448
@une prédileetion spéciale des architectes ja-
ponais, ils les-superposent: 2 plaisir, is en
metient partout, un simple poteal isolé est
coiffé de sa: petite toiture. Les toils des con
structions de pierre ou dozo ont seuls la
forme d'un double plan incliné et Yair euro-
péen; toutes les autres toitures sont & quatre
pans comme un prisme coupé a sos deux extré-
mités et débordent largement comme dans les
chalets. Ce mélange de toits donneVimpression
de- petites maisons européennes perdues au
milieu d'une foule de maisons japonaises. Tan-
tot le chaume constitue toute la toiture, qui est
alors d'une épaisscur colossale, et dont le
sommet est surmonté d'un autre petit toit qui
représente les failidres. Tantot ce sont des
tuiles et du bois. Les tuiles, irés Tourdes, ne
recouvrent que le toit proprement dit, qui ne
déborde pas, et des faitieres ouvragées e-mas-
sives en omment les arétes. La bordure saillante
ost faite de legéres planehettes de bois, elle se
dégage au-dessous de autre et se reléve lége=
rements aS
Le plancher n’a rien de spéeial, exeepté son
mode de suspension & 50 eentimbtres du: sol
sur des poutres étendues entre les divers po-
tcaux. Ll donne & 1a maison Papparence d'un
meuble posé sur ses pieds ou d’une construc-
tion sur pilotis.
Une autre caractéristique de Vhabitation ja-
ponaise est Pétendue des ouyertures qui y sont
réservées. Tl n'y a de murailles que du eoté
exposé & la pluie, aulour de la porte, au nic,
veau des dépendances, onisines, banes, eabi-
nets. Encore ces murailles, faites de madriers
noireis ou de fates enduites Wargile el de
mortier, ne yont-clles pas jusqu’a terres elles
sont supportées par le plancher,
Tl reste entre les poteaux de larges ouver-
tures béantes qui seront fermées par des clol-
sons mobiles de deux ordres différents. Les
unes, solides et larges volets de bois, se posent
sur la bordure du plancher et montent jusqu’au
toit, glissent dans des rainures et rappellent
la fermeture de nos magasins. Elles ne s'em=
ploient que-ta nuit, et en prévision des trem-
}lements de terre on y a réservé de petiles
portes permettant de fuir lestement en eas de
danger. Les autres cloisons: qui forment les
appartements- proprement dits sont placées &
un matre en arri¢re des premieres, de telle
sorte que la surface de planeher laissée libre
entre elles forme un balcon pendant le jour et
un corridor pendant la nuit. Gette cloison in-
térieure, nommée chodji, est une véritable ¢u~
viosité du Japon & cause du role qu’y remplil
le papier. (est um eadre de sapin supportant
un grillage rectangulaire serré de baguettes de
bois, sur lequel sont tendues et collées des
SCIENCE ET NATURE.
Vou, 1 Ne 10, — 2 Fev. 1884.
feuilles de papier’ blane ¢é-minee qui rempla-
cent le verre. Hilé monte an pew moins haut
que le yolet extérieur, une charpente-spéciale
descend du-toit pour'la recevoir dans une rat-
nure nécessaire a ses déplacements. Cetteenve~
loppe blanche sous les toits noirs, ce belcon
le planches ciré et luisant donnent ala maison
japonaise un cachet vraiment original: 1a se
paration des appartements se fait tantot par
des mitailles de lattes et de mortier, tantot
par les chodjis de papier blane, tantot enfin: par
Ges cloisons mobiles un peu plus épaisses, qui
ressemblent & nos paravents et se désignent
du nom de karakami.
[es muraifles noires sont embellies par de
petites fenétres carrées munies db grillages,
par des bolies rectangulaires saillantes qui
logent les volets ou par divorses petites mai-
ion principale.
La porte, qui ne pré
ne serait pas nécessaire, élant données toutes
Jos autres ouvertures, sertasser souventcomme
ornement.
Tes maisons ont tres fréquemment un élage,
niki, reement plus. Celui-ci_ne surmonte
jamais quune parlic deV habitation; 1a bordure
iu premier toil se contmue au-dessous de lui,
de sorte qu'il a Pair @une maisonnette batie
suruntoit, On y trouve des murailles et des
cloisons ayant les mémes caractéres qu’au-
dessous, et sa galerie de planches est pourvue
@une balustrade qui en fait un véritable baleon.
De. REMY,
professeus agrigé An Recut degnédecine
LE PHOSPHATE DE CHAUX
La découverte de dépots importants de phos-
phale de chaux dans les terrains siratifiés et
leur utilisation parVagriculture peuvent comp-
ter parmi les progrés les plus considérables
qwait réalisés la seience agricole dans ces der~
niéres années: La présencedu phosphore dans
Te regne minéral était ata verité connue de-
puis la fin du sigele dernier, mais seulement
dans un petit nombre despeces minérales; et
co rest que bien plus tard, avee le perfection
nement des méthodes analyse chimique ,
qu’on le découvrit suceessivement dans “une
foule de roches, soit éruptives, soit sédimen-
aires. Le phosphate de chaux & Petal terreus,
‘ui ost soni état Te plus habituel, n'a rien, en
effet, qui le déeele, méme 2 Peil du minéralo~
giste Ie plus exeroé, et il ne peut etre souvent
Teconnu que par un essai chimique. Aussi on
| congoit sans peine qu'il ait pu rester longtemps