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 37-218-A-32

Bon usage de la prescription


de psychostimulants chez l’enfant
et l’adolescent
X. Benarous, J.M. Guilé, D. Purper-Ouakil, H. Lahaye

Résumé : Le méthylphénidate (MPH) utilisé depuis plus de 50 ans reste actuellement le traitement de pre-
mière ligne dans le traitement médicamenteux du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité
(TDAH). Ces dernières années, des traitements composites associant des formes à libération immédiate et
prolongée ont simplifié la prescription de cette molécule avec une seule prise par jour. Le MPH est réservé
aux enfants de plus de 6 ans, sans contre-indications, ayant des symptômes et un retentissement sévère
du TDAH, ou bien modéré si les interventions non médicamenteuses n’ont pas été suffisamment efficaces
ou sont refusées. Le traitement doit être intégré dans une prise en charge multimodale tenant compte
des comorbidités que l’on retrouve dans près de 50–90 % des cas. Le bilan préthérapeutique implique
une évaluation détaillée de l’histoire développementale, des comorbidités psychiatriques et somatiques,
ainsi qu’un examen clinique (incluant la mesure de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque).
Un avis spécialisé cardiologique avec un électrocardiogramme (ECG) n’est nécessaire qu’en cas de signes
d’alertes. Près de 70 % des sujets répondent à une première ligne de MPH et le traitement est globale-
ment bien toléré. Les effets indésirables habituels sont bénins et souvent transitoires. Les plus fréquents
sont les céphalées, les maux de ventre, et la perte d’appétit. Des troubles du sommeil ou des symptômes
dysphoriques peuvent aussi apparaître avec ce traitement et nécessitent une évaluation précise car il
peut s’agir d’effets indésirables mais aussi de troubles comorbides ou d’un diagnostic différentiel. Le MPH
est efficace chez les jeunes qui présentent des troubles du neurodéveloppement comorbide (trouble du
spectre de l’autisme, trouble du développement intellectuel), mais son utilisation doit être plus prudente.
Quand il est efficace, le traitement par MPH doit être maintenu et réévalué annuellement, généralement
à la faveur des grandes vacances.
© 2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Psychostimulants ; Méthylphénidate ; Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité

Plan ■ Population particulière et formes comorbides 6


Troubles anxieux et conduites oppositionnelles 6
■ Introduction 1 Troubles de l’humeur 6
Troubles psychotiques 6
■ Pharmacodynamie et pharmacocinétique Troubles du sommeil 6
du méthylphénidate 2 Tics 6
Pharmacodynamie 2 Abus de substance 6
Pharmacocinétique 2 Troubles sévères du neurodéveloppement 7
Pharmacogénétique 2 Selon l’âge 7
■ Autorisation de mise sur le marché 2 Interactions médicamenteuses 7
■ Indications et bénéfices cliniques 2 ■ Autres psychostimulants 7
Indications 2 ■ Conclusion 7
Bénéfices cliniques 3
■ Contre-indications et effets secondaires du méthylphénidate 3
Contre-indications 3
Effets secondaires 3
 Introduction
■ Conditions et mode de prescription 4
Bilan préthérapeutique 4 La première observation des effets positifs des psychostimulants
Quand demander une consultation spécialisée avant d’instaurer date de 1937. Dès 1955, l’agence de régulation des médicaments
un psychostimulant 4 américaine autorise l’utilisation du méthylphénidate (MPH) dans
Modalités de prescription 4 le traitement du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyper-
Mise en place du traitement 5 activité (TDAH). La classe des psychostimulants inclut, d’une part,
Surveillance 5 le MPH et, d’autre part, les amphétamines (comme la dexamfé-
Évolution 5 tamine [DEX] et la lisdexamfétamine) non commercialisées en

EMC - Psychiatrie 1
Volume 37 > n◦ 3 > juillet 2021
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-1072(21)41881-X

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France. Le premier traitement à base de MPH, la Ritaline® , a été mis Tableau 1.


sur le marché en France en 1995. Le recours au MPH à libération Psychostimulants ayant l’AMM en France (adapté de https://pharma
immédiate (LI) nécessite plusieurs prises par jour compte tenu de cologie.sfpeada.fr/).
sa courte durée d’action. Depuis quelques années, l’apparition de Nom du traitement Composition Indication
nouvelles formes de MPH à libération prolongée (LP) puis compo- en France
site (LI + LP) a simplifié l’utilisation de ces molécules.
En France, la prévalence des prescriptions de psychostimulant RITALINE LI ® MPH 100 % LI/0 % LP TDAH
chez l’enfant et l’adolescent est de 0,39 % [1] . L’utilisation en RITALINE LP® MPH 0 % LI/100 % LP TDAH
France du MPH reste faible en comparaison à celle d’autres pays QUASYM LP® MPH 30 % LI/ 70 % LP TDAH
européens tels que l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les CONCERTA LP® et son MPH 22 % LI/78 % LP TDAH
pays scandinaves et en comparaison aux États-Unis dont le taux générique (MPH Mylan)
moyen est de 5,6 % mais avec de fortes variations selon les états. MEDIKINET® MPH 50 % LI/50 % LP TDAH
En 2018, en France, 87 079 patients ont été traités par psychosti-
VYVANSE® Lisdexamphétamine Non (ATU)
mulants ; dans 83 % des cas, ils étaient âgés de moins de 20 ans, ce
qui représente une augmentation de 10 % par rapport à 2014 [2] . À AMM : autorisation de mise sur le marché ; LI : libération immédiate ; LP : libéra-
l’attention de la prévalence mondiale du TDAH, c’est-à-dire 5,3 % tion prolongée ; MPH : méthylphénidate ; TDAH : trouble déficit de l’attention
des moins de 18 ans [3] , le nombre d’enfants souffrant de TDAH avec ou sans hyperactivité ; ATU : autorisation temporaire d’utilisation.
en France métropolitaine serait compris entre environ 191 000 et
480 000 en 2019. Le nombre de patients traités en France autour plasmatiques de 10 à 33 %. L’absorption est ralentie par la consom-
de 90 000 reste donc limité au regard de la prévalence estimée de mation concomitante d’aliments riches en graisses. Le MPH est
la maladie. métabolisé dans le foie. La demi-vie d’élimination plasmatique
En France, des réticences à la prescription chez l’enfant et est égale à 2 heures. L’excrétion se fait dans les urines sous la
l’adolescence de psychostimulant existent, qu’ils s’agissent de pré- forme d’un métabolite inactif, l’acide phényl-pipéridyl acétique.
occupations du législateur [4] , des familles ou encore des cliniciens. Les dosages plasmatiques ne sont pas corrélés à la réponse cli-
Cette réserve est liée à des facteurs multiples, liés à une culture nique [12, 13] .
médicale qui était peu favorable à la reconnaissance du TDAH, à la
classification du MPH dans la catégorie des stupéfiants, à la crainte
de voir éluder d’autres aspects de la prise en charge de ces patients Pharmacogénétique
(psychopathologiques, systémiques, ou instrumentaux) [5, 6] , et
enfin à la possibilité d’abus à des fins récréatives et de stimula- Des études pharmacogénétiques ont mis en lumière les facteurs
tion cognitive. La Haute Autorité de santé a émis en 2014 des génétiques qui modulent la réponse clinique au MPH. Ces travaux
recommandations pour les médecins traitants pour une meilleure ont surtout porté sur le polymorphisme associé au transporteur
reconnaissance du TDAH. Par ailleurs, le MPH continue à faire de la dopamine (DAT1). Cependant, tous les résultats ne sont
l’objet d’un plan de gestion des risques européens et d’un suivi pas concordants et d’autres polymorphismes peuvent être impli-
national renforcé de pharmacovigilance et d’addictovigilance de qués dans la réponse au MPH [14] . L’homozygotie pour l’allèle 10-R
la part de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des codant pour le transporteur de la dopamine (DAT1-10/10) est asso-
produits de santé. ciée à une moins bonne réponse clinique au MPH [15] . Dans un
sous-groupe TDAH avec dépendance au cannabis ou à la cocaïne,
le polymorphisme DAT1-10/10 et la présence de l’allèle 7-R codant
 Pharmacodynamie pour le récepteur D4 (DRD4-7R) étaient associés à une plus faible
occupation du transporteur de la dopamine par la MPH [16] .
et pharmacocinétique
du méthylphénidate  Autorisation de mise
Pharmacodynamie sur le marché
Le MPH est un agoniste amphétaminique, qui appartient à la
Le Tableau 1 résume les différentes galéniques de MPH ayant
classe des phényléthylamines. Il agit en inhibant la recapture pré-
l’autorisation de mise sur le marché (AMM) en France. La courte
synaptique de la dopamine et de la noradrénaline par inhibition
durée d’action de la forme du MPH a amené à la commerciali-
de leur transporteur [7, 8] . Ce mécanisme d’action est différent des
sation de formes LP couvrant une partie plus importante de la
composés amphétaminiques qui ont un effet addictogène et qui
journée. La commercialisation de formes composites, comme le
agissent comme compétiteurs au niveau du site du transporteur.
Quasym LP® et le Médikinet® ou de galéniques avec un système de
Le blocage de ces transporteurs conduit à une élévation de la
diffusion spécifique comme le Concerta LP® , a permis de disposer
dopamine extracellulaire centrale qui interviendrait sur plusieurs
de traitements offrant un délai d’action comparable à la forme LI
réseaux cérébraux frontaux et sous-corticaux. Le MPH permettrait
mais avec une meilleure couverture de la journée.
chez les sujets avec un TDAH de rétablir une activité cérébrale
Ainsi, le Quasym LP® et le Médikinet® possèdent une libération
déficiente dans la région du striatum, tout particulièrement lors
biphasique en raison de l’association dans le même produit de
de tâches neuropsychologiques qui mobilisent les capacités atten-
microgranules à LI et de microgranules à LP. Ces deux produits
tionnelles et les fonctions exécutives [8] . Ces résultats corroborent
ont une cinétique d’absorption marquée par un premier pic plas-
les études chez l’animal et chez l’homme qui montrent une occu-
matique environ 1 heure après l’administration suivi d’un second
pation plus marquée des sites membranaires du transporteur de
pic environ 5 heures après l’administration. Leur durée d’action
la dopamine par le MPH au niveau du striatum, en particulier
est d’environ 8 heures. Le Concerta® LP a une durée d’action
dans la partie ventrale du noyau caudé (noyau accumbens), ainsi
d’environ 12 heures ; il se présente sous la forme d’une capsule
que sur d’autres localisations sous-corticales (réseau hippocam-
solide entourée d’une couche de MPH à LI et contient une pompe
pique et amygdalien) [9, 10] . D’autres études montrent que le MPH
osmotique permettant une LP du principe actif.
augmente l’activité des régions inférieures droites du cortex fron-
tal et de l’insula durant des tâches de contrôle attentionnel et
d’inhibition [11] .
 Indications et bénéfices cliniques
Pharmacocinétique Indications
L’absorption du MPH est digestive et sa distribution plas- Le TDAH est l’unique indication des psychostimulants de
matique est marquée par une liaison faible aux protéines l’enfant et l’adolescent en France [17] . Le MPH est indiqué chez

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les sujets avec un TDAH de plus de 6 ans, en l’absence de contre- Tableau 2.


indications, dans les formes suivantes : Liste des principaux effets indésirables des psychostimulants (adapté de
• patients avec symptômes et retentissement sévère du TDAH ; https://pharmacologie.sfpeada.fr/).
• patients avec symptômes et retentissement modéré du TDAH si MPH DEX
les interventions non médicamenteuses ne sont pas suffisam-
ment efficaces ou sont refusées. Effets indésirables
Le traitement par MPH est proposé aux enfants et adoles- Insomnie d’endormissement +++ a +
cents avec TDAH lorsqu’il persiste un retentissement dans au Somnolence ++
moins un domaine de fonctionnement, une fois les modifi- Diminution de l’appétit ++ a +
cations environnementales mises en place et réévaluées dans
Perte de poids ++ +
les recommandations anglaises [18] . Les recommandations cana-
diennes [19] et australiennes [20] font des propositions similaires. Ralentissement de la croissance + +
Aux États-Unis, le traitement est indiqué quelle que soit la sévérité Céphalées ++ b +
clinique [21] . À noter qu’en France, contrairement à de nombreux Bouche sèche ++ +
autres pays européens, il n’y a pas d’AMM chez l’adulte ; seule Nausée, vomissement ++ +
une poursuite de traitement pour maintien du bénéfice permet Douleur abdominale ++ b +
le remboursement d’un traitement initié avant la majorité est
Constipation –
autorisée pour les spécialités MEDIKINET® et CONCERTA® selon
l’avis de la Commission de la transparence du 24 juin 2020 sur la Dysphorie ++ +
réévaluation des spécialités à base de MPH. Rebond d’irritabilité +++ +
Élévation de la PA/ FC ++ +
Diminution de la PA/ FC –
Bénéfices cliniques Exacerbation de tics ++ +
Le MPH fait partie des psychotropes pour lesquels l’effet du Sensation vertigineuse ++ +
médicament est considéré comme le plus efficace sur les symp- Réactions cutanées ++ +
tômes cibles [22] . La taille d’effet est de 1,0 pour le MPH, contre Trouble sexuel – +
0,7 pour les traitements alternatifs comme l’atomoxétine ou les
agonistes alpha-2 [23] . L’efficacité du MPH, seule ou en asso- +++ : > 10 % ; ++ : 1–10 % ; + : 0,1–1 %–0,01–0,1 % ou non décrit ; LI : libé-
ciation avec des mesures comportementales, a été fermement ration immédiate ; LP : libération prolongée ; MPH : méthylphénidate ; DEX :
dexamfétamine.
établie dans l’étude Multimodal Treatment Study of Children with a
Surtout forme LP.
ADHD (MTA) financée exclusivement par des fonds publics [24] . b
Surtout forme LI.
Le nombre de sujets à traiter pour avoir un jeune en rémission
complète est entre 2 et 5. Près de 70 % des patients répondent • un traitement avec des inhibiteurs de la monoamine oxydase
positivement à une première ligne de traitement par MPH [25] . (IMAO) en cours ou interrompu depuis moins de 2 semaines ;
La réponse thérapeutique au MPH s’observe par une diminution • un glaucome et ;
des symptômes du TDAH (réduction de l’hyperactivité motrice, • un phéochromocytome.
des comportements impulsifs, plus grande concentration), mais Les troubles cardiovasculaires, l’épilepsie et la maladie de Gilles
aussi sur la diminution des comportements agressifs réactifs asso- de la Tourette imposent une surveillance particulière sans consti-
ciés [26] . Une amélioration significative des performances lors de tuer une contre-indication [34] . La prudence s’impose pendant la
tests neuropsychologiques a été observée chez les enfants traités grossesse, toutefois les données sur le risque tératogène sont ras-
par MPH en particulier une réduction de la variabilité des temps surantes [35] .
de réaction et une amélioration des fonctions exécutives [27–29] .
Sur la période où les enfants reçoivent le traitement, ils
présentent significativement moins de blessures physiques, Effets secondaires
d’accidents de la voie publique, d’abus de substance et de Il n’y a pas d’effets secondaires dans près d’un quart des cas.
comportements délictueux et ont un meilleur fonctionnement Les effets secondaires surviennent habituellement à l’initiation
scolaire [30] . du traitement. Ils sont généralement dose-dépendants et leur fré-
Dans les essais cliniques, les facteurs associés à une moins bonne quence augmente nettement au-delà de 2 mg/kg par jour. Réduire
réponse clinique sont [11, 31] : le dosage ou espacer les prises amène généralement à une dimi-
• des symptômes dépressifs chez les parents ; nution des effets secondaires [34] (Tableau 2).
• la sévérité du TDAH ;
• un quotient intellectuel (QI) limité ;
Perte d’appétit
• un trouble anxieux associé.
Les traitements médicamenteux du TDAH ont tous un effet sus- Une réduction de l’appétit à la période du déjeuner est fré-
pensif, c’est-à-dire qu’ils ne sont efficaces que sur la période durant quemment décrite. La disparition habituelle de cet effet en fin
laquelle ils sont pris. L’effet à long terme commence à être mieux de journée, lorsque la concentration du MPH est faible, permet
connu par la comparaison de périodes avec et sans traitement une prise alimentaire plus importante en fin de journée.
chez les mêmes sujets [8, 11] . Des études retrouvent une amélio-
ration progressive de certaines compétences attentionnelles dans Troubles du sommeil
les 10–12 mois qui suivent la prise de traitement, mais il est dif- Les troubles du sommeil sont fréquemment associés au
ficile de distinguer cette évolution de la maturation attendue des TDAH [36] . L’effet du MPH sur le sommeil est variable selon les
fonctions cognitives chez l’enfant [32, 33] . sujets et dépend de variables individuelles incluant la comorbidité
et le contexte environnemental. Les aménagements de la routine
d’endormissement, la prise en compte des facteurs d’anxiété de
 Contre-indications et effets séparation et la réduction des sources de stimulation contribuent
à l’amélioration du sommeil.
secondaires du méthylphénidate
Retard de croissance staturo-pondérale
Contre-indications
Les revues de la littérature qui incluent les données de suivi
Les contre-indications absolues du MPH sont : de l’étude Multimodal Treatment Study of Children with ADHD
• un antécédent personnel avéré de réaction allergique sévère au (MTA) montrent une diminution de 1–2 cm à l’âge adulte par rap-
produit ; port à la taille attendue et jusqu’à 5 kg par rapport au poids moyen

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au même âge [24] . Cet effet pourrait être dépendant de la dose contraire, le traitement par MPH est associé à un risque moins
administrée. Le retard de taille serait principalement manifeste élevé de développer des troubles liés à l’usage de substance à l’âge
les 3 premières années du traitement [37] . Le rythme de croissance adulte [44] .
tend ensuite à se normaliser et la taille est normalisée 2 ans après
l’arrêt du traitement. L’un des mécanismes du ralentissement de Épilepsie
croissance supposé serait l’inhibition de sécrétion d’hormone de
croissance observée en début de traitement psychostimulant. Il est Le MPH n’abaisse pas le seuil épileptogène. Les données concer-
courant de constater en pratique clinique une reprise de croissance nant l’utilisation du MPH chez des enfants traités pour une
rapide lors des arrêts des vacances supérieurs à 1 mois. épilepsie sont rassurantes [30] , on recherchera, dans tous les cas, un
antécédent épileptique et on demandera une consultation neuro-
Risque cardiovasculaire logique avec EEG en cas de suspicion.

Il faut distinguer deux effets rapportés : l’augmentation de la


pression artérielle et du rythme cardiaque, et le risque de mort
subite.
 Conditions et mode
• De faibles élévations de la fréquence cardiaque (FC), de l’ordre de prescription
de cinq battements par min, et de la pression artérielle (PA),
2,0 mmHg en systolique, sont habituellement décrites. Si Bilan préthérapeutique
l’impact à court terme est négligeable [38] , les conséquences à
plus long terme sont difficiles à estimer. Une méta-analyse ne Le traitement par MPH s’inscrit dans une prise en charge
montre pas de majoration des mort-subites, d’AVC, d’infarctus multimodale du TDAH [17] . La première étape est de s’assurer
et de décès toutes causes confondues mais les intervalles de d’une bonne compréhension par les familles du diagnostic, des
confiances n’excluent pas un risque modeste [39] . La prudence indications et de la balance bénéfice/risque de la prescription.
s’impose tout particulièrement chez les enfants qui ont des fac- Préalablement à l’introduction du MPH, il faut recueillir des infor-
teurs de risque cardiovasculaire. mations détaillées sur les habitudes du sommeil et l’alimentation,
• Le risque de mort subite relève d’autres mécanismes en lien écarter les contre-indications absolues et explorer les contre-
avec une cardiomyopathie passée inaperçue ou des troubles indications relatives, effectuer le bilan prétraitement incluant une
de la repolarisation. L’existence d’une cardiomyopathie hyper- anamnèse :
trophique et le constat à l’ECG d’un allongement de l’espace • traitements médicamenteux antérieurs et actuels ;
QT constituent deux facteurs de risques de mort subite. Les • recherche d’antécédents et de signes d’appel en faveur d’une
données de pharmaco-épidémiologie montrent que la surve- pathologie psychiatrique ou neurologique (en particulier épi-
nue des morts subites chez les sujets recevant du MPH n’est pas leptique, et cardiovasculaire) ;
supérieure à celle de la population générale [39] . • une auscultation cardiaque, un recueil de la FC et de la PA ;
• des investigations complémentaires si nécessaire (ECG, élec-
Tics troencéphalogramme [EEG]). L’ECG n’est pas recommandé
systématiquement [18–21, 34] .
Le MPH (forme LI ou LP) est associé à la survenue transitoire
de tics moteurs ou vocaux aussi bien chez les sujets sans antécé-
dents (près de 1–8 % des cas) que ceux ayant présenté des tics Quand demander une consultation
dans le passé (près de 13 % des cas) [40] . Ce risque serait plus élevé spécialisée avant d’instaurer
chez les plus jeunes. Il est généralement recommandé de réduire
la posologie devant la survenue ou l’exacerbation des tics. un psychostimulant
Les recommandations anglaises [18] suggèrent de demander une
Réactions allergiques
consultation préalable avec un cardiologue en cas de :
Il s’agit essentiellement de réactions cutanées mineures. • antécédent de chirurgie cardiaque ou cardiopathie congénitale ;
• antécédents familiaux de mort subite chez un apparenté du
Glaucome premier degré avant 40 ans évoquant une maladie cardiaque ;
L’action sympathomimétique du MPH contre-indique son utili- • manque de souffle à l’effort comparé aux autres ;
sation en cas de glaucome. Un cas de glaucome aigu à angle fermé • évanouissement à l’effort, quand le sujet est effrayé ou dans une
survenu chez un enfant de 10 ans recevant 60 mg MPH/j a été atmosphère bruyante ;
décrit [41] . La survenue de douleurs oculaires chez un jeune rece- • palpitations rapides et régulières qui débutent et s’arrêtent bru-
vant du MPH doit conduire à suspendre le traitement et à requérir talement ;
une consultation ophtalmologique. • douleur à la poitrine suggérant un problème cardiaque ;
• bruits anormaux à l’auscultation cardiaque ;
Effet d’un surdosage • anomalie TA > 95◦ percentile pour l’âge et le poids.
Une attention particulière est requise lorsque sont prescrits
Au-delà de 200 mg/j, le surdosage de MPH entraîne une simultanément d’autres médicaments affectant la repolarisation
intoxication aux sympathomimétiques qui se manifeste par des comme les antipsychotiques, les sympathomimétiques et les anti-
symptômes neurologiques (confusion et agitation psychotique, histaminiques. Une prudence particulière s’impose en période
euphorie, tremblements, mydriase, douleur abdominale) et car- hivernale en raison des automédications avec des préparations
diorespiratoires (hypertension, tachycardie, dyspnée) [42] . contenant d’autres sympathomimétiques comme l’éphédrine ou
la naphazoline dont la prise combinée avec le MPH peut entraîner
Abus et mésusage une élévation tensionnelle.
Des utilisations détournées du MPH, avec des administrations Enfin, l’éducation thérapeutique des familles apportée au cours
par voie intraveineuse chez les adultes et par voie intranasale chez du suivi en partageant l’information sur le médicament, son
les adolescents, ont été décrites dans le but de rechercher soit action et ses effets secondaires, contribue à des attentes raison-
un état d’éveil prolongé, soit un effet euphorisant ressemblant nables vis-à-vis du traitement médicamenteux et à prévenir les
à la prise de cocaïne [43] . Cette même étude montre que 59 % problèmes d’observance.
des étudiants d’université aux États-Unis auraient une utilisation
au moins occasionnelle de MPH, ce qui questionne sur le risque Modalités de prescription
de détournement du MPH à visée de dopage chez les étudiants
afin d’augmenter leurs performances scolaires [43] . Toutefois, il Les modalités de prescription des psychostimulants commer-
est maintenant bien établi qu’il n’y a pas de risque d’addiction cialisés est précisée dans l’arrêté du 31 mars 1999 relatif aux
lié à la forme orale du MPH chez les jeunes avec un TDAH. Au stupéfiants :

4 EMC - Psychiatrie

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Tableau 3.
Dose initiale et titration des psychostimulants dans le traitement du TDAH (adapté de https://pharmacologie.sfpeada.fr/).
DCI Classe Mécanisme Dose initiale Titration Dose max Doses disponibles
Autorisation en France
RITALINE LI® MPH Pic : 20–60 min 5 mg matin et 5 mg × 2 doses 60 mg/j 5, 10, 20 mg
Efficace 1–4 h midi initiales tous les (1,2 mg/kg/j) a
100 % LI–0 % LP (0,3 mg/kg/j) 3–7 j
RITALINE LP® MPH Pic : 20–60 min 20 mg × 2 doses 60 mg/j 20, 30, 40 mg
Efficace 6–8 h initiales tous les (1,2 mg/kg/j)
0 % LI–100 % LP 3–7 j
QUASYM LP® MPH Pic : 1–2 h 20 mg × 2 doses 60 mg/j 10, 20, 30 mg
Efficace : 8–10 h initiales tous les (1,2 mg/kg/j)
30 % LI–70 % LP 3–7 j
CONCERTA LP® MPH Pic : 20–60 min 18 mg ↑ 18 mg tous les 54 mg (< 13 ans) 18, 36, 54 mg
Efficace : 10–12 h 3–7 j 72 mg (≥ 13 ans)
22 % LI–78 % LP
MEDIKINET® MPH Pic : 20–60 min 5–10 mg × 2 doses 60 mg/j 5, 10, 20, 30, 40 mg
Efficace : 8–10 h initiales tous les (1,2 mg/kg/j)
50 % LI–50 % LP 3–7 j
Autres traitements (hors AMM ou avec ATU)
VYVANSE® DEX Pic : 60 min 20 mg 70 mg 20, 30, 40, 50, 60,
Efficace 10–12 h 70 mg

AMM : autorisation de mise sur le marché ; MPH : méthylphénidate ; TDAH : trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité ; ATU : autorisation temporaire
d’utilisation ; DEX : dexamfétamine.
a
Considérer un passage de la forme LI à LP après 1–2 mois de traitement efficace pour une dose équivalente.

• prescription initiale hospitalière réservée aux spécialistes et ser- • surveillance de la tolérance : effets indésirables réévalués régu-
vices de neurologie, pédiatrie, psychiatrie et les centres du lièrement par un spécialiste :
sommeil ; ◦ mesure poids (tous les 3 mois < 10 ans), taille (tous les 6 mois),
• prescription limitée à 28 jours ; ◦ FC, TA chaque changement de dose et tous les 6 mois (repor-
• formulée en toutes lettres sur ordonnancier sécurisé ; ter dans les courbes),
• préciser sur l’ordonnance le poids de l’enfant et le nom de la ◦ pas de bilan biologique, ni d’ECG systématique, uniquement
pharmacie délivrant le traitement. si FC > 120, PAS > 95◦ percentile.
Elle nécessite un renouvellement annuel par un praticien Les consultations de suivis sont prévues tous les mois jusqu’à
hospitalier. Dans l’intervalle, elle peut être reconduite par le l’obtention d’une réponse optimale. Il est recommandé d’avoir
médecin-traitant, le pédiatre ou un psychiatre en libéral, qui sont des contacts téléphoniques avec les parents toutes les semaines
autorisés à modifier la posologie. Le rapport de 2017 de l’ANSM dans le mois qui suit la mise en place du traitement [18, 21] . Une
met également en évidence qu’environ 30 % des initiations de fois la réponse clinique obtenue, le suivi peut s’espacer tous les
traitement sont réalisées par des médecins libéraux, spécialistes et 3 mois la première année, puis tous les 6 mois. La surveillance
généralistes alors que la primo-prescription doit être réalisée par doit être plus fréquente en cas d’association à d’autres troubles du
un spécialiste hospitalier [2] . neurodéveloppement non stabilisés (ex : troubles du spectre de
l’autisme, tics, troubles spécifiques des apprentissages), de trouble
Mise en place du traitement psychiatrique comorbide, ou de pathologie somatique associée.

Au terme de ce bilan, commencer par la plus petite dose effi-


cace, assurer un suivi régulier, voire plus fréquent dans certaines
Évolution
situations comme la maladie de Gilles de la Tourette, l’épilepsie Si une amélioration clinique est observée, le traitement doit être
et lorsqu’il existe des facteurs de risque cardiovasculaires. La dose maintenu de façon continue pendant au moins 1 an, y compris
quotidienne de MPH recommandée est de 0,8–1,2 mg/kg par jour les week-ends et les vacances de moins de 1 mois. Il peut exis-
jusqu’à un maximum de 60 mg/j dans les formes standards et LP, ter une majoration des effets indésirables liée à l’arrêt brutal du
de 72 mg/j pour la forme longue action. Les recommandations traitement de façon répétée. Le traitement doit être réévalué de
australiennes/anglaises suggèrent des doses maximum 80 mg/j ou façon annuelle, en proposant de faire une fenêtre thérapeutique
2,1 mg/kg/j chez l’enfant et 100 mg/j chez l’adolescent [18, 20] . pendant les grandes vacances scolaires afin de voir si le traitement
Il est recommandé de commencer le traitement par la plus petite est toujours nécessaire (Tableau 4).
dose : S’il n’y a pas d’amélioration clinique, il faut :
• pour la forme LI : 5 mg matin et midi pour la forme standard ; • s’assurer de l’observance du traitement ;
• pour les formes LP : 10 mg pour le Quasym® ou 18 mg pour le • réexaminer et soutenir les stratégies d’optimisation de
Concerta® . l’environnement : contrôle des stimuli, gestion des contin-
Le dosage est ensuite guidé par l’évolution clinique. La dose gences. Réévaluer les indications et l’adéquation des thérapies
efficace n’est pas forcément liée à l’âge, au poids ou à la sévérité de remédiation ou de psychothérapie ;
des symptômes. • rechercher des comorbidités psychiatriques ou des facteurs
Le traitement habituel avec la forme LI comprend 2 à 3 prises environnementaux qui contribueraient à pérenniser les symp-
journalières selon l’effet clinique recherché. La prise des formes à tômes ;
LP se fait habituellement le matin. Elles peuvent être combinées • on peut proposer d’augmenter la dose de MPH progressivement,
aux formes LI selon l’efficacité clinique. Il est recommandé de viser en respectant les paliers, jusqu’à la dose maximum tolérée ;
au moins 25–50 % d’amélioration des symptômes (Tableau 3). • si le traitement reste inefficace malgré l’augmentation jusqu’à
la dose maximale, il faut considérer un changement de traite-
Surveillance ment.
Au cours du traitement, la découverte d’un allongement de
La surveillance clinique doit comprendre : l’espace QT doit conduire à rechercher de nouveau les facteurs
• surveillance de l’efficacité : symptômes du TDAH, retentisse- de risque cardiovasculaires, à suspendre la prise du médicament,
ment fonctionnel ; à demander une consultation cardiologique et à répéter l’ECG

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37-218-A-32  Bon usage de la prescription de psychostimulants chez l’enfant et l’adolescent

Tableau 4. les années 1950, l’utilité des psychostimulants dans les troubles
Prises en charge du TDAH selon le niveau de sévérité et de résistance. dépressifs n’a jamais été montrée chez l’enfant et l’adolescent [47] .
Niveau 0 En ce qui concerne l’association entre TDAH et trouble bipo-
Évaluation détaillée, en particulier tenir compte laire, il est possible d’identifier, chez les adolescents au moins, un
- Troubles comorbides psychiatriques et neurodéveloppementaux sous-groupe de patients présentant une comorbidité authentique
(trouble anxieux, abus de substance, épilepsie, tics, etc.) dont le profil de réponse aux thymorégulateurs diffère de celui des
- Profil d’effets indésirables adolescents sans TDAH [48] . Le traitement par MPH doit être arrêté
- Problèmes éventuels de compliance, d’administration de prise en phase maniaque. Le traitement par MPH peut être instauré chez
multiples des patients bipolaires stabilisés sous traitement thymorégulateur.
- Risque de détournement ou d’abus Il n’existe pas de consensus sur le traitement du TDAH associé
- Préférence de l’enfant et de sa famille à un trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle. Plusieurs
Niveau 1 séries de cas ont souligné le bénéfice d’ajouter au MPH un anti-
Monothérapie par MPH psychotique à faible dose (rispéridone, aripiprazole) [49] . Plus
Titration avec MPH forme LI puis si nécessaire passage forme LP récemment, un essai contrôlé randomisé a mis en évidence un
Niveau 2 : si pas efficace à 6 semaines et/ou effets indésirables effet positif de l’ajout d’un inhibiteur spécifique de la recapture
intolérables de la sérotonine (ISRS) au traitement par MPH sur les symptômes
Changement pour un autre traitement par MPH d’irritabilité résistants [50] .
Au moins la moitié des enfants/ado dont les symptômes ne répondent
pas à un stimulant répondent à un traitement alternatif
Supplémenter un traitement MPH LP par dose ponctuelle de traitement
Troubles psychotiques
MPH LI Des symptômes d’allure psychotique ou maniaque (idées
Niveau 3 : alternative ou adjuvant, hors AMM ou ATU. Si pas persécutoires, hallucinations, euphorie) ont été décrits après
d’efficacité à 6 semaines ou mauvaise tolérance l’utilisation en pédopsychiatrie du MPH [51] . Toutefois, ces symp-
Changement pour un traitement non psychostimulant : atomoxétine tômes semblent liés soit à un surdosage [42] , soit à des problèmes
En 1re intention si abus de substance, à considérer en cas de tics ou somatiques intercurrents qui peuvent modifier la vigilance [52] . Il
trouble anxieux s’agit d’états psychotiques brefs (moins de 1 semaine) résolutifs
Ajouter au traitement par MPH un traitement par agoniste alpha-2 après arrêt du MPH. En conséquence, une attention particulière
(CLONIDINE, GUANFACINE)
doit être portée aux antécédents personnels de psychose brève tan-
Durée de traitement : à réévaluer annuellement [31] dis que l’état psychotique aigu constitue une contre-indication
au traitement. Les études longitudinales les plus récentes ne
AMM : autorisation de mise sur le marché ; LI : libération immédiate ; LP : libéra-
tion prolongée ; MPH : méthylphénidate ; TDAH : trouble déficit de l’attention retrouvent toutefois pas de risque majoré de développer un
avec ou sans hyperactivité ; ATU : autorisation temporaire d’utilisation. trouble psychotique à l’âge adulte lié à la prise de MPH chez les
jeunes avec un TDAH [53, 54] .
après 1 semaine, puis à effectuer une surveillance ECG après avis
cardiologique favorable sur la reprise du traitement. Troubles du sommeil
Les troubles du sommeil appréciés subjectivement et objecti-
 Population particulière et formes vement par actigraphie ou polysomnographie sont fréquemment
associés au TDAH [36] . Les personnes avec TDAH non traité ont
comorbides plus de modifications du rythme circadien d’activité (somno-
lence diurne, retard d’endormissement, hyperactivité nocturne)
Troubles anxieux et conduites et de l’architecture du sommeil (parasomnie, phase REM réduite)
ainsi que des pathologies du mouvement (maladie des jambes
oppositionnelles sans repos) ou de la respiration (apnées obstructives du som-
La comorbidité du TDAH avec les troubles anxieux et les meil) associées au sommeil que la population générale. Chez les
conduites oppositionnelles est fréquemment décrite (respective- enfants avec TDAH et troubles du mouvement pendant le som-
ment plus de 30 % et plus de 40 %). meil chez lesquels le traitement par MPH s’est révélé inefficace,
Dans le cadre de troubles oppositionnels associés, le traite- l’utilisation d’un agoniste dopaminergique a montré son impact
ment adéquat du TDAH réduit dans un grand nombre de cas positif sur le trouble du mouvement comme sur les symptômes
les comportements agressifs réactifs qui se révèlent ainsi favorisés cognitifs du TDAH. De la même façon, le traitement adéquat
par le TDAH [26] . Dans les cas où les conduites oppositionnelles des apnées obstructives du sommeil amène une diminution des
traduisent une anxiété de séparation ou un trouble réactif de troubles attentionnels associés. Compte tenu de la grande fré-
l’attachement, un traitement non pharmacologique est conseillé. quence des pathologies du sommeil associées au TDAH, il est très
Des ouvrages grand-publics peuvent aussi être utiles pour aider les important de bien évaluer la qualité du sommeil avant la mise en
familles à se représenter les difficultés liées au TDAH et éviter des route du MPH, en utilisant au besoin un agenda de sommeil, voire
contre-attitudes [45, 46] . en effectuant un enregistrement actigraphique pendant 9 jours. La
En cas de troubles anxieux associés, il convient de traiter le mélatonine trouve sa place dans cette indication.
trouble psychiatrique le plus gênant en priorité. Il est possible
d’observer une majoration ou une diminution des symptômes Tics
anxieux sous MPH.
Le MPH reste le traitement de première ligne même en cas
d’antécédents de tics chroniques ou de syndrome de Gilles de la
Troubles de l’humeur Tourette. Un suivi clinique plus fréquent s’impose alors. Devant
En cas d’épisode dépressif caractérisé d’intensité légère ou de la persistance des tics, la stratégie pharmacologique comprend la
trouble dépressif persistant, il est recommandé de commencer prescription d’une alternative au MPH (atomoxétine) ou l’ajout
par le traitement médicamenteux du TDAH. En cas d’épisode d’une nouvelle molécule (clonidine ou antipsychotique à faible
dépressif majeur d’intensité modéré ou sévère, il est recommandé dose) [20] .
de d’abord traiter la dépression. Dans tous les cas, il faut être
vigilant dans l’évaluation du risque suicidaire. Les psychostimu- Abus de substance
lants peuvent mimer et/ou aggraver des symptômes thymiques
comme une humeur dysphorique, des difficultés de sommeil et Les recommandations internationales soulignent l’intérêt des
de l’appétit. Bien qu’historiquement les amphétamines aient été alternatives aux psychostimulants (atomoxétine, agoniste alpha-
utilisées dans le traitement de la dépression chez l’adulte dans 2) en présence d’un TDAH associé à un trouble lié à l’usage de

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Bon usage de la prescription de psychostimulants chez l’enfant et l’adolescent  37-218-A-32

substance [18, 20, 21] . En cas de prescription de MPH, il faut préférer  Conclusion
les formes LP aux formes LI. D’une façon générale, le traitement
par psychostimulant n’induit pas d’abus de substance. Les jeunes Le MPH est le traitement de première ligne dans le traitement
avec TDAH traités par psychostimulant ont un risque réduit de médicamenteux du TDAH. Des traitements composites associant
développer un abus de substance à l’âge adulte comparés aux des formes à LI et prolongée ont considérablement simplifié la
jeunes avec TDAH non traité par psychostimulant. prescription de cette molécule. Ce traitement est indiqué à par-
tir de l’âge de 6 ans chez les patients ayant des symptômes et un
retentissement sévère du TDAH, ou bien modérés si les interven-
Troubles sévères du neurodéveloppement tions non médicamenteuses n’ont pas été suffisamment efficaces
Les effets des psychostimulants sont globalement moins impor- ou sont refusées. Ce traitement doit toujours être intégré dans
tants chez les jeunes avec TDAH et un trouble du spectre de une prise en charge multimodale tenant compte des comorbidités
l’autisme (TSA). Certains effets indésirables (ex : humeur dyspho- fréquemment retrouvées.
rique) sont plus fréquents chez les jeunes avec TSA et TDAH traités
par psychostimulant. On peut en particulier observer une aug-
mentation des comportements ritualisés et des stéréotypies. La Déclaration de liens d’intérêts : Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration
titration doit être faite à un rythme plus lent en suivant les mêmes de liens d’intérêts en relation avec cet article.
propositions thérapeutiques.
Une efficience intellectuelle limite est associée à une moins
bonne réponse au traitement par MPH. Là encore, il convient de  Références
commencer le traitement par la plus petite dose en suivant les
mêmes propositions thérapeutiques. [1] Raman SR, Man KK, Bahmanyar S, Berard A, Bilder S, Boukhris T,
et al. Trends in attention-deficit hyperactivity disorder medication use:
a retrospective observational study using population-based databases.
Selon l’âge Lancet Psychiatry 2018;5:824–35.
[2] Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de
L’utilisation de psychostimulant dans le traitement du TDAH Santé (ANSM). Méthylphénidate : données d’utilisation et de sécurité
n’est pas recommandée et est hors AMM pour les enfants de moins d’emploi en France - Point d’information 2017.
de 6 ans en France. De plus, avant 5 ans, le diagnostic est compli- [3] Polanczyk G, de Lima MS, Horta BL, Biederman J, Rohde LA. The
qué par la fréquence des comportements hyperactifs/impulsifs worldwide prevalence of ADHD: a systematic review and metaregres-
chez les très jeunes enfants [31] . Certaines études comme la Pres- sion analysis. Am J Psychiatry 2007;164:942–8.
chool ADHD Treatment Study (PATS) ont cependant montré un [4] Question au sénat. Question écrite no 13689 de M. Claude Raynal Aug-
mentation des prescriptions de produits psychostimulants aux enfants
bénéfice d’un traitement par MPHI à LI entre 0,15–1 mg/kg par
dits « hyperactifs ». Paris: Journal Officiel du Sénat; 2021.
jour sur des enfants entre 3 et 6 ans [55] . [5] Guilé J-M. Trois angles de compréhension des troubles attentionnels
Les symptômes de TDAH peuvent persister à l’âge adulte dans et de l’instabilité psychomotrice : neuronal, cognitif et psychique.
près de deux tiers des cas [11] . Un diagnostic de TDAH nécessite que Perspect Psy 2011;50:42–8.
les symptômes aient commencé avant 12 ans. Dans ces situations, [6] Gonon F, Guilé J-M, Cohen D. Le trouble déficitaire de l’attention avec
un traitement par MPH peut être prolongé à l’âge adulte [18, 56] . hyperactivité : données récentes des neurosciences et de l’expérience
Toutefois, les situations dans lequel le diagnostic n’est pas posé nord-américaine. Neuropschiatrie Enf Adolesc 2010;58:273–81.
dans l’enfance sont plus délicates, compte tenu des problèmes [7] Faraone SV. The pharmacology of amphetamine and methylpheni-
posés par un diagnostic rétrospectif. date: relevance to the neurobiology of attention-deficit/hyperactivity
disorder and other psychiatric comorbidities. Neurosci Biobehav Rev
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Interactions médicamenteuses [8] Guilé JM. Psychostimulants. EMC - Psychiatrie. 37-218-A-32. 2012:
9p.
La coprescription d’un antidépresseur ISRS est généralement [9] Volkow ND, Wang GJ, Newcorn JH, Kollins SH, Wigal TL, Telang F,
bien tolérée. Une étude décrit une possible augmentation du et al. Motivation deficit in ADHD is associated with dysfunction of the
risque épileptogène [57] . En raison de la valeur prédictive possible dopamine reward pathway. Mol Psychiatry 2011;16:1147–54.
des anomalies EEG infracliniques [58] , certains auteurs recom- [10] Vaidya CJ, Austin G, Kirkorian G, Ridlehuber HW, Desmond JE, Glo-
mandent d’effectuer un EEG prétraitement chez les patients ver GH, et al. Selective effects of methylphenidate in attention deficit
à risque d’épilepsie et de mettre en place une consultation hyperactivity disorder: a functional magnetic resonance study. Proc
spécialisée en cas d’anomalies. Le traitement avec IMAO est Natl Acad Sci USA 1998;95:14494–9.
habituellement considéré comme une contre-indication à la pres- [11] Cortese S. Pharmacologic treatment of attention deficit–hyperactivity
cription de psychostimulants, en raison notamment du risque disorder. N Engl J Med 2020;383:1050–6.
d’hypertension artérielle (HTA) [59] . Une attention particulière doit [12] Greenhill LL, Halperin JM, Abikoff H. Stimulant medications. J Am
être portée au risque de troubles de la repolarisation (allongement Acad Child Adolesc Psychiatry 1999;38:503–12.
[13] Teicher MH, Polcari A, Foley M, Valente E, McGreenery CE, Chang
QT à l’ECG) chez les sujets recevant une combinaison de MPH et
W-W, et al. Methylphenidate blood levels and therapeutic response
neuroleptiques, dont la rispéridone, la plus souvent prescrite. in children with attention-deficit hyperactivity disorder: I. Effects
of different dosing regimens. J Child Adolesc Psychopharmacol
2006;16:416–31.
 Autres psychostimulants [14] McGough JJ, McCracken JT, Loo SK, Manganiello M, Leung MC,
Tietjens JR, et al. A candidate gene analysis of methylphenidate res-
Il existe d’autres psychostimulants que le MPH dont certains ponse in attention-deficit/hyperactivity disorder. J Am Acad Child
font l’objet de demandes d’autorisation temporaire d’utilisation. Adolesc Psychiatry 2009;48:1155–64.
• La dexamfétamine : une amphétamine recommandée en [15] Purper-Ouakil D, Wohl M, Orejarena S, Cortese S, Boni C, Asch
3e intention après le MPH et l’atomoxétine dans le traitement M, et al. Pharmacogenetics of methylphenidate response in attention
deficit/hyperactivity disorder: association with the dopamine trans-
du TDAH selon les recommandations anglaises [18] . Il n’existe
porter gene (SLC6A3). Am J Med Genet B Neuropsychiatr Genet
que des formes LI.
2008;147:1425–30.
• La lisdexamfétamine : il s’agit d’un proactif inactif de la dexam- [16] Szobot CM, Roman T, Hutz MH, Genro JP, Shih MC, Hoexter MQ,
fétamine. Il présente l’avantage de ne nécessiter qu’une prise et al. Molecular imaging genetics of methylphenidate response in
par jour, et peut être dilué dans un liquide. ADHD and substance use comorbidity. Synapse 2011;65:154–9.
• Le bupropion : utilisé dans le traitement de la dépression et de [17] HAS. Conduite à tenir en médecine de premier recours devant un enfant
l’anxiété. ou un adolescent susceptible d’avoir un trouble déficit de l’attention
• Le modafinil : utilisé dans le traitement de la narcolepsie. avec ou sans hyperactivité. In: Haute Autorité de santé HAS, editor.
• Le mazindol : utilisé dans le traitement de la narcolepsie. Recommandations de bonne pratique. Saint-Denis La Plaine, 2014.

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37-218-A-32  Bon usage de la prescription de psychostimulants chez l’enfant et l’adolescent

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X. Benarous, Pédopsychiatre, maître de conférences des Universités, praticien hospitalier (xavierbenarous@gmail.com).


J.M. Guilé, Professeur.
Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, CHU Amiens-Picardie, Amiens, France.
D. Purper-Ouakil, Médecin psychologique de l’enfant et de l’adolescent [MPEA1].
Hôpital Saint-Éloi, CHU de Montpellier, Montpellier, France.
H. Lahaye, Pédopsychiatre, maître de conférences des Universités, praticien hospitalier.
Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, CHU Amiens-Picardie, Amiens, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Benarous X, Guilé JM, Purper-Ouakil D, Lahaye H. Bon usage de la prescription de psychostimulants
chez l’enfant et l’adolescent. EMC - Psychiatrie 2021;37(3):1-9 [Article 37-218-A-32].

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EMC - Psychiatrie 9

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