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Introduction :

Un sol est le plus souvent formé d’un ensemble de trois phases, solide liquide, gaz.
Donc il convient bien de distinguer les contraintes effectives σ’ des contraintes totales σ.
En effet, le comportement mécanique du sol_tant en ce qui concerne les déformations que
la résistance au cisaillement _est lié aux variations des contraintes effectives et non à celles
des contraintes totales.
Dans la plupart des cas, les déformations du sol s’accompagnent de variations de
volume. Si l’eau interstitielle ne peut s’échapper, ou si ses mouvements sont lents (milieu
imperméable), la pression interstitielle va subir des modifications ; il en va de même par
conséquent pour les contraintes effectives et par suite la déformation du matériau sera
influencée à son tour.
Le problème est analogue pour le phénomène de rupture, il faudra donc être très
attentif aux conditions dans lesquelles une surpression ou une cavitation peut se développer
dans un sol au moment du cisaillement, car la résistance réelle du terrain en dépend. On
verra comment on peut apprécier ces variations de pression, pour les essais de cisaillement,
grâce aux coefficients de pression interstitielle définis par Skempton.

Essais de Cisaillement :

Plusieurs types d’appareils sont habituellement utilisés pour les essais de


cisaillement. (Scissomètre, Rhéotest, pénétromètre) qui permettent la détermination in situ
de la résistance au cisaillement. Mais deux appareils de laboratoire on été spécialement mis
au point tant pour les recherches que pour les essais courants, l’appareil à cisaillement
rectiligne ou boite de Casagrande et l’appareil à compression tri axiale ou tri axial .
La boite de Casagrande est d’un maniement plus facile que le tri axial, mais ce
dernier présente de nombreux avantages.

Principe de l’appareil :

La boite de casagrande ou boite de cisaillement est destinée aux essais de


cisaillement rectiligne, dans lesquels on cherche à obtenir la rupture de l’échantillon
suivant un plan imposé. L’idée première d’une boite de cisaillement appartient au français
Alexandre Collin (1846), mais c’est le professeur américain A.Casagrande qui l’à mise au
point et lui a donné la diffusion qu’on lui connaît actuellement.
L’échantillon a généralement la forme d’une plaquette carrée ( 10cm de coté et 3cm
de hauteur dans l’un des modèles couramment utilisés). Il est placé entre deux demi-boites,
mobiles l’une par rapport à l’autre et sans contacte (elle sont séparées par l’échantillon).
On applique par l’intermédiaire de la demi-boite supérieure un effort de compression N et
un effort horizontal de traction T. le matériau se rompt alors, pour une certaine valeur de T,
suivant le plan de séparation des deux demi-boites qui coïncides sensiblement avec le plan
horizontal de symétrie de l’échantillon.
La connaissance de N et T permet la détermination d’un point de la courbe
intrinsèque. En effet, si A est la surface de la boite, les composantes de la contrainte
critique sont :

σ = N/A et τ = T/A.

En répétant plusieurs fois l’expérience on peut ainsi tracer point par la droite de Coulomb.

Description du dispositif :

Les demi-bottes sont garnies de pierres poreuses et contiennent en général une


réserve d’eau. Ces dispositions permettent éventuellement de drainer l’échantillon en cours
d’essai et d’éviter au sein du matériau l’apparition d’une pression interstitielle. On verra
plus loin, en effet, que le volume d’un échantillon varie en cours de cisaillement. Les
pierres poreuses sont dentées de manière à assurer une bonne liaison entre l’échantillon et
chacune des demis-boites.
La demi-boite supérieure est formée de deux parties : un cadre et un couvercle
servant de piston pour l’application de la force N. de cette manière, la force N est bien
intégralement répartie sur l’échantillon seul et non sur la demi-boite inférieure ce qui
engendrerait des frottements parasites.
Cette disposition permet également la mesure des variations de hauteur de
l’échantillon grâce à des comparateurs placés entre le piston et le cadre de la demi-boite
supérieure.
L’effort N qui est appliqué au piston de la demi-boite supérieure résulte
généralement de l’action de poids placés sous l’appareille.
Essai de Cisaillement rectiligne (efforts contrôlés) :

Permettent de transmettre à la demi-boite supérieure un effort de traction connu, on mesure


alors les déplacements relatifs des deux demi-boites et non note la valeur de l’effort de
traction qui provoque la rupture.

Essai de Cisaillement (déformations contrôlées) :

Ce dispositif à contraintes contrôlées est actuellement remplacé par un dispositif à


déformation contrôlées : la boite de Casagrande à vitesse de cisaillement constante. La
demi-boite inférieure est entraînée à une vitesse constante par un mécanisme approprié et
le demi-boite supérieure est maintenu es place par un anneau dynamométrique qui mesure
l’effort de cisaillement.
La courbe de cisaillement (effort-déformation) qu’on détermine de cette manière à
généralement la forme caractéristique représentée sur la figure
Sur cette courbe apparaissent deux valeurs remarquables de la résistance au cisaillement :
 Le maximum au sommet de la bosse qu’on observe pour les faibles déformations ;
 Et le palier correspondant aux grandes déformations.
Chacune de ces deux valeurs peut être utilisée pour tracer une droite de Coulomb.

Imperfection de la boite de cisaillement :

Cet appareil présente plusieurs défauts. Tout d’abord la surface de l’échantillon,


soumise aux efforts de cisaillement, varie au cours de l’essai puisqu’il y a déplacement
relatif des deux demi-boites. Ce déplacement n’atteint pas le centimètre, l’erreur est donc
de 10% au maximum. Mais cette incertitude est, néanmoins, gênante.
D’un autre coté, la répartition des contraintes sur le plan de cisaillement n’est pas uniforme
(ce qu’on a supposé implicitement en écrivant σ = N/A et τ = T/A)
La contrainte de cisaillement est maximale au centre de l’échantillon et décroît pour
s’annuler vers les bords, tandis que la répartition de la pression verticale est commandée
par les légers mouvements du piston qui ont souvent tendance à basculer. C’est la une
deuxième source d’erreur importante.
Enfin les efforts de frottement parasites sont mal connus et difficiles à prendre en
compte. Il s’agit principalement du frottement des parties métalliques de la demi-boite
supérieure sur la partie cisaillée de l’échantillon.
On a cherché à améliorer l’appareil classique en utilisant un échantillon de forme
torique (appareil de Kérisel) pour lequel la surface de cisaillement ne varie pas au cours de
l’expérience, ou en utilisant des appareils qui permettent de réaliser des tenseurs de
déformation plus uniformes (appareil de Roscoe).
Ces instruments relèvent du domaine de la recherche et c’est la boite de Casagrande,
malgré ses imperfections, qui est le seul dispositif à cisaillement direct utilisé dans la
pratique courante pour la détermination de la résistance au cisaillement des sols.

Choix du type d’essai (drainé ou non drainé) :

Le choix du type d’essai à réaliser en laboratoire, drainé ou non drainé, résulte du


genre de calculs à effectuer et du type de sol auxquels ils s’appliquent.
En pratique, on adopte généralement, les règles suivantes :
 Pour un calcul à long terme, sur un matériau peu perméable (argile) et dans tout les cas
(court terme ou long terme) pour des matériaux perméables (sables et graves) on utilise les
résultats d’un essai drainé. les calculs sont effectués, alors, en contraintes effectives σ’ et
en prenant en compte, sous la nappe phréatique, le poids volumique déjaugé γ’.
 Pour un calcul à court terme, sur un matériau très peu perméable et saturé, tel que
l’argile on utilise les résultats d’un essai non drainé.
Les calculs sont alors conduits en contraintes totales σ, en prenant en compte, sous la
nappe, le poids volumique saturé γsaturé.

Essai non drainés après consolidation :

Dans un essai non drainé après consolidation, l’échantillon est d’abord consolidé
sous une pression sphérique. Lorsque la consolidation est terminée c’est à dire lorsque la
pression interstitielle est intégralement dissipée, l’échantillon est alors soumis à un essai de
cisaillement non drainé. Au cours de cette deuxième phase de l’opération des pressions
interstitielles se développent au sein de l’échantillon.
Pour pouvoir mesurer correctement la pression interstitielle il est nécessaire de ne
pas appliquer trop rapidement le déviateur ; dans le cas des matériaux cohérents, une durée
de 4 à 6heures paraît suffisante.
Les résultats d’un essai non drainé après consolidation présentent un allure tout à
fait analogue à ceux d’un essai non drainé.
Cet essai permet de juger de l’influence de la sur consolidation sur la valeur de la
pression interstitielle au moment de la rupture. Il suffit de laisser un échantillon sur
consolidé gonfler sous une pression inférieure à la pression de consolidation avant
d’appliquer le déviateur. On constate pour un matériau saturé, le coefficient A f est
sensiblement égal à l’unité lorsque le matériau est normalement consolidé, le coefficient
décroît ensuite assez vite avec l’indice de sur consolidation et prend même des valeurs
fortement négatives pour des indices de sur consolidation élevés (sup. à 8)

Essai drainé :

Dans un essai drainé, on conduit les opérations de manière à éviter l’apparition d’une
pression interstitielle. L’échantillon est consolidé au préalable et cisaillé ensuite à un
rythme suffisamment lent pour que la pression interstitielle soit négligeable
particulièrement au moment de la rupture. Il y a donc, en principe, identité à tout moment
entre les contraintes totales et les contraintes effectives.
Dans le cas des sables, qui sont très perméables, la durée de l’essai dépend du
temps qui est nécessaire pour mesurer correctement les charges et les variations de
volume . il semble qu’une heure suffise. Par contre, dans les cas des matériaux cohérents, il
n’en va plus de même et la durée de l’expérience dépend du temps dont l’échantillon a
besoin pour expulser sans surpression notable l’eau en excès en cas de diminution de
volume. Pour un échantillon remanié et normalement consolidé d’argile de Londres,
Bishop et Henkel indiquent qu’une durée de 48 heures est nécessaire. On voit que par
rapport aux essais non drainés, les essais drainés sont des essais lents.
L’essai :

Echantillon intact d’une marne saturée (Sr = 1) a été sujet d’un essai de cisaillement
rectiligne de type UU ( non consolidé, non drainé ) à une vitesse de 0.9 mm/mn ; le
coefficient de l’anneau dynamométrique est de 0.0797 daN/division.
Les résultats de cet essai sont regroupés dans le tableau suivant :

N° échantillon 1 2 3
Dimensions de la 6060 6060 6060
boite (mm mm)
Charge verticale N 0.36 0.72 1.08
(kN)
Contrainte normale 100 200 300
(kpa)
Masse totale humide 239.88 245.778 223.503
(g)
Masse de la boite (g) 111.845 129.683 102.318
Masse humide nette 128.035 116.095 121.185
(g)
Volume de la boite 77.4 75.6 75.6
(cm3)
h ( KN/m3) 19.79 19.69 19.89
d (KN/m3) 15.70 15.51 15.87
Sr (%) 1 1 1

La section :
S = 6060 = 3600mm2
S = 3600.10-6 mm2
La contrainte :
 = N/S.
Donc :
1 = (0.36/3600).106 = 100 Kpas.
2 = (0.72/3600).106 = 200 Kpas.
3 = (1.08/3600).106 = 300 Kpas.
La masse humide nette :
Mh nette = masse totale humide – masse de la boite.
Le poids volumique humide :
h = Mh nette/v.
Donc :
h1 = (128.0359,8110-3 10-3)/77.410-6 (m3)
= 19.79 KN/m3.
h2 = (116.0959,8110-6)/75.610-6
= 19.69 KN/m3
h3 = (121.1859,8110-6) / 75.610-6 = 19.89 KN/m3

Les Detaille de calcul :

U : c’est le nombre de tourets x 0.2mm


F : la force
τ : la contrainte tangentiel
l : la déformation annulaire x 0.002
A : la section de cisaillement
Pour trouvée F on utilise la formule empirique F=l/484.4
Pour la contrainte tangentielle τ=F/A

40 40
36,89
35 35
30
30
contrainte tangentielle (kpa)

25
20 25
23,67
15 20 Série1
10
15
5
11,432
0 10
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 5
U (cm)
0
echantillon 1 echantillon 2 echantillon 3 0 50 100 150 200 250 300 350

D’après les courbes on a déduire les résultats suivant :


τ1=11.432 Kpa
τ2=23.670Kpa
τ3=36.890Kpa
L’angle φ est donné par la tangente
τ= + 0.127σ

Car : tg φ = 0.127 φ = 8.042° .

Conclusion :
Les sols se rompent lorsque la contrainte de cisaillement dépasse une certaine limite
fonction de la contrainte normale.
Pour les comportements des sols varient au cours de la consolidation, et on remarque des
ruptures mais on ne constate pas des ruptures franches que des déformations continues
croissantes avec l’accroissement de la contrainte
la courbe de τ = f(L) :
la courbe de τ = f()

τ1=39.5 Kpa
τ2=51.6Kpa
τ3=68.4Kpa
l’angle φ est donné par la tangente
τ = 24.3 + 0.144σ
car tg φ = 0.144 φ = 8.20° .

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