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17 octobre 2012 Mtro

L'arrt anti-mendicit remis en cause Marseille


Un an aprs la publication de cet arrt dans la cit phocenne, les associations daide aux sans-abris ont manifest mercredi devant les portes de la mairie. En 12 mois, moins de 100 contraventions ont t dresses.

Les associations d'aide aux sans-abris ont distribu des parts de gteau pour clbrer l'anniversaire de l'arrt anti-mendicit. Photo AFP Boris Horvat

Un anniversaire symbolique. Prs dune cinquantaine de personnes, au son des trompettes et autres instruments, se sont rassembles mercredi devant les portes de lhtel de ville. Leur but : dnoncer lapplication de larrt anti-mendicit publi il y a tout juste un an Marseille. En compagnie de sa fille, Claire ne voulait pas manquer ce rendez-vous. Elle ne dcolre pas. "Jai honte de nos reprsentants la mairie. Ils ne doivent pas oublier quils sont lus pour lensemble des Marseillais, pas seulement les nantis". Plus mesur, mais pas moins dtermin, le directeur rgional de la fondation Abb Pierre, Fathi Bouara, fait le bilan de l'arrt : "Il y a toujours autant de personnes ncessiteuses. 12 648 frquentent les foyers durgence, cest le mme chiffre que lan pass. Certes cette dcision na pas instaur une chasse permanente aux SDF, mais il a cr un traumatisme chez certains, renforant le sentiment dtre exclus. Cest pour cela quil faut labroger". Moins de 100 contraventions dresses Instaur le 17 octobre 2011, le texte prohibe "toute forme de sollicitation ou appel la qute, de nature entraver la libre circulation des personnes". De manire gnrale, il interdit de "porter atteinte par ces comportements au bon ordre, la tranquillit et la scurit publique" dans le centre-ville. "En un an, il y a eu prs de 900 interventions. Dans 10 % des cas, elles ont donn lieu des verbalisations (38 euros)", explique Caroline Pozmentier, adjointe au maire UMP en charge de la scurit et de la prvention de la dlinquance. "Systmatiquement, les agents alertent le Samu Social". A ses yeux, il est important de "maintenir un quilibre entre les troubles et les actions humanitaires". "Quel quilibre ?" se demande Kamel Fassatoui, responsable de lantenne Emmas la Pointe-Rouge. "La rue appartient aux gens de la rue, cest leur seul habitation. Aujourdhui le dialogue est rompu avec la mairie" dplore-t-il, ajoutant craindre "une extension de larrt au niveau de lavenue du Prado".

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