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Les Géants de Wall Street Accélèrent Les Transferts de Traders À Paris - Les Echos
Les Géants de Wall Street Accélèrent Les Transferts de Traders À Paris - Les Echos
Les Géants de Wall Street Accélèrent Les Transferts de Traders À Paris - Les Echos
Goldman Sachs a nommé Lear Janiv à la tête de ses activités de trading pour l'Europe à Paris. (Nicky Loh/Bloomberg)
La panique sur les marchés déclenchée par les débâcles de Silicon Valley Bank et Credit
Suisse sonne comme un rappel de l'alerte de la Banque centrale européenne (BCE) sur
le pilotage des risques en Europe après le Brexit.
« Nous allons bientôt arrêter des décisions obligatoires sur les capacités de
gouvernance, les moyens opérationnels et de gestion des risques au sein des entités
européennes où ces desks de trading sont situés », a réitéré fin janvier Andrea Enria, le
patron de la supervision bancaire de la zone euro.
La cible de ce travail de cartographie, appelé « desk mapping » dans le jargon : les sept
grandes banques internationales, essentiellement américaines, qui détiennent 56 hubs
critiques de trading sur le continent.
Sur le front du trading et des activités de marché, en Europe, c'est Paris qui continue de
jouer le rôle d'aimant. De Bank of America à JP Morgan, elles ont choisi la capitale
française pour leur front office. Ces dernières semaines, elles multiplient les
nominations clés au niveau européen.
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Goldman Sachs vient d'appeler à Paris Lear Janiv, qui supervisait depuis Londres
l'ensemble des activités de trading de la firme sur le continent depuis quatorze ans.
« Nous poursuivons la centralisation de nos forces de trading à Paris, qui est notre
première plateforme de gestion du risque en Europe », indique le « partner » qui vient
d'acquérir la nationalité française.
Sur le continent, le nombre de traders a plus que doublé chez Goldman Sachs depuis le
Brexit et la capitale française concentre 80 % de ses traders sur la zone. La banque
continue de relocaliser ses équipes de trading de Londres à Paris, avec plus d'une
dizaine d'arrivées au cours des derniers mois.
Goldman Sachs, dont le bureau peut accueillir 500 personnes , compte aujourd'hui 380
employés à Paris dont 200 sont dédiés aux activités de marché (traders, vendeurs,
ingénieurs et opérationnels).
Chez Citi aussi, le mouvement s'accélère. Nommé responsable des marchés européens
de Citi, Fabio Lisanti vient de quitter Londres pour la capitale française. « Paris devient
notre principal hub en Europe, c'est ici que nous allons concentrer notre prise de risque
sur la zone Euro », indique le responsable qui a rejoint Citi en 2016, après plus de vingt
ans chez UBS à la tête des marchés de crédit. La banque va construire une nouvelle salle
de marchés dans la capitale en vue de quasiment doubler ses effectifs, à 250, dans les
deux ans dans cette activité. Au total, la banque vise 600 personnes à Paris d'ici deux
ans.
« Nous soutenons l'exigence de la BCE de concentrer les prises de risque en euro dans la
zone euro. Nous sommes en train de passer sous revue du superviseur pour déterminer
le bon dispositif », ajoute le financier.
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D'une cinquantaine de personnes aujourd'hui, ce centre doit doubler de taille d'ici neuf
mois. « Les développements se font en lien direct avec les traders, précise le banquier.
Nous servons la salle de marché de Paris, mais aussi celle de New York et de Hong
Kong. »
Reste pour ces banques à trouver un pilotage complexe lié à la séparation entre les
sièges sociaux et des succursales en Europe, comme le souligne Marc Perrone, associé
du cabinet Freshfields. « La gouvernance et la gestion des risques relèvent de la
responsabilité de la maison mère en Europe, soit Francfort le plus souvent. Mais
les relations clients reviennent aux succursales, donc Paris ».
Ainsi sur l'exécution d'un même ordre de Bourse, un volet peut dépendre de Paris (le
conseil, la réception et la transmission de l'ordre), tandis que l'exécution et la tenue de
compte de Francfort. « L'équilibre des responsabilités est délicat », dit-il. Surtout quand
les marchés tanguent.
Anne Drif