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soe. 2 RONDEE PAR “FELIX: ALCAN ‘ : TA _ CONSCIENCE ET AMOUR - ESSAI SUR LE « NOUS > ca | PAR Gabriel MADINIER “Ancith five de Ecole Nonmale-Suptnizure ‘Aqnége de Philosophie, Docrun is Lermes DEUXIEMEMEDITION A “PRESSES UNIVERSITAIRES / “> | DE FRANCE ESSAL SUR LE i NOUS par GABRIEL MADINIER Professéur a fa Faculté des Lettres de tyon LDIELON conforme & fa raison que as Vexistence d'un plein en quelque sorte, ct us : ampéneirable & lenterdement....» i Gacueuny, ja Lalande, Vocabulaire tech nique ct eritiqne de ta Philosophie, article Philosophie. 3 +. PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE yok, Hounuvaun Saint-Gueain, PARIS & $00. Ad py BIBLIOTECA ne. 5S = WD scnerenesay Wave CHAPITRE PREMIER LE MOI ET LA CONSCIENCE MORALE En novembre 1817, Maine de Biran écrivait dans son. Journal intime : < Le 25, j'ai passé la soirée chez Vabbe ‘Morellet. — Conversation psychologique. — Mon vieux ami m’a demandé brusquement : Qu’est-ce que le moi? Je n’ai pu répondre... >*. Ainsi le philosophe qui, entre tous, fut attentif a sobserver avoue son impuissance a dire ce qu’est le moi. La question de l’abbé Morellet, en effet, est’ irri- tante et décevante. Comment ce qui est le plus proche de nous et qui est notre substance méme peut-il ainsi nous échapper ? Pourtant la réflexion si prolongée de Maine de Biran n'a pas été vaine, et son génie fut de transposer l’impossibilité d’une réponse en une réponse méme. A la question de son ami, Biran n’a pu donner tune réponse du genre qui ‘était escompté par son inter- locuteur, mais il a fait mieux, il a tenté de transformer le probléme et de supprimer la question. Et la note que nous citions s’achéve ainsi : « Il faut se placer dans le point de vue intime de la conscience, et, ayant alors présente cette unité qui juge de tous les phénoménes, en restant invariable, on apergoit le moi, on ne demande plus ce qu’il est ». 1, Journal intime, éd. Naville, p. 233.

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