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- Que les racines du passé irriguent le présent pour faire fleurir l'avenir -
- Heureux celui qui va son chemin dans la vie, en emportant avec lui le savoir du passé -
- Qui contrôle le passé, contrôle le futur ; qui contrôle le présent, contrôle le passé -
- Un peuple chanceux n'a pas d'Histoire, mais un peuple malchanceux encourt le plus
grand danger de perdre les écrits et la mémoire de son propre passé -
Édité le 15/08/2009
Réalisation et recherches : Frédéric Mariez
A l'occasion de la Rencontre Jeunesse Lao 2009
www.rjlao.com
SOMMAIRE
A droite, le Kendi, cruche rituelle contenant les eaux des fleuves sacrés du royaume, bénite par les dieux et les bonzes. Lors de la cérémonie du couronnement
(sacrement), le roi se lave avec cette eau, symbole de purification.
A gauche, une coupe en forme de bourgeon de lotus. Elle symbolise la beauté de la conduite pure. Elle contient une eau qui a été filtrée à travers les 9
matières primordiales: terre, cendre, farine de blé, de riz, poudre de lotus, de jasmin, poussière d'acier, d'or, et de charbon. Lors de la cérémonie du
couronnement, le roi plonge sa main droite dans cette eau, puis la passe au dessus de sa tête.
Ensuite, le roi est aspergé d'eau bénite par les bonzes, puis sa cour, sous une gouttière en forme de Naga. Cette douche symbolise la bénédiction céleste.
Eléphant tricéphale : Erawan ou Airavata, l'éléphant blanc qui porte le dieu Indra (Phra In) dans la religion hindouiste.
C'est pour cela que les éléphants albinos sont considérés comme des trésors divins par les rois d'Asie du Sud-Est. Plus
un souverain en possède, et plus son prestige et sa légitimité céleste sont grands.
Les 3 têtes représentent aussi les 3 principautés de Luang Prabang, Vientiane, Champassak.
Piédestal à 5 marches (5 Sinh) : les 5 préceptes du bouddhisme (ne pas tuer, voler, tromper, mentir, s'intoxiquer).
Parasol blanc à 9 étages : les 9 paradis (savanh), symbole royal céleste d'origine hindoue. Le ciel est une toile de tissus
dont les trous sont les étoiles.
Avant le Lan Xang
Les Kha : les plus anciens habitants connus du Laos (photo du XIXe s).
La Plaine des Jarres
(500 av .J.-C. à 800 ap. J.-C.)
Province de Xieng Khouang, près de Phonsavanh.
C'est le commerce avec l'Inde qui a apporté la culture indienne et le bouddhisme en Asie du Sud-Est.
drapeau du bouddhisme,
créé au Sri Lanka en 1880, adopté par tous les bouddhistes en 1950
Dvâravatî était une confédération de nombreuses cités-états Môn. Cette civilisation a été l'un des relais commerciaux et culturels
essentiels entre l'Inde et l'Asie du S-E. Les bouddhismes Theravâda et Mahâyâna se répandent dans la péninsule.
Fa Ngum imposera définitivement le Theravâda comme religion d'état lors de la fondation du Lan Xang en 1353. La religion est un
ciment de la cohésion nationale.
L’arrivée du Bouddhisme par l’empereur Ashoka
Grand empereur Indien, empire Maurya (300 av. JC).
Le Futur Laos :
• Chen-La (Ve – VIIIe siècle)
Vat Phu, région de Champassak D’autres royaumes : Pagan (Birmanie), royaume Shan,
Srivijaya (Indonésie)...
L'Asie en 800 après JC
L'Asie en 1200 après JC
peu avant la fondation du Lan Xang (1353).
Ci-contre : Asie du S-E en 1745
Vientiane
Vieng Chan: « le rempart de santal »
Selon les légendes, la ville aurait été bâtie en 300 av- JC par un
prince sur les conseils d'un Naga à 7 têtes.
Sri Sattanak, son ancien nom Pâli, est le nom du roi des Nagas
son fondateur. Le Pâli est la langue liturgique (sacrée) indo-
aryenne dans le bouddhisme Theravâda.
Vientiane aurait été une ancienne ville Khmer (XIIIe s.). Il y aurait
eu avant le royaume Môn de Candapuri (XIe s.).
Serpents de feu ou race mi-homme mi-serpent de la mythologie indienne. Ils sont les ennemis du dieu-aigle Garuda (Khout,
monture de Vishnou), tous deux incarnations complémentaires de Vishnou (le protecteur). Médiateurs entre le ciel et la
terre, ils symbolisent aussi le cycle du temps.
Génies du monde sous-terrain, esprits des eaux, gardiens des trésors de la Terre, ils peuvent déclencher toutes sortes de
bénédictions (pluie, fertilité, fécondité...) ou de malheurs (épidémie, sécheresse...). Leur royaume sous-terrain de
Muang Badan s'étendrait sous la province de Nongkhaï – Isan. On y accèderait par des grottes le long du Mékong.
Les Nâgas gardent les temples, les escaliers et les toitures. Fervents bouddhistes, Bouddha leur interdit l'accès au temple,
car non-humains. Les nagas mâles ont un nombre de têtes impair, et les femelles, un nombre pair.
Chaque année, près de Nongkhaï, à la fin du Khao Phansa (carême bouddhique), à la pleine lune du 11e mois lunaire (15-
25 octobre), se tient le festival des « feux des Nâgas » ou « Bang Faï Paya Nag ». Le long du Mékong sortent
rapidement et silencieusement de mystérieuses boules de lumières colorées, qui montent très haut dans le ciel. Ces
boules de feu seraient des cadeaux des Nâgas pour rendre hommage au Bouddha et remercier les humains pour leur
respect envers le fleuve. Elles retomberaient sur les rives sous forme de pierres précieuses, les mystérieux « œil de
Nâgas ».
Le Patouxai à Vientiane
(1958)
1958 : construit à la mémoire des morts de l'indépendance Lao, d'abord nommé « anousavaly nak
lopkao » (monument des anciens combattants).
Son architecture donne un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler les fortifications de Vientiane.
Vat Simuang à Vientiane
(XVe siècle)
C'est le plus vénéré des sanctuaires de Vientiane. Vat Simuang est situé à l'entrée d'une porte de l'ancien
rempart. Ce temple est construit autour de l'ancien pilier de la ville (lât), qui abrite son génie protecteur (phi).
Pour sauver la ville d'une invasion, une femme enceinte, Nang Si, s'y serait offerte en sacrifice en sautant
dans un trou lors des travaux.
That Luang à Vientiane
(1560)
1560 : Vientiane devient la capitale du Lan Xang (après Luang Prabang) car plus facile à protéger. Construction
du That Luang par le roi Setthathirat.
Selon les archéologues, le That Luang aurait été construit sur le site d'un ancien temple Khmer (XII – XIIIe s.).
300 av. JC : des missionnaires de l'empereur indien Ashoka y apportèrent un cheveu ou le sternum (os de la cage
thoracique) de Bouddha. Un stupa y fut construit pour recevoir la relique.
Luang Prabang
Avant JC, la ville s'appelle Jawa (Java), qui signifie
« entourée d'eau ».
1560 : temple royal fondé par le roi Setthathirat, il est considéré comme le plus élégant du pays.
1887 : les Pavillons Noirs pillent Luang Prabang. Vat Xieng Thong fut l'un des seuls temples
épargnés, car leur chef y avait été bonze dans sa jeunesse.
Phou Gneu & Gna Gneu
Les ancêtres protecteurs de Luang Prabang lors du Pimay (photo du XIXe s.).
D'après la légende, le Roi du Ciel Phaya Thène déchaîna le Grand Déluge pour punir les Hommes de leur cruauté,
puis envoya son fils Khun Borom pour diriger les Thaï-Lao, et leur enseigner la civilisation. Cette nouvelle
Humanité naquit d'un grand Nam Tao (fruit de la famille de la courge, voir photo en bas). Khun Borom aurait
eut 7 fils (dynastie Maharasa), dont le célèbre Khun Lo (Muang Sua – Luang Prabang), qui fondèrent de
nombreux royaumes Thaï et Lao à travers l'asie du S-E. Ses fils et leurs descendants se rencontraient une
fois par an dans la grotte sacrée de Pak Ou, près de Luang Prabang.
Descente des Lao
(VIIe – XIIIe siècles)
Sous la pression de l'expansion Chinoise, puis grâce la déstabilisation de l'Asie du S-E par les Mongoles, les Lao
descendent progressivement du sud de la Chine (royaume de Nan-Chao).
1434 : la foudre éventra un stûpa de Chiang Raï (Lan Na), dans lequel
était caché ce bouddha. Il était recouvert de stuc doré (enduit
coloré) qui s'effrita et laissa apparaître la pierre verte. Le peuple
crut d'abord qu'il était d'émeraude. Il est en réalité en jadéite.
Son règne marque l'apogée politique et culturelle du royaume, ainsi qu'une période de paix après de nombreuses
guerres de succession.
Les premiers voyageurs occidentaux visitent le royaume Lao et sont frappés par la magnificence de la capitale
Vientiane.
Le jésuite italien de Marini et le marchand hollandais Geritt Van Wuysthoff ont visité le royaume de Surinyavongsa entre 1641
et 1647 et nous ont laissé des témoignages de grand intérêt:
Le Palais Royal dont la structure et la symétrie sont admirables paroist de fort loin. De vray, il est d'une prodigieuse étendue et si
grand qu'on le prendrait pour une ville… L'appartement du Roy , qui est orné d'un fort superbe et magnifique portail, et quantité
de belles chambres, accompagnées d'une grande salle, sont toutes en bois incorruptible, et ornées dehors et dedans de bas-
reliefs exelens… Je ferois un volume entier si j'entreprenais de décrire les autres pièces du Palais...
On nous a fait attendre pendant une heure. Ensuite, le roi, assis sur un éléphant blanc, arriva de la ville et passa devant nos tentes…
c'est un jeune homme d'environ 23 ans. Derrière lui marchaient environ 300 soldats avec des lances et des fusils; derrière lui,
des éléphants avec des hommes armés; suivaient derrière quelques musiciens; après, il y avait encore deux-mille soldats, suivis
de 16 éléphants portant les cinq femmes du roi...
Et à propos des bonzes de Vientiane, plus nombreux que les soldats de l'empereur d'Allemagne :
Nulle part il y avait des églises aussi riches et tant d'hommes saints, comme ils s'appellent eux-même, que chez eux la science est
beaucoup plus développée et qu'à cause de cela, les prêtres du Cambodge et du Siam viennent tous les ans et y restent de dix
à douze ans afin de finir leurs études.
La chute du Lan Xang
(1707)
1874: Sakharine tente de repousser les pirates chinois Ho (Pavillons Noirs) de Deo Van Tri.
1887: Sakharine se réfugie à Bangkok. Luang Prabang est pillée et dévastée par les pirates.
L'Indochine Française
(1893 – 1954)
1945 : prince, il appelle à lutter contre l'occupation japonaise. Il est alors exilé à Saïgon.
1947 - 1973: hostilités / instabilités / guerre civile / lutte fratricide entre 3 partis : royalistes,
communistes, et centristes-neutralistes.
1975: prise de pouvoir du Pathet Lao, le roi devient conseiller du régime communiste.
1978: le roi, la reine Khamphoui et le prince couronné Vong Savang sont déportés au
« camp numero 1 » de concentration de Vieng Xai (Sam Neua) ou « camp de
séminaire » (samana), dans les grottes de Houaphan (nord).
1980: condamnés aux travaux forcés, maltraités, ils meurent de faim ou sont exécutés.
D'après Kaysone Phomvihane (1920 - 1992), leader du Pathet Lao, le roi serait mort en
1984 à l'âge de 77 ans.
A l’origine :
• Rouge : le pays
• Bleu : le Mékong
Maintenant :