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MATHÉMATIQUES II Filière PC MATHÉMATIQUES II Filière PC

MATHÉMATIQUES II Filière PC

Dans ce problème, nous étudions les propriétés de certaines classes de matrices Partie I - Une famille de matrices symétriques
carrées à coefficients réels et certains systèmes linéaires de la forme Ax = b
n
d’inconnue x ∈ IR , A étant une matrice à coefficients réels, b un vecteur de Soient n un entier naturel tel que n ≥ 2 , et α un réel strictement positif.
n
IR . Cette étude fait l’objet des parties I à IV, et les matrices A considérées ont On considère dans cette partie les matrices carrées A n = ( a i, j ) d’ordre n , telles
la particularité d’avoir beaucoup de termes nuls. Au cours de la dernière partie, que, pour 1 ≤ i, j ≤ n ,
on montre comment la recherche de solutions approchées d’une équation diffé-  a i, i = 1
rentielle peut conduire à de tels systèmes linéaires. 
 a i, j = – α, si i – j = 1
Dépendance entre les questions 
 a i, j = 0, dans les autres cas.
On peut aborder les parties II à V sans avoir traité entièrement la partie I. Le
préambule de la partie III reprend les résultats de la partie II qui sont Ainsi, pour n prenant respectivement les valeurs 2 , 3 , 4 :
nécessaires pour la traiter. Les résultats des premières questions de la partie III 1 –α 0 0
servent dans la partie IV. Le début de la partie V peut être abordé directement. 1 –α 0
A2 = 1 –α , A3 = –α 1 –α A4 = α
– 1 –α 0
Notations du problème –α 1 0 –α 1 –α
0 –α 1
Dans tout le problème n désigne un entier supérieur ou égal à 2 et I n désigne 0 0 –α 1
t
la matrice unité d’ordre n . Si M est une matrice (carrée ou non), M désigne la On note P n ( X ) le polynôme caractéristique de la matrice An :
n
matrice transposée de M . On identifie un vecteur x ∈ IR et la matrice à n P n ( X ) = det ( A n – X I n ) .
lignes et 1 colonne,
I.A - À propos des éléments propres de A n
x1
I.A.1) Calculer les polynômes P 2 ( X ) et P 3 ( X ) . Déterminer les valeurs pro-
x2 pres et les sous-espaces propres de A 2 et de A 3 .
x =
M I.A.2)
2
Montrer que P 4 ( X ) = ( 1 – X ) P 3 ( X ) – α P 2 ( X ) .
xn
I.A.3) De façon plus générale, exprimer P n + 2 ( X ) en fonction de P n + 1 ( X ) et
t t
et x désigne alors la matrice à 1 ligne et n colonnes : x = [ x 1 x 2 … x n ] ; de P n ( X ) pour tout n ≥ 2 .
n
• e k est l’élément de IR dont tous les coefficients sont nuls sauf le k -ième, I.A.4) Démontrer que 1 est valeur propre de A n si et seulement si n est
égal à 1 ; impair.
n
• S n ( IR ) est l’espace vectoriel des matrices carrées symétriques, à coefficients I.B - On suppose que n est un entier supérieur ou égal à 3 et que x ∈ IR est un
réels, d’ordre n (c’est-à-dire à n lignes et n colonnes) ; vecteur propre de A n associé à la valeur propre λ .
• O n ( IR ) est le groupe des matrices orthogonales d’ordre n . I.B.1) Exprimer x 2 en fonction de x 1 .
I.B.2) Exprimer x 3 en fonction de x 1 et x 2 . En déduire
P2 ( λ )
- x1 .
x 3 = --------------
2
α

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I.B.3) Donner une relation entre x k – 1 , x k et x k + 1 lorsque 2 ≤ k ≤ n – 1 . II.E - Soit A n la matrice symétrique définie dans la partie I.
++
Avec la convention P 1 ( X ) = 1 – X , démontrer que, pour tout k tel que Nous allons montrer que, sous certaines conditions, A n ∈ S n ( IR ) .
1≤k≤n–1, Supposons que x soit un vecteur propre de A n associé à la valeur propre λ et
Pk ( λ ) désignons par i 0 un indice pour lequel sup xi = xi .
k
- x1 .
x k + 1 = -------------- 1≤i≤n
0

α II.E.1) Montrer que si i 0 = 1 ou i 0 = n alors 1 – λ ≤ α (indication : écrire la


I.B.4) Montrer que les sous-espaces propres Ker ( A n – λI n ) de la matrice A n ligne 1 ou la ligne n du système A n x = λx ).
sont des droites vectorielles, puis que A n admet n valeurs propres deux à deux II.E.2) Montrer que si 2 ≤ i 0 ≤ n – 1 , alors 1 – λ ≤ 2α .
distinctes.
II.E.3) En déduire que si α < 1 ⁄ 2 , la matrice A n est définie positive.
Partie II - Matrices définies positives
Partie III - Décomposition des matrices définies positives
On dit qu’une matrice symétrique A ∈ S n ( IR ) est définie positive lorsque pour tout
n t ++
x ∈ IR non nul, x Ax > 0 . On note S n ( IR ) l’ensemble de ces matrices. Préambule : On cherche à démontrer dans cette partie la propriété P :
++
Dans les questions qui suivent, A = ( a i, j ) 1 ≤ i, j ≤ n , désigne une matrice de Pour toute matrice M ∈ S n ( IR ) ,
il existe une unique matrice carrée L d’ordre n ,
++
S n ( IR ) et k est un entier tel que 1 ≤ k ≤ n . triangulaire inférieure et à coefficients diagonaux strictement positifs telle que
t
t M = L L.
II.A - En calculant ek Ae k , montrer que a k, k > 0 .
On pourra utiliser ici les résultats de la partie II, en particulier le fait que, si
II.B - Soit λ une valeur propre de A et x un vecteur propre associé. ++
t M ∈ S n ( IR ) ,
Calculer x Ax et en déduire que λ > 0 . Justifier que det ( A ) > 0 .
•ses termes diagonaux sont strictement positifs ;
II.C - On suppose que 1 ≤ k < n et on écrit A sous la forme de blocs
•son déterminant est strictement positif ;
A′ B •les sous-matrices formées des termes d’indices i, j , tels que 1 ≤ i, j ≤ k , où
A = , où A′ ∈ S k ( IR ) .
t
B A ′′ k ≤ n , sont elles-mêmes symétriques et définies positives.
t
Préciser la taille des blocs A′ , A′′ , B , B . III.A - Montrer la propriété P pour n = 2 . En notant
n t
Soit u un élément de IR tel que u j = 0 si j > k . En calculant u Au en fonction
t M = a b et L = r0 ,
de A′ et de u′ = ( u 1, …, u k ) , montrer que la sous-matrice A′ est elle-même b d s t
symétrique et définie positive.
donner les expressions de r , s , t en fonction de a , b , d .
II.D - Matrices symétriques à valeurs propres strictement positives
III.B - On suppose la propriété P vraie au rang n – 1 (avec n ≥ 3 ), et on consi-
II.D.1) Soient M 1 et M 2 deux matrices symétriques d’ordre n . On suppose ++
t dère une matrice M ∈ S n ( IR ) , que l’on écrira en 4 blocs :
qu’il existe une matrice orthogonale Q ∈ O n ( IR ) telle que M 2 = Q M 1 Q .
Montrer que M 1 est définie positive si et seulement si M 2 est elle-même définie M1 x
M = ,
positive. t
x m
II.D.2) Montrer qu’une matrice diagonale d’ordre n , à coefficients réels, est n–1
définie positive si et seulement si ses coefficients diagonaux sont tous stricte- où M 1 est une matrice carrée d’ordre n – 1 , m un réel et x un vecteur de IR ,
t t
x désignant la ligne transposée de x , à savoir : x = [ x 1 x 2 … x n – 1 ] .
ment positifs.
II.D.3) Montrer qu’une matrice M ∈ S n ( IR ) est définie positive si et seulement III.B.1) Montrer que M 1 est inversible.
si toutes ses valeurs propres sont strictement positives.

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n–1
III.B.2) Soient µ > 0 , w ∈ IR et L′ une matrice triangulaire inférieure, Partie IV - Matrices tridiagonales
t
d’ordre n – 1 , à coefficients diagonaux strictement positifs telle que M 1 = L′ L′ .
Montrer que la matrice carrée d’ordre n IV.A - Soit M = ( m i, j ) une matrice symétrique définie positive d’ordre n . On
suppose que M est de plus tridiagonale, c’est-à-dire qu’elle vérifie m i, j = 0 si
L′ 0 , où 0 désigne le vecteur nul de n–1
L = IR , i– j ≥2.
t
w µ n–1
IV.A.1) On suppose n ≥ 3 . Soient x ∈ IR , tel que x i = 0 si 1 ≤ i ≤ n – 2 , et
t
vérifie M = L L si et seulement si : L′ = ( l i, j ) , une matrice d’ordre n – 1 , triangulaire inférieure dont les termes dia-
 L′w = x gonaux sont non nuls.
 2 t –1 (1) Résoudre l’équation L′w = x .
µ = m – xM1 x
IV.A.2) L désigne encore la matrice triangulaire inférieure à coefficients dia-
III.B.3) En admettant que t
gonaux strictement positifs, telle que L L = M .
t –1
m – xM1 x > 0 , (2)
Démontrer, en raisonnant par récurrence et en utilisant la question III.B.2), que
montrer que la propriété P est vraie au rang n . L est tridiagonale.
III.C - Preuve de (2) et fin de la démonstration IV.B - On reprend les notations de la partie I et on suppose α < 1 ⁄ 2 . On note L n
III.C.1) la matrice triangulaire inférieure à coefficients diagonaux strictement positifs
t
telle que A n = L n Ln .
1 0 … 0 x1
IV.B.1) Calculer L 2 et L 3 .
0 1 … 0 x2 n
In – 1 x . IV.B.2) On s’intéresse au système linéaire A n x = b où b ∈ IR .
Soit A = = M M .. 0 M , d’ordre n ≥ 3 .
t a) Montrer qu’il possède une unique solution.
y m 0 0 … 1 xn – 1
b) Montrer que la résolution de ce système est équivalente à la résolution suc-
y1 y2 … yn – 1 m t
cessive des systèmes L n y = b et Ln x = y .
Calculer det ( A ) en fonction de m , des x i et des y i . c) Dénombrer avec soin les additions, les soustractions, les multiplications et
++
III.C.2) Soit M ∈ S n ( IR ) une matrice symétrique définie positive que l’on écrit les divisions que nécessite la résolution successive de ces deux systèmes.
par blocs : Montrer que seules 2 ( 3n – 2 ) de ces opérations sont nécessaires pour obtenir x .
M1 x
M = . Partie V - Solutions approchées d’une équation
t
x m
différentielle
a) Calculer le produit de deux matrices :
V.A - Question préliminaire : approximation d’une dérivée seconde
In – 1 x M1 0 4
On pose I = [ a, b ] . Soit φ : I → IR une fonction de classe C . On rappelle que
× .
t –1 t
xM1 m 0 1 pour z et θ tels que z , z + θ ∈ I , on peut écrire la formule de Taylor avec reste
intégral sous la forme :
b) Montrer, par un calcul de déterminants, que M vérifie la relation (2).
3 (k) 3
φ ( z) k θ (θ – t) (4)
III.D - Décrire un algorithme de calcul de la matrice L . φ( z + θ) = ∑ -----------------θ + ∫ ------------------φ ( z + t ) dt .
k! 0 3!
k=0

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On note Pour 1 ≤ k ≤ n , on remplace l’équation :
(4) 2
M 4 = sup φ ( x) . u′′ ( t k ) – ω u ( t k ) = g ( t k )
x ∈ [ a, b ]
par l’équation approchée :
V.A.1) Justifier l’existence de M 4 et donner une majoration de la valeur abso-
u ( t k + 1 ) – 2u ( t k ) + u ( t k – 1 )
lue du reste intégral en fonction de θ et de M 4 . On pourra commencer par le cas 2
- – ω u ( tk ) = g ( tk ) ,
---------------------------------------------------------------------- (5)
2
où θ > 0 . θ
V.A.2) Montrer que si z – θ , z + θ ∈ I , dans laquelle :
φ ( z + θ ) – 2φ ( z ) + φ ( z – θ ) 1
θ = ------------- .
φ′′ ( z ) = -------------------------------------------------------------------- + R z ( θ ) , (3) n+1
2
θ
On note
avec
M4θ
2 x1 u ( t1 )
n
R z ( θ ) ≤ -------------- . x = M = M ∈ IR .
12
xn u ( tn )
Dans toute la suite du problème, on se donne ω > 0 , deux réels a 0 et a 1 , une fonc- V.C.1) Montrer que l’on peut choisir un réel α > 0 , que l’on exprimera en fonc-
2
tion g sur [ 0, 1 ] , à valeurs réelles, de classe C . tion de θ et de ω , qui permet de réécrire le système formé des n équations (5)
sous la forme A n x = b où A n est la matrice étudiée dans la partie I et b un vec-
On s’intéresse au problème suivant : n
teur de IR que l’on précisera.
2
 u′′ – ω u = g, sur [ 0, 1 ] V.C.2) Montrer que le système linéaire A n x = b possède une unique solution.

 u ( 0 ) = a0 (4) V.C.3) Dans cette question on choisit ω = 4 , a 0 = 0 , a 1 = 1 et n = 3 , et on
 considère la fonction g définie par
 u ( 1 ) = a1
4
g ( t ) = ----------- .
V.B - t+1
V.B.1) Donner l’expression générale des solutions de l’équation différentielle Donner les valeurs numériques de α , A 3 , L 3 et b .
2
( H) : u′′ – ω u = 0 . Donner les expressions approchées de u ( 1 ⁄ 4 ) , u ( 2 ⁄ 4 ) , u ( 3 ⁄ 4 ) obtenues en met-
tant en œuvre la démarche proposée dans les parties IV et V du problème.
V.B.2) On note u 0 une solution particulière de l’équation différentielle
2
( E ) : u′′ – ω u = g . ••• FIN •••
Donner l’expression générale des solutions de l’équation ( E ) . Montrer que le
problème (4) admet une solution et une seule.
4
V.B.3) Montrer que cette solution est de classe C .
V.C - On se propose d’approcher la solution du problème (4)
On subdivise l’intervalle [ 0, 1 ] en considérant les points
k
t k = ------------- , k ∈ { 0, …, n + 1 } .
n+1

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