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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

Remerciements

Nous voudrions remercier tous ceux qui de près ou de loin ont participé à l’élaboration de ce
mémoire de fin d’étude d’Arbitrage au Centre de Recherche et de Formation Professionnelle
en Médiation Arbitrage et en Négociation (CERFOPMAN), au sein de l’Université Catholique
de l’Afrique de l’Ouest (UCAO).
Nous ne pouvons vous citer tous et au risque d’en oublier nous voulons ainsi vous signifier à
tous et à chacun notre profonde gratitude et que Dieu vous le rende en Bénédictions.

I
ADJOUA RITH PASCAL 2022-2023
LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 1
1. LA DEFINITION DES CONCEPTS ................................................................................................... 3
2. LES CARACTERISTIQUES .............................................................................................................. 3
4. LA FORMATION ET LES DIPLÔMES .............................................................................................. 5
5. LES LIEUX DE LA PRATIQUE DE L’ART ........................................................................................ 10
6. LA SAISINE et la PROCEDURE .................................................................................................... 12
8. LES INCONVENIENTS ................................................................................................................. 23
9. LES LIMITES ............................................................................................................................... 25
10. LES TYPES D’AFFAIRES ........................................................................................................... 27
11. LES ROLES ET LES COMPETENCES ......................................................................................... 28
12. LES SENTENCES ..................................................................................................................... 29
13. L’EXEQUATUR........................................................................................................................ 30
15. LES RECOURS POSSIBLES ....................................................................................................... 32
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 34
REFERENCES....................................................................................................................... 35

II
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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

INTRODUCTION GENERALE

La justice avant d’être un concept « juridique » est un concept moral, historique et


philosophique. Elle est universelle et reste incontournable depuis toujours au sein de la société.
Elle détient une vertu pour réprimer les méfaits et pour gratifier les bienfaits de la cité. Riche
en sa multiplicité de sens, elle est d’origine divine avant d’être humaine. En plus de sa diversité,
la justice occupe une place importante au sein de l’humanité, et fait naître des distinctions voire
des discussions de tout genre. Par son insertion dans l’organisation institutionnelle de la société,
elle a acquis, un particularisme plus ou moins marqué, une indépendance plus ou moins grande
à l’égard de l’État. Elle a également acquis une spécificité fonctionnelle plus ou moins
affirmée, une compatibilité plus ou moins réduite avec d’autres modes alternatifs de résolution
des conflits.

Selon la logique institutionnelle, la justice est définie comme étant un ensemble d’entité,
d’organe, de juridiction, de personnel, et de méthode ou procédure régissant la conception des
modes alternatifs de résolution des conflits. A travers sa conception, elle comporte deux
branches distinctes vers lesquelles les usagers se tournent selon les contestations donnant
matières à procès, la justice publique et la justice privée.

La justice publique est donc la justice rendue par l’État ou par le peuple, elle est dite étatique.
A côté de celle-ci, il y a la justice privée qui se fonde sur les modes alternatifs du règlement de
conflits tels que l’arbitrage, la médiation, la conciliation ou la transaction. Bien qu’elle soit
définie par une action unilatérale de propre justice, elle se déroule par le biais des juges privés
non-étatiques approuvés par l’État.

Il est constaté que la force et les compétences propres à la justice étatique sont insuffisantes
devant la multitude de contentieux qui se manifeste. Suite à cette constatation de
l’augmentation des conflits non gérables par la justice publique, la main secourable de la justice
privée a relevé de nombreux défis. Ce soutien complémentaire d’ordre judiciaire privé se
déroule souvent par l’arbitrage, la conciliation ou par la médiation. L’arbitrage, dans son
essence et au-delà des distinctions souvent faites, a pour objet la gestion d’un différend que les
parties ont librement choisi de détourner à l’appareil d’État « aux tribunaux ordinaires » pour
le soumettre à des tiers. Ces derniers sont des arbitres qualifiés pour l’arbitrage interne, ou pour
l’arbitrage à l’international. Défini en tant qu’une « justice parallèle ou mode alternatif de
résolution des conflits nationaux comme internationaux », l’arbitrage est reconnu en tant

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qu’une justice privée qui procède de la volonté des parties. Celles-ci doivent confier à un ou à
des tiers le pouvoir de juger. Toutes ces relations découlent directement d’une double
caractéristique parce que l’arbitrage est une justice et l’arbitre est un « juge ».

A cet égard, une sorte de concurrence certaine et indéniable se met en place entre l’arbitre et le
juge du tribunal. Toutefois, la justice confère à l’arbitre un pouvoir de juger qu’il doit exercer
à partir d’une convention d’arbitrage rédigée par les parties. L’arbitre est investi de la
juridiction dans toute sa plénitude avec la souplesse qu’autorise le cadre dans lequel l’arbitrage
se déroule. Pour autant, les sociétés modernes de nos jours sont organisées dans un cadre
étatique. La règle de droit et sa sanction sont édictées et mises en œuvre par les autorités
publiques de l’État. La force obligatoire de l’arbitrage, c’est-à-dire tout ce qui découle de la
convention arbitrale initiale jusqu’à la sentence arbitrale, doit être soumise de manière générale
à la volonté des législateurs, et dans chaque cas particulier, à la volonté du juge étatique. Ce
dernier est appelé à prêter une main forte pour contraindre « l’imperium » les arbitrages le
sollicitant. Ce constat révèle une sorte de « cristallisation » du droit positif. Cette dépendance
du droit de l’arbitre par rapport au droit du juge étatique apparaît en pleine lumière dans les
lois, dans les jurisprudences et dans les conventions internationales. En revanche, elle n’est pas
sociologiquement la relation la plus cruciale ; car la majorité des arbitrages ne sont toujours
pas présentés aux juges étatiques.

Lorsqu’un tribunal étatique est saisi par les parties suite à sa procédure d’arbitrage, cela
suppose que les litigants sont insatisfaits de l’arbitrage. Cette intervention de la justice étatique
démontre par hypothèse que l’arbitrage est inadéquat en raison de l’échec du tribunal arbitral.
Cet arbitrage n’est donc pas entièrement concrétisé sans l’intervention du juge étatique.

Cette réalité évidente contemporaine qu’est la collaboration ou la cohabitation de la justice


étatique à l’arbitrage, reste le gage d’une sécurité judiciaire qui participe à la résolution des
différends.
C’est dans cette perspective que nous avons choisi comme titre de notre mémoire :
« La Justice Etatique et la Justice Arbitrale : étude comparative ».

Notre objectif général est de réaliser une étude comparative entre la justice étatique et la justice
arbitrale.
Nos objectifs spécifiques s’attacheront :
- à identifier les différents points à aborder dans ce travail comparatif entre les deux types de
justice étatique et arbitral ;
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- pour chaque type, entrer dans une analyse de l’élément considéré ;


- et ressortir les particularités et les spécificités de chaque type de justice étatique et arbitrale.
Pour atteindre ces objectifs nous adopterons le plan suivant :
Après une définition des concepts et des termes importants utilisés, nous parlerons des
caractéristiques et des statuts, de la formation et des diplômes des différents juges et les lieux
de la pratique de leurs arts. Puis nous aborderons les détails de la saisine de chaque type de
justice avec les avantages, les inconvénients et les limites de chacune des justice en regardant
les différents rôles et compétences. Nous comparerons les deux types de sentences en justice
étatique et arbitrale sans oublier les exéquaturs, l’application et les recours possibles des
sentences.

1. LA DEFINITION DES CONCEPTS


1.1. Justice étatique
La justice étatique est le pouvoir judiciaire qui prend la forme d’une institution ou d’une
administration publique constituée d’un ensemble de juridictions chargées d’exercer ce
pouvoir. Elle renvoie aux Tribunaux et Cours d’un pays, y compris les juridictions civiles,
pénales, administratives, de commerce, etc. La justice étatique a pour but de reconnaître et de
respecter les droits de chacun dans la société, conformément au droit objectif. La justice
étatique se distingue de la justice privée, qui renvoie à l’arbitrage, c’est-à-dire des personnes
qui sont contractuellement chargées de trancher un litige.
1.2. Justice arbitrale
La justice arbitrale est un mode alternatif de règlement des conflits par lequel des parties
conviennent de soumettre leur différend à un tribunal arbitral généralement composé de 1 ou 3
arbitres, ou bien plus, mais toujours impair. L’arbitre rend une sentence qui s’impose aux
parties sous réserve du respect de certaines conditions. La justice arbitrale se distingue de la
justice étatique, qui est exercée par les tribunaux de l’État selon les règles normales de
procédure. La justice arbitrale ne doit pas être confondue avec les autres modes alternatifs de
règlements des conflits dits MARC comme la conciliation, la médiation ou la transaction.

2. LES CARACTERISTIQUES
2.1. Les caractéristiques de la Justice Etatique
Les caractéristiques de la justice étatique sont les suivantes :
▪ Elle est publique, ce qui signifie que les juges sont nommés par l’État et que les
procédures judiciaires sont accessibles à tous, sauf exception.

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▪ Elle est obligatoire, ce qui signifie que les parties ne peuvent pas se soustraire à la
compétence des tribunaux de l’État, sauf si elles ont recours à un mode alternatif de
règlement des conflits, comme l’arbitrage.
▪ Elle est souveraine, ce qui signifie que les décisions de justice sont revêtues de l’autorité
de la chose jugée et qu’elles s’imposent à tous, y compris à l’État.
▪ Elle est indépendante et impartiale, ce qui signifie que les juges doivent rendre la justice
en toute liberté et sans subir de pressions ou d’influences extérieures, et qu’ils doivent
respecter le principe du contradictoire, c’est-à-dire garantir aux parties le droit d’être
entendues et de présenter leurs arguments.
▪ Elle est respectueuse des droits fondamentaux, ce qui signifie qu’elle doit assurer le
respect de la dignité humaine, de la présomption d’innocence, du droit à un procès
équitable, du droit à un recours effectif, etc.
2.2. Les caractéristiques de la justice arbitrale
La justice arbitrale présente certaines caractéristiques, telles que :
▪ Elle est privée, volontaire et conventionnelle, ce qui signifie que les parties doivent
consentir au règlement du litige par voie arbitrale par une convention d’arbitrage et
qu’elles prennent à leur charge la rémunération du ou des arbitres.
▪ Elle est discrète et confidentielle puisque la procédure d’arbitrage n’est pas publique,
ce qui est un avantage dans un certain nombre de domaines, en particulier en matière
commerciale.
▪ Elle est rapide, puisqu’elle s’affranchit des lourdeurs de la justice d’État.
▪ Elle est flexible, puisque les parties peuvent choisir la loi applicable au fond de leur
litige, voire s’affranchir de toute loi étatique, et qu’elles peuvent également choisir les
arbitres et les modalités de la procédure.

3. LES STATUTS
3.1. Les statuts de la justice étatique
Les statuts de la justice étatique sont les règles qui régissent l’organisation, le fonctionnement
et les compétences des juridictions de l’État. Ils sont généralement établis par la Constitution,
les lois organiques et les lois ordinaires du pays concerné. Ils visent à garantir le respect des
principes fondamentaux de la justice, tels que l’indépendance, l’impartialité, la publicité, le
contradictoire, etc.
Les statuts de la justice étatique peuvent varier selon les systèmes juridiques des différents
pays. Par exemple, certains pays ont un système de justice unifié, où il n’existe qu’un seul ordre

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de juridiction pour tous les types de litiges. D’autres pays ont un système de justice dualiste,
où il existe deux ordres de juridiction distincts : l’un pour les litiges relevant du droit public
(administratif, constitutionnel, fiscal, etc.) et l’autre pour les litiges relevant du droit privé
(civil, commercial, pénal, etc.).
Les statuts de la justice étatique peuvent également être influencés par le droit international et
régional. Par exemple, les pays qui ont adhéré au Statut de la Cour Internationale de Justice
reconnaissent la compétence de cette juridiction pour régler les différends entre États sur des
questions de droit international. Les pays qui sont membres de l’Union Européenne doivent
respecter le droit de l’Union Européenne et se soumettre au contrôle de la Cour de justice de
l’Union Européenne.
3.2. Les statuts de la justice arbitrale
Les statuts de la justice arbitrale sont les règles qui régissent le recours à l’arbitrage comme
mode alternatif de règlement des conflits. Ils sont généralement établis par les conventions
d’arbitrage conclues entre les parties, ainsi que par les lois nationales et internationales
applicables à l’arbitrage. Ils visent à garantir le respect des principes de la justice, tels que
l’équité, la confidentialité, la célérité, etc.
Les statuts de la justice arbitrale peuvent varier selon les types d’arbitrage et les domaines
concernés. Par exemple, on distingue l’arbitrage interne, qui se déroule dans le cadre d’un seul
État, et l’arbitrage international, qui implique des parties de nationalités différentes ou un
élément d’extranéité. On distingue également l’arbitrage institutionnel, qui est organisé par une
institution spécialisée (comme la Cour d’Arbitrage de Côte d’Ivoire), et l’arbitrage ad hoc, qui
est organisé directement par les parties. On peut aussi mentionner l’arbitrage commercial, qui
concerne les litiges entre professionnels du commerce, et l’arbitrage d’investissement, qui
concerne les litiges entre un État et un investisseur étranger.
Les statuts de la justice arbitrale peuvent également être influencés par la jurisprudence des
tribunaux étatiques et des juridictions supranationales. Par exemple, les tribunaux étatiques
peuvent contrôler la validité et l’exécution des sentences arbitrales, selon les conditions prévues
par la loi ou par la Convention de New York de 1958 sur la reconnaissance et l’exécution des
sentences arbitrales étrangères. Les juridictions supranationales peuvent également intervenir
pour garantir le respect des droits fondamentaux des parties à l’arbitrage, comme le droit à un
procès équitable ou le droit au recours effectif.

4. LA FORMATION ET LES DIPLÔMES


4.1. La formation et les diplômes de la justice étatique

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La formation des juges étatiques est d'une importance cruciale pour assurer l'intégrité, la
compétence et l'impartialité du pouvoir judiciaire. Elle vise à doter les juges des connaissances
juridiques, des compétences professionnelles et des valeurs éthiques nécessaires pour exercer
leurs fonctions de manière efficace et équitable.
Voici quelques éléments clés de la formation des juges étatiques :
La formation initiale : La formation initiale des juges étatiques se déroule généralement
après l'achèvement de leurs études de droit. Elle comprend des programmes de
formation spécialisés dispensés par des écoles de droit ou des instituts de formation
judiciaire. Cette formation initiale peut couvrir des domaines tels que le droit pénal, le
droit civil, le droit administratif, la procédure judiciaire, l'éthique et la déontologie
judiciaire.
La formation pratique : La formation pratique est une partie intégrante de la formation
des juges. Elle comprend des stages en tant qu'assistant de justice ou des affectations
dans des tribunaux où les juges novices acquièrent une expérience pratique de la gestion
des affaires judiciaires, de l'audition des témoins, de la rédaction de décisions
judiciaires, et de l'application du droit dans des situations réelles.
La formation continue : La formation continue est essentielle pour les juges tout au long
de leur carrière. Elle permet aux juges de se tenir au courant des développements
juridiques, des pratiques judiciaires et des évolutions dans leur domaine de
spécialisation. La formation continue peut inclure des séminaires, des conférences, des
programmes de mentorat, des cours en ligne, des ateliers et des échanges avec d'autres
juges.
La formation spécialisée : Les juges peuvent également suivre une formation
spécialisée dans des domaines spécifiques du droit ou des compétences particulières
nécessaires pour traiter certains types d'affaires. Cela peut inclure des formations en
droit pénal, droit civil, droit de la famille, droit administratif, droit commercial,
médiation, résolution alternative des conflits, etc.
La formation en éthique et déontologie : La formation en éthique et déontologie est
d'une importance capitale pour les juges. Elle met l'accent sur l'indépendance,
l'impartialité, l'intégrité, la confidentialité et l'éthique professionnelle dans l'exercice de
leurs fonctions. Cette formation aide les juges à naviguer dans les questions d'éthique
complexes et à maintenir la confiance du public dans le système judiciaire.
La collaboration et les échanges internationaux : Les juges peuvent également
bénéficier de programmes de collaboration et d'échanges internationaux pour partager
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les meilleures pratiques, les connaissances et les expériences avec d'autres juges du
monde entier. Cela peut inclure des programmes d'échange, des conférences
internationales, des ateliers régionaux et des initiatives de renforcement des capacités.
Il est important que la formation des juges étatiques soit rigoureuse, indépendante et de haute
qualité. Elle doit être basée sur des programmes de formation solides, élaborés en consultation
avec des experts juridiques, des praticiens expérimentés et des institutions judiciaires, et être
régulièrement évaluée et mise à jour pour répondre aux besoins changeants du système
judiciaire et aux évolutions du droit.
Le magistrat est un fonctionnaire du ministère de la Justice. Il existe une distinction
fondamentale entre les magistrats du siège, juges indépendants du pouvoir, et les magistrats du
parquet, les procureurs, qui représentent la société.
Selon qu’ils appartiennent au siège ou au parquet, les magistrats ont des activités très
différentes qui sont :
*Les magistrats du siège sont des juges. Ils appliquent la loi et disent le droit et sont garants du
bon déroulement des procès. Suivant qu’ils sont chargés des affaires civiles (litiges entre
particuliers) ou pénales (sanctions de délits), les juges peuvent occuper différents postes.
Le juge au tribunal de grande instance tranche l’ensemble des conflits entre particuliers, alors
que le juge d’instance ne traite que des affaires impliquant des montants compris entre 4 000 €
(2624000F CFA) et 10 000€ (6560000F CFA) (endettement, litiges entre locataires et
propriétaires, par exemple).
Le juge aux affaires familiales (JAF) est chargé des affaires de divorce ou d’autorité parentale.
Le juge des contentieux (JCP) tranche les litiges civils portant sur les baux d'habitation et les
crédits à la consommation.
Le juge d’instruction dirige les enquêtes pénales et supervise les investigations policières. Il
décide de la mise en examen ou du non-lieu.
Le juge des libertés et de la détention (JLD) statue sur la détention provisoire et les remises en
liberté ou non des prévenus.
Le juge de l’application des peines détermine les mesures applicables aux détenus après leur
jugement. Il a aussi compétence sur le suivi du contrôle judiciaire ou sur les personnes en liberté
conditionnelle.
Enfin, le juge des enfants sanctionne les mineurs délinquants, tout en privilégiant les mesures
éducatives.

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Dans tous les cas, le juge ne prononce son jugement qu’après avoir étudié le plus objectivement
possible le dossier et entendu les parties exposer leurs arguments. Lui seul fixe les sanctions et
les peines, de même que les dommages et intérêts.
Les magistrats du siège sont indépendants et inamovibles. Ils doivent pouvoir exercer leur
fonction en toute liberté vis-à-vis du pouvoir politique. Ils ne peuvent être ni révoqués ni
déplacés contre leur gré.
*Les magistrats du parquet : Beaucoup moins nombreux que les juges du siège, les magistrats
du parquet – procureurs de la République ou substituts – sont les défenseurs de l’ordre public,
ils ne rendent pas de jugement.
Chargés d’une double mission : décider de l’opportunité éventuelle de poursuites contre un ou
des individus et requérir une peine contre le prévenu devant le tribunal lors d’un procès. Ils ne
rendent pas de jugement, mais jouent le rôle d’accusateur. En amont, ils dirigent les enquêtes
de police et contrôlent les gardes à vue.
Le “parquetier” est placé sous l’autorité directe du garde des Sceaux (ministre de la Justice).
Ce dernier est habilité à lui donner des instructions relatives à l’application de la politique
pénale du gouvernement.
Les magistrats affectés au Parquet peuvent avoir différents grades :
Auprès des juridictions de 1ère instance : procureur de la République, procureur adjoint de la
République, vice -procureur de la République, substitut du procureur de la République,
Près les cours d'appel : procureur général, avocat général, substitut général
Près de la cour de cassation : procureur général, premier avocat général, avocat général.
La tâche du magistrat est extrêmement difficile et stressante. Les magistrats du siège sont au
contact direct avec les crimes et les délits. Ceux du parquet ont des contraintes horaires très
lourdes : week-ends, permanences.
Les études pour devenir Magistrat selon les procédures françaises sont accessibles par voie de
concours (niveau bac + 4). Une fois reçus, les lauréats suivent une formation rémunérée à
l’École nationale de la magistrature (ENM) de l’Institut National de la Formation Judiciaire
(INFJ) (formation accessible uniquement par concours). Il existe aussi une voie d'accès pour
les professionnels expérimentés dans les domaines juridiques et économiques.
L'essentiel des recrutements a lieu à partir d’un concours externe dit premier concours très
sélectif pour les titulaires d’un master II de droit. On peut se présenter à ce concours jusqu’à
l’âge de 31 ans.
La réforme du concours depuis 2020 se caractérise par moins d'épreuves, et plus de valorisation
des capacités de raisonnement.
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Un 2e concours est ouvert sans condition de diplôme à des candidats fonctionnaires âgés de 48
ans et 5 mois maximum et justifiant de 4 années de service public.
Enfin, quelques candidats âgés de 40 ans maximum et justifiant de 8 ans d’expérience en
entreprise ou titulaires d’un mandat électoral peuvent être admis à se présenter à un troisième
concours.
Le niveau des candidats se situe plutôt à bac+5 voire plus. Il est possible de préparer le concours
au sein d'un INFJ (institut national de formation judiciaires).
À l’issue de la formation, qui dure 31 mois sous le statut d'auditeur de justice, les jeunes
diplômés choisissent leur affectation en fonction de leur classement et des postes disponibles.
L’évolution de carrière se déroule comme suit :
Au cours de sa vie professionnelle, un magistrat peut occuper des postes différents en tant que
juge, ou bien passer du siège au parquet et inversement. En effet, la mobilité géographique
et/ou fonctionnelle est encouragée dans la magistrature (elle s'exerce généralement tous les 5 à
7 ans et souvent plus rapidement en début de carrière).
Après quelques années d’expérience professionnelle, il peut également assumer des fonctions
de haute responsabilité telles que vice-président et président de tribunal ou procureur de la
République, ou travailler dans l’une des directions de l’administration centrale du ministère de
la Justice.
Dans tous les cas, il bénéficie d'une progression dans la grille indiciaire.

4.2. La formation et les diplômes des arbitres


Pour devenir juge arbitral, il est important de suivre les étapes appropriées et de développer les
compétences nécessaires. Voici une orientation générale sur le processus :
*La formation juridique : La plupart des juges arbitraux ont une solide formation juridique. Il
est essentiel d'obtenir un diplôme en droit dans une université reconnue et d'acquérir une
compréhension approfondie du système juridique et des principes du droit.

*L’expérience professionnelle : Acquérir une expérience professionnelle pertinente dans le


domaine juridique est important pour devenir juge arbitral. Travailler en tant qu'avocat, juriste
ou magistrat peut fournir une expérience pratique et une compréhension des procédures
judiciaires.

*La connaissance de l'arbitrage : Il est essentiel d'acquérir une connaissance approfondie du


droit de l'arbitrage et des principes qui le régissent. Cela comprend la compréhension des lois
nationales et internationales sur l'arbitrage, ainsi que des règles et des procédures utilisées dans
les arbitrages.
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*La formation spécialisée en arbitrage : Suivre une formation spécialisée en arbitrage peut être
bénéfique pour développer les compétences spécifiques requises pour être juge arbitral. Il
existe des cours et des programmes de formation proposés par des institutions spécialisées dans
l'arbitrage. Cette formation est ouverte au non juriste en Côte d’ivoire au Centre de Recherche
et de Formation Professionnelle en Médiation Arbitrage et Négociation (CERFOPMAN) à
l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO).

*L’Adhésion à des organisations d'arbitrage permet de rejoindre des organisations


professionnelles d'arbitrage peut être utile pour établir des contacts, accéder à des opportunités
et rester informé des développements dans le domaine de l'arbitrage. Par exemple, l'Association
for Arbitration and Alternative Dispute Resolution (AAA), la Cour d’Arbitrage de Côte
d’Ivoire (CACI) et d'autres organisations similaires offrent des adhésions et des ressources aux
professionnels de l'arbitrage.

*Le développement d'une réputation et d'une expertise permet aussi de bâtir une réputation
solide en tant qu'expert dans un domaine juridique spécifique peut être un atout pour devenir
juge arbitral. Il est utile de publier des articles, donner des conférences et participer à des
séminaires peuvent aider à établir votre crédibilité et votre expertise dans le domaine de
l'arbitrage.

*La nomination et la désignation des arbitres pour constituer le tribunal arbitral est assuré par
les parties elles-mêmes ou par des institutions d'arbitrage. Il est important de se faire connaître
auprès des parties, des avocats et des institutions d'arbitrage pour être considéré pour ces
nominations et désignations.

5. LES LIEUX DE LA PRATIQUE DE L’ART


5.1. Pour la Justice Etatique
La pratique de la justice étatique peut se dérouler dans différents lieux, en fonction des
différents acteurs et des procédures judiciaires.

Voici quelques-uns des lieux courants associés à la pratique de la justice étatique :

*Les tribunaux : Les tribunaux sont les principaux lieux où se déroulent les procédures
judiciaires. Ils peuvent être subdivisés en différents types de tribunaux, tels que les tribunaux

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civils, pénaux, administratifs, familiaux, etc. Chaque type de tribunal a sa propre compétence
pour traiter des affaires spécifiques.

*Les salles d'audience : Les salles d'audience sont les espaces physiques où les procès et les
audiences judiciaires ont lieu. Elles sont équipées de bureaux pour les juges, les avocats et les
greffiers, ainsi que de places pour les parties concernées, les témoins et le public.

*Les greffes : Les greffes sont les bureaux administratifs associés aux tribunaux. Ils sont
responsables de la gestion des dossiers judiciaires, de l'enregistrement des affaires, de la tenue
des registres et de la fourniture d'informations sur les procédures judiciaires en cours.

*Les prisons et les centres de détention : Dans les cas pénaux, les prisons et les centres de
détention sont des lieux où les personnes accusées d'un crime attendent leur procès, purgent
leur peine ou sont placées en détention provisoire.

*Les bureaux des avocats : Les avocats et les cabinets d'avocats sont des acteurs clés de la
pratique de la justice étatique. Leurs bureaux servent de lieu de travail où ils rencontrent leurs
clients, préparent des dossiers juridiques et mènent des recherches juridiques.

5.2. Pour la Justice Arbitrale


La pratique de la justice arbitrale peut avoir lieu dans différents lieux, en fonction des
arrangements convenus par les parties et des règles applicables.
Voici quelques lieux courants où la justice arbitrale est pratiquée :
*Siège de l'arbitrage : Le siège de l'arbitrage, également appelé le lieu principal de l'arbitrage,
est généralement spécifié dans la clause d'arbitrage ou l'accord entre les parties. C'est le lieu
juridique où l'arbitrage est réputé avoir lieu et où les procédures liées à l'arbitrage, telles que le
dépôt des demandes, l'audition des témoignages et les délibérations des arbitres, ont lieu.
*Centre d'arbitrage : Les parties peuvent choisir de conduire leur arbitrage dans un centre
d'arbitrage institutionnel tel que la Cour d’Arbitrage de Côte d’ivoire (CACI) ou d'autres
institutions d'arbitrage similaires. Ces centres fournissent des services administratifs, des règles
procédurales et des installations pour la tenue des audiences.
*Lieu des audiences : Les audiences arbitrales peuvent avoir lieu dans des endroits choisis par
les parties ou déterminés par les arbitres. Il peut s'agir de salles de conférence, de bureaux
d'avocats, d'hôtels, de centres de congrès ou d'autres espaces adaptés aux besoins des audiences.
Les parties peuvent décider de tenir les audiences dans le pays du siège de l'arbitrage ou dans
un autre pays qui leur convient mutuellement.

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Il est important de noter que les lieux de la justice arbitrale peuvent varier en fonction des choix
des parties et des circonstances spécifiques du cas. Les parties peuvent également stipuler dans
leur accord d'arbitrage des règles spécifiques concernant le lieu de l'arbitrage et la manière dont
les audiences seront conduites.

6. LA SAISINE et la PROCEDURE
6.1. Pour la justice Etatique
La saisine de la justice Etatique, c'est-à-dire l'introduction d'une affaire devant les tribunaux
Etatiques, se fait par le dépôt d'une demande auprès de la juridiction compétente.
Voici les étapes générales pour saisir la justice étatique :
*L’identification de la juridiction compétente :Il faut déterminer quelle juridiction est
compétente pour traiter votre affaire en fonction de la nature du litige. Par exemple, les
tribunaux civils traitent généralement les différends civils, les tribunaux pénaux s'occupent des
affaires pénales, et il peut y avoir d'autres juridictions spécialisées pour des domaines
spécifiques tels que le travail, la famille, les affaires administratives, etc.
La préparation de la demande : Il faut rédiger une demande, également appelée plainte, qui
expose les faits du litige, les prétentions et les arguments juridiques à l'appui. La demande doit
être claire, précise et contenir toutes les informations pertinentes pour le tribunal.
*La représentation légale : Elle consiste à déterminer si vous souhaitez être représenté par un
avocat ou si vous souhaitez déposer la demande vous-même en tant que partie non représentée.
Dans certains cas, la représentation par un avocat peut être obligatoire.
*Le dépôt de la demande : La demande doit être déposé auprès de la juridiction compétente en
suivant les procédures et les règles spécifiques de cette juridiction. Il est important de respecter
les délais de prescription applicables, c'est-à-dire le délai dans lequel vous devez déposer votre
demande après la survenance du litige.
*Les frais de justice : Ils doivent être requis et payés lors du dépôt de la demande, le cas échéant.
Les frais peuvent varier en fonction de la juridiction et de la nature de l'affaire. Dans certains
cas, des mesures d'aide juridictionnelle peuvent être disponibles pour les personnes à faible
revenu.
*La notification à la partie adverse : Après le dépôt de la demande, assurez-vous que la partie
adverse, également appelée défendeur, est correctement informée de la procédure en cours.
Selon la juridiction, cela peut impliquer l'envoi d'une copie de la demande ou la signification
officielle par un commissaire de justice anciennement appelé Huissier de justice.

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

*La procédure judiciaire : Une fois que la demande a été déposée et notifiée à la partie adverse,
la procédure judiciaire suit son cours. Cela peut inclure des audiences, des échanges de
documents, des témoignages, des débats juridiques et d'autres étapes spécifiques à la procédure
judiciaire.
6.2. En ce qui concerne la Justice Arbitrale
*La saisine de la justice arbitrale, c'est-à-dire l'introduction d'une affaire devant un tribunal
arbitral, est un processus spécifique à l'arbitrage. Voici les étapes générales pour saisir la justice
arbitrale :
*La Clause compromissoire ou accord d'arbitrage : Vous devez vérifier si le litige est couvert
par une clause compromissoire prévoyant le recours à l'arbitrage ou s'il existe un accord
d'arbitrage distinct entre les parties. Ces clauses ou accords établissent les règles et les
procédures de l'arbitrage.
*La notification de la demande d'arbitrage : La partie qui souhaite saisir la justice arbitrale doit
notifier à l'autre partie sa demande d'arbitrage conformément aux dispositions de la clause
compromissoire ou de l'accord d'arbitrage. Cette notification peut être effectuée par lettre
recommandée, par courrier électronique ou tout autre moyen de communication prévu dans la
clause ou l'accord.
*Le choix des arbitres : Selon les règles convenues ou les règles d'une institution d'arbitrage
choisie, les parties peuvent procéder à la désignation des arbitres. Il peut s'agir d'un arbitre
unique ou d'un tribunal arbitral composé de plusieurs arbitres. Le nombre des arbitres doit être
un nombre impair un, deux, trois ou plus. Les parties peuvent se mettre d'accord sur les critères
de sélection des arbitres ou demander l'intervention d'une institution d'arbitrage pour effectuer
la désignation.
*La constitution du tribunal arbitral : Une fois les arbitres choisis et acceptés par les parties, le
tribunal arbitral est constitué. Les parties peuvent également convenir des règles de procédure
applicables à l'arbitrage, y compris les délais, les langues utilisées, les échanges de documents,
les audiences, etc.
*Le dépôt de la demande d'arbitrage : La partie saisissant l'arbitrage doit déposer une demande
écrite auprès de l'institution d'arbitrage choisie ou directement auprès du tribunal arbitral. La
demande d'arbitrage expose les faits, les prétentions et les arguments juridiques de la partie
demanderesse.
*La réponse à la demande : La partie adverse a généralement un délai pour répondre à la
demande d'arbitrage. Elle peut présenter des observations, des contre-arguments et soulever

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

des exceptions préliminaires. La réponse peut être déposée auprès de l'institution d'arbitrage ou
directement au tribunal arbitral, selon les règles convenues.
*La procédure arbitrale : Après la constitution du tribunal arbitral, la procédure arbitrale suit
son cours. Cela peut inclure des échanges écrits, des audiences, des témoignages, des
expertises, des débats juridiques et d'autres étapes spécifiques à l'arbitrage, conformément aux
règles convenues ou aux règles de l'institution d'arbitrage.
Il est important de noter que les étapes spécifiques pour saisir la justice arbitrale peuvent varier
en fonction des règles convenues par les parties ou des règles de l'institution d'arbitrage choisie.
Il est recommandé de consulter ces règles spécifiques et, si nécessaire, de demander l'assistance
d'un avocat spécialisé en arbitrage pour vous guider tout au long du processus.
Par exemple en ce qui concerne la Cour d’Arbitrage de Côte d’Ivoire (CACI) en reprenant
intégralement le livret édité par la CACI sur ces statuts et règlements nous notons les éléments
suivant.
Le présent règlement organise la procédure d’arbitrage proposée par la Cour d’Arbitrage de
Côte d’Ivoire (CACI).
Sauf convention contraire des parties, le siège du tribunal arbitral est à Abidjan ou dans un lieu
où la CACI a une délégation.
Le tribunal peut tenir des audiences ou des réunions à tout endroit pourvu que la sentence soit
rendue à son siège.
La procédure d’arbitrage est confidentielle. Cette confidentialité s’applique à la sentence
arbitrale.
Les parties, les arbitres et la CACI s’abstiennent de rendre publique une sentence sans l’accord
des parties, sauf si la décision fait l’objet d’un recours devant les juridictions étatiques.
La partie qui entend recourir à l’arbitrage selon le règlement de la CACI, adresse sa demande
au Secrétariat Général de la CACI.
La demande contient notamment les indications ci-après :Les noms, prénoms, qualités et
adresses des parties, y compris leurs numéros et références de téléphone, télécopieur, courrier
électronique et télex ;
La copie des dispositions contractuelles sur lesquelles se fonde l’action engagée et, si la
convention d’arbitrage n’y figure pas, la copie de tout document de nature à établir que le litige
est soumis au présent règlement ;
L’exposé des faits et moyens de droit fondant les prétentions du demandeur, avec pièces à
l’appui ;

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

L’estimation du montant du litige si la demande ne conclut pas au paiement d’une somme


déterminée ;
Les indications de nature à fixer le nombre des arbitres et à permettre leur choix, le siège de
l’arbitrage, les règles de droit applicables à la convention d’arbitrage, à la procédure et au fond
ainsi que la langue qui sera utilisée dans la procédure ;
L’indication des procédures particulières éventuelles souhaitées par le demandeur.
La date de réception de la demande conforme à ce qui précède, constitue la date d’introduction
de la procédure arbitrale. Celle-ci est aussitôt notifiée au défendeur par le secrétariat et le
demandeur en est avisé.
La réponse à la demande, demande reconventionnelle est effectuée dans les 10 (dix) jours
suivant la réception de la requête du demandeur, le défenseur adresse sa réponse au Secrétariat
Général.
La réponse doit contenir :
Les noms, prénoms, qualités et adresses du défenseur ;
L’exposé des moyens de défense, y compris le cas échéant toute contestation relative à la
convention d’arbitrage et toute exception d’incompétence, avec pièce à l’appui ;
Les indications utiles concernant le nombre et le choix des arbitres, le lieu de l’arbitrage, à la
procédure et au fond, ainsi que la langue de procédure ;
L’indication des procédures particulières éventuelles souhaitées par le défendeur.
Le cas échéant, les demandes reconventionnelles pour lesquelles le défendeur doit indiquer les
faits et moyens de droit fondant ses prétentions avec pièces à l’appui, ainsi que l’évaluation du
montant de sa demande.
En cas de formulation de demande reconventionnelle, le demandeur originaire dispose d’un
délai de 10 (dix) jours à compter de la réception de celle-ci pour y répondre en autant
d’exemplaires qu’aura été remise sa demande principale. Le Secrétariat Général communique
cette réponse au défendeur originaire, demandeur reconventionnel.

Le Secrétariat Général pourra, si la demande lui paraît justifiée proroger les délais prévus au
présent article. Il en informe le Comité Technique.
Si le défendeur ne fournit pas les indications requises dans le délai ainsi prolongé, le Secrétariat
Général met en œuvre l’arbitrage conformément au présent règlement.
Les effets de la convention d’arbitrage indique que lorsqu’une clause compromissoire ou un
compromis d’arbitrage se réfère au présent règlement, l’arbitrage a lieu, et les parties se
soumettent par là même au présent règlement de la CACI.
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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

Si nonobstant cet accord, l’une d’elle refuse ou s’abstient de se soumettre à l’arbitrage, celui-
ci a néanmoins lieu et la sentence s’impose à elle.
Lorsque les parties, en se référant au présent règlement, ont cependant dérogé à celui-ci sur les
points affectant de manière substantielle les garanties offertes par la CACI, le Comité
Technique peut refuser qu’une suite soit donnée à la demande d’arbitrage dont la CACI est
saisie. Dans ce cas, le Secrétariat Général en informe les parties et procède au classement du
dossier.
Dans le cadre d’un arbitrage ad hoc, les parties peuvent solliciter la CACI en qualité d’autorité
de nomination. Le Secrétariat Général procède dans ce cas aux désignations souhaitées.
Les mémoires, les correspondances et les pièces annexes doivent être fournis par chaque partie
en autant d’exemplaires qu’il y’a d’arbitres, plus un pour chaque partie adverse, et un pour le
secrétariat, mis à la disposition du Comité Technique.

Le tribunal arbitral adresse au Secrétariat Général copie de tous ses actes et correspondances
relatifs à la procédure.
La demande d’arbitrage, la réponse ainsi que la demande reconventionnelle de même que les
sentences sont communiquées ou notifiées par lettre recommandée avec accusé de réception
ou par cahier de transmission dûment visé.
Toute autres communications peuvent être effectuées par cahier de transmission, télécopie,
courrier électronique, télex, lettre recommandée ou lettre ordinaire à la condition dans ce
dernier cas que l’expéditeur soit en mesure de prouver la réception de la lettre.
La communication ou la notification est considérée comme faite quand elle est reçue ou aurait
dû être reçue (si elle a été valablement effectuée) soit par la partie elle-même, soit par son
représentant.
Aux fins de toutes communications durant la procédure, l’adresse de chaque partie est celle qui
figure dans la demande d’arbitrage ou dans la réponse à celle-ci ou à celle que toute partie
pourra à tout moment de la procédure notifier au Secrétariat Général et à la partie adverse.
Les délais fixés dans le présent règlement commencent à courir le jour suivant où une
notification ou une communication a été faite selon le paragraphe précédent.
Si dans le pays où la notification ou la communication a été considérée comme faite à une
certaine date, le jour suivant celle-ci est un jour férié ou non ouvrable, le délai commence à
courir le premier jour ouvrable suivant. Les jours fériés et les jours non ouvrables sont compris
dans le calcul des délais. Si le dernier jour imparti est un jour férié ou non ouvrable dans le

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

pays où la notification ou la communication a été considérée comme faite, le délai expire à la


fin du premier jour ouvrable suivant.
Lorsqu’une des parties soulève un ou plusieurs moyens relatifs à l’existence, à la validité ou à
la portée de la convention d’arbitrage, il appartient à l’arbitre de se prononcer sur sa propre
compétence.
Sauf stipulation contraire, la nullité ou l’existence du contrat n’entraîne pas l’incompétence de
l’arbitre s’il retient la validité de la convention d’arbitrage. Il reste compétent pour déterminer
les droits respectifs des parties et statuer sur leurs demandes et conclusions même en cas
d’inexistence ou de nullité du contrat.
Tout le long de cette procédure arbitrale, l’arbitre doit être impartial et indépendant des parties.
Avant son entrée en fonction, il signe une déclaration d’indépendance aux termes de laquelle
il n’existe pas, selon lui, de circonstances de nature à affecter cette indépendance.
Tout arbitre doit posséder le plein exercice de ses droits civils et les qualifications convenues
par les parties ou jugées nécessaires à la résolution du litige compte tenu de l’objet de ce
dernier. En outre, tout arbitre doit avoir la disponibilité lui permettant de mener l’arbitrage à
son terme dans les meilleurs délais.
Il est donné connaissance aux parties des déclarations d’indépendance qui ont été signées par
les arbitres.
Chaque partie dispose d’un délai de 10 (dix) jours pour formuler ses objections éventuelles à
l’encontre des arbitres désignés. Passé ce délai, le Comité Technique confirme les nominations
effectuées.
Si un arbitre n’est pas confirmé par le Comité Technique, cette décision est communiquée aux
parties et la désignation d’un autre arbitre s’effectue selon la même procédure que ci-dessus.
La procédure de récusation d’un arbitre ne peut être mise en œuvre qu’après que celui-ci aura
été confirmé par le Comité Technique.
Tout arbitre peut être récusé s’il existe des circonstances de nature à soulever des doutes sur
son impartialité ou son indépendance.
La requête aux fins de récusation doit être formée dans les 10 (dix) jours de la date à laquelle
le requérant a eu connaissance des circonstances de nature selon lui à justifier da requête.
Aucune demande de récusation n’est recevable pour des motifs connus des parties avant la
confirmation des arbitres par le Comité Technique.
Dès qu’il est saisi de la requête, le Secrétariat Général invite l’autre partie, l’arbitre concerné
et les autres arbitres s’il y en a, à présenter leurs observations écrites dans un délai de 10 (dix)
jours à compter de la réception de la requête.
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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

Le comité Technique se prononce sur la recevabilité et sur le bien-fondé de la demande de


récusation dans un délai d’un mois au plus à compter de sa saisine.
Un arbitre peut être révoqué par les parties d’un commun accord. Elles en informent alors
immédiatement par écrit le Secrétariat Général.
En cas de démission d’un arbitre, il est pourvu à son remplacement.
L’arbitre, sauf en cas de démission ou de récusation est tenu de mener sa mission à son terme,
faute de quoi sa responsabilité peut être recherchée.
À tout moment, avant que le tribunal arbitral ait été constitué, chaque partie peut remplacer un
arbitre nommé par elle, et les parties peuvent d’un commun accord remplacer tout arbitre. Le
remplacement se fait dans les mêmes conditions que celles prévues par le présent règlement
pour la désignation de l’arbitre.
Il y a lieu à remplacement d’un arbitre lorsque celui-ci est décédé, a été récusé ou révoqué, ou
est dans un cas d’empêchement absolu pour maladie grave, disparition ou toute autre cause, ou
en cas de démission.
Le comité Technique peut également, d’office, procéder au remplacement d’un arbitre, après
consultation écrite des parties et des autres arbitres, si celui-ci se refuse à exercer ses fonctions,
en est manifestement incapable ou ne participe plus normalement aux travaux du Tribunal
arbitral ou ne respecte pas le présent règlement ou le code de conduite des arbitres.
Les arbitres sont remplacés par application des mêmes dispositions que celles prévues pour
leur désignation. Cependant, en cas de remplacement d’office, la désignation du remplaçant a
lieu, s’il s’agit d’un arbitre qui avait été désigné par une partie, sur avis de celle-ci.
Lorsqu’il s’agit d’un cas de remplacement d’office pour un des motifs énoncés ci-dessus, le
Comité Technique peut estimer, s’il ne s’agit pas d’un arbitre unique ou du président du
Tribunal arbitral, qu’il n’y a pas lieu à remplacement en raison de l’état d’avancement de la
procédure et de l’avis recueilli des deux autres arbitres.
Si le Comité Technique estime, en pareil cas, qu’il n’y a pas lieu à remplacement, la procédure
se poursuit avec les trois arbitres désignés initialement. Il revient au président du Comité
Technique ou au président du tribunal arbitral de mettre l’arbitre en demeure d’exercer ses
fonctions.
Sauf décision contraire du Tribunal arbitral reconstitué ou des parties, après un remplacement,
la procédure se poursuit avec le nouvel arbitre, là où le précédent arbitre a cessé d’exercer ses
fonctions.

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

En ce qui concerne la suite de la procédure arbitrale à la CACI, le secrétaire général transmet


le dossier au tribunal arbitral lorsqu’il a été constitué et que les provisions prescrites ont été
payées.
Dès réception du dossier, le Tribunal arbitral convoque les parties et leurs conseils à une
réunion qui doit être tenue dans les plus brefs délai.
Au cours de cette réunion, la saisine du Tribunal arbitral est constatée et les demandes sur
lesquelles il doit se prononcer, énumérées.
Le procès- verbal constate les points concernant la composition du tribunal arbitral mais surtout
sur les éléments posés sur la demande d’arbitrage lesquels les parties ont marqués leur accord.
Il constate que sur ces points la procédure arbitrale y sera conforme.
Sur les autres points, où un accord n’a pu se former, il est indiqué que le tribunal se prononcera
dans la sentence à intervenir.
Une décision immédiate figure dans le procès- verbal sur la langue qui sera celle de l’arbitrage
ainsi qu’éventuellement les dispositions qui seront prises pour les traductions nécessaires.
Dans le procès -verbal il est constaté que les parties souhaitent – ou non-voir le Tribunal arbitral
doté des pouvoirs d’amiable compositeur.
Le Tribunal arbitral, après audition des parties, fixe les dispositions qui lui paraissent
appropriées pour la conduite de la procédure arbitrale et fixe un calendrier prévisionnel des
échéances de celle-ci, c’est-à-dire les mesures d’instructions éventuelles, les dates de remise
des mémoires respectifs, ainsi que la date de l’audience à l’issue de laquelle les débats seront
déclarés clos.
Cette date d’audience, sauf demande des parties, ne doit pas être fixés au-delà de cinq mois
après la remise du dossier au Tribunal arbitral.
Le procès- verbal ainsi établi est signé par les membres du Tribunal arbitral.
Les parties sont également invitées à le signer. En cas de refus ou de réserves à ce sujet, ledit
procès- verbal en fait état et il est soumis au Comité Technique pour approbation.
Une copie du procès- verbal est adressée aux parties, à leurs conseils et au Secrétariat Général
de la CACI ;
Le calendrier prévisionnel, en cas de nécessité, peut être modifié, à l’initiative du Tribunal
arbitral, après observation des parties.
Le projet de modification est adressé au Secrétariat Général pour approbation.
Les parties peuvent formuler devant le Tribunal arbitral de nouvelles demandes principales ou
reconventionnelles, à condition que ces demandes restent dans les limites fixées par la
convention d’arbitrage ce dont le Tribunal est seul juge.
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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

Le Secrétariat Général peut réclamer le versement de compléments de provision.


La procédure est suspendue si ces compléments de provision ne sont pas versés dans les délais
fixés par le Secrétariat Général ; Le Comité Technique en est informé.
Les règles de procédures applicables à l’instance arbitrale est déterminée par le présent
règlement et, dans le silence de celui-ci, par la loi de procédure désignée par les parties ou, à
défaut de celle-ci, par le Tribunal arbitral.
Chaque partie peut, avant la constitution du Tribunal arbitral, demander selon le règlement de
référé arbitral la nomination d’un arbitre en vue d’ordonner des mesures provisoires ou
conservations.
Ces mesures sont à la compétence du tribunal arbitral une fois que celui-ci est constitué. Elles
sont prises sous formes de sentence.
Le tribunal arbitral instruit la cause aussi rapidement que possible par tout moyen approprié.
Les parties sont traitées sur le pied d’égalité dans le strict respect du principe du contradictoire,
et peuvent, à chaque stade de la procédure, faire valoir leurs droits et présenter leurs moyens.
Après des écrits des parties et des pièces versées aux débats, les parties sont entendues
contradictoirement par le Tribunal arbitral si l’une des parties en fait la demande. A défaut, il
peut décider d’office à leur audition.
Toutes les pièces ou informations que l’une des parties fournit au Tribunal arbitral doivent être
communiquées en même temps par elle à l’autre parties et au Secrétariat Général.
À tout moment de la procédure, le Tribunal arbitral peut demander aux parties de produire des
documents, pièces justificatives ou autres preuves dans le délai qu’il fixe.
Chaque partie à la faculté de produire la consultation de tout expert de son choix ou de proposer
son audition par le Tribunal arbitral.
Le Tribunal arbitral peut d’office, ou sur requête d’une partie, nommer un ou plusieurs experts
indépendants chargés de lui faire un rapport écrit sur des points précis qu’il déterminera.
A la demande de l’une des parties ou de son propre chef, le Tribunal arbitral cite dans un délai
raisonnable les parties à comparaître devant lui aux jours et lieux fixés puis en informe le
secrétariat Général.
Si, bien qu’ayant été régulièrement convoquée, l’une des parties ne se présent pas, le Tribunal
arbitral, après s’être assuré que la convocation lui est bien parvenue et à défaut d’excuse
valable, procède à l’instruction de l’affaire, le débat étant réputé contradictoire.
Les audiences sont contradictoires se déroulent à huis clos, sauf convention contraire des
parties.

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

Les parties comparaissent soit en personne, soit par représentants dûment accrédités. Elles
peuvent aussi être assistées de conseils. L’identité et l’adresse des représentants et conseils
doivent être communiqués au secrétariat général de la CACI et à la partie adverse.
L’arbitre tranche le litige, conformément aux règles de droit que les parties ont choisies et à
défaut d’un tel choix, conformément à celles qu’il estime appropriées.
Il tient compte le cas échéant, des usages de la vie économique.
L’arbitre peut trancher le litige en amiable composition si les parties lui en ont donné le
pouvoir.
Voici ce que nous donne la CACI comme règles de procédures.

7. LES AVANTAGES
7.1. Les avantages de la justice Etatique
La justice étatique présente plusieurs avantages importants.
Voici quelques-uns des avantages clés de la justice étatique :
✓ La légitimité et l’autorité : La justice étatique est soutenue par le pouvoir de l'État et est
fondée sur des lois et des règles établies. Les décisions des tribunaux étatiques sont
reconnues et exécutées par l'autorité publique, ce qui confère à la justice étatique une
légitimité et une force contraignante.
✓ La protection des droits fondamentaux : Les tribunaux étatiques jouent un rôle essentiel
dans la protection et l'application des droits fondamentaux des individus, tels que les
droits à la vie, à la liberté, à la propriété et à la justice équitable. Ils garantissent que
tous les individus sont traités équitablement et ont accès à un procès équitable.
✓ La neutralité et l’impartialité : Les tribunaux étatiques sont censés être indépendants et
impartiaux, et les juges sont tenus d'appliquer la loi de manière équitable et objective.
Cela garantit un processus de prise de décision juste et équilibré, sans parti pris ou
influence extérieure.
✓ L’accessibilité : Les tribunaux étatiques sont généralement accessibles à tous les
citoyens, indépendamment de leur statut social ou de leur pouvoir économique. Les
procédures judiciaires étatiques offrent une possibilité de recours pour tous ceux qui
estiment avoir subi un préjudice ou être impliqués dans un litige.
✓ Les précédents et la jurisprudence : La justice étatique crée des précédents et une
jurisprudence, ce qui signifie que les décisions des tribunaux antérieures sont prises en
compte pour guider les décisions futures. Cela favorise la cohérence et la stabilité dans
l'interprétation et l'application du droit.

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

✓ Les ressources et les expertises : Les tribunaux étatiques disposent souvent de


ressources et d'expertise pour gérer des affaires complexes et spécialisées. Ils peuvent
faire appel à des experts, des témoins et d'autres professionnels pour éclairer les
décisions judiciaires.
✓ Le recours à l'appel : Dans la plupart des systèmes juridiques étatiques, il existe un
mécanisme d'appel qui permet aux parties de contester les décisions des tribunaux de
première instance. Cela offre une possibilité de réexamen et de correction en cas
d'erreur ou d'injustice présumée.
7.2. Les avantages de la Justice Arbitrale
La justice arbitrale présente plusieurs avantages importants. Voici quelques-uns des avantages
clés de la justice arbitrale :
➢ La confidentialité : L'arbitrage offre généralement une plus grande confidentialité par
rapport aux procédures judiciaires étatiques. Les audiences et les documents liés à
l'arbitrage sont souvent confidentiels, ce qui préserve la vie privée des parties
impliquées et peut être particulièrement important dans les litiges commerciaux
sensibles.
➢ La flexibilité : L'arbitrage permet aux parties de personnaliser les procédures en
fonction de leurs besoins spécifiques. Elles peuvent choisir les règles de procédure, le
lieu de l'arbitrage, la langue utilisée et d'autres aspects de la procédure. Cette flexibilité
permet d'adapter l'arbitrage aux spécificités du litige.
➢ La spécialisation des arbitres : Les parties ont la possibilité de choisir des arbitres ayant
une expertise et une connaissance spécifiques dans le domaine pertinent du litige. Cela
permet d'avoir des décideurs ayant une compréhension approfondie des questions
techniques et juridiques impliquées, ce qui peut contribuer à une prise de décision
éclairée.
➢ La rapidité : L'arbitrage est souvent considéré comme plus rapide que les litiges devant
les tribunaux étatiques. Les parties peuvent convenir des délais spécifiques pour chaque
étape de la procédure, ce qui permet de gagner du temps par rapport aux délais parfois
longs associés aux procès en justice étatique. Le délais de 6 mois semble
➢ Le choix du tribunal : Les parties ont la possibilité de choisir l'institution d'arbitrage ou
les arbitres qui entendront leur affaire. Cela leur permet de sélectionner des arbitres
expérimentés et réputés dans le domaine pertinent du litige, ce qui peut contribuer à la
confiance dans le processus décisionnel.

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

➢ L’exécution internationale : Les sentences arbitrales sont généralement reconnues et


exécutées dans de nombreux pays en vertu de la Convention de New York sur la
reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales étrangères. Cela facilite
l'exécution des décisions arbitrales dans des juridictions différentes de celle où
l'arbitrage a eu lieu.
➢ Moins formel et moins coûteux : L'arbitrage peut être moins formel et moins coûteux
que les procès devant les tribunaux étatiques. Les procédures sont souvent simplifiées,
les audiences peuvent être moins formelles, et les coûts liés à l'arbitrage peuvent être
plus prévisibles et maîtrisés.
Il convient de noter que les avantages de la justice arbitrale peuvent varier en fonction des
circonstances spécifiques de chaque litige et des règles d'arbitrage choisies. Il est important de
consulter les règles d'arbitrage pertinentes.

8. LES INCONVENIENTS
8.1. Pour la Justice Etatique
La justice étatique présente également certains inconvénients.
Voici quelques-uns des inconvénients potentiels de la justice étatique :
▪ La lenteur : Les procédures judiciaires étatiques peuvent être souvent longues et prendre
du temps avant qu'une affaire ne soit résolue. Les délais peuvent varier en fonction de
la complexité du litige, de la charge de travail des tribunaux et de la disponibilité des
juges.
▪ La complexité procédurale : Les procédures judiciaires étatiques peuvent être
complexes et exiger une compréhension approfondie du système juridique. Les règles
de procédure, les formalités, et les exigences de preuve peuvent être difficiles à
naviguer pour les personnes non familiarisées avec le système judiciaire.
▪ Les coûts élevés : Les litiges devant les tribunaux étatiques peuvent être coûteux en
raison des frais de justice, des honoraires d'avocats et des dépenses liées à la préparation
et à la présentation de l'affaire. Les frais juridiques peuvent être prohibitifs pour
certaines personnes ou petites entreprises.
▪ La publicité : Les procédures judiciaires étatiques sont généralement publiques, ce qui
signifie que les audiences et les documents liés au litige peuvent être accessibles au
public. Cela peut entraîner une perte de confidentialité et de discrétion pour les parties
impliquées.

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

▪ Le manque de spécialisation : Les tribunaux étatiques traitent un large éventail de litiges


et de domaines juridiques. Il est possible que les juges n'aient pas une expertise
spécialisée dans le domaine spécifique du litige, ce qui peut limiter leur compréhension
des enjeux techniques et complexes.
▪ L’encombrement des tribunaux : Les tribunaux étatiques peuvent être surchargés de
dossiers, ce qui peut entraîner des retards supplémentaires dans le traitement des
affaires. Il peut y avoir un manque de ressources et de personnel judiciaire pour gérer
efficacement toutes les affaires en attente.
▪ L’incertitude du résultat : Bien que la justice étatique vise à rendre des décisions
équitables et impartiales, il y a toujours une incertitude quant au résultat final. Les
décisions judiciaires peuvent être contestées en appel, et il existe des risques inhérents
à laisser la décision finale entre les mains du juge.

8.2. En ce qui concerne la Justice Arbitrale


Bien que la justice arbitrale présente de nombreux avantages, il y a aussi quelques
inconvénients potentiels à prendre en compte. Voici certains d'entre eux :
o Les coûts élevés : Les frais associés à l'arbitrage peuvent être plus élevés que ceux des
procédures judiciaires étatiques. Cela inclut les honoraires des arbitres, les frais
administratifs des institutions d'arbitrage et les dépenses liées à la préparation et à la
présentation de l'affaire. Les coûts peuvent devenir prohibitifs, en particulier pour les
litiges complexes et de grande envergure.
o La limitation des recours : Contrairement aux tribunaux étatiques, les possibilités
d'appel sont souvent limitées en arbitrage. La sentence arbitrale est généralement finale
et exécutoire, avec peu de possibilités de révision ou de recours en cas d'erreur de droit
ou de fait.
o La confidentialité limitée : Bien que l'arbitrage puisse offrir une plus grande
confidentialité que les procédures judiciaires étatiques, cette confidentialité peut être
limitée dans certains cas. Les parties peuvent être tenues de divulguer certaines
informations aux arbitres, aux institutions d'arbitrage ou lors de l'exécution de la
sentence arbitrale.
o Les contraintes procédurales : Les parties peuvent se sentir limitées par les règles de
procédure rigides imposées par les institutions d'arbitrage ou convenues dans l'accord
d'arbitrage. Cela peut restreindre leur capacité à présenter des preuves ou à faire valoir

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

certains arguments, comparé à la souplesse procédurale offerte par les tribunaux


étatiques.
o Le pouvoir limité de contrainte : Contrairement aux tribunaux étatiques, les tribunaux
arbitraux peuvent ne pas avoir le pouvoir de contraindre les tiers à se conformer à leurs
décisions. Si une partie refuse de respecter la sentence arbitrale, il peut être nécessaire
de recourir aux tribunaux étatiques pour obtenir son exécution.
o Le manque de précédent : Les décisions arbitrales n'établissent pas de précédents
contraignants comme le font les tribunaux étatiques. Chaque affaire est traitée de
manière indépendante, et les sentences arbitrales antérieures n'ont pas de force
obligatoire pour les cas ultérieurs.
Il est important de noter que ces inconvénients peuvent varier en fonction des règles
d'arbitrage convenues, des institutions d'arbitrage utilisées et des spécificités de chaque
affaire.

9. LES LIMITES
9.1. Pour la Justice Etatique
La justice étatique présente également certaines limites et défis. Voici quelques-unes des
limites de la justice étatique :
▪ La lenteur et l’engorgement des tribunaux : Les tribunaux étatiques peuvent être
confrontés à une charge de travail importante, ce qui peut entraîner des délais prolongés
pour le règlement des affaires. La lenteur de la justice étatique peut nuire à l'accès à une
justice rapide et efficace.
▪ La complexité et les coûts : Les procédures judiciaires étatiques peuvent être
complexes, nécessitant des connaissances juridiques spécialisées. Cela peut rendre le
système judiciaire intimidant et difficile à naviguer pour les personnes non initiées. De
plus, les frais liés aux litiges judiciaires, y compris les honoraires des avocats et les frais
de justice, peuvent être prohibitifs pour certaines personnes.
▪ L’inégalités d'accès à la justice : En raison des coûts et de la complexité des procédures
judiciaires, l'accès à la justice étatique peut être limité pour certaines personnes, en
particulier celles qui ont des ressources financières limitées. Cela peut entraîner des
inégalités d'accès et une justice moins équitable pour certaines parties.
▪ Le formalisme procédural : Les procédures judiciaires étatiques peuvent être
strictement réglementées par des règles procédurales, ce qui peut entraîner des retards

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et des complications. Les exigences formelles peuvent également rendre le processus


judiciaire plus rigide et moins adapté à certaines situations particulières.
▪ L’influence politique et médiatique : La justice étatique peut être sujette à des pressions
politiques, médiatiques ou publiques, ce qui peut compromettre l'indépendance et
l'impartialité des décisions judiciaires. Les influences externes peuvent affecter la
perception de justice et la confiance dans le système judiciaire.
▪ Les limites géographiques : Les tribunaux étatiques sont généralement limités à leur
juridiction géographique spécifique, ce qui peut poser des problèmes pour les affaires
internationales ou transfrontalières. Cela peut rendre difficile la résolution des litiges
impliquant des parties situées dans différentes juridictions.
▪ La rigidité des décisions : Les décisions judiciaires étatiques sont généralement
contraignantes et ne permettent souvent que des possibilités d'appel limitées. Cela peut
limiter la flexibilité pour corriger d'éventuelles erreurs ou ajuster les décisions en
fonction des circonstances changeantes.

9.2. En ce qui concerne la Justice Arbitrale


La justice arbitrale présente également certaines limites et défis.
Voici quelques-unes des limites de la justice arbitrale :
o Le contrôle limité : Contrairement aux tribunaux étatiques, les décisions arbitrales sont
généralement finales et exécutoires, avec un contrôle judiciaire limité. Il peut être
difficile de faire appel ou de contester une décision arbitrale, sauf en cas de nullité ou
d'erreur manifeste.
o Le manque de précédent : Contrairement aux tribunaux étatiques, les décisions
arbitrales ne créent pas de précédent juridique contraignant. Chaque affaire est traitée
individuellement, ce qui peut entraîner une certaine incertitude quant à l'interprétation
du droit.
o La confidentialité limitée : Bien que l'arbitrage offre souvent une plus grande
confidentialité que les procédures judiciaires étatiques, cette confidentialité peut être
limitée dans certains cas. Les parties peuvent être tenues de divulguer certaines
informations aux arbitres, aux institutions d'arbitrage ou lors de l'exécution de la
sentence arbitrale.
o Les coûts élevés : L'arbitrage peut être coûteux, en particulier dans les litiges complexes
et de grande envergure. Les honoraires des arbitres, les frais administratifs des

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

institutions d'arbitrage et les coûts liés à la préparation de l'affaire peuvent constituer


des dépenses importantes pour les parties.
o La limitation des recours : Les possibilités d'appel en arbitrage sont généralement
limitées, sauf en cas de nullité de la procédure ou de l'existence d'une erreur manifeste.
Les parties doivent souvent se conformer à la décision arbitrale même si elles estiment
qu'elle est injuste ou erronée.
o L’absence de contrainte coercitive : Contrairement aux tribunaux étatiques, les
tribunaux arbitraux n'ont généralement pas le pouvoir de contraindre les tiers à se
conformer à leurs décisions. En cas de non-respect de la sentence arbitrale, il peut être
nécessaire de recourir aux tribunaux étatiques pour obtenir son exécution.
o La dépendance envers les parties : Les arbitres sont nommés et rémunérés par les
parties, ce qui peut soulever des préoccupations quant à leur indépendance et leur
impartialité. Bien que les institutions d'arbitrage fournissent des règles et des directives
pour garantir l'intégrité du processus, des questions de partialité peuvent survenir.

10.LES TYPES D’AFFAIRES


10.1. Pour la Justice Etatique
La justice étatique désigne le système judiciaire d'un État. Il est chargé d'appliquer les lois de
l'État et de trancher les litiges entre les particuliers, les entreprises et l'État.
Les types d'affaires de la justice étatique sont les suivants :
• Les affaires civiles : ce sont les litiges entre particuliers ou entre particuliers et
entreprises. Ils peuvent porter sur des sujets divers, tels que les contrats, la
responsabilité civile, le droit de la famille, le droit du travail.
• Les affaires pénales : ce sont les poursuites engagées par l'État contre une personne qui
a commis une infraction pénale. Les infractions pénales sont des actes qui sont
considérés comme nuisibles à la société et qui sont punis par la loi.
• Les affaires administratives : ce sont les litiges entre les particuliers et l'État. Ils peuvent
porter sur des sujets divers, tels que les permis de construire, les impôts, les prestations
sociales.
10.2. Pour la justice Arbitrale
L'arbitrage est également plus flexible, car les parties peuvent choisir les règles d'arbitrage qui
s'appliqueront à leur différend.
Les types d'affaires de la justice arbitrale sont les suivants :

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• Les contrats : l'arbitrage est souvent utilisé pour résoudre les litiges liés à des contrats,
tels que des litiges sur l'exécution d'un contrat, sur la rupture d'un contrat ou sur la
responsabilité contractuelle.
• Les litiges commerciaux : l'arbitrage est également utilisé pour résoudre les litiges
commerciaux, tels que les litiges sur des transactions commerciales, sur des contrats de
distribution ou sur des contrats de franchise.
• Les litiges internationaux : l'arbitrage est souvent utilisé pour résoudre les litiges
internationaux, car il permet aux parties de choisir un lieu d'arbitrage neutre et de se
soumettre à un droit applicable neutre.

11.LES ROLES ET LES COMPETENCES


11.1. Pour la Justice Etatique
Elle est chargée d'appliquer les lois de l'État et de trancher les litiges entre les particuliers, les
entreprises et l'État.
Les rôles et les compétences de la justice étatique sont les suivants :
• Les Rôles :
Appliquer les lois de l'État
Trancher les litiges entre les particuliers, les entreprises et l'État
Garantir le respect des droits des citoyens
Assurer la sécurité de la société
• Les Compétences :
En matière civile : les litiges entre particuliers ou entre particuliers et entreprises, tels que les
contrats, la responsabilité civile, le droit de la famille, le droit du travail, etc.
En matière pénale : les poursuites engagées par l'État contre une personne qui a commis une
infraction pénale, telles que le vol, les agressions, les meurtres, etc.
En matière administrative : les litiges entre les particuliers et l'État, tels que les permis de
construire, les impôts, les prestations sociales, etc.

11.2. Pour la Justice Arbitrale


La justice arbitrale est un mode alternatif de résolution des litiges qui permet aux parties à un
différend de le soumettre à un tribunal arbitral composé de trois arbitres, choisis par les parties.
Le tribunal arbitral rend une sentence arbitrale qui est contraignante pour les parties.
*Les rôles de la justice arbitrale sont les suivants :
- Remplacer les tribunaux étatiques dans la résolution des litiges entre les parties.

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- Offrir une procédure plus rapide, plus privée et moins coûteuse que le procès devant les
tribunaux étatiques.
- Offrir aux parties une plus grande flexibilité dans la sélection des règles de procédure
et du droit applicable.
- Offrir aux parties une plus grande assurance que leur différend sera résolu de manière
impartiale et équitable.
*Les compétences de la justice arbitrale sont les suivantes :
- La justice arbitrale peut être saisie de tous les litiges, à l'exception des litiges qui ne
peuvent pas être résolus par voie d'arbitrage, tels que les litiges relatifs aux droits
indisponibles (par exemple, les droits de la personnalité) ou les litiges qui sont soumis
à une procédure judiciaire obligatoire.
- La justice arbitrale peut être saisie de litiges entre des personnes de nationalités
différentes ou de litiges qui ont un lien avec un pays autre que celui où les parties ont
leur domicile ou leur siège social.
- La justice arbitrale peut être saisie de litiges qui sont déjà pendants devant les tribunaux
étatiques.

12.LES SENTENCES
12.1. Pour la justice Etatique
Les sentences de la justice étatique peuvent être de différentes natures:
• Des condamnations pénales : les personnes reconnues coupables d'un crime ou d'un
délit peuvent être condamnées à une peine d'emprisonnement, une amende, une peine
d'interdiction d'exercer une activité professionnelle ou une peine de confiscation de leurs biens.
• Des décisions civiles : les personnes qui ont un litige entre elles peuvent saisir la justice
pour obtenir une décision. La justice peut ordonner à une partie de payer une somme d'argent
à l'autre, de lui restituer un bien ou de faire quelque chose ou de s'abstenir de faire quelque
chose.
• Des décisions administratives : les personnes qui ont un litige avec l'administration
peuvent saisir la justice pour contester une décision administrative. La justice peut annuler la
décision administrative ou ordonner à l'administration de prendre une nouvelle décision.
• Les sentences de la justice étatique sont importantes car elles permettent de garantir le
respect du droit et d'assurer la protection des droits des individus.
Voici quelques exemples de sentences de la justice étatique en Côte d'Ivoire :

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En 2018, la Cour suprême a condamné l'État ivoirien à verser 100 millions de FCFA à une
femme qui avait été violée par un policier.
En 2019, la Cour d'appel d'Abidjan a annulé un arrêté municipal qui interdisait la vente de
cigarettes dans les marchés publics.
En 2020, le tribunal de commerce d'Abidjan a condamné une société à verser 10 millions de
FCFA à une autre société pour défaut de paiement.
Ces sentences montrent que la justice étatique en Côte d'Ivoire est active et qu'elle joue un rôle
important dans la protection des droits des individus.
12.2. Pour La justice Arbitrale
En Côte d'Ivoire, l'arbitrage est régi par l'Ordonnance n° 2012-005 du 19 janvier 2012 portant
loi uniforme sur l'arbitrage. Cette ordonnance a été élaborée conformément aux principes de la
Convention de La Haye de 1985 sur l'arbitrage international.
Le processus d'arbitrage commence par la signature d'une convention d'arbitrage par les parties
au litige. Cette convention d'arbitrage doit indiquer le sujet du litige, le nombre d'arbitres et le
lieu de l'arbitrage.
Une fois la convention d'arbitrage signée, les parties doivent désigner les arbitres. Si les parties
ne parviennent pas à se mettre d'accord sur la nomination des arbitres, le président de la Cour
d'arbitrage de Côte d'Ivoire (CACI) peut les désigner.
Les arbitres doivent ensuite convoquer les parties pour une première audience. Lors de cette
première audience, les arbitres exposeront le processus d'arbitrage aux parties et leur
demanderont de présenter leurs arguments.
Après la première audience, les arbitres vont instruire le dossier du litige. Ils vont entendre les
parties, les témoins et les experts. Ils peuvent également demander la production de pièces.
Une fois l'instruction terminée, les arbitres vont se retirer pour délibérer. Ils vont ensuite rendre
une sentence arbitrale. La sentence arbitrale est un document écrit qui indique le résultat du
litige.
La sentence arbitrale est obligatoire pour les parties. Elle peut être exécutée devant les
tribunaux de Côte d'Ivoire.

13.L’EXEQUATUR
13.1. Pour la justice Etatique
L'exequatur est une procédure judiciaire qui permet d'obtenir l'exécution d'une décision de
justice rendue dans un autre État. En Côte d'Ivoire, l'exequatur des décisions de justice
étrangères est régi par l'Ordonnance n° 2012-005 du 19 janvier 2012 portant loi uniforme sur
l'arbitrage.
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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

Pour obtenir l'exequatur d'une décision de justice étrangère, il faut déposer une requête auprès
du Président du Tribunal de Première Instance du lieu où la décision doit être exécutée. La
requête doit être accompagnée de la décision de justice étrangère, d'une traduction officielle de
la décision en français et d'une attestation d'exequatur délivrée par les autorités compétentes de
l'État où la décision a été rendue.
Le Président du Tribunal de Première Instance statuera sur la requête dans un délai de deux
mois. Si la requête est acceptée, la décision de justice étrangère sera rendue exécutoire en Côte
d'Ivoire.
L'exequatur d'une décision de justice étrangère peut être refusé si la décision est contraire à
l'ordre public ivoirien. Ainsi, sont susceptibles d’exequatur « des actes individuels, revêtant
une certaine normativité liée à l’intervention d’une autorité publique étrangère », tels que les
actes juridictionnels contentieux ou gracieux, mais aussi « les simples instruments publics reçus
par une autorité exerçant une compétence liée, non juridictionnelle », à l’exclusion des «
diverses interventions purement organiques d’une autorité publique » qui ne peuvent bénéficier
d’exequatur parce qu’insuffisamment normatifs.
Il convient alors de le distinguer de la reconnaissance qui ne constitue pas notre centre d’intérêt.
Le premier emporte force exécutoire dans l’État requis alors que cette dernière vise simplement
à admettre, que ce soit ou non à la suite d’une procédure spécifique, que les actes et décisions
en cause produisent des effets autres que ceux qui entraînent des mesures d’exécution.
13.2. Pour la justice arbitrale
L'exequatur de la justice arbitrale est la procédure judiciaire qui permet d'obtenir l'exécution
d'une sentence arbitrale rendue dans un autre État. En Côte d'Ivoire, l'exequatur des sentences
arbitrales est régi par l'Ordonnance n° 2012-005 du 19 janvier 2012 portant loi uniforme sur
l'arbitrage.
Pour obtenir l'exequatur d'une sentence arbitrale, il faut déposer une requête auprès du
Président du Tribunal de Première Instance du lieu où la sentence doit être exécutée. La requête
doit être accompagnée de la sentence arbitrale, d'une traduction officielle de la sentence en
français et d'une attestation d'exequatur délivrée par les autorités compétentes de l'État où la
sentence a été rendue.
Le Président du Tribunal de Première Instance statuera sur la requête dans un délai de deux
mois. Si la requête est acceptée, la sentence arbitrale sera rendue exécutoire en Côte d'Ivoire.
L'exequatur d'une sentence arbitrale peut être refusé si la sentence est contraire à l'ordre public
ivoirien.

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14. L’APPLICATION DE LA SENTENCE


14.1. Pour la justice Etatique
L'application de la sentence de la justice étatique est un processus qui permet à la partie
gagnante d'un procès d'obtenir ce qui lui a été attribué par le tribunal. Ce processus peut être
long et complexe, mais il est essentiel pour garantir que les droits des parties soient respectés.
En Côte d'Ivoire, l'application de la sentence de la justice étatique est régie par la loi n° 2008-
082 du 18 décembre 2008 portant organisation judiciaire. Cette loi prévoit que la sentence de
la justice étatique doit être exécutée par l'huissier de justice.
L'huissier de justice est un officier public chargé de l'exécution des décisions de justice. Il peut
être saisi par la partie gagnante d'un procès pour l'exécution de la sentence.
L'huissier de justice va alors notifier la sentence à la partie perdante. La partie perdante dispose
alors d'un délai de 15 jours pour s'exécuter. Si la partie perdante ne s'exécute pas, l'huissier de
justice peut alors saisir les biens de la partie perdante pour les vendre et payer la partie
gagnante.
L'application de la sentence de la justice étatique est un processus important pour garantir que
les droits des parties soient respectés. Cependant, ce processus peut être long et complexe. Il
est important de se faire assister par un avocat pour s'assurer que la sentence de la justice
étatique soit exécutée correctement.
14.2. Pour la justice Arbitrale
La sentence arbitrale n’est susceptible d’exécution forcée qu’en vertu d’une décision
d’exéquatur rendue par la juridiction étatique. La décision d’exéquatur n’est susceptible que
d’un pourvoi en cassation devant la CCJA ; la décision qui accorde l’exéquatur n’est
susceptible d’aucun recours. Les sentences arbitrales étrangères sont exécutoires sur le
fondement de la Convention de New York du 10 juin 1958. La reconnaissance et l’exécution
des sentences rendues dans un autre Etat de l’espace OHADA sont pour leur part soumises aux
dispositions de l’Acte Uniforme.

15.LES RECOURS POSSIBLES


15.1. Pour la Justice Etatique
En Côte d'Ivoire, les recours de la justice étatique sont des voies de recours qui permettent aux
parties à un litige de contester une décision de justice. Ces recours sont prévus par la loi pour
garantir le respect du droit et des droits des parties.
Il existe différents types de recours de la justice étatique. Les plus fréquents sont :
• L'appel : l'appel est un recours qui permet de contester une
décision de justice rendue en première instance. L'appel est déposé devant la cour d'appel.

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• Le pourvoi en cassation : le pourvoi en cassation est un recours


qui permet de contester une décision de justice rendue en appel. Le pourvoi en cassation est
déposé devant la Cour suprême.
• Le pourvoi en annulation : le pourvoi en annulation est un recours
qui permet de contester une décision de justice rendue par une juridiction administrative. Le
pourvoi en annulation est déposé devant le Conseil d'État.
• Le recours en révision : le recours en révision est un recours qui
permet de contester une décision de justice rendue en première instance ou en appel, si elle a
été rendue sur la base de faux ou de témoignages mensongers. Le recours en révision est déposé
devant la Cour de cassation.
Les recours de la justice étatique sont des voies de recours importantes qui permettent de
garantir le respect du droit et des droits des parties. Cependant, ces recours peuvent être longs
et coûteux. Il est important de se faire assister par un avocat pour connaître les conditions de
recours et pour déposer un recours valide.
15.2. La Justice Arbitrale
En Côte d'Ivoire, les recours contre une sentence arbitrale sont prévus par l'Ordonnance n°
2012-005 du 19 janvier 2012 portant loi uniforme sur l'arbitrage.
Les parties à un arbitrage peuvent contester une sentence arbitrale en saisissant le Président du
Tribunal de Première Instance du lieu où la sentence a été rendue. Le Président du Tribunal de
Première Instance peut annuler la sentence arbitrale si elle est contraire à l'ordre public ivoirien.
Les parties à un arbitrage peuvent également contester une sentence arbitrale en saisissant la
Cour d'Arbitrage de Côte d'Ivoire (CACI). La CACI peut annuler la sentence arbitrale si elle
est contraire à la loi uniforme sur l'arbitrage ou si elle a été rendue en violation des règles
d'arbitrage.
Les recours contre une sentence arbitrale sont des voies de recours importantes qui permettent
de garantir le respect du droit et des droits des parties. Cependant, ces recours peuvent être
longs et coûteux. Il est important de se faire assister par un avocat pour connaître les conditions
de recours et pour déposer un recours valide.

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LA JUSTICE ETATIQUE ET LA JUSTICE ARBITRALE : ETUDE COMPARATIVE

CONCLUSION GENERALE

La comparaison des justices étatique et arbitrale nous permet de bien comprendre d’abord
chaque type de justice et ensuite de percevoir les éléments distinctifs de chaque type de justice
l’une par rapport à l’autre. Nous avons tenté de disséquer et d’intégrer les différents points de
comparaison abordés et d’en avoir une compréhension nous permettant de bien faire la part des
choses. Cela nous parait important dans l’apprentissage et dans la pratique du droit ainsi que
de l’arbitrage surtout pour des arbitres n’ayant pas une formation juridique de base, de
bénéficier de cet outil de comparaison didactique de ces deux notions de justice étatique et de
justice arbitrale

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REFERENCES
Manuels

• Braive, Jean-Denis, La justice arbitrale, 6e éd., Dalloz, 2019.


• Fouchard, Philippe, Gaillard, Emmanuel et Goldman, Bertrand, L'arbitrage commercial
international, 5e éd., Litec, 2019.
• Hassler, Pascal, L'arbitrage international, 4e éd., LGDJ, 2019.
• Melis, Jean-Michel, Le droit de l'arbitrage, 5e éd., Dalloz, 2019.
• Poirier, Jean-François, L'arbitrage international, 2e éd., Lexis Nexis, 2019
• Arrêt n° 103/2015, Req. n° 093/2014/PC du 21/05/2014Cour Commune de Justice et
d'Arbitrage (CCJA) Arrêt du 15/10/2015
• Leval, G, L’arbitre et le juge étatique, quelle collaboration ? “. Revue de droit international et
de droit comparé, 2005
• Loussouarn, Yvon / Bourel, Pierre / de Vareilles-Sommières, Pascal, Droit international privé,
Dalloz 2004, 8e édition.
Site Internet
http://www.courarbitrage.ci/
https://www.ohada.com/

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