Collectif des CQ

ARUT- UGB

Atelier national d’échange et de plaidoyer autour

des conseils de quartier et des cadres
territoriaux de concertation
« Développement territorial et participation citoyenne en contexte
d’Acte III de la décentralisation »

Saint- Louis, du 17 au 18 Mars 2023

Salle de Conférence du LTAP

I. CONTEXTE ET OBJECTIFS

Au Sénégal, la tradition de décentralisation a offert un contexte particulièrement favorable à la

participation citoyenne. Déjà l’acte II de la décentralisation avait inscrit la participation parmi
les trois instruments de la Loi n° 72-02 du 1er février 1972, à savoir : la déconcentration, la
décentralisation et la participation responsable. Ce sera avec l’Acte III que la participation
citoyenne sera véritablement consacrée à travers notamment les articles 6, 7 et 83 de la Loi
N° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales. La loi invite
les CT à instituer un cadre territorial de concertation consulté sur les plans et les projets de
développement local ainsi que sur les conventions de coopération et les contrats plans, voire
sur tout sujet d’intérêt local. Décrits comme des conseils consultatifs, les cadres de
concertation sont constitués des citoyens ou des représentants d’associations d’un quartier ou
d’un village pouvant faire des propositions sur tout dossier intéressant leur territoire
d’implantation. Le décret N°2021- 1697 du 09 décembre 2021 viendra par la suite fixer la
composition ainsi que les modalités d’organisation et de fonctionnement des cadres
territoriaux de concertation. Ces derniers n’ont pas pour vocation de se substituer à la CT mais
devraient constituer un outil de promotion de la gestion participative et consensuelle des
affaires locales et de représentation des habitants. Le législateur assigne aux cadres
territoriaux de concertation (CTC) une fonction d’animation, d’information, d’analyse, de
proposition en vue de permettre à la CT de prendre des décisions consensuelles.

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Toutefois, la vision ressortie du décret de 2021 semble plus se reférer à un cadre
communautaire et ne semble pas intégrer les diverses échelles de l’espace territorial, à savoir
l’échelle méso (zone) et micro (quartier ou village). En outre, le souci d’inclure l’ensemble des
forces vives du territoire risque de noyer les habitants et les organisations de la société civile
dans le CTC du moment où les élus locaux, les délégués de quartier, les acteurs du service
privé, les services déconcentrés, les travailleurs des CT sont également membres. In fine, les
CTC tels que décrits par le décret N°2021- 1697 du 09 décembre 2021 semblent être loin des
dispositifs citoyens de participation et de représentation des habitants. En fin de compte,
malgré les avancées majeures dans l’institutionnalisation des cadres de concertation, les
pouvoirs publics semblent réduire la démocratie à sa composante représentative, négligeant
ainsi, de fait la démocratie participative et celle délibérative tout en affectant une fonction
résiduelle aux dispositifs de représentation des citoyens.

C’est que la démocratie représentative semble limiter le contrôle citoyen de l’action publique
durant la période aux élections (à travers le vote) et n’arrive que très peu à incorporer les
autres espaces de sociabilité et de décision à l’échelle des communautés. A ce propos, le
tournant participatif et délibératif de la démocratie se justifie par la nécessité de renforcer le
degré de légitimité de l’action publique en se positionnant non pas comme une alternative,
mais comme une modalité de correction de certains dysfonctionnements de la démocratie
représentative. Il ressort que l’inclusion des habitants- citoyens aux processus de décision et
de gestion de la cité à travers la reconnaissance de leurs capacités d’influence et de contrôle
de l’action publique locale constitue un enjeu particulièrement déterminant de la vitalité
démocratique des sociétés actuelles. Par ailleurs, si la démocratie délibérative met en relief
les espaces de discussion et d’échange, celle participative consacre la volonté/ capacité des
citoyens à agir. Si le niveau d’engagement semble être plus profond dans la démarche
délibérative, les conditions d’une participation plus large des citoyens restent garanties dans
la démocratie participative. C’est pourquoi, la combinaison entre les deux démarches s’impose
de plus en plus pour garantir une participation crédible et significative dans le processus
décisionnel et de gestion des territoires.

Sur un autre plan, certaines collectivités territoriales ont engagé des expériences de mise en
place de dispositifs de concertation ou d’implication citoyenne tandis que sur d’autres
territoires, émergent diverses structures auto- gérées portées par le milieu associatif local.
Entre les dynamiques initiées par les CT et celles auto- grées, subsistent des différences quant
à l’ancrage institutionnel, la composition, les prérogatives, le rapport aux institutions publiques.
Si en milieu urbain, la situation met en relief des Conseils de quartier ou des associations de
développement de quartier, en milieu rural se sont développés des cadres de concertation

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locale structurés à l’échelle village, à travers les comités villageois de développement (CVD),
à l’échelle zone, les comités inter-villageois de développement (CIVD) et à l’échelle
communautaire, à travers les comités de développement local durable. Non seulement,
subsistent des différences entre CQ et cadre de concertation local, mais également à l’intérieur
des CQ émergent plusieurs types, soit qu’ils sont ancrés territorialement grâce à un arrêté du
Maire, soit qu’ils sont régis par le décret 76 0040. L’expérience démontre que les CQ et CTC
sont tantôt considérés comme des outils de la CT, tantôt comme des relais entre celle- ci et
les habitants, mais rarement comme partenaires occupant une fonction de délégation de
maîtrise d’ouvrage locale en tant que dispositif de gestion de proximité. En fin de compte, la
dynamique des cadres territoriaux de concertation et des conseils de quartier n’est pas encore
arrivée à justifier les attentes en termes de dispositifs de participation citoyenne, de
représentation légitime et démocratique des habitants et de levier de la démocratie
participative voire délibérative. La diversité des types de dispositifs, la pluralité de leur ancrage
juridique, la diversité de leur position institutionnelle, l’émiettement de leurs interventions, le
caractère contraignant de leur cadre institutionnel et juridique, les rigidités de leur gouvernance
organisationnelle, leur niveau de dynamisme varié, leur difficulté à garantir un lien constant
avec les habitants invitent à réfléchir sur les conditions d’une mise en cohérence de telles
dynamiques en vue de leur permettre de se reconnaître et d’être reconnues comme partie
prenante clés du processus de décentralisation, de développement local et de gouvernance
territoriale.

C’est dans ce contexte que le collectif des CQ de la ville de Saint- Louis, CT pionnière dans
la mise en place des CQ depuis 1995, envisage de co- organiser, avec l’appui du think tank
IPAR et de l’Université Gaston Berger de Saint- Louis, un atelier national d’échange et de
plaidoyer autour des CQ et des CTC, les 26 et 27 Octobre 2022. L’objectif général de l’atelier
est de co- construire avec les diverses parties prenantes de ces dynamiques (État,
Collectivités territoriales, organisations de la société civile…) des consensus forts autour de la
position institutionnelle et de la dynamique des CQ et CTC en vue d’alimenter la volonté
politique de l’État et des collectivités territoriales de positionner de tels dispositifs comme
leviers de démocratie participative et délibérative contribuant ainsi à une démocratie locale
inclusive.

Les objectifs spécifiques de l’atelier sont :

1. Dégager le diagnostic institutionnel et organisationnel des CQ et CTC ainsi que leur

contribution au processus de développement local et de gouvernance territoriale
2. Co- construire des consensus sur la vision, la position institutionnelle, les prérogatives
et la gouvernance organisationnelle des CQ et CTC

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 3. Proposer des recommandations en vue d’une reconnaissance institutionnelle
appropriée de la place et des rôles spécifiques des CQ et CTC dans le processus de
décentralisation et dans la gestion publique territoriale

II. DEMARCHE METHODOLOGIQUE

L’atelier se déroulera en quatre séquences :

Séquence N°1 : Ouverture officielle du forum, sous la Présidence du Ministre des Collectivités
Territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires

Séquence N°2 : Conférence d’ouverture portant sur le diagnostic institutionnel et

organisationnel des CQ et cadres de concertation, systématisation de leurs valeurs ajoutées
à la décentralisation, au développement local et à la gouvernance territoriale

Séquence N°3 : Travaux de groupes pour co- construire des recommandations stratégiques
et opérationnelles en vue d’une reconnaissance stratégique et institutionnelle appropriée des
CQ et CTC dans le dispositif de décentralisation et de développement local

Séquence N°4 : Relevé des principales recommandations et mise en place d’un dispositif de
suivi et de coordination

Liste des participants

Catégories d’acteurs Territoires Nombre Total participants
CQ et CTC 14 régions 5X 14 70
Elus municipaux et départementaux 14 régions 3X 14 42
MGLDAT 5
HCCT 1
Assemblée nationale 1
AMS 1
Association des Délégués de quartier 10
UGB 3
IPAR 3
ARD 3
TAANTAN 1
ADC 2
Enda Ecopop 1
ONG 3D 1
Personnes ressources et autres 5
participants
TOTAL 150

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Activités Timing
Jeudi 17 Mars 2023
Accueil et installation 8H30- 9H30
Séquence N°1 : Ouverture officielle du forum, sous la Présidence du Ministre 9H30- 10H30
des Collectivités Territoriales, du Développement et de l’Aménagement des
Territoires
Le Maire de Saint- Louis
Le Président du Collectif des CQ de Saint- Louis
Le Recteur de l’UGB
Le Directeur Exécutif de IPAR
Le Ministre MCTDAT
Présentation de l’agenda
Séquence N°2 : Conférence d’ouverture: Diagnostic institutionnel et 10H30- 12H
organisationnel des CQ, regards croisés
1. Sambou NDIAYE, ARUT- UGB/ IPAR
2. Boun Daouda Soumaré, ADC
3. Oumar WADE, TAATAN
4. Bachir Kanouté, Enda Ecopop
5. Ousmane SOW, ARD de Saint-Louis
6. Magol GUEYE, Ancien Président du CQ de Diamaguène

1. Portrait des CQ et CTC au Sénégal : cartographie et valeurs ajoutées

à la décentralisation, au développement local et à la gouvernance
territoriale
2. Position institutionnelle, prérogatives, gouvernance organisationnelle
des CQ et CTC, l’écosystème d’acteurs autour des CQ
3. Les CQ et CTC : paroles d’acteurs et leçons d’expériences
Pause- café et point de presse 12H- 12H20
Discussions et échanges sur la conférence d’ouverture 12H20- 14H20
Présentation synthétique des expériences des CQ par région 3 mn
Synthèse des consensus forts
Pause- déjeuner 14H20- 15H30
Séquence N°3 : Recommandations à travers les travaux de groupe 15H30- 17H30
Thème N°1 : Personnalité juridique, position et prérogatives institutionnels des
CQ et CTC : pistes et Conditions pour une reconnaissance appropriée de la
place et des rôles spécifiques des CQ et CTC. Modèle uniformisé ou diversifié
des CQ et CTC ?
Thème N°2 : Rôles et responsabilités des CQ et CTC dans le développement
local et la gouvernance territoriale : domaines et niveaux prioritaires
d’intervention, articulation entre PDC et PDQ, Délégation de maitrise
d’ouvrage ?
Thème N°3 : Gouvernance organisationnelle des CQ et CTC et Ecosystème
d’acteurs : quelles relations entre CQ, Commune, Conseil Municipal/ Elus/
Délégués de quartier ? Partenariat public/ privé ? Mode de financement des
CQ ?
Discussions et Synthèse des échanges par groupe
Vendredi 18 Mars 2023
Accueil et Pause- café 8H30- 9H30
Travaux d’atelier (suite): Affinement et systématisation des recommandations 9H30- 11H
par groupe
Restitution des travaux de groupe et Echanges 11H- 12H30
Séquence N°4 : Relevé des principales recommandations et mise en place 12H30- 14H
d’un dispositif de suivi et de coordination
Dispositif de suivi des recommandations et Mise en place d’un Comité de
Coordination des collectifs de CQ et de CTC
Feuille de route
Cérémonie de clôture 14H- 14H30
Déjeuner 15H

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