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Etude de la langue et maîtrise de

la langue dans les nouveaux


programmes de l’école primaire

Viviane BOUYSSE,
inspectrice générale de l’Education
nationale - TOULOUSE, 1 décembre 2008
er
1 – Maîtrise de la langue
et étude de la langue
1-1 – Pour une bonne identification de ce
dont on parle

La maîtrise de la langue :
 n’est pas une discipline mais une « macro-
compétence » que les élèves ont à construire ;
 se traduit par la mobilisation consciente et adaptée
de ressources diverses permettant d’assurer la
réussite d’activités langagières en situation (parler
– écouter/comprendre ; lire ; écrire) ;
 reste relative à la fin de l’école primaire.
1 – Maîtrise de la langue
et étude de la langue / suite
1-1 – Pour une bonne identification de ce dont on
parle / suite

L’étude de la langue :
 consiste en un travail systématique sur les
composantes de la langue (phonologie, grammaire,
vocabulaire-lexique, orthographe) en vue de la
connaissance et de l’utilisation des ressources
qu’elles constituent ;
 ne suffit pas à constituer la maîtrise de la langue.
1 – Maîtrise de la langue
et étude de la langue / suite
1-2 – Programmes 2008 et socle commun de
connaissances et de compétences

 Programmes : on identifie un domaine disciplinaire


Français mais la pratique de la langue, de la lecture et
de l’écriture concerne tous les autres domaines

 Socle commun / paliers 1 et 2 : des acquis visés sont


identifiés pour les sept «piliers» ; six comprennent (plus
ou moins nettement) des compétences linguistiques ou
langagières.

Transversalité de la maîtrise de la langue


plus que jamais en vigueur
2 – La langue dans les nouveaux
programmes
2.1. Un lien significatif avec les finalités de la
réforme de l’école primaire
 réduire l’échec scolaire (résultats ; retards)
 réduire le poids des déterminismes sociaux
Rôle clé de la langue et du langage

2.2. Un signe particulier de faiblesse de


l’école : l’enquête sur la dictée de Manesse
& Cogis
 écart (recul) de 2 niveaux scolaires  entre 2005 et 1987
 recul très significatif dans la maîtrise de l’orthographe
grammaticale
2 – La langue dans les nouveaux
programmes / suite
2.3. Une approche renouvelée de l’étude de
la langue :
un enseignement structuré de toutes les
composantes,

… tout au long de l’école primaire,

… « explicite » en école élémentaire.


3 – A l’école maternelle
3.1. Qu’attend-on ?
• Quelques conquêtes essentielles :
 Grammaticalité des phrases ; distinction de l’oral et
de l’écrit (transformations)
 Première conscience du mot
 Premières approches des composantes des mots
 Accroissement du vocabulaire (actif et passif)

• L’acquisition d’une attitude à l’importance


déterminante pour la suite de la scolarité :
pouvoir prendre la langue comme objet d’étude
3 – A l’école maternelle / suite
3.2. Comment y parvenir ? Quels moyens ?
• Pour l’essentiel, une approche implicite en lien
avec l’acquisition du langage :
 énonciation distanciée / mobilité énonciative
 entrée dans la langue de l’écrit
• Les débuts de l’explicitation (entrée dans le C 2) :
 le premier accès aux composantes du mot
 des mots justes pour parler de ce que l’on
manipule
 le travail sur / avec le vocabulaire nouveau
4 – A l’école élémentaire
4.1. Un enseignement spécifique et intégré
• Séances spécifiques
ET mobilisation des connaissances acquises pour
mieux comprendre et mieux s’exprimer à l’oral
et à l’écrit : liens avec lecture («grammaire de
texte » mais pas seulement) et avec écriture :
cf. compétences // paliers

• Programme et progressions (appui sur l’annexe


aux programmes ; ne pas réinventer) : veiller
aux niveaux d’exigence et à la dynamique dans
le temps.
4 – A l’école élémentaire / suite
4.2. Des principes communs pour toutes les
« composantes » de la langue
• mémorisation (faits, listes, règles, etc.) et
entraînement indispensables ;
• acquisition du vocabulaire lié aux notions
étudiées : savoir parler de ce que l’on
manipule, nommer ce que l’on connaît
(nommer // catégoriser ; lien avec LVE) ;
• vigilance constante de l’enseignant sur la
précision et la correction de la langue (il ne
suffit pas de se (faire) comprendre).
4 – A l’école élémentaire / suite
4.3. Au cycle 2 - Les modalités
• Une première approche en lien avec
l’apprentissage de la lecture et de l’écriture :
 Découverte de "variations" et première conscience de
leur signification (l’écrit n’est pas que notation de
sons)
 Première approche de la phrase (ponctuation ;
lecture à haute voix ; production de textes)
 Conscience des classes de mots (classements ;
substitutions ; environnement) dès les débuts de la
lecture et l’écriture
 Usage de quelques temps verbaux
 Vocabulaire (mots nouveaux reliés à d’autres)
4 – A l’école élémentaire / suite
4.3. Au cycle 2 - Les modalités / suite

• Une explicitation progressive, une première formalisation


(quand commencer à nommer les « entités »
grammaticales ?)

• Les premiers entraînements (des séances courtes et


régulières – cf. calcul mental)

• La mémoire de ce que l’on apprend : création et/ou


utilisation d’outils

• L’évaluation : de connaissances / de leur mobilisation en


situation
4 – A l’école élémentaire / suite
4.4. Au cycle des approfondissements : une
première approche organisée du système
de la langue, qui sera approfondie et prolongée
au collège
• Visées = des connaissances sûres et
des «raisonnements » adéquats
Les « raisonnements » sont à enseigner explicitement.
Les élèves les maîtrisent grâce à un entraînement en
situation ; les raisonnements s’automatisent par la
pratique régulière, guidée d’abord puis autonome, dans
des situations variées. La mobilisation adéquate des
raisonnements utiles suppose l’intelligence de la
situation. Sens et automatismes ne sont jamais
disjoints.
4 – A l’école élémentaire / suite
4.4. Au cycle 3 - Une première approche organisée du
système de la langue / fin

• La mémoire de ce que l’on apprend : création et/ou


utilisation d’outils – suite et à suivre (continuités ?)
• La question du temps : limiter les sempiternelles
re-découvertes (prendre appui explicitement sur les
enseignements antérieurs) ; ménager des temps de
révision - consolidation; libérer du temps pour
l’entraînement (faire « fonctionner » ce que l’on a
appris) dans des séances courtes mais fréquentes
• L’évaluation : exercices ad hoc et mises en situation
Pour conclure
Quelques points de vigilance
 L’étude de la langue, une priorité qui ne doit
pas « envahir » le temps du français
 L’omniprésence du sens de ce que l’on fait, des
usages de ce que l’on apprend
 La continuité :
 une progressivité qui n’exclut pas des reprises
pour révisions et approfondissements mais qui
évite les recommencements;
 des outils pour les élèves
(mobiliser explicitement les appuis)

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