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retrouve Berenger, nous constatons aussi un effet hyperbolique).

Cela dénonce le
pouvoir de la "propagande" car quand quelqu'un est enrôlé, on ne peut plus rien pour lui.
La transformation physique va s'effectuer rapidement chez Mme Bœuf. D'ailleurs
aucune description n'est écrite "elle partit avec Mr Boeuf" alors que chez d'autres
personnages, celle-ci est lente. Prenons un exemple, chez Jean qui est un "ami" à
Berenger, nous avons le rajout des différents symptômes. Tout d'abord, il ne se sent
pas bien, il a mal à la tête et sa voix devient plus rauque. Ensuite, le ton est de plus en
plus agressif (il veut avoir raison). Ces symptômes se placent plutôt dans le
comportement. Pour finir, les changements physiques interviennent: la peau verdit et
devient plus rêche. Elle fait référence aux habits des soldats d'Hitler, il apparaît une
bosse sur le front ou ma corne va sortir (symbole de l'agressivité et du combat). Ces
éléments ne sont pas décrits dû à la rapidité des enchaînements des événements chez
Mme Boeuf, c'est aussi pour laisser entière place au comique qui est le genre majeur de
cette œuvre et à l'étonnement. Il est important de noter que la rhinocérite provoque
des dégâts irréversibles que ce soit au niveau physique ou à la manière de penser. Elle
attaque tout le monde, un homme de droite ou de gauche et sa puissance est liée par son
emprise indirecte sur les hommes : ils succombent pour être conforme, ce qui ne l’est
pas en réalité.
Malgré la différence d'époque, ces deux œuvres ont de nombreux points communs
comme les procédés utilisés et les thèmes traités. En effet, Good bye, Lenin !
s'intéresse d'avantage à la population, comment elle vit avant et après la chute du mur
ainsi que Rhinocéros qui traite les causes qu'une dictature peut faire sur le peuple.
D'ailleurs, on trouve toujours un avant et un après c’est-à-dire que dans Rhinocéros,
c'est la montée du nazisme donc les comportements humains changent et dans Good
bye, Lenin ! c'est la manière de vivre qui change.
Plus généralement, ces deux œuvres montrent qu'elles peuvent être les conséquences
positives pour Good bye, Lenin ! et négatives pour Rhinocéros sur le peuple après un
évènement: la chute du mur pour l'un et le nazisme pour l'autre.
Même s'ils s'intéressent plus au côté social, la politique et l'économie ne sont pas pour
autant oubliés : la politique est perçue avec les idées des personnages de Ionesco et
pour Becker, la mère du héros incarne le communisme donc la politique.
Par ailleurs, tous deux y ajoutent une pointe d'humour et les personnages vivent tous
dans un milieu populaire ou presque même si leur vision est bien différente: celle de
Ionesco est pessimiste avec le conformisme* de la société tandis que Wofgang Becker
est plus mélioratif avec spécialement les nouveaux produits technologiques. Cela peut
sans doute s'expliquer par la différence d'époque et du vécu.
A la fin, il y a l'isolation d'un personnage: la mère meurt seule dans Good bye Lenin et
Béranger reste seul lui aussi dans Rhinocéros.

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René MAGRITTE, Portrait d'Edward James (La Reproduction Interdite), 1937,
huile sur toile, 75 x 65 cm

La représentation peut être une interprétation du réel du fait de notre nature,


de ce que nous ressentons, de nos expériences et de nos choix. Nous avons chacun notre
propre manière de retranscrire quelque chose. Il s’agit de notre vision personnelle.
Prenons l’exemple d’une pièce de théâtre : dans le langage théâtral le mot
« interpréter » est ambigu : il signifie « incarner », jouer un personnage mais dans la vie
de tous les jours « donner un sens, orienter la signification » de quelque chose. En lisant
le texte d’origine, le metteur en scène, qui lui, veut donner vie à ce texte peut le
réinterpréter. En ayant une vision globale de l’ensemble de la pièce originale, comment il
l’a compris, viennent s’ajouter ses idées, sa conception du thème abordé (il en est de
même par exemple pour une adaptation cinématographique d’un roman). Ainsi, le temps
ou le lieu de l’action, le registre de la pièce peuvent être modifiés. Ubu Roi d’Alfred
Jarry, farce absurde, grotesque et épique mise en scène par Ezéquiel a été modifiée au
niveau du choix des personnages qui sont physiquement antithétiques, au niveau de la
construction des éléments du décor : des marionnettes à la place de personnes, dessins
animés en projection vidéo.
Une mise en scène est donc bien une « interprétation ». Il existe une multitude de
possibilités sur lesquelles jouer. Ainsi, le metteur en scène est autant un créateur que
l’auteur.
C’est alors que ne nous remarquons qu’une objectivité de la réalité ne soit guère
possible. Le fait que nous ayons plus ou moins les même « capteurs » nous donnent à tous
globalement une même version de la réalité. Notre cerveau va donc analyser en fonction
de ce qui est perçu par nos sens. Selon Spinoza, la réalité est accessible par nos sens
(dont chacun correspond une façon de s’informer sur le monde) mais ce n’est jamais
directement la réalité que nous connaissons : par leur moyen, c’est notre perception* de

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la réalité. C’est pourquoi chacun a sa propre perception du réel et que les avis différent.
Effectivement, chaque homme et son ressenti sont unique. C’est cette différence qui
nous est propre à nous-même.
Avec l’apparition de la photographie en 1839, la peinture est devenu « autre chose » que
la seule représentation du réel. Parmi les courants artistiques qui ont révolutionné l’art,
nous avons adopté pour celui du surréalisme. René Magritte (né en Novembre 1898 et
mort en 1967), est un peintre anti-conventionnel Belge du mouvement du surréalisme
mais aussi un peintre de la métaphysique et du surréel. Dans ses peintures, il joue
souvent sur le décalage entre un objet et sa représentation. Selon lui, la peinture n’est
jamais une représentation d’un objet mais plutôt ce que pense le peintre sur cet objet.
C’est un spécialiste de la représentation des images mentales telles les images d’un rêve.
En effet, comme beaucoup de peintres du même mouvement, ils accordent une véritable
importance au rêve et à l’inconscient. Il veut aller au fond des choses. «L’art de la
peinture ne peut que décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le
visible que nous offre le monde » déclara t-il. Il pense donc que la réalité ne doit
certainement pas être assimilée au symbole. Cet artiste présente également un goût
prononcé pour le mystère et le contraste. Dans La Reproduction Interdite (1937),
Magritte développe l’idée sur la représentation et la perception. Cette toile montre un
homme (Edward James) de dos regardant un miroir qui ne reflète pas le visage de
l’homme mais son dos. L’artiste est libre, il ne copie pas la réalité. Ce que veut donc
démontrer par là le peintre, c’est que la peinture n’est pas un miroir de la réalité. Le
visage de celui qui s'y regarde n’est pas reflété alors qu’il devrait l’être, le miroir de
Magritte passe derrière le sujet. En dessous, sur le meuble, nous apercevons un livre
dont le titre peut se lire à l'envers dans la glace: il s'agit des Aventures d'Arthur
Gordon PYM. Dans ce tableau, ce qu’il y a d’étrange, c’est que l'homme et le livre sont
traités de manière différente: Le reflet de l’homme est en fait un double que l’on voit
toujours de dos, alors que le reflet du livre est "normal", qui de plus va à l’encontre du
titre du tableau. D'ailleurs, ce livre renvoie à l’écrivain Edgar Allan Poe (très apprécié
par cet artiste peintre) qui utilise souvent dans ses œuvres, la figure du miroir.
L’interdit est aussi de représenter un homme de dos, qui, en effet, ne va pas avec la
norme du ‘portrait’. Puisque l’homme est représenté de dos, il ne peut voir autre chose
que cette partie du corps : il nie sa propre personne. Edward James n’existe pas, il n’y a
que son image. Le miroir ne peut donc le refléter de face. C’est pour cela que le miroir
reflète normalement le livre, sa couverture faisant partie de l’image. Ainsi, le
personnage est placé comme spectateur et le miroir en tant que représentation.
Sa fiabilité est remise en question, on ne peut voir autre chose que l’image que l’on a de
soi-même. Impossible de se voir, donc, de façon différente qu’en représentation.
Par conséquent, la vérité est pour nous un ensemble de ce que nous pensons et de la
réalité. Nous connaissons donc la réalité telle qu’elle est pour nous et non la réalité en
elle-même : c’est la subjectivité de la réalité. Nous sommes limités à notre propre
perception : la réalité n’est autre que ce que nous percevons à travers nos sens.

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Affiches de Requiem for a Dream et de Thirteen

Par le biais du cinéma, les réalisateurs ont différents points de vue et donc
différents procédés et techniques qui leur permettent d’aborder le thème voulu.
Certains d’ailleurs se démarquent en faisant preuve de grande créativité.
Sorti en 2001, Requiem for a dream est réalisé par Darren Aronofsky, d’après le roman
d’Hubert Selby Junior, avec la participation de Clint Massel qui nous a offert une
musique culte. En effet, dans ce film, la musique joue un rôle important.
Harry Goldfarb, sa petite amie Marion et leur ami Tyrone sont des junkies. Ils passent
leurs journées ensemble et s’inventent un paradis artificiel. Harry et Tyrone veulent
gagner de l’argent pour enfin sortir de leur médiocrité. Avec la vente de poudre, c’est
alors qu’un véritable business démarre. Marion quant à elle, n’a pas besoin d’argent. Au
contraire, elle est issue d’une famille riche qui la gâte. Pourtant, elle attend autre chose
de ses parents que de l’argent. Elle est maintenant indépendante et essaie de se
débrouiller par elle-même ; avec la proposition d’Harry, elle souhaite ouvrir une boutique.
Harry la soutient et l’aide à développer ce projet. En voulant donc une vie meilleure, ils
sont tous trois entraînés dans une spirale infernale les enfonçant toujours un peu plus
dans la misère et l'horreur de la drogue. Ce film traite aussi d’une autre forme
d’addiction dont souffre Sara, la mère d’Harry. Elle est veuve, son fils fait sa vie et se
sent donc seule et vieille. Bien que nous nous occupons des jeunes face aux problèmes de
la vie, nous avons tout de même gardé ce personnage car tous peuvent être touchés par
le souci de maigrir à tout prix, quel que soit l’âge. Nous allons donc voir le problème de
la dépendance à la drogue vue par Darren Aronofsky.
La musique concorde parfaitement avec les images, déstabilise et entretient le propos
sombre et tragique. Chaque thème en possède une : Le thème de l’engrenage infernal
avec une intensité dramatique ; le thème du rêve avec une mélodie fine et calme ; le
thème de la fête avec dont le rythme est rapide, saccadé (techno) ; le thème du
prémonitoire d’un danger avec une mélodie euphorique ; le thème de la terreur avec un

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rythme précis, saccadé, rapide et continu ; le thème de la folie avec une mélodie aigue
relativement stridente et enfin le thème du mystère avec une fine mélodie aigue
répétée en sourdine.
Le titre trace déjà toute l’histoire : le terme « Requiem » est une messe pour les morts,
cela annonce déjà quelque chose de pas très gai et « dream » signifie le rêve donc la
mort d’un rêve (annonciateur de la descente aux enfers). Dès le début, une réplique
intéressante surprend : sans aucun bruit ou musique d’arrière-fond, Sara, seule dans un
placard, se parle à elle-même et dit : « Au bout du compte, tout s’arrange ». Très
paradoxal lorsque l’on connaît le dénouement. Puis, nous voyons un fond noir : le titre y
apparaît très brutalement, cela nous surprend également. Avec ces indices, nous pouvons
deviner qu’ils ne présagent rien de bon pour la suite. Nous avons également d’autres
exemples dans la même lignée comme « j’ai toujours su que tu réussiras » et « je t’avais
dit que tu réussirais » de la part des mères d’Harry de Tyrone.
Les principaux personnages veulent réaliser leurs rêves (qui tournent au cauchemar)
mais se dirigent plutôt vers la mort d’où le terme « requiem ».
Les dialogues et les plans sont soignés, tout a une signification. La mise en scène est
originale avec notamment les scènes en accéléré à effet « vidéoclip », les plans
subjectifs et les montages. Par exemple, la prise de la drogue est représentée par une
série de plans successifs intense débutant par un sac plastique qui s’ouvre, un briquet
qui s’allume, un liquide qui bout, une seringue puis une pupille qui se dilate comme s’il
s’agissait d’un geste naturel, d’un verre d’eau. Requiem for a Dream est un film qui nous
touche et choque mais qui nous pousse aussi à nous faire réfléchir. Lorsque l’on croit que
leur situation est au plus bas, on pousse toujours leur descente encore plus loin.
Par ailleurs, le film est structuré en 3 parties : Eté, Automne et Hiver. Cependant, il n’y
a pas de Printemps. En effet, le Printemps présente une connotation positive, presque de
bonheur puisqu’il contribue au renouveau de la nature, de la chaleur etc. Or, ici,
l’ambiance est tout autre, elle est glauque et déprimante. S’il n’y aura pas de printemps
on peut deviner alors qu’il n’y aura pas « happy-end », ce qui est le cas.
En été, tout semble aller plus ou moins pour le « mieux » : Mme Goldfarb, véritable
fanatique de la télévision, reçoit un coup de fil lui annonçant qu’elle pourra participer à
l’émission télévisée qu’elle aime tant. Pour cette occasion, elle veut se faire belle, se fait
colorer les cheveux et veut absolument porter sa robe rouge qu’elle portait lors de la
remise de diplôme de son fils mais elle ne rentre plus dedans. C’est ici que commence son
désir de faire un régime. Elle va commencer par le régime de base : œuf et
pamplemousse mais une de ses amies va lui conseiller un docteur (véreux) qui donne des
pilules. Une pilule mauve le matin, bleue l’après-midi, orange le soir et verte la nuit. Cela
semble porter ses fruits puisque Sara est énergique et joyeuse même si elle va peu à
peu ressentir de la fatigue. Néanmoins, elle réussit à perdre plus de douze kilos. Harry
étant un spécialiste dans le domaine, entend ses dents grincer et s’aperçoit qu’elle est
sous amphétamine. Il lui dit que son docteur est un escroc. Il lui demande ses
symptômes et l’avertit en lui disant d’arrêter de prendre de ces pullules dangereuses
sinon elle sera vite accroc et deviendra une camée. Mais sa mère ne veut pas arrêter.
Tandis que pour les autres, leurs projets commencent à se concrétiser, les affaires vont

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bien et l’argent coule à flot.
En revanche, en automne, c’est le début des ennuis : Harry, Marion et Tyrone
commencent à être en difficulté, entre la prison pour Tyrone et leur stock de poudre
arrivant à la fin, ils doivent faire attention. Ils vont peu à peu être en manque. Marion
avec l’approbation d’Harry qui n’a d’autre choix que d’opter pour cette solution, se
résigne à faire l’amour avec son ancien petit-ami riche pour se réapprovisionner en came.
Cette épreuve l’a affecté. La petite-amie de Tyrone le quitte car il n’a plus rien. Harry
se morfond devant la télé et voit même Marion en illusion à l’écran avec son ex petit-ami.
La drogue manque à nouveau et Harry et Tyrone décident d’aller à l’arrière d’un
supermarché où a lieu une distribution gratuite de poudre qui tourne mal. Il n’y a plus
que la drogue qui compte, cela les rend nerveux, ce qui provoque des disputes entre
Harry et Marion. Tyrone et Harry prennent la décision de partir en Floride pour
directement acheter de la cocaïne. Les pilules de Sara la rendent maintenant un peu
malade et a ses premières hallucinations : elle se voit à la télé et aperçoit le frigidaire
trembler. Son état se dégrade et retourne chez le docteur qui lui dit que tout est
parfaitement normal et qu’elle ne doit pas s’inquiéter malgré son piteux état. Elle est
train de virer à la folie, elle n’en peut plus. Ses hallucinations continuent d’empirer : son
autre « elle » ainsi que l’animateur de son émission favorite sortent de la télévision,
rient et se moquent d’elle y compris les téléspectateurs. Sa maison se transforme en
plateau télé puis ses visons partent dans un délire total. Le réfrigérateur veut la
manger, elle crie et s’enfuit. Mais, contrairement à ce que l’on croit, la situation n’est
pas encore au point le plus critique.
En hiver, c’est la décadence totale : les personnages vont au plus mal. Harry et Tyrone
sont en route en Floride. Marion étant tellement en manque, doit trouver de l’argent et
appelle un obsédé sexuel. Le bras d’Harry est ravagé à cause de multiple piqûres, ils vont
à l’hôpital mais se font arrêter. Harry ne se fait donc pas soigner. Une fois en prison, sa
blessure ne fait qu’aggraver. Pour son bras, il est désormais trop tard, il se fait
amputer. A son réveil, lorsqu’il le découvre, il pleure. Mme GoldFarb se réfugie dehors et
entre dans un bus afin de se rendre au plateau télévisé. Elle est en sueur, complètement
ravagée avec les cheveux hirsutes. Elle fait peur et se fait traiter de folle. Lorsqu’elle
s’y rend, les employés ont pitié et la sécurité l’embarque. Elle se fait transporter à
l’hôpital puis en psychiatrie. C’est l’enfer, les patients sont traités comme des choses.
On lui fait subir toutes sortes de traitements mais comme rien ne marche, elle passe
aux électrochocs, ce qui ne servit à rien. Au même moment, on voit Marion se prostituer
devant une foule d’hommes ; Harry, se faire amputer et Tyrone vomir. Sara reçoit la
visite de ses amies. Elle n’est plus ce qu’elle était, c’est un zombie. Ses deux amies en
sortant de l’hôpital se consolent et pleurent. La mère d’Harry repart dans ses délires où
elle se voit dans l’émission avec son fils. La fin est extrêmement triste et tragique, les
scènes sont très fortes. A la fin, tous sont recroquevillés restant avec leur désespoir.
Aucune ouverture, aucun espoir : c’est la chute finale.

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Les conséquences de leur dépendance (Fin de Requiem for a Dream)

ConcernantThirteen, réalisé en 2003, Catherine Hardwicke aborde également le


thème de la descente aux enfers et de la drogue, cependant moins dramatique que dans
Requiem for a Dream. L’histoire relate le désir d’émancipation, l’éveil sexuel qui cette
fois-ci touche l’adolescence. En effet, Tracy et Evie ont 13 ans, le début de
l’adolescence où l’on est obsédé par le regard des autres, l’âge où l’on se cherche une
identité.
Tracy est la gentille fille pleine de vie sans problème qui travaille bien à l’école. Mais à
force d’observer Evie, une fille déjanté et populaire qu’elle semble admirer, elle veut
passer à autre chose. On ne pas dire non plus qu’elle vit dans un cercle familial très
équilibré : elle se dispute souvent avec sa mère qui est plus comme une copine qu’une
véritable relation mère-fille, son frère se drogue, son père est absent et n’aime pas son
ex-drogué de beau-père. Elle décide alors de se relooker et de se débarrasser de tout
ce qui la rattache à son innocence comme ses peluches. Tracy devient alors la nouvelle
protégée d’Evie et deviennent toutes deux très vite inséparables. Sexe, drogue, alcool,
tabac, nouveau look davantage provoquant, premiers piercings au nombril et à la langue,
Tracy découvre très vite les secrets de la popularité et l’art de plaire aux garçons. Elle
dérive très vite et sa mère essaie tant bien que mal de la reprendre en main mais il
risque d’être bien trop tard.
Voici les étapes de sa « descente aux enfers » : Son premier acte est un vol dans un
magasin. Elle s’est procuré l’argent en le volant dans le sac d’une dame, alors distraite au
téléphone. C’est comme cela qu’elle se fait vraiment intégrer dans la bande. Vers ce
passage, au début, nous remarquons des affiches publicitaires telles qu’Emporio
Armani et Calvin Klein mais également une autre affiche qui est montrée plusieurs fois

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au cours du film, Sibul : « Beauty is Truth ». Catherine Hardwicke veut probablement
montrer que la publicité impose une certaine influence sur les jeunes et que nous vivons
dans une société où n’il y a que les apparences qui comptent, seule la beauté est la
vérité. Ensuite, elle délaisse ses anciennes amies un peu trop sages à son goût, elle en a
même honte. Elle néglige ses études, ses notes descendent en flèche. Evie emmène
Tracy se faire un piercing à la langue. Mais ce n’est pas encore suffisant : Tracy veut
qu’Evie lui fasse un piercing elle-même cette fois-ci au nombril. Elles ne sont pas
conscientes des risques potentiels d’infection. Souvent, après des disputes avec sa
mère, Tracy, avec une paire de ciseau ou un bout de métal tranchant, se mutile le bras.
On découvre de plus en plus de coupures. Elles fument également des joints entre amis
et accumulent les bouteilles. Les deux partenaires vont en virées nocturnes en cachette
et allument des garçons. Le frère de Tracy la découvre draguant un garçon avec le
string dépassant largement. L’ambiance au sein de la famille se dégrade. La mère a de
plus en plus de mal à supporter les sautes d’humeurs perpétuelles de sa fille. Evie et
Tracy sniffent de la coke tranquillement dans la maison sans se faire remarquer une fois
de plus. Mélanie fait appel à son ex-mari, le père biologique de Tracy pour tenter de la
raisonner, mais rien n’y fait. Elle reprochera plus tard à sa mère d’avoir été aveugle et
d’avoir vu trop tard sa décadence puis elle reprochera à son père son indisponibilité à ne
pas l'aider car il se consacre à son travail qui prend une trop grande place dans sa vie. En
effet, elle aurait voulu que sa mère la sorte plus tôt de ses erreurs. Ensuite, Evie et
Tracy se frappent et aspirent une drogue qui rend indolore les coups et endort. Tracy
s’évanouit et essaie de camoufler ses bleus. A l’école, ses notes inquiètent puisqu’elle
était une élève modèle mais elle invente des excuses comme la mort d’un proche de sa
famille. Tracy s’automutile le bras encore une fois mais cette fois-ci, il y a plus de sang
qui coule. La réputation de Tracy se fait salir. Evie demande à Mélanie de l’adopter mais
cette dernière refuse. Elle se met donc à ignorer Tracy. Puis, Evie raconte à sa tante
que tout est de la faute de Tracy si elle a une mauvaise influence. La tante et la mère de
Tracy ont donc fouillé sa chambre et ont découvert les cachettes de drogues, des
liasses de billets et des objets volés. La tante décidé alors de déménager afin qu’Evie se
retrouve le plus loin possible de Tracy. Elle fait une crise, elle a tout perdu: celle qu'elle
croyait être son amie l'a trahit et a perdu une année scolaire puisqu’elle va redoubler.
C’est alors que sa mère découvre son bras. Pour la première fois, Mélanie exécute son
rôle de mère et non la copine qu'elle était. Elle la calme et lui dit qu’elle l’aime. Dans la
dernière scène, on la voit habillée normalement, jouant dans un tourniquet.
Contrairement à Requiem for a Dream, il y a donc un espoir à la fin. Elle semble avoir
reprit un train de vie normal. Cependant, le spectateur n’est pas sûr si ce sera le cas car
ses frasques ont été trop graves, c'est une sorte de leçon de moral.
La mise en scène est travaillée de manière moins subtile que le précédent film c’est-à-
dire de manière beaucoup plus directe mais le ton est réaliste. Cette «descente aux
enfers » est rapide et brutale tout comme la mise en scène. Ces deux films ne se
ressemblent pas particulièrement : Catherine Hardwicke a choisi de s’intéresser aux

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adolescentes alors que Darren Aronofsky a choisi des personnages déjà plus adultes.
Néanmoins, deux thèmes sont similaires, celui de la descente aux enfers et celui de la
drogue. Nous en concluons donc que ces deux réalisateurs ont une approche différente
d’un même sujet. Effectivement, ils utilisent des procédés qui leur sont propre. L’un est
extrêmement travaillé avec une ambiance déprimante et l’autre est traité de façon plus
modeste, simple.

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