Né le 17 décembre 1910 a Sardy-lés-Epiry (Niévre), Jean
Maitron fut instituteur puis professeur de cours complémen-
(aire jusqu’en 1955. Dés 1940, Jean Maitron avait décidé de se
consacrer a l'histoire sociale. [I entreprit, la paix revenue, une
thése d’Etat sur Phistoire du mouvement anarchiste en France.
Il la soutint en 1950, sa thése complémentaire étant consacrée
A un militant anarcho-syndicaliste, Paul Delesalle. Puis il
entreprit d’elaborer un Dictionnaire biographique du mouve-
ment ouvrier francais et international. Détaché au CNRS pour
cing ans, il put avancer grandement dans la rédaction du
Dictionnaire, ceuvre collective réunissant une centaine de parti-
cipants.
Chemin faisant, Jean Maitron s’était consacré a la quéte
darchives ouvriéres et avait fondé le 18 mars 1949, sous le
patronage de G. Bourgin et d’Ed. Dolléans, Institut francais
Whistoire sociale qui fut doté d’importantes archives de mili-
tants, dont celles de P. Delesalle, d’E. Armand, de P. Monatte,
ete. Il en fut le secrétaire durant vingt ans (jusqu’en septembre
1969), créant également en 1951 une revue, L’Actualité de
i'Histoire, a laquelle succéda, en 1960, Le Mouvement social
dont les animateurs furent, aprés lui, Madeleine Rebérioux
puis Patrick Fridenson.
Nommé en 1963 maitre-assistant 4 la Sorbonne (aujourd’hui
Paris 1), il eut pour mission de fonder un Centres @histoire du
syndicalisme dont E. Labrousse fut le premier directeur.
Par lettre du 11 mars 1981, Jean Maitron fit don au Centre
Whistoire du syndicalisme et a différents centres nationaux
de sa bibliothéque et de ses archives sociales. Le 16 novembre
1987, Jean Maitron s’éteignit. Le 16 novembre 1988, la
bibliothéque du Centre prit le nom de Jean Maitron.ANARCHIE — ANARCHISTE
Il n’y a, il ne peut y avoir ni Credo, ni Catéchisme libertaires.
Ce qui existe et ce qui constitue ce qu’on peut appeler la
doctrine anarchiste, c’est un ensemble de principes généraux, de
conceptions fondamentales et d’applications pratiques sur les-
quels laccord s’est établi enire individus qui pensent en enne-
mis de l'Autorité et luttent, isolément ou collectivement, contre
toutes les disciplines et contraintes politiques, économiques, intel-
lectuelles et morales qui découlent de celle-ci.
Il peut donc y avoir et, en fait, il y a plusieurs variétés
Wanarchistes mais toutes ont un trait commun qui les sépare
de toutes les autres variétés humaines. Ce point commun, c'est
la négation du principe d’Autorité dans Vorganisation sociale: et
la haine de toutes les contraintes qui procédent des institutions
basées sur ce principe.
Ainsi, quiconque nie l'Autorité et la combat est anarchiste. Go
L’Autorité revét trois formes principales engendrant trois
groupes de contraintes : 1° la forme politique : Etat; 2° la forme
économique: le Capital; 3° la forme morale: la Religion.
Sébastien Faure,
Encyclopédie anarchiste.