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Rogramme Pedagogique D Analyse Mathématique ET Des Classes Préparatoires en Sciences Économiques de Gestion Et Commerciales
Rogramme Pedagogique D Analyse Mathématique ET Des Classes Préparatoires en Sciences Économiques de Gestion Et Commerciales
C HAPITRE 1
Intégrales impropres
Dans ce chapitre, nous allons apprendre à calculer les intégrales de domaines non
bornés, soit parce que l’intervalle d’intégration est infini (allant jusqu’à +∞ ou −∞), soit
parce que la fonction à intégrer tend vers l’infini aux bornes de l’intervalle. Ces intégrales
sont appelées intégrales impropres ou intégrales généralisées.
On termine notre introduction en expliquant le plan de ce chapitre. Lorsque l’on ne sait
pas calculer une primitive, on a recours à deux types de méthode : soit la fonction est de
signe constant au voisinage du point incertain, soit elle change de signe une infinité de fois
dans ce voisinage (on dit alors qu’elle « oscille »). Nous distinguerons aussi le cas où le point
incertain est ±∞ ou bien une valeur finie. Il y a donc quatre cas distincts, selon le type du
point incertain, et le signe, constant ou non, de la fonction à intégrer. Ces quatre types sont
schématisés dans les figures suivantes :
1.1.2 Convergence/divergence
Définition 1.1 .
+∞
? Soit f une fonction continue sur [a, + ∞[. On dit que l’intégrale
R
f (t ) d t converge si la
a
Rx
limite, lorsque x → +∞, de la primitive f (t ) d t existe et est finie, c-à-d
a
+∞
Z Zx
f (t ) d t = lim f (t ) d t .
x→+∞
a a
Zb Zb
f (t ) d t = lim+ f (t ) d t .
x→a
a x
Exemple 1.1 .
+∞ Rx £ −t ¤x
e −t d t = lim e −t d t = lim
R
1− L’intégrale −e 0 = 1. Donc l’intégrale converge.
0 x→+∞ 0 x→+∞
+∞ Rx
sin (t ) d t = lim [− cos (t )]0x = Ø car lim cos (x) = Ø.
R
2− L’intégrale sin (t ) d t = lim
0 x→+∞ 0 x→+∞ x→+∞
Donc l’intégrale diverge.
1.1. Définitions et propriétés 3
R1 R1
3− L’intégrale ln (t ) d t = lim ln (t ) d t = lim [t ln (t ) − t ]1x = −1. Donc l’intégrale
0 x→0 x x→0
converge.
R1 1 R1 1
4− L’intégrale t d t = lim dt = lim [ln (t )]1x = +∞. Donc l’intégrale diverge.
0 x→0 x t x→0
Remarque 1.1 .
• L’intégrale généralisée, est considéré comme limite d’une intégrale définie.
• Convergence équivaut donc à limite finie. Divergence signifie soit qu’il n’y a pas de limite,
soit que la limite est infinie.
Preuve. En utilisant la relation de Chasles pour les intégrales de Riemann usuelles, avec
a ≤c ≤x:
Zx Zc Zx
f (t ) d t = f (t ) d t + f (t ) d t .
a a c
Zb Zc Zb
f (t ) d t = f (t ) d t + f (t ) d t .
x x c
+
Puis en passant à la limite x → a . ■
Remarque 1.2 .
? « Être de même nature » signifie que les deux intégrales sont convergentes en même temps
ou bien divergentes en même temps.
? La relation de Chasles implique donc que la convergence ne dépend pas du comporte-
ment de la fonction sur des intervalles bornés, mais seulement de son
comportement au voisinage de +∞.
4 Chapitre 1. Intégrales impropres
1.1.4 Linéarité
Proposition 1.2 (Linéarité de l’intégrale impropre)
Soient f et g deux fonctions continues sur [a, + ∞[ , et λ,µ deux réels. Si les intégrales
+∞ +∞ +∞
λ f (t ) + µg (t ) d t converge et on a :
R R R ¡ ¢
f (t ) d t et g (t ) d t convergent, alors
a a a
+∞
Z +∞
Z +∞
Z
λ f (t ) + µg (t ) d t = λ f (t ) d t + µ
¡ ¢
g (t ) d t
a a a
La relation de linéarité est valable pour les fonctions d’un intervalle ]a,b], non bornées en
a.
Remarque 1.3 La réciproque dans la relation de linéarité est fausse, on peut trouver deux
+∞
R +∞
R
fonctions f ,g telles que f (t ) + g (t ) d t converge, sans que f (t ) d t , ni
a a
+∞
R
g (t ) d t convergent.
a
1.1.5 Positivité
Proposition 1.3 (Positivité de l’intégrale impropre)
Soient f ,g : [a, + ∞[ → R des fonctions continues, ayant une intégrale convergente.
+∞
Z +∞
Z
Si f ≤ g alors f (t ) d t ≤ g (t ) d t .
a a
En particulier, on a aussi :
+∞
Z
Si f ≥ 0 alors f (t ) d t ≥ 0.
a
La relation de positivité est valable pour les fonctions d’un intervalle ]a,b], non bornées en
a.
Remarque 1.4 Si l’on ne souhaite pas distinguer les deux types d’intégrales impropres sur un
intervalle [a, + ∞[ (ou ]−∞,b]) d’une part et ]a,b] (ou [a,b[) d’autre part, alors il est
pratique de rajouter les deux extrémités à la droite numérique :
R̄ = R∪ {−∞, + ∞} .
Ainsi l’intervalle [a,b[ avec a ∈ R et b ∈ R̄ désigne l’intervalle infini [a, + ∞[ (si b = +∞) ou
l’intervalle fini [a,b[ (si b < +∞) . De même pour l’intervalle ]a,b] avec
a = −∞ ou a ∈ R.
1.1. Définitions et propriétés 5
Zv
∀ε > 0 ∃M ≥ a u,v ≥ M =⇒ | f (t ) d t | < ε.
u
Preuve. Il suffit d’appliquer le critère de Cauchy pour les limites à la fonction F (x) =
Rx
f (t ) d t .
a
Rx
Soit F : [a, + ∞[ → R. Alors lim F (x) = lim f (t ) d t existe et est finie ssi
x→+∞ x→+∞ a
Zv
∀ε > 0 ∃M ≥ a u,v ≥ M =⇒ |F (u) − F (v)| = | f (t ) d t | < ε.
u
Zb Zc Zb
f (t ) d t = f (t ) d t + f (t ) d t .
a a c
Remarque 1.5 .
? Les relations de Chasles impliquent que la nature et la valeur de cette intégrale
doublement impropre ne dépendent pas du choix de c, avec a < c < b.
Rc Rb Rb
? Si une des deux intégrales f (t ) d t ou bien f (t ) d t diverge, alors f (t ) d t diverge.
a c a
6 Chapitre 1. Intégrales impropres
Exemple 1.2 .
+∞ Z2 +∞
t t t
Z Z
¢ dt = ¢ dt + ¢2 d t .
2 2 2 2
¡ ¡ ¡
−∞
1 + t −∞
1 + t 1+ t2
2
On choisit c = 2 au hasard.
On commence par la première intégrale
Z2 Z2
t t
¡ ¢2 d t = x→−∞
lim ¡ ¢2 d t .
−∞
1+ t2 x
1+ t2
Z2 ¸2
t
· µ ¶
1 1 1 1 1
¢2 d t = − =− − .
2 1+ t2 x 2 5 1 + x2
¡
x
1+ t2
Alors
Z2 Z2
t t
µ ¶
1 1 1 1
¢2 d t = x→−∞
lim ¢2 d t = x→−∞
lim − − 2
=− .
2 5 1+x 10
¡ ¡
−∞
1+ t2 x
1+ t2
R2 t
Donc 2 2
d t converge.
−∞ (1+t )
+∞
t 1
R
De même pour d t qui converge vers .
2 (1+t 2 )2 10
+∞
t
R
Ainsi l’intégrale 2 2
d t converge et vaut 0.
−∞ (1+t )
Rx
Comme f est positive, alors la primitive est croissante, ou bien lim f (t ) d t est bornée,
x→+∞ a
+∞
R Rx
et donc l’intégrale f (t ) d t converge, ou bien lim f (t ) d t tend vers +∞ donc diverge.
a x→+∞ a
1.2. Intégrales impropres sur un intervalle non borné 7
∃A ≥ a, ∀t > A f (t ) ≤ g (t ) .
+∞
R +∞
R
1. Si g (t ) d t converge =⇒ f (t ) d t converge.
a a
+∞
R +∞
R
2. Si f (t ) d t diverge =⇒ g (t ) d t diverge.
a a
Zx Zx
f (t ) d t ≤ g (t ) d t .
A A
+∞
R +∞
R
Si g (t ) d t converge, alors f (t ) d t est une fonction croissante et majorée donc
A a
+∞
R +∞
R
converge. Inversement, si f (t ) d t tend vers +∞, alors g (t ) d t tend vers +∞ aussi. ■
A a
Exemple 1.3 .
+∞ 2
e −t d t est convergente car : ∀t ∈ [1, + ∞[, −t 2 ≤ −t , comme e t est une
R
L’intégrale
1
2
+∞ £ −t ¤x
fonction croissante alors e −t ≤ e −t . Et comme e −t d t = lim −e 1 = e −1 , donc l’intégrale
R
1 x→+∞
+∞
e −t d t converge.
R
1
8 Chapitre 1. Intégrales impropres
Preuve. Dire que deux fonctions sont équivalentes au voisinage de +∞, c’est dire que
leur rapport tend vers 1, ou encore :
f (t )
∀ε > 0 ∃A > a ∀t > A | − 1| < ε,
g (t )
soit encore :
Exemple 1.4 .
+∞
1
R
L’intégrale 1+t 2
dt converge car :
1
1
1+t 2 1 1
+∞
R 1
Rx 1
£ 1 ¤x
lim 1 = 1 =⇒ 1+t 2
∼ t2
et comme t2
dt = lim t2
dt = lim − t 1 = 1, alors
t →+∞ t2 1 x→+∞ 1 x→+∞
+∞ +∞
1 1
R R
l’intégrale t2
dt converge par le critère d’équivalence l’intégrale 1+t 2
dt converge.
1 1
Proposition 1.4 Soient f et g deux fonctions strictement positives et continues sur [a, + ∞[
telles que:
f (t )
lim = l.
t →+∞ g (t )
+∞
R +∞
R
• Si l 6= 0 et l 6= +∞, f (t ) ∼ l .g (t ) . Alors les deux intégrales f (t ) d t et g (t ) d t sont
+∞ a a
de même nature.
1.2. Intégrales impropres sur un intervalle non borné 9
+∞
R +∞
R
• Si l = 0, f (t ) ≤ g (t ). Alors si l’intégrale g (t ) d t converge =⇒ f (t ) d t converge.
a a
+∞
R +∞
R
• Si l = +∞, f (t ) ≥ g (t ). Alors si l’intégrale g (t ) d t diverge =⇒ f (t ) d t diverge.
a a
Exemple 1.5 .
+∞
R ln(t )
L’intégrale 1+t 2
dt converge car :
1
ln(t )
1+t 2
lim = 0.
t →+∞ 1
3
t 2
+∞ ´x³ +∞
ln(t ) 1
R 1 −2
R ln(t )
donc 1+t 2
≤ 3 , et comme 3 d t = lim
p = 2 converge =⇒ 1+t 2
dt converge.
t2 x→+∞ t 1
1 t2 1
Une intégrale de Riemann est une intégrale qui s’écrit sous la forme :
+∞
1
Z
d t , où α ∈ R∗+ .
tα
1
Exemple 1.6 .
+∞
R |sin t | |sin t |
Soit t2
d t . La fonction t2
est continue et positive sur [1, + ∞[
1
3 |sin t |
lim t 2 = 0,
t →+∞ t2
+∞
|sin t |
converge car α = 23 .
R
donc t2
dt
1
R p
+∞ p
t 2 + 3t ln cos 1t sin2 ln1t d t . La fonction t 2 + 3t ln cos 1t sin2 ln1t
¡ ¡ ¢¢ ¡ ¢ ¡ ¡ ¢¢ ¡ ¢
Exemple 1.8 Soit
2
est continue et positive sur [2, + ∞[
r
p 3
t 2 + 3t = t 1+ ∼ t.
t +∞
µ µ ¶¶
1 1
ln cos ∼ − 2.
t +∞ 2t
µ ¶ µ ¶2
2 1 1
sin ∼ .
ln t +∞ ln t
1.2. Intégrales impropres sur un intervalle non borné 11
Donc µ µ ¶¶ µ ¶
p 1 2 1 1
t 2 + 3t ln cos sin ∼ − ,
t ln t +∞ 2t (ln t )2
+∞
1
est une intégrale de Bertrand α = 1, β = 2 donc converge par
R
et comme − dt
2t (ln t )2
2
R p
+∞
t 2 + 3t ln cos 1t sin2 ln1t d t converge.
¡ ¡ ¢¢ ¡ ¢
équivalence l’intégrale
2
12 Chapitre 1. Intégrales impropres
+∞
Z Zx
f (t ) d t = lim f (t ) d t .
x→+∞
a a
Contrairement au cas des fonctions positives, où la limite était soit finie, soit égale à +∞,
+∞
R
tous les comportements sont possibles ici : les valeurs de f (t ) d t peuvent tendre vers une
a
limite finie, vers +∞ ou −∞, ou bien encore osciller entre deux valeurs finies, ou s’approcher
alternativement de +∞ et −∞.
Théorème 1.4 .
Toute intégrale impropre absolument convergente est convergente. Autrement dit, être
absolument convergente est plus fort qu’être convergente.
Exemple 1.9 .
+∞
R sin t sin t
1− Soit t2
d t , la fonction t2
est continue sur [1, + ∞[ .
1
Pour tout t ,
sin t 1
| 2
|≤ 2.
t t
+∞
1
est une intégrale de Riemann α = 2 > 1 donc convergente par
R
Or l’intégrale t2
dt
1
+∞ +∞
t sin t
| sin
R R
comparaison t2
| d t converge =⇒ l’intégrale t2
dt est absolument convergente.
1 1
Exemple 1.10 .
+∞
sin t sin t
R
Soit l’intégrale t dt, la fonction t est continue sur [1, + ∞[ .
1
Nous allons prouver qu’elle est convergente, mais pas absolument convergente.
1−( Pour montrer que l’intégrale est convergente, effectuons une intégration par parties,
u 0 = sin t , u = − cos t
avec 0 :
v = 1t , v = − t12
Zx ¸ Zx
sin t − cos t x cos t
·
dt = − dt.
t t 1 t2
1 1
£ − cos t ¤x − cos x
• lim t
= lim + cos 1 = cos 1. Donc admet une limite finie.
x→+∞ 1 x→+∞ x
+∞
R cos t Rx cos t
• Pour l’autre terme, t 2 d t = lim 2 dt.
1 x→+∞ 1 t
cos t 1
| 2
|≤ 2.
t t
+∞
1
est une intégrale de Riemann α = 2 > 1 donc convergente par
R
Or l’intégrale t2
dt
1
+∞ +∞
t cos t
| cos
R R
comparaison t2
| d t converge =⇒ l’intégrale t2
dt est absolument convergente. Donc
1 1
+∞
sin t
R
t dt converge.
1
2− Pour tout t , 0 ≤ |sin t | ≤ 1, on a :
Zx
| g (t ) d t | ≤ M .
a
+∞
R
Alors, l’intégrale impropre f (t ) g (t ) d t converge.
a
Exemple 1.11 .
+∞
sin t
1− Avec f (t ) = 1t et g (t ) = sin t , on retrouve que l’intégrale
R
t
dt converge.
1
+∞
1 cos(t ) sin3 (t )
et g (t ) = cos (t ) sin3 (t ) , on retrouve que l’intégrale
R
2− Avec f (t ) = t3 t3
dt
1
converge.
Zb Zb
f (t ) d t = lim+ f (t ) d t .
x→a
→a x
Comme f est positive, alors la primitive est croissante quand x décroît vers a : soit
Rb Rb Rb
f (t ) d t est bornée, et l’intégrale f (t ) d t est convergente, soit f (t ) d t tend vers +∞.
x →a x
∃ε > 0, ∀t ∈ ]a,a + ε] , f (t ) ≤ g (t ) .
1.3. Intégrales impropres sur un intervalle borné 15
Rb Rb
1− Si g (t ) d t converge =⇒ f (t ) d t converge.
a a
Rb Rb
2− Si f (t ) d t diverge =⇒ g (t ) d t diverge.
a a
Exemple 1.12 .
π
R2 1 1
est positive et continue sur 0, π2 .
¤ ¤
Soit l’intégrale sin(t )
dt, la fonction sin(t )
0
i πi 1 1
∀t ∈ 0, , 0 < sin t ≤ t =⇒ ≥ > 0,
2 sin t t
π π
R2 1 R2 1
l’intégrale t dt est divergente par comparaison sin(t ) d t diverge.
0 0
f (t )
lim+ = 1.
t →a g (t )
Rb Rb
Alors l’intégrale f (t ) d t converge si et seulement si g (t ) d t converge.
a a
Exemple 1.13 .
R1 e −t
Soit l’intégrale t
dt
0
En effet,
e −t 1
∼+ ,
t 0 t
R1 1 R1 e −t
Or t d t diverge donc t d t diverge.
0 0
Proposition 1.6 Soient f et g deux fonctions strictement positives et continues sur ]a,b] telles
que:
f (t )
lim+ = l.
t →a g (t )
Rb Rb
• Si l 6= 0 et l 6= +∞, f (t ) ∼+ l .g (t ) . Alors les deux intégrales f (t ) d t et g (t ) d t sont de
a a a
même nature.
16 Chapitre 1. Intégrales impropres
Rb Rb
• Si l = 0, f (t ) ≤ g (t ). Alors si l’intégrale g (t ) d t converge =⇒ f (t ) d t converge.
a a
Rb Rb
• Si l = +∞, f (t ) ≥ g (t ). Alors si l’intégrale g (t ) d t diverge =⇒ f (t ) d t diverge.
a a
Exemple 1.14 .
1
R2 1 1
est continue et positive sur 0, 21
¤ ¤
1- L’intégrale dt converge car: la fonction
t (ln t )3 t (ln t )2
0
1 1
2 R2 h i1 · ¸
1 1 2
− 12 1 2 = lim+ − 12 ¡ 1
+ − 12 1 2 = − 12 ¡ 1
R
dt = lim+ 3dt = lim+
t (ln t )3
¢2 ¢2
0 x→0 x t (ln t ) x→0 (ln t ) x x→0 ln 12 (ln x) ln 21
1
R2 1
Donc l’intégrale impropre dt converge.
t (ln t )2
0
R1 ln t ln t
2- L’intégrale 1+t 2
dt converge car: la fonction 1+t 2
est continue et negative sur ]0,1]
0
ln t
R1 R1 ln t
∼
1+t 2 0+
ln t et l’intégrale de ln t d t converge par équivalence l’intégrale 1+t 2 d t converge.
0 0
R1 ln t
3- L’intégrale p d t converge car: la fonction pt
ln
est continue et negative sur ]0,1]
t t
0
pt
− ln
t
lim 1
=0
x→0+ 3
t 4
p t et
Les fonctions − ln 1
3 étant continues et positive sur ]0,1] .
t t4
ln t 1
−p ≤ 3 .
t t4
R1 R1
Comme 1
3 d t converge Riemann α =
3
< 1 par comparaison p t d t converge, donc
− ln
4 t
0 t4 0
R1
pt d t
ln
converge.
t
0
Une intégrale de Riemann est une intégrale qui s’écrit sous la forme :
Z1
1
α
d t , où α ∈ R∗+ .
t
0
1.3. Intégrales impropres sur un intervalle borné 17
¤3 £ 4
R1 ln t
On choisit donc α ∈ 4 ,1 par exemple α = 5 pour que 3 d t converge.
0 t4
Rb
Théorème 1.8 Si l’intégrale f (t ) d t est absolument convergente, alors elle est convergente.
a
Exemple 1.16 .
R1 sin 1t sin 1t
Soit l’intégrale p d t , La fonction p est continue ]0,1] .
t t
0
Pour tout t ∈ ]0,1] , on a
|sin 1t | 1
p ≤p .
t t
R1
Or l’intégrale p1 d t est convergente d’aprés Riemann α = 1
< 1 par comparaison
t 2
0
R1 |sin 1t | R1 sin 1t
p d t converge, donc l’intégrale p d t est absolument convergente.
t t
0 0
+∞
Z +∞
Z
0
h i 0
u (t ) v (t ) d t = lim u (t ) v (t ) − u (a) v (a) − u (t ) v (t ) d t .
x→+∞
a a
Zx Zx
0 0
u (t ) v (t ) d t = [u (t ) v (t )]xa − u (t ) v (t ) d t .
a a
Exemple 1.17 .
+∞
λt e −λt d t ou λ > 0.
R
Soit l’intégrale
0
0 0
On effectue l’intégration par parties avec u = λt , v = e −λt . On a donc u = λ, v = − λ1 e −λt .
1.5. Changement de variable 19
Ainsi
Zx h ix Zx
−λt −λt
λt e dt = −t e + e −λt d t .
0
0 0
1 ³ −λx ´
= −xe −λx − e −1
λ
+∞ Zx
1
Z
λt e −λt d t = lim λt e −λt d t = , donc l’intégrale converge.
x→+∞ λ
0 0
+∞
Z Zβ
¢ 0
f ϕ (t ) .ϕ (t ) d t .
¡
f (x) d x =
a α
Exemple 1.18 .
L’exemple suivant est trés intéressant : la fonction f (t ) = sin t 2 a une intégrale
¡ ¢
convergente, mais ne tend pas vers 0 (quand t → +∞). C’est à mettre en opposition avec le
cas des séries : pour une série convergente le terme général tend toujours vers 0.
+∞
sin t 2 d t
R ¡ ¢
Soit l’intégrale
1
p
On effectue le changement de variable u = t 2 , qui donne t = u, d t = 2p1 u d u avec ϕ est un
difféomorphisme
ϕ : 1,x 2 → [1,x]
£ ¤
u→t
Zx Zx 2
1
sin t 2 d t =
¡ ¢
sin (u) p d u.
2 u
1 1
20 Chapitre 1. Intégrales impropres
+∞ xR2
R sin(u) sin(u)
Or par le théorème d’Abel p du
2 u
converge, donc p du
2 u
admet une limite finie, ce
1 1
Rx +∞
qui prouve que sin t 2 d t admet aussi une limite finie. Alors sin t 2 d t converge.
¡ ¢ R ¡ ¢
1 1
Exemple 1.19 .
R2
Soit l’intégrale pd t
t −1
1 p
On effectue le changement de variable u = t − 1, qui donne t = u 2 + 1, d t = 2ud u avec ϕ
est un difféomorphisme hp i
ϕ: x − 1,1 → [x,2]
u→t
Z2 Z1 p
dt 1
³ ´
lim p = lim 2d u = 2 [u] p = lim 2 1 − x − 1 = 2.
x→1 x−1
t − 1 x→1p x→1
x x−1
R1 R2 R2
2d u converge, ce qui prouve que pd t admet aussi une limite finie. Alors pd t
t −1 t −1
0 1 1
converge.
Exemple 1.20 .
On va calculer la valeur des deux intégrales impropres suivantes :
π π
Z2 Z2
I= ln (sin (t )) d t , J= ln (cos (t )) d t .
0 0
π π
Z2 Z0 2Z−x
³ ³π ´´
ln (sin (t )) d t = ln sin − u (−d u) = ln (cos (u)) d u.
2
x π 0
2 −x
π π π
Z2 Z2 2 −x
Z
I = ln (sin (t )) d t = lim+ ln (sin (t )) d t = lim+ ln (cos (u)) d u.
x→0 x→0
0 x 0
1.5. Changement de variable 21
Et comme I = J , on a
π
2I = − ln 2 + L.
2
π
R2
Il nous reste à évaluer L = ln (sin (2t )) d t :
0
Effectuons le changement de variable u = 2t , l’intégrale L devient:
Zπ
1
L = ln (sin (u)) d u,
2
0
Zπ
1 1
= I+ ln (sin (u)) d u,
2 2
π
2
π
Z2
π
I=J= ln (sin (t )) d t = − ln 2.
2
0
Γ : ]0, + ∞[ → R
+∞
Z
x → Γ (x) = t x−1 e −t d t
0
+∞
t x−1 e −t d t converge pour tout x strictement positif.
R
L’intégrale
0
Preuve. en effet :
+∞
Z Z1 +∞
Z
x−1 −t x−1 −t
t e dt = t e dt + t x−1 e −t d t = I 1 + I 2 .
0 0 1
Si x ≥ 1, 0 n’est pas une impropre, donc I 1 converge et lim t 2 t x−1 e −t = 0 ce qui assure la
t →+∞
convergence de I 2 .
1
R1 1
Si 0 < x < 1, on a t x−1 e −t ∼+ t x−1 = t 1−x
, t 1−x
dt est une intégrale de Riemann converge
0 0
R1 +∞
si 1 − x < 1, pour tout x > 0 par équivalence I 1 = t x−1 e −t d t converge, en plus
R x−1 −t
t e dt
0 1
converge car lim t 2 t x−1 e −t = 0. ■
t →+∞
Propriétés:
+∞
1• Γ (x + 1) = xΓ (x) , pour tout x > 0. En particulier Γ (2) = 1Γ (1) = e −t d t = 1.
R
0
2• Pour tout x > 0, Γ (x + n + 1) = x (x + 1) (x + 2) ... (x + n − 1) (x + n) Γ (x) .
3• Pour tout n > 0, Γ (n + 1) = n!.
¡ ¢ p
4• Γ 21 = π.
1.6. Application des intégrales impropres 23
Z1
β p,q = u p−1 (1 − u)q−1 d u.
¡ ¢
Preuve. En effet :
1
Z1 Z2 Z1
p−1 q−1 p−1 q−1
β p,q = u p−1 (1 − u)q−1 d u.
¡ ¢
u (1 − u) du = u (1 − u) du +
0 0 1
2
1
1
R2
Au voisinage de 0, u p−1 (1 − u)q−1 ∼ u 1−p , donc u p−1 (1 − u)q−1 d u converge pour p > 0.
0
1
R1
Au voisinage de 1, u p−1 (1 − u)q−1 ∼ (1−u)1−q
, donc u p−1 (1 − u)q−1 d u converge pour
1
2
q > 0. ■
Propriétés:
1• ∀p,q > 0, β p,q = β q,p .
¡ ¢ ¡ ¢
¢ Γ p )Γ(q )
2• ∀p,q > 0, β p,q = Γ( p+q
¡
.
( )
+∞
¢ R u p−1
3• ∀p,q > 0, β p,q =
¡
(1+u)p+q
d u.
¢ 0 ¡ ¢ ¡
4• Si p ∉ Z, β p,1 − p = Γ p Γ 1 − p = sinππx .
¡ ¢
24 Bibliographie
Bibliographie
[1] Alibert D., Exercices corrigées d’analyse avec rappels de cours, université de Grenoble, (1992).
[2] Benzine R., Cours d’analyse première année, EPST, (2015).
[3] Chabloz P., Cours d?Analyse I et II, École Polytechnique Fédérale de Lausanne, (2013).
[4] Giroux A., Analyse 2 note de cours, université de Montréal , (2004).
[5] Esserhane W., Cours d’analyse mathématique, ENSSEA, (2018).
[6] Mehbali M., Fonctions de plusieurs variables réelles Mathématique 2, (2015).
[7] Mehbali M., Fonction d’une variable réelle Mathématiques première année, (2008).
[8] Veuillez P., Cours fonctions de deux variables, (2012).
[9] Wieslawa J. Kaczor et Maria T. Nowak, Problèmes d’analyse I, (2008).
[10] Wieslawa J. Kaczor et Maria T. Nowak, Problèmes d’analyse II, (2008).
[11] Wieslawa J. Kaczor et Maria T. Nowak, Problèmes d’analyse III, (2008).