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INTRODUCTION : METHODE DU DISCOURS ¢ Car ce n'est pas asses d’auoir Uesprit bon, ‘mais te principal est de Vappliquer bien» R. Descarres, Discours de la méthode Cet ouvrage recense les actes du colloque qui s’est tenu le 27 novembre 1997 & l'Université Libre de Bruxelles. Cette manifestation, organisée par le Centre de philosophie du droit de 'U.LB., dans le cadre des travaux du Groupe belge de PAssociation internationale de méthodologie juridique (ALMLJ.), a réuni plus de trois cent cinquante personnes : magistrata, enseignents, professionnels du barrean chevronnés, mais surtout de jeunes avocats, stagiaires pour Ja plupart, ainsi que des étudiants qui les rejoindront d'ici peu. ‘La participation importante des jeunes praticiens 4 cette journée de réflexion manifeste deux attitudes. L’intérét @abord, sinon la passion, pour une activité qui continue de symboliser au plus haut point !a profession @avocat, méme si elle ne jouit plus du prestige d’autrefois. Mais aussi une demande, Yexpression d'un manque et pour certain d’une véritable angoisse, nourris par un sentiment dimpréparation totale & un exercice pergu, & juste titre, comme important, délicat et technique. Crest un fait, le jeune avocat qui aécouvre Io palais et porte pour la premiére fois la toge, n’a regu aucune formation & la plaidoirie. 1 n’a Je plus souvent pu s’en forger qu’une idée approximative, & partir de l'image stylisée qu’en propose le cinéma. La rhétorique, si elle a Jaissé son nom a la, derniare année d’enseignement secondaire, a complétement disparu de la formation scolaire. A 'université, pour des raisons qui s’ex- pliquent historiquement (1), la plaidoirie ost ignorée, presque (0) Voir sur ce point infra V'article de B. Frydman, ¢ Grandour, déalin ot renouveow de ln plaidoirio dans l'histoire de la méthodologie juridique », 2 INTRODUCTION systématiquement passée sous silence. Le futur juriste étudie les lois, la jurisprudence, la doctrine aussi. On le prépare pou & la contradiction, et pas du tout sur le mode de loralité. Quend au barreav, il organise traditionnellement des «concours de plaidoirie», mais sans assurer d’enseignement spécifique, y compris dans le cadre des cours préparatoires au C.AP.A, (2). Ceux qui s’étonnent de cette situation s’entendent imman- quablement répondre « qu’on apprend & plaider en plaidant ». Sans aucun doute, de méme que le médecin apprend a guérir on soignant et l'architecte 4 concevoir des plans en dessinant. Mais le poids de 'expérience, que souligne exigence du stage, ne dispense pas dans ces professions d’une connaissance préa- lable des « régles de l’art ». D’autant que l’organisation du tra- vail dans les cabinets ne laisse plus guére ie temps au stagiaire @accompagner son patron au Palais ni méme de fréquenter ies audiences pour écouter ses ainés (sinon, & ses dépens, lorsqu’il les rencontre comme adversaires). Pour justifier l’'absence de formation, certains avancent encore que Dart de plaider reléverait mains d’une méthode ou de techniques, que l’on peut transmettre et acquérir, qu'elle ne correspondrait & un tempérament, un don que J’on posséde ou dont on se trouve dépourvu. En d’autres termes, la plaidoirie serait de l’ordre de l'inné et non de l’acquis. Nous nous inseri- vons en fanx contre de telles allégations, qui ne produisent souvent d’autre effet que d’accroitre le malaise du débutant. D'abord, parce que le talent peut se cultiver dans l'éducation avant de se révéler dans action. Ensuite, parce que tout avo- eat, quil se considére ou non doué pour I’éloquence, est contraint de plaider ses dossiers et normalement désireux de remplir cette tache avec la plus grande efficacité possible. Enfin et surtout, parce que les méthodes et techniques pour convaincre par ia parole existent bien et s’enseignent depuis la haute Antiquité. Certes, cet, enseignement a vieilli. Il faut le renouveler et adapter 4 nos modes de communication. Mais nous ne pouvons, du moins sans dommage, faire l'économie de ~~ (2) Certificat aptitude & la profession d'avoeat. INTRODUCTION 3 ce travail d’actualisation, & une époque, la ndtre, of la parole et le discussion occupent une si grande place. En quoi done consistera cette méthode ? Commengons par dire ce qu'elle ne sera pas : ni cours d’élocution ni exercice @art dramatique ni séminaire de communication. L’art de convaincre repose avant tout sur Vargumentation, c’est-4-dire, comme Jenseignait déja Aristote (3), sur la recherche et la mise en forme de tous les moyens que comporte une cause, Propres & persuader Pauditoire. Or Tauditoire de Pavocat qui plaide, celui qu'il s’agit de convaincre, o’est Je juge.; ou plutét les juges, les cours et tribu- naux, dans leur diversité, suivant leur organisation et leurs habitudes particuliéres. Qui juge ? Un magistrat unique ou un collége? Un magistrat professionnel ou issu de la société civile ? Quand et comment se déroule le délibéré ? Le juge est- il préalablement instruit du dossier ou découvre-t-il laffaire & Paudience ? Quels sont, d’aprés la nature du contentieux et le type de procédure, les éléments clés de la décision ? Et par suite, sur quoi faut-il plaider ? Doit-on plaider le fait, le droit, soulever Pargument de procédure ? Faut-il se référer aux conclusions, aux piéces, et de quelle maniére ? Quels rapports entretenir avec le magistrat, mais aussi avec les autres acteurs de V'audience : le ministére public, l’adversaire, le client ? Doit- on dialoguer ? Peut-on interrompre ? De combien de temps dispose-t-on pour plaider ? L’audionce est-elle surchargée ou, au contraire, réservée & Texamen de l’affaire ? Pourra-t-on répliquer & la plaidoirie de Vadversaire ? Autant de para- métres, parmi d'autres, que 'avocat doit apprendre & maitri- ser afin de régler son verbe en conséquence. Autant de données qui influent sur la nature et la présentation des arguments, qui conditionnent la plaidoirie efficace, qui eréent «l’occesion » & saisir par le plaideur. Le livre, que vous vous apprétez 4 consulter, tente d’appor- ter un certain nombre de réponses claires & quelques unes des questions de méthode, de technique et d’argumentation que suscitent aujourd’hui les plaidoiries. Ce n’est pas un traité, ni méme un manuel, mais un ouvrage collectif qui rassemble les (8) Rhdorique, Livre 1, chapitre 2, §1”, définiscant la thétorique. 4 INTRODUCTION points de vue différents d’avocats qui plaident, de juges qui les écoutent et qui décident, de philosophes et de pédagogues, qui étudient et enseignent |’argumentation. * oF La premiére partie de Youvrage est consacrée au statut et aux fonctions de la plaidoirie en général. La parole revient tout naturellement d’abord au barresu, par la voix du bitonnier en exercice de Ordre frangais des avocats au barreau de Bruxolles. Frangois Glansdorff s'inter- roge sur les raisons qui poussent les justiciables & confier aux avocats, o’est-i-dive a le fois & des tiers et & des professionnels, le soin de les représenter & Vaudience et de plaider, sinon toutes les causes, d’une moins une trés large majorité dentre elles. Emest Krings, qui présida Jes travaux du colloque, exprime ensuite, corame il la fait si souvent devant la Cour de cassa- tion, le point de vue de la loi, en soulignant l’importance de Voratité des débais. D’une part, il distingue Pobjet des conclu- sions écrites, qui énoncent les moyens, de la plaidoirie, qui développe les arguments 4 ’appui des moyens. D’sutre part, il dissocie le parole du ministére public, qui donne un avis, de celle de Pavocat, qui plaide véritablement la cause. Guy Haarscher élargit Pétude des fonotions de la plaidoirie au-dela de Vencsinte du prétoire, en montrant que celle-ci constitue, dans une société démocratique, un mode important approche en commun de la vérité pax lo moyen de 1a diseus- sion. Il esquisse une typologie des controverses dans laquelle la plaidoirie se distingue a Ia fois, d'un cdté, de la conversation on de Ja recherche intellectuelle de le vérité, «jeu oi tout le monde gagne », et, de l'autre, de la sophistique manipulatrice, qui se donne pour objet le triomphe de la cause la plus faible sur la plus forte. Le «mode plaidoirie » se situe dans l’entre- deux, parole engagée et intéressée certes, ot l'on combat pour vainere, mais dans le respect des régles de 'éthique de la dis- cussion, qui doivent assurer en définitive la victoire du meil- leur argument. Guy Haarscher signale, & cet égard, les dangers de Virruption de la justice sur la scane médiatique, ot domine INTRODUCTION, 5 Pimage et sa logique, détournant du chemin difficile de la controverse, pour illusion d’une vérité qui se montre toute entiére dans l'instant. Benoit Frydman se penche quant 4 Jui sur les raisons du silence assourdissant qui entoure la plaidoirie dans la doctrine, & Puniversité, et plus généralement dans les milieux juridi- ques. Au fil d’un parcours historique, depuis ’Antiquité jus- qu’ Vactualité récente, il explique que le plaidoirie a trés longtemps constitué le modéle opératoire de la pensée juridique at de son enseignement, puis comment la Modernité, souciouse @élever le droit au rang de science exacte, a tenté de refouler le discours contradictoire en dehors du champ juridique. Tl indique enfin les motifs qui permettent sujourd’hui d’anticiper et de constater déja un retour en force de l'art de la discus- sion. La partie centrale de Youvrage rassemble les contributions relatives aux pratiques contemporaines de plaidoirie. Rédigés & part égale par des avocats et des magistrats en exercice, ces articles mettent Laccent sur les contraintes spécifiques qui pésent sur les plaideurs dans différents types de contentieux. Le jeune professionnel y trouvera non pas des ¢ ficelles » (il n’en existe guére de valables) mais des informations mal connues car trop peu diffusées, de méme que des conseils sur Vart et la maniére de préparer et de présenter, voire d’adapter en cours @audience, sa plaidoirie, afin que argumentation développée corresponde chaque fois, tant dans sa forme que son contenu, & la composition du tribunal, & Pobjet du litige et aux circonstances de l’audience. Débutant par «la reine des plaidoiries », Mare Preumont analyse précisément les facteurs qui fondent la spécificité de la plaidoirie devant la Cour d’assises. L’orelité des débats, la gra- vité des crimes jugés, le décorum ot Ja solennité de la procé- dure, et bien entendu la présence du jury, autant d’éléments qui pésent de maniére déterminante sur le discours de I'avo- cat. L’zecent est mis sur le difficulté eréée par la diversité des auditoires auxquels s'adresse simultanément T’avocat : les jurés bien sGr, qu’ll s'agit @’éclairer et de convainere, mais aussi les magistrats de la Cour, qui participent a la délibéra- 6 INTRODUCTION tion relative a la peine, l’accusé, dont l’arrét scellera le sort, Passistance ot opinion publique enfin. Bien qu’elle reléve également du droit pénal, le plaidoirie se déroule dans des circonstances évidemment trés différentes devant le tribunal correctionnel. Exprimant \e point de vue du juge, Véronique Paulus de Ch&telet passe en revue les princi- pales difficultés de Pexercice et en souligne les carences. Pour conserver l’écoute du magistrat, et par suite une chance de le convaincre, l'avocat devra faire montre de grandes capacités @ adaptation. Il devra tenir compte de Peffet produit par l’ins- traction audience, répondre aux questions du juge, qui pourra Pinterrompre dans sa plaidoirie (le plaideur ne doit pas s'offusquer de cette intervention mais au contraire linterpré- ter comme le signe de l’intérét du magistrat et orienter son discours en conséquence) et so montrer se montrer capable, le cas échéant, de plaider sur les faits requalifiés par le magistrat. Pour de tout autres motifs, les procédures on référés confe- rent également aux plaidoiries un réle trés important. L’ur- gence est peu propice a la rédaction (et a la lecture) de longs Gcrits. Beaucoup Véléments et darguments sont avancés, échangés et véritablement développés pour la premiare fois & Paudience. Christine Matray, qui expose le point de vue du juge, invite cependant les plaideurs 4 ne pas confondre, dans ces circonstances passionnées et souvent troublées par limmi- nence du péril et importance de Penjeu, rapidité et précipita- tion. La clarté parfaite d'une plaidoirie, en principe courte, est indispensable pour permettro au président de se faire rapide- ment une idée précise, au sujet d’une affaire peu instruite, quiil découvre presque 4 l'audienco, et sur laquelle il doit se prononcer sans délai. D’ou Pimpartance de la structure de la plaidoirie, dont Mme Matray propose le modéle. Le pleideur n’omettra pas d’identifier précisément les parties et Y objet de la demande. Il distinguera les points Waccord, sur lesquels il n'est point besoin de s’étendre longuement, de ceux qui sont controversés, Il saura dégager les faits principaux, c’est-4-dire les éléments qui permettront au juge de constater l'urgence, les apparences de droits et de procéder a la balance des inté- réts. ote INTRODUCTION 7 Antoine Braun examine pour sa part, du point de vue de Pavocat, la plaidoirie en matiére d’action en cessation, dans le cadre d'une procédure « comme en référé ». Distinguant la plai- doirie en demande et celle en défense, M. Braun centre son étude sur les différents «licux » (topot), o’est-A-dire les res- sources dans lesquelles le plaideur pourra puiser des arguments efficaces : la présentation d'une situation comptable, la réfé- rence aux usages de Ia profession, l'utilisation de la. presse et de la publicité des concurrents, en n'oubliant pas de recourir & image, ou encore au droit européen. Jean-Claude Bodson se penche ensuite sur la plaidoirie dovant les juridictions du travail. Colle-oi présente la particula- rité de eadresser, comme au tribunal de commerce, a le fois a un magistrat professionnel, qui préside, et & des juges non professionnels, mais néanmoins accoutumés & juger (contraire- ment aux jurés d’assises) et directement issus du monde du travail ou de entreprise. Le plaideur ne commettra pas Per- reur de négliger ces derniers pour ne s’adresser qu’au prési- dent, voire au représentant du ministére public, qui procdde a Yinstruction d’sudience. Dans le contentioux du travail mais aussi dans celui, trop souvent négligé, de la sécurité sociale, il apportera une attention toute particuliére & exposé des faits. Si elle permet de « donner vie au dossier», la. plaidoirie ne sera erédible qu’eu prix de le. rigueur. Elle devra respeoter la, chro- nologie des événements, en évitant les d-peu-prés et surtout en Ja moindre contradiction dans Pexposé Iui-méme ou par rap- port aux piéces incontournables du dossier. La plaidoirie au contentieux objectif est souvent négligéo et, pour cette raison sans doute, méconnue. Paul Martens nous en révale, & travers exemple de le Cour d‘arbitrage, la spécificité et le poids, en exposant comment elle peut, au demier moment, faire poncher la balance. Car si, au contentioux sub- jectif, la plaidoirie ¢inaugure », au contentieux objectif elle «parachéve ». Blle s’adresse & des juges qui ont déji procédé & une instruction approfondie du dossier, dans le cadre de la procédure crite. L’exercice ressemblera dés lors & une impro- visation trés préparée. L’avocat doit se tenir prét & plaider en fonction d'un rapport dont il ignore tout, spécialement a on compléter ou & on corriger si nécessaire Vimpact, ct surtout & 8 INTRODUCTION répondre aux questions que se pose la Cour. Elargissant son propos, Paul Martens stigmatise l'archaisme dune plaidoirie qui ¢ asséne » monologiquement une vérité devant un juge pas- sif et lui préfére Péchange, qui essocie les parties ot le juge lui- méme, dans un dialogue véritable, od les questions détermi- nantes seront réellement soulevées et approfondies. Jacques Englebert consacre son exposé, non & une juridic- tion ou & une sorte de litige, mais bien & un moyen, d'une nature particuliére, qui coneerne potentiellement tous les procés : argument de procédure. De manvaise réputation, cet argument fait souvent passer celui qui y recourt pour un « pro- eédurier », un «tricheur » qui fait obstacle au débat de fond (dont on imagine das lors qu’il lui donnerait tort) pour des motifs formels, sans rapport direct avec le litige. L’argument de procédure est également particuliérement mal pergu par Tadversaire qui, en tant qu’avocat, se sent directement visé par le vice de provédure soulevé, susceptible d'engager, le cas échéant, sa responsabilité professionnelle. Pourtant, le moyen de procédure, parce qu’il emportera parfois Je gain de la cause et en tant qu’il touche aux régles méme du débat, ne peut en aucun cas étre négligé par le plaideur, d’autant qu’il devra logiquement étre développé préalablement aux arguments de fond. L’étude des difficultés propres 4 cet argument et plus généralement a toutes les formes de plaidoirie cen droit » est précédée, dans la premiére partie de Particle, par examen approfondi de ls question épineuse et controversée de savoir si la déchéance du droit de conclure entraine ou non celle du droit de plaider, & propos de laquelle un intéressant débat s’engage avec Jacques van Compernolle. Sur le théme de « le plaidoirie de demain », Jennifer Waldron nous présente les ressourees ef les risques de la plaidoirie vidéo. Lvauteur ne vise pas ici Ja performance d'une plaidoirie en vidéo-conférence mais bien le recours & des images de synthise & lappui de argumentation do la cause. Cette technique de e dessin animé judiciaire », d6ja pratiquée aux Etats-Unis, fera prochainemont son apparition dans nos prétoires, dans cer- tains litiges en matiére de construction et d’assurance notam- ment. L’étude donne une idée des ressources exceptionnelles qu’offrent les images pour l’explication et la compréhension de INTRODUCTION 9 situations complexes, que les mots ne permettent de snisir qu’approximativement ou laboricusement. Mais image n'est pas neutre. Elle plaide déja et posséde une force de persuasion @autant plus redoutable que le spectateur est encore peu armé pour se défendre de la séduction qu’elle exerce. D’ott Pimpor- tance de la plaidoirie en réponse, qui s’attachera & déjouer les fausses cortitudes de I’ apparence et les risques de manipulation. A Jacques van Compernolle enfin, a été confiée la tache dif- ficile de la synéhése. Dans son rapport, il étudie d’abord la fonction procédurale de la plaidoirie, en Ia mettant en relation, @une part, avec les écritures et, d’autre part, avec les droits de la défense. I approfondit ensuite sa fonction rhétorique, en montrant en quoi la plaidoirie constitue un «temps fort» du procés et en dressant le catalogue des qualités qui font une bonne plaidoirie. La derniére partie de Youvrage aborde les problémes de la formation a {a plaidoirie. Léon Ingber résume les conclusions de la table ronde qu'il a prisidée sur ce théme, avec ls participation de Laurence Gratiot, Caroline Mécary, Jennifer Waldron, de Stephen Ben- simon, Frangois Motulsky, André-Marie Servais et Michel ‘Viies. Aprés avoir fait le point sur ce qui existe aujourd’hui en termes de formation, il s’interroge sur ce qui pourrait exister demain, en considérant, dune part, fe contenu et le forme d'un tel enseignement et, d’autre part, institution qui devrait la dispenser. Stephen Bensimon, qui enseigne la plaidoirie depuis 1980 au sein de plusieurs barreaux, transcrit, dans un style qui tente, avee bonheur, de retrouver le ton de l'oralité, les propos qu'il a tenus & Poccasion de cette table ronde, en particulier les réponses aux nombreuses questions que lui ont adressées, depuis Ia salle, les jeunes juristes désireux d’apprendre ou de se perfectionner dans l'art de plaider. On y apprend, par exemple, comment gérer son trac ou quelques exercices pour s‘entrainer & plaider. Lensemble de ces contributions témoigne de la richesse de Ja plaidoirie, de sa diversité, de son rencavellement aussi. I souligne la difficulté de l’exercice, la variété des techniques 10 INTRODUCTION dont la maitrise est indispensable, et done Is, nécessité d’une formation spécifique, orientée 4 la fois vers la méthode et le pratique, dont ce livre pourrait constituer un des outils. Le jeune plaideur y découvrira toutes les raisons qu’il a de redou- ter les effets de son ignorance, en méme temps que les moyens de la combler. IL partagera surtout, du moins nous Yespérons, le. conviction des participants ce colloque que la plaidoirie est non seulement «bonne & dire», mais encore qu'elle est «bomne & penser». Benoit FrypMan

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