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PARTIE 1 : LES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE A MADAGASCAR Il est à noter que les VBG, connues

également sous le nom de violences sexistes, sont des formes de violence qui ciblent spécifiquement
les individus en raison de leur sexe ou de leur genre. Bien qu'elles touchent principalement les
femmes et les filles, elles peuvent également affecter les hommes, les garçons et les personnes
appartenant à d'autres identités de genre, sans distinction de race, de culture, de religion ou de
statut socio-économique. Par ailleurs, les VBG peuvent prendre différentes formes, telles que des
discriminations et des stéréotypes de genre préjudiciables, ainsi que des limitations des droits et des
opportunités. Ces violences sont motivées par les inégalités de pouvoir entre les genres, et sont
utilisé es pour établir le contrôle dans les relations de genre. Elles rep ré sentent un problème
mondial majeur, considérées comme de violations des droits hum ains, des droits fondamentaux, de
l'intégrité physique et de la dignité des individus. En effet, elles sont parmi les atteintes aux droits les
plus fréquentes dans le monde, se produisant et se répétant quotidiennement dans tous les pays. Les
actes de VBG constituent donc un obstacle à l'égalité des sexe s, à l'autonomisation des femmes et à
la réalisation des droits pour toutes les personnes, indépendamment de leur genre. Ces violences
peuvent se produire dans des espaces publics ou privés, et leur impact peut être à court ou à long
terme. CHAPITRE 1 : LE CONCEPT GENERAL DES VBG Le concept d es VBG est une app roche qui
reconnait que les violences sont souvent motivées par des normes sociales et des inégalités de
pouvoir liées au genre et au sexe, ce qui signifie que les déséquilibre s structurels basés sur le genre
accentuent le fait que ces violences sont principalement dirigées contre les femmes et les fille s. En
raison de leur identité de genre, elles se trouvent dans une position de vulnérabilité accrue et sont
ainsi plus susceptibles d'être victimes de multiples formes de violence. SECTION 1 : GENERALITE SUR
LES VBG I -La situation historique A-Dans le monde L'histoire des VBG dans le monde remonte à de
nombreux siècles, en reconstituant à travers les cultures et les époques de longue histoire. C ’ est le
fait par lesquelles les femmes sont assujetties à des normes sociales et des inégalités de pouvoir, en
leur menant à des discriminations et des violences contre elles. C ’ est-à-d ire que dans de
nombreuses sociétés anciennes, les femmes étaient considérées comme des biens appartenant aux
hommes, et leur statut est souvent considéré comme inférieur à celui des hommes, limitant ainsi leur
accès à l'éducation, à l'emploi, à la propriété et à la prise de décisions. Les violences à leur encontre
étaient fréquentées et comprenaient des pratiques telles que le mariage forcé, les viols de guerre,
l’esclavage sexuel, les violences domestiques, les violences sexuelles, les mutilations génitales
féminines, le harcèlement sexuel, le trafic d'êtres humains et le féminicide. Au cours des siècles, les
femmes et les hommes se sont mobilisé s pour rev end iq uer l’ égalité de sexe, le droit à l’ autono m
ie e t à la sé curité . C ep end ant, de s m o uve m e nts e n fav eur des dro its des fe m m es ont ém
ergé p our conte ste r ce s inégalités et lutter co ntre les VBG, no tam m e nt le m ouv em ent de s
suffrag ettes, q ui a lutté p our le d roit d e vo te de s fem m e s à la fin du XIXe e t au dé but du XXe
siè cle . Ensuite, les m o uve m ents fé m inistes et des o rg anisations de la socié té c ivile ont ém erg
é p artout d ans le m ond e pour se nsib ilise r à la que stion de s VBG e t e xig er que de s m e sure s
so ient prise s po ur y m e ttre fin. Au co urs d es d ernières dé ce nnies, la rec onnaissance d es VBG,
e n tant que violation de s d ro its hum ains, s’ e st renfo rc ée . Des traités inte rnationaux o nt ég
alem ent ad op té te ls que la co nve ntio n sur l’ élim ination de to utes les fo rm es d e d isc rim
ination à l’ ég ard d es fem m e s (C ED AW ) et à la dé claration sur l’ élim inatio n d e la violenc e à l’
ég ard de s fe m m e s. Ce s m ouv em ents fé m iniste s et m ilitants ont é m ergé p our dé nonc er c
es v io lenc es et lutter po ur l'ég alité de s ge nre s. Ils o nt é té cruciaux p our faire avanc er les lois e
t les p olitiq ues v isant à p ro té ge r les fem m e s e t à p unir le s aute urs de ce s VBG . M algré le s
prog rè s ré alisé s, c es fléaux pe rsistent-ils dans de nom breuse s ré gio ns d u m ond e ? Il re ste e
nco re beauc oup à faire po ur élim ine r c es injustic es et garantir la sé curité e t le s d ro its fo ndam
entaux de s fem m es et de s filles. En d ép it de to us ce s m é faits, subsistent enc ore d es po ints c
lés m arq ués p ar c ette histo riq ue de s VBG affectant à d es chang em ents au niv eau de la soc iété
notam m e nt ; ▶ L es VBG tro uve nt souve nt leurs origines dans le s inég alités d e po uvoir e ntre le
s hom m e s e t le s fe m m e s. De no m b re uses so cié té s ont é té c arac térisé es par de s systèm
es p atriarc aux, dans lesq uels les ho m m e s dé tie nne nt le po uvo ir e t co ntrôlaient les fe m m e s.
L e systè m e patriarc al a m arq ué d es iné galité s entre le ge nre, créé un clim at prop ice à la

violenc e e t à la d isc rim inatio n à l’ ég ard des fe m m e s. ▶ Normalisation des violences On to


lérait vo ire enc ourage ait, e n tant qu’ expre ssio n de la do m ination m asculine d ans d e no m b
reuses so cié té s histo rique s, la co m m ission de ce s v io lenc es. D es pratique s telles que le v io l
co njugal, le s m ariag es fo rcé s, les co up s p hysiq ues et les pratiq ues de m utilation g énitale é taie

nt so uve nt pe rpétué s. ▶ Ce n’ est pas seulem e nt les norm e s sociales e t culture lle s o nt jo ué
un rô le dans la pe rpé tuation d e c es dé gâts, m ais aussi le s stéréo type s de ge nre , le s atte nte s
trad itio nne lle s e t les co nce ptio ns p atriarc ales du rô le d es fem m es e t de s ho m m e s, lesq

uels ont c ontrib ué à lé gitim e r e t m ainte nir ce s v iolenc es. ▶ Au co urs de s siè cle s, le s m ouv
em e nts fém iniste s e t lutte s p our le s d ro its de s fe m m e s se sont d év elop pé s pour co nte

ster le s iné galité s. ▶ Le s vio le nce s co njugales e t fam iliale s sont pré sentée s de puis longte m p
s dans de no m b re uses soc iétés. L es ép ouse s e t le s e nfants so nt souv ent les plus victim e s d es
v iolenc es physique s, p sycho lo gique s e t sexuelles d e la part de leur c onjo int ou d e leur fam

ille . ▶ L es traite s d es êtres hum ains à d es fins d ’ exploitatio n se xue lle se so nt app arue s d
epuis d es sièc les, tel le s que l’ e nlèv em ent ou la v ente c ontre la vo lo nté de s fe m m e s e t de s

filles pour être utilisé es dans de s m aisons close s, des harem s, ou c om m e esc lav es sexuelles. ▶
Entre le XVe e t le XVIIIe siè cle , les chasse s aux so rc ières im p liq uent la persé cution e t l’ exéc
utio n d e m illiers de fe m m e s ac cusé es de pratiq ues supp osé es. M alg ré les p ro grès réalisés, d
es e fforts co ntinus sont néc essaire s po ur se nsib ilise r, é duq uer et c hang er les norm es soc iale s
q ui p erpé tuent c es v io lenc es. En c e m o m e nt, la lutte affére nte à la viole nce se xiste e st un c
om bat g lob al qui néc essite de s actio ns ind ividue lle s e t une m ob ilisatio n co lle ctiv e. B-À
Madagascar L’ histoire d es VBG à M adag ascar e st co m p lexe e t m ultiface tte . L es VBG dans le
pays sont influenc ée s par d es facte urs sociaux , c ulturels, éc ono m ique s e t po litique s, ainsi q ue
p ar le s norm e s de ge nre p ré do m inantes, des facteurs histo riq ues tels q ue la pauv re té, le s
inégalités d e g enre, les no rm es sociales discrim inatoires, l’ ac cè s lim ité à l’ é duc ation e t aux se
rv ice s d e santé, le s c onflits e t l’ instab ilité po litique . Dans les so ciété s traditionnelles m algac
hes, le s rôles e t le s resp onsabilité s étaient so uve nt dé term iné s e n fo nction du sexe et le s fe m
m e s é taie nt gé néralem ent assignée s à de s rô le s d om estique s e t subo rd onné es aux hom m
e s. Cette div ision de s rô les était so uve nt assoc iée à de s no rm e s e t d es atte nte s qui re
nforçaie nt l’ iné galité et la d isc rim inatio n e nve rs les fe m m e s. La colo nisation française a égale
m e nt e u un im pac t sur le s re lations de g enre à M ad agasc ar e n raiso n de norm e culture lle et
so ciale étrangè re , q ui o nt favo risé une m asc ulinité to xique e t ont renforcé de s p ratique s trad
itionne lle s p ré ex istantes te lle s que la p olygam ie. Cette co lo nisation a aussi un im pact sur la
situatio n de s fe m m e s à M ad agasc ar, c’ e st-à-dire que les fem m e s m algache s o nt été co nfro
nté es à de s injustic es te lle s que l’ exprop riatio n de leurs terres, l’ e xp loitation éc onom ique et la
discrim ination systém atiq ue. E n plus, la pauv re té et la m igration entraîne nt aussi de s situations
o ù les fem m es et les fille s so nt vulnérable s à l’ e xp lo itation se xue lle , ou trav aux forc és et à la
traite de s être s hum ains. De nos jours, ce s vio le nce s touc hent p rinc ip ale m ent les fem m es et
les fille s de to utes les ré gio ns e t d e tous les m ilieux so cio -éc ono m ique s. Le go uve rne m e nt
m algac he e t les o rg anisations d e la soc iété c iv ile ont entrep ris de s efforts po ur lutte r c ontre c
es VBG à M adag ascar, m ais m alg ré le s e ffo rts entre pris, le s VBG re ste nt e nco re une ré alité m
algac he. II- Définitions A- La Violence La vio le nce p eut être dé finie c om m e l'utilisation inte ntio
nne lle de la force physique , ve rb ale, p sycho lo giq ue ou se xue lle , ou de to ute autre actio n qui
cause o u est susce ptible d e c auser de s do m m age s, d es b lessures, o u la m o rt, à une pe rsonne
o u à un g roupe de p ersonne s. La v iolenc e p eut être d irigé e c ontre so i-m ê m e (autom utilatio
n, suicid e) o u dirigée co ntre autrui (ag re ssion, harc èle m e nt, m eurtre ), laq uelle p eut se m
anifester physique m ent, psyc holo gique m e nt, soc iale m e nt. Celle-ci pe ut ré sulter d e div ers
facte urs, tels q ue la frustration, la co lère, le re ssentim e nt, la disc rim ination, le p ouvoir, la
rivalité , la haine , ou enc ore d es préjugé s, et est so uve nt p erçue com m e un co m p ortem ent
inac ce ptable d ans la soc iété car elle po rte atteinte à l'intég rité physiq ue et psyc holog iq ue d es
individus. La viole nce e st gé nérale m ent c onsidé ré c om m e un co m portem ent d élibé ré, ré pé
té ou po nctuel causant un p ré judic e physiq ue, p sycholo gique ou sexuel à une perso nne . B- Le
Genre » se lon la loi 20 19 -00 8 relativ e à la lutte c ontre les VBG. Il e st im p ortant d e noter q ue le
ge nre e st distinct d u sexe biolo gique , q ui est d éterm iné par le s c arac té ristique s p hy siq ues et
anatom ique s d ’ une p ersonne à la naissance , ainsi que p ar le s attrib uts de g enre, qui disting
uent l’ hom m e de la fe m m e . C om m e par exem ple , d ans d e no m b reuse s socié té s, les ho m
m e s sont ce nsés ê tre forts, co m p étitifs et do m inants, tand is q ue le s fem m e s sont c ensé es
être do uce s, m ate rne lle s e t aim ante s. C- Les Violences Basées sur le Genre La loi n° 20 19 -00 8
d u 13 déc em b re 20 19 re lative à la lutte co ntre le s Vio lence s B asée s sur leur Genre à M adag
ascar d éfinit les VBG c om m e : « » . C’ e st ainsi que la VBG inclut tous le s ab us, le s tactique s c oe
rc itiv es et les m enace s physique s, sexue lle s, ém otionnelles, psy cholo gique s, é co nom iques et
é duc ative s co ntre le s indiv id us en raiso n d e leur ge nre ou de le ur ide ntité sexuelle.
SECTION 2 :Les différents types de VBG Dive rses fo rm e s de viole nce ex iste nt, souv ent spé cifique
s à une ré gion o u à de s circo nstanc es partic uliè res. Ce pe ndant, to utes les catég ories de violenc
e é vo quée s dans ce tte p artie so nt p ré sentes à M ad agasc ar, b ien que le ur inte nsité puise
varier. La lo i relativ e à la VBG énum ère les diffé re nte s form e s d es viole nce s sex iste s to uchant
de m illions d es p ersonne s à M ad agasc ar, tel le s que la viole nc e physique , sexuelle, p sycho
logiq ue et éc ono m iq ue exerc ée au se in d e la fam ille ainsi q ue dans la soc ié té, ne so nt p as to
lé ré es. I- La violence physique Ce term e e nglob e to utes le s actions affec tant directe m e nt le c
orps de la v ictim e , de puis une sim ple p oussé e, av ec ou sans o bje t, jusq u’ à l’ ac te de m e urtre.
En utilisant la force physiq ue, l’ ag re sseur c herche à é tab lir sa d om ination et sa supé rio rité sur l’
autre p artie par le fait d ’ inflig er d es b lessures, de s c oups, de s sec ousse s, de s é to uffe m e nts,
d es b rûlures, d es agressions av ec d es arm e s, y c om pris to ut autre acte p hysiq ue v io lent. II- La
violence sexuelle La v iolenc e se xue lle pe ut être dé finie c om m e tout acte de nature se xue lle co
m m is co ntre le c onse nte m e nt o u la vo lo nté d'un ind ividu, ap puyé e par l’ O M S co m m e Ce
lle s-ci pe uve nt p rendre d iffére nte s form e s, no tam m e nt d es m ots ou d es attitude s, m ais
elles se m anife ste nt le p lus so uve nt p ar d es acte s e t d es p ratique s se xue lle s im p osé s de fo
rc e à une p ersonne q ui n’ a pas d onné son co nsentem ent. L ’ agresse ur pe ut utiliser différentes
stratégie s, allant de la pe rsuasio n et d u chantage affe ctif à la force physique , vo ire la torture. Ce
tte viole nce eng lobe alors d es ag re ssions se xue lle s c om m e les attouc hem ents sexuels no n co
nsentis, tentativ es d e rap port fo rc é o u v io ls co njugaux , rapp orts sexuels im p osé s p ar la
force , ge stes sexuels refusé s m ais im po sés, le s av ance s se xue lle s co m m e prop ositio n d ’
actes se xue ls indé sirable s dans le c adre d u trav ail ou d ’ autre s situations, im p ositio ns d’ im age
s p ornograp hiq ues, atto uchem e nts non co nsentis, ainsi que la prostitution forcé e, la traite d es
être s hum ains à de s fins sexuelles e t le s violenc es se xue lle s to lérée s par ce rtaines c om m
unautés. Elle abo utit aux acte s d iffére nts que le viol et le harc èle m e nt se xuel. Il ex iste é galem
ent d es cas d e to urism e se xue l dans ce rtaines ré gions, souv ent sur les cô te s, plus préc isé m
ent, ce rtaines jeune s fem m e s p ratique nt é galem ent une prostitution occ asionnelle de survie lo
rsq ue le ur foye r m anq ue d ’ arg ent, ce qui im p liq ue une e xp loitation se xue lle dé guisée ave c
la co m p lic ité de la fam ille , d e la co m m unauté ou d’ interm éd iaires loc aux. L es norm es soc
iale s ac ce pte nt ce s pratiq ues, p erm e ttant aux no m b reuses ado lesc entes à né go cier de s
relations sexuelles en é chang e de cad eaux o u d’ arge nt, no tam m ent lors d e de leur p re m iè re
expé rie nce se xue lle . Dans d’ autres ré gions d e M ad agasc ar, il e xiste enc ore d es m arché s où
le s je une s fille s so nt e nvoy ées p ar leur fam ille dans le but de se p rostitue r, p our financ er leurs
ac hats. Il y a aussi la pratiq ue d u m ariag e préc oc e arrangé c ontre une volonté de la p ersonne , q
ui e st ég ale m ent asso ciée à la v iolenc e sexuelle, car à raison de leur je une âg e, le s filles ne so nt
p as e n m e sure d e donne r ou d e re fuser le ur c onse nte m ent. Il e st c ourant que c es m ariage s
surv ie nnent ap rè s un v io l suivi d’ une gro ssesse , e t la je une fille est ob lig ée par la fam ille à é
po user son v ioleur pour év ite r la honte . C ’ est po ur ce s raiso ns aussi que la soc iété co ntribue à
leur p erpé tuation, par le fait d ’ acc ep te r c e type d e v io lence , che z les je unes filles et le s fem
m es. III- La Violence psychologique Ce la inc lut les com p orte m e nts de stiné s à dé grade r, hum
ilier, intim ide r, co ntrôle r ou m anip ule r inte ntio nne lle m ent la v ic tim e, à l’ aide d es insultes,
de s m enac es, de l’ intim id atio n, de la m anip ulation m entale, d e l’ iso lem ent soc ial de m ê m e
par le chantage é m otio nnel. La vio le nce psyc holog ique se disting ue d es autres fo rm es d e v
iolenc e p ar la nature insid ie use et diffic ile à dé tec te r. Co ntraire m e nt, à la v io lenc e p hysiq ue,
elle ne laisse p as de trace visible , m ais e lle pe ut néanm oins c ond uire à d es co nséq uence s
physique s. Elle vise à d étruire la c onfiance e n so i et l’ ide ntité pe rso nnelle de la vic tim e, e t se m
anifeste p ar d es c om po rtem e nts tels q ue le d énigrem e nt c onstant, le s m e nace s ré pété es,
les critiq ues inc essantes, le m anque d ’ attention et le d éni de la pe rso nne. Ce s c om po rte m e
nts gé nère nt un c lim at d’ insé curité e t d’ iso le m e nt, av ec un se ntim ent d’ infé rio rité fac e à l’
ag re sseur qui apparaît c om m e to ut-puissant. L’ auteur pe ut q uand m ê m e pratiq uer de s m e
ssage s ve rb aux tels que le s m e nace s o u le s insulte s pour intim id er la vic tim e, d ans les relatio
ns c onjug ales et fam iliales. IV- La violence économique La vio le nce éc onom ique c om pre nd le co
ntrôle o u la lim itation de s re ssource s financières d e la p ersonne , l’ interd ic tio n de travailler, la
co nfiscatio n de s biens, le s pressio ns financ ières, la p riv ation d es m oye ns de subsistanc e. Elle
co nce rne ég ale m ent le fait d’ e m p êc her sa fem m e d e travailler o u d’ e xe rce r un co ntrô le
sur son trav ail dans le b ut de prive r son p artenaire d’ une auto nom ie financ ière, e n privant la pe
rsonne d’ ac cè s aux resso urc es financ ières et e n l’ explo itant sur le plan financier. La traite de s
êtres hum ains p eut être co nsidéré e co m m e une fo rm e d e v io lence éc ono m ique , c ar la
pauvre té po usse le s fem m es à s’ e xp atrier e t à re jo ind re de s ré seaux où elles sont souv ent
exploitée s. C’ e st po ur c ela que M adag ascar est to uché par ce tte v io lenc e éc ono m ique , co m
m e p ar exem p le , l’ em ploi de jeune s filles à titre de do m e stiq ues d ans de s co nd itio ns préc
aire s, co m m e étant l’ o rig ine de la traite de pe rso nnes. Des rése aux inte rnationaux favo risent
aussi le s e nvo is d es fe m m es v ers des p ays prom ettant une m eilleure q ualité d e v ie, en les
exploitant d ans de s co nditions sim ilaire s à l’ esc lav age m o derne , vo ire m êm e , m è nent jusqu’
au m ariage forcé . Il ex iste é galem ent d es v iolenc es fond ée s sur l'o rie ntation sexuelle e t l'id
entité de ge nre , co nnues so us le no m d e pho bie d e la viole nce LGB T, q ui p re nd de s form es
de discrim ination, harcè le m ent, abus, pré judice s ém otionnels ou psyc holog ique s c ontre autrui,
en raiso n de so n o rie ntation se xuelle o u d e so n g enre. SECTION 3 : Manifestations des VBG dans
la société I- Les causes Le s m ultip les vio le nce s pe uve nt ê tre attribué es à tro is c auses p rincip
ale s, telles que les facte urs individ uels, l’ im punité d es aute urs e t la pauv re té . La pauv reté e st
un prob lè m e m ajeur à M adag ascar, p arm i de s pays le s plus pauv re s du m o nde. Le s fe m m es
so nt partic uliè re m e nt to uché es p ar se s co nditions éc ono m ique s d ifficiles, en le s e xp osant
d avantage aux diffé rentes form es d e vio le nce . Le s p ro blèm e s financie rs et le c hôm age
favorise nt les actes de v iolenc e à leurs enc ontre , e t ce rtaines fe m m e s p euv ent être co
ntrainte s à la prostitution, à trav aille r à l’ étrang er ou à se m arier de force . De s é tud es ont é
galem ent d ém ontré que le fait d’ ê tre tém oin q uotidien de sc ène s de vio le nce o u de v ivre
dans un env iro nnem ent viole nt, p eut entraîne r de s co m p orte m ents individue ls vio le nts. Le s
e nfants té m o ins ou v ic tim es de vio le nce ont p lus d e chance s de re prod uire ce s viole nces à l’
âg e adulte. De plus, la privation et la frustration pe uve nt co ntribue r à de s c om po rte m e nts
viole nts, av ec un risque acc ru de v io lenc e e n fonc tio n d u m al-ê tre resse nti. Les c outum e s m
algac hes d e c ontrib ue é galem ent à cac her le s prob lè m e s et le s sec re ts fam iliaux , en
assurant l’ im p unité d es aute urs. Par honte o u m anque d ’ inform ation, le s v ictim e s re ste nt
silenc ie uses. Il y a ég ale m e nt un m anq ue d’ ap plicatio n, vo ire m êm e en abse nce d e lo is plus
effic ace s, l’ insuffisance de se nsibilisations notam m e nt en m ilie u rural, ac ce ntue ront le no m b
re de s infractions. D’ autre s fac teurs de v io lenc e inc lue nt le s ad ditio ns (alco ol e t drog ue) ainsi
q ue le s im ag es de v io lenc e vé hic ulé es par le s m é dias e t les nouv elles te chno lo gie s, influe
nce nt le s fem m e s et le s je unes fille s co m m e d es ob je ts se xue ls p our le s hom m e s. L es p
re ssions soc iale s et la tradition c ontrib ue nt ég ale m e nt aux co m p ortem ents discrim inatoires
env ers le s fem m es. Po ur ce qui e st d e la m altraitanc e d es e nfants, les causes peuv ent ê tre
variée s, co m m e le fait d’ ê tre un enfant no n dé siré ou d ’ avo ir un hand ic ap. La d ésintégration
de la c ellule fam iliale pe ut é galem ent dé clenc her la v iolenc e. C hez le s agresse urs, ils pe uve nt
re prod uire un sc hém a vio le nt qu’ ils ont sub i dans le ur enfanc e, m anq uer de co nnaissanc es
sur le dé ve lopp em ent de l’ enfant, ê tre im pliqué s d ans de s activ ité s crim ine lle s o u c onnaître
de s d ifficulté s financières. L es fe m m e s e lle s-m êm es citent l’ indiscipline e t le non-re spe ct de
s e nfants c om m e cause s p rinc ip ales de violenc e. Bre f, l’ étude d es c ause s de la vio le nce e st c
ruciale car elle pe rm e t de prévoir le s risq ues afin d e le s p ré ve nir e t de les év iter. Il est im po
rtant de c om prend re que la vio le nce n’ e st ni unive rselle, ni iné vitab le, ni instruc tiv e. Ce rtains
ind iv idus et g roupe s sont plus enclins à la vio le nce que d ’ autres. II- Les conséquences D’ une
part, les co nséq uence s d e la violenc e sont d iv erses et p euv ent avoir un im p act à c ourt et à lo
ng te rm e, tant sur le s v ictim e s que sur les aute urs, ainsi que sur leur entourage en tant que princ
ipaux tém oins de s actes v io le nts. À co urt te rm e , la v iolenc e physique pe ut cause r d es ble
ssure s visibles et parfo is m ortelles po ur la victim e . Le s co nséq uenc es p sycho lo gique s de la
viole nce pe uve nt ê tre plus d iffic ile s à identifier, m ais e lle s pe uve nt entraîne r un traum atism e
im po rtant ave c d es sym p tô m e s te ls que c onfusio n, anxié té , tro ubles d ép re ssifs, hype r-vig
ilance , insom nie, troub le s alim entaire s... De p lus, le s agresse urs m anipulent souv ent psyc
holog iquem e nt leurs vic tim es, le s re ndant c oup ables e t m inim isant le urs ac te s, ce qui pe ut d
étruire la co nfiance en so i et l'e stim e de soi d es v ic tim e s. Le s v io le nce s psy cholo gique s sont
ex trê m e m e nt d estruc trice s, m ais diffic ile m e nt p ro uvab le s m ê m e si elles cause nt de
grave s atteintes à l'intég rité m entale e t pe uve nt po usser le s v ic tim es au suic id e. Le s co nséq
uence s de la v iolenc e vont au-d elà de s indiv id us d ire ctem e nt to uché s, car c eux qui ont é té té
m o ins ou ont vé cu la vio le nce o nt tend ance à re prod uire c e sché m a. De plus, la viole nc e
entraîne une pe rte d'op po rtunité s sc olaire s et nie les d roits hum ains fond am e ntaux , e n partic
ulie r p our le s vic tim es de m ariage s forcé s, d e v io ls, d'ince ste s et d e grosse sses p réc oce s. L
es fille s m arié es jeune s ont é galem e nt plus d e risque s de subir d es viole nce s d om estiques, d
'être infe ctée s p ar le VIH /SIDA ou de m ourir de co m p lic atio ns liée s à la grosse sse o u à l'acco
uche m e nt. La violenc e co njugale a de s c onséq uenc es grave s sur la santé p hysiq ue et m entale
de s v ictim e s e t c onstitue un prob lèm e de santé p ub liq ue m ajeur. Ce pe ndant, il y a pe u de do
cum entatio n sur le re co urs aux soins m é dic aux par les fe m m e s victim es de vio le nce s co
njugale s à M adagasc ar en raison d e la p eur e t d e la ho nte . L es fem m e s re do ute nt que la co
nsultation m éd icale ne c ond uise à la réd action d 'un ce rtificat m é dic al attestant le s co nséque
nce s cliniq ues d e la v io le nce , c e q ui p ourrait les inciter à p orter plainte c ontre leur c onjoint
agre sseur. Le d ivo rc e et ses co nséq uenc es sont inenvisag eab le s p our c es fem m e s, qui p ré fè
re nt do nc sub ir en sile nce les viole nce s de leur c onjoint. D’ une part, la m altraitance d es e
nfants, c ela p eut avo ir des co nséq uence s dé sastre use s sur le ur dé ve lop pem e nt cé ré bral e t
provoq uer un stre ss e xtrêm e qui affe cte leur systèm e ne rve ux e t im m unitaire . Le s enfants m
altraité s sont plus susce ptibles de souffrir d e troub le s c om po rtem e ntaux tels q ue la viole nce ,
la dé pressio n, l'alco olism e , les co m p ortem ents sexuels à risque ... La v io lenc e est prése nte à
M adag ascar de diffé rentes m anières, et d e no m b re uses c auses e xp liq uent ses c onséq uenc es
parfo is c atastrophiq ues. Pour re m é dier à c ela, il est esse ntie l d'e xam ine r les rép onse s d u g
ouv ernem ent m alg ache, tant au niv eau national qu'internatio nal. D’ autre part, c es vio le nce s p
ro vo que nt de nom breux e ffe ts nég atifs env ers le s vic tim es, les c om m unautés e t m êm e la
socié té dans son ense m b le. E n p articulier, ce sont le s jeunes qui sont le s p lus touché s, car la vic
tim e vit d ans l’ inséc urité, e t est m e nacé e surto ut d es tro ubles m entaux, d es atte inte s p hysiq
ues e t m orale s à lo ng te rm e… A- Problèmes de santé physique La victim e p eut sub ir un larg e év
entail de pro blèm es de santé, tant physique s que m e ntaux , en raiso n d e la vio le nce q u’ elle a
sub ie , te ls que le s b le ssures physique s, les infe ctions se xue lle m e nt, les p ro blè m e s gyné co
logiq ues ainsi que les troub le s m e ntaux . D e c e fait, la vic tim e p eut subir à de s fracture s, d es c
oupure s, de s brûlure s ou d’ autres bles sure s c orpo re lle s, de s traum atism es gyné co lo gique s,
de s prob lè m e s de m e nstruatio n, de s do ule urs g énitale s chroniq ues, d es lésions g énitale s,
de s irrég ularités m e nstruelles, de s p ro blèm es d'ineffic acité e t de s c om plicatio ns liée s à la
grosse sse e t à l'ac co uche m e nt. L’ ag re ssion se xuelle pe ut é galem ent e ntraîner de s co
upures, d es lacé rations et de s traum atism e s gé nitaux. - Douleur chronique : Le s v ictim e s d e
VBG p euv ent so uffrir de d ouleurs chroniq ue s d ues à d es b lessures p hysiques, lesq uelles p euv
ent co nce rne r le s diffé re ntes p arties d u co rp s co m m e la tête, le c ou, le dos, les m em bres e t
le s org ane s gé nitaux . - Handicap physique : L es ble ssure s grave s y affé re ntes pe uve nt
entraîner l’ handicap p hysique tem po raire o u p erm ane nt. C ela pe ut inclure du tro uble de m o
uve m e nt, de d éfic ie nce visuelle o u aud itive et d e d éficie nce fonctionne lle . Il est im portant de
noter que ce s co nséq uenc es p hysiq ues v arie nt en fo nction d e la gravité d e la VBG subie e t d es
c irco nstanc es indiv id uelles. B- TROUBLE MENTAL Le s co nséq ue nce s psyc holog iques c onc
ernent les e ffets é m o tionne ls et m e ntaux provoq ués par un év éne m e nt traum atisant ou une
situatio n difficile, sont m ultip le s et profonde s. - Trouble de stress post-traumatique (TSPT) : L es
surviv ants d e VBG p euv ent dé ve lo pp er un TSPT, c arac té risé par de flashbac ks, de cauc hem
ars, de l'ag itation, une hype re xc itation, une d étresse é m o tio nnelle inte nse e t pe rsistante. -
Dépression : L es victim e s d e VBG co ure nt un risq ue acc ru d e dé pression. Ils pe uve nt épro uve r
une pro fond e tristesse , une pe rte d’ intérêt p our les ac tiv ité s qu’ ils app ré ciaient autrefo is, une
lé thargie , des p ensée s suic id aire s e t une p erte d ’ estim e de so i. - Anxiété: Il s'ag it d'une co
nséq uence courante de la VBG . L es survivants pe uve nt resse ntir une anxiété g éné ralisée , de s
crises de panique , de s p hob ie s spé cifique s, d e l’ hype rv entilation, de tre m b le m e nts et diffic
ultés d e c onc entration, et m ê m e la p eur pe rsistante d ’ une nouv elle ag re ssion. - Trouble de
l'alimentation: Le s m é faits d e la VBG im plique nt d e troub le s de l'alim entation tels que l'ano rex
ie , la bo ulim ie ou de s troub le s alim e ntaires c om pulsifs. Ce s m aladies sont souv ent utilisé es co
m m e m éc anism e d e survie o u p our te nte r de re pre ndre le co ntrô le de so n c orps. - Troubles
du sommeil : L es v ic tim es p euv ent souffrir de prob lèm es d e so m m eil te ls que l'inso m nie, de s
cauc hem ars ré currents et d e l'anxiété . Ce s tro ubles p euv ent agg rav er d’ autre s sym p tô m es
psyc holog iques e t p hysiq ues. C- Les difficultés professionnelles Le s effets relatifs aux v iolenc es se
xistes lim ite nt, dans un c ertain sens, l'autono m ie et la libe rté de la victim e e n raison d'une pe rte
d 'auto nom ie et d e lib erté , et peuv ent être co ntraints d e lim ite r leurs m o uve m e nts, le urs
activités et leurs c hoix p our é viter le s agresse urs o u p our se pro té ge r. C ela provoq ue, d ans un
autre sens, d es op po rtunité s lim ité es p our le ur dé ve lopp em ent pe rso nnel, pro fessionne l e t
so cial ainsi q ue de s im p acts sur le statut so cial de la vic tim e e t de s pro blèm es re lationne ls
entre fam ille , am i(e )s et la so ciété d ans so n e nsem ble . Le s v ic tim e s pe uve nt aussi ê tre co
nfrontée s à la honte et au b lâm e d ans la v ie quo tid ie nne. D es attitude s soc iale s nég ativ es p
euv ent entourer la vic tim e, lui re pro chant d'avo ir c ausé o u m é rité un im pac t sig nific atif sur
son e stim e d e so i, sa co nfiance e t sa cap acité à re co nstruire son estim e de so i. De ce fait, la
VBG p eut affe cter la p articipation p ro fe ssio nnelle d es v ictim e s à raison de s d iffic ulté s à co
nserve r leur e m p loi d ue à d es consé que nce s p hysiq ues et psyc holog iques y affére nte s. Elles
pe uve nt ég ale m ent faire l’ ob jet de rep ré saille s sur le lieu d e trav ail et avo ir d es d iffic ulté s à
faire co nfiance aux autres, à no uer de s re latio ns é troites o u à entretenir d es relatio ns saines e t
éq uilib ré es, p ouv ant ré duire à de s im pac ts financie rs e t é cono m iq ues. - Perte d’ emploi : L es
v ictim e s de VBG pe uve nt être c onfrontée s au chôm age en raison d es effe ts physique s, p sycho
lo gique s e t d u stre ss d e la v io lenc e q u'e lle s subissent. A insi, le s abse nc es ré pété es, le s re
tard s, les d iffic ulté s de co nc entratio n ou l'inc apacité d'acc om plir ses tâc hes profe ssionne lle s
pe uve nt entraîne r un licenc iem ent ou une d ém issio n forcé e. - Difficultés financières : les v ictim
e s pe uve nt être c ontraintes de dé pe nser de l'arge nt p our d es soins m é dicaux , de s c onse ils
jurid ique s, un héb erge m ent sûr ou d'autre s serv ic es liés à le ur sé curité. L a pe rte d'un em p lo i
ou l'inc apac ité de trav ailler pe uve nt é gale m e nt aussi e ntraîner une pe rte de re ve nu ou une dé
pe ndanc e financ iè re à l'é gard de l'ag re sseur. - Perte de stabilité économique L es vic tim es pe
uve nt ê tre c ontraintes d e quitte r leur do m ic ile ou le ur c om m unauté , ab andonnant ainsi leurs
réseaux d e so utie n et leurs re ssourc es financ ières. E lle s p euv ent ég ale m e nt p erdre l’ acc ès
aux actifs et re ssourc es partag és, ce q ui p eut avoir un im pac t sur leur séc urité financ ière à lo ng
te rm e . - Difficultés d'emploi : Le s victim e s de VBG p euv ent avoir des d ifficulté s à trouv er un e
m p loi e n raison de l'im p ac t d es expé rienc es traum atisantes sur leurs co m p étenc es, leur c
onfianc e en e lle s e t leurs rése aux de so utien. De s o bstacle s tels que la stigm atisatio n, la discrim
ination ou la pe ur d e vio le nce s future s p euv ent ég ale m ent re ndre diffic ile la rec herche e t le
m aintie n d 'un e m p loi stab le . Bre f, le s d ég âts y affére nts p euv ent affec te r les gé nératio ns
futures, p erpé tuant les c ycle s de v io le nce , c ’ est-à-dire q ue le s enfants q ui grandissent d ans
un env iro nnem ent no n paisible , p euv ent ê tre té m oins d e p roblè m e s à lo ng te rm e. Ce s
effets pe uve nt se transm ettre de gé nératio n e n gé nératio n, affec tant les victim e s direc te s et
le urs e nfants c ourent un risque ac cru de re prod uire c es co m p ortem ents vio le nts à l'âge
adulte. Ils pe uve nt app re ndre de s co m portem ents d estructeurs e t le s acc ep te r co m m e une
norm e ac ce ptée dans le urs relations. D ’ autre part, la victim e pe ut ê tre e xc lue ou re je té e d e
sa fam ille, d e ses am is e t leur co m m unauté ou m ê m e l’ ense m b le d e la soc iété, à raiso n de
la stig m atisation o u la pe ur d e sub ir d ’ un tel acte , acc usée de ho nte o u d e d ésho nneur, ou b
ien te nue c om m e re spo nsab le de la rupture de la p aix soc iale , c ar e lle est blâm é e p ar la soc
iété p our ce qui lui e st arriv é. L ’ exclusion se p ro duit lo rsq ue la so ciété lui m arginalise, l’ év ite
ou la d isc rim ine à cause de leur statut de surviv ante e t pe ut être iso lée soc iale m ent e t avo ir du
m al à partag er de s e xp érienc es, d e tro uve r d es pe rsonnes c om préhe nsiv es e t b ie nve
illantes, e t c ela pe ut lui c ontrib uer à la dé tre sse ém otionne lle e t à la solitud e. Ainsi, ce tte v ic
tim e pe ut faire face à une disc rim ination dans d ifférents d om aine s de sa v ie, te ls q ue l’ em plo
i, le lo ge m e nt, l’ é duc atio n o u les soins de santé , lesq uels pe uve nt cond uire à d es o bstacles
dans l’ acc ès à son d ro it fondam e ntal e t se s re ssourc es. CHAPITRE 2 : CLASSEMENT DES
INFRACTIONS LIEES AUX VBG Le s VBG sont régie s, à M ad agasc ar, par le Co de pé nal m algache et
la nouv elle loi n° 20 19 -00 8 du 1 3 d éce m bre 2 019 . Ce tte lo i p ré vo it d iv erse s infrac tions sp
éc ifiq ues afin d’ é valuer la g rav ité de p eine, te ls q ue le crim e ou le dé lit. Le s p rincip aux c rim
es ou d élits classés dans c e co de co m p rennent le vio l, la v io lence sexuelle, la viole nc e d om
estique, la viole nce p hysiq ue, l'agressio n se xue lle , le harc èle m e nt sexuel, le m ariage p ré co
ce . L a lo i m alg ache c ondam ne sév è re m e nt ce s crim e s et d élits p ar se s d ispositions légale s
d ans le s m e sure s d e p oursuite e t l’ identification de s aute urs, e t c e dans le b ut de protég er le
s victim es. Le s c rim es d iffèrent d es délits et d es infrac tions m ine ure s en raison de leur grav ité
et de leur im p act p otentiellem ent d urab le sur les v ictim e s e t la so cié té dans son ense m b le. L
a d istinction e ntre un dé lit e t un crim e varie se lon les jurid ic tio ns et p eut être dé te rm iné p ar
les lois et le co de p énal. SECTION 1 : LES DELITS DES VBG Le s d élits so nt d es infrac tio ns c rim
inelles m o ins g rav es q ue le s crim e s, m ais qui re stent co ntraire s à la lo i pénale , lesq uels
incluent souv ent de s co m p ortem ents ré pré hensibles, te ls que l’ am end e, l’ e m p risonne m ent
p lus c ourte , de s travaux d ’ inté rê t g énéral o u d es m esures de p ro bation. Le cod e pé nal m alg
ache p révoit de s sanctions spéc ifiques po ur les aute urs de c es dé lits, allant d e l’ am end e à l’ em
prisonne m e nt. La VBG c ouv re d ifférents type s de dé lits co m m is sur le se xe de la v ictim e , q ui
p eut varier en fonc tio n d e la lé gislatio n nationale. Ci-ap rè s q uelq ues dé lits y c onc ernant : I-
Harcèlement sexuel L’ harcè lem ent se xue l p eut ê tre d éfini c om m e le fait d'inflig er de m aniè re
ré pé té e à une pe rso nne de s p ro po s o u d es co m p ortem ents à c arac tè re sexue l q ui so it
portent atte inte à sa d ig nité en l'insultant, so it crée nt une situation intim id ante , ho stile ou
offensante à son ég ard . Ce ci e st c onsid éré c om m e un d élit et e st p assible d'une p eine d'em p
risonne m e nt, ce pe ndant si ce t ac te est com m is c ontre un m ineur de m oins de quinze ans ou c
ontre une p ersonne ayant auto rité sur la v ic tim e, la pe ine pe ut être plus sé vè re e t aug m e nte
jusqu'à dix ans d e prison. Ensuite, l’ alinéa 2 de la p ré sente lo i dispo se aussi : « Il s'agit aussi d'une
fo rm e d e viole nce se xue lle c arac térisé e par de s ac tio ns, ge ste s, parole s o u autres c om po
rtem e nts im p ortuns à c arac tè re sexuel qui ont p our effet de frustre r, d'hum ilie r o u d e m
arginalise r la v ictim e . O n le c onstate d ans le s co nte xte s profe ssionne ls, éd ucatifs, so ciaux ou
d ans tout autre co ntex te où le s ge ns inte rag issent. No us p ouvons parle r, d e m ê m e, ce d élit
dans de s av ance s se xue lle s im portunes, de s co m m entaires o u de s b lag ues à caractè re
sexuel, de s co m m e ntaires sur l'app arence de la v ictim e , de s ge ste s ou d es co ntac ts physique
s im po rtuns, d es invitatio ns ou de s pressio ns p our de s relations sexuelles, o u to ut autre c om
po rte m e nt sim ilaire. II- Injures sexistes Elle s sont co nsid érée s com m e une fo rm e d ’ harc èle
m e nt se xue l e n v ertu du co de pé nal m alg ache . C e so nt de s insulte s ad re ssée s à tout o u p
artie d'un g ro upe de pe rso nnes du m êm e se xe e n raison d e leur se xe ré el ou supp osé , ou de
le ur o rie ntation sexuelle. Ce s de rnière s p euv ent p orter atteinte à la dignité de la pe rso nne
ciblé e et co ntribue r à pe rp étuer de s sté ré otype s de g enre disc rim inatoires. C ela pe ut inclure
le s te rm e s ou e xp re ssio ns insultants ou m alv eillants e nve rs les fem m e s, les ho m m e s ou les
pe rso nnes LG B TQ+, p ar e xe m p le. SECTION 2 : LES CRIMES DES VBG Les crim e s sont de s
infractions g rav es c om m ise s co ntre la lo i pé nale d’ un p ays qui sont ap pliqué es par le systè m
e judic iaire de chaque Etat. C es infrac tio ns p euv ent inclure d es ac tes tels que le m eurtre e t le v
io l, e t sont sanctionné es p ar de s p eines d ’ em prisonne m e nt, d es am e nde s, d es trav aux d’
inté rêt g éné ral, de s m esures de ré habilitation, o u une c om binaison d e ce s p eine s. L e c od e
pénal m algac he p ré vo it p lusie urs crim e s liés aux VBG, qui sont c lassé s selon les g rav ité s e t le
s c irc onstance s de l’ affaire ainsi q ue le s im p acts sur la v ictim e . Quelque s exem ple s de crim e s
de s VBG dans le C ode Pénal M alg ache nous pe rm e ttant d ’ y c om pre ndre: I- Coups et blessures
volontaires légers D’ ap rè s l’ artic le 30 9 aliné a 1 er et 3 du CP M : « ». . Plus préc isé m e nt, les c
oup s et b le ssure s sont d es ac te s inte ntio nnels de v io lence physique c ausant de préjud ice m
ineur à une p ersonne e n raison de son sexe ou de son rôle so cial. Ce s ac tes pe uve nt inclure d es
co ups d e po ing , de s co ups de pied , de s gifles, d es p oussée s, de s m o rsure s, de s é gratig nure
s, de s brûlure s m ineures e ntraînant de s b le ssures. Ce s v iolenc es pe uve nt être co m m ises
dans le c adre d'une relation intim e ou fam iliale , ou p lus g énéralem ent, dans le conte xte de d isc
rim ination fo ndée sur le se xe o u le ge nre . Ainsi, l’ artic le 3 10 aliné a1 er pré vo it : « C et artic le
ré prim e les acte s d e viole nc e physiq ue qui o nt causé la m o rt d’ une p erso nne sans q u’ il y ait e
u d’ inte ntio n d élibé rée d e do nner la m ort C ela inclut les ag re ssio ns physique s, les co ups et
blessure s, le s co ups et blessures o u to ute autre fo rm e de vio le nce p hysiq ue contre une autre p
ersonne , tand is que les voie s de fait, le s c oup s et b lessures sont co nsid éré s c om m e de s
infractions pé nales distinc tes. II- Menaces de violence physique Le s m enac es de v io lenc e
physique so nt ré gies et punies par l’ artic le 3 05 d u CP M C ’ est ainsi que les m enace s de v iolenc
e physique so nt de s m e nac es ou de s ac tes d'intim id atio n q ui cause nt un préjudice p hysiq ue à
une perso nne, créant une crainte raisonnable po ur sa sé curité . Ce la p eut inclure les situations d
ans le sque lle s le dé linq uant m enac e d e rec ourir à la forc e po ur frapp er, ble sser ou tue r la vic
tim e. Dans le s relatio ns ab usiv es ou le s situatio ns d e v iolenc e do m e stiq ue, ce s m e nace s pe
uve nt d onc ê tre ve rb ale s, é crite s ou non v erbales, et sont co nsid érée s co m m e d es form e s
de viole nce psyc ho log iq ue q ui c réent un clim at d e p eur et d'inséc urité po ur la v ic tim e. Ce s g
estes pe uve nt être utilisée s po ur exerc er un co ntrôle , susciter la pe ur o u m aintenir une relatio
n de po uvoir sur la p ersonne . Le s m enace s de vio le nce physique pe uve nt ê tre utilisée s po ur m
ainte nir les v ictim e s dans la soum issio n, le s e m p êc her d e sig naler les abus ou exerce r un c
ontrô le coe rcitif sur leur vie e t leurs cho ix. III- La violence sexuelle Le c ode p énal m alg ache c
onsidè re la v io lenc e se xue lle c om m e un c rim e de VBG. E lle est dé finie c om m e to ut ac te se
xue l c om m is co ntre une autre pe rso nne sans son co nsentem ent, y co m p ris le v iol, l'ag ression
sexuelle, le harcèle m e nt se xue l, la prostitution forcé e, le m ariage fo rc é e t l'inc este. Ainsi, le c
od e p énal m alg ache pré voit de s sanc tio ns p énales sév ères c ontre le s auteurs de c ette v iolenc
e, e t les pe ine s prév ues variant selo n la g rav ité d u c rim e co m m is. Vo ici q uelque s e xe m p les

de c ette vio le nce p rév ue dans le co de p énal: ▶ Le viol L’ artic le 3 32 du c od e p énal m algache d
éfinit le vio l co m m e : « . Le vio l est un ac te de v io lence se xue lle dans le quel une pe rsonne est
co ntrainte d 'avoir de s rapp orts se xuels non co nsensuels en raison de so n se xe , dans le b ut de la
co ntrôle r, de la d om ine r, de l'hum ilie r o u de la v io ler physique m e nt ou psyc holog iquem e nt.
Cette d ernière form e de v io lence se xue lle est ex trê m e m ent grave et pe ut avoir d es co nséq
uenc es traum atisantes à lo ng term e po ur la v ictim e . Ce ci pe ut être c om m is aussi p ar un
individu, un g ro upe o u m ê m e un ag ent de l'État, et pe ut im plique r la pé nétration forcé e d 'un
organe se xuel, qu'il s'agisse d 'une p éné tration vag inale , anale o u o rale ou d 'autres fo rm e s de
contac t se xue l no n co nsensuel. E lle pe ut s'acc om pag ner d e vio le nce s p hysiques, d e m e
nace s, de c oe rc ition ou de co nsom m ation de drog ues ou d 'alc oo l po ur affaiblir la vic tim e. Le v
io l e st un crim e dans la p lup art de s systè m e s jurid iq ues e t est puni par la loi, qui varie d'un
pays à l'autre et do nt l'o bjec tif gé néral e st d e protég er la v ic tim e, d e po ursuiv re l'auteur du

crim e et de p ré ve nir de tel le s viole nc es. ▶ L’ atteinte sexuelle Elle est d éfinie c om m e to ut ac
te à c arac tè re sexuel c om m is c ontre une autre pe rso nne sans son c onsente m e nt. C ette form
e d e vio le nce vise à exerc er un p ouvoir, une d om ination ou un c ontrô le sur la vic tim e p ar le
biais de relatio ns sexuelles non co nsensue lle s. Il e st im p ortant de so ulig ner q ue dans la plup art
d es systèm es jurid ique s, l’ ag re ssion sexuelle co nstitue un d élit p unissab le e t c ond am né p ar
la loi. Selo n le co de p énal m alg ache, l’ ag re ssio n se xue lle e st une infraction lié e au c rim e de
VBG. Ce s agressio ns sexuelles pe uve nt être c om m ise s p ar des individ us ou de s group es. Le s
abus sexuels sont so uve nt utilisé s c om m e m o yen de d om inatio n e t d'intim idation et vise nt à
hum ilier e t à v io ler le s d roits fo ndam entaux d e la v ictim e . L'abus sexuel pe ut p re ndre
différentes fo rm es, c om m e de s attouc hem ents, de s caresse s sans co nsentem ent, un c om po
rte m e nt exhibitio nniste , d es prop ositions sexuelles non sollic ité es ou to ut autre c om po rtem e
nt sexuel im po sé à une autre pe rso nne co ntre sa volonté. Cep end ant, la lo i m algac he c onsid
ère l'agre ssio n sexuelle c om m e un d élit grave , et le s sanctio ns y re lative s v arie nt e n fonction

de l'âg e de la vic tim e et la g rav ité du dé lit co m m is q ue nous v eno ns d e traiter ci-d essus. ▶ L’
agression sexuelle L'agressio n sexuelle e st dé finie co m m e to ut acte à caractère sexuel co m m is
co ntre une autre pe rso nne sans so n conse ntem ent, y c om pris le s atto uche m e nts, le s baisers
forc és et to ute form e d'ag re ssion sexuelle de co m p orte m ent se xue l c om pulsif. Le Co de Pé
nal de M ad agasc ar d éfinit l'agre ssio n sexuelle c om m e Il prévoit d es sanc tio ns sév ères à l’ enc
ontre d es auteurs d e c es actes, ave c de s pe ine s allant d e 2 0 ans d ’ em prisonne m e nt à la ré
clusion à perp étuité po ur travaux fo rc és e n cas d’ ag ression sexuelle sur m ineur, se lo n la grav ité
d u fait, e nc ore p lus sé rie ux. Les agressio ns sexuelles de m e ure nt enc ore de pro blèm e m ajeur
à M adag ascar en dé pit de silenc e et de s actes de tab ous soc iaux et de la pe ur d es rep ré sailles.
E lle s pe uve nt p rendre diffé re ntes fo rm e s co m m e la te ntative de vio l, l’ agression se xue lle
ave c ou sans pé nétratio n, l’ e xp loitation se xue lle , l’ inc este, le m ariag e fo rc é...Ce s co m p
ortem ents se c arac té rise nt p ar d es c ontacts sexuels o btenus par la force , la m e nace , la c oe rc

itio n, la m anip ulation o u l'abus de po uvoir. ▶ Les violences conjugales ou domestiques Ces viole
nc es sont co nsidé ré es c om m e d es c rim e s de s VBG d ans le c od e p énal m alg ache, qui d
ésigne nt tout ac te de vio le nce physique , p sycho lo gique ou se xue lle co m m is p ar un c onjo int
ou parte naire intim e à l’ e nc ontre de l’ autre c onjo int ou partenaire intim e, c om m e dans le c
adre d u m ariage , d'un partenariat civ il o u une re latio n synd ic ale de fait. Elles pe uve nt c auser d
es grav es do m m age s p hysiques e t un traum atism e psyc holog ique d urab le à la victim e . Ce la
se p ro duit é galem e nt lorsqu'un partenaire exerc e un c ontrô le financie r sur la victim e, l'e m p êc
hant d 'ac cé de r aux re ssourc es financières, la privant de m o yens financiers ou d'autono m ie
financ iè re . CHAPITRE 3 :LA POLITIQUE PENALE SUR LES VBG M ad agasc ar re co nnaît que les VBG
fo nt partie s de v iolatio ns de s d ro its fond am e ntaux qui p ortent atteinte à la dig nité, à la séc
urité et à l'intég rité de s indiv id us. Com m e dans de no m b reux p ays, cette vio le nce e st une p ré
oc cup atio n m ajeure à M ad agasc ar et est influe ncé e par de s fac te urs soc io-é co nom iq ues,
culturels e t jurid iq ues. La soc ié té m alg ache é tant patriarcale, c ela pe ut co nduire à la perp
étuatio n d es iné galités entre les se xe s e t à la v io lence , princ ipalem ent à l'e nco ntre de s fe m
m e s. De s p ro blè m e s tels que la p auv reté, l'ac cè s inég al à l'éd ucation e t à l'em plo i, ainsi que
les no rm e s soc iale s discrim inatoires c ontribue nt à c ette situatio n. Ce pe ndant, M ad ag ascar a
ad opté d es lo is sp éc ifiq ues et de s p olitique s v isant à crim inaliser les VBG, notam m e nt la loi N
° 2 01 9-0 08 d u 1 3 d éc em bre 20 19 relative à la lutte c ontre ce s p hénom è nes. Ce p lan v ise à
co ordo nner et à renfo rc er le s e ffo rts visant à prév enir et à co m battre ce s v iolenc es en
fournissant de s orientatio ns p our la m ise e n œ uv re de p olitiq ues et p rogram m e s spé cifique s.
Le s ob jec tifs gé néraux d e la po litique pé nale à M adagasc ar contre le s VBG sont de m aintenir l'o
rdre p ublic, de prév enir la crim inalité , d e ré prim e r le s co m p ortem ents crim ine ls, de p ro tég
er le s victim es et de facilite r la réinsertion de s dé linquants dans la soc ié té. L es autorités m alg
ache s trav aillent à l'élabo ration d e p olitique s et de stratég ie s visant à renfo rc er le systèm e de
justic e pé nale, à acc ro ître l'effic acité de s enq uêtes p énales, à g arantir l'acc ès à la justic e e t à
pro m o uvo ir le resp ec t d es droits de l'hom m e. Ce tte po litique p énale m e t en œ uv re de s
lignes direc trice s e t de s m esure s ado ptée s par le s auto rités pub liq ues natio nales en m atière d
e justice p énale . SECTION 1- Généralité sur la politique pénale A- Définitions La p olitiq ue p énale e
st un ensem b le de s principe s, d 'orie ntations e t de m e sure s ado ptés p ar un pays p our m ettre
e n œ uv re une p olitiq ue pé nale natio nale et app liq uer le droit p énal. Il com p re nd les dé cisions
po litiques, lé gislativ es et ad m inistrative s liée s à la prév ention, ainsi q ue le s m esures p rise s par
les auto rités c om pé tentes p our prév enir, dé te cte r, ré prim e r et punir le s infractions pé nales.
B- Objectifs La po litique p énale a po ur b ut d e m aintenir l'o rd re public e t d e prév enir la crim
inalité en punissant le s auteurs de crim es, e t vise ég ale m e nt à ré habilite r le s crim ine ls et à
assure r la séc urité sociale et la justice . E lle dé finit le s priorité s, le s stratég ies e t le s m o yens po
ur atteind re c es objec tifs, e n prenant e n c om pte les re ssource s d isp onible s, les fac te urs soc
iaux , é co nom iq ues e t culture ls, ainsi que le s norm es e t v aleurs du p ays co nce rné , e t e st m
ise e n œ uv re par le systèm e jud iciaire dans sa lutte contre la crim inalité , la protec tio n de la so
ciété e t la réinse rtion d es dé linq uants. Cette p olitique pé nale éno nce les p rincip es e t d ire ctive
s, en g uidant le s actions d es autorité s chargé es de faire re spe cter la loi et du systèm e jud ic
iaire . La po litiq ue pé nale p eut v arie r en fonc tion de s v ale urs, d es prio rité s et des be soins spé
cifique s d e chaq ue soc iété, e t pe ut é galem ent être influe ncé e par d es fac te urs tels que la
culture, le s trad itio ns, les norm e s so ciales, le d ro it internatio nal et le s principe s de s d roits d e
l'ho m m e . C- Les aspects de la politique pénale Ce s m esures d e ré pressions englo be nt to us les
asp ec ts d e la justic e p énale , de la dé finition d es infrac tio ns pé nale s à l'ap plic atio n de s sanc
tio ns, en p assant p ar la prév ention de la crim inalité e t la ré inse rtion de s délinquants dans la soc
iété. Ce s dispo sitio ns vise nt à m aintenir l'ordre pub lic , à protég er la so cié té , à ré habilite r le s
crim ine ls e t à g arantir la justice , e t e st m ise e n œ uv re par le systè m e judic iaire. E lle s varient

en fo nctio n de s v aleurs, de s priorité s e t d es b eso ins sp écifiq ues de chaque soc ié té. ▶
Législation pénale: Ad opte r et ré form er le s lois pé nale s p our dé finir les crim e s, les sanctions et

les proc éd ure s jurid iques. ▶ Prévention du crime : Ce so nt d es m e sure s p rises po ur p rév enir
le c rim e, tel le s q ue la se nsibilisation, l'éd ucation, le renfo rcem e nt de s c apac ité s e t l'élabo

ration d e plans de ré intég ration. ▶ Répression et application de la loi : A pp orte r de s efforts


visant à dé te cte r, e nquê te r, ap pré he nde r, poursuivre e t c ond am ne r les suspe cts crim ine ls.

▶ Sanctions pénales : Le choix e t l'app lic ation d es sanctio ns re lè ve de la co m p éte nce d u juge ,

notam m e nt les am end es, l'em p risonne m e nt, le s travaux d'inté rê t g éné ral, e tc . ▶
Protection des victimes : M esures prises p our p ro tége r les d roits et intérêts de s v ictim e s, y c om

pris l'acc ès à la justice , à l'aide juridiq ue, au so utie n p sycho lo giq ue et m atériel. ▶ Coopération
internationale : C oo pé re r av ec d'autre s p ays et o rg anisations internatio nale s p our lutter c
ontre la crim inalité , ex trad er le s c rim inels, éc hange r d es inform ations, e tc . SECTION 2- La mise
en œuvre de la politique pénale sur les VBG Co m m e préc éd em m ent m entionné , M ad agascar a
m is en plac e une politiq ue pé nale visant à lutte r, à prév enir, rép rim er e t punir les actes d e VBG ,
e n se b asant sur le s lois natio nale s e n la m atière , tel le s q ue le Co de p énal m algac he et la loi
n° 20 19 -00 8. Ce s lois rec onnaissent leurs é lém ents c onstitutifs, tel le s que la v io lenc e p
hysique , se xue lle , psyc holog ique et éc onom ique , e t pré vo ie nt de s sanc tio ns sp écifiq ues p
our le s auteurs de c es ac te s. Il e st im p ortant d e souligner que la po litique pé nale p eut é vo luer
d ans le te m p s, e n fonc tio n d es p riorités natio nale s, de s beso ins e t d es évolutions soc io -é
cono m iq ues. A- Les défis de la politique pénale La m ise en p lace de ce tte p olitique p énale e ffic
ac e vise à lutte r contre le s VBG p our faire fac e aux défis à M adag ascar c om m e le m anq ue de
resso urc es, l'accè s lim ité à la justic e, la le nte ur de l'adm inistration jud ic iaire, la c orruptio n e t
la pre ssio n so ciale, par exem ple . Pour surm onter ce s difficultés, d es e fforts sont d ép loyé s p
our re nforc er le systè m e judic iaire, am é liore r la form ation oc tro yée aux profe ssionne ls jud ic
iaire s, sensibiliser et app orte r d e soutien aux v ictim e s. Cela im p liq ue la c réatio n de trib unaux
spé cialisés, d e servic es d'aide aux vic tim es et de prog ram m e s de se nsibilisation po ur lutte r c
ontre l'im punité et prom ouvoir la justice d ans ces c as. Parm i les dé fis auxque ls est co nfro nté e
M ad agasc ar, il y a la sensibilisation et l'é duc atio n. M algré les effo rts dé ployé s p our ac croître la
sensibilisation, il reste de s lacunes en c es te rm es, car c ertaine s pe rsonnes ne c om pre nne nt pas
e nco re pleine m e nt c e qu'e st la viole nc e se xiste, se s c onsé que nce s e t c om m e nt la prév
enir. De m ê m e, les sté réotyp es et le s no rm es soc iale s c ontrib uent à la p erpé tuation de la vio
le nce , ainsi que le s attitude s discrim inatoires env ers le s fem m e s et le s filles et le s notions de m
asc ulinité to xiq ue sont des o bstacles p our la lutte r. De plus, d e nom breuse s v ic tim es de VBG à
M ad agascar o nt de s diffic ulté s à acc éd er à la justic e en raiso n du m anq ue de resso urc es, de la
corruption, de la faiblesse de s systèm e s judiciaire s et le m anq ue de c onfianc e dans les institutio
ns. Le s re ssourc es insuffisantes lim ite nt la cap acité d es auto rités et d es organisatio ns à m e ttre
e n œ uvre d es prog ram m es efficace s de p ré ve ntio n, de p ro tec tion e t de soutie n aux victim e
s. E nfin, une c oord ination e t une co llabo ration effic ace s entre le s d ifférents acteurs, tels que le
s g ouv ernem e nts, la soc ié té civ ile , le s age nc es internatio nale s e t le s co m m unautés loc ales,
sont e ssentie lle s p our lutte r effic ace m e nt co ntre la VBG . Ce pe ndant, la c oo rd ination p eut
parfois être lim itée , ce qui entrave le s effo rts de prév ention et de ré po nse. Po ur re le ve r c es d
éfis, il est néc essaire de re nforc er la p olitiq ue , la loi et le s prog ram m es d e pré ve ntion, d'am
éliorer l'ac cè s à la justic e, d e p ro m o uvo ir l'éd ucation et la sensibilisatio n, et d e m ob iliser d es
resso urces adéq uate s po ur soutenir le s initiativ es y affére nte s. B- Les mesures légales prises
dans la politique pénale Le s disp ositio ns lég ale s v ise nt à lutte r contre ces co m p ortem ents e t
de le s p ré ve nir e n m e ttant e n place d es m e sure s juridique s et d es proc éd ure s jud ic iaires
spé cifique s. Ce tte po litique co m p re nd p lusie urs actio ns e n re nforç ant la lég islation d ans de s
chang em ents lég islatifs visant à pro té ge r d avantage les v ictim e s de VBG, no tam m ent en
introduisant de nouv elles infrac tions pé nale s et d es sanc tio ns plus sé vè re s po ur le s aute urs d
e ce s infrac tio ns. M ad agascar a égale m e nt fait ad op te r d es lois crim inalisant les diffé re ntes
form es de viole nce se xiste, telles q ue l’ harc èlem e nt sexuel, la viole nce do m e stiq ue et le m
ariage fo rc é. De s c am p agne s de se nsibilisation so nt m ené es p our inform e r la p op ulation sur
le s c onsé que nce s né faste s, prom ouvoir l'ég alité de s se xe s, les droits de s victim e s et les rec
ours jurid iq ues d isp onible s. De s prog ram m e s éd ucatifs so nt é galem ent dév elo pp és po ur
prév enir la viole nce e t pro m o uvo ir le re spe ct m utue l. Par ailleurs, de s institutions telles que le
s CEO et le s C AVV sont m is en place po ur offrir une prise en c harg e psyc holog ique, jurid iq ue e t
m éd ic ale aux vic tim es. La p olitique vise é galem e nt à renfo rc er les cap acités d es professionne
ls im pliqué s, te ls que le s m agistrats, les p olicie rs e t le s trav ailleurs soc iaux, e n leur fo urnissant
une form atio n spé cialisé e. Ce tte fo rm atio n vise à am éliorer la q ualité de s enq uêtes, de s proc
éd ure s judic iaires et de l'ac co m p agnem e nt de s victim e s. Enfin, de s m esures so nt prises p our
assurer la p ro te ction d es victim es, tel le s que l'o ctroi d'ordo nnance s d e pro te ction, la m ise e n
p lac e d e re fuge s d'urgenc e e t de servic es de co nseil e t d e soutien psyc holog ique . PARTIE 2 :
LA POURSUITE DES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE La po ursuite d es VBG au TPI c onstitue un e
nje u crucial dans la lutte c ontre ce s actes ré préhe nsibles. Le systèm e judiciaire m algac he v ise à
garantir la justice et proté ger les d ro its de s vic tim es, e n cherc hant à trad uire le s aute urs e n
justic e et à prév enir le s infrac tions. Ce tte po ursuite fait p artie d'une ap proc he glob ale v isant à
lutter c ontre c es ac te s ré pré hensibles e t à proté ger les vic tim es. C’ e st p ourquo i, c e TPI joue
un rôle c lé dans la po ursuite de s VBG, par sa re spo nsabilité d ans l'exam e n d e chaq ue affaire q
ui lui e st prése ntée e t de la dé cision finale sur la culpab ilité ou l'inno ce nce d e l'accusé . Dans le
cadre de la po ursuite, il ex iste de s pro céd ures sp éc ifiq ues, lesque lle s do iv ent être suivie s pour
garantir que le s droits de s victim e s et de s acc usé s sont re spe cté s. Ce la pe ut inc lure d es e
nquê te s app rofo ndies, de s auditions d e té m o ins, de s expe rtises m éd icales e t d es expe rtises
p sycho lo gique s. De plus, les p re uve s do iv ent être rec ueillie s de m anière rigo ure use e t transp
are nte afin de garantir un p rocè s éq uitab le . Une fo is q ue to ute s le s p re uve s o nt été pré
sentée s e t que to ute s les parties ont e u la po ssib ilité de p rése nte r leur argum e ntation, ce
tribunal rend une d éc isio n finale. Si l'ac cusé e st rec onnu co upable , la juridiction pe ut p ro nonce
r une p eine app ropriée e n fonc tio n d e la gravité de l'infraction. Il est ég ale m e nt esse ntie l de m
e ttre en p lace de s m e sure s d e se nsibilisation, de prév ention e t de so utien aux v ictim e s afin
de lutte r effic ace m e nt co ntre ce s actes et d'e nraye r le ur c ycle de viole nce , car c ’ est un pro
cessus essentiel v isant à rép are r le s préjudice s c ausés aux v ic tim es, à trad uire les auteurs e n
justic e et à p ré ve nir de futurs actes d e v iolenc e. Cep end ant, il e st im po rtant de com p lé te r ce
tte ap proc he judiciaire par d es m esures de sensibilisation, de pré ve ntion et de soutien afin d e
lutter de m aniè re ho listique contre ce s VBG . La loi N ° 2 01 9-0 08 d isp ose d ans so n article 13
alinéa 1 er q ue « L a p rése nte lo i renfo rc e les disp ositio ns rép ressive s ex istantes et introd uit de
s inno vations e n m atière de prév ention e t d e p rise en c harg e d es v ictim e s. E n effe t, lorsqu’ il
e xiste une p olitique lié e à une infrac tio n sp éc ifiq ue, le m inistè re public l’ exéc ute car c’ est ce
lle que le m inistre de la justice peut ordo nner. CHAPITRE 1 : LES ACTEURS DE LA POURSUITE AU TPI
La p oursuite au trib unal d e pre m ière instance est une proc éd ure jurid ique c om ple xe , do nt d iv
ers ac te urs so nt im pliqué s. Ce s acteurs joue nt des rôle s clés d ans le proc essus judic iaire et
contribuent à assurer q ue la justice so it re ndue. Parm i le s principaux ac te urs de la po ursuite, on
retro uve le plaignant, le prév enu, le juge , le s avo cats, les tém oins et le s experts. Tous ce s ac
teurs interagisse nt po ur g arantir que ce tte justice so it rend ue et que la vé rité so it établie. L eur
rô le est esse ntie l p our assurer un proc essus jud ic iaire é quitab le et transpare nt. Dans une p rocé
dure p énale , les inté rêts sont pub lic s, elle m éfait à la dé fense d’ un co m p ortem ent, vale ur, e t
no rm e e ssentie lle au b on fonc tio nnem ent de la soc ié té. Le s litige s ici to uche nt directe m e nt
la soc iété, c ’ est le cas quand une pe rso nne com m et un c rim e ou un dé lit c om ple xe , un vio l
par e xe m p le au-de là de la fam ille d e victim e , le s crim e s so nt co nsid érés co m m e une infrac
tion co ntre l’ ense m b le d e la soc ié té . C’ est po ur c ela que l’ É tat lui-m ê m e par le canal du p ro
cureur de la ré publique qui eng age la p ro cé dure pé nale au TPI. Du coup , il ex iste d ans c ertains
m e m b re s d ’ organe qui n’ intervie nnent que d ans la proc éd ure pé nale , il e n y e st ici de s o
rganes d e po lic e, et d es c ertains organe s judic iaires te ls que le m inistè re p ub lic e t le jug e d ’
instruction. Plus préc isé m e nt, d’ ap rè s l’ artic le prem ier du co de d e p ro cé dure pé nale m alg
ache : « Ensuite, l’ ac tio n pub liq ue c ’ est l’ ob je ctiv e d’ e m m ene r l’ ind iv idu d ev ant une jurid
iction pénale p our q u’ il soit co ndam né év entuellem e nt à une p eine et p our statue r sur la culp
ab ilité d e ce t indiv id u. Le s ac teurs d e la p oursuite dans le cadre d es VBG au TPI sont les pe rso
nnes et le s institutions im pliquée s dans l’ e nquê te , dans les pro cé dures de s poursuite s judic
iaires et la re che rc he de justice p our les vic tim es de VBG, visant à e nquê te r, po ursuiv re le s
aute urs pré sum é s d es VBG. La co llab oratio n entre c es différents acteurs e st e ssentielle p our
assure r une po ursuite effic ace . Plus p ré cisém e nt, il est im po rtant de no te r que les victim es o u
la partie civile p euv ent être parm i le s ac teurs de p oursuite , e t q ui p euv ent porter plainte
auprès des auto rités judiciaires p our de m and er rép aration d e son p ré judic e, car sans leur tém
oig nage et le ur co op ératio n, il e st d iffic ile d e po ursuivre les aute urs pré sum é s. En un m ot, le
plaignant e st ce lui qui pe ut dé po ser la plainte aup rè s d u tribunal c ontre une pe rso nne ou une o
rg anisation. Il espè re obte nir ré paratio n ou justice po ur un préjudice subi. M ais, le p ré ve nu,
quant à lui, est l'accusé d'avo ir c om m is une infraction ou un acte rép ré hensible , en app ortant sa
dé fense e n prouv ant son innoc enc e. SECTION 1 : La police judiciaire La p olice judiciaire est une c
om po sante de s force s de l’ o rd re , sous la direc tio n du proc ure ur d e la Ré pub liq ue au sein du
TPI. Elle e st c harg ée d e l’ e nquê te c rim inelle et de l’ ap plicatio n d e la lo i p énale, à m e ner de s
e nquê te s ap profondie s, co nstater le s infrac tio ns e t rassem ble r les pre uve s né ce ssaire s à l’
établissem ent de la vé rité, d ’ exerce r d es fo nctions spé cifique s liée s à l’ e nquête e t à la justic e
pé nale , inte rro ge le s té m oins ainsi que le s susp ec ts, La p olice jud iciaire a le pouvoir de c
onstate r les infractions à la lo i, d’ e nquê te r sur le s infrac tio ns p énales, de p ro cé de r à d es arre
stations, de rassem ble r de s p re uve s, d ’ inte rrog er les suspe cts, d e rec ueillir de s dép ositions
et de ré dige r d es rapp orts d ’ enq uête telle que l’ interrogation de s suspec ts, de s té m o ins e t
de s victim e s ; la pe rq uisition de lie ux, la saisie de preuv e, la co lle cte d ’ indice s, la c ond uite d e
fo uille , l’ arrestatio n d e susp ec ts ou d e perso nnes so upç onnée s d ’ avo ir c om m is une infrac
tio n et la ré dac tion d e p ro cè s-v erbaux ;e lle a ég ale m e nt la resp onsab ilité de prése rve r la sc
ène de c rim e e t d’ assure r la sé curité de s p ersonne s im pliqué es. Ainsi, la police jud ic iaire
travaille en é troite c ollabo ration av ec le parque t, no tam m ent les p ro cureurs e t les sub stituts
du p rocure ur en leur fournissant les élém e nts d ’ enq uête néc essaire s à la po ursuite des affaires
p énales et e lle p eut ê tre sollicités p our re cue illir d es info rm atio ns, effec tue r d es e nquête s c
om plé m e ntaires o u fournir de s expe rtises tec hniq ues. Il est im portant de noter que la po lic e
judiciaire do it ag ir d ans le resp ec t de s lo is et de s proc éd ure s e n v ig ueur, son ac tio n do it se c
onfo rm e r aux g arantis juridiq ues p rév us par le systè m e jud ic iaire m alg ache afin de pré serve r
le s d ro its d es ind ividus et de prom ouvoir un pro ce ssus éq uitable et im p artial de la justice pé
nale car e lle est gé néralem ent spéc ialisé e dans la lutte co ntre la crim inalité . I- Les autorités
chargées de la police judiciaire Selon l’ artic le 12 3 d u CPP M , la po lic e jud ic iaire est chargé e d e c
onstate r le s infrac tio ns à la loi p énale, d’ e n rassem bler le s preuv es et d’ e n rec herche r le s
aute urs. A lors, elle est te nu co m m e l’ un d es princip aux auxiliaires du jug e de s po ursuites, p lus
p ré cisém e nt le m inistère p ub lic et du juge d’ instruc tion d ans l’ enq uête sur le s infrac tio ns pé
nale s sur tout territoire d e M adag ascar, e n c ollec tant de s preuv es, inte rpellant les susp ec ts et
e n pré sentant aux autorités judiciaire s co m p étente s p our engag er de s p oursuite s pé nale s. A-
La composition de la police judiciaire La po lic e jud iciaire e st c om po sée de d ifférente s unités spé
cialisées c harg ée s d e l’ app lic ation d e la lo i e t l’ enq uête sur le s infractions pé nales. L’ artic
le 12 4 du C PPM affirm e que la po lic e jud ic iaire c om pre nd de s O SPJ, de s O PJ, de s A PJ e t d es
fo nctionnaire s ou age nts, auxque ls la lo i attrib ue ce rtaines fo nctio ns de po lic e jud ic iaire. 1-
Officiers Supérieurs de Police Judiciaire Ce sont le s resp onsable s hié rarc hiq ues d es unité s de la
po lic e jud ic iaire , tels que le proc ure ur d e la ré pub liq ue et le urs sub stituts, le s offic ie rs d u m
inistè re pub lic , le juge d’ instruc tio n. L eur rôle est d e supe rv ise r, d e gé re r le s e nquê te s c rim
ine lle s ainsi que de d irige r les force s d e police so us leur c om m ande m e nt. Ils o nt gé néralem
ent ac quis une pro fessionne lle sig nific ativ e e t ont atte int un grade é lev é dans la hié rarc hie d e
la po lic e jud ic iaire. L’ artic le 125 du CPP M é num è re les offic iers sup érieurs de p olice judiciaire:
- Le s m agistrats de s sec tions d u trib unal - Le juge d ’ instruction ; - Le p ro cureur de la Ré pub liq
ue et ses substituts ; - Le s o fficie rs du m inistère p ublic. 2 - Les officiers de police judiciaire Ce so nt
d es fonc tio nnaire s sp éc ialisés q ui ont re çu une fo rm ation spé cifique p our m e ner de s enq
uêtes c rim inelles, c onnaître le s proc éd ures lég ale s, les tec hnique s d ’ inte rrog atio n, la co lle
cte de p re uve s, la ge stion de sc ène s d e crim e e t d’ autre s co m p étenc es né ce ssaires p our e
nquê te r e fficac em ent sur les infractions pé nale s. Confo rm é m e nt à l’ article 1 26 d u C PP M , le
s O PJ so nt : - Le s so us-pré fets ; - Le s c hefs d’ arrond isse m e nt e t leurs ad jo ints lo rsqu’ ils ne so
nt pas officiers du m inistère p ublic ; - Le s che fs des serv ic es de sé curité e t de p olice d’ une p ro
vince e t leurs adjo ints ; - Le s c om m issaires de police et le s offic ie rs d e po lic e ; - Le s officiers d
e po lic e adjo ints et inspe cte urs de la sé curité nationale inv estis individue lle m ent d e c ette
qualité p ar arrêté du M inistre de l’ Inté rie ur ; - Le s o fficie rs de ge ndarm e rie e t le s g end arm es
p rinc ip aux ; - Le s g end arm es exerç ant effec tive m ent le s fo nctions de c om m and ant de
brigad e, d e che f de p oste o u d e co m m andant de pelo to n ; - Le s ge ndarm e s exerç ant e ffe
ctive m e nt le s fonc tio ns d’ ad joint à un co m m andant de b rig ade , à un c hef de poste o u à un
co m m and ant de pelo to n. 3- Les Agents des Polices Judiciaires Le s APJ sont chargé s de m e ner de
s enq uê tes c rim ine lle s dans le c adre jud iciaire . Ils pe uve nt être dé signé s d ans d ifférents co rp
s d e po lic e, tel le s q ue la p olice nationale, la ge ndarm e rie . Le ur rôle p rincip al e st de rasse m b
ler d es é lé m e nts d e preuv e so lid es et créd ibles p our aid er à la po ursuit d es auteurs p résum
és d’ infractions pé nales. D’ ap rè s l’ artic le 12 7 du pré sent cod e, le s ag ents de la po lic e jud ic
iaire so nt : - Le s g end arm es ; - Le s o fficie rs de po lic e adjo ints e t inspe cteurs de la séc urité
natio nale qui n’ ont pas la q ualité d ’ offic ie r d e po lic e jud iciaire ; - Le s b rig adiers et age nts de
la p olic e ; - Le s ag ents de la po lic e rurale. B - L’ encadrement de la police judiciaire La po lic e
judiciaire n’ e st pas un o rg ane ind ép end ant. Dans l’ e xe rc ice d e se s attributio ns, e lle e st placé
e so us la direc tio n du pro cureur de la R ép ub liq ue d u TPI, dans la m e sure o ù c’ e st ce de rnier,
c onfo rm é m e nt à l’ article 1 24 alinéa 2 du C PP M : « II- L’ enquête de police Une enq uê te d e p
olic e e st une p ro cé dure m ené e p ar le s force s de l'o rdre d ans le but d'ide ntifie r, rasse m b le r
et analyse r des p reuv es afin de ré prim e r une infrac tio n. L'e nquête d e p olice v ise à co lle cter
de s inform ations e t d es élé m e nts d e pre uve p our dé te rm iner la v érité , ide ntifier les auteurs
p résum és et les prése nte r à la justic e. Lo rsq u'une infrac tio n e st signalé e, la p olice com m enc e
son enq uête e n rec ueillant de s re nseig nem ents auprès d e la victim e , d es tém oins et de to ute
autre pe rso nne po uvant fournir de s inform ations p ertine nte s. L es enquê teurs pe uve nt
interrog er les p erso nne s im p liq uée s, exam iner les lie ux d e l'inc id ent, rec ueillir des p re uve s
m atérielles, telles q ue les enreg istrem e nts vid éo o u aud io. L'e nquête d e p olice p eut é galem e
nt im p lique r la surve illanc e d'individus, l'utilisatio n de te chniq ues d'infiltratio n, la co nsultation
de base s de do nnée s, la co llab oration av ec de s e xp erts et la co op ératio n av ec d'autre s o
rganism e s ou servic es de séc urité. L'o bje ctif final d'une enq uête d e po lic e e st de re co nstituer
les faits, de rec ueillir de s preuv es so lid es e t d e p ré senter un d ossier co m p let aux autorité s jud
ic iaires p our lanc er de s poursuites pé nale s. L'e nquê te p eut abo utir à une arrestatio n, à une m
ise e n exam e n e t à une c om parutio n d ev ant le tribunal p our que le s resp onsab le s p ré sum é
s soient jug és. De p lus, l’ e nquê te de p olice peut être une e nquête d e flagrance , pré vue p our le
s infrac tio ns d ont la co m m ission est en co urs o u v ie nt d e s’ ache ve r o u une e nquê te non dé
nom m ée ap pe lé e e nq uête p ré lim inaire . A- Enquête préliminaire C’ e st une e nquê te m ené e
par un O PJ quand les c ond itions de la flagrance ne sont pas ré unie s. E lle e st cond uite p ar l’ O PJ
soit de sa p ro pre initiativ e so it sur instruction du p ro cureur. L’ e nquê te prélim inaire pré sente
un do uble intérêt, d ’ une part d’ un élé m e nt rec ueilli au c ours d e ce tte e nquê te peuv ent éc
lairer le p rocure ur sur l’ op po rtunité de p oursuivre l’ infrac tio n, d’ autre part, elle pe rm e t à l’
OPJ d’ arriv er sur une enq uê te d’ infraction flag rante, si au co urs d e l’ e nq uête p rélim inaire , un
indice ap parent d’ un co m p ortem ent dé lic tue ux app arait. L'e nquête prélim inaire de po lic e e
st une étap e initiale d 'une enq uête c rim inelle. E lle a lie u après la c om m issio n d 'un c rim e p ré
sum é et vise à rec ueillir de s info rm ations et de s p re uve s néce ssaire s p our dé te rm iner si une
enq uête p lus app ro fond ie est néc essaire. Pe ndant l'enq uête p rélim inaire de p olice , les age nts
c harg és de l'e nquê te re cue ille nt de s inform atio ns auprè s d es victim e s, de s tém oins et d es
suspec ts, effec tue nt de s re lev és de la scè ne du c rim e, c ollec te nt de s preuv es physiq ues et
proc èd ent à une analyse p rélim inaire des é lé m ents d ispo nib le s. Le s p ouvoirs de l’ e nquê te p
ré lim inaire se m anifestent sur le s c onstatations, l’ auditio n d e toutes pe rso nnes susce ptib les de
fo urnir d es rense ig nem ents, les visite s do m ic iliaire s, pe rq uisition et saisie ainsi que la garde
vue d u susp ec t L'o bje ctif de c ette e nq uête est de dé term ine r s'il ex iste suffisam m e nt de
preuv es p our étayer les acc usatio ns c rim inelles et justifie r la poursuite de l'affaire de vant le s
tribunaux . Si le s pre uve s rec ue illies pe ndant l'enq uête prélim inaire so nt insuffisante s, l'affaire p
eut ê tre ab andonné e faute de p re uve s. M ais, il co nvie nt de no te r q ue le s proc éd ure s et le s
pratiq ues sp éc ifiq ues d e l'enq uête p rélim inaire pe uve nt varie r d'un pays à l'autre, e n fonc tion
d es lois et de s p rocé dure s judiciaire s en vig ueur dans chaq ue juridiction. B- Enquête de flagrance
C’ e st une enquê te de po lic e dilige nté e d ans la situation d e flagrance , d’ urg ence justifié e p ar
la né ce ssité d ’ app orte r une ré actio n pénale rapid e po ur m ettre fin au tro uble causé par l’
infraction, p our c onse rv er les pre uv es. C’ e st aussi une p ro cé dure d 'e nquê te crim inelle qui
inte rv ient lo rsq u'un c rim e est co m m is sous le s yeux d es autorité s ou pe u d e tem ps avant
leur interv entio n. L'e nquête de flag ranc e pe rm e t aux fo rc es de l'ord re d 'agir im m é diatem
ent, sans m andat préalab le , po ur p rév enir la fuite d es suspe cts et rec ueillir rap ide m e nt d es p
re uve s. Lo rsq u'un c rim e e st c om m is de m anière flagrante, le s p oliciers ou ge ndarm es prése
nts sur les lieux p euv ent proc éd er à l'inte rp ellatio n im m édiate d es aute urs p ré sum é s et à la
saisie de s ob je ts liés à l'infraction. Ils p euv ent é galem ent e nte ndre le s té m o ins et re cue illir le
urs dé claratio ns. L'enq uête de flagranc e p eut ê tre m ené e par les fo rc es de l'ordre, le proc ure
ur de la R ép ublique e t, év entuellem ent, le jug e d 'instruc tio n. Si le s p reuv es recue illies lors de
l'e nquê te de flagranc e so nt jugé es suffisantes, l'auteur p ré sum é d u crim e pe ut être dé féré d
ev ant un juge po ur une é ve ntue lle m is en exam e n et poursuite judic iaire. Cette proc éd ure p
erm et d 'ag ir rap ide m e nt et e ffic ac em e nt po ur prése rv er le s preuv es et garantir la séc urité
du p ublic. C ep end ant, il e st im po rtant de resp ec te r le s droits fond am e ntaux de s suspe cts,
tels que le dro it d'ê tre info rm é de le urs d roits, le droit à un avo cat et le droit d e ne p as s'auto-
inc rim iner. 1- Le domaine de la flagrance Le do m aine d e la flagrance e st une notion jurid iq ue co
nce rnant le s infractions e n co urs o u ré ce m m e nt c om m ise s, e t q ui p erm et aux autorité s co
m p éte nte s d'inte rve nir im m éd iate m e nt, sans né ce ssité d e passe r p ar une p ro cé dure p ré
alab le. En m atiè re pé nale, la flagranc e se caractérise p ar la c onstatation d irec te e t ac tue lle
d'un c rim e ou d 'un dé lit p uni d'une pe ine de p riso n. Il p eut s'agir d 'une infraction q ui est en
train de se prod uire , qui vient de se prod uire o u d ont les trac es sont enc ore fraîc hes. Lo rsq u'un
fait co nstitutif d 'une infraction flag rante est c onstaté , le s auto rités habilitée s (po lic e, g endarm
erie, etc .) peuv ent proc éd er à l'interpe llation et à la m ise e n g arde à vue de l'aute ur présum é ,
sans avoir b esoin d 'une autorisatio n pré alab le d 'un juge d'instruc tion ou d 'un proc ure ur. La p
ersonne inte rpellée p eut alors être rapid em ent prése ntée au proc ureur d e la Ré publique , qui dé
cide de s suites à do nne r à la proc éd ure . La flagrance pe rm et ainsi une ré action im m é diate de s
auto rités c om pé te nte s po ur p rév enir la c om m issio n d'autre s infrac tio ns, sé curise r le lieu d
e l'infrac tio n et rasse m bler rapide m e nt le s preuv es né ce ssaire s à l'e nquête ultérieure. Le
flagrant v eut dire que l’ infraction se c om m e t ac tue lle m e nt o u vient de se co m m ettre . L’ artic
le 20 6 d u CPP M p ré vo it: « ● Flag rant dé lit assim ilé : Il y a aussi crim e ou d élit flag rant lo rsq ue,
dans un tem p s trè s voisin d e l’ action, la p ersonne so upço nnée e st po ursuiv ie par la clam eur p
ubliq ue, ou est trouv é e n p ossessio n d’ o bjet o u de p ré sente de s trac es ou indice s, ne sont p
ensé s q u’ elle a p articip é au c rim e ou au d élit q ui vie nt de se co m m ettre. ● E st assim ilé au
crim e ou dé lit flag rant : To ut c rim e ou dé lit qui a é té co m m is dans une m aiso n d ont le che f
re quiert la po lic e jud ic iaire d e le co nstate r. 2- La conduite de l’ enquête de flagrance C’ e st
l'ense m b le de s ac te s et m e sure s pris p ar les autorité s com p étentes po ur é tab lir les faits e t
rec ueillir le s preuv es lorsqu'une infraction flagrante est constatée . Le s op ératio ns de l’ e nquê te
de flagrant d élit e st cond uite par l’ OPJ prem ier arrivé sur le s lie ux. Il ve ille à la co nservation d es
indic es susc ep tible s de disparaitre et de to us c eux q ui p euv ent se rv ir à la m anife station de la v
érité . Il p eut p ro cé de r de lui-m ê m e aux inve stig ations né ce ssaires : re lev er de s ind ic es,
perq uisitions do m ic iliaire s en p rinc ipe sans le c onsente m e nt d e la p ersonne co nce rné e,
auditio n de la p ersonne ré quisitionné e. Une fois l'e nquê te de flag ranc e term iné e, le s enquê
teurs transm e tte nt le d ossier au proc ure ur d e la R épub liq ue, q ui dé cid e de s suites à d onne r
à la proc éd ure . Il p eut dé cide r de p oursuivre l'auteur présum é de vant les juridictions co m p
étentes, o u de classer l'affaire sans suite si le s élém e nts réunis ne pe rm e tte nt pas d e po ursuiv
re l'e nquê te . III- Les actes d’ enquête Ce sont de s actions c onc rè tes e ntrep rise s par les e nquê
te urs lo rs d'une e nquê te afin de ré co lte r d es pre uve s et obte nir de s inform ations p ertine nte
s po ur é luc ider un crim e ou une infraction. Il s'agit de d ifférente s é tapes e t d ém arc hes né ce
ssaires p our m e ner à bien l'enq uête et rassem bler les élé m e nts p erm ettant de re co nstituer le
s faits, d ’ une p art le s m esures m atérielles p erm ettant d e re cueillir le s indice s et p re uve s, d ’
autre p art le s m e sure s p erso nne lle s et c oe rcitifs qui sont de s m esures restric tiv es de lib erté.
A- Les mesures matérielles 1 - L es auditions Le s auditio ns font partie de s actes d 'e nquê te , c
onsistant à inte rro ge r une p erso nne dans le cad re d'une enq uête c rim ine lle ou d'une p ro cé
dure jud ic iaire. L a pe rso nne est invité e à fournir de s inform atio ns, d es dé claratio ns o u d es té
m o ignage s sur le s faits co nce rné s, durant c ette auditio n. Dans ce cas, la perso nne est gé nérale
m ent interrog ée par un ou plusieurs enquê teurs q ui note nt ses dé claratio ns. L es auditio ns p euv
ent être enreg istrée s audio v isue lle m e nt, enreg istrée s p ar é crit o u transcrite s p our être
utilisée s co m m e p re uve s lo rs d 'une proc éd ure judiciaire ulté rie ure . Il est im po rtant d e no te
r q ue lors d 'une auditio n, la p ersonne interrog ée a g éné ralem e nt le droit d 'être assistée p ar un
avo cat o u d 'avoir un tém oin de so n c hoix. D e plus, le s auditio ns doiv ent être m e née s d ans le
re spe ct des d ro its fo ndam entaux de s pe rso nnes, te ls q ue le droit à la préso m ptio n d'innoce
nce et le droit d e ne p as s'auto-inc rim ine r. L’ O PJ p eut co nvo que r p our une aud ition, to ute s
pe rso nnes susc ep tib le s de dispo ser d’ info rm atio n utile po ur l’ enq uête. 2 - L a perq uisitio n et
saisie e t la visite do m iciliaire La p erquisitio n et saisie, ainsi q ue le s visite s do m ic iliaire s, font ég
ale m ent partie de s actes d'e nquê te utilisé s p ar les auto rités lorsqu'ils d ispose nt d 'un m and at
jud iciaire . Ce s m esures o nt po ur ob jec tif de reche rche r et de rec ueillir d es p reuv es o u de s
élé m e nts m até rie ls liés à une infrac tio n p résum ée . La saisie est une opé ration par laq uelle le s
autorités pénè tre nt dans un lieu, tel qu'une m aison, un bure au ou un v éhicule , av ec un m and at
dé liv ré par un juge. Au c ours de la p erquisitio n, le s enq uêteurs p euv ent fouille r active m e nt le
lieu à la rec herche d'o bje ts, de d oc um e nts o u d e substanc es en lien ave c l'affaire en co urs. Si
de s élé m e nts pe rtine nts à l'e nquê te sont d éc ouv erts, ils pe uve nt ê tre saisis et utilisé s co m
m e p re uve s lo rs d 'une proc éd ure judiciaire. La v isite do m ic iliaire e st une m e sure sim ilaire à
la pe rq uisition, m ais pe ut être ré alisé e sans m and at judiciaire d ans de s situations sp éc ifiq ues
e t d'urge nce . Le s auto rités p euv ent e ffe ctuer une visite do m ic iliaire lo rsq ue de s circ
onstance s exce ptionnelles le justifient, c om m e le risque d'atte inte à la v ie, à l'inté grité p hysique
o u à la libe rté d'une pe rso nne. Toutefo is, d ans la p lup art d es pays, une v isite do m ic iliaire sans
m andat est soum ise à des c ond itions stric te s e t d oit ê tre auto risée par un o fficier de p olice
supérieur. Il co nvient d e noter q ue tant la p erquisitio n et saisie que les v isite s do m ic iliaire s
sont encad rées p ar le droit afin de p rotég er le s d ro its fond am e ntaux de s indiv id us, car les
autorité s do ive nt s'assurer d e re spec ter la vie privé e e t la dignité d es p erso nne s lors d e ce s
op ératio ns, par e xe m p le. Dans certains cas, les pre uve s rec ueillie s p ar le biais d e pe rq
uisitions o u d e visite s d om iciliaires pe uve nt être re m ise s e n que stio n si elles ont été o btenue
s d e m aniè re illé gale ou ab usiv e. Par c onsé quent, il e st esse ntiel d e re spe cter les rè gles de
proc éd ure s lég ale s lors de la m ise en œ uv re de c es m esures d 'e nquê te .C e sont de s ac te s
susce ptib les d’ ê tre m e nés aussi b ien d ans l’ enquê te d e flag ranc e q ue d ans l’ enq uê te p ré
lim inaire . Dans le cad re de la flagrance , l’ O PJ p ro cè de sans autorisatio n à la p erquisitio n m ais
do it sim p le m ent e n inform e r p ré alablem ent le proc ure ur. B- Les mesures personnelles ou
coercitifs Le s m e sure s p ersonne lle s et c oe rcitiv es dé signent de s ac tio ns p rise s par le s
autorité s co m p étente s pour restreindre la libe rté ind iv idue lle ou c ontraindre une pe rsonne à
se co nform er à ce rtaines o blig atio ns dans le c adre d 'une enq uête o u pour pré ve nir un dang er
im m inent. Ce s m esures so nt géné rale m e nt prises lorsque les autorité s estim e nt qu'il ex iste
une m enac e p our la séc urité p ublique , l'ordre public o u lorsqu'il y a de s so upç ons de co m m
issio n d'une infrac tio n. Ce s m esure s, bien qu'e lle s re streig nent la lib erté individue lle , sont ré
gie s p ar le dro it et do iv ent être justifiée s p ar d es raisons valable s. Le s auto rités c om pé te nte s
do iv ent re spe cte r le s droits fond am e ntaux d es indiv id us et suivre de s proc éd ure s lég ale s
spé cifique s pour m e ttre e n œ uvre c es m esures p ersonne lle s e t c oe rc itiv es. Ainsi, au co urs d
e l’ enq uête, l’ OPJ d isp ose de pouvoir po uv ant porter atte inte d e la lib erté individue lle . 1 - L e
m aintien d es té m oins sur plac e et la v érificatio n d’ ide ntité Le m aintie n d es tém oins sur p lac e
e t la vé rific ation d 'id entité sont deux proc éd ure s utilisé es par les auto rités po ur assure r la sé
curité pub liq ue, m ainte nir l'o rdre et e ffe ctuer d es enq uêtes. D’ abo rd, lorsqu'une situation néc
essite une enq uête, les autorité s p euv ent d éc id er de m aintenir le s tém oins sur plac e afin de
garantir l'intégrité de s p re uve s e t d 'o btenir d es inform atio ns p ré cieuse s p our l'e nquê te . Ce
la p eut inc lure de s té m o ins o culaire s, de s vic tim es ou d es pe rsonnes ayant co nnaissanc e
d'info rm atio ns p ertine ntes. Cet ac te pe ut ê tre effec tué dans d es lieux pub lic s ou p riv és, te ls
que des scène s de crim e , de s acc idents ou d es rassem ble m e nts im po rtants. Le s té m oins
seront invité s à rester d ans un endro it sp éc ifiq ue p endant la duré e d e l'enq uête afin d ’ être
inte rrog és, d onner d es dé clarations ou fournir to ut autre re nseigne m ent utile . C ec i est fait d
ans le b ut de prév enir la dissipatio n de s pre uv es, l'influe nce de s té m oins par de s tie rs o u
toute tentative d 'éc hap pe r à la re sponsab ilité. Ensuite , la vé rific ation d 'id entité est une m e
sure utilisée p ar le s auto rités p our co nfirm er l'ide ntité d 'une p ersonne do nnée . Ce la pe ut se
pro duire d ans diffé re nte s situations, tel le s q ue d es co ntrôle s de p olice , d es enquê tes d e séc
urité ou lorsq u'il ex iste d es raisons valable s d e cro ire q u'une pe rso nne ne do nne p as so n v
éritab le nom ou qu'elle est im pliqué e d ans d es ac tiv ité s illé gale s. L es auto rités peuv ent d em
ande r à une pe rsonne d e fournir d es do cum ents d'ide ntific ation, c om m e une carte d'id entité ,
un passe po rt ou un pe rm is d e c onduire. E lle s pe uve nt ég alem ent prend re de s e m p reinte s
digitales, d es p hotos o u d 'autres d onné es bio m é trique s afin d'établir l'ide ntité d 'une pe rso
nne de m anière p récise . Il est im po rtant d e note r que ces m esures d oive nt ê tre m ises en œ uv
re co nform ém ent aux lois e t aux p ro cé dures lég ale s en vigue ur d ans c haque juridiction. Ce s m
e sure s ne sont env isag eab le s que d ans le c adre d ’ une enq uête de flagrance . L’ O PJ p eut : ●
Inte rd ire à to ute s pe rso nnes so us pe ine s de sanction pé nale de s’ élo ig ner d u lieu d e l’ infrac
tio n jusq u’ à clôture de ses op ératio ns. ● Vé rifie r ou c ontrô ler l’ ide ntité d e la p ersonne co nc
erné e. 2 - L es réq uisitions Les ré quisitions sont de s de m and es o fficielles é m ise s par les
autorité s co m p étente s, p our ob te nir la co llabo ration ou l'acc ès à de s inform ations, de s do
cum ents o u de s b ie ns d ans le cadre d'une enq uête, d 'une p ro cé dure judic iaire ou d'une autre
situation lé gale . Ils p euv ent ê tre é m ise s p ar diffé rents ac te urs, te ls que d es proc ure urs, d es
jug es, de s enq uêteurs ou de s autorités adm inistrativ es. Ils pe uve nt être adres sés à d es individ
us, de s institutions, d es e ntre prise s ou d 'autres e ntités ayant des info rm atio ns ou de s re ssourc
es néc essaires po ur l'enq uête ou la proc éd ure e n co urs. L’ OPJ p eut rec ueillir toutes pe rso nnes
ayant une qualific atio n po ur le s néc essités de l’ e nq uête , c ’ est-à-dire des p ersonne s q ualifiée
s pour proc éd er à de s re che rches, e xam en tec hnique ou sc ientifiq ue (m é de cin lég iste e t
interprè te , m éd ec in, inform aticie n) ap rès en avo ir inform é le pro cureur. 3 - L a garde à v ue C’
est une m esure coe rcitiv e p ré vue par la lo i q ui perm et aux autorité s judic iaires d e p rive r te m
p oraire m e nt une pe rso nne de sa lib erté de m o uve m e nt p our les be soins d'une enq uête p
énale. E lle est utilisée dans le c adre d 'une proc éd ure judic iaire lorsqu'il y a de s raiso ns p lausib le
s de so upç onner qu'une p ersonne a c om m is ou tenté de co m m ettre une infrac tio n. C’ est aussi
une m e sure d e c ontrainte qui pe ut ê tre d éc idé e aussi b ie n au c ours de l’ enq uête flag rante
qu’ au c ours d e l’ e nquê te pré lim inaire. Seuls le s offic iers de po lic e jud ic iaire p euv ent place r
e n g ard e à vue . C’ est une m esure privative de libe rté dé cidé e par l’ OPJ c ontre une p ersonne à
laquelle il e xiste d es indice s g rave s d e culp abilité. Lo rsq u'une p ersonne e st placé e en g arde à
v ue, elle est d étenue dans un lie u spé cifique , gé néralem ent dans un poste d e p olic e o u une ge
nd arm e rie , et est soum ise à de s restric tions quant à ses d ro its e t lib erté s. L a durée de la garde
à vue ne p eut excé de r 48 heures d ’ après l’ artic le 4 6 d u CPP M , sauf si le m ag istrat du m inistè
re pub lic e st ab sent de sa ré sid enc e, d ans ce c as ce d élai est po rté à 3 jours. Passé ce dé lai, la
pe rso nne retenue d oit obligatoirem e nt être relâché e ou c ond uite d ev ant un m ag istrat c om pé
tent. Pe ndant la g arde à v ue, la p ersonne pe ut ê tre inte rrog ée p ar les e nquê te urs, e t sa prése
nce p eut ég ale m e nt p erm e ttre la réalisatio n d e ce rtaines m esures d'e nquête , tel le s que d es
pe rquisitions o u d es pré lè ve m e nts b iolog iq ues. SECTION 2 : Le ministère public Le m inistère
pub lic est une institutio n qui rep rése nte l'intérê t géné ral et participe à l'e xe rcice d e l'ac tio n
pub liq ue dans le c adre de la justic e pé nale . Il est chargé d e v eiller au resp ec t et à l'app lic atio n
de la lo i pé nale au no m de la so ciété, p ar le fait de re pré senter l'inté rê t gé néral dans les affaire
s pé nale s. Il ve ille à la p rotec tio n de la soc ié té et à la dé fe nse de l'ord re public. Ce m inistère
pub lic intervie nt à d ifférents stad es de la p roc édure p énale, par le biais d es p oursuite s c ontre
les pe rso nnes soup ço nnée s d 'avo ir co m m is des infractions pé nale s, en e nquê tant sur les faits
et e n rasse m blant le s é lém ents d e p re uve . Il est notam m e nt c om pé tent po ur initier d es e
nquê te s pré lim inaires, dé liv rer de s co nvo cations et d es m andats (p ar e xe m p le , m and ats d
'arrêt ou m and ats de pe rq uisition), e t interroge r le s p ersonne s conc erné es. C’ e st la p artie
publique d e po ursuite de l’ infrac tio n, et e st tenu c om m e le re pré sentant de la so ciété . Le m
inistère p ub lic e st un co rp s hié rarchisé d e m ag istrat, q ualifié d e « » parce qu’ il se lè ve à l’
audie nce p our prése nte r o rale m e nt leur ré quisitio n e t prono nce r le ur réq uisitoire. L e p ro
cure ur d e la Rép ublique est sous la dé pe ndance re lativ e de l’ e xé cutif e n la pe rso nne du garde
d es sc eaux e t le m inistre d e la justice car c’ e st lui qui est le repré sentant d u m inistè re pub lic
aup rès du TPI. Plus préc isém ent, c’ e st le p ro cureur d e la Ré publique q ui dirig e le p arq uet e t
ce sont e n fait to us les m ag istrats du parque t qui rep ré sente nt le m inistère pub lic , lui p erm e
ttant év idem e nt de dé lé gue r c ertaine tâc he im p ortante. Le proc ure ur ou so n substitut a pour
m issio n de v eille r l’ application d e la lo i et de p oursuiv re le s auteurs d e l’ infrac tio n pé nale y c
om pris les VBG . C e de rnie r ve ille à la b onne app lic atio n d e la loi, au resp ec t d e l’ o rdre pub
lic e t dé fend re l’ harm onie et l’ intérê t de la soc ié té d ev ant le s juridictions, en e xam inant le s
pre uve s, e ngage ant le s po ursuites pénale s et re prése ntant d e l’ É tat d ans les affaire s jud ic
iaires. Il e st tenu co m m e resp onsab le de l’ analyse de s preuv es et de la dé cision d e po ursuivre
o u non les aute urs p ré sum é s de vant le trib unal. C onfirm é par l’ artic le 14 7 du CPP M : « I- L’
organisation du ministère public Le m inistère p ublic est une auto rité indé pe ndante co m p osé d e
m agistrats du parque t, qui exerc e une fonc tion ind ép endante de l’ e xé cutif et de trib unaux . C
elui du TPI e st g éné rale m e nt organisé e n p lusie urs nive aux hié rarc hiq ues, c om prenant le
proc ure ur gé néral p rè s de la c our d ’ app el, le s avocats g éné raux e t substituts gé néraux, le p
rocure ur de la Ré pub lique e t le s sub stituts du p rocure ur, les g re ffie rs du parque t e t d e l’ offic
ie r d u m inistè re pub lic . Ils so nt c harg és d e repré senter le s inté rê ts d e l’ Etat e t d e ve ille r à
l’ ap plication de la loi lors d es p ro cè s. Le m inistère p ublic à M ad agascar est placé so us l'autorité
du proc ure ur g éné ral de la Ré publique qui e st assisté par de s avo cats g énéraux , de s c onseillers
ré fé re ndaires e t d es sub stituts g éné raux . Ce proc ureur gé néral d irig e le p arq uet gé néral, qui
exerce so n auto rité sur l'ense m ble du territo ire national. Au niv eau loc al, o n re trouv e les pro
cureurs de la Rép ublique , qui sont à la tê te du parque t d e c haque TPI. Ils sont aussi assistés p ar d
es sub stituts d u proc ure ur, qui exerce nt d iffére nte s m issions, com m e la co nduite d'e nquête s
prélim inaire s, la direc tio n d es audie nc es e t la prise de ré quisitions lors de s p rocè s. Il est im p
ortant d e note r q ue d ans le systèm e judiciaire m alg ache , le m inistè re pub lic jo ue un rôle c
entral dans l'e nsem ble d es proc éd ure s p énales. L es proc ure urs de la Rép ublique ont le po uvo
ir d e m ettre en m ouv em ent l'action pub liq ue, de d irig er le s enq uêtes, d e req uérir de vant le s
tribunaux e t d e participe r aux d éc isio ns judiciaire s. Il co nvient é galem e nt d e souligner q ue le
m inistère pub lic en tant q u'o rgane de l'É tat se do it de re spe cter le s princ ipe s d e lég alité, d 'im
partialité et d'indé pe ndance dans l'e xe rcice de se s fonctions. L 'organisatio n d u m inistère pub lic
à M ad agasc ar est b asée sur une structure hiérarc hique, av ec un p ro cureur gé néral d e la Rép
ublique à la tê te du parque t g éné ral et d es p ro cureurs de la Ré pub liq ue à la tête d es p arquets
loc aux, lesque ls sont de s entité s du systè m e judic iaire c harg ée s de rep ré senter l’ inté rê t
public e t d’ e xe rc er l’ actio n publique dans le s proc éd ure s crim inelles. Selon l’ article 1 50 du
CPP M , le m inistè re pub lic c om prend : - Le p ro cureur gé néral p rès la c our d’ app el ; - Le s avoc
ats g énéraux e t sub stituts g éné raux ; - Le s p ro cureurs de la Ré pub liq ue et leurs sub stituts ; - Le
s m agistrats affe ctés à une sec tio n d e trib unal ; - Le s o fficie rs du m inistère p ublic. A- Les
greffiers du parquet Ce sont de s fonc tionnaires jud ic iaires q ui trav aille nt sous la d ire ction du
parque t, et so nt chargé s d e la ge stio n adm inistrativ e et d u suivi d es proc éd ure s p énales. Ils
dirig ent le s ac te s d’ acq uisition, les réquisitio ns d u m inistè re p ublic et le s autre s do cum ents
néc essaires aux p ro cé dures p énales. L eur rô le co nsiste à assurer le b on fonc tio nnem ent adm
inistratif et proc éd ural de s affaire s p énale s traité es par le tribunal. Les p rinc ip ales respo
nsabilité s d es g re ffiers du p arq uet co m p re nnent la g estion de s d ossie rs, c om m e te ls: - Ils so
nt c harg és de l’ enreg istrem ent, d e la num é ro tation liée aux affaire s pé nale s, c’ e st-à-dire, de
ve iller à ce q ue tous le s d oc um e nts pe rtinents soient co rre ctem ent arc hivé s e t ac ce ssib les. -
Le s gre ffiers d u parq ue t aide nt à p ré parer le s audie nces en rasse m b lant le s pièc es d u do ssie
r, en c onvo quant les partie s et les tém oins, e t e n s’ assurant que to us le s ac te s néc essaire s
sont ac co m plis. - Ils assistent le s m ag istrats d u p arq uet en réd ig eant de s ac te s, de s co
urriers, de s dé cisions et autre s d oc um e nts juridique s néc essaire s. Ainsi, les m ag istrats du p arq
uet o nt plusieurs resp onsabilité s, no tam m ent la ré ce ption e t l’ enreg istrem ent d es p laintes et
d es p ro cé dures pé nale s, la tenue de s re gistres et de s d ossiers jud ic iaires, la pré paratio n d es
acte s d es pro cé dures telles que les co nvoc atio ns, le s ré quisitio ns e t les notific atio ns, ainsi que
la ré dac tion de s proc ès-ve rb aux d ’ audienc e pour p re ndre de s notes, e nre gistre r le s d ébats,
gé re r le s pièc es à co nvic tion e t les d ocum e nts relatifs à l’ affaire . A- Le ministère public au TPI
1- Le procureur de la république Le proc ureur de la ré pub liq ue e st la p lus haute auto rité re prése
ntant le m inistè re p ub lic au nive au d u trib unal d e prem ière instanc e, il est un m agistrat d u p
arq uet c hargé de re pré senter l’ Etat d ans le do m aine p énal, e st resp onsab le de la sup ervision
e t d e la co ordinatio n de toute s le s ac tiv ité s du parque t no n une affaire pé nale , la d ire ction
de s inve stigations et l’ exercic e de l’ ac tio n p ublique d ev ant les trib unaux . Le proc ure ur d e la
rép ub liq ue p eut être assisté par d’ autres m agistrats, tels que le s substituts du proc ure ur, po ur l’
aide r d ans ses fonc tions, en tant que che f du p arq uet au nive au d e jurid iction c om m e au trib
unal de p re m iè re instance . Il exerce une autorité im p ortante dans le p roc essus pé nal et e st un
ac te ur esse ntie l d e l’ ad m inistratio n de la justic e, c es re sponsab ilités c om prenne nt la p ré
sentatio n de s affaire s de vant le s tribunaux e t dirig é le s p oursuite s pé nales. Il jo ue un rôle esse
ntie l dans l’ ap plication de la lo i, la rec herche de la vé rité et la protec tio n de s inté rê ts de la soc
ié té d ans le cad re de s p ro cé dures p énale s. Plus spé cifique m e nt, les fonctions d u p ro cureur d
e la ré pub liq ue p euv ent inclure : dirig er les e nquê te s et d éc id er s’ il co nvient d’ e ngag er de s
p oursuite s pé nale s e n fonc tio n d es élé m e nts rec ueillis ; prése nté s de s ac quisitio ns de vant
les tribunaux p our d es infrac tions crim ine lle s ; re prése nte r l’ Etat dans le s proc éd ure s jud
iciaire s e t défend re l’ inté rê t pub lic ; superv ise r et c oo rd onne r le s activités d u parque t d ans
sa juridiction ; fournir d es av is jurid iques aux autorité s et forc e de l’ ord re e n m atiè re pé nale ;
trav aille r en co llab oratio n av ec le s p arte naires de la justice pé nale pour garantir l’ ap plication
effic ace et é quitable d e la lo i. 2- Les substituts du procureur Ensuite, le s substituts so nt de s m
agistrats du m inistè re p ublic q ui exerce de s fonc tio ns im p ortante s d ans le c adre de l’ adm
inistratio n de la justice p énale, ils sont gé néralem ent p lac és sous l’ auto rité hiérarc hique et fonc
tio nne lle d u p rocure ur de la ré pub liq ue dans se s fo nctions. Ainsi, le s substituts du proc ure ur
so nt c harg és de re prése nter l’ E tat et de d éfe ndre l’ intérê t pub lic dans les affaire s pé nale s,
partic ipe aux aud ienc es, fo rm ule les ré quisitio ns e t re prése nte le m inistè re pub lic d ans le s
affaire s q ui le ur sont assig née s. Ils joue nt un rô le actif dans la rep rése ntation de s intérêts de l’ E
tat et de la soc iété lors d es p ro cè s p énaux , ils o nt plusieurs re spo nsabilité s, notam m ent la p
articip ation à l’ aud ienc e, la prése ntation de s charge s c ontre les prév enus, la co lle cte d es pre
uv es, l’ interrog ato ire d es tém oins et de s e xp erts, la réd action de s ré quisitio ns (d em ande de
co ndam natio n o u d ’ acq uittem ent) et la p rise d e p ositio n sur les pe ine s à inflige r. Ils trav
aillent en étroite co llab oratio n av ec le s enq uê teurs de p olice s e t les jug es d ’ instructions po ur
assurer la b onne c ond uite d es affaires pé nale s, les substituts du proc ure ur so nt d es acteurs clé
s d u systè m e judic iaire m alg ache , co ntribuant à la m ise en œ uvre de la justice et à l’ app lic atio
n d e la lo i. B re f, les fo nctions principale s d es sub stituts d u p rocure ur de vant le trib unal de
prem ière instanc e p euv ent inc lure : e ngag er d es p oursuite s p énales co ntre le s pe rso nnes
soupç onné es d’ avoir co m m is d es infrac tions crim inelles ; analyse r le s élé m e nts d e preuv es e
t e nquê te r sur le s affaire s pé nale s pour dé te rm iner s’ il y a lie u de p oursuivre ; p ré senter de s
ac cusatio ns c rim inelles de vant le trib unal de p re m iè re instanc e et fo urnir d es preuv es po ur
étayer le ur cas ; rep rése nte r l’ Etat dans le s proc éd ure s judiciaire s e t faire v aloir les intérê ts
publique s e n m atiè re p énale ; fo urnir de s av is jurid iq ues aux autorité s et force de l’ ord re e n
m atière p énale. B- L’ officier du ministère public L’ o fficie r d u m inistè re pub lic est une fo nction
clé dans le systèm e judiciaire à M ad agasc ar. Il rep ré sente l’ ac cusation d ans les affaire s p énales,
et c harg é d ’ eng age r de s p oursuite s contre les aute urs p ré sum é s d’ infrac tio ns p énale s e t
de prése nter le s d ossie rs et pre uv es d ev ant le trib unal. L’ o fficie r du m inistère pub lic m ène d
es enq uêtes pré lim inaires sur les infractions pé nale s afin de dé te rm iner s’ il y a suffisam m e nt
de p re uve s p our e ngage r de s po ursuites. A insi, il p eut ordo nner de s pe rq uisitions, interrog er
de s suspe cts et re cue illir d es é lé m ents d e p re uve . Ce tte d ernière fo rm ule de s re quê tes de
vant le tribunal, telles q ue d es d em ande s de m andats d ’ arrêt, d e p ro longation d e dé tention
prov isoire ou de saisie d es biens, e t il re prése nte égale m e nt les argum ents de l’ acc usatio n lors
de s aud ie nce s e t d es plaidoiries. L’ o fficie r du m inistère p ub lic supe rv ise aussi les enq uêtes m
enée s par la p olice e t d ’ autres org anism es chargé s de l’ ap plicatio n de la loi pour re spe cte r les
dro its de s susp ec ts. Dans ce rtains c as, l’ o fficie r du m inistère pub lic jo ue do nc un rôle e ssentie
l d ans la po ursuite de s infrac tio ns p énales à M ad agasc ar e t dans la dé fense d e l’ inté rê t p
ublic en m atière de justice , e t il a le po uvo ir d e re qué rir d es pe ine s e t de faire ap pe l de s dé
cisions de justic e. . II- Les attributions du ministère public au TPI Tout d ’ abo rd , le m inistè re pub lic
au sein du tribunal de p re m iè re instance a plusieurs attributio ns et re spo nsab ilités d ans le c
adre de s proc éd ure s pénale s. D’ ap rè s l’ article 1 58 aliné a pre m ie r du C PP M , les attrib utio ns
du proc ure ur de la Ré pub lique et se s sub stituts,« Le p ro cureur de la Rép ublique e st c harg é de
la re che rche et d e la p oursuite de toutes les infractions d ont la c onnaissance app artient aux
juridictions rép re ssiv es d e son resso rt. » Ensuite, au tribunal d e p re m iè re instanc e, c’ e st le p
ro cureur d e la R épub liq ue q ui sont à la charge d e la p oursuite d es infrac tio ns c ar il e st le prem
ier re prése ntant du m inistère pub lic au se in de c e tribunal. Il a p our m issio n d e re prése nte r l’
Etat et d ’ assure r la d éfe nse de l’ o rd re p ublic et d es inté rê ts d e la soc iété dans le c adre de s
proc éd ure s judic iaires. C ’ est lui qui estle parti p rincip al à un p roc ès, so it en qualité de de m and
eur, so it en q ualité d e dé fe ndeur. C e de rnie r e st le juge d’ o ppo rtunité de s po ursuites d es
infractions, se ul qui a le p ouvoir d ’ exerc er la m ise e n œ uv re d e l’ action p ublique c ’ est-à-d ire
que lui se ul va avoir la p ossibilité , le p ouvoir d’ e ffe ctuer de s ac tes de proc édure q ui so nt né ce
ssaire à ce t e xe rc ice . Il c onv ient d e noter que le s attributions du m inistère pub lic au tribunal de
p re m iè re instanc e pe uve nt v arie r e n fonction de la nature et de la grav ité d es infractions. Le s
proc ure urs de la R ép ub liq ue ont le pouvoir d e m ettre e n m ouv em ent l'action p ublique , de d
irige r le s e nquê te s, d e re qué rir d ev ant le s trib unaux e t de p articipe r aux dé cisions judic
iaires.Conc rètem ent, les attributions du m inistère p ublic au TPI c om prenne nt : A- L’ action
publique Au TPI, le pro cureur de la ré pub liq ue est chargé d’ exerc er l’ ac tio n p ublique , c’ e st-
àdire de re prése nte r l’ inté rê t d e la soc iété dans les proc éd ure s pénale s, il est re spo nsable d e
l’ eng ag em e nt de s poursuites lorsque d es infrac tio ns sont c om m ise s. L’ ac tio n pub liq ue d
ésigne le po uvo ir e t la re spo nsabilité de l’ Etat d’ e ngag er de s po ursuites judiciaires contre le s p
ersonne s soup ço nnée s d’ avoir c om m is une infrac tio n p énale, il s’ agit d ’ un princ ipe fo ndam
ental du systè m e jurid ique q ui v ise à proté ger l’ o rd re p ub lic e t à sanctionner le s co m p ortem
ents rép ré hensib le s. Il est exercé par le m inistè re pub lic rep rése nté p ar le s p ro cureurs, les sub
stituts d u p ro cureur ou les m agistrats du parque t e t qui a po ur rôle princip al à l’ ap plication de
la loi et à la po ursuite de s infrac tio ns p énales. Le s proc ure urs d e la R ép ublique o nt le p ouvoir
d 'initie r le s p oursuite s pé nale s e n m e ttant e n m o uve m e nt l'actio n p ublique . Ils d éc id ent
d'ouv rir une e nquê te prélim inaire ou de re nvo yer l'affaire d ev ant le trib unal. Cette ac tion p eut
être aussi e ngagé e suite à une p lainte d ép osé e p ar la v ictim e de l’ infrac tion, m ais e lle pe ut ég
ale m e nt être dé clenc hée d’ o ffice par le m inistère public, m ê m e e n l’ ab senc e d e p lainte. L ’
ob jec tif est de garantir q ue les infractions pé nale s ne restent pas im punies et q ue le s aute urs d e
ce s infrac tions so ie nt trad uits en justice . L’ e xe rc ice d e l’ action pub lique im p liq ue p lusie urs
étape s, telles que l’ e nquê te p ré lim inaire, l’ instruction, le juge m ent e t l’ é ve ntue lle e xé cution
de s sanctions Il est im po rtant de souligne r que l’ ac tio n pub liq ue e st distinc te d e l’ action c
ivile, qui vise à o btenir une rép aration po ur le s p réjud ic es sub is p ar la vic tim e d e l’ infrac tio n,
l’ actio n p ublique co nce rne l’ inté rêt g éné rale de la so ciété , tandis que l’ action civ ile v ise à com
p enser les do m m age s spé cifique s c ausés à la v ictim e . B- La poursuite des infractions Selon l’
article 1 62 du CPP M : « Il re prése nte l’ ac cusation lo rs d es audienc es de vant le tribunal d e pre
m ière instance , et prése nte le s charge s, inte rrog e les tém oins, fait v aloir le s p re uve s et plaide
e n fave ur de la co ndam natio n de s p ersonne s acc usée s d’ infractions, c’ e st-à-dire que le m
inistère pub lic e ngag e des ac tions pé nales contre les pe rso nnes acc usée s d ’ avoir co m m is des
infractions. Ce tte p oursuite d es infrac tio ns d ispose que « » ; c’ e st-à-dire q ue s’ il s’ agit d’ une
affaire crim ine lle , c ’ est le p ro cureur gé néral q ui v a p rése nte r le m inistère p ublic de vant une
juridiction co m p étant. C- L’ instruction Le proc ure ur d e la Rép ublique e st c hargé d e m ene r l’
instruction d es affaires pé nale s au TPI e n collabo ration av ec le s e nquê te urs d e po lic e, le s juge
s d ’ instructions, il m è ne de s e nquê te s p rélim inaire s p our rassem b le r les élé m e nts de p re
uve s e t é valuer la c ulpabilité présum ée de s p ersonne s im pliqué es d ans une affaire p énale e t p
eut ordo nner d es ac tes d ’ enq uête com m e d es inte rrog ato ire s, d es pe rq uisitions o u de s
expe rtises. Une instruction dans le co ntex te juridique , d ésig ne le pro ce ssus par leq uel un juge
exam ine le s é lé m ents d e pre uve s e t rassem ble le s info rm atio ns né ce ssaire s p our statue r
une affaire , l’ instruction e st g éné rale m e nt m e né e d ans le c ad re d ’ une proc éd ure pé nale p
our dé te rm iner la c ulp abilité o u l’ innoc enc e d’ une p erso nne acc usée d ’ une infractio n.
Pendant l’ instruction, le jug e pe ut e ffe ctuer diffé re nte s actions tel le s q ue l’ interro gatoire de s
tém oins, l’ aud itio n de s p arties im p liq ué es, la co lle cte d es doc um e nts, les e xp ertise s tec
hniq ues, le s pe rquisitions e t d’ autre s m e sures d ’ instructions jugé es néc essaires. L’ o bje ctif p
rinc ip al de l’ instruc tion est de rassem ble r le s é lém ents d e preuv es afin de p erm ettre aux jug
es de pre nd re une dé cision é clairée sur l’ affaire ; une fois q ue l’ instruc tio n est te rm inée , le jug
e p eut re ndre une dé cision o u transm ettre le do ssier à une juridic tion sup érieure p our un juge
m ent ultérieur. D- La protection des intérêts de la société Le pro cureur rep ré sente l’ E tat d ans les
proc éd ure s jud ic iaire s et d éfe nd l’ intérêt gé nérale de la so ciété d ans le respe ct du droit, c ’
est-à-dire q u’ il ve ille à ce q ue le s inté rê ts d e la socié té soient prése rv ée s lors d es p ro cé dures
jud ic iaire s. Il p eut de m and er des m esures de protec tio n p our le s v ictim e s, dem ande r d es
pe ine s app ro priée s po ur le s acc usé s et faire ap pe l de certaines dé cisions judiciaires s’ il le juge
néc essaire. La pro te ction de s intérê ts d e la so cié té fait réfé re nce à la notion selo n laque lle le s
actions et le s d éc isio ns p rise s p ar les institutio ns, le s autorités et le s indiv idus de vraient ê tre g
uid és par le so uci d e prése rve r et de pro m o uvo ir le b ienêtre co lle ctif, le bien co m m un et le s
intérêts d e l’ ense m b le d e la so ciété. C ela sig nifie q ue le s m e sures prises par les go uve rne m e
nts, le s organism e s rè gle m e ntaires, le s e ntre prise s et le s citoye ns d ev raie nt tenir c om pte d
es co nséq uenc es sur l’ e nse m ble de la so ciété , p lutô t que d e se c onc entrer unique m ent sur d
es inté rê ts partic ulie rs ou individ uels. L a prote ctio n de s inté rêts de la soc iété im plique une ap
proc he é quilib rée qui v ise à assure r le p ro grès so cial, éc ono m ique et e nvironne m e ntal, tout
en pré servant le s droits et le s valeurs fond am e ntale s de la co lle ctivité . B re f, le s d om aines d
ans lesq uels la p rotec tio n de s intérêts d e la soc ié té e st souv ent m ise e n av ant co m prenne nt
la lég islation, les po litiques p ub liq ues, la rè glem entation éc ono m ique , la protec tio n de l’ env
iro nnem ent, le s d ro its d e l’ ho m m e , la justice soc iale et l’ é quité . L ’ ob jec tif est d e trouv er
un é quilib re e ntre le s intérêts indiv id uels légitim e s e t les inté rê ts c olle ctifs, afin d e favo rise r
le bien-être c om m un e t la durabilité à lo ng term e de la soc ié té dans son e nsem ble. Remarque :
Il est im p ortant de noter que le proc ure ur e st resp onsab le de l’ e xé cution de s dé cisions d e
justic e re ndus p ar le tribunal de p re m iè re instanc e, il ve ille à c e q ue le s pe ine s p ro nonc ée s
soie nt appliqué es et q ue le s m esures de ré paratio n p ré vue soit m ise e n œ uv re m ais il ne jug
e pas e t ne p ro nonc e aucun jug em ent.L e proc ure ur p eut dirig er lui-m êm e une e nquê te p ré
lim inaire ou délé gue r ce tte m ission à un substitut du proc ure ur, il p eut d em ande r d es p
erquisitions, des aud itions e t toute autre m e sure néc essaire à la rec he rche de la v érité ; puis, il a
le droit de p re ndre de s réq uisitions éc rites ou o rale s d ev ant le trib unal de pre m ière instanc e,
form ule se s réq uisitions e n fonc tio n d e l'év aluation d es faits e t d e la g ravité de l'infraction, e n
v ue d 'une dé cision judic iaire éq uitable .Puis, il a é galem ent le po uvo ir d 'e xe rce r des re co urs
en ap pe l ou e n cassation lorsq ue la d éc ision re ndue par le tribunal de pre m ière instanc e ne
satisfait pas ses attentes. B- Le ministère public près de la cour d’ appel Le s proc ureurs gé néraux e t
avo cats gé néraux sont de s m agistrats du p arq uet p ré sent au se in de la co ur d’ ap pe l. Le s p ro
cureurs g éné raux e t avo cats gé néraux jo uent un rô le c lé dans la p oursuite des affaire s pé nale s,
l’ exam e n de s app els et la re pré sentatio n d e l’ Etat dans les proc éd ure s jud ic iaires, c’ e st-à-
dire qu’ ils font partie d u m inistère pub lic e t sont re sponsab les de la rep ré sentatio n d es intérê
ts de l’ Etat d ev ant les trib unaux. C ’ est ainsi qu’ ils o cc upe nt d es po ste s de hauts niv eaux et
sont resp onsab le s d e la supe rvision et d e la c oord ination de s ac tiv ités de s proc ure urs d e la
ré pub lique et de le urs substituts au TPI. Leur rôle princip al est d’ e xe rce r une autorité e t une
influenc e c onsidé rable dans le systè m e jud ic iaire m alg ache, en ve illant l’ application de la lo i, d
e m e ner de s enq uêtes p rélim inaire s, d e p oursuiv re le s aute urs présum és d ’ infrac tio ns et de
soutenir l’ ac quisitio n lors de s proc ès. 1- Le procureur général C’ est le m ag istrat qui dirig e le m
inistère pub lic d ans un ressort g éo graphique plus vaste q ue ce lui d’ un TPI, e t le rep ré sentant d
u m inistè re pub lic au sein de la c our d’ ap pe l, qui tie nne le plus haut re spo nsable du parq uet
dans le systè m e jud ic iaire , c’ e st-à-dire le che f du parq ue t g éné ral qui est l’ institution chargé e
d e repré senter l’ intérê t d e l’ État e t d e la socié té dans le do m aine de la justice p énale. Il p eut
do nner aussi de s instructions au pro cureur de la ré pub liq ue e t p eut dé cid er de faire app el à de
s d éc isio ns d e justice rend ue dans son re ssort, p ar le fait d e superv ise r l’ ense m b le d es proc
ure urs et substitut d u parque t de la c our d ’ app el. En fait, c’ e st le re spo nsable d e la co
ordinatio n d es ac tiv ités d u parque t, d e la ré partition de s affaire s entre les m agistrats, et ve ille
à l’ app lic atio n c ohé re nte de s lo is e t d es proc éd ure s pé nale s p our assure r que le s p ro
cureurs re spe ctent le s p rocé dures lég ale s et ag isse de m anière é quitab le dans le traitem ent de
s affaire s. C ep end ant, le p ro cureur gé néral e st tenu c om m e re spo nsab le de l’ e xe rcice d e l’
action pub liq ue en dé cid ant de l’ o pp ortunité d es po ursuites dans les affaires pé nales et supe rv
ise les enq uêtes m ené es par le s OPJ. Il pe ut ainsi d éc id er de p oursuivre ou d e classer une affaire
e n fo nction de s p re uve s e t de s é lém ents p ré senté s e n d onnant de s instructions au proc
ureur e n m atière d’ e nquê te , d’ audition d es té m oins, d ’ arre station car c’ e st lui q ui rep rése
nte l’ E tat dans les proc éd ure s judic iaires et ve ille à ce q ue les inté rê ts d e l’ Etat so ient p rotég
és et dé fend us. Il se p eut que ce proc ure ur gé néral e ntre tie nt d es re lations av ec d’ autre s
auto rités d u systèm e jud iciaire , te ls q ue le s juge s, le s avo cats e t les fo rc es de l’ o rd re sur d
es que stio ns jurid iq ues, p olitiq ues de justic e p énale et de s ré form es jud ic iaire s, dans la p
articipation à l’ é laboration de s p olitiq ues judic iaires et form ulation de s re co m m and ations p
our am éliore r l’ effic acité et l’ effic ie nce des p oursuite s p énales. Sac hant que le s p ouvo irs du p
ro cureur g énéral à M adag ascar sont d éfinis par la législatio n natio nale et pe uve nt é vo lue r e n
fonc tio n de s ré form es et de s chang em ents institutionne ls. 2- Les avocats généraux Ce so nt de s
m agistrats du m inistère pub lic , q ui sont chargé s d e re pré senter l’ E tat dans le s affaire s d ev ant
la c our d’ ap pe l, d e m êm e, fo nc tio nnaire s du m inistè re p ub lic qui repré sente l’ Etat d ans le s
proc éd ure s judic iaires. C es d erniers peuv ent do nner de s av is sur les diffé rentes affaires po rté
es de vant la c our d ’ app el, et pe ut é galem ent faire appe l d es d éc isions d e justice rend ues e n
m atiè re pé nale . Le s avoc ats gé né raux so nt resp onsable s de d iffére nte s tâche s, no tam m ent
l’ instruction d es affaire s pé nale s, la p oursuite de s infractio ns d ev ant le s tribunaux et la prése
ntation de s arg um e nts de l’ E tat lo rs d es audienc es et ils jo uent un rôle crucial dans le s proc
essus jud iciaire s, e n prése ntant le s preuv es c ontre les prév enus, e n form ulant des réq uisitio ns
e t en faisant valoir le s intérêts d e la soc iété. Ils inte rv ienne nt à diffé re nts nive aux d e jurid
ictions de puis le TPI jusqu’ à la c our d ’ app el et à la co ur suprê m e . CHAPITRE 2 : LES JUGES DES
VBG AU TPI Il ex iste d es chaînes d es juge s sur les VBG auprès du TPI, qui sont le s juge s d ’
instruction ainsi q ue le s jug es d u sièg e, tels q ue le s jug es d’ enfants e t les juge s de s m ajeurs,
do nt c haque p artie est assisté e par un greffie r. SECTION 1 : LE JUGE D’ INSTRUCTION Le juge
d'instruction est une figure im po rtante du systèm e jud iciaire , prése nte dans de nom breux p ays,
y c om pris à M adag asc ar. Sa fo nction p rinc ip ale e st d e m e ner de s enq uêtes p ré lim inaires d
ans des affaires p énales c om plexes e t d e rassem bler de s preuv es p our dé term ine r s'il ex iste
suffisam m e nt d 'élém ents p our re nvo yer l'affaire de vant une jurid iction co m p étente. Gé
nérale m ent, il e st nom m é par le TPI e t exerce se s fo nctions de m aniè re indép end ante . Il p eut
ê tre am ené à o rd onner de s p erquisitio ns, de s saisies, de s auditio ns d e tém oins ou de s e xp
ertise s. Il p eut é gale m e nt co nvo que r les partie s co nce rné es et les inte rro ge r po ur o btenir d
es inform atio ns utile s à l'e nq uête . Le rôle du juge d'instruc tio n diffè re d e ce lui d u jug e au TPI,
c ar il est sp éc ifiq uem ent chargé d e m e ner l'instruction p rélim inaire e t non d 'entend re les
plaido iries de s partie s et de re ndre un juge m e nt final. En effet, le jug e d'instruc tio n a p our rô le
de m e ner d es e nquê te s prélim inaire s dans de s affaire s pé nale s e t d e rassem ble r les p re uve
s p our dé te rm iner s'il ex iste suffisam m e nt d'élé m e nts po ur re nvo yer l'affaire de vant une
juridiction c om pé tente. Il agit de m aniè re ind épe ndante et v eille au resp ec t de s dro its fo ndam
entaux de s partie s to ut au lo ng d e la p ro cé dure. L e juge d’ instruc tio n po ssède dans la rec
herche de s preuv es d es po uvo irs co nsid érable s e t jouit d ’ une grande ind ép endanc e d ans la
co nduite de l’ instruc tio n. À la fin de l'instruc tio n, ce d ernier ré dige un do cum ent app elé " "
dans leq uel il indiq ue s'il y a suffisam m ent d e p reuv es p our renvoye r le do ssie r de vant une
jurid iction c om pé te nte p our un pro cè s. Ainsi, une fo is qu’ il a de s preuv es, il pe ut e stim er que
l’ affaire m é rite d ’ être jug é, e n rend ant une « » dev ant la jurid iction de juge m e nt. I- La saisine
du juge d’ instruction C’ e st un ac te de transm ission d’ une affaire p énale au juge d ’ instruction, au
m o m ent où le juge d’ instructio n est o fficie lle m e nt c hargé de m e ner une enq uê te sur une
affaire do nnée . A lo rs, c ’ est une m éthod e d ’ app ro che de m anière à provoq uer l’ actio n. L’
artic le 2 45 du C PPM d ispo se q ue : « » A- Les modes de saisine de juge d’ instruction On a dé jà dit
que c ’ est le m inistère p ublic q ui saisit le juge d ’ instruction, c ’ est-à-d ire que le p ro cureur de la
Ré pub liq ue m e t l’ ac tion p ubliq ue e n m ouv em ent. Se s po uvo irs se bo rne lorsqu’ il e st saisi
d’ une d énonc iation, d’ un dé lit ou d’ un crim e , à rec ueillir le juge d’ instruc tio n, d ’ ordo nner qu’
il e n soit inform é e t to ute s autre s m e sures né cessaires. ce juge d’ instruc tio n ne p ouvant se
saisir lui-m ê m e , ne pe ut ni co m m enc er ni term iner une instruction sans la réquisitio n écrite du
pro cureur de la Ré pub lique . Co nfirm é par son artic le 249 du CPP M : « » B- La plainte avec
constitution de la partie civile L’ artic le 123 du CPP M affirm e que : « » Ce tte plainte p eut se rv ir de
b ase p our la saisine du juge d’ instructio n lorsq u’ une pe rso nne ou une e ntité porte plainte p our
une infrac tio n pé nale. Ce tte form e de plainte est un m o yen entrepris par la v ic tim e e n v ue de
dé po ser d ire ctem e nt une p lainte au cab ine t du juge d’ instruc tio n, suiv ie du paiem ent d ’ une
so m m e app elée p our que la plainte soit re ce vab le , sinon la plainte se ra re jetée d’ o ffice . La
partie civ ile p eut se dé siste r d ans les 2 4 heures d e la re m ise d e plainte . I- Détendue de la
saisine Le jug e d ’ instruction ne pe ut instruire que po ur l’ infraction d ont il e st saisi. On dit qu’ il e
st saisi , m ais à l’ inve rse , le juge d’ instruc tio n p eut être saisi co ntre une p ersonne déno m m é e
o u no n selon l’ artic le 24 6 d u p rése nt c ode : Il p eut donc po ursuiv re toute p ersonne q ui lui
paraisse avo ir partic ipé à l’ infraction m ê m e si leur nom n’ est p as spé cifié dans la req uête. On d
it q ue le jug e d ’ instruction n’ e st pas saisi II- Le pouvoir du juge d’ instruction L’ instruc tion prép
aratoire est une phase ou une autorité app elée juridiction d ’ instruction et saisi po ur c herche r,
trouv er et m anife ste r la vé rité afin de d éc id er le re nvo i o u non d’ une p ersonne inc ulp ée dev
ant une jurid ic tio n d e jug em ent. En principe , ce tte proc éd ure e st m ise en œ uv re lorsq u’ il s’
ag it d’ un crim e flag rant puni par la lo i d’ une p eine d e m o rt ou de trav aux fo rc és à p erpé
tuité ; de s c rim es et dé lits do nt les auteurs so nt inco nnus ou enfuis à l’ é trange r e t d es infractio
ns dont les aute urs so nt m ine urs. Par rapp ort à sa m issio n, le jug e d ’ instruction va alors acc om
plir d e no m b re ux ac te s utiles à la m anifestatio n de la v érité , te ls sont; auditionner des pe rso
nnes poursuivie s, faire d es pe rq uisitions, ou enc ore, p ro cé de r à l’ e xpe rtise . C ’ est p ourquo i,
c e juge d’ instruc tio n disp ose de ux grands po uvo irs, co m m e le pouvoir d ’ inform ation et e po
uvo ir jurid ictionnel. A- Le pouvoir d’ information Le jug e d’ instruc tion est un m ag istrat chargé de
s e nquê te s jud iciaire s dans le s affaire s pé nale s. E tre un e nquête ur p ar la che rc he d e pre uve
s, dans le resp ec t d e la loyauté e t de l’ im partialité, lui p erm ettant d e trouv er les preuv es q ui
pe uve nt servir à charge et à d éc harg e de l’ inc ulp é, e n faisant de s inv estigatio ns en vue de la m
anife station de la v érité et p our exerce r une m e sure c oe rcitiv e. 1- Le pouvoir d’ enquête et d’
investigation Pour arrive r à la m anifestatio n d e la vé rité, un m agistrat instructeur a le p ouvoir d ’
inte rrog er to ute s les pe rso nnes dans la dép osition o u l’ explication lui p arait indispe nsable, suivi
o u no n d’ une c onstatation m atérielle ou d ’ une visite do m ic iliaire . a- Le pouvoir d’ interroger les
personnes concernées Pour avoir plus d’ inform ations, le juge d ’ instruction pe ut c onvoq uer e t
interrog er le s partie s en p ro cé dant l’ interrogato ire d e l’ inculpé et à l’ aud ition d es autre s pe
rso nnes c onc ernée s. Il a le po uvo ir d ’ entend re toutes le s pe rso nnes c onc ernée s po ur faire
une analyse de c haq ue v ersio n d e fait c ar ce tte v érité do it être le re nvo i de l’ inno ce nt e t la p
unition d u c oup able. ● L a p artie civile : C ’ est la p artie de m and eresse , q ui dé cle nche l’ action
p ublique m ais c ’ est le m inistè re pub lic qui e st c hargé de son e xe rc ice . Le juge d ’ instruction
est lib re de c onvoq uer e t d ’ entend re la p artie civ ile . ● L es tém oins : C ’ est la p ersonne q ui e
st invitée à faire une d ép ositio n ou c apab le d e donne r de s info rm atio ns d ans le cadre d’ une e
nquê te , e n p rê tant son se rm ent avant de faire sa dé po sition. ● L es té m o ins réc alc itrants : Il
pe ut arriv er q ue le s tém oins e n tant que réc alcitrants, m êm e co nvo qué s plusie urs fois, s’
abstienne nt de c om paraitre d ev ant la justic e. Pe uve nt aussi ê tre c onsid érés co m m e te ls c as,
toute pe rso nne q ui re fusent de dé nonc er, d e rép ond re aux q uestions d u juge d ’ instruction, o
u d e prê te r se ule m ent. Dans ce c as, ce s pe rso nnes fe ro nt l’ o bje t d ’ un m andat d’ am ene r e
t d ’ une co ndam nation c onfo rm ém e nt à l’ artic le 26 3 aliné a 3 et 2 64 du CPP M . b- Le pouvoir
d’ instruction (ajoutez une p hrase po ur pouvoir énum ére r c es d iffére nts type s de po uvo irs) ● L
es visite s d om ic iliaires : Elles co nsistent, po ur le jug e d’ instruc tio n, à se transporter au se in du
do m ic ile d’ une pe rsonne p our y e ffe ctuer de s p erquisitio ns e t d e saisie. ● L e transp ort sur le
lieu d u c rim e : C ’ est un p ro cé dé p ar leq uel le juge d ’ instruc tio n se re nd sur le lieu d e l’ info
rm atio n po ur y e ffec tuer de s c onstatations m até rielles. L e juge d ’ instruction p eut, s’ il croit né
ce ssaire , se transp orter sur le lieu d u crim e afin d e p roc éde r à la co nstatation m atérielle. c- Les
actes accomplis par l’ intermédiaire des autres personnes To ut au lo ng d e l’ instruc tion p
réparatoire, il y a d es ac te s qui né ce ssitent l’ inte rv ention de s ho m m e s d e l’ art o u une auto
rité d’ ag ir en son nom ; c ’ est le c as de l’ e xp ertise et d e la co m m issio n ro gatoire. La co m m
ission rog ato ire est l’ acte p ar le que l un m ag istrat d élèg ue se s po uvo irs à un autre m agistrat
ou à un offic ie r de po lic e jud iciaire , p our qu’ il exéc ute à sa place un acte d’ instruc tion. Dans ce
cas, le jug e d ’ instruction p eut dé lé gue r son po uvo ir à une autre auto rité, so it l’ auto rité p
olicière so it une autorité judic iaire, d ’ agir o u d’ acc om plir un ac te e n son nom , en c as d e diffic
ulté o u m anq ue de te m p s. d- Le pouvoir coercitif du juge d’ instruction Pour la néc essité de l’
instruc tio n, le m ag istrat instructe ur a, pas seulem ent le po uvoir de c onvoque r toute pe rso nne
p ouv ant do nner d es re nseigne m e nts ou de s d ép ositio ns, m ais aussi re courir à une m esure c
oe rc itive , privant l’ ind iv idu de sa libe rté . a- Les mandats (p hrase po ur po uvo ir énum ére r les
sous-titre s) ● m andat de c om parutio n Ce sont de s ordres é m is p ar le juge d ’ instruction p our
co ntraindre une perso nne à co m p araître d ev ant lui dans le cad re d ’ une e nquê te p énale, à l’
aide d ’ une co nvo cation de la p art du m agistrat instructeur. A lo rs, le m and at d e c om parutio n
p eut être d éfini co m m e é tant un ac te par leq uel le jug e d ’ instruction m et en d em eure une pe
rso nne de se pré senter dev ant lui à la date e t heure ind iq uée s p ar le m andat. ● m andat d’ am
ene r Le m andat d’ am ene r est une dé cision prise par le juge d ’ instructio n afin de co ntraindre
une pe rso nne à c om paraître d ev ant lui dans le c adre d’ une e nquê te pé nale , co ntrairem ent
au m andat d e c om parutio n q ui e st une co nvo cation à se prése nter volo ntairem ent, le m andat
d ’ am e ner im p liq ue une co ntrainte physique pour ram e ner la pe rsonne d ev ant le jug e. Pour la
m anife station de la vé rité, le jug e d ’ instruction est p arfo is ob ligé de co ntrainte une p ersonne d
e co op érer e n usant d’ un m andat d’ am ene r. Ce lui-ci p eut être dé fini c om m e étant un ac te
par le que l une autorité do nne l’ ordre à la force pub liq ue de c ond uire une pe rso nne de vant lui
afin d e l’ entend re. b- Le pouvoir d’ atteindre la liberté La co nve ntio n e uropé enne de d ro it de l’
ho m m e (CED H) stipule q ue : to ute p ersonne a droit à la libe rté et à la sureté . N ul ne p eut p riv
er de sa libe rté . M ais c ette co nve ntion a aussi é nonc é que lque s e xc ep tio ns à c ette règ le en
disant que la lib erté d ’ un indiv idu pe ut lui ê tre e nlev ée d ans c ertains c as e t se lon la voie lég
ale. Dans ce tte situation q ue le s juge s d’ instruc tion o nt le po uvo ir de faire donne r un inculpé le
m andat d e dép ôt, ou aussi ap pe lé m andat d’ inc arc ératio n. C ’ est un o rd re do nné à un che f d’
é tablissem ent de re ce vo ir e t d e d étenir prév entive m e nt une pe rso nne citée dans le m and at.
Le m and at de d épô t est so uve nt dé ce rné p ar le jug e d’ instruc tio n, c ontre la pe rso nne inc ulp
ée o u acc usée d’ un délit ou d’ un c rim e. C’ e st à la fin de l’ inte rrog atoire que le juge d’ instruc
tion déc ide , se lo n son intim e co nviction d e m ettre ou non l’ inculpé e n dé te ntio n si ce la e st
né ce ssaire à la sure té o u à l’ instruc tion. Le m andat d ’ arrê t est un o rd re , ém anant du jug e d’
instruc tio n o u autre jurid iction p énale, à la forc e p ublique de reche rche r e t d’ ap préhe nder un
inc ulp é ou un ac cusé et ainsi de c ond uire e n priso n pour qu’ il y so it dé tenu. c- La détention
préventive C’ e st une m esure d’ incarc ératio n d ’ un inculp é pe ndant l’ inform ation jud ic iaire ,
ou d’ un p ré ve nu d ans le c adre d e la c om parutio n im m éd iate. Le p lace m e nt en d étention
prév entive se presc rit p ar une o rd onnanc e spé cialem ent m o difiée q ui d oit éno nce r le s co
nsid ératio ns de droits e t d e faits co nstituant le fond em ent de c ette dé cision. Ce po uvoir, c
onnait d es lim ites, se p ré sente so us la form e de lim itation d e la duré e de ce tte dé te ntio n, qui
est do rénav ant p ré ve ntiv e, e t d’ une fac ulté d’ o ctroi de lib erté prov isoire d e la p art d e la p
ersonne m ise e n dé tentio n. L a loi N ° 20 07 -02 1 d u 3 0 juillet 20 07 m o difiant et co m plétant ce
rtaines d isp ositions d u CPP M re lative à la dé tention prév entive a ap po rté d ’ une inno vation à la
d uré e de la d étention prév entive . En effet, c ette duré e se trouv e d iffére nc ier selo n la q ualific
ation d e l’ infraction en m atiè re dé lic tue lle car le juge d’ instruc tio n ne pe ut d étenir un inculp é
pe ndant plus de 6 m o is d e so n éc rou. C ette d uré e p eut être p ro longé e d e trois m ois re nouv
elable s une fois (6+3 +3 =12 m ois). Dans le cas où le juge m ent n’ a pu s’ effec tue r d ans l’ inte
rvalle de c ette duré e, l’ inculpé sera libé ré. En m atière crim inelle, la d uré e de la d étention prév
entive e st de huit m o is. C e délai pe ut ê tre prolo ngé d e six m o is qui est e ncore re nouv elable
po ur une durée de quatre m o is (8+6 +4 =18 m ois). Il e st im portant de so ulig ner q ue si la ré
quisition du m inistère pub lic p orte la m ention de ne s’ y o pp ose p as, l’ inc ulpé se ra m is e n lib
erté prov iso ire . B- Le pouvoir juridictionnel Le juge d’ instruc tio n a le p ouvoir d e p re ndre une
déc isio n app elée po uvoir dé cisionne l ou jurid ic tio nnel. L es dé cisions d u jug e d’ instruc tion
sont rend ues sous form e d’ o rdonnanc e, q ui fo nt p arties de s actes adm inistratifs. (ajo ute z une
p hrase introduc tiv e) 1- Les ordonnances au début de l’ information a- Ordonnances d’ informer C’ e
st la d éc isio n de jug e d’ instruc tio n d’ instruire une affaire qui lui a é té re m is de la p art d u m
inistè re p ublic. C ette o rdonnanc e est prise par le jug e d’ instruc tio n, lorsqu’ il a é té saisi p ar le
m inistère pub lic e t lo rs de l’ arriv ée d’ une p lainte av ec co nstitutio n d e partie civ ile . b-
Ordonnances de refus d’ informer En princ ipe , m ê m e si le jug e d’ instruction est e n p erm ane
nce c om m unic ation ave c le m inistère p ublic, il n’ e st p as po urtant lié par les ré quisitio ns de ce
tte auto rité. D’ aille urs, m ê m e si le m inistère p ublic saisi l’ autorité d’ instructio n, le juge
instructeur pe ut re fuse r d’ instruire l’ affaire en é m anant une o rd onnanc e d e re fus d ’ inform
er. Le jug e d ’ instruction re nd une ord onnance d e refus dans l’ une de c es trois co nditio ns : - Si l’
infrac tio n n’ e st p as c onstitué e ; - Si l’ action est presc rite ; - Si l’ action pub liq ue n’ est pas rec ev
ab le sur la form e. 2- Les ordonnances au cours de l’ information L’ o rd onnanc e de soit c om m
uniq uer tout au lo ng de la p ro cé dure d’ instruc tio n, c ’ est l’ ac te par le que l le jug e instructe ur
do it toujo urs c om m unique r le d éroule m e nt de la p ro cé dure au m inistère pub lic . 3 - Les
ordonnances de clôture de l’ information (phrase transitive) a- Ordonnance de non-lieu Le juge
instruc te ur a la p ossibilité de ne p as d onne r suite à un do ssie r m êm e si le m inistère p ublic a p
ris ses ré quisitions. L’ o rd onnance de non-lieu p eut s’ inte rve nir dans les cas suivants : - Le fait ne
co nstitue ni un c rim e ni un d élit ; - Il n’ e xiste pas d e dé charge suffisante o u auc une c harg e co
ntre l’ inculpé ; - Si l’ acc usé ou l’ inculpé e st un incap able. b- Ordonnance de renvoi devant la
juridiction compétente Le jug e d’ instruc tio n d éc id e par voie d’ o rdonnanc e lorsqu’ il e stim e le
fait po ursuiv i c onstitue un d élit (re nvo i dev ant le trib unal correc tio nnel) o u un crim e (renvoi
de vant la c our c rim inel ordinaire ou spé cial). c- Ordonnance de transmission du dossier de la
procédure à la chambre d’ accusation Ce la néc essite d’ inco m p étent d ’ inform ation. L a cham bre
d’ ac cusation c’ e st le de uxièm e d eg ré de juridic tio n d ’ instruction près d e la c our d’ app el.
SECTION 2 : LES JUGES DU SIEGE I- Définitions Le te rm e "juge d u sièg e" dé sig ne un m agistrat qui
exerc e ses fonctions d ans une jurid iction judiciaire , par op po sition aux m ag istrats du p arq uet q
ui rep ré sentent l'ac cusation. L e jug e d u siè ge est do nc une autorité jud ic iaire ind ép endante c
hargée d'app liq uer la loi et de re ndre de s dé cisions dans le cad re d'un proc ès. Le juge du siège ég
ale m e nt c onnu sous le no m d e jug e professionne l o u juge d u fond , est un m agistrat o cc upant
un po ste p erm ane nt au sein d u systèm e judiciaire ; il e st le professionne l du droit q ui e st nom
m é ou élu p our une d uré e dé te rm inée ou indéte rm inée d ’ exerc er ses fo nctio ns à te m p s
plein. C e de rnie r e st re spo nsab le de garantir un p roc ès éq uitab le et im partial. Il p eut ê tre
rattaché à une c our supé rieure , une co ur d ’ app el, un tribunal ou un autre type d e juridiction. II-
Rôles Le juge du sièg e a p our m issio n de ré soud re les c onflits c ivils te ls que le s diffé re nds affé
rents à la prop rié té , au d om m age e t intérêt ainsi que le s affaire s p énale s co m m e les
infractions crim inelles, le s d élits e t les co ntrave ntio ns. C’ e st ainsi qu’ il jo ue un rôle im p ortant
d ans la p oursuite d e l’ infraction, p ré sid e l'aud ienc e e n éc outant le s arg um e nts d es p arties,
e xam ine les p reuv es pré sentée s par le s partie s et app liq ue la lo i e n fo nction d es faits et est le
garant d e l'é quité e t d e la justic e dans le proc essus judic iaire. C’ e st lui qui g arantit toutes le s p
arties im p liq ué es dans un litige ont la po ssib ilité d’ e xp rim er le urs argum ents et d e prése nter
le urs preuv es de m aniè re éq uitab le . D e p lus, c e jug e contrôle la lé galité d es d éc isio ns dans
le re spe ct de droits des c ito yens, p ar le fait d ’ interp ré te r e t ap plique r le s lo is, le s rè gle m e
ntations en v ig ueur dans le systèm e juridique m algac he. En e ffet, le jug e d u sièg e ap plique le
dro it p ertine nt e t étudie les q uestions jurid ique s soule vé es d ans les affaire s q ui lui so nt soum
ises, et analyse le s faits e t le s preuv es po ur rend re des d éc isions justes b asées sur l’ analyse de
la lég islation app lic able c onfo rm e à la lo i et la jurisprude nc e pertinente. Il re nd d es d éc isio ns
et juge m ents d ans les affaire s qui lui so nt prése ntée s, tranche les litig es et d éterm ine la re spo
nsabilité ou l’ innoc enc e des acc usés d ans les affaire s pé nale s, d ans de s pe ine s, lo rsq ue le s ac
cusé s sont re co nnus co upable s, le jug e d u sièg e est resp onsab le de déte rm iner le s pe ine s ap
prop rié es e n fonction de la g rav ité de l’ infractio n, de s circo nstanc es de l’ affaire e t d es disp
ositio ns lé gales app lic ables. CHAPITRE 3 : PROCEDURES PAR RAPPORT AUX VBG La p ro cé dure pé
nale c ’ est l’ ense m ble de s règ le s relativ es au d éroulem ent du proc ès p énal ou d e la po ursuite
p énale à la c onstatation d es infractions qui o nt é té co m m ises à la q uestion de la preuv e d es
infrac tio ns ainsi que la que stio n d u juge m e nt. C’ e st la po ursuite pé nale qu’ o n é tudie d ans la
proc éd ure pé nale , y co m p ris l’ instruction et la d étention prov isoire o u c om m ission ro gatoire.
Le p ro cè s p énal co m m enc e g énéralem ent à partir d e la com m issio n d ’ une infrac tio n, c’ e
st-à-dire à partir du m o m e nt o ù une infraction a été co m m ise. Il y a alo rs un lie n e ntre le m om
ent où l’ infrac tio n e st c om m ise e t le m om e nt où l’ aute ur d es faits v a être co ndam né. C’ est
le proc ure ur d e la R ép ublique q ui e st le rep ré sentant d e l’ Etat aup rè s du TPI, et aussi le p re m
ie r re spo nsable d e la p oursuite de l’ infrac tio n, ap pe lé é galem ent le p arq uet o u le m inistère
public. C’ e st lui qui d éc id e s’ il y a lieu de po ursuite d’ un te l o u te l indiv idu. SECTION 1 :
POURSUITE PAR LE MINISTERE PUBLIC Le m inistè re p ublic pe ut co m m enc er la po ursuite ap rè s
la vé rific atio n du d ossier ou la co nsultatio n d es faits à l’ aid e d e son O fficie r selon l’ artic le 1 70
alinéa 1 er du CPP M « ». A lors, le suspe ct v a être prése nté au p ro cureur d e la Ré pub liq ue d u
TPI lorsque le m inistère public estim e , après la dé nonc iation d e c ette infrac tio n faite par la p
olice judic iaire o u par la v ictim e , qu’ il y a lieu de p oursuivre l’ aute ur d e l’ infrac tio n. Cep end
ant, tous le s ac tes de po ursuite d u m inistè re pub lic te ndant à une inculpation, à la saisine d u jug
e d ’ instruction ou du trib unal ainsi qu’ à l’ e xé cution de le ur d éc ision, sont faits à la requê te du
pro cureur de la Ré publique ou en son no m . Lo rsq ue le s ac te s tend ent à la saisine d es cours c
rim inelles ou à l’ exéc ution de leur dé cision, ils so nt faits à la requê te du pro cureur géné ral ou e n
so n nom , selon l’ article 17 2 du CPP M . Durant la p oursuite , la pe rsonne po ursuiv ie est ap pe lée
m is e n c ause au suspec t, s’ avè re la p re m iè re étape d u proc ès pé nal, ap rès l’ enquê te prélim
inaire. Ce tte p oursuite co nsiste au d éc le nche m e nt d e l’ action p ub liq ue p ar le p ro cureur de
la Ré pub liq ue du TPI, ou m ê m e p ar la v ictim e d e l’ infraction qui pe ut se co nstituer partie civ
ile , suivie d e l’ action p ublique , qui est e xe rc ée seulem e nt p ar le m inistè re pub lic au nom de la
so ciété et à l’ e nco ntre de l’ auteur d e l’ infrac tio n. Ce d ernier dé clenc he la po ursuite par d es
vo ie s d e droits, à savo ir la co m p arution vo lo ntaire, la citatio n d ire cte, l’ inform atio n so m m
aire et l’ instruc tio n p rép aratoire. Il faut pré ciser q ue le p ro cureur d e la Ré publique a aussi la
possib ilité d ’ aband onner la po ursuite soit par le c lasse m ent sans suite, so it après la m é diation
pé nale . Si le pro cureur de la R ép ubliq ue dé cide de p oursuiv re l’ indiv id u d’ e ngag er la po
ursuite, d ans ce c as-là, il p eut dé cide r entre la c om parutio n vo lo ntaire d es partie s po ursuiv ie
p our une c om parution rap id e du suspe ct d ev ant la jurid ic tio n d e juge m e nt, la c itation direc
te , l’ info rm ation som m aire e t l’ instruction pré parato ire . Co rrob oré p ar l’ artic le 1 75 du CPP
M Il est im p ortant de m e ntio nner que le m inistè re pub lic ne pe ut p as ac co rder la lib erté prov
isoire au p ré ve nu, e n ce qui c onc erne la p oursuite de s VBG au TPI, m ais doit m e ttre l’ inculpé
en dé te ntio n p roviso ire . I- La comparution volontaire des parties poursuivies C’ est une p roc
édure dans laque lle une pe rsonne so upç onné e d ’ avoir co m m is une infrac tio n pé nale , se
prése nte volontaire m ent d ev ant le trib unal ou le s autorité s co m p étente s chargé es de la p ro
cé dure pé nale , sans que la po lic e ne l’ arrête ou ne l’ appré hende . Selon l’ article 17 6 du CPP M :
« » , c’ e st-à-dire après la notification de l’ av ertisse m e nt. S’ il résulte de l’ info rm atio n som m
aire, d es c harg es sont suffisante s co ntre l’ inculpé d’ avoir co m m is un dé lit ou contrave ntio n, c
et inculpé est c ité à co m p araître à la pre m iè re aud ie nce utile , avant l’ e xp iratio n d u d élai d e
3 m o is. Dans ce c as, le proc ure ur de la Ré pub liq ue pe ut saisir une proc éd ure de citation d ire
cte, la c itation clôture l’ inform atio n so m m aire o u d ’ autre proc éd ure et saisit la jurid iction de
juge m ent. C’ e st p eut être un ac te de co op ératio n av ec le s auto rités e n charge d e l’ enq uête
e t d u proc ès, p erm ettant ainsi d ’ acc élérer la proc éd ure et de partic ip er active m e nt à sa dé
fense . La c om parutio n volo ntaire pe ut ê tre e ffe ctuée par un susp ec t p ré sum é , un té m oin
ou m ê m e une v ictim e . C’ e st une dé cision q ui so um e t une pe rsonne à une jurid iction po ur ré
po ndre à de s ac cusations p ortée s co ntre lui, o u tém oigné es co ntraire m e nt à une arrestatio n
ou une co nvo cation o fficielle. Une pe rso nne p eut ê tre co nvoq uée à co m p araitre d ev ant le TPI
lorsqu’ e lle e st soup ço nnée d’ avoir c om m is une infrac tio n e t q u’ une proc éd ure pé nale est e
ngag ée à so n e nco ntre . II- La citation directe La citatio n d ire cte e st la saisine d ire cte de s jurid
ictions pé nale s d e jug em ent par laquelle l’ auteur suppo sé d e l’ infrac tio n e st c ité à com p
araitre à l’ aud ie nce du juge m ent. Ce tte p ro cé dure n’ e st p assib le que pour les dé lits et la c
ontrave ntio n. D’ après l’ artic le 17 7 d u CPP M : « La citatio n direc te pe ut ê tre utilisé e p our la
poursuite de s c ontrave ntio ns ainsi q ue p our c elle de s dé lits qui paraisse nt suffisam m e nt é tab
lie par l’ e nquê te prélim inaire et dont les aute urs, id entifiés et ayant une résid ence co nnue, ne
justifient pas une m ise en dé tentio n prév entive . » Ainsi, la c itation direc te e st aussi une pro céd
ure pe rm e ttant, soit au m inistère p ub lic ou m ê m e so it à la v ictim e de l’ infrac tio n, d e saisir
dire cte m e nt la jurid ic tio n de jug em ent en inform ant le p ré ve nu par exploit d’ huissier de la
date e t d u lie u de l’ audie nce , ainsi q ue d es faits à lui re proc hés, ou m êm e c’ e st le m ag istrat
du p arq uet assisté par le greffie r qui donne à une pe rso nne soup ço nné e une date pré cise du
juge m ent. Par rap po rt à c et e xp lo it, ce la d oit ég alem ent p ré cise r les te xtes app lic ables, e t
il est re m is à l’ intéressé contre signature de l’ o riginal. II- L’ information sommaire « Agissant so it
d’ office , so it sur ré quisitio n d u m agistrat d u m inistère p ub lic d ont il dé pe nd, il peut c om m
enc er une proc éd ure d ’ info rm ation so m m aire d ans les c as prév us à l’ artic le 17 8 du pré sent
c od e, d ’ après l’ article 1 65 alinéa p re m ie r. » L’ info rm atio n som m aire o u dé lit flagrant, lo
rsque le fait e st p uni d’ une p eine d ’ em prisonne m e nt ou alors lorsq u’ il ex iste c ontre une p
ersonne d es ind ice s g rav es et co ordo nnant de nature à m otiv er son inculpation po ur une
infraction co rre ctionnelle o u bien, lorsque c ette p ersonne rec onnait dev ant le p rocure ur de la
Ré publique d ’ avoir co m m is le s faits co nstitutifs d u d élit c onsidé ré . A- procédure de l’
information sommaire C’ e st une pro cé dure p énale, app elée aussi « proc éd ure sim p lifié e » e st
utilisé e p our enq uêter une infrac tio n d e m aniè re rap ide e t sim plifiée . C ette proc éd ure est gé
néralem ent ap pliqué e pour de s c rim es et d élits flagrants ne né ce ssitant p as d ’ une instruction
co m p lète. L a p ro cé dure d’ info rm atio n so m m aire est é galem e nt app elée « proc éd ure de
flag rant dé lit », pe rm e t aux auto rités c om pé te nte s, telles q ue la police ou la ge ndarm e rie , d
’ agir rapide m e nt po ur re cue illir les preuv es e t les té m o ignage s néc essaires à la po ursuite p
énale. L’ info rm atio n som m aire n’ e st pas ap plicab le à to us le s délinquants, c ar l’ ordo nnance
n° 62 -03 8 du 1 9 se ptem b re 19 62 sur la pro te ction d e l’ e nfance e xc lut les m ine urs de 18 ans.
La proc éd ure e st diffé rente suiv ant qu’ il s’ ag it d’ un dé lit o u d ’ un crim e, m ais le CPP M c
ontient des d isp ositio ns co m m unes aux c rim es et aux d élits. E n ré alité, c e sont le proc ure ur d
e la Rép ublique o u ses substituts qui font ce tte p ro cé dure. Plus préc isém ent, selon l’ article 22 3
de c e co de, la p roc édure d’ info rm ation som m aire pe ut ê tre dilige nté e p ar le s m agistrats du
m inistè re p ublic, te ls le p ro cureur de la Ré pub liq ue, ses sub stituts et le s offic iers du m inistère
p ublic n en tant que re pré sentants de l’ E tat. Lo rsq ue le p ro cureur de le Rép ublique déc ide d e
rec ourir la proc éd ure de flag rant dé lit et interro ge la pe rso nne d éfé rée sur son ide ntité et sur
le s faits qui lui sont rep ro ché s, ce dernier en pré sente son avocat à l’ o cc asio n d’ un proc ès-ve rb
al d ’ interrog ato ire de flagrant dé lit, qui e st l’ ac te d es saisines du m agistrat d u p arq uet. A près
avoir re cue illi ces d éclaratio ns, ce la pe rm e t év entuellem e nt à so n c onse il de lui p ose r de s
que stio ns, p uis le proc ure ur de la R ép ublique pe ut dé cide r, d e place r le m e t en cause , ou acc
user sous m and at d e dé pô t, ou il pe ut é galem e nt le laisse r e n lib erté prov iso ire . Dans c e c
as, sa d urée do it se term ine r e n m êm e te m p s que la durée de b illet d ’ éc ro u, le cas éc héant,
q ui est de 3 m o is. B re f, au m o m ent de l’ inte rro gatoire d u m inistère public ou m agistrat d u p
arq uet, il pe ut avoir l’ ide ntific atio n d es p ré ve nus, les faits q ui lui sont repro chés, le s proc ès-
ve rb aux d ’ inte rrog ato ire ainsi q ue le place m e nt sous m andat de dé pôt o u le laisse r e n libe
rté p rov iso ire . B- Les pouvoirs du procureur de la république Le s m ag istrats d u m inistè re p
ublic, re prése nté p ar le p ro cureur de la Ré pub liq ue au TPI, disp ose nt d ’ une part d’ un p ouvo ir
d’ enq uête et d ’ autre part il p eut rend re de s dé cisions qui va c lô ture r la p rocé dure d e l’
inform ation som m aire . 1- Le pouvoir d’ enq uête Selon l’ article 23 0 du CPP M , p euv ent, soit p ar
lui-m ê m e o u se s substituts, so it e n dé lé guant à c et effet des O PJ : ● E nte ndre toutes p
ersonne s e n té m o ignage ; ● Inte rrog er d e no uve au l’ inc ulp é e t le co nfronter av ec le s tém
oins (interrog ato ire e t c onfrontatio n) ; ● C om m e ttre un ou plusieurs ho m m e s d e l’ art à c et e
ffe t de proc éd er à un e xam en (e xp ertise ) ; ● Proc éd er à une pe rq uisition so it dans le s lieux p
ublics ou ve rs le p ublic, soit au do m ic ile de l’ inculpé (pe rq uisition) ; ● R ec herche r tous indice s
ou re nseig nem ents (co nstatatio n m atérielle) ; ● Proc éd er à la saisie de pièc es à c onv ictio n o u
des ob je ts et valeur proc uré s p ar le d élit (saisie). 2- Le pouvoir déc isio nnel (phrase) a- La d
étention prév entive lo rs d e l’ inform ation som m aire Le m inistère public peut p riv er la pe rsonne
inc ulp ée d e sa libe rté en la d étenant prév entive m e nt. Ce pe ndant, la d uré e d e la v alid ité de
ce m and at ne p eut e xc éde r plus long te m p s c ’ est-à-d ire d’ ap rè s l’ article 10 3 aliné a 2 d u
CPP M « La durée de validité d’ un m andat de dé pô t dé ce rné p ar un m agistrat d u m inistè re p
ublic ne p eut dé passe r 3 m ois à com p te r d e la d ate d’ é crou. » Si c e d élai d e 3 m ois est dé
passé, et si l’ info rm ation n’ e st to ujours p as te rm inée e t q ue le trib unal ne pe ut pas statuer au
fond avant c e d élai, le tribunal do it statuer d ’ offic e sur la situation d u dé tenu prév entif soit le
libé re r, soit c onfirm e r p ar un jug em ent, soit le m aintenir e n d étention. b- La d éc isio n d e m
ain lev ée C’ e st le p rocure ur de la R ép ub liq ue dé liv re ur du m and at de d ép ôt, q ui p eut e n
do nner la m ain le vé e, à tout m om e nt de la p ro cé dure de l’ info rm atio n som m aire. c- Classe
m e nt sans suite Une d éc isio n d e classe m e nt sans suite p eut être dé ce rné lo rsq ue qu’ il n’ y a
pas de charge suffisante, o u s’ il e st inte rv enu de s no uve aux m o tifs de fait, co m m e par exem
ple , d ém enc e d e l’ inc ulp é, de s m otifs de d ro it com m e l’ am nistie , p re scription de l’ ac tio n
p ublique e t l’ inco m p étenc e. III- L’ instruction préparatoire L’ instruc tio n prép aratoire e st une
proc éd ure sec rè te, aussi b ie n une p hase incontrôlable po ur la saisine de la jurid ictio n rép re ssiv
e. Elle a p our ob jet d e p ré parer les juge m e nts en rasse m b lant le s p re uve s d estiné es à asse
oir la culp abilité de l’ inculpé . Le d ro it de l’ inculpé ainsi que les partie s c iviles do it être d éfendu,
p ar l’ assistance d’ un g re ffie r e n pré senc e d u juge d ’ instruction, o u d’ un co nse ille r pour l’
inculpé en assurant sa dé fense . A- L’ ouverture d’ une instruction L’ instruc tio n c’ e st la phase d u
proc ès au c ours de laq ue lle le jug e d ’ instruction saisi par le parquet ou par une plainte av ec c
onstitution de p artie civ ile ac co m p lit le s actes utile s à la m anife station de la v érité . Ce tte
instruc tio n p énale e st différente d e l’ instruction civile qu’ o n ne re tro uve dans le juge de la m ise
en é tat, car c es juge s vont re cue illir le s diffé re nts d oc um e nts, le s d iffére nte s preuv es po ur
p erm ettre à c e que le do ssie r soit co nsulté et que l’ affaire soit jug ée dé finitive m e nt, m ais le
jug e d e la m ise en état ne po se pas de s actes utile s à la m anife station de la v érité . Co ntraire m
e nt au jug e d’ instruc tio n e n m atière pé nale , le m agistrat ré co lte, e n effe t, les preuv es d e l’
infrac tio n, faire de s e nquê te s et dé cide si o n re nvo ie le suspe ct de vant la jurid ictio n d e jug
em ent. Dans c e cas-là, la p erso nne n’ e st p lus app elée suspe ct ou m e t e n cause m ais ap pe lé e
inculpé e. Pour les affaires g rave s et co m plexes, le pro cureur est o bligé de saisir le jug e d ’
instruction, qui est c harg é de c ond uire et m e ner une instruc tio n. O n d it que ce m ag istrat
instruit à c harge ; v eut dire q u’ il va tro uve r de s pre uve s q ui vo nt être dans le se ns d’ une c
ulpab ilité de la pe rso nne q ui e st po ursuivie , e t à d éc harg e, ve ut d ire , les élé m e nts dé m o
ntre nt que la p ersonne p oursuivie n’ e st pas c oupab le. De m êm e , l’ artic le 18 4 dispo se : le juge
d ’ instruction ordo nne co m m unication de la plainte au p ro cureur d e la R ép ublique po ur q ue ce
m ag istrat prenne se s ré quisitio ns. Le ré quisito ire p eut être pris c ontre pe rsonne d énom m ée o
u non dé nom m é e. En c as de plainte insuffisam m e nt m o tiv ée ou insuffisam m e nt justifié e p ar
le s pièc es p ro duite s, le proc ureur d e la R ép ubliq ue req uie rt qu’ il so it pro visoirem ent inform
é co ntre to ute pe rso nne q ue l’ instruction fe ra c onnaitre . Dans c e cas, le s pe rso nnes visé es
par la plainte peuv ent être entend ues co m m e tém oins dans le s form es et co nditio ns prév ues
aux artic le s 26 2 et suiv ants d u p résent co de . Do nc, l’ instruction est une enq uête app rofo ndie,
q ui p eut d ure r p lusie urs m ois, et ce tte e nquê te à la fin v a avo ir un g ros do ssie r av ec to us le
s é lém ents, tous les rap po rts d’ e xp ertise , to us le s pro cè s-ve rbaux de p erquisitio n... Ce g ros
dossie r a issue l’ instruction, et le jug e d ’ instruction p eut alors dé cid er de renvoyer s’ il y a c ette
charge c ontre la pe rsonne, o u d e dé cide r d e re nvo yer la pe rso nne qui e st m ise à l’ exam e n d
ev ant la c our d ’ assise , no tam m ent qu’ il s’ ag it d ’ une m atiè re c rim ine lle po ur q ue la c our
statue sous la culpab ilité de ce t individ u so it ou non c oupab le. En fo nction d e l’ infractio n qui a é
té c om m ise , c e n’ e st do nc p as la m ê m e jurid iction d u jug em e nt qui e st co m p étente po ur
co nnaitre l’ affaire po ur les crim e s, m ais c ’ est la co ur d ’ assise , o u alors la c our c rim ine lle
dans c ertains c as. C’ e st le tribunal co rrec tio nnel, qui est co m p étent s’ il s’ agit d’ un dé lit, c’ e st
le trib unal de sim p le po lic e po ur les c ontrav entions. L’ instruc tio n saisie e st en p rinc ip e te nue
d’ inform er sauf si le fait v isé ne supp orte aucune qualification p énale , o u so nt affec tés p ar une
cause d’ e xtinction de l’ action pub liq ue. Il est utile d e p ré cise r si c’ e st la v ictim e qui saisit le
juge d’ instruc tio n, p ar une plainte av ec c onstitutio n d e partie civ ile , e ngag e sa resp onsabilité .
Si une d éc isio n de non-lieu a été rend ue aprè s une info rm ation ouv erte sur c onstitutio n de p
artie c iv ile , l’ inculpé et to ute pe rsonne v isée d ans la p lainte , et sans préjudice d’ une poursuite
po ur d éno nciatio n calom nieuse , p euve nt, s’ ils n’ use nt de la voie civile, de m and er de s d om
m age s e t intérêts aux plaignants. L’ action e n d om m age e t intérêt do it être intro duite dans les 3
m ois d u jour où l’ ordo nnanc e de no n-lieu est d ev enue d éfinitiv e. Elle est portée p ar vo ie de c
itation direc te dev ant le trib unal o ù l’ affaire a été instruite. B- procédures de l’ instruction
préparatoire L’ instruc tio n pré parato ire est la p roc édure par laque lle , le p ro cureur d e la R ép
ublique , par la dé liv rance d’ un « ré quisito ire introd uc tif », de m and e au juge d’ instruc tio n de
m e ner une enq uête sur de s faits qu’ il c onsidè re co m m e une v iolatio n d e la lo i p énale. Si une
instruction est ob lig ato ire , le m inistère p ub lic va m ettre l’ ac tio n p ublique e n m o uve m e nt
au m oyen d ’ un réq uisitoire introd uctif d’ instanc e, e nvo yé au d oye n du juge , qui a p our e ffe t
de saisir le jug e d ’ instruction du p ré ve nu, dans le cas de crim e ou dé lit flagrant. Il se pe ut aussi
que l’ ac tion so it intro duite par le dé pô t d ’ une plainte ave c la c onstitution de partie c ivile, e n m
atiè re de d élit o u e n m atière d e crim e . Le ré quisito ire introd uctif pe ut être dé liv ré, soit co
ntre une ou d es p erso nne s dé nom m é es (réquisitoire no m inatif), so it co ntre un inco nnu que le
juge d ’ instruction de vra l’ id entifie r. En m atière c rim ine lle , il faut savoir q ue la p ro cé dure d’
instruc tio n p réparatoire est ob lig ato ire . M ais e n rev anc he en m atière co rrec tio nnelle ou d
élictuelle, la voie de l’ inform ation so m m aire e st utilisé e lo rsque le s faits sont c om plexes e t néc
essitent de s inve stigations p oussé es. C’ est le cas, par exem ple , lorsque l’ aute ur est inconnu ou
en fuite. Co nform é m ent à l’ article 1 79 d u C PPM : L a proc éd ure d l’ instruc tio n p ré paratoire
do it ê tre utilisée po ur la p oursuite , quand il s’ ag it d es crim e s flagrants punis par la loi de la pe
ine de m o rt, ou d es trav aux fo rc és à pe rp étuité o u de la dé po rtatio n, de s crim e s non flag
rants, d es c rim es et dé lits do nt le s auteurs sont inco nnus ou so nt e n fuite à l’ étranger e t de s
infrac tio ns prév ues p ar le s artic le s 41 9 à 4 21 du c od e p énal o u par de s lois partic ulière s re
ndant né ce ssaire s l’ intentio n du juge d’ instruc tion. La pro céd ure d’ instructio n prép arato ire
peut toujo urs être utilisée , soit initiale m ent, so it e n co urs d’ inform ation som m aire, po ur tous
le s crim es e t d élits, lorsque le m inistè re public l’ estim e néc essaire . SECTION 2- PHASE DE
JUGEMENT Dans c ette phase de juge m e nt, la pe rso nne est ap pelé e p ré ve nue. Il s’ ag it d e la
de rniè re p hase d e la proc éd ure d u p ro cè s pé nal qui suit no rm alem ent la phase de l’
instruction. A cours d e ce tte étape , le s juridic tio ns de jug em ent se p ro nonc ent sur la culpab
ilité d es pe rso nnes p oursuiv ies, e n re ndant une dé cision de re laxe d ’ acq uittem ent ou de co nd
am nation. I- juridictions de jugement au TPI A-juridiction de première instance S’ il s’ ag it d’ une co
ntrave ntio n, c’ e st le tribunal de sim ple p olice est co m p étent po ur co nnaitre et juge r les
contrev enants, c’ e st le tribunal c orrec tionne l q ui est co m p étent p our les d élits, m ais qui p eut
aussi se p ro nonc er sur l’ ac tio n civile e n ré paratio n du p ré jud ic e c ausé p ar le d élit, puis le trib
unal c orrec tio nne l pe ut aussi re co nnaitre le s d élits et co ntrav ention c om m is au co urs de ce s
audie nc es. Ainsi, p our les c rim es, q ue ce soit la C CO, so it la C CS qui e st co m p étente. E n effet,
elle se tient pé rio dique m e nt par session fixé e par dé cret, en sachant q u’ il n’ y a que deux
sessions p ar an. B-juridictions pour mineur C’ e st une b ranc he d u TPI q ui est apte à juge r les d
élits et crim es c om m is p ar le s m ine urs de 18 ans. Il peut être saisi : ● Par vo ie de c itation direc
te ; ● Par ordo nnanc e d e renvo i d u juge d’ enfants ; ● Par ordo nnanc e d e renvo i d u juge d’
instructions. Ce tte juridic tion se d ivise e n trois catég orie s, telles le jug e d’ e nfants, le juge p our
enfant et enfin la c our crim inelle d es m ine urs. II- compétence des juridictions répressives A-
Compétences personnelles ou rationae personae Ce tte catég orie d e c om pé tence s p re nd e n co
m pte la q ualité d u dé linq uant, co m m e par exem ple , si on a affaire à un m ineur, il relèv era d e
la juridiction p our m ine ur, il e n est ainsi po ur le trib unal m ilitaire . B- Compétences matérielles ou
rationae materiae La co m péte nce m atérie lle prend e n com p te la nature d e l’ infrac tio n c om m
ise s’ il s’ agit d’ une contrave ntio n, d’ un d élit o u d’ un c rim e. C’ est p ourquoi, il faut préalab le m
e nt qualifier le s faits po ur savo ir que lle e st la nature de l’ infraction po ursuiv ie ? En cas de
disqualification, la juridiction saisie p eut jug er si la qualific atio n rete nue re ste dans le cad re de sa
c om pé te nce dans de ux suivants: ● Si la qualificatio n re te nue est p lus g rav e, la juridic tio n d oit
se dé clarer inc om pé te nte et re nvo yer l’ affaire d ev ant la jurid ic tio n c om pé tente. ● Si la q
ualific ation re te nue est m oins g rav e, la juridiction saisit de leur c om pé te nce . C- Compétences
territoriales ou rationae loti En dro it m alg ac he, la co m péte nce territo riale e st dé term iné e par
l’ article 31 du CPP M , te ls so nt : ● L e lieu de l’ infraction ; ● L e lieu de d om icile du d élinquant ; ●
L e lieu de l’ arrestatio n. Ce s c om pé tenc es vise nt à dé term ine r gé og raphique m e nt le trib
unal c om pé te nt p our une infractio n co m m ise. E lle v a dé te rm iner le lie u du tribunal co m
péte nt e n utilisant le lie n de rattac hem ent. III- dérogations aux règles de compétence A-
dérogation à la compétence matérielle a- Plénitude de juridiction de la cour criminelle Selon l’ article
18 du C PP M , la co ur crim ine lle s’ étant aux crim e s, d élits et co ntrav entio n qui se fo rm ent av
ec le c rim e o bje t de la po ursuite, d’ où l’ ad age qui pe ut le p lus qui pe ut le m oins. b- La
connexité ou l’ indivisibilité Selon l’ artic le 1 9 d u CPP M , il y a ind iv isib ilité lo rsq ue l’ infraction a
é té c om m ise par plusieurs pe rso nnes agissant c om m e co -auteur o u com p lic e. Le s infrac tio
ns soient co nnexes d’ ap rè s l’ article 2 0 d u CPP M , lo rsq u’ elles o nt é té co m m ises e n m êm e
te m p s par plusieurs p ersonne s ré unies, ou lorsqu’ e lle s ont é té co m m ises par diffé rentes pe
rso nnes m êm e e n d ifférents tem ps et en div ers lie ux, m ais par suite de s co nce rts fo rm és à l’
av ance entre elles, soit lorsque le s co upab le s ont co m m is les unes pour se proc ure r le s m o
yens d e c om m ettre le s autre s ; so it lorsque de s c hose s re le vé es, o u d étournée s o u obte nue
s à l’ aide d es crim e s o u de d élit ont été rec elé s. c- existence d’ une exception préjudicielle Le
princ ipe est que le juge d’ action e st juge de l’ exce ption lorsqu’ au c ours d’ un p ro cè s, une q
uestion est autre de la c om pé te nce du jug e rép ressif et du p rocè s pé nal. d- Dérogations à la
compétence territoriale 1-La prorogation de compétence Il y a proro gatio n d e c om pé tence lorsq
u’ un co nflit d e co m p étenc e opp ose la jurid iction ré pressive . Dans c e cas, on va joind re les
proc éd ure s d e co nnex ité ou de l’ indivisibilité . 2-renvoi de la juridiction à un autre Selon l’ artic le
4 0 du CPP M , une juridiction peut ê tre div isé e au profit d ’ une jurid iction de m ê m e o rdre, d ans
c es tro is c as : ● So it po ur c ause de susp icion lég itim e ; ● So it po ur é viter que la co ur de la
justice se tro uve interrom pue ; ● So it po ur c ause de sure té publique . IV- audience et débats Il
faut analyse r l’ aud ienc e et les dé bats av ant d’ é tud ier la d éc isio n rend ue au term e de la pro cé
dure, car c ette aud ie nce e t ce s dé bats o cc upent une p lac e im po rtante dans la p rise d e d
écision finale. C ’ est la raiso n pour laquelle, ils sont ré gis par le s princ ipe s direc te urs à savo ir la
publicité, l’ o ralité et la c ontrad ic tio n. Il s’ ag it de l’ une de s p lus so lid es garanties de s droits d e
la dé fense e t d ’ une bo nne justic e, m algré q uelque s e xc ep tio ns. En effe t, le tribunal peut en
quo i d ’ atte nd que la pub lic ité e st d angere use po ur l’ ordre e t p our le s m œ urs, m ais p ar le
jug em ent re ndu en audie nce p ublique q ui aura lieu ou sera po ursuivi à huis clo s, c om m e par
exem ple , le m e urtre de la v ic tim e d es VBG. Co ncrètem ent, le s d éb ats c om m ence nt p ar l’
ap pe l d es partie s à savo ir les p ré ve nus, la partie c iv ile e t é ve ntuellem ent les civilem ent resp
onsab le s, le s tém oins e t le s expe rts. Il est pro céd é à la vé rification d e l’ ide ntité du p ré ve nu,
à q ui le trib unal d ont la lec ture de l’ ac te d e saisine , le pré sid ent d u p ro cè s. A l’ instruc tio n d’
aud ience co m m enc e b ien o rale m e nt p ar l’ interrogato ire du p ré ve nu. Ce t interrog ato ire
est ensuite co m p lété par le s questions de s asse sseurs, d u m inistère p ublic et év entuellem ent le
s juge s, le s tém o ins qui avaient é té au p ré alab le iso lés expe rts dé file nt e nsuite à c ôté de la b
arre p our d ép ose r e t rép ondre aux questions qui leur sont po sée s. Au te rm e de ce tte phase , c
om m ence c elle d es ob servations d urant lesq uelles, la partie civ ile e st entend ue puis le m
inistère pub lic a ses ré quisitions avant q ue le p rév enu ne prése nte sa dé fe nse . Le m inistère p
ublic ainsi q ue la partie civile pe uve nt user d e droit de ré pliq ue. M ais e n tout état d e cause , le s
p rév enus ou son avo cat d oive nt avoir la parole e n dernier. Il faut p ré cise r q ue la c onstitution d
es partie s civ ile s ap rè s les réq uisitio ns du parque t, po ur faire une c onstitution de s p arties c iv
ile s, il faut la faire avant les ré quisitions du proc ure ur, une fo is que tous le s parque ts se sont p ro
nonc és e t que le préside nt estim e suffisam m e nt l’ élém e nt po ur d éc id er. Le s d éb ats seront c
lôturé s e t le juge m e nt po urra alo rs être re ndu à l’ audienc e. Le s avo cats re prése nte nt le s p
arties im p liq uée s et le s c onse ille nt tout au long de la proc éd ure en prése ntant de s arg um e
nts juridique s, de s preuv es et de s té m o ignage s en fave ur d e leurs clients. Ce s de rnie rs so nt d
es expe rts en d ro it e t jo uent un rô le esse ntie l d ans la m aniè re d ont l'affaire e st p ré sentée de
vant le tribunal. Ainsi, les té m o ins sont app elé s à tém oigne r de vant le trib unal afin d'aide r à
établir le s faits c ar ils joue nt un rôle crucial d ans la re cherc he de la v érité, e t p euv ent avo ir un
im p act m aje ur sur l'issue d e l'affaire . Le m inistère pub lic do it e xig er l’ app lic ation de la loi, s’ il
fait une ré quisitio n lors de l’ aud ienc e, c ar il rep ré sente l'ac cusation et prése nte le s é lém ents d
e pre uve c ontre les p rév enus. D e m ê m e , il form ule les ré quisitions et d em ande s de sanc tio
ns po ur le s infrac tio ns c om m ise s, afin de p ro té ge r la soc ié té et de m ainte nir l'ordre p ublic.
Le s proc ure urs d e la Ré pub liq ue assiste nt aux audie nces d e jugem e nt d u TPI, par l'interrog
ation d es té m oins, la p ré sentatio n des é lé m ents d e p re uve e t la plaido irie p our la c ond am
nation ou l'ac quitte m ent d e l'acc usé. A c et e ffe t, le juge du siè ge e nte nd le s arg um ents de s p
arties, exam ine les p re uve s prése ntées, é value la cré dibilité de s tém o ins et ap plique la loi p
ertine nte p our rend re une dé cision juste e t fo ndé e sur les faits de l’ affaire. V- Le Jugement Seule
la loi p eut d éterm ine r ce q ui co nstitue l’ infraction e t les pe ine s ap plic able s à l’ aid e du jug e
du siège qui p rononc e et re nd la d éc isio n. Avant la no tion clé p our co ndam ner un indiv id u, il e
st é vide nt d e co nstate r sa culpab ilité po ur savoir le s c ritère s po ur e ntrer en voie de co ndam
nation. Un jug em ent ne s’ ap plique que po ur une situatio n qui e st stric te m ent et expressé m ent
dé finie par le tex te . On n’ ap plique rien q ue la loi pé nale et le c ode pé nal m algac he, ainsi que ce
q ui est prév u dans le CPP M , o u p eut être aussi dans la jurisp rudenc e. L’ aud ie nce , d ev ant chac
une d es jurid ictio ns c om pé te nte s, est e n principe p ublique et co ntradic to ire e t l’ ad ditio n
qui e st rend ue p eut faire l’ o bje t de voie de rec ours, de m and e un appe l é ve ntuellem ent d’ un
po urvoi en cassation. Classification de peines sur les VBG Infractions Tentative Peine sans
circonstance aggravante Peine avec préméditation ou guet-apens Commis par descendants Viol
Harcèlement sexuel Menace de violence physique Agression sexuelle PARTIE 3 : PERSPECTIVE D’
AVENIR DE MADAGASCAR FACE AUX VBG Po ur l’ am élioratio n d u systè m e judic iaire ou la dé
cision que le juge p rononc e, il faut préc ise r que chac un est pleine m e nt hab ilité à form ule r une
de m and e s’ il n’ est pas satisfait de jug em ent q ui a é té é m is. En o utre , d e no m b reuses pe rso
nnes ont de s affaire s à inte nte r e n justice m ais ne sont p as satisfaite s, d oiv ent faire d’ autre de
m and e que la justice m é rite. De m ê m e, si la d éc isio n prise par le m agistrat d u sièg e n’ est p as
c onfo rm e à ce lle d u m inistère p ublic, le défend eur d oit faire im m éd iatem e nt l’ ap pe l ou le
po urvoi en cassation, d e m êm e cas p our la partie civile p ar se s voie s d e rec ours. L’ acc om pag
nem ent app orté à des v ictim e s d e VBG à M ad agasc ar e st d ’ une im p ortanc e cap itale po ur
assure r leur so utie n et le ur rétablissem ent. Ce s de rniè re s année s, de s e ffo rts sig nific atifs o nt
été d ép lo yés, p our m e ttre en p lac e de s prog ram m es v isant à aide r le s vic tim es à se re co
nstruire et à surm o nte r le s traum atism es q u’ elles o nt sub is. Ce la né ce ssite une app roc he
holistiq ue, co m b inant un so utie n jurid iq ue, m éd ical, psyc holo gique e t so cial. C’ est ainsi q u’ il
est esse ntie l d e co ntinue r à renfo rc er les m esures de prév ention et de p rotec tion p our m e
ttre fin à ce s viole nce s e t o ffrir un av enir m e illeur aux v ic tim es. CHAPITRE I- VOIES DE RECOURS
Ce sont d es m oye ns de p rocé dure p ar le squels la lo i m e t à la dispo sition d es partie s au p ro cè
s, so it de m od ifie r la dé cision de justice , so it d’ o btenir une nouv elle dé cision de justic e. Le s
voies de rec ours p euv ent ê tre classifiée s en de ux catég orie s, selon le C PPM , tel le s sont le s vo
ie s de rec ours ordinaire s et le s vo ie s de rec ours ex traord inaires. SECTION 1- VOIES DE RECOURS
ORDINAIRES Ce s so nt l’ op po sition e t l’ app el. I- L’ opposition L’ o pp ositio n e st le no m d onné à
une voie de d ro it qui e st o uv erte à la perso nne q ui, n’ ayant p as re çu p ersonne lle m e nt la
notification ou la signification d’ un av is d ’ avo ir à co m p araitre à l’ aud ienc e, d e so rte q ue le
trib unal a rend u un jug em e nt « par dé faut », d em ande au jug e q u’ il l’ entend e et qu’ il m od
ifie sa déc isio n. Le m inistè re p ublic et le s parties civiles pe uve nt faire une o pp ositio n si un jug
em ent est dit rend u par dé faut, c ’ est-à-d ire lorsq ue le juge m e nt ou l’ arrêt soit rend u c ontre
un prév enu no n co m p arant, e t à l’ égard de l’ ac cusé qui n’ a pas c om paru, ainsi qu’ à l’ ég ard d
es autre s partie s q ui n’ o nt ni co m p aru ni re prése nté au d éb at. Puis, le délai de c ette op po
sition, d ’ après l’ artic le 399 du CPP M d oit ê tre dans le s dix jo urs qui suiv ent la date d e la
signification, si l’ inté ressé résid e à M adag asc ar, ou dans le m ois qui suit la m êm e d ate si l’ inté
re ssé réside à l’ é trange r. Ce dernier pe ut, se renc ontre r à d es e ffe ts, c ar l’ o pp ositio n est une
vo ie de ré trac tation qui supp ose q ue la p re m iè re d éc isio n a é té p rise e n ab senc e du p ré ve
nu, et l’ affaire d oit être p orté e, de nouv eau, de vant les m êm es juge s ou jurid ic tio n. Ce pe
ndant, ce s e ffe ts so nt suspe nsifs e t e xtinctifs. II- L’ appel L’ ap pe l est une voie de re form ation
qui sup po se qu’ une prem ière dé cision est re ndue , co ntradic to ire m e nt, e t q u’ un no uve l
exam en de l’ affaire est porté de vant une juridic tion sup érieure. Selon l’ artic le 46 6 d u CPP M , le
dé lai p our l’ inte rjeter app el e st e n p rinc ip e de d ix jours. L’ ap pe l e st inte rjeté co ntre les jug
em ents co ntradic to ire s, à co m p ter d u prono ncé , entre le s jug em ents rép utés c
ontradictoires et re ndu p ar dé faut à c om pter de la signification. SECTION 2 -VOIES DE RECOURS
EXTRAORDINAIRES Ce so nt le p ourvo i e n c assatio n e t le p ourvo i e n ré vision. I- pourvoi en
cassation Le s arrêts et les jug em ents re ndus en d ernie r re ssort e n m atiè re crim ine lle , co rre
ctio nnelle e t de sim p le po lic e, pe uve nt être annulés e n toute o u partie sur le po urvoi e n c
assatio n, d ans le dé lai ordinaire d e 3 jours. Le po urvo i est é tab li par dé claration faite au gre ffe
de la jurid iction qui a re ndu la d éc ision attaq uée , par l’ inté re ssé, o u un avoc at. En rev anche , le
pourvoi en cassatio n co m p orte d es e ffe ts q ui sont suspe nsifs et à dé vo lutifs. Il s’ ag it, d’ une
part, d’ un e ffe t susp ensif, lo rsque l’ e xé cution d e la co ndam natio n pé nale est susp endue ,
tandis q ue le s co ndam nations c iviles, le s m and ats de dé pô ts et d ’ arrêt e t le s o rd onnanc es d
e p rise d e c orps sont exéc utées et m aintenus. D’ autre part, la co ur d e cassation est saisie dans le
s lim ite s d u pourvoi, po ur l’ effet dé vo lutif. Ce lle -c i p eut ê tre p artielle c ’ est-à-d ire le v isé qu’
une partie d e la d éc isio n. Dans ce tte voie de rec ours, la c our sup rê m e re nvo ie le p ro cè s e t
les parties dev ant la jurid iction autrem ent c om po sée o u de vant la jurid ictio n d e m ê m e o rd re
e t d egré que ce lui q ui a rend u le s d éc isio ns annulé es. L a co ur d e cassation rend ic i une dé
cision « casse e t annule » , dé cision d e la co ur d e c assation d ifférente de c elle d e la co ur d ’ app
el. Alors, si l’ arrêt dé clare qu’ il n’ y a plus m atière à po ursuiv re , la d em ande e n po urvoi sera re
jeté e. Ic i la co ur de cassatio n re nd une dé cision de re jet « re jette de po urvoi », c ’ est-à-d ire que
la dé cision d e la c our de cassation e st é gale à la dé cision de la co ur d ’ app el. II- demande en
révision La d em ande en ré vision e st une voie de re co urs e xtraordinaire , o uve rte co ntre le s dé
cisions ayant autorité de la cho se jug ée . Elle a p our but de rép arer le s e rre urs d e fait. Selon l’
artic le 5 45 du CPP M , la d em ande en rév isio n est p orté e d ev ant la c our suprêm e. Elle pe ut
être de m and ée , p ar le m inistre d e la justice , p ar le c ond am né , o u en c as d ’ incapac ité p ar
son rep ré sentant lég al, e n c as d e m ort ou l’ abse nce d éc larée du co ndam né, par le co njoint,
se s enfants, ses parents, se s lég ataires et toutes p erso nne s qui ont re çu de la c ondam natio n à
m issio n exprès. SECTION 3- EVALUATION SUR LES VBG I- principales victimes des VBG Ce so nt les
filles et les enfants ainsi que le s fem m e s sont le s p rinc ipales vic tim es de s VBG, car les fe m m es
e t les filles sont partic uliè re m e nt v ulnérables e n raison de norm es c ulturelles, pratiq ues
traditio nnelles et de s fac te urs soc io -é co no m iq ues, qui ex iste nt d ans la so ciété m algac he, q
ui le s désav antagent souv ent et les rend ent plus vulnérab le s à la viole nce . C ep end ant, la faible
autonom ie de s fem m es est l’ un de s facte urs clés co ntribuant aux VBG à M ad agasc ar. En fait,
les fem m es so nt souv ent co nfrontée s à la discrim inatio n, à la v io lence en raiso n d e leur statut
social inférie ur, ce qui le s re nd dé pe ndantes d es hom m e s po ur leur m atériel et leur p rotec
tion. M ad agasc ar est co nfro nté à d e grave s inég alité s e ntre les sexes en m atière d 'ac cè s aux
ressourc es, aux o ppo rtunités éc onom ique s, à l'éd ucation et au po uvo ir. Ce s inégalités acc ro
issent la vulné rab ilité de s fem m e s et des filles à des p rinc ip ale s vic tim es des VBG, car e lle s
sont so uve nt co nsid éré es c om m e so cialem ent infé rie ure s et sous-e stim ée s. D’ une part, les
no rm es so ciales e t le s attitude s discrim inatoires à l'ég ard de s fem m es et d es fille s c ontrib
uent à la vio le nce se xiste, qui pe rp étue la pe rce ptio n se lon laquelle le s fe m m es so nt infé rie
ure s aux hom m e s, c e q ui pe ut justifier la vio le nce à leur e nco ntre . Le s fe m m e s p euv ent
aussi se heurte r à des ob stac les soc io éc ono m iq ue s q ui lim itent leur ac cè s à l'éd ucation, à l'e
m p loi, à la prop rié té fonc iè re et à d 'autres resso urc es de base . Ce tte inégalité d es c hance s
acc ro ît le ur d ép end anc e éco nom ique et les re nd plus v ulnérables à la viole nce . Il en est de m
êm e po ur le m anq ue d e partic ipation po litique d es fem m es, qui co nstitue un p ro blèm e im
portant dans de no m b reux p ays, do nt M ad agasc ar en est un exem ple. L es fem m e s so nt souv
ent so us-rep ré sentée s dans le s d om aine s d éc isio nnels d es institutions po litiques, tant au nive
au loc al que natio nal. C ela pe ut ê tre dû à dive rs facteurs te ls que d es b arrières structure lle s, de
s pratiq ues c ulturelles disc rim inato ires o u le m anq ue d e soutien p olitique et institutionne l aux
fe m m e s. C’ e st-à-dire que le s faibles niv eaux de partic ipation po litique de s fe m m es peuv ent
avoir un im p act né gatif sur la dé m o cratie , e n réd uisant la d iv ersité de s persp ec tive s et de s e
xp érienc es repré sentée s d ans la prise d e dé cision po litique . Par c onséq uent, la partic ipatio n p
olitique é gale de s fe m m es do it être enc ouragé e en d isp ensant une form ation aux fem m e s et
e n sensibilisant les élus et les citoye ns à leurs droits. D’ autre p art, le m anq ue de se nsibilisation et
d ’ éd ucation sur le s d roits de s fem m e s co ntribue à la pe rsistance d e la v iolenc e. U ne co
nnaissanc e lim itée d es d ro its hum ains et de s re cours disp onibles p eut e m pêc her les fem m es
et les fille s de d em ande r l’ aide , ou de sig nale r les v io lenc es. En fait, le m anque de sensibilisatio
n et d ’ éd ucatio n de s fe m m e s à M adagasc ar est une réalité qui p erm et la p ersistanc e de prob
lè m e s, tels que la vio le nce sexue lle et co njugale . L'ac cè s lim ité à l'é duc atio n et à la form atio
n, ainsi q ue le s norm e s soc iale s trad itionne lle s, pe uve nt e m p êc her le s fem m e s m alg aches
d e co nnaître leurs droits, de co m p re ndre les div erses form es de v iolenc e et d e savo ir co m m e
nt y faire fac e ? C ela pe ut é galem e nt les e m p êc her de re co nnaître les sig nes avant-c oureurs
de viole nce ou de d em ande r d e l’ aid e s’ ils so nt v ictim e s d e v io lence . La sensib ilisatio n aux
droits d es fe m m es, à la viole nce e t aux re ssource s d ispo nib le s sont esse ntielles p our aid er le
s fe m m e s à rec onnaître e t à év ite r les situations de vio le nce , à se p ro té ge r et à d em ande r
de l'aide, e t c ela p eut ê tre réalisé grâce à de s cam pag nes d 'info rm ation, d es p rogram m e s de
sensib ilisatio n dans le s éc oles e t le s co m m unautés, à l'ac ce ssibilité e t d es se rv ic es d e
soutien adap tés aux b esoins de s fem m es vic tim es. II- donnée statistique III- Auteurs des VBG Il
faut souligne r que les auteurs d es VBG peuv ent ré pé te r se s ac te s ap rè s son em prisonne m e
nt, c ’ est-à-d ire q u’ il pe ut y avo ir plusieurs raisons po ur lesq uelles le s aute urs des VBG p euv ent
réc id ive r se s actes ap rè s leurs em prisonne m e nts, dus au m anq ue d e prise d e c onsc ie nce , la
p ression d u gro upe soc ial, le s p ro blèm es de santé m e ntale ainsi que le s fac teurs socio éc
onom ique s. D’ ab ord, ce rtains auteurs pe uv ent ne p as re connaître la gravité ou l’ im pact de leur
co m p ortem ent v iolent, et c ontinue r à c roire q ue le urs actions sont justifiée s. L a m anq ue de
prise d e consc ienc e e st un m anque de co m p réhensio n ou de re co nnaisse de la g rav ité o u d e
l’ im pact de s actions ou c om po rte m e nts d’ une p ersonne . C ela signifie que les aute urs pe uve
nt ne pas ré alise r p le ine m ent la sé vé rité de s co nséq uence s d e leurs ac te s v iolents sur le s v
ic tim es, e t ils pe uve nt m inim ise r, rationaliser ou justifier leurs co m p ortem ents en niant la g rav
ité de la v iolenc e o u e n croyant q u’ elle est lég itim e. Ce qui v eut d ire le m anq ue d e prise d e
consc ienc e p eut être attribué à de s nom breux facteurs tels que le m anque d’ éd ucation, le s
norm e s soc iale s prév alence s qui tolè re nt o u enc ourage nt la v io lence et les c royance s culture
lle s qui m inim isent l’ im po rtanc e de s droits e t d e la sé curité de s fem m e s. Ensuite, il ex iste ce
rtains aute urs qui pe uve nt ê tre contraints p ar d es p re ssions soc iale s p our p oursuivre un c om
po rte m e nt v io lent o u p our c ontinuer à co ntrô le r leur partenaire . C ette p re ssion d u gro upe
soc ial e st une influe nce exercé e par le ce rc le soc ial o u la co m m unauté d ans laq uelle une pe
rsonne évolue, pe ut avoir un im p act significatif sur les co m p ortem ents d’ un ind ividu. Dans le c
as d es aute urs de s VBG, la pression du group e soc ial pe ut se m anife ste r de diffé re ntes m aniè
re s. Un ho m m e p eut ê tre enc ouragé p ar se s pairs à ado pter de s co m p ortem ents viole nts ou
do m inants env ers sa p artenaire, p erpé tuant ainsi de s norm es tox iq ues d e m asculinité , par
exem ple . Il ex iste de g roupe s qui v alo rise nt la do m inatio n et le co ntrô le , p ouvant exerc er
une pre ssio n sur l’ auteur pour qu’ il m aintienne un ce rtain co m p ortem ent vio le nt, afin de m
aintenir son statut au sein de ce group e. Ensuite, la pression so ciale peut aussi s’ e xe rc er p ar le
biais de norm es so ciales ou re lig ieuse s q ui lé gitim ent ou tolèrent enc ore un acte d e viole nce .
Puis, c ertaine s p ersonne s p euv ent so uffrir de trouble s p sycho lo gique s o u d e santé m e ntale
q ui pe uve nt c ontrib uer aux c om po rte m e nts vio le nts, e t do nt le traitem ent po urrait ê tre né
ce ssaire p our prév enir la ré cid iv e. Le s prob lè m e s de santé m entale sont une v aste g am m e d
e c onditions et de troub le s qui affec te nt la p ensé e, l’ hum e ur et le c om portem ent d’ une pe
rso nne, e t qui pe uve nt alté rer son fonc tio nnem ent quotidien, ses re latio ns e t sa qualité de v ie.
Ce s prob lèm es pe uve nt inc lure d es troub le s te ls que la d ép re ssion, l’ anx iété, la schizophré
nie , le s tro ubles de la p ersonnalité e t bien d’ autres, ils pe uve nt avoir div erses origines y c om
pris d es facteurs gé nétiq ues, b io chim iq ues, e nvironnem e ntaux , soc iaux et psyc holog iq ues.
Ce pe ndant, il ex iste aussi plusieurs facteurs q ui p euv ent influe nce r la réc idive d’ un acte des
VBG che z le s aute urs, co m m e le s p ro blèm es de ge stion des ém otions, c ar le s pe rso nnes so
uffrant ce s prob lè m es pe uve nt avoir d es d iffic ulté s à g ére r leurs ém otions e t à contrôler leurs
im pulsions, c e q ui pe ut aug m e nte r le risq ue d e réc idive de s co m p ortem ents viole nts. Il y a
m anq ue d e traitem ent adé quat, si les auteurs de s VBG ne reç oive nt pas un traite m ent app
roprié po ur le urs prob lè m es d e santé m entale pe ndant ou ap rès so n em prisonne m e nt. Ce la
p eut c ontrib uer à une ré cidiv e d es ac te s de v iolenc e. CHAPITRE 2- ACCOMPAGNEMENT DES
VICTIMES DE VBG L’ ac co m p agne m e nt de s victim es est esse ntiel po ur leur pe rm ettre de se re
m e ttre de l’ agression et po ur prév enir la récid iv e. Ce pe ndant, il reste enco re b eauc oup à faire
po ur am éliorer le s servic es disp onibles p our le s v ictim e s. Ce t ac co m p agne m e nt p eut être
un servic e, c om m e le c entre d’ ac cue il, d e ligne d ’ assistanc e té lép honique , le servic e de so
ins d e santé ou clinique juridique spé cifique m e nt d éd ié s à la prise e n c harg e d e ce s victim e s.
Ce s service s sont co nç us po ur o ffrir un so utie n, de s c onse ils, d es so ins m éd ic aux, d ’ une
assistanc e juridique e t psyc hoso ciale aux survivants d ’ un acte d e VBG . Ils p euv ent é galem ent
fo urnir un héb erge m e nt tem po raire, de la no urriture , des fo rm atio ns à l’ autono m isation éc
ono m ique et d’ autres serv ic es p our aid er les vic tim es à se re construire et à se ré tablir. Ce s ce
ntre s d’ ac cue il o ffrent un hé be rg em ent tem po raire, de la nourriture, de s soins de santé , une
assistance jurid iq ue e t p sycho sociale, ainsi que de s form ations à l’ auto nom isation é co nom iq
ue. Le s ligne s d ’ assistanc e té lép honique nationales, g ratuite s p erm ette nt à la v ic tim e de re
ce vo ir une assistanc e im m é diate , tels q ue les serv ic es de soins e t santé q ui sont le s hôp itaux
e t les d isp ensaires de santé y c om pris d es traitem ents m édic aux d’ urge nce , de s e xam e ns m
éd ico lé gaux . I- protection et prise en charge Selon la loi N° 2 01 9-0 08 re lative à la lutte co ntre les
VBG, il ex iste d e la prév ention, de la pro te ction et d e la prise en charge d e victim e s d es VBG.
Dans so n artic le 14 , l’ E tat assure la prise e n c harg e sanitaire, p sychoso ciale e t acc om pag nem
ent jurid ico -jud ic iaire de s v ictim e s p our v aloir leurs d roits. A ussi, l’ article 2 0 dispo se que , les
autorités ayant reç u le sig nalem ent o u toutes autres p ersonne s e ffec tuant la prise en c harge de
la victim e so nt te nus à l’ ob ligation d e co nfid entialité. Le non-re spe ct de ce tte o bligation est
passible d es pe ines prév ues p ar l’ article 3 78 d u cod e p énal. (citez ic i c et art.3 78 C P) Cette p ro
te ction e t p rise e n charge sont de s m e sure s m ise s en plac e po ur v eiller à la sé curité , au bien-
être e t aux droits d es perso nne s d ans d es situatio ns de vulnérab ilité, d e d ange r o u de traum
atism e. Ce la im plique de fournir un so utie n et de s servic es app ro priés pour ré po ndre aux be
soins p hysiques, é m o tio nnels e t juridique s de s ind iv idus touché s. La protec tio n sert à prév
enir le s situatio ns de v iolenc e, d ’ abus, d e nég lig enc e ou d’ e xp lo itation, e t à inte rv enir lo rsq
ue c es situations surv ienne nt, d es m esures co m m e la surv eillanc e, l’ ac cè s à un abri sûr, la p
rév entio n de l’ ac cè s de s agresse urs ou de pe rso nnes m alv eillante s e t la garantie des d ro its fo
ndam entaux de s ind ividus. La p rise en c harg e c onc erne le s servic es e t l’ ac co m p agne m e nt
fournis aux pe rso nnes v ic tim es, ce la p eut co m p rendre d es interve ntio ns m é dicale s, psyc
holog iques ou soc iale s, l’ acc ès à l’ inform ation, à l’ é duc atio n, à la justic e et aux resso urc es po
ur aide r le s v ictim e s à se re construire e t à se rem e ttre. II- associations des bienfaisances A M ad
agasc ar, p lusie urs asso ciatio ns e t o rg anisations se m ob ilisent po ur soute nir le s vic tim es
après un acte d e VBG, p our le urs aide s e t so utie ns né ce ssaire s. (d onnez de s e xe m ples de s
assoc iations de bienfaisance s et le urs ac tiv ité s) CHAPITRE 3- SOLUTIONS POUR LUTTER CONTRE
LES VBG A MADAGASCAR : Le s so lutions visant à lutter c ontre le s VBG à M adag ascar né ce ssite nt
un e ngag em ent à la fo is au nive au natio nal, c om m unautaire et ind iv idue l. Elles re po sent sur
div ers piliers, tels que le renfo rce m e nt d es lois e t d es m é canism e s de prote ctio n, la
sensibilisatio n e t l’ éd ucation, la form ation profe ssionne lle e t la m ise e n p lac e de servic e de
soutie n aux vic tim es. Face à c ette ré alité préo cc upante de s VBG, de s solutions d oiv ent ê tre m
ise s en place po ur lutte r effic ace m e nt contre c es v iolenc es e t garantir la séc urité e t le bien-
être de to us le s m e m b res de la soc iété. En re nforç ant la loi et le s m éc anism es de protec tio n,
M adag ascar a ado pté de s dispo sitio ns lé gislative s spé cifique s p our crim inalise r le s VBG. C
ette loi dé finit claire m ent les VBG et eng lobe les diffé re nte s fo rm es de viole nce ex istant à M ad
agasc ar, e t p ré vo ir ainsi d es sanctions app ro priée s. A trave rs la co nstitutio n, M ad agasc ar s’ e
st app ro prié de s principe s sac ro-saints te ls que le resp ec t e t la protec tio n des libe rté s e t d ro
its fo ndam entaux, l’ instauration d’ un E tat d e d roit et l’ élim inatio n d e toutes le s fo rm es d’
injustic e, de c orrup tio n, d’ inég alité et d e disc rim ination. C’ e st dans c e co nte xte qu’ il e st app
aru im p ortant d’ é lab orer une lo i sp éc ifiq ue en la m atière . La pré sente loi renfo rc e les d isp
ositions ré pre ssiv es ex istantes e t introd uit d es innov atio ns en m atière d e p rév entio n e t d e
prise en charge d es victim e s. Cette lo i instaure un m éc anism e national d e lutte contre le s VBG, e
n ré prim ant, en o utre , de nouv elles caté gories d ’ infrac tio ns tel le s q ue le v iol co njugal, les p
ratique s traditio nnelles préjud iciables, l’ outrage sex iste e t la v io lence éc ono m ique , et m et e n
place un systèm e d e pro te ction de s v ictim e s. Il e xiste ainsi de s so lutions, notam m e nt, le
renforce m e nt de s lois e t des po litiques, de la lé gislation, d es institutio ns ainsi que d es systèm
es juridique s, la se nsibilisation et l’ éd ucation, l’ eng age m e nt po litique ainsi que l’ auto nom
isatio n é co nom iq ue de s fem m es. La lo i sp éc ifique 2 019 -0 08 d u 1 3 dé ce m bre 20 19 re
lative à la lutte c ontre le s VBG , é nonc e : E n ratifiant le s instrum e nts inte rnationaux sur le s
droits hum ains, l’ E tat M alag asy s’ e st e ngag é dans la lutte co ntre les Violenc es B asée s sur le
Ge nre. SECTION 1- RENFORCEMENT DES LOIS ET DES POLITIQUES Il s’ ag it de pro m ulgue r de s lo is
stricte s q ui punissent le s auteurs d es VBG e t de m e ttre en plac e des po litique s e fficac es co
ntre ce s v iolenc es. Ce la p eut ê tre de s prog ram m es de fo rm atio n p our les profe ssionnels
chargé s de l’ ap plic atio n d e la lo i, ainsi que d es prog ram m es d e sensib ilisatio n p our le grand
pub lic e t les co m m unauté s locale s. Ainsi, le re nforc em ent d e la lé gislatio n e t d es institutions
so nt trè s im po rtants p our garantir la pro te ction d es v ictim e s de s VBG. L es institutions c harg
ée s de l’ app lic ation d e la lo i e t d e la justic e d oive nt ê tre re nforcé es p our assure r une e nquê
te effic ace , de s p oursuites e t un ac cè s rapide à la justice p our le s v ictim e s. C ela co m p re nd
de l’ ad op tio n d e lois sp éc ifiq ues, le ur m ise e n œ uv re e ffe ctive e t la sensibilisatio n d es acte
urs jud ic iaire s e t d es forc es de l’ o rd re. L’ e ngag em ent continu du go uve rne m e nt m algache
à lutte r c ontre les VBG est esse ntie l, car il est im p ortant que le s auto rités rec onnaissent l’ am
ple ur du p ro blèm e , ado ptent e t m e tte nt e n œ uvre de s po litique s et d es lo is adé quates p
our p ro té ge r le s vic tim es et trad uire les auteurs de VBG e n justic e. Ce t eng am e nt po litique
par rap port aux VBG v arie en fonc tio n d es politiq ues, de s priorité s e t d es ac tions p rises p ar le
g ouve rnem ent, tels que la lé gislatio n, les plans d’ actions nationaux p euv ent é galem e nt être é
labo ré s p our ab orde r de m anière glob ale ce tte q uestion. Ce s re nforce m e nts d es lois et des p
olitique s visant à lutte r co ntre le s VBG d e m aniè re plus effic ace im plique nt d es m e sures à p
rendre , te lle s sont : I- adoption et mise en application de lois Par dé finition, l’ ad op tio n et m ise
en application de la loi e st une proc éd ure de création, de ratification e t de la m ise en œ uvre de lo
is. Ce la im plique la partic ipation de s diffé re ntes institutio ns Etatiq ues c om m e l’ Asse m b lée N
ationale , le Sé nat, le Co nseil d es M inistre s et le Pré sid ent de la Ré pub liq ue. Ce tte ad op tion c
om m e nce so uve nt p ar une p ro po sition d e loi é m anant de s m e m b re s de l’ A ssem blé e N
atio nale ou du Sé nat, car une fo is q ue la prop ositio n est dé po sée , elle e st exam iné e e t d éb
attue par les m em b re s du p arle m e nt. Si la prop ositio n est ado ptée , elle e st e nsuite transm ise
au Présid ent de la Ré pub liq ue p our prom ulg atio n. C’ e st ap rès c ette pro m ulgation q ue la loi p
eut être p ubliée dans le journal offic iel de la Ré pub liq ue. Puis, la m ise en ap plication de la loi
consiste à v eiller à ce que le s lois soient app liq uée s sur le te rrain, c onfo rm ém ent à le urs d isp
ositio ns. Ce la im plique so uve nt la c réation de m é canism e s d’ app lic atio n e t d e surve illance
po ur g arantir que le s lo is so nt suivie s e t ap pliqué es. II-amélioration de la formation des
professionnels C’ e st une form ation spé cialisée d estinée aux trav aille urs de diffé re nts se cte urs
afin d’ am éliorer leurs c om pé te nce s et leurs co nnaissanc es d ans le s do m aines d ’ activité. Dans
la lutte co ntre les VBG, la fo rm atio n des p ro fessio nnels re vê t une im po rtance partic uliè re , qui
v ise à se nsibilise r sur les d iffére nte s fo rm e s de VBG, à p ro m o uvo ir une app ro che se nsible au
ge nre et à renfo rce r les co m péte nce s né ce ssaire s p our id entifier, prév enir e t p oursuivre effic
ace m e nt ces cas. Cela inc lut les age nts d e force s de l’ ordre o ù il y a la po lic e jud ic iaire, le s
juge s ainsi que les travaille urs so ciaux. Section 2- sensibilisation et éducation De s c am p agnes de
se nsib ilisatio n d oive nt être m e née s p our é duque r la po pulatio n sur les VBG , prom ouvoir l’ é
galité d es sexes et enc ourage r la d éno nciatio n d es viole nce s, et sensibiliser le s co m m unauté s
à le urs c onsé quenc es. Il e st e ssentie l d’ éd uque r la po pulatio n sur les droits hum ains et à l’ ég
alité de s ge nres, de s p ro gram m e s de sensibilisatio n, éd ucatifs et de s form atio ns, qui do ive nt
ê tre m is e n place à to us le s nive aux de la soc iété, y c om pris d ans le s é co les, les c om m
unautés e t les m éd ias. Ensuite, la se nsib ilisatio n e t l’ éd ucation d e la p opulation, en partic ulie r
les jeune s, le s hom m e s et le s com m unauté s so nt e ssentielles po ur c hang er leurs attitud es et
co m p ortem ents env ers le s VBG . En inv estissant d ans la sensibilisatio n e t l’ éd ucation, M
adagasc ar pe ut prom ouvoir de s chang em ents d e m e ntalité e t d es norm e s soc iale s po sitive
s. Section 3- autonomisation économique des femmes Il est d onc im po rtant de prom ouvoir
l'autono m isation d es fe m m e s, de renfo rc er leur po uvo ir d e d éc isio n et d e le ur fournir un
acc ès aux resso urc es é co nom iques, soc iale s et é ducative s grâc e à la fo urniture de pro gram m
es d 'alp habé tisation, ainsi que de servic es financie rs e t d e so utien. E n leur offrant des o pp
ortunités d ’ éd uc atio n, de form atio n p ro fessio nne lle et d ’ acc ès aux re ssource s éco nom ique
s, afin de ré duire leur dé pe ndanc e é co nom ique et le ur vulnérabilité , p eut ê tre un m oye n e
fficac e p our prév enir les ac te s de s VBG en p erm ettant aux fem m e s d’ ac qué rir leurs prop re s
re ssourc es financières, de g agner en indé pe ndance et en réduire leur vulnérabilité . Po ur y
réduire, il faut fo urnir un acc ès au financ em ent car le s fe m m e s p euv ent souv ent renco ntre r d
es o bstacle s pour ac céd er aux service s financiers trad itio nne ls. De s p rogram m e s de m
icrofinance , de s co opé rativ es de c réd it ou de s prog ram m e s soutenant l’ e ntre prene uriat fém
inin pe uve nt aide r les fe m m e s à acc éd er aux fo nd s néc essaires po ur c ré er ou dé ve lopp er
une entrep rise .

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