HORRAIRE : 20H.

Vendredi 08 Décembre- LITTERATURE + Clôture.

Panel littéraire autour du recueil Voltaïque – dont ‘La Noire de’ est adaptée et du livre ‘Xala’.
Dans une plus large mesure Sembene l’écrivain versus Sembene le cinéaste.

INVITES : Hamedine KANE – Artiste visuel et cinéaste- Sénégalais et Mauritanien-.

Fatimata BA DIALLO – écrivaine et enseignante à l’université de Dakar-
Iba DIOUF – enseignant chercheur à l’université de Dakar-.

MODERATRICE : Samia LABIDI – Chercheuse et curatrice en Arts et cinéma- Franco-

Tunisienne.
HORRAIRE : 19H30

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III. OEUVRES - FILMS ET LIVRES-

- La Noire de… adapté d’une nouvelle du recueil ‘Voltaïque’ paru en 1962.

Son premier long métrage de 1966, en noir et blanc, le plus formellement abouti avec encore
une forte influence du VIGYCK, école de cinéma de Moscou, ex-Urss, qui raconte l’histoire de
Diounana, qui tente de s’émanciper en immigrant en France comme bonne à tout faire au début
des années 60. Soumise aux humiliations constantes de sa patronne, blanche et française,
‘Madame’ ; son avenir est bien loin de ce qu’elle imaginait.

- Xala, long métrage de 1974, qui fait partie de la trilogie ‘Emitai, Xala et Ceddo’ une
plongé dans la société sénégalaise post-coloniale. Film où Sembene y développe son
style singulier qui le caractérise : avec un humour caustique, il mêle critique politique de
la période post-coloniale sénégalaise, croyance religieuse et coutumes sociales qui
tentent d’asservir les femmes, tout en ayant une forte esthétique formelle.
Adapté du livre éponyme ‘Xala’ paru en 1973.

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