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UE5.

9 CONCEPT
1A

Intervenant : Romain-Chaulin
Enseignant (DO)
romainchaulin@hotmail.com

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Objectifs du cours : Anatomie du crâne
Pré-requis : concept ostéopathique

Compétence métier : Evaluer une situation et élaborer un diagnostic


ostéopathique

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HISTOIRE

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HISTOIRE
• Tout d’abord, il est intéressant de revenir sur le contexte des débuts de l’ostéopathie et du
mouvement respiratoire primaire. Tout a commencé avec Andrew Taylor Still (1828-1917) : en
1864, alors qu’il était étudiant en médecine, il perdit trois de ses enfants atteints d’une méningite.
Il fut accablé par l’impuissance du système médical pour soigner les personnes, et décida alors de
réfléchir à une nouvelle voie de guérison. Il était persuadé que quelque chose de nouveau allait et
devait compléter l’allopathie, l’éclectisme et l’homéopathie.
• Il dédia dix ans de sa vie à cette recherche, et créa alors l’ostéopathie, du grec, osteon, « os » et
pathos, du grec « affection », « maladie ». Il mêla ses connaissances et les lectures de Spencer,
philosophe et sociologue, Darwin, biologiste naturaliste, concernant l’évolution, le magnétisme,
des méthodes de rebouteux venant d’Angleterre ainsi que les médecines indienne et chinoise.

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HISTOIRE
• Andrew Taylor Still basa l’ostéopathie sur différents principes. Tout d’abord, il considère le
corps humain dans sa globalité, il parle d’unité de l’être. «Nous considérons le corps en
parfaite santé ce qui signifie perfection et harmonie, non pas au sein d’une partie mais
dans le corps entier ».
• Ensuite, pour le Docteur Still « la structure gouverne la fonction », mais il ne faut pas
oublier qu’elles sont indépendantes l’une de l’autre comme il l’expliqua en parlant d’«
interrelation de la structure et de la fonction » ;
• Il est également « convaincu que l’artère est le fleuve de la vie ». En effet, les artères
apportent à tout l’organisme les éléments nécessaires à la vie ainsi qu’à la guérison. Il
nous explique aussi qu’elles sont étroitement liées aux nerfs. « J’ai proclamé ici ou là que
les nerfs dépendent tous entièrement du système artériel pour leurs qualités telles que
sensation, nutrition et mouvement, alors même que, par loi de réciprocité, ils fournissent
force, nutrition et sensation à l’artère elle-même. » Selon lui, les fluides du corps sont
également importants et plus particulièrement le liquide céphalo-rachidien (LCR) qu’il
qualifie « d’élément le plus noble du corps humain ».

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HISTOIRE
• L’auto guérison est aussi un élément fondateur de sa théorie : « croyant que le Concepteur de l’homme,
intelligent et aimant, a déposé dans son corps en quelque endroit ou dans tout le système, des drogues en
abondance pour soigner toutes les infirmités, j’ai pu, à chaque voyage ou exploration, rapporter une cargaison
de vérités indiscutables selon lesquelles tous les remèdes nécessaires à la santé existent dans le corps humain. Ils
peuvent être administrés en ajustant le corps de telle manière que les remèdes puissent naturellement
s’associer entre eux, entendre les plaintes et soulager l’affligé. J’ai toujours trouvé tous les remèdes bien en vue
sur les étagères et dans les réserves de l’infini – le corps humain. »

• Ainsi, dans ses principes, le Docteur Still met bien en avant la globalité du corps humain. En effet, le crâne a
toujours eu une place dans sa théorie. Par exemple, il fit allusion à plusieurs reprises, au cerveau en tant que
« batterie », contrôlant l’ensemble du corps.

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HISTOIRE
• De plus, il a toujours accordé de l’importance au liquide céphalo-rachidien comme
il l’explique dans son livre « La Philosophie et les principes mécaniques de
l’ostéopathie » :
« Le fluide cérébro-spinal est l’élément le plus noble connu, contenu dans le corps
humain, et à moins que le cerveau ne fournisse le fluide en abondance, une
condition d’incapacité du corps persistera. Celui qui est capable de raisonner verra
que ce grand fleuve de vie doit être abouché pour que le champ assoiffé soit irrigué
immédiatement, sinon la moisson de la santé sera pour toujours perdue ».

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HISTOIRE
• Cependant, il n’a publié aucun écrit sur l’ostéopathie crânienne à proprement
parler. La naissance de l’ostéopathie crânienne est donc attribuée à Sutherland,
premier ostéopathe ayant parlé et écrit sur ce sujet.
• Sutherland a donc mis en place le concept du MRP, mais pas l’ostéopathie
crânienne puisque, comme il nous l’explique, il a continué sur le chemin de Still :
« Si vous lisez attentivement, voire entre les lignes, les ouvrages d’Andrew
Taylor Still, vous verrez qu’il évoquait déjà cette idée et que c’est lui, et non
moi, qui a posé les bases du concept crânien dans la science
ostéopathique. »

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HISTOIRE
• L’O.C.C. prend ses racines à l’origine des principes, de la pratique et de la
philosophie de l’ostéopathie et remonte à 1899 lorsque William G.Sutherland
observa un crâne désarticulé et conçut la notion d’un potentiel mouvement
des os du crâne.
• Il a été établi que Sutherland a fait pour la tête ce que Still a fait pour le reste
du corps, c’est-à-dire délimiter une compréhension des amplitudes et des
vecteurs de mouvements basée sur l’anatomie ainsi que de la dynamique
physiologique des os du crâne et des structures intracrâniennes. L’observation
anatomique du crâne de Sutherland et les applications du principe
ostéopathique d’interrelation structure-fonction appliqué au champ de neuro-
anatomie du crâne apportent des améliorations à la pratique clinique et ont le
potentiel de révolutionner le traitement de nombreux désordres
neurologiques.
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HISTOIRE
• William G. Sutherland, D.O., D. Sc. (1873 à 1954), fut l’un des premiers élèves du docteur
A. T. Still.
• Tout d’abord apprenti imprimeur puis journaliste, c’est dans le cadre de son métier au
Daily Hérald qu’en 1897 il entend parlé d’ostéopathie, il suit d’abord des conférences
données par des étudiants de Still puis se rend à Kirksville pour se rendre compte.
• Il s’inscrit à l’American School of Osteopathy de Kirksville en 1898, et en sort diplômé
en1900. Alors qu’il était étudiant en 1899, il observa un crâne désarticulé. Le sphénoïde
et la portion squameuse de l’os temporal attirèrent son attention, et il déclarât « Alors
que je me tenais là je regardais et pensais dans la continuité de la philosophie du docteur
Still, mon attention fut attirée par les surfaces articulaire biseautées de l’os sphénoïde.
Soudain, une idée me frappa ; j’appelle cela une pensée guide; biseauté comme l’ouïe
d’un poisson, indiquant une mobilité articulaire pour un mécanisme respiratoire. » Il mit
l’idée de coté mais elle revint sans cesse comme pour l’inciter à étudier en détails les
différentes articulations du crâne.

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HISTOIRE
• Sutherland était un penseur original et son application de la
philosophie de Still est reconnue comme étant « l’une des idées les
plus innovante avancée par un membre de la profession
ostéopathique ». Les livres d’anatomie de l’époque établissaient que
les sutures du crâne étaient immobiles. Cependant ceci n’arrêta pas
Sutherland. Il était déterminé à comprendre pourquoi les surfaces
articulaire présentaient une architecture si particulière, et il persévéra
jusqu’à ce qu’il comprit qu’elle était le fruit d’une adaptation à la
fonction du système nerveux central, (S.N.C.), du fluide cérébro-spinal
(F.C.S.), et des membranes durales, tout cela fonctionnant ensemble. Il
appela cette unité fonctionnelle le mécanisme respiratoire primaire
(M.R.P.)
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HISTOIRE
• 1929: Premier concept de lésions ostéopathiques crâniennes
Etat du concept :
- Réduction des lésions par la force extérieure
- La symphyse sphéno-basilaire est envisagée comme lieux premier des lésions
- Introduction du concept de tension membraneuses. Concept mécaniste
• 1936/37 : Evolution du concept :
- Observation du mouvement de l’éthmoïde et du mouvement du temporal
- Reconnaissance du mouvement intra-osseux, non incorporé au concept
- Concept de tension réciproque et correction par tension membraneuse équilibrée en direction du
normal
- Mouvement de la voûte envisagé comme adaptatif à la base
- Concept de core link, et technique articulaires et ligamentaires sacrées.
- Evocation de la fluctuation du fluide par le mouvement de la MTR

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HISTOIRE
• Sutherland installa son cabinet dans le Minessota et dédia 30 ans à
l’étude de son idée sur lui même et à l’observation sur ses patients
avant de commencer à partager ses découvertes avec ses collègues.
Les résultats remarquables obtenus sur ses patients firent grandir
l’intérêt des autres praticiens qui lui demandèrent de leur enseigner
cette méthode de traitement. Il accepta et des cours commencèrent à
son domicile. Ces cours ainsi que l’intérêt leur étant porté grandirent,
doucement mais sûrement, car ceux capables d’apprendre le concept
et d’appliquer cette méthode de diagnostic et de traitement
ostéopathique eurent autant de succès dans le soulagement des
douleurs et des conditions handicapantes de leurs patients quand
d’autres types de traitements avaient échoués.
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HISTOIRE
• 1939 : publication de The Cranial Bowl . ( peu de succès alors)
• 1940 : présente le mouvement du sacrum entre les iliaques
• 1942/43 : Evolution du concept :
- Apparition du mouvement ondoyant
- Travail sur la fluctuation, mais toujours avec des forces externes
- La coopération respiratoire du patient utilisée
- Le souffle de vie est évoqué comme potentiel inhérent suprême
• 1946: création de The Osteopathic Cranial Association
• 1948 :
- affinement des techniques de compression du quatrième ventricule
- Utilisation consciente du ralentissement du LCR

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Développement du concept

• Comme de plus en plus de praticiens étudiaient et pratiquaient la


méthode de traitement ostéopathique de Sutherland, ils décidèrent
de créer une organisation, l’Osteopathic Cranial Association
(association crânienne d’ostéopathie), afin d’unir supports de
recherches et littérature publiée, pour promouvoir la recherche et
aider à la formation de praticiens et d’intermédiaires. Cette
organisation fut renommée Cranial Academy (académie crânienne) et
devin un composant de l’American Academy of Osteopathic Medecine
(académie américaine de médecine ostéopathique).

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Développement du concept
• 12 avril 1948 :
Changement majeur (Jealous) :
- Diagnostic et traitement utilisant la marée
- Arrêt des tests de mouvement
- Diffuse la puissance à travers le fluide
- Libération des lésions uniquement à l’aide du souffle de vie
- Travail avec les Still-points(travail avec potentiels inhérent, fulcrums, calme
et savoir)
• 1951:
Parution du livre Osteopathy in the cranial Field de Harold I. Magoun,
supervisé et avalisé par William Sutherland

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Développement du concept
• En 1953, le docteur Sutherland ainsi que les docteurs Chester Handy
et Harold I. Magoun, Sr, fondèrent la Sutherland Cranial Teaching
Foundation, afin de continuer l’enseignement du concept crânien. Le
docteur Sutherland a établi qu’un diagnostic juste et un bon
traitement nécessitaient de nombreuses et sensibles palpations qui ne
peuvent être apprises dans un livre ; des instructeurs professionnels
utilisant un enseignement manuel et des vérifications répétées étaient
nécessaires. La découverte et les enseignements du docteur
Sutherland ont fourni des connaissances et des méthodes clarifiant et
étendant la science ostéopathique.

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Développement du concept
• 1954: 23 septembre décès de William Sutherland
Seconde édition du livre de Magoun avec de nombreuses modifications
et la disparition d’ éléments que Sutherland évoquait à la fin de sa vie (
concept de lumière liquide, idée de jus(fluide de batterie) qui remplace
le fluide).

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Développement du concept
• Avant son travail, le corps était traité comme si la tête était incapable
de présenter des dysfonctions somatiques. O.C.C. est l’ostéopathie de
la personne entière car la force inhérente qui se manifeste dans la
région céphalique est présente dans tout le corps. C’est pourquoi
cette forme de diagnostic et de traitement affecte la personne entière
plutôt que de se limiter au crâne.

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Progression et intégration de l’O.C.C.
• Après le décès de Sutherland l’enseignement et la pratique de l’O.C.C.
a été reprise par la Sutherland Cranial Teaching Foundation (S.C.T.F.)
et la Crânial Académie. Les 55 dernières années d’enseignement et de
pratique de l’O.C.C. ont vu émerger un certain nombre de leaders qui
ont préservé et poursuivi le concept crânien de Sutherland au travers
de leurs études appuyés par ces organisations

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Progression et intégration de l’O.C.C.
• Magoun, D.O., a écrit Osteopathie in the Cranial Field (L’ostéopathie dans le
champs crânien), un ouvrage qui resta pendant de nombreuses années
l’ouvrage de référence pour ceux désirant apprendre l’O.C.C.
• Howard Lippincott, D.O., et sa femme Rebecca Lippincott, D.O.,
enseignèrent avec Sutherland pendant de nombreuses années et
publièrent le premier ouvrage sur la dysfonction articulaire ligamentaire
basée sur les enseignements de Sutherland. Ses écrits constituent aussi de
grandes références pour ceux étudiant l’O.C.C.
• Rollin Becker, D.O., succéda à Lippincott, D.O., en tant que président de la
S.C.T.F. et fut considéré comme le principal professeur de l’O.C.C. pendant
de nombreuses années.
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Développement du concept
• Charlotte Winger Weaver, D.O., (1884-1964) fut un autre, pionnier
des concepts crâniens, bien que méconnu. Diplômée en 1912 de
l’American School of Osteopathy, le docteur Weaver considérait les os
du crâne comme des vertèbres modifiées possédant des surfaces
articulaires. Le docteur Weaver fit de nombreuses dissections de
crânes et des structures membraneuses durales, et exprimait tout
particulièrement un intérêt envers la relation concernant les lésions
de la base du crâne et les maladies neuropsychiatriques

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VERTEBRE CRANIENNE
• Concept des vertèbres crânienne, première évocation par Goethe en
1790, mais c’est Oken en 1807 qui prend possession de ce concept.
• 3 vertèbres crâniennes :
- Une vertèbre postérieure ou occipitale, formé par l’occiput
- Une vertèbre moyenne ou sphéno-pariétale, formée par la partie
postérieure du sphénoïde et par le pariétal
- Une vertèbre antérieure ou sphéno-frontale, comprenant la partie
antérieur du sphénoïde et du frontal
Plus tard, il ajouta une quatrième la vertèbre ethmoïdo-nasale

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VERTEBRE CRANIENNE
• Charlotte Weaver, identifie la plaque basilaire, qui serait le
prolongement vers l’ avant de la gaine chordale, elle définit que les
partie basilaires de l’occiput, du sphénoïde et du dorsum sellae se
sont développés a partir de cette plaque ce qui en fait l’élément
principale de la mise en place des 3 vertèbre crânienne.
• Le Dr Weaver identifie le dorsum sellae comme le centre de la
première vertèbre, le basisphénoïde le centrum de la seconde
vertèbre cranienne et le basi occiput le centrum de la 3eme.

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Progression et intégration de l’O.C.C.
• Robert C. Fulford, D.O., était contemporains de Becker et étudiant de
Sutherland ; ses écrits affinent de nombreux principes crâniens et
résolvent de nombreux aspects subtils de l’O.C.C.
• Anne L. Wales, D.O., ainsi que son mari Chester Handy, D.O.,
enseignèrent l’O.C.C. avec Sutherland et elle fit imprimer de
nombreux discours enregistrés de Sutherland .
• Viola Frymann, D.O., F.A.A.O., fut aussi élève de Sutherland et
appliqua avec succès l’O.C.C aux enfants . Elle joua un rôle important
dans l’enseignement ainsi que dans la recherche aussi bien à
l’international qu’aux États- Unis.

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Progression et intégration de l’O.C.C.
• L’enseignement de l’O.C.C, aussi appelée ostéopathie crânienne (O.C.), fait
partie de l’apprentissage classique dans le cadre des principes de
l’ostéopathie, de l’entraînement, et de la médecine manuelle dans toutes les
écoles d’ostéopathie. Les concepts et la terminologie propre à l’O.C.C./O.C.
ont été développés et définis par l’Educational Council on Osteopathic
Principles of the American Association of Colleges of Ostheopathic
Medecine (conseil de l’éducation sur les principes ostéopathiques de
l’association des collèges américain de médecine ostéopathique). Ils ont été
publiés dans le Glossary of Osteopathic Medical Terminology (lexique de la
terminologie propre à la médecine ostéopathique), qui est mise à jour tout
les ans et facilement accessible en ligne.
• https://www.aacom.org/docs/default-
source/cib/glossairefrench.pdf?sfvrsn=d7d47c97_2
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Progression et intégration de l’O.C.C.
• Ostéopathie en France :
Peyralade et Quéguiner font partie des pionniers de l’ostéopathie
française, ils se sont formé après de Paul Gény. Avec Bernard Barillon ils
poursuivent avec un ostéopathe anglais Denis Brookes passionné
d’ostéopathie Crânienne et en 1964 ils font venir trois ostéopathe
américains Harold Magoon, Viola Frymann et Thomas Schooley tous
élève direct de W. Sutherland.

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Progression et intégration de l’O.C.C.
1950 : création de l’école d’ostéopathie française
1960 : fermeture de l’ecole par l’ordre des médecins
1969 : création de L’AERTK
1982: création du ROF
1987 : Création du Cethom
1997: création du SNKO
2002 : le 4 mars reconnaissance de la profession d’ostéopathe (SNKO =
SNOF)
2014 : décrets relatif à la formation des ostéopathes

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LE MODELE DE SUTHERLAND

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MÉCANISME RESPIRATOIRE PRIMAIRE

• « Primaire » fait référence à « premier en importance » et précède la


respiration thoracique en importance. Le docteur Sutherland supposait que
des centres physiologiques, situés au niveau du plancher du quatrième
ventricule, régulant la respiration pulmonaire, la circulation, la digestion, et
l’élimination, dépendant du fonctionnement du S.N.C. étaient de première
importance dans le maintien de la vie .
• « Respiratoire » fait référence aux échanges de gaz et autres métabolites
au niveau cellulaire.
• « Mécanisme » implique une machine intégrée, chaque partie fonctionnant
en relation avec les autres. Le M.R.P. est décrit comme étant composé de 5
phénomènes anatomo-physiologiques, aussi appelés les cinq phénomènes
de l’O.C.C.

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MÉCANISME RESPIRATOIRE PRIMAIRE

• Ces cinq composants sont décrits dans cette partie et comprennent :


- 1. Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et de la moelle
épinière
- 2. La fluctuation du fluide cérébro-spinal
- 3. La mobilité des membranes intracrâniennes et intrarachidiennes
- 4. La mobilité articulaire des os du crâne
- 5. La mobilité involontaire du sacrum entre les iliaques

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Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et
à la moelle épinière
• Le mouvement inhérent du S.N.C. est subtile, lent, comme un pouls
fluctuant tel une vague. Il est décrit comme ayant un cycle
biphasique, pouvant avoir une nature rythmique. Tout le S.N.C. se
raccourcit et se condense pendant une phase puis s’étend et s’affine
pendant l’autre. Pendant que les hémisphères cérébraux se
développent durant la vie fœtale, ils grandissent, s’allongent,
tournent et s’enroulent dans le crâne en cours de développement
sous la forme d’une paire de cornes de bélier. Les caractéristiques du
mouvement spécifique ressenti lors de la palpation crânienne sont
attribuées à cette configuration des structures du cerveau.

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Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et
à la moelle épinière
• Depuis la publication des écrits de Magoun, la délimitation des
principes du développement embryologique par Jealous, basée pour
une large partie sur les travaux de Blechschmidt, a fait avancer la
compréhension des formules de Sutherland concernant le M.R.P. et a
amélioré l’application de l’O.C.C. dans la pratique clinique au travers
de l’appréciation des changement de position anatomiques des
structures humaines lors de leur développement, de leur
configuration et de leur localisation du stade embryonnaire à l’âge
adulte.

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Fluctuation du fluide cérébro-spinal

• Le F.C.S. est formé dans le plexus choroïde, circule dans les ventricules, au
dessus et autour des surfaces du cerveau et de la moelle épinière au
travers de l’espace sub-arachnoïdien et de citernes, et est réabsorbé au
niveau du plexus choroïde. Ainsi, le F.C.S. se situe à l’intérieur et à
l’extérieur du S.N.C., le supportant, le protégeant et le nourrissant.
• Du point de vue du concept de M.R.P. de Sutherland, alors que le S.N.C. se
raccourcit et se rallonge en un mouvement rythmique biphasique, les
ventricules du cerveau changent légèrement de forme et le fluide se
déplace en conséquence. De plus, la motilité du S.N.C. combinée à la
fluctuation du F.C.S. provoque une activité hydrodynamique ainsi qu’un
échange bioélectrique dans tout le corps.

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Mobilité des membranes intracrâniennes et intra-
spinale
• Les méninges entourent, supportent et protègent le S.N.C. La dure-
mère, le plus externe des feuillets méningés, se compose de deux
couches de tissus dur et fibreux. La couche externe de la dure-mère
longe la cavité crânienne, forme une couverture de la partie interne
de l’os, et s’étend au travers des sutures du crâne pour devenir
continue au périoste à la face externe du crâne.
• La couche interne de la dure-mère recouvre le cerveau et la moelle
épinière et possède des replis appelés faux du cerveau et tente du
cervelet. Ces structures en forme de flux ont une origine commune le
long du sinus droit et s’insèrent sur différents os du crâne. Les deux
feuillets de la dure mère se fondent ou fusionnent en certains
endroits, formant des sinus veineux intra-duraux.
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Mobilité des membranes intracrâniennes et intra-
spinale
• La dure-mère s’étend vers le bas dans le canal spinal avec de fermes
insertions autour du foramen magnum ainsi que dans le canal spinal
du sacrum au niveau du second segment sacré. On trouve aussi
parfois des insertions sur C2 et C3 ainsi que sur les lombaires basses.
La faux du cerveau part du sinus droit, s’insère sur l’occiput, les
pariétaux, les frontaux et la crista galli de l’éthmoïde. Les deux moitiés
de la tente du cervelet partent du sinus droit et s’insèrent sur
l’occiput, les temporaux et l’os sphénoïde.

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Mobilité des membranes intracrâniennes et intra-
spinale
• La dure- mère rachidienne et crânienne ainsi que ses replis répond au
mouvement inhérent au S.N.C. et à la fluctuation du F.C.S. et se meut
en suivant un cycle biphasique, influençant ainsi les os du crâne et le
sacrum. Sutherland appela cette unité fonctionnelle anatomique,
composée de la dure-mère se situant dans le crâne et dans le canal
spinal, les « membranes de tension réciproques » (M.T.R.).
• Il est aussi appelé « core-link » à cause du potentiel transfert de
forces biomécaniques en reliant le crâne au sacrum. Il a été démontré
par observation clinique que des influences telles qu’un traumatisme
ou une dysfonction posturale qui touchent une partie du mécanisme
affectent d’autres parties du corps via ce « core-link ».

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Mobilité articulaire des os du crâne

• Des phénomènes du MRP, la mobilité des os du crâne est celui qui


fait le plus débat. Une étude attentive de l’architecture des
différentes articulations du crâne et de la face, des M.T.R. et de leur
influence sur le mouvement des os, a conduit Sutherland à une
appréciation de la conformation mécanique de cette anatomie et de
sa relation avec la motilité inhérente du S.N.C. et du F.C.S.

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Mobilité articulaire des os du crâne

• À la naissance, les os du crâne sont des plaques osseuses aux bords


lisses présentant des membranes et/ou du cartilage entre elles. Lors
d’une croissance normale avec un mouvement des structures
intracrâniennes, les bords des plaques osseuses crâniennes se
développent et se rejoignent avec des sutures (articulations) entre
elles. Ces sutures permettent un minimum de mouvement tout en
continuant de protéger le cerveau.

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Mouvement involontaire du sacrum entre les
iliaques
• Les dure-mères crânienne et rachidienne sont continues ; la dure-
mère spinale s’étend le long du canal vertébral jusqu’au canal sacré,
s’attachant au niveau de certains segments cervicaux et lombaires
ainsi que sur le deuxième segment sacré. Des études attentives de
conformation des surfaces articulaires révèlent que le sacrum
pourrait se mouvoir selon un ou plusieurs axes posturaux en relation
avec les iliaques (os du bassin).

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Mouvement involontaire du sacrum entre les
iliaques
• En plus de ces mouvements volontaires ou posturaux, le sacrum
répond aussi à la mobilité du S.N.C., à la fluctuation du F.C.S., et à la
traction des membranes intra- spinales et intrâ-craniennes avec un
mouvement involontaire qui peut être observé par palpation sur un
corps vivant. Ce léger mouvement de bascule se fait autour d’un axe
transversal (appelé axe respiratoire). Normalement, le mouvement
involontaire du sacrum et celui de l’occiput sont synchrones, chaque
os étant influencé par la traction rythmique de la dure- mère spinale
et de la dure- mère rachidienne.

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• "C:\Users\romain\Desktop\ITO\Cour\1A\5.9\Biomécanique
Crânienne Générale.mp4"

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RECHERCHES DÉMONTRANT LE MÉCANISME
RESPIRATOIRE PRIMAIRE

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Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et
à la moelle épinière
• La majorité des bases du phénomène du M.R.P. dérive de recherches
effectuées en science globale et en laboratoires médicaux en dehors
de la profession ostéopathique. Le fait que les structures du S.N.C.
bougent a été prouvé et n’est pas sujet à controverse. Des études
représentatives démontrant les caractéristiques du mouvement du
cerveau et de la moelle épinière sont présentées ci-après.

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Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et
à la moelle épinière
• Greitz et al. ont démontré en utilisant la technologie de l’imagerie par
résonnance magnétique (I.R.M.) que le mouvement du tissu cérébral
se caractérise par un mouvement dirigé caudalement, médialement
et postérieurement du ganglion basal, et d’un mouvement caudal et
antérieur du pont pendant la systole cardiaque. Les vecteurs de
mouvement résultant créent un cerveau en « forme d’entonnoir » ce
qui provoque un remoulage du cerveau à type de piston. Les auteurs
pensent que cet effet « piston » du cerveau lors de la systole
cardiaque est la force motrice responsable de la compression du
système ventriculaire et donc la force motrice du flot de fluide
cérébro-spinal intra-ventriculaire.
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Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et
à la moelle épinière
• Enzmann et Pelc ont démontré le mouvement du cerveau lors du cycle
cardiaque en utilisant eux aussi l’I.R.M. Les pics de déplacement
enregistrés allaient de 0,1 à 0,5 mm, sauf pour les amygdales cérébelleuses
où le déplacement était de 0,4 mm.
• Poncelet et al., en utilisant l’I.R.M. écho-planaire, ont été capables de
démontrer un mouvement pulsatile du parenchyme cérébral. Le
mouvement du cerveau dans l’étude de Poncelet apparaît comme étant
composé d’un seul déplacement pendant la systole et d’un lent retour à la
position d’origine lors de la diastole. Ce déplacement comprend la
descente du mésencéphale et du tronc cérébral vers le foramen magnum
avec une vélocité ≤ à 2 mm/s. Ainsi qu’une compression médiale du
thalamus contre le troisième ventricule avec une vélocité ≤ 1,5 mm/s.

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Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et
à la moelle épinière
• Freinberg et Mark partirent du postulat que la nature pulsatile du flot
de F.C.S. et le mouvement du cerveau étaient induits par la force
d’expansion du plexus choroïde. Dans leur étude, qui comprenait
l’observation du mouvement pulsatile du cerveau par I.R.M. l’éjection
de F.C.S. dans les ventricules se produisait en même temps que
l’inversion du flot de F.C.S. dans les citernes de la base. Ces
observations suggèrent que la force de pompage permettant la
circulation du F.C.S. pourrait être d’origine vasculaire. Ils ont rapporté
que la vélocité du mouvement du cortex antérieur et du corps calleux
était de 0,4 ± 0,25 mm/s et que celle du mouvement effectué par le
ganglion basal et le foramen de Monroe était de 0,63 ± 0,5 mm/s1.
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Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et
à la moelle épinière
• Maier et al ont démontré un mouvement périodique du cerveau et
du F.C.S. associé à un écrasement périodique des ventricules dû à la
compression du système vasculaire intracrânien. Ils ont rapporté un
pic de vélocité à 1 mm/s suivi d’un retour plus lent. Lorsque le patient
effectue une manœuvre de Valsalva (effectuer une pression comme
s’il essayait de déféquer), le tronc cérébral montre un mouvement
initial caudal puis un mouvement crânial de 2 à 3 mm. La toux produit
un court balancement de F.C.S. en direction céphalique.

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Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et
à la moelle épinière
• Mikulis et al. ont démontré que le mouvement de type oscillant de la
moelle épinière cervicale, va en direction crânio-caudale pendant la
systole cardiaque. Ils ont aussi rapporté un taux maximal d’oscillation
à 7,0 mm/s ± 1,4. Ces dimensions de mouvement des structures du
S.N.C. crânien et spinal suggèrent que les structures intracrâniennes
pourraient ne pas bouger autant ou aussi vite que les structures de la
moelle épinière, mais ces structures présentent toutes un
mouvement d’une nature précise et mesurable, qui semble être lié à
la dynamique vasculaire du système circulatoire et au cycle cardiaque.
• Cet élément du M.R.P., ayant été étudié et établi, n’est donc pas sujet
à controverse.

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Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et
à la moelle épinière
• Le M.R.P. implique la présence, à un niveau cellulaire profond, d’une
fonction respiratoire permettant la vie et contribuant à l’aspect rythmique
du M.R.P. Le mouvement rythmique supposant un tel phénomène a été
découvert chez l’animal et potentiellement chez l’Homme. Dès 1951, un
oligodendrocyte issu du corps calleux d’un rat fut placé en culture et
photographié par cinéphotomicrographie . Les auteurs déclarèrent « Ces
cellules présentent une caractéristique pulsatile rythmique apparemment
identique à la description faite en 1935 par Canti et al. dans le cas
d’oligodendrocytes obtenus à partir de la culture d’un oligodendrogliome
issu d’un cerveau humain. Nous pensons également avoir vu des cellules
similaires issues de préparation de culture tissulaire venant d’un cortex de
cerveau humain normal. »

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Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et
à la moelle épinière
• En 1957, Wolley et Shaw ont rapporté des contractions rythmiques
des cellules oligodendrogliales du cerveau et de la moelle épinière.
• Au début des années soixante, Hyden rapporta que les cellules
gliales, issues de cultures, pulsaient de manière continue.
• En utilisant des technologies plus modernes, Vern et al. ont pu
mesurer le schéma oscillatoire rythmique au niveau du métabolisme
oxydatif du chat et du lapin. Ils montrèrent la présence d’un rythme
synchrone d’environ 7 cycles/min pour la création et l’utilisation du
cytochrome oxydase à l’intérieur de cellules du cortex des animaux
testés.

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Fluctuation du fluide cérébro-spinal

• Le fait que le F.C.S. se déplace selon un schéma de courant fluctuant


au travers des ventricules du cerveau et à l’intérieur de l’espace sub-
arachnoïdien autour du cerveau et de la moelle épinière est aussi
considéré comme un phénomène bien établi et non sujet à
controverse. En effet, la plupart des études citées ci-dessus,
démontrant le mouvement du cerveau et de la moelle épinière,
illustrent aussi la nature fluctuante du courant de F.C.R.

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Fluctuation du fluide cérébro-spinal

• Pour résumer plus d’un siècle de recherches, DuBolay et al. dit : « La


majorité des chercheurs de ces soixante-dix dernières années est
convaincue que la hausse de pression “cardiaque” de F.C.S. mesurée
dans les ventricule, la grande citerne et la thèque lombaire, est due à
un flot de sang artériel rythmique dans la cavité crânienne ». DuBolay
dit plus loin, « la plupart des auteurs, e.g., Becher, a envisagé le
mouvement du flot artériel comme causant une expansion du
cerveau et des vaisseaux des citernes basales.

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Fluctuation du fluide cérébro-spinal

• O’Connell suggère que l’expansion du cerveau, par compression du


troisième ventricule, pourrait être une pompe de F.C.S. » L’effet des
membranes durales sur la fluctuation du F.C.S. est tout
particulièrement intéressant pour les praticiens.
• Levy et al. ont rapporté que chez un sujet sain la vitesse du flux de
F.C.S. était de 12,4 ± 2,92 mm/s. Chez les patients atteints de
dysraphisme spinal (condition similaire à spina bifida), cette vitesse
était bien plus lente 2,12 ± 1,69 mm/s. Chez les patients atteints de
compression de la moelle (due à un traumatisme ou une tumeur),
cette vitesse était aussi ralentie 1,87 ± 1,4 mm/s. Ils conclurent plus
loin. « L’origine des pulsations de la moelle est compatible avec un
transfert direct de mouvement depuis les pulsations cérébrales. »
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Fluctuation du fluide cérébro-spinal

Les connexions anatomiques entre le flux de F.C.S. et le système


lymphatique, une hypothèse longtemps soutenue par les praticiens de
l’O.C.C., à l’air d’avoir été établie. Des recherches ont été menées par
Walter et al. dans lesquelles des particules d’encres d’Inde ont été
injectées dans l’espace sous- arachnoïdien d’un rat et retrouvées
autour des nerfs olfactifs ainsi que dans les vaisseaux lymphatiques.
L’auteur déclare : « Cette connexion anatomique permet donc la
communication du S.N.C et du système lymphatique. La présence de
cette voie pourrait jouer un rôle important dans le déplacement des
antigènes de l’espace sous-arachnoidien au système lymphatique extra-
crânien, résultant en une induction de réponse immunitaire par le
S.N.C »
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Mobilité des membranes intracrâniennes et intra-
spinales
• L’existence de la dure-mère autour du cerveau et de la moelle
épinière est bien documentée et utilisée dans des recherches
anatomiques ainsi que dans la pratique médicale. Chaque étudiant en
médecine et anatomie ayant disséqué le système nerveux central a vu
cette membrane. Chaque médecin ayant effectué une ponction
lombaire a senti ce « pop » lorsque l’aiguille pénètre la dure-mère afin
d’obtenir un échantillon de F.C.S. Ceux qui pratiquent l’O.C.C. utilisent
cette anatomie pour traiter un désalignement crânial ou cervical avec
le sacrum, ou un désalignement sacré avec la base du crâne. Ces
types de traitement sont censés être possibles grâce à l’hypothèse
évoquant une connexion directe entre le crâne et le sacrum via les
membranes durales.
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Mobilité des membranes intracrâniennes et
intra- spinales
• En temps que phénomène du M.R.P, l’anatomie des M.T.R a démontré
son utilité à de nombreux cliniciens en cours d’apprentissage, mais a
reçu des critiques y compris de praticiens utilisant le crânien .
Kostopoulos et Keramidas ont utilisé une nouvelle approche de
recherche anatomique sur un cadavre masculin ayant été embaumé 6
mois. Le tissu cérébral fut enlevé via deux fenêtres découpées,
laissant intactes les membranes intracrâniennes de la dure- mère.
L’outil de mesure utilisé était un élément piézo-électrique attaché à la
faux du cerveau dont les oscillations étaient enregistrées par un
oscilloscope.

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Mobilité des membranes intracrâniennes et
intra- spinales
La technique crânienne de frontal lift produisit une élongation de 1,44-
mm de la faux du cerveau, une manœuvre de pariétal lift produisit une
élongation de 1,08-mm. Même sur des tissus embaumés, une
technique compression sphéno- basilaire produisit un mouvement de –
0,33 mm, et la technique de décompression de la base un mouvement
de +0,28 mm de la faux du cerveau.
Les données de Kostopoulos et Keramidas suggèrent qu’en ce qui
concerne les structures crâniennes, il existe un lien entre les
manœuvres appliquées et les mouvements des membranes durales
crâniennes.

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Mobilité des membranes intracrâniennes et
intra- spinales
• Une potentielle connexion entre les mouvements des structures
céphaliques et les mouvements sacrés a été identifiée par Zanakis et al. En
se servant de marqueurs infrarouges placés sur les os pariétaux et frontaux
du patient, le mouvement des os du crâne a été observé en utilisant un
système de détecteurs de mouvement cinématique tridimensionnel.
• Lors de cette étude, il y avait simultanément une palpation du sacrum
réalisée par un praticien expérimenté. Les résultats révélèrent que dans 92
% des cas le mouvement de flexion perçu par le praticien, signalé grâce à
un interrupteur pédale, et le mouvement perçu par les marqueurs des os
du crâne coïncidaient. Compte tenu du nombre réduit de sujets dans les
deux études empirique et des difficultés inhérentes à s’assurer de la
fiabilité des données de la palpation, il semblerait que d’autres études
soient nécessaires à la confirmation empirique du concept de M.T.R.
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Membranes de tension réciproques ( Bouchet-Cuilleret)

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Membranes
de tension
Réciproques (2)

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Coupe transversale du crâne

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Tente du cervelet

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Dure-mère spinale

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Dure-mère spinale

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Moelle épinière

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Mobilité articulaire des os du crâne

• D’un point de vue scientifique, le concept d’une mobilité palpable des


os du crâne est le phénomène du M.R.P. le plus controversé. Les
doutes étaient dans un premier temps dus à la supposée impossibilité
anatomique de tels mouvements. Or, les sutures crâniennes sont
construites de telle manière que le mouvement est possible au delà
de la compliance osseuse . La base des concepts anatomiques de
l’immobilité des os du crâne est en premier lieu dérivée de
recherches d’anthropologie judiciaire effectuée dans le but d’estimer
l’âge des vestiges de squelettes. Cependant, on trouve un nombre
grandissant d’ouvrages littéraires remettant en question ce point de
vue anatomique.
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Mobilité articulaire des os du crâne
• Les idées réfutant l’hypothèse selon laquelle les os du crâne seraient
incapables de mouvements se basent sur l’examen des bases de ces
conclusions dans un premier temps et sur des preuves empiriques dans un
second temps. Pour apprécier le défi conceptuel compris dans le concept
de la mobilité des os du crâne, il est important de savoir que ce denier
siècle, des scientifiques, anatomistes et anthropologistes réputés posèrent
comme principe la fusion et l’immobilité inhérentes aux os du crâne. Les
plus souvent cités sont les travaux de Bolk , Melsen , Perizonius, Cohen, et
Sahni et al. Tous affirmant ou rapportant ayant eu pour point de vue que
les sutures crâniennes étaient fusionnées et immobiles. En se basant sur un
examen poussé de ce débat, il pourrait s’avérer que ce point de vue eût été
la version anatomique du débat « la Terre est plate » du millénaire dernier.

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Mobilité articulaire des os du crâne
• À l’exception de Bolk, tous les anthropologistes et anatomistes susnommés
citent comme source de leur travaux Todd et Lyoncomme étant à l’origine
de l’idée selon laquelle les os du crâne seraient fusionnés et donc
immobiles. On trouve des raisons de remettre en cause les conclusions de
Todd et Lyon en se basant sur une lecture minutieuse de leur long
manuscrit. Paul Dart, M.D. déclare : « En interprétant ces données, il doit
être remarqué que Todd et Lyon tentaient d’établir des normes concernant
la fermeture suturale, et qu’ils ont mis de côté des données se trouvant
clairement en dehors du modèle avant de créer leur résumé. 11,7 % de leur
307 spécimens blancs de sexe masculin et 25,8 % de leurs 120 spécimens
nègres de sexe masculin ont été exclus des donnée en raison d’une liberté
suturale prolongée. »

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Mobilité articulaire des os du crâne
• Une raison supplémentaire de remettre en question le concept de fusion
suturale universelle nous est donné par Singer. Il trouva un pourcentage
élevé de spécimens présentant une fermeture bien moins importante que
la norme de Todd et Lyon, dont un spécimen de 64 ans sans fermeture des
sutures sagittale, lambdoïde et coronale gauche et trois spécimens
quarantenaires ne présentant virtuellement de fermeture suturale ni de la
coronale, ni de la lambdoïde ni de la sagittale. Aussi lors des années
cinquante, Pritchard et al. commentèrent le fait que « L’oblitération des
sutures et des synostoses des os adjacents, si cela se produit un jour, se
passe le plus souvent une fois que la croissance est terminée, maischez
l’Homme et la plupart des animaux de laboratoire les sutures peuvent ne
jamais se fermer complètement. Ces différences ont été attribuées aux
différents degrés de développement de l’appareil masticatoire

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Mobilité articulaire des os du crâne
• Un article récent de Sabini et Elkowitz donne un compte-rendu imagé et
systématique des 36 crânes de cadavres humains allant de 56 à 101 ans,
tous ayant largement dépassé l’âge auquel s’achève la croissance osseuse.
Vingt- six des crânes montraient plus de 100 % de fermeture de la suture
coronale, 31 crânes présentaient une suture lambdoïde non fermée, et 24
crânes présentaient une suture sagittale non fermée. La suture lambdoïde
était la suture la moins fusionnée sur la majorité des crânes et l’insertion
de la musculature sur l’occiput fut citée comme cause probable de la
conservation d’une liberté suturale.
Tout comme Pritchard et al. Sabini et Elkowitz spéculèrent que le
mouvement masticatoire contribuait à la tension musculaire sur l’os,
maintenant un certain degré de liberté suturale. La surface endocrânienne
(interne) du crâne n’a pas été évaluée ainsi aucune estimation de la fusion
d’un coté du crâne à l’autre n’a pu être réalisée.

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Mobilité articulaire des os du crâne
• Retzlaff et al. déclarèrent « L’examen globale et microscopique des sutures
pariéto-pariétale et pariéto-temporale obtenu lors de l’autopsie de 17
cadavres humain de 7 à 78 ans montre que ces sutures restent des
structures clairement identifiables même chez les sujets les plus âgés. »
Retzlaff et al. identifièrent des éléments suturaux empêchant l’ossification
et démontrèrent la présence de structures vasculaires et nerveuses dans
les sutures. Ces études montraient aussi la présence de nerfs et de tissus
vasculaires suffisamment consistants pour subvenir aux besoins du tissu
conjonctif activé au delà d’une simple adhésion suturale et de
l’ossification. De plus, Retzlaff et al. suivirent des terminaisons nerveuses
depuis le sinus sagittal au travers de la faux de cerveau et du troisième
ventricule jusqu’au ganglion cervical supérieur chez les primates et les
mammifères. Que de telles structures aient été trouvées dans les sutures
du crâne amène d’autres doutes à la théorie selon laquelle ces sutures
fusionneraient et seraient immobiles.
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Suture pariéto-squameuse

NB: petites flèches = réseau vasculaire traversant la suture


grosses flèches = passage cartilagineux entre les berges osseuses
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Suture sphéno-squameuse

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Suture occipito-mastoïdienne

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Suture sagittale

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Synchondrose sphéno-basilaire

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Suture inter-maxillaire

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Mobilité articulaire des os du crâne
• Le mouvement des os du crâne empiriquement démontré chez l’animal est
bien documenté. Michael et Retzlaff démontrèrent la mobilité d’un os du
crâne (le pariétal) chez le singe écureuil. Chez les chats, un mouvement de
l’os pariétal de l’ordre de 200 à 300 µm a été induit via des changements de
volume du F.C.S (contrôlés en laboratoire).
• Jaslow démontra sur des crânes de chèvres que les sutures crâniennes
chez les animaux adultes pourraient jouer un rôle dans l’absorption et la
distribution des forces dirigées contre le crâne (e.g., des forces balistiques
dirigées contre le crâne de chèvre) et pendant la mastication. Ainsi, un
crâne souple est un crâne plus fort, plus résistant, car il est capable
d’absorber et de redistribuer les forces dirigées contre lui.

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Mobilité articulaire des os du crâne
• Dans une étude de 1981 sur deux patients comateux, Heifetz et Weiss
utilisèrent un instrument de mesure de la contrainte qui montra une
expansion de la voûte crânienne associée à une augmentation de la
pression intracrânienne (P.I.C.) artificiellement induite. Ils utilisèrent un
outil de maintien de la tête similaire aux pinces de Gardner- Wells,
accompagné d’un instrument de mesure de la contrainte, le dispositif
crânien fut inséré dans la calvaria au- dessus du conduit auditif externe.
L’appareil de mesure de la contrainte utilisait un « Pont de Wheatstone »
qui était conçu pour détecter toute expansion du crâne supérieure ou égale
à 0,0003 mm, qui, lorsqu’elle se produit, induit un changement de voltage
d’1 µV. Ils firent 19 essais et chaque fois que la P.I.C. fut artificiellement
augmentée, il y eut un changement de voltage. Ce changement de voltage
signe que les broches des pinces crâniennes étaient écartées. Ceci ne
pouvait se produire que lors de l’expansion de la voûte crânienne.

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Mobilité articulaire des os du crâne
• Une approche prometteuse pour évaluer le mouvement des os du
crâne avant et âpres une manipulation crânienne fut réalisée à l’aide
de rayons x (analyse dentaire orthogonale radiographique) sur 12
sujets. Le changement de position, mesuré en degré, des os du crâne
entre l’avant et l’après allait de 0 à 8 degrés pour l’atlas, l’os mastoïde,
l’os malaire, l’os sphénoïde, et l’os temporal. Le pourcentage de sujets
présentant des changements identifiables allait de 66,6 % pour le
mastoïde à 91,6 % pour l’atlas, l’os sphénoïde et l’os temporal.
L’expansion de cette recherche en utilisant un plus grand nombre de
sujets est en projet.

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Mobilité articulaire des os du crâne
• Une des plus grandes recherches, qui comprend une évaluation de la
mobilité des os du crâne, a été réalisée par les programmes
d’astronautes Russes et Américains. Les doutes qui ont conduit à
cette recherche avaient à voir avec la nature de la réponse humaine à
l’apesanteur prolongée dans l’espace. Sans la gravité, les systèmes
vasculaire et nerveux central pourraient- ils fonctionner normalement
? Afin d’évaluer la dynamique des fluides intracrâniens, différents
types d’équipements radiographiques et d’ultrasons ont été utilisés
pour mesurer le volume intra-crânien ainsi que la dimension des os
du crâne. Des changements dans ces dimensions ont été observées.

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Mobilité articulaire des os du crâne
• Après avoir été présenté à l’O.C.C. par Fymann, D.O., Moskalenko et
associés ont réalisé plusieurs études montrant un mouvement des os du
crâne. Une utilisant le MNR tomogramme, un mouvement des os du crâne
allant de 380 µm à 1 mm, et une augmentation du volume de la cavité
crânienne de 12 à 15 mL, sur un rythme de 6 à 14 cycles/min. Ce travail fut
suivi d’une étude utilisant des mesures de bioimpédence et d’echo Doppler
transcrânien pour montrer de lentes oscillations des os du crâne de 0,08 à
0,2 Hz . Moskalenko a démontré que ces oscillations, « étaient d’origine
intracrâniennes et étaient liées au mécanisme de régulation de l’apport
sanguin et de la consommation d’oxygène par le tissu cérébral, mais aussi
avec la dynamique circulatoire du F.C.S. ». Mosklenko et Frymann ont
formulé à partir de ce travail une théorie expliquant la physiologie du
M.R.P.

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Mobilité articulaire des os du crâne
• À la moitié des années 90, la N.A.S.A. était aussi intéressée par les
changements de volume des fluides intracrâniens chez les astronautes dans
l’espace. La N.A.S.A. réalisa des recherches et développa un appareil à
ultrasons, pulse- phase locked loop (P.P.L.L.), avec une sensibilité au
dixième de micromètre, afin d’évaluer plus précisément l’anatomie et la
physiologie intracrâniennes. Cette équipe de la N.A.S.A. réalisa une série
d’études au Ames Reseach Center (centre de recherche d’Ames) .
• Sur deux cadavres frais (< 24 heures post mortem), un individu féminin de
83 ans et un individu masculin de 93 ans, les pulsations de P.I.C. étaient
générées manuellement en injectant une solution saline dans le système
ventriculaire intracrânien à un taux d’1 cycle/min (1 Hz) (87). Dans cette
étude, une augmentation de la P.I.C. de 15 mm Hg causa une expansion du
crâne de 0,029 mm, et ceci fut interprété par les auteurs comme étant
similaire à ce qu’avaient trouvé Heisey et Adams , et Heifetz et Weiss.

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Mobilité articulaire des os du crâne
• Résumant ses travaux jusqu’à un certain point, l’équipe de recherche
de la N.A.S.A. établit que : « Malgré le fait que le crâne est souvent
supposé être un contenant rigide avec un constant volume, de
nombreux chercheurs ont démontré que le crâne effectue des
mouvements de l’ordre de quelques micromètres associés aux
changements de pression intracrânienne »

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Mobilité articulaire des os du crâne
• Une recherche comparant l’évaluation palpatoire des mouvements des os du
crâne et une évaluation simultanée débitmètre Doppler laser a été faite. De
surprenantes corrélations ont été trouvées entre les rapports de palpation
crânienne et les phénomènes de mouvement physiologique enregistrés par le
débitmètre Doppler laser.
• Nelson et al. posèrent que les oscillations identifiées sont celles de Traube-
Hering et Meyer. En se basant sur des enregistrements effectués sur des humains
à l’aide de débitmètre Doppler laser, ils décrivirent des oscillations se produisant
environ de 4 à 6 cycles/minute. Dans leurs études, ces oscillations ont été
décrites comme ayant lieu en rapport avec les phases de mouvements décrites
par les praticiens d’ostéopathie crânienne lors de leurs rapports. Ces chercheurs
émirent l’hypothèse que les oscillations de Traube-Hering et Meyer comprenaient
tout ou partie du mouvement des os du crâne palpé par les praticiens crâniens.
Le fait d’avoir des enregistrements de l’activité physiologique liée à l’expérience
palpatoire de praticiens de l’O.C.C. constitue une base pour le M.R.P. et le concept
de mobilité des os du crâne.
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Mobilité articulaire des os du crâne
• Une autre approche de l’examen de la mobilité des os du crâne fut effectuée par
Crow et al. Ce groupe utilisa l’imagerie I.R.M. de huit coupes chacune dans le
même plan de la calvaria de la tête de sujets sains. L’analyse image du National
Institutes of Health (institut national de la santé) montra la présence de
différences significatives (p < 0,003) entre les capacités des plus grosses et des
plus petites dimensions des os du crâne par zone. La différence de capacité était
de 122,69 mm² pour la zone analysée sur la table externe des os du crâne. Les
différences significatives de ces dimensions intracrâniennes ne seraient pas
possibles si les os du crâne n’étaient pas capables de mouvements. Les auteurs
suggérèrent que le changement de la capacité intracrânienne pourrait être lié aux
changements de volume du fluide intracrânien.
• Les preuves du mouvement des os du crâne gagnent en nombre et en qualité,
mais la nature de ce mouvement pose encore des questions qui n’ont pas encore
de réponses.
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Mobilité involontaire du sacrum entre les iliaques

• Le mouvement du sacrum entre les iliaques et un fait anatomique. Il


serait impossible à l’Homme de marcher ou de courir si les
articulations sacro- iliaques ne permettaient pas le mouvement. Il est
difficile de se l’imaginer, mais pendant des siècles les scientifiques de
l’époque croyaient que le bassin était un ensemble solide d’os et qu’il
n’existait pas de mouvement propre du sacrum.
• Les dimensions biomécaniques du mouvement de l’articulation sacro-
iliaque furent soulignées par Weisl au milieu des années cinquante.

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AUJOURD’HUI
• Møllgård K, Beinlich FRM, Kusk P, et al. A mesothelium
divides the subarachnoid space into functional
compartments. Science. 2023 Jan 6;379(6627):84-88.
doi: 10.1126/science.adc8810
• Découverte importante sur une nouvelle couche de
meninge SLYM (subarachnoid lymphatic-like
membrane)
• Découverte du couple glymphatique-lymphatiques méningés

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AUJOURD’HUI

• A Randomized Controlled Trial of Osteopathic Manipulative Therapy to Reduce Cranial


Asymmetries in Young Infants with Nonsynostotic Plagiocephaly.
• Donatella Bagagiolo 1, Claudio G Priolo 2, Elena M Favre 1, Antonella Pangallo 1, Alessia Didio 1, Marco Sbarbaro 1, Tiziana
Borro 2, Silvia Daccò 3 4, Paolo Manzoni 2 5, Daniele Farina 2
• Objectif : Cette étude visait à comparer l'efficacité de la thérapie manipulative ostéopathique (OMTh) à celle de la thérapie
par le toucher léger (LTT) dans la réduction des asymétries crâniennes chez les nourrissons atteints de plagiocéphalie non
synostosique (PNS).

• Conception de l'étude : Un essai clinique randomisé prospectif, à groupe parallèle, monocentrique et contrôlé par LTT a
été mené dans le département de néonatologie de l'hôpital Sant'Anna de Turin, en Italie, du 6 septembre 2016 au 20
février 2020. Nous avons recruté des nourrissons âgés de 1 à 6 mois atteints de PSN, qui ont ensuite été assignés de
manière aléatoire au groupe d'étude (thérapie de repositionnement plus six séances d'OMTh) ou au groupe témoin
(thérapie de repositionnement plus six séances de LTT). Le résultat était la réduction du score de l'indice de différence de
diamètre oblique (ODDI) <104%, qui a été évalué à la fin du protocole d'intervention (à 3 mois) et à l'âge d'un an.

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AUJOURD’HUI
• Résultats : Au total, 96 nourrissons ont été randomisés, 48 dans le groupe OMTh et 48 dans le
groupe LTT, avec des âges moyens de 3,1 contre 3,2 mois, et un score ODDI de base de 110,2
contre 108,7 %. Dans le groupe OMTh, une réduction significative du score ODDI <104%, par
rapport au groupe LTT, a été observée dans les analyses intension-to-treat (ITT) et per-protocole
(PP). L'analyse ITT a révélé un score ODDI <104% dans le groupe OMTh à 3 mois (différence de
risque : 0,41 ; intervalle de confiance à 95% [IC] : 0,25-0,53 ; p < 0,001) et lors du suivi à 1 an
(différence de risque : 0,47 ; IC à 95% : 0,31-0,64 ; p < 0,001). L'analyse PP à 3 mois a rapporté une
différence de risque de 0,44 (IC 95 % : 0,27-0,60 ; p < 0,001), et à 1 an, une différence de risque
de 0,54 (IC 95 % : 0,36-0,72 ; p < 0,001).
• Conclusion : Chez les nourrissons atteints de PSN, une série de six séances d'OMTh a permis de
réduire de manière significative les asymétries crâniennes lors des évaluations de suivi à 3 mois et
à 1 an, par rapport à la LTT. Cette étude est enregistrée auprès de ClinicalTrial.gov (identifiant :
NCT03970395 ; www.Clinicaltrials : gov).

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AUJOURD’HUI
[Does positional plagiocephaly affect the need for orthodontic treatment, and
the mandibular and occlusal symmetry?]
• Clarisse Verdier, Gianni Marangelli, Sarah Gebeile-Chauty PMID: 35818283
DOI: 10.1684/orthodfr.2022.81
• Introduction: Les plagiocéphalies positionnelles (PP) sont caractérisées par un aplatissement
asymétrique de la partie postérieure du crâne pouvant impliquer la partie frontale du crâne et la
face. L’objectif de cet article était d’évaluer si les enfants et les adolescents atteints de PP ont
davantage de dissymétries occlusales et squelettiques, et si le besoin de traitement
orthodontique est plus important que dans la population saine.
• Matériel et méthode: Une étude épidémiologique transversale comparative a été menée. Cent
enfants et adolescents ont été inclus : 50 dans le groupe PP et 50 dans le groupe témoin. Le
besoin de traitement orthodontique a été évalué par l’Index of Orthodontic Treatment Need
(IOTN). La dissymétrie squelettique et dentaire a été évaluée radiologiquement par deux indices :
l’Index of Mandibular Asymmetry (IMA) et l’Index of Dental Asymmetry (IDA). Des tests
d’indépendance du Chi et Student ont été effectués avec un seuil de 5 %.
• Résultats: L’IMA (p = 0,02) et l’IOTN (p = 0,000012) sont significatifs. L’IDA est non significatif.

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AUJOURD’HUI
• Discussion: Le traitement ortho-chirurgical des latéromandibulies par
recentrage mandibulaire crée parfois une dissymétrie mandibulaire,
alors que le décalage est basal. Il faudrait pouvoir agir précocement
sur la voûte du crâne pour espérer obtenir un effet consécutif sur la
base et donc sur la position des cavités glénoïdes. Une prise en
charge par thérapies manuelles et orthèse crânienne précoce pourrait
être évaluée.
• Conclusion: Le besoin de traitement orthodontique est
significativement plus important en cas de PP. Contrairement à la
dissymétrie mandibulaire, la dissymétrie dentaire n’est pas
significativement plus importante que dans le groupe témoin,
témoignant des capacités adaptatives de l’organisme.
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AUJOURD’HUI
• Fiabilité inter-évaluateurs modérée à substantielle dans l'évaluation des restrictions de mobilité osseuse
crânienne Kyla Demers, MSc, CAT(C), DO(Can),1,2Chantal Morin, Ph.D., ergothérapie, DO(Can),2,3 Louise
Collette, PT, DO(Can),2et Richard DeMont, PhD, CAT(C), ATC1
• Arrière-plan: Les référentiels de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la formation en ostéopathie
considèrent l’ostéopathie crânienne comme une compétence manuelle importante. Les études sur la
thérapie manuelle crânienne se sont révélées peu fiables. Le but de cette étude était d'étudier la fiabilité
inter-évaluateurs des tests de mobilité manuelle de la synchondrose sphéno-occipitale (SOS) et des os
temporaux, pariétaux et frontaux, tels qu'évalués en thérapie manuelle ostéopathique.
• Méthodes :Vingt et un adultes ont été évalués en une seule journée par trois ostéopathes expérimentés en
utilisant un protocole d'évaluation standard. Avant la collecte des données, les ostéopathes ont participé à
une formation consensuelle, qui comprenait l'établissement des critères d'identification d'une restriction de
mobilité osseuse crânienne ; l'application de la méthode de palpation en sept étapes ; une pratique de pré-
test ; un entraînement de palpation de perfectionnement ; et une période de calibrage avant l'évaluation
des sujets. Trois sujets ont été évalués simultanément, les évaluateurs tournant pour évaluer chaque sujet.
Les évaluateurs ont été aveuglés par un rideau et par les évaluations de chacun. Chaque os a été classé
comme restreint ou non restreint. Les auteurs ont appliqué la classification de Landis et Koch pour décrire
l'ampleur de la fiabilité inter-évaluateurs.

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AUJOURD’HUI
• Résultats: Une fiabilité modérée a été établie pour une déformation
latérale du SOS (kappa généralisé de Fleiss 0,48), une fiabilité
substantielle a été établie pour les autres modèles de déformation du
SOS (kappa généralisé de Fleiss 0,62 à 0,75) et une fiabilité presque
parfaite pour les domaines temporal, pariétal et frontal. os (kappa
généralisé de Fleiss 0,81–0,96).
• Conclusion: Les résultats démontrent une cohérence lorsque trois
ostéopathes expérimentés évaluent les restrictions de mobilité des os
crâniens. Les résultats mettent en évidence l’importance d’une
formation consensuelle et d’une méthodologie rigoureuse dans les
études de fiabilité de la thérapie manuelle.

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AUJOURD’HUI
• Etude des micromouvements physiologiques objectivés par un
système optoélectronique : Application à la ventilation et
influence sur les micromouvements crâniens
• par Laurent Stubbe

• Sous la direction de François Cottin.


• Soutenue le 15-12-2020
• à université Paris-Saclay , dans le cadre de École doctorale
Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain , en
partenariat avec Faculté des sports (référent) et de Complexité,
innovation, activités motrices et sportives (Orsay, Essonne ; 2010-
....) (laboratoire)

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AUJOURD’HUI
• La mesure des variations de la conformation du crâne revêt un intérêt dans différents domaines cliniques.
L’objectif de la thèse est d’évaluer les micromouvements du crâne à l’aide d’un outil non invasif.La mesure
de la fréquence respiratoire issue des variations du volume thoracique à l’aide du système Vicon est
comparée aux mesures de spiromètre et d’ECG. Les résultats montrent que le système Vicon permet
d’enregistrer la fréquence respiratoire à partir de 12 marqueurs rétro-réfléchissants situés sur la paroi
antéro-inférieure du thorax. Les données sont très fortement corrélées (r=1) et montrent une parfaite
concordance avec les limites d'agrément = 8*10-4 Hz.Les changements de conformation du crâne mesurés
avec le Vicon en utilisant la fréquence respiratoire contrôlée sont étudiés. Les micromouvements sont
corrélés avec la mesure du volume sous pectoral (r=1). La mesure du pic de fréquence respiratoire au
niveau du crâne concorde avec la mesure du volume sous pectoral pour TLAD-TLAG, on obtient un biais = -
2,5*10-4 Hz et pour l’AngleLat= -4,5*10-4 Hz.Les paramètres crâniens sont comparés et hiérarchisés dans
le but d’identifier une variable représentative du phénomène. Une analyse en composante principale permet
d’identifier l’AngleLat comme coefficient associé à la composante représentative de 61 % de la variance
explicative.Enfin, Les paramètres ont fait l’objet d’une analyse dans le domaine fréquentiel à travers le
concept de cohérence puis dans le domaine temporel à travers la méthode des corrélations croisées. Il y a
une bonne corrélation des variations d’angles droit et gauche. La durée des acquisitions a un impact sur la
variation du délai et peu sur la corrélation. Le paramètre le moins corrélé aux autres est la variation du
volume thoracique. L’analyse de la cohérence confirme ces résultats.Les résultats montrent que l’analyse
les micromouvements du crâne est possible de manière non invasive, de faire évoluer le modèle
pédagogique ostéopathique, d’évaluer en routine clinique les modifications de pression intracrânienne. 110
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AUJOURD’HUI
• Le concept de Sutherland et du mécanisme respiratoire primaire est aujourd’hui considéré :

- comme un concept historique servant de modèle pédagogique d’ enseignement de l’ostéopathie dans le


champ crânien.

- ce concept au vue des données scientifique actuelle n’est pas complètement validé, certains composants du
MRP notamment la mobilité suturale des os du crâne chez l’adulte étant invalidé.

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Références - Bibliographie
• Grietz D, Wirestam R, Franck A, et al. Pulsatile brain movement and associated hydrodynamics studied
by magnetic resonance phase imaging: the Monro-Kellie doctrine revisited. Neuroradiology
1992;34:370–380.
• Enzmann DR, Pelc NJ. Brain motion: measurement with phase-contrast MR imaging. Radiology
1992;185:653–660.
• Poncelet BP, Wedeen VJ, Weiskoff RM, et al. Brain parenchyma motion: measurement with cine echo-
planar MR imaging. Radiology 1992;185: 645–651.
• Feinberg DA, Mark AS. Human brain motion and cerebrospinal fluid circulation demonstrated with MR
velocity imaging. Radiology 1987;163: 793–799.
• Maier SE, Hardy CJ, Jolesz FA. Brain and cerebrospinal fluid motion: real-time quantification with M-
mode MR imaging. Radiology 1994;193: 477–483.
• Mikulis DJ, Wood ML, Zerdoner OAM, et al. Oscillatory motion of the normal cervical spinal cord.
Radiology 1994;192:117–121.
• Lumsden CE, Pomerat CM. Normal oligodendrocytes in cell tissue: a preliminary report on the pulsatile
glial cells in tissue cultures from the corpus callosum of the normal rat brain. Exp Cell Res 1951;2:103–
114.

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Références - Bibliographie
• Canti RG, Bland JO, Russell DS. Assoc Res Nerv Men Dis 1935;16:1–5.
• Wolley DW, Shaw EN. Evidence for the participation of serotonin in mental processes. Ann N Y
Acad Sci 1957;6
• Hyden H. Satellite cells in the central nervous system. Sci Am 1961;205:62.
• Vern BA, Leheta BJ, Juel VC, et al. Slow oscillations of cytochrome oxidase redox state and blood
volume in unanesthetized cat and rabbit cortex: interhemisheric synchrony. Adv Exp Med Bio
1998;454:561–570.

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