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LA PATHOLOGIE, L’ENTRETIEN,
LE SUIVI ET L’EXPLOITATION
DES ?ETITS EIARRAGES EN AFRIQUE

MEMENTO A L’USAGE ..
DU TECHNICIEN SUPEWEUi?
ECOLE
INTER-ETATS
DES TECHNICIENS
SUPERIEURSDE
L’HYDRAUL~QIJE ET DE
L’EQUIPEMENT RURAL

LA PATHOLOGIE, L’ENTRETIEN, LE SUIVI ET


L’EXPLOITATION DES PETITS BARRAGES EN MMQUE

MEMEYTO A L’USAGE DU TECHPIICIEN SUPERIEUR

-ooooooo-

DURAND J.-M.
hnvïer 1995
LA PATHOLOGIE, L’ENTRETIEN, LE SUIVI ET
L’EXPLOITATION DES PETITS BARRAGES EN AF’RIQUE

1. m P&XHfX,OGIJT DES

I. 1. Les problèmes d’étanchéité

1.2. Le drainage et le probléme de renard

1.3. Les problèmes liés au compactage

1.4. La dégradation du talus amont

1.5. La dégradation du talus aval

1.6. Les évacuateurs de crues

1.7. Le cas des ouvrages en gabions

1.7.1. Gknéralités

1.72. Pathologie des ouvrages en gabions

1.7.2.1. Ruine de l’ouvrage consécutive à la rupture des cages des gahions

I. 7.2.2. Déformation excessive des gabions

1.8. Dégradation des ouvrages en béton

1.9. Problèmes particuliers des ouvrages en maçonnerie

II. L’EiYTRETIELY DES

II.1. L’intervention du service technique

11.2. Les techniques de traitement

11.2.1.Fuite le long de la conduite de prise

11.2.2.Fuites à travers la digue

11.2.3.Trou de crocodiIe
X2.4. Talus aval Iessivé

11.2.5.Rupture totale de la digue

II.2.6. Envasements

11.2.7.Seuils de déversoirs fissurés

11.2.8.Traitement des maçonneries

11.2.9.Traitement de l’érosion des chenaux

1X.3.Le petit entretien

11.3.1.Comblement des ravines

11.3.2.Entretien des perrés amont

11.3.3.Enlèvement de la végétation arbustive

11.3.4.Entretien des surfaces des maçonneries

X3.5. Réparation des fils rompus des gabions

III.~ON ETSUIMD-
III,l. L’ouvrage de vidange

111.2.L’ouvrage de prise

111.2.1.Ouvrage de prise pour l’adduction d’eau

1X2.2. Ouvrage de prise à but pakoral

111.2.3.Ouvrage de prise à but agricole

111.2.3.1. Le siphon

III. 2.3.2. La conduite enterrée

III.3. Le dispositif de mesure


LA PATHOLOGIE, L’ENTRETIEN, LE SUIVI ET
L’EXPLOITATION
DES PETITS BARRAGES EN AFRIQUE

1. LALOGIE

Les barrages en terre réalisés en Afrique Occidentale ont une hauteur le plus souvent
comprise entre 4 et 10 m. Leurs concepteurs sont assez divers (services étatiques, O.N.G.),
mais bien souvent les mêmes caractéristiques se retrouvent sur bon nombre d’ouvrages. Par
exemple, les déversoirs sont souvent très longs et presque tous Q entonnement frontal.
Lorsqu’il s’agit de déversoirs centraux, ils sont fréquemment posés sur la fondation (seuils de
type poids), Ce dernier choix conduit à des volumes de béton importants et donc à des coûts
élevés.

Les remblais sont à section trapézoïdale, homogènes ou à zones. Les pentes des deux
talus sont souvent de 2(H)/l(V) ou 215(H)/1(V). Le talus amont est généralement protégé par
un perré de latérite, plus rarement de granite. Le drainage du corps de remblai est souvent
assure par un drain - tapis horizontal occupant 1/4 à 1/3 de l’emprise du barrage.

Notons enfin la présence relativement fréquente de parties d’ouvrage plus ou moins


wkkalement de facture artisanale.
importantes réalisées en gabions, D
.
1.1. Lg.s problemes d ,’et-
l . *

Les matériaux utilisés pour la réalisation des remblais sont le plus souvent des argiles
peu plastiques. présentant de bonnes caractéristiques mécaniques et une bonne
imperméabilité. Pour peu que l’on prenne garde aux argiles trop gonflantes, notamment en
cours de chantier, les défauts d’étanchéité ne se rencontreront donc pas tant au niveau des
massifs que des fondations et dispositifs d’ancrage.

Soulignons & ce propos l’existence d’une pratique qui, bien que courante, reste tks
douteuse quant à sa validité: la règle de LANE est en effet utilisée pour calculer la profondeur
des tranchées d’étanchéité sous les massifs en terre. Or cette régie est conçue pour allonger les
écoulements sous un ouvrage rigide (déversoir en béton, conduite de prise) posé sur un terrain
homogène. (C’est une règle empirique établie à partir de l’observation d’ouvrages en Inde et
aux Etats-Unis). Calculer la profondeur d’une tranchée d’étanchéité avec cette méthode peut
donc conduire à sous-estimer les dangers et en particulier à négliger des zones de fuites
préférentielles telles que passées sableuses ou argiles à canaux. Les fuites constatees à l’aval
de nombreux petits barrages pourraient s’expliquer en partie par l’utilisation de cette règle.

Il serait préférable de mettre d’avantage l’accent sur une reconnaissance visuelle très
poussée des sols de fondations. Les reconnaissances géotechniques ne se résument en effet
trop souvent qu’à l’ouverture de quelques puits de reconnaissance assez peu profonds et trop
espacés,notamment aux abords des lits mineur. On devrait aussi se pmoccuper de choisir des
LA PATElOLOGlE, L’ENTFtETlEN, LE SUIVI ET
L’EXPLOITATION DES PETITS BARRAGES EN AFRIQUE

Les petits barrages - poids, et en particulier les petits ouvrages en terre, constituent une
solution, pour la satisfaction des besoins en eau humains, pastoraux et agricoles, bien adaptée
au contexte ticain. Depuis une trentaine d’années, de nombreux petits ouvrages ont ainsi été
réalisés avec des réussites assez inégales. Si les cas de ruine complète d’un barrage restent
heureusementassez rares, un grand nombre d’ouvrages subissent des désordres plus ou moins
importants au fil des ans.

Cependant, l’espérance de vie des petits barrages - poids, pour peu qu’ils aient été bien
conçus dés l’origine, devrait Iargement aller au delà du demi siècle.

Ainsi est-il essentiel d’assurer leur suivi, leur entretien et leurs réparations éventuelles,
conditions indispensables de leur longévité.

Le présent document s’efforcera donc de passer en revue, en les analysant. les


désordres les plus fréquemment rencontrés. Les techniques d’entretien et de réparation les plus
usitées y seront décrites.

Mais une Iarge part sera également accordée aux mesures préventives, notamment au
niveau de la conception et du suivi des ouvrages par les exploitants et les services techniques.

Enfin, un chapitre sera consacré aux organes nécessaires pour assurer une bonne
exploitation des barrages en vue de I’utihsation de l’eau à des fins diverses.

Un savoir est donc disponible sur la pathologie, la conservation, l’entretien et


l’exploitation des petits barrages en Afrique. L’objet de ce document est de contribuer à le
diffuser, sans avoir une quelconque prétention d’exhaustivité, mais en présentant les cas les
plus communs.
techniques d’étanchéité qui puissent permettre de moduler la profondeur au vu de la nature des
sols en place.

Il est cependant à remarquer que, sur de nombreux petits ouvrages, les fuites peuvent
être économiquement acceptables pourvu qu’elles ne mettent pas en cause la sécurité du
remblai.
:
1.2. me et le nrobiemedes

Il existe un certain nombre d’ouvmges de petite taille qui ne comportent aucun système
de drainage. On peut émettre des réserves sur un tel choix, car même avec une charge de
quelques mètres un renard peut toujours s’amorcer.

Il faut savoir que les fuites peuvent non seulement apparaître quelques semaines après
la première mise en eau, mais aussi beaucoup plus tard; pour les barrages constitués de sols à
faible perméabilité, l’avance de la ligne de saturation est très lente et les risques de renard qui
sont liés essentiellement à la valeur du gradient hydraulique se présentent lorsque
l’écoulement à l’intérieur du barrage a atteint le régime permanent.

On admet généralement que l’établissement du régime quasi permanent est


inversement proportionnel à la perméabilité du sol; ainsi pour un barrage homogène de 15 m
de hauteur, le régime permanent ne s’établirait pas dans le remblai avant une dizaine d’année si
le coefficient de perméabilité du soi est K = 10m7m/s.

Lorsque l’étanchéité est assurée par l’ensemble du remblrti ou par un noyau argileux, il
peut ètre fait appel aux techniques suivantes:

- Extraction de la zone trop perméable et mise en place pour compactage d’un matériau
imperméable. Cette technique peut être utilisée pour une lentille sableuse dans le corps de
digue si cette lentille est proche du parement amont et au voisinage des ouvmges annexes si la
liaison est mal assurée: dans ce dernier cas, il est souhaitable de mettre en place des krans
asti-renards en acier ou en béton et d’enduire de bitume la partie de l’ouvrage au contact de la
terre.

- Mise en place sur le parement amont d’une recharge en matériau focal imperméable.
Ceci suppose que les matériaux grossiers (enrochements par exemple) précédemment placés
sur le parement soient enlevés puis remis en protection de la recharge. Les pentes des talus
sont alors faibles et il ne faut pas oublier de respecter les conditions de filtre pour la recharge.

- Pose d’une étaachéité rutificielle sur le parement amont: il peut s’agir de films ou de
géomembranes dont la pose est faite après vidange de 13retenue.

- Application de matériaux d’apport. Il s’agit de matériaux qui, en se mélangeant au sol


en place trop perméable, modifient sa gmnulométrie et diminuent sa perméabilité: il faut noter
la bentonite, les émulsions bitumineuses et certains sous-produits de l’industrie chimique. Ces
produits dont l’utilisation est délicate, sont déversés dans l’eau et entraînés vers les zones de
fuites gui sont alors colmatées.

,.2,
--

1 ..,
,, ,il,

Enfin, il ne faut pas omettre les travaux d’étanchéité effectues dans le corps de
l’ouvrage: mise en place d’une paroi mouke, battage d’un rideau de palplanches. On peut
même envisager, dans le cas de petits ouvrages, de poser une géomembrane dans une tranchée
verticale creusée depuis la crête du barrage.

La paroi moulée en bentonite ciment peut être mise en oeuvre pour le traitement de la
fondation.

Rombiai en matériaux Eaan étanche interne


du typ8 paroi moulée

Fig. 1. Technique de la paroi moulée

II peut arriver qu’en un point du sol, les composantes des forces de pesanteur et de la
force volumique visqueuse soient telles que le sol ne soit plus en équihbre. Si ce point est
situé en aval dans la zone de résurgence, ce qui est logique puisque les grains situés en surface
ne supportent pas le poids d’autres grains, alors ces grains de surface peuvent etre entrain&
par l’écoulement, ce qui amène un raccourcissement de la ligne d’écoulement et donc une
augmentation du gradient. Le phénomène s’amplifie donc de manière régressive et il se forme
une sorte de terrier d’où le nom de renard.

On pourra donc adopter la description quaiitative suivante pour le phénomène de


renard:

Lorsque le gradient hydraulique dépasse la valeur critique (Yi-ergée / yw), il


apparaît a la surface du talus une mise en vitesse des grains du matériau qui s’écoulent vers
l’aval. Les grains situés en dessous, ne supportant plus le poids des grains supérieurs, sont
entraînés à leur tour. II se forme ainsi un petit tunnel où la circulation de l’eau est aisée. La
distance de percolation à travers le massif diminue, le gradient hydraulique moyen augmente
donc. Le phénomène a donc tendance à s’amplifier jusqu’à ce que le renard débouche dans la
retenue à l’amont. A ce moment là il se forme une fuite brutale et importante causant un
accident grave et pouvant même amener la rupture complète du barrage.

Protectionsçontrs=ie

On peut utiliser différents moyens pour lutter contre les renards:

- Supprimer les intïltrations en disposant des écrans étanches.


.

- Réduire le gradient hydraulique i = H/I, c’est à dire augmenter la longueur 1 des


écoulements (r@ie de Lane).

- Empêcher l’amorçage du phénomène à l’aide de drains et de filtres qui empêcheront


l’entraînement des particules fines du sol.

Les drains réalisés le plus souvent sont des tapis horizontaux disposés sous le talus
aval du barrage et débouchant dans un fossé de pied empli de blocs de latkrite. Le drain est
dimensionné de la façon suivante:

- L’épaisseur du drain ne doit pas être inférieure à 0,5 m.

- La largeur Id du drain s’étend sur 1/4 à 1/3 de l’emprise du remblai.

- Chaque couche filtre ne doit pas avoir moins de 20 cm d’épaisseur.

- On dispose au pied aval du barrage, en aval immédiat du drain, un drain de collature


en graviers.

Calcul de1I’epameur du drm.. .


Le drain rabat la ligne phréatique à l’intérieur du barrage afin d’éviter la formation
d’une surface de suintement qui risque d’être à l’origine d’un renard. On montre que dans ce
cas la parabole de KOZENY a pour foyer l’extrémité amont du drain. Ceci est résumé sur la
figure suivante:

d A
?

Fig. II - La parabole de Kozeny

E
L’équation de cette parabole est de la forme: y2 - ZXY, - yo2 = 0 où le paramètre y0
d +H -d.
s’écrit: y0 = $22

Pour dimensionner le drain, on écrit que le débit d’infiltration à travers UD.mètre de


longueur du remblai doit être évacué au travers d’un mètre de longueur du drain:

Fig. III - Caicul du drain - tapis

q=Kd.i.A

e-h
i est Ie gradient hydraulique i = -
t?

A est la différence de cote moyenne entre la ligne phréatique dans le drain et la base du drain:

A=- e+h
2

Kd est la perméabilité du drain.

donc q = I$ . -e*-hz ‘j e2...2iq kh2


2e Kd

or h2 <c e2 donc on peut négliger hz,

donc, e2

En pratique, il est prudent de choisir un débit q égal au double du débit de fùite


escompté (q’ = 2q). On calculera donc e de la façon suivante:
Endéfinitive, e= 2 zb

Le débit de tite q à travers le barrage est donné par les relations:

9= K,.(&Ë&d)=rG.yo

I q = K, . y, (q en mWml; Kr en mh; y, en m). l

I q = K, . y1 . &a 1

La valeur de ~!utiiisée pour calculer e n’est pas égale à la largeur totale ld du drain,
pour déterminer celle-ci, il faut ajouter la longueur de résurgence a = 2: ed = ! + a.
Calcul nratiqug

- On détermine la largeur .!d du drain ($L < td 5 i L), par exemple, c’est le plus

cOWL-it& C)d = lL
7 .

- Onendéduit d= L-0,7IIl- ed.

- On calcule y0 = ,/m- d et on détermine ainsi l’équation de ia parabole de


KOZENY.

- On calcule le débit de fùite q à travers le remblai, selon la valeur de a: q = Kr . y0 ou


q=K,.yl .sin2a.

- On calcule la longueur de résurgence a: a = 2.

- Ondétermine C=!d-a.

- Connaissant ainsi .fJ, q et &, on peut calculer e: e = 2 - .


es
Kd

Cependant, ce dispositif n’est réelfement efficace que dans le cas où le massif a une
perméabilité très isotrope (KhXv < 5). Or il arrive parfois, notamment sur des barrages
dépassant 7 ou 8 m, qu’il y ait une anisotropie de perméabilité notable auquel cas des fuites
apparaissentsur le talus aval malgré la présence d‘un drain tapis. II sera alors plus approprié
de prévoir un drain vertical.

Des défauts de compactage sont à craindre au voisinage des structures en béton et


notamment derrière les murs bajoyers, tels qu’ils sont habituellement conçus. En effet, il est
impossible de compacter à l’aide d’engins lourds le long de ces murs. On a donc recours au
mieux à la dame sauteuse ou encore à la dame manuelle. Des cheminements pmferentiels sont
donc susceptibles d’apparaître, en particulier au niveau de l’arête inférieure. Le mur que l’on
place habituellement pour se prémunir contre ce danger (calculé avec la règle de Lane) ne fait
qu’allonger les cheminements sans pour autant les supprimer.

II semblerait donc plus judicieux de couler pleine fouille les murs bajoyers en
entaillant le barrage, au lieu de réaliser ceux-ci avant les deux parties de remblai situées de
part et d’autre.

1.4.Dégradation du w

Le talus amont est principalement soumis à l’action mécanique des vagues (batillage)
en plus du ruissellement des eaux de pluie. Le phénomène est d’autant plus important que la
digue est orientée perpendiculairement aux vents dominants.

Le type le plus courant de protection est un perré soit déversé (rip-rap), soit réalisé par
assemblage manuel. Plusieurs raisons peuvent amener à la dégradation plus ou moins
importante d’un perré. (Les dégâts consistent essentiellement en un glissement des pierres vers
le pied du talus). Les enrochements peuvent être de taille insuffisante (pour un perré rangé à la
main 25 cm semble être un minimum). Mais si l’on pose les enrochements directement sur le
remblai, alors par effet de succion, les vagues entrament les particules fines provocant un
affaissement du perré, On aura soin lors de la conception de prévoir une couche de graveleux
respectantassez précisément les règles de filtre.

Le fait de jointoyer les blocs au mortier de ciment se révèle inefficace. En effet le


mortier se décolle rapidement sous les actions conjuguées des vagues et des sous-pressions.
Par contre une véritable maçonnerie de moellons semble donner toute satisfaction, mais c’est
une protection très coûteuse.

En conclusion, si l’on veut éviter ces problémes, en plus du soin nécessaire à la pose et
au choix des enrochements, il paraît indispensable de prévoir une couche filtre (qui pourrait
être un géotextile). Il est également envisageable d’adoucir les pentes, dans les limites
imposées par le surcoût d’une telle mesure, pour améliorer la stabilité du perré.

Le parement aval est soumis principalement à l’effet de battance des pluies. Et lorsqu’il
ne comporte pas de protection, ii est entaillé par de profondes grif!fùres d’érosion.
II existe diverses méthodes pour protéger les talus aval; les principales sont:

- I’enherbement; (

- la pose d’un perré;

- la pose d’une couche de laterite compactée ou non.

En premier lieu on peut noter que les protections par perré donnent généralement toute
satisfaction, mais sont très coûteuses. Les autres solutions donnent des résuhats divers seion le
soin que l’on apporte à leur réalisation.

Ainsi, le principal obstacle à la bonne tenue de talus enherbés est la sécheresse. Il


arrive souvent que la végétation prenne mal ou pas du tout. Dans un cas comme dans l’autre
les griffures d’érosion ne manquent pas d’apparaître. Une pente de talus trop forte provoquera
également des glissement de la terre arable et diminuera donc l’effkacité de la protection.

Cependant, lorsque les conditions favorables sont réunies, cette solution s’avère peu
coûteuse et relativement efficace.

La solution du revêtement en grave latéritique connaît aussi des réussites diverses. Une
grave simplement répandue à la surface du talus et non compactée sera, dans la quasi totalité
des cas, d’une inefficacité absolue. En fait cette solution est tout à fait viable pour peu que l’on
respecte les deux conditions suivantes:

- la pente du talus doit etre douce (2,.5(H)/l(V) ou 3(H)/l(V));

- la couche de grave doit être épaisse (> 20 cm) et fortement compactée.

1.6. meurs de crues

Les évacuateurs généralement utilisés sont des évacuateurs de surface, disposés face au
lit mineur, ou rejetés en rive de manière à diminuer les quantité de béton à mettre en oeuvre.
Les déversoirs sont donc le plus souvent de type poids à entonnement frontal, posés sur la
fondation et suivis d’un bassin de dissipation en partie inséré dans le profil du remblai. Les
murs bajoyers sont conçus comme des murs de soutènement pour les massifs de terre
constitués par les remblais situés à gauche et à droite de l’évacuateur.

Qu’il soit latéral ou central, le seuil déversoir évacue une crue de débit Q tel que

1 = longueur déversante = largeur du déversoir


h = hauteur d’eau au dessus du seuil
m= coefficient de débit qui dépend de la forme du seuil essentiellement et parfois de la
charge h au dessus du seuil.

3
Pour les seuils COuramment rencontrés on considére que m = 0,40, g = accélération
de la pesanteur du lieu.

On constate donc que pour déterminer 1= longueur du seuil connaissant Q(Q = crue
du projet) il suffit de connaître h.

La crue Q étant fixée pour un site et une fréquence choisie, l’ingénieur trouve un
compromis entre 1 et h car plus 1 est grand, plus le déversoir sera long et coûteux ; mais
plus h est grand plus la digue sera haute, donc coûteuse ; parfois dans nos régions au relief
peu marqué, choisir h grand c’est compromettre le calage de la réserve puisque la digue ne
peut être calée plus haut et la revanche reste faée par sécurité. D’autre part, une charge
d’eau h très grande peut engendrer un bassin de dissipation plus long donc plus coûteux.

C’est donc un compromis technico économique et parfois social que l’on doit
trouver.

Une fois la longueur du seuil déterminée, on doit en choisir le type: déversoir -


poids, voile en béton armé, muret rectangulaire, etc. et son implantation (centrale, latéralej,
Ces choix permettront de poursuivre le dimensionnement par la détermination de la
longueur du bassin de dissipation et les caractéristiques de ses dispositifs dissipateurs
d’énergie: blocs de chute, blocs chicanes, etc.

Le bon choix de tous ces paramétres détermine fa bonne tenue et le bon


fonctionnement du déversoir : les éléments devant guider l’ingénieur sont, entre auwes.
l’importance de la crue, (éviter d’évacuer les débits importants par les ouvrages lntéraw), la
nature des sois de rives (pour le choix du déversoir latéral), la disposition des terres à
aménager en aval, I’utilisation de la digue comme route, etc.

Comme on l’a vu, la faible charge souvent adoptée pour dimensionner le déversoir
conduit à de grandes longueurs de seuils et donc à des volumes de béton importants. Une
solution très répandue à ce problème a donc été de placer ces déversoirs en position latérale.
Ce raisonnement, poussé à l’extrême, a conduit à ne construire qu’une simple poutre en béton
armé suivie dans le meilleur des cas par un chenal creusé dans le terrain naturel et à peine
revêtu le plus souvent.

Mais cette solution, tout en permettant de diminuer les coûts de projet, introduit un
autre problème: l’érosion régressive. En effet le fait de rejeter en rive le déversoir implique
généralement que l’eau emprunte un cheminement de pente plus forte que ta pente naturelle du
lit mineur. Une telle pente alliée à la nature affouillable des sols manque rarement de
provoquer une ravine d’érosion A l’aval de l’ouvrage, ravine qui prend naissance au
raccordement de l’écoulement avec le lit mineur et remonte progressivement jusqu’au pied de
l’ouvrage et au delà si l’on intervient pas. Ces ravines atteignent souvent des proportions
impressionnantes (plusieurs centaines de mktres de longueur pour deux A trois mètres de
profondeur). Elles entraînent le plus souvent la ruine du déversoir et par conséquent la
vidange de la retenue.
Les dispositifs de protection, telles que les lignes de gabions ou d’emochements, ne
feront que retarder le phénoméne. L’économie à court terme réalisée par cette option risque
donc de disparaître devant les frais de réparation.

On s’attachera donc dans la mesure du possible à placer les déversoirs en vis-à-vis du


lit mineur de manière à restituer les eaux sans générer des problèmes d’érosion.

Les ouvrages de dissipation sont généralement des bassins a ressaut, comportant des
blocs chicanes, qui ne posent que peu de problèmes. On peut toutefois signaler quelques cas
dW?ouillement, ainsi que l’entrainement des blocs chicanes lorsque ceux-ci ne sont pas reliés
au radier par un ferraillage.

Pour ce qui est de la dégradation des bétons dans les évacuateurs on se reportera au
chapitre 1.8.
.
1.7. u des ouv~

1.7.1. Généralifes

Le gabion est. une cage ayant la forme d‘un parallélépipède rectangle en grillage
galvanisé (généralement à mailles hexagonales) empli de matériaux rocheux de granulométrie
appropriée.

Le plus souvent. une partie seulement du barrage est construite en gabions. II s’agit
essentiellement des déversoirs. des bassins de dissipation, des contre-digues,etc... Les cages
sont soient importées; elles sont alors fabriquées industriellement; mais elle peuvent aussi être
tresséesde manière artisanale.
.
1.7.2. mie des ouvrm

Outre les désordres classiques que l’on peut rencontrer sur les barrages en terre, tels
que renards, érosion des parements, rupture des talus, les ouvrages en gabions présentent des
aspectsqui leur sont propres quant à la pathologie. Ils peuvent être classés en deux catégories.
I) . .
1.7.2.1. Ruine

Les principales causes en sont les suivantes:

- la corrosion, dans les zones de batillage et de marnage en particulier,

- l’abrasion due aux transports solides et matiéres en suspension;

- le transport d’éléments grossiers, de troncs d’arbres, capables de sectio~er ou


d’arracherle grillage;

- des défauts de mise en oeuvre des gabions tels que mauvaise pose des tirants et des
ligatures ou endommagement de la galvanisation;

71
- Ie cas échéant, des problèmes dus à la fabrication artisanale tels que diamétre
insuffisant des fils, mauvaise qualité ou absence des fils de renfort;
.
1.7.2.2. Déformationexcessive des fgfbu?m

Elle est souvent consécutive à:

- un mauvais remplissage créant trop de vides ou à une dimension des pierres non
appropriée;

- un choix de pierres de mauvaise qualité: par exemple, les fragments de cuirasse


latéritique sont souvent employés, sans que l’on connaisse leur évolution à long terme;

- l’absence de protection et des longueurs trop importantes données aux girons des
gradins des déversoirs, la partie supérieure ayant alors tendance à prendre une forme de
sinusoïde sous l’action de l’eau;

- l’absence ou le mauvais dimensionnement des filtres, ceci entraînant une érosion


interne du remblai de l’ouvrage, et ensuite un affaissement des gabions.
I
1.8. Q&radation des OUvraaes en beton

Dans les barragesen terres les ouvrages en béton rencontrés sont :

- les seuils déversoirs (poids, voile. ou muret rectangulaire) et les bassins en béton
cyclopéen, béton armé ou béton ordinaire.
- les bajoyers souvent en béton armé
- l’enrobage de la conduite de prise avec ses écrans ami-renard
- la tour de prise en béton armé
- la dalle de revêtement des talus dans les digues déversantes.

De tous ces ouvrages le seuil déversoir et le bassin de dissipation présentent le plus


fréquemment des dégradations préjudiciables à la vie du barrage. Ces dégradations ont
diverses causes dont les plus courantes sont :

. Fissuration du béton pour défauts de mise en oeuvre (sous - dosage, mauvaise reprise,
décofkage précoce, fissures de retrait, etc.).

- Fissuration provoquée par un tassement différentiel des fondations (cas des seuils en
béton armé).

- Pourrissement du béton par vieillissement ou attaque chimique des éléments constitutifs


du béton par une eau agressive.

w Destruction de l’ouvrage par déchaussement suite à une érosion régressive (cas des
bassins de dissipation et des murets des déversoirs latéraux).
- Soulèvement et cassure des dalles du bassin de dissipation ou des dalles de revêtement
du taius aval des digues déversantes: ce soulèvement est toujours provoqué par les sous-
pressions qui ne sont pas suffkmment diminuées suite à un dysfonctionnement ou un
sous-dimensionnement des barbacanes (éjecteurs).

- Cassure de l’ouvrage suite à un choc par des éléments flottants, troncs d’arbres
notamment.

Comme on le voit, la plupart de ces dégradations peuvent être prévenues lors de


l’exécution des travaux : par une bonne mise en oeuvre des bétons : doser correctement,
bien vibrer, respecter les délais de décofjtiage, utiliser des agrégats propres tamisés et lavés,
respecter les temps de malaxage, veiller à de bonnes conditions de transport et de
déversement dans les coffrages (elles ne doivent pas engendrer une ségrégation des
agrégats). Toutes ces conditions de mise en oeuvre doivent être précisées sur le cahier des
prescriptions techniques. Pour les bétons armés (bajoyers, dalles, etc.), exiger des essais
d’écrasement au moment de la mise en oeuvre et ne pas hésiter à faire casser un béton non
conforme car les réparations des ouvrages en béton sont toujours délicates, coûteuses et Ies
résultats incertains.

On préviendra les déchaussements par des protections en gabions, qu’on a le plus


souvent le temps d’installer avant que l‘érosion n’attaque l’ouvrage en béton.

Les ouvrages en béton doivent être fondés sur un sol de qualité: purger les
fondations et les recompacter avec des matériaux surs ; pour les gros ouvrages (Bagré.
Kompienga) on ancre l’ouvrage sur le rocher (si possibie) dénudé, traité par injection aprés
destruction des parties altérées.

Quant aux soulèvements de dalles, c’est beaucoup plus le dysfonctionnement des


éjecteurs qui en est la cause plutôt que leur dimensionnement. L’embout inférieur doit être
protégé par un tissu de type bidim et on veillera à ce que les bouts supkeurs ne se
colmatent pas par des chutes de béton ou des terres argiIeuses surtout si l’ouvrage ne
fonctionne pas fréquemment.

La dalle elle-même doit être posée sur une couche tïkrante, le mieux étant un
géotextile. Le soulèvement de dalles lorsqu’il se produit est toujours très coûteux à
reprendre car non seulement il faut détruire les dalles soulevées mais parfois c’est tout
[‘ouvrage qui est à reprendre.
.
1.9. v des ou Vrw

Dans les barrages en terre les ouvrages en maçonneries qu’on rencontre sont
essentiellement des maçonneries de moellons : en fait on distingue les perrés maçonnés et
les maçonneries de moellons .

* Le perré maçonné est un perré jointoye au mortier de ciment dosé entre 300 et 400 kg/mJ.
Généraiement ces joints ne tiennent pas et se décollent dès les premières années de service
sous l’effet du batillage et peut-être également de la chaleur.

13
* La mar;onnerie de moellons est exécutée avec plus de soins. Le perré est posé sur une
couche de béton maigre ou de mortier et les éléments du perré sont noyés dans un mortier
riche (dosé A400 kg/mJ). Leur tenue est meilleure si le remblai ne s’affaisse pas, mais il est
à craindre qu’avec le temps le liant du mortier (ciment) soit attaqué par les eaux et d&uit.

La tenue des ouvrages en maçonneries est un problème qui reste entier mais, avec
un bon programme d’entretien, le danger peut être contenu et maîtrisé.

Les désordres que nous venons de décrire, s’ils peuvent être prévenus pour la
plupart, pour autant que les moyens financiers le permettent, surviendront néanmoins à
plus ou moins long terme (vieillissement des bétons, destruction des perrés par Lesvagues,
colmatage des filtres, etc.), des événements exceptionnels pouvant précipiter l’échéance
(crue, caïmans.,.). On devra donc mettre en place un système de suivi, d’entretien et de
réparation des ouvrages. C’est l’objet du chapitre suivant.
Ï
i

.Joir.t epaiss?ur 0.02 m

Fig. IV - Schéma d’un perré en maçonnerie

Fig. V - Détail de la butée de pied


TABLEAU RECAPITULATIF DES DEGRADATIONS
POSSIBLES SUR LES BARRAGES EN TERRE

Défaut d’exécution
le long de conduite de - rupture de digue possible

Défaut de conception - basculement du déversoir

- fuite par des défauts de filtre

(bajoyers, perrés maçonnes)

entraînant effondrement

- déplacement du perré par autres

- trou de crocodile

perte totale des ouvrages

diminution de la réserve

- déchaussement de la
II. L’ENTRETIENES BARRAGES
. .
11.1 SdurvW

Dans ce document, “service technique” est pris dans une acception large, incluant:

- le service ingénierie ou le service technique d’un office public, maître d’ouvrage de


barrages;

e
le service technique de contrôle de l’administration ou tout organisme public
chargé d’une mission sur les barrages;

- tout bureau d’études compétent en matière de barrages, intervenant pour le compte


du maître d’ouvrage.

Il s’agit, en fait, de tout service ou organisme disposant en son sein de compétences


techniques en matière de barrages, apte a faire les visites techniques approfondies des
ouvrages, à diagnostiquer les désordres et à définir les travaux de réparation ou de
réhabilitation.

Les trois principaux aspects de l’intervention du service technique sont:

- les visites techniques approfondies:


- l’analyse de l’auscultation, le cas échéant (ouvrages importants);
- le diagnostic des désordres et les travaux de réparation.

Seul le premier aspect est développé ci-après. Concernant les désordres graves et les
travaux de réparation, nous fournissons quelques éléments dans le paragraphe 11.3. Le cas
échéant, les techniques de réparation sont indiquées. Un désordre grave survenant sur un
barrage repmsente très souvent un cas particulier. Face à une telle situation, au delà de
mesures conservatoires, telles que la vidange partielle ou totale du plan d’eau, un diagnostic
approfondi s’impose afin d’identifier les causes du désordre puis d’établir le projet de
confortement.

Ces visites sont à faire avec une périodicité annuelle pour les ouvrages intéressants
la sécurité publique ou d’importance économique particulièrement marquée. La périodicité
des visites peut être portée à deux ans pour les ouvrages de moindre importance, voire à
cinq ans pour les plus petits, sachant que dans ce cas, des visites intermédiaires peuvent
s’imposer à la demande de l’exploitant qui signalerait un phénomène inquiétant. La période
la plus propice à une bonne observation des barrages se situe en début de saison sèche:

- la retenue est en général proche de son niveau normal;


- les zones humides en pied ne peuvent ètre imputées au ruissellement de la pluie;
- les routes et pistes sont plus facilement praticables qu’en saison des pluies.
Il convient lors de la visite, de disposer d’un dossier technique comprenant au
minimum:
- les informations sur la conception et la réalisation du barrage;
- Ie compte rendu de la précédente visite;
- le cas échéant, les résultats des dernières mesures d’auscultation.

A l’issue de la visite approfondie, le service technique rédige un procès verbal


complet, décrivant les observations faites lors de la visite, rendant compte des essais de
fonctionnement des organes hydrauliques et recommandant tous travaux ou interventions
qui seraient nécessaires. Aussi systématiquement que possible, ce procès verbal inclut des
photographies, en particulier des désordres constatés (ceci en facilite le suivi).

Il s’agit d’un cahier tenu à jour par la personne chargée de la surveillance régulière du
barrage. Sont consignés dans ce registre:

- le compte rendu de l’observation visuelle de routine et le compte rendu de l’observation à


l’occasion des crues;

- les mesures d’auscultation éventuellement;

- des informations sur l’exploitation du barrage;

- la description de tous les travaux d’entretien et de réparation et la mention des visites du


service technique avec noms et signatures des participants.

11.2.Les te-s de traita

Nous citerons ici quelques unes des interventions importantes confiées au service
technique. Un chapitre plus détaillé sera consacré au petit entretien courant (cf. 11.3.).
.
11.2.1.Fuite d’eau le @ de la.- :

II peut &re nécessaire d’ouvrir le remb1a.ipour compacter ou ajouter des écrans anti-
renards. Un soin particulier devra alors être apporté au compactage.
.
II.2.2. Fuite à travm

11convient souvent d’intervenir rapidement car le phénomène peut s’amplifier par


lessivage du sol et formation de renards. Toutefois, le traitement ne pourra être effectué
qu’après examen approfondi du phénoméne et une détection précise des zones concernées.

Les raisons sont diverses (racines d’arbres, défaut de filtre horizontal) On peut être
amené à tailler le talus aval en redans et à le recompacter avec une pente plus douce. La
pente initiale peut-&re maintenue. On pourra aussi placer un drain vertical ou une paroi
moulée (cher). Ces techniques ont été exposées au chapitre 1.2..
.
11.23. Trou de croa

On repérera le trou en amont et on exécutera un écran étanche dans la digue.


. ,.
11.2.4.Talus.aval

On procédera à une réfection du drain de pied et à une reprise totale du revêtement à


la latérite compactée. Il peut être remplacé par un perré en vrac.
.
11.23. mture tot.&e de &~JE

On ressoude la digue avec toutes les conditions requises pour le remblai et les
protections. Si l’on ne travaille pas hors eaux faire monter le perré amont en même temps
que le remblai.

11.2.6.Envasements :

Si la revanche le permet. on peut procéder au rehaussement du déversoir afin de


maintenir une quantité d’eau raisonnable. L’idéal serait le curage de la cuvette mais ce
procédé s’avère très coûteux. Lorsque les dépôts sont uniquement constitués de particules
argileuses, des chasses régulières effectuées par l’intermédiaire de la canalisation de
vidange peuvent suffire: toutefois si les dépôts ont une forte épaisseur et deviennent
consistants, un bouchon risque de se former à l’entrée de la canalisation de vidange.

11.2.7. Seuil de déversoir fissure ’ G


.

Les dispositifs évacuateurs de crues sont souvent réalisés en béton. 11 est


recommandé de procéder périodiquement d l’enlèvement des dépôts et des corps flottants;
ces derniers peuvent soit gêner leur fonctionnement, soit provoquer l’érosion du béton. en
partic’ulier au niveau du bassin dissipateur.

Les joints dans les évacuateurs de crues sont a priori des zones sensibles; leur
dégradation peut remettre en cause l’étanchéité de l’ouvrage ou son bon fonctionnement
(retrait ou dilatation empêchée par exemple). Une insuffisance des joints peut se traduire
par la fïssuration du béton. En cas de fissuration, il conviendra d’abord de déterminer si les
fissures sont actives ou stabilisées, d‘en préciser la cause et en suite de choisir une méthode
de réparation. Ce pourra être le doublement du seuil par un parement vertical en béton armé
d’une épaisseur de 15 cm en moyenne. Ce parement sera placé en amont, solidement ancré
et relié à l’ancien profil du seuil.
.
11.2.8.h

Les pierres peuvent s’altérer, les joints constitués de mortier au ciment se


décomposer, se décoller des moellons puis se craqueler; la dissolution de la chaux en
présence d’eau agressive ou très pure chargée de gaz carbonique désagrègele mortier qui
devient poreux et friable.
La première tache consiste à enlever la végétation qui se développe parfois sur les
parements et en crête, ensuite il faut reconstituer la structure soit en remplaçant les pierres
et les moellons détachésou détériorés, soit en les reconstituant par bourrage de béton.

Ensuite, il convient de reconstituer le mortier qui relie les moellons ou les pierres
entre elles. Le procédé le plus courant consiste à effectuer des forages rapprochés à
quelques m&tres du parement amont (1,5 m à 3 m) et à les injecter sous faible pression (5 a
10 bars) afin de ne pas disloquer Ia maçonnerie. Avant injection, il est parfois utile
d’évacuer le mortier détaché par une forte circulation d’eau. Pendant les travaux d’injection,
les organes de drainage doivent être protégés d’un éventuel colmatage, là aussi par
circulation d’eau. La viscosité du coulis (en général eau et ciment) est augmentée s’il y a
résurgence sur le parement ou si le débit consommé est trop grand. Lorsque des cavernes
existent dans la maçonnerie, il est plus économique d’utiliser un coulis à base de sable et de
ciment. Bien entendu, ce traitement doit être prolongé jusqu’au contact avec le rocher et
même parfois dans le rocher, le cas échéant.

Le traitement des joints est a priori plus superficiel. II consiste d’abord à éliminer le
mortier poreux, décollé ou altéré; cette opération est effectuée au marteau pneumatique ou
à la pioche. Ensuite, des injections dans de petits forages horizontaux débouchant sur le
parement amont permettent d’assurer la liaison avec le corps de l’ouvrage. Enfin, en
surface, le sablage et le gunitage des joints en plusieurs phases assurent et rétablissent la
continuité du parement. L’incorporation d’adjuvants dans le mortier (accélérateurs de prise
et hydrotiges) améliorent l’efficacité du gunitage.

11.29. Traitement de l’érosion des cW

Au cas par cas, généralement par gabionnage. Il s’agit notamment des traitements
par:

- amortisseurs de chute
- bassin de dissipation
- seuils placés transversalement. Ces seuils sont soient en gabions soit en béton
cyclopéen.

&l& : Tout cas de traitement nécessitant une réhabilitation avec modification des ouvrages
par rapport à la conception initiale doit ftie l’objet d’un dossier d’étude pour
réhabilitation. Les réfections qui ne demandent pas de modifications de la
conception initiale sont traitées directement sans dossier. Si la conception initiale
est modifiée, la responsabilité du premier concepteur n’est pius engagée en général.
Par contre, si la réfection ne consiste qu’à restaurer l’ouvrage dans son état initial, il
reste toujours sous la responsabilité technique du concepteur initial.

11.3.&-petit entretien

Bien qu’il puisse paraître fastidieux, le petit entretien est fondamental pour la pérennité
de l’ouvrage. Il consiste à réparer les dégradations mineures subies par l’ouvrage le plus tôt
possible et, en tous cas, avant qu’elles ne conduisent à des désordres plus importants pouvant
mettre en péril la sécurité du barrage.
Sans prétendre être exhaustif, ce paragraphe traite des travaux les plus courants à faire
dès que nécessaire:
.Bcomblement des ravines ;
- entretien des perrés
- enlèvement de la végétation arbustive ;

- entretien de surface des maçonneries ;


- réparation des fils rompus des gabions.

Les opérations de gros entretien ne sont pas décrites dans le présent chapitre. En effet,
elles sont liées à des désordres importants sur l’ouvrage. Chaque cas est alors un cas
particuiier qui nécessite une expertise par un ingénieur spécialisé, qui définira les éventuelles
reconnaissancescomplémentaires et surtout les travaux de réparation à entreprendre.
.
X1.3.1.Cownt des ravm

Causé par le ruissellement de l’eau. le creusement de ravines est un phénoméne qui tend
à s’auto-entretenir car les ravines e,xistantes deviennent des lignes de concentration des débits,
lesquels ont d’autant plus de puissance pour continuer le creusement.

La réparation d’une ravine doit non seulement consister à remblayer la ravine elle-
même. mais également s’attacher à éliminer la cause de la ravine.

Sur un barrage en terre. c’est souvent a partir d’un point bas de la crête que. par
concentration des débits, se creuse une ravine sur le talus. P&ois, c’est par contournement
d’un ouvrage en béton ou bien par érosion dans une zone de remblai moins bien compact&

Il ne faut donc pas hésiter à intervenir au-delà de fa ravine elle-même.

L’erreur souvent commise dans le comblement d’une ravine consiste à la rembiayer avec
des pierres. Cette technique ne peut à elle seule constituer une réparation pérenne, car elle ne
permet pas de stopper les écoulements ; ceux-ci vont continuer <Léroder la terre autour des
pierres qui vont progressivement être déstabilisées.

La réparation doit consister à (figure VI) :

- agrandir, dans un premier temps, la ravine atïn de lui donner une forme régulière
trapézoïdale :

w
installer un blocage de pied avec des pierres de dimension décroissante vers l’amont de la
ravine :

- puis remblayer avec du tout venant latéritique (ou tout autre matériau à granulométrie étalée)
par couches horizontales de 10 cm compactées à la dame ; afïï de faciliter son compactage.
le matériau doit être Iégerement humide ;
w
éliminer l’origine de la ravine : combler un éventuel point bas sur la Crète du remblai,
aménager un exutoire dans une zone de concentration des écoulements (cunette revêtue ou
fossé).

En fin de réparation, la surface du parement du remblai doit avoir retrouvé une forme
très régulière, ce qui devrait éviter que la ravine ne se reforme à côté de son emplacement
initial, pour autant que l’on ait traité l’origine du désordre.

Figure VI - Principe de réparation dune ravine (coupe longitudinale)


r
11.32. metien des Ferres amont

Deux mécanismes principaux peuvent être à l’origine de la dégradation d’un perré de


protection du parement amont d’un barrage en terre :

- l’altération des moellons de qualité insuffknte à l’origine :

- la désorganisation des moellons sous l’effet du batillage, due à leur poids instisant ou au
soutirage de la couche de pose de granulométrie mal adaptée.

La première cause, pour autant qu’elle ne concerne qu’un nombre limité de moellons, est
facilement réparable par simple remplacement des moellons concernés. les nouveaux
moellons doivent être de pierre dure, propre, dense et insensible à l’immersion. Leur forme
doit s’adapter au mieux à celle des vides à combler. Le cas échéant, il faut les bloquer à la
masse avec des éclats de pierre. Si la dégradation des moellons affecte l’ensemble du talus ou
de grandes parties de celui-ci, cela résulte d’un mauvais choix dans la provenance de ces
moellons et une réparation lourde doit être envisagée.
La dégradation sous l’effet du batiilage est relativement fréquente. Quelle que soit son
origine, elIe se traduit par Ia création d’une ou plusieurs “marche(s)“ sur le talus amont, dans
la zone de mamage et, en particulier, au niveau de la retenue pleine. Apr&s avoir identif%
l’origine de la dégradation (moellons de poids insufEsant et/ou couche de pose de
granulométrie mal adaptée), la réparation consiste à :

- enlever les pierres des niveaux dégradés, y compris un peu en-dessouset un peu au-dessus ;
- mettre une couche de pose en graveleux latéritique 5/50 mm de 10 cm d’épaisseur,
compactke à la dame selon la pente du talus ;
mremettre des moelIons appareillés de taille et de qualité satisfaisantes ;
- Moquer a la masse les moellons avec des éclats de pierre.

Le jointoiement des pierres au mortier est une solution à exclure, car, sous l’effet des
sous pressions dues au batillage, ce mortier se fissure puis est progressivement emporté par les
vagues.
I I -*
11.3.3. mèvement de la vw ‘V

Par le réseau de racines qu’ils développent, les arbres et arbustes sont à proscrire sur les
barrages et à leur proximité immédiate.

Deux conséquences néfastes sont à craindre :

- le soulèvement d’ouvrages rigides lors de la croissance des racines ;

- la création de zones de cheminement préférentielles pour l’eau le long des racines, en


particufier après la mort de l’arbre. et les risques de développement de renard.

La Crète, les talus et les abords d’un barrage, jusqu’à une distance d’au moins 10 m du
pied. doivent donc être exempts de tout arbre ou arbuste.

Une lutte sans merci doit Gtre menée dans ce domaine en ayant toujours à l’esprit que
plus un arbre est gros, plus son système racinaire est développé et plus l’intervention sera
délicate’ : ce qui signifie qu’il faut intervenir le plus tôt possible, dés le stade arbustif.

Par ailleurs, il ne suffit pas de couper ses parties aériennes pour éliminer un arbuste,
surtout en milieu humide comme autour d’un barrage. La coupe ou l’élagage doit
s’accompagner de l’application d’un produit chimique sur la cicatrice fkiche.

(1.) Dans le cas de trks gros arbres s’étant développ& sur le remblai. l’arrachage des souches causenit plus de
probkmes que les risques encourrus. Il semble alors préférable de laisser mal@ tout cette végétation.
113.4. v dea maconnenes.

II est assez courant de voir de la végétation s’installer sur les parements en maçonnerie.
les anfractuosités des joints constituent des endroits propices au dépôt des graines qui y
trouvent des conditions hygrométriques favorables à leur développement.

L’action des racines est un facteur prépondérant de dégradation des joints et des enduits,
voire dans les cas extrêmes, de désorganisation des pierres des parements. 11 faut donc, là
aussi, mener une lutte sans merci contre tout développement de végétation sur les
maçonneries, en arrachant les plantes dès qu’elles apparaissent. Dans les parties les plus
difficiles d’accès, on peut se contenter d‘un arrachage annuel.

Les autres désordres susceptibles de dégrader les bétons et les maçonneries ont des
causes mécaniques ou sont liés à des phénomènes physico-chimiques. Même si certains
travaux de réparation peuvent être faits par l’exploitant, ces désordres nécessitent, en premier
lieu, une évaluation de leur importance, un diagnostic de leurs causes et un choix judicieux
des techniques de réparation,
_. toutes choses qui relèvent d’un service technique compétent.

11.35 uation des fils rpmgus des ~&QUS


I A 0 ions *
Deux ws peuvent etre en causedans la rup~ des fiIs de &

- une rupture locaiisée a souvent pour origine un choc OU un pliage du fil ayant fait s’écailler la
galvanisation. Si elle est faite sans retard, la réparation d’une telle rupture est simpIe. Elle se
fait par l’adjonction d’un fil galvanisé selon le procédé décrit A la figure VII ;

- une corrosion généralisée peut se manifester par exemple au niveau des zones de mamage,
entraînant alors des lignes entières de ruptures pouvant causer la vidange de la cage. La
rtparation doit être faite dès que l’on constate une corrosion généralisée et. en tout cas. avant
qu’il n’y ait de multiples ruptures. II faut doubler la nappe corrodée par une nouvelle nappe
de grilIage galvanisé qui lui est fixée sur tout le pourtour et prévoir, le cas échéant, un
revêtement au mortier des zones particulièrement exposées à la corrosion.

Figure VII - procédé de réparation d’un fil coupé.


III. E,YPLOITATIOLY SUTVI

De maniére a pouvoir suivre, entretenir et exploiter correctement un barrage, on lui


adjoint en général un certain nombre d’organes annexes. Ce chapitre traitera de trois
principaux dispositifs

- l’ouvrage de prise
- l’ouvrage de vidange
- le dispositif de mesures.

111.1.Lfouv~ de vidange

Son rôle principal est de permettre une vidange totale ou partielle de la retenue en cas
d’accident susceptible d’endommager gravem.ent la digue et nécessitant, de ce fait, une
intervention immédiate. , _-
L’ouvrage de vidange est rarement conçu isolement. 11est en général combiné soit
avec .I’évacuateur de crue (de surface ou en conduite), soit avec l’ouvrage de prise.

Lzs conceptions les plus fréquemment adoptées sont les suivantes :

1 - Lorsqu’il y a un évacuateur de surface (digue totalement déversante, évacuateur


posé sur la digue, barrage déversant) l’ouvrage de vidange consiste en un pertuis dans
l’évacuateur. comportant un systkme d’obturation par vanne à glissement ou. plus simplement,
par un batardeau.

Fig. VIII. Ouvrage de vidange intégré au déversoir


-- ECOULEMENT
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8

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Fiyure 78 Abaque pour le choix d’une conduite de vidanpe à écoulement i ruriace libre

24
2 - Mais on utilise aussi fréquemment une conduite sous la digue. La conduite de
vidange pourra être calculée 3.l’aide de l’abaque de la figure XII. pour un fonctionnement en
charge. Pour les ouvrages relativement importants, où il y a risque de transports solides à
travers la vidange, on adopte des conduites à écoulement libre.

La conduite peut être alors soit un tuyau de gros diamètre en acier (0 1000 mm par
exemple), soit une canalisation en béton de type galerie ou ovoïde de 1,3 à 2 m de hauteur par
exemple. L’écoulement dans la conduite doit être aéré dès l’aval de la vanne amont par un
renifkrd, afin d’éviter des phénomènes de battements ou des vibrations sous l’effet du passage
en écoulement instable à fort débit.
Le calcul de la conduite se fait suivant les formules classiques de calcul d’écoulement
à surface libre, L’abaque de la figure IX peut être utilisé.

La conduite doit être équipée à l’amont d’une ou pour pI.us de sécurité, de deux
vannes plates. Dans ce cas, la conduite de prise de plus petit diamètre est généralement
indépendante de la vidange et placée dans la galerie de vidange.

111.2. I,‘ouvragde_arise

Les petites barrages en terre, et particuliérement ceux destinés à une utilisation


agricole, disposent en général d’un (parfois deux) ouvrage de prise. *Mais il arrive également
que i’on équipe un barraged’organes de prise pour l’adduction d’eau ou l’usage pastoral.
,
111.2.1 ur 1tadductw d ,eau

Pour le barrage destiné essentiellement à l’alimentation de la population l’ouvrage de


prise doit permettre la distribution d’une eau de bonne qualité et iviter, ainsi. que la
population n’ait recours au puisage direct dans la retenue.

II doit &re implanté à une cote telle qu’il permette l’utilisation de la retenue jusqu’à la
saison des pluies suivante ou. à défaut, jusqu’à l’épuisement de la réserve.

L’ouvrage le plus simple comprend :

- une prise amont avec conduite d’adduction enterrée ou posée sur la digue (siphon);

- un bassin de distribution à l’aval comportant un compartiment avec lïltre suivi d’une


réserve alimentant un ou plusieurs robinets à poussoir.

Lorsqu’il n’y a pas d’ouvrage de prise, la population est condamnée soit à utiliser une
eau de mauvaise qualité soit, lorsque l’eau est particulièrement impropre 3 la consommation, à
abandonner toute idée d’utilisation de la retenue rendant ainsi l’aménagement inutile.
. .
III.2.2 Ouvr~e a but pâstod

Implanté, lui aussi, à une cote permettant l’utilisation totale de la retenue, l’ouvrage
de prise destiné à l’alimentation du bétail comprendra :

- une prise à I’arnont avec conduite d’adduction enterrée ou posée sur la digue ;
- un abreuvoir à niveau constant à l’aval.

Ce dispositif permet d’éviter que Ia retenue ne soit souillée par le bétail et surtout que
celui-ci ne détéxiore les protections du talus amont de la digue et, lorsqu’il existe, le tapis
amont étanche.

Il faut prendre soin de donner à cet ouvrage des dimensions et un débit suffisants
faute de quoi, une fois passé l’attrait de la nouveauté et des avantages réels qu’il y trouve, le
pasteur conduira de nouveau son bétail dans la retenue.
. .
111.2.3. Ouvue a. but aençole

La prise à but agricole, wi comprend essentiellement un dispositif de prise à l’amont,


une conduite enterrée ou posée sur la digue et un ouvrage de raccordement au réseau
d’irrigation à l’aval, doit être implantée en fonction de la cote des terres irrigables et
dimensionnée en raison des caractéristiques de l’aménagement aval.

Les deux types principaux d’ouvrage de prise sont :

- le siphon,
- la conduite enterrée.

111.2.3.1 Le ~

C’est une solution intéressante car elle présente des avantages nombreux : économie
d’investissement. facilité de réalisation, souplesse à l’utilisation :

- Le coût d’un siphon est très inférieur au coût d’une conduite enterrée de mème
c3pacité.

- Le siphon posé sur la digue ou à travers la digue au-dessusdu niveau de retenue


normale ne présente pas, comme la conduite passant sous la digue, de diffkulté
d’exécution ni, surtout, de risque d’infiltrations privilégiées,

- Il est possible d’adapter la capacité du siphon aux besoins immédiats et de suivre.


par simple augmentation du nombre de siphons, la progression de ces besoins.

En contrepartie de ces avantages, le siphon présente deux inconwkients qui l’ont,


jusqu’ici, fait éliminer peut-être un peu injustement au bénéfice de la prise enterrée. Il s’agit :

- de sa hauteur d’aspiration limitée ( 8 à 7 m),


- des risques de désamorçage provoquée par une mauvaise fermeture du clapet
amont.

Le premier inconvénient n’est valable que dans les cas des barrages de hauteur
supérieure à 8 m. Ce sont les moins nombreux.
.---. -_- v3nnc de rrmpliSS~gt
f amarcaggr 1
rommende de vanné,
I 1

/ ---,z-..

Amor~:& %!-siphon
/Source : ,AFI’P Ouagadougor~l
Il - Fermer !n vanne amont ivanrre d’amorçage)
- Fermer la Vant?e 3Val (vanne de commande de
débit)
- Orivrir la vanne (le remplissage iqtri dort se
trouver au point le plus haut du siphon
- Remplir entièrement le siphon.

21 - Fermer 13 vanne de remplissage


- hvrir 13 vantte d’amoqage

3) - Ouvrir la vanne aval


- Rfiqler le débit
Le risque de désamorçage est plus ennuyeux car il s’applique A l’ensemble des
barrages. II faut d’autre part, noter la nécessité d’une installation et d’un appareillage
permettant un amorçage facile du siphon.

Il semble qu’on puisse étudier et réaliser un système ramenant ce risque à des


proportions acceptables, soit en protégeant la crépine dans le cas d’un siphon fixe, soit en
adoptant un siphon avec branche amont mobile et crépine sur flotteur au niveau de la retenue.

Compte tenu des avantages qu’il présente, ce type de prise devrait faire l’objet d’essais
en vue de sa généralisation éventuelle, au moins dans les cas de débits peu importants, et en
particulier sur des dispositions de -tuyaux à rotules présentant un caractère d’étanchéité et de
longévité satisfaisant.
. ,
III.2.3.2 La cmerree

La conduite enterrée est l’ouvrage de prise le plus utilisé actuellement.

Elie consiste en une conduite en acier, posée en tranchée dans le terrain en place sous
la digue et noyée dans une enveloppe de béton ordinaire de 0.20 m d’épaisseur minimale coule
A pleine fouille. Si la fondation est meuble, le procédé présente l’inconvénient de placer une
structure rigide au sein du barrage souple.

Des précautions doivent être prises pour assurer une liaison souple entre le b&on et la
terre. Pour cela. on prévoit en général une couche de bitume au contact terre-beton. Crie
meilleure solution consiste à poser la conduite en acier soudé sur un fit de mastic bitumineus
(sable + bitume) assez fluide et à compacter le remblai contre la conduire. et sur 1s partie
supérieure de celle-ci.

Pour iviter Ia formation de cheminement privilégiés entre le Mon et le ter-min. on


place sur le tracé de la conduite des écrans en béton perpendiculaire a celle-ci et espacés de 5
m environ (cf. Fig. XI.), calculés avec la règle de Lane.

Si l’on emploie la technique précédemment décrite (conduite en acier posée sur un lit
de mastic bitumineux), les écrans ami-renards seront alors constitués d’écrans en acier soudés
à Ia conduite et enrobés du même revêtement bitumineux que la conduite

La conduite est alimentée à l’amont par une tour de prise située dans la retenue et
débouche à l’aval du barrage dans un bassin de distribution.

La vanne de commande peut être placée soit à l’amont soit à l’aval.

La position amont est techniquement préférable car elle permet de ne pas laisser la
conduite en charge. Elle est cependant plus coûteuse que la position aval en raison du fait
qu’elle entraîne la construction dune tour de prise et d’une passerelle d’accès.

Dans chaque cas particulier, le projeteur doit s’efforcer d’étudier un dispositif de tour
de prise économique et ne se résoudre qu’exceptionnellement à placer la vanne à l’aval.
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Le diamètre de la conduite doit être calculé en fonction du débit à évacuer, compte


tenu des pertes de charge linéaires et singulières le long de la conduite, sachant que l’on admet
des vitesses de 3 à 7 m/s.

En irrigation, en l’absence de renseignements plus précis, on pourra retenir comme


débit d’équipement 5 lMha.

L’abaque de la figure XII. peut êtreutilisé pour des conduites d’une longueur de 20 a
110 m. Il importe de s’assurer que le débit reste suffisant sous faible charge, à la fin de la
vidange: pour éviter tout risque de colmatage, la vitesse d’écoulement dans la conduite en fin
de vidange ne doit pas être inférieure à 40 cm/s.

Fi;.,= Esempies de conduites enterrees

TII.3. .-if de me-

ks cotmnissances actuelles au point de vue de l’hydrologie et du comportement ;ies


!w-ra~es en terre en Afrique Occidentnle sont trks swnmaires.

il ifqc)fle iionc de profiter de l’occasion exceilente qu’oi‘fkcnt les barrages. 3~ fur t’t A
nesure iie ieur récliisation, de parf3ire ces conntiss;tnc~s 3 peu de tkiii.
A cet effet, il est recommandé d’installer systématiquement, sur chaque nouveau
barrage, le dispositif minimum suivant :

- une échelle de crue permettant les relevés hydrologiques,

-
une ligne de piézomètres permettant de vérifier et de suivre l’évolution de la ligne
de saturation du barrage afin d’améliorer les connaissances en la matière (cf. encadré ci-
dessous).
2
Ces appareils pourraient être observés soit par un préposé local occasionnel (par
exemple l’instituteur ou l’encadreur des groupements paysans) soit par tout agent public à
l’occasion d’un passageà proximité du barrage).

Dans quelques cas importants ou significatifs. on pourrait installer un limnigraphe et


un pluviographe relevés périodiquement par un spécialiste.

Le ph5zombtre à tube ouvert


Le modèle le plus simple consiste en un puits d’observation ouvert ou fermé dans lequel le nrveauc’e
!‘eau est mesuré à l’aide d‘une sonde de petit diatnitre
Parmi les piézomètre3 de ce type. il faut citer i’apparetl de Cssagrandc. connltui d’un tube :ermmé
par un embour en matlcre porcu~ qui rcyosc a l’intérieur d’un lit de sable au fond d’un puits ferme!
ifig.xyZ: ) :;,i ert
; relié ê ÜIJ tube de.piasrique dc diametre voisin de 1 cm.

PiELOMETRE

;- tube prriofé !ube poreux


sur 1 m
fjltre en seblz

& piézomktre à tube ouwr: doir i:rs


prc~crué dr foute influence des titcmpities et des écoule-
rnc:rl:g suyrficiels. 11 f3ul rcm:rquer tuhc ouvert hab~ruel prknte
qür lc un délai dc réponse ileve: et met
.i u!: porc~t~cl hyJraullque ion51an t tout le t‘oraye 26 qui rend son usagr impropre aux terrains argileus
02 slr7lifti$.

4”
LA PATHOLOGIE, L’ENTRETIEN ET LA REPARATION
DES PETITS BARRAGES EN AFRIQUE

IOGRAPIYIF,

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réédité 1939.

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et P. MERIAUX - CEMAGREF - C.I.E.H. - 1993.

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ROYET. J.-M. DURAND - CEMAGREF - C.I.E.H. - 1989.
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8, Pathologie et entrm de [‘O.y.B,.u
je, petits bamqgg3 en terre, xpwe (Bukim
f&& - T. GANSONRE. S. PAfXKC’DA - Document Formation Continue E.I.E.R. - 1993.

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