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Utilisation et personnalisation de Windowmaker

Frédéric BELLISSENT
http://ivsb2.free.fr
ivsb2@free.fr

28 décembre 2007

Voici une copie d’écran typique de Windowmaker.

Windowmaker est un gestionnaire de fenêtres, pas un bureau ; il ne possède pas d’origine,


à l’inverse de GNOME ou de KDE, de barre d’outils ou de barre des tâches, ni de menus
ou d’applications intégrées, le tout dans une interface uniformisée dans son mode d’utilisation
comme dans son esthétique.
Pour la culture générale, précisons qu’il peut même remplacer le gestionnaire de fenêtres

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habituel de certains bureaux, notamment GNOME et KDE : Windowmaker se substituant alors
à Metacity ou à Kwm.
En fait, la (( seule )) application de base de Windowmaker est WPrefs, son utilitaire historique
de configuration en mode graphique, qui permet de régler assez facilement apparence, contenu
du menu principal, comportement, etc...

1 Utilisation basique de Windowmaker

On commence à travailler avec Windowmaker grâce au menu


Applications, accessible par un clic droit sur le fond d’écran.
D’origine, ce menu contient généralement des commandes ou
des sous-menus de base : émulateur de terminal, applications di-
verses, quitter ou redémarrer Windowmaker, etc... Mais tout ceci
est très variable selon le système et pas forcément conforme aux
programmes effectivement installés.
Une fois les premières applications lancées et l’écran occupé, il
y a plusieurs moyens de ramener une fenêtre en avant-plan, qu’elle
soit miniaturisée ou cachée sous d’autres.
À chaque ouverture d’une application graphique, Windowmaker affiche, en général au bord
inférieur gauche de l’écran, une mini-fenêtre contenant l’icône de l’application. On récupère une
fenêtre par double-clic sur sa mini-fenêtre. Cela peut concerner des fenêtres réduites ou non.

Voici la barre de fenêtre sous Windowmaker : la croix, à droite, sert évidemment à fermer
la fenêtre ; l’icône de fenêtre, à gauche, sert à la réduire.

Si des fenêtres occupent tout l’écran, on doit d’abord les réduire une à une, jusqu’à voir de
nouveau les mini-fenêtres. Ceci est assez peu pratique ; heureusement, on peut faire mieux.
D’abord, dans les applications de réglage de Windowmaker, il y a une option pour empêcher
de recouvrir les mini-fenêtres. Sinon, si on ne voit pas les mini-fenêtres mais une partie, même

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minime, du fond d’écran, on peut y faire un clic central 1 pour faire apparaitre la liste des
fenêtres. Il ne reste qu’à cliquer sur le nom de la fenêtre concernée.
Dernière astuce, valable pour le menu comme pour la liste des fenêtres : après les avoir
fait apparaitre, on clique encore sur leur barre de titre ; une croix de fermeture apparait ; ils
deviennent alors flottants, c’est-à-dire qu’à moins de cliquer la croix de fermeture, il resteront
toujours visibles à l’écran même si de nouvelles fenêtres apparaissent. On peut les déplacer à
volonté.

Dans le cas du menu, cela peut même s’appliquer à un sous-menu. Et seulement à lui, si on
le souhaite !

2 Clip et dock
Ce sont deux caractéristiques originales de Windowmaker.
Tout d’abord, rappelons que Windowmaker, comme beaucoup de gestionnaires de fenêtres
du monde Unix, permet de gérer des bureaux virtuels, sur lesquels on peut ouvrir des fenêtres,
fenêtres que l’on ne retrouvera que si on retourne sur les bureaux en question.

Le clip, l’icône avec un trombonne et deux flèches, sert d’abord à naviguer entre les bureaux
virtuels par clics de souris ; encore faut-il qu’aucune fenêtre ne le recouvre.
Si sur un bureau donné, on fait glisser vers le clip l’icône d’une application, on pourra
désormais la lancer par double clic ; l’icône en question ne sera visible que sur ce bureau. Il
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Bouton central ou molette ou boutons gauche et droit simultanément.

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est possible de ne faire apparaitre les icônes du clip que lors du survol à la souris. Un clic
droit sur le clip découvre ses options : (( Fermeture automatique )), (( Ouverture automatique ))
ou (( Autocollapse )).

Le dock est la barre d’icônes placée verticalement à droite de l’écran. Ses icônes servent
aussi à lancer des applications par double-clic ou sont elles-mêmes de mini-applications2 . Pour
lui ajouter l’icône d’une application, même manipulation qu’avec le clip. Différence avec le clip :
les icônes du dock sont visibles sur tous les bureaux.

En général sont déjà présentes dans le dock les icônes de WPrefs, de


XTerm et du dock lui-même, tout en haut. Un clic droit sur cette dernière et
le choix (( Keep on top )) laissera les icônes du dock toujours visibles, sans que
les fenêtres puissent les recouvrir. En enlevant ce réglage, les fenêtres peuvent
occuper plus de surface sur l’écran.
Enfin, les icônes du clip et du dock acceptent le copier-coller à la X 3 . La
sélection d’une adresse ouaib suivie d’un clic central sur l’icône du naviga-
teur vous amène directement à la page concernée. Testé avec Mozilla 1.7 et
Firefox 1.0.4. On peut imaginer en faire autant avec toute application et tout
chemin dans tout type d’arborescence, mais attention : le chemin complet est
indispensable...
Le glisser-déposer à partir d’un gestionnaire de fichiers ne fonctionne pas systématiquement,
très certainement pour la même raison.

3 Windowmaker, gestionnaire de fenêtres orienté clavier


Windowmaker fera le bonheur des fanas du clavier et, plus généralement, de ceux qui
trouvent plus rapidement les touches du clavier que le pointeur de la souris... Sans parler
de la souris elle-même !
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On les appelle dockapps. Exemple : Wmclockmon, une très agréable horloge.
3
Avec X-window, le simple fait de sélectionner du texte à la souris le copie dans le presse-papier ; on peut
alors le coller presque n’importe où ailleurs par un simple clic central (bouton central ou molette).

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Par ailleurs, du fait de l’absence de barres d’outils, une seule fenêtre maximisée peut empê-
cher l’accès au fond d’écran ou aux mini-fenêtres. Comme nous allons le voir tout de suite, le
recours au clavier est beaucoup plus efficace que la réduction des fenêtres gênantes une à une.
Le menu des applications est accessible par la touche F12 et la liste des fenêtres, par la touche
F11. Retrouver une fenêtre cachée ou lancer une application à la racine du menu principal peut
devenir quasi-immédiat.
On active l’élément voulu à la souris. Les flèches de déplacement puis Entrée sont une
autre possibilité. Plus subtil et plus rapide encore : taper l’initiale de l’élément voulu et valider
par Entrée. Si plusieurs éléments ont la même initiale, il suffit de la taper autant de fois que
nécessaire !
Pour parcourir cycliquement les fenêtres, on bénéficie du même raccourci que sous la plupart
des bureaux ou gestionnaires de fenêtres (Alt Tab dans un sens ; Shift Alt Tab dans l’autre).
Par contre, assurez-vous de toutes les options choisies dans les utilitaires de configuration :
une fenêtre activée à l’instant ne passe pas forcément en avant-plan, ce n’est pas un bug de
Windowmaker !

La copie d’écran de WPrefs, ci-dessus, montre l’étendue des combinaisons offertes, notam-
ment une focalisation souple par survol à la souris : vous êtes bien dans le monde de X-Window.
Petit détail : sur les premières versions de Windowmaker, on pouvait parcourir les fenêtres
en ignorant les fenêtres réduites. Ainsi, il n’était pas obligatoire de fermer les fenêtres d’usage
secondaire pour ne pas être gêné.
Dans les versions récentes de Windowmaker, une boı̂te à icônes a fait son apparition : c’est
une sorte de cadre contenant les icônes des applications ouvertes ; il apparait au-dessus des
fenêtres quand on utilise le raccourci Alt TAB.

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Avec cette boı̂te à icônes, il n’est plus possible d’ignorer les fenêtres réduites et j’ignore s’il
est possible de revenir à l’ancien comportement. Avantage : le simple survol d’une icône fait
aussitôt apparaitre la fenêtre correspondante. Inconvénient : si la souris était déjà à cet endroit,
il peut être impossible de sélectionner la bonne fenêtre au clavier seul, sans déplacer la souris.

4 Bureaux et fenêtres

4.1 Bureaux virtuels

Autre avantage, déjà évoqué et très courant dans le monde Unix/X-Window, la gestion de
plusieurs bureaux virtuels, où placer telle ou telle fenêtre, de façon à s’organiser efficacement
quand beaucoup sont ouvertes. Pour en profiter immédiatement et sans restriction, activer
l’option (( Créer automatiquement les nouveaux bureaux4 )) dans les applications de réglage de
Windowmaker.

Pour circuler entre les bureaux (Windowmaker peut en offrir jusqu’à 32), on peut
utiliser les flèches du clip, en haut, à gauche de l’écran. Si le clip n’est pas visible, il
y a des raccourcis-clavier.
Attention : si on change de bureau pendant le démarrage d’une application multi-fenêtres,
chaque fenêtre peut se retrouver sur le bureau qui était actif au moment où elle est apparue.

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Ou Automatically create new workspaces.

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4.2 Propriétés des fenêtres

On peut accéder à certaines options de la fenêtre par un clic droit sur la barre de titre.

Tout ceci permet des réglages bien plus fins qu’avec bien des bureaux et gestionnaires de
fenêtres, même beaucoup plus réputés ou répandus. Clic droit puis (( Attributs )). Une pos-
sibilité parfois appréciable : lancer une application systématiquement maximisée. Et surtout :
(( Déplacer vers )) qui donne la possibilité d’envoyer une fenêtre sur n’importe lequel des bureaux
existants.
On peut à nouveau utiliser les mini-fenêtres en bas d’écran : d’origine, les icônes des fenêtres
ouvertes apparaissent quel que soit le bureau sur lequel on est. Un clic droit sur l’icône en
question et le choix (( Montrer ici )) permet de les récupérer immédiatement même si on ne sait
plus sur quel bureau elles se trouvent actuellement.

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5 Raccourcis-clavier

Voici les raccourcis-clavier que j’utilise sous Windowmaker.

Action Raccourci Présent d’origine


Liste des fenêtres Menu
Menu principal F12 Oui
Fermer la fenêtre Alt F4
Maximiser la fenêtre Alt F5
Maximiser la fenêtre verticalement Alt F6
Maximiser la fenêtre horizontalement Alt F7
Miniaturiser la fenêtre Alt F9
Passer à la fenêtre suivante Alt Tab Oui
Passer à la fenêtre précédente Shift Alt Tab Oui
Passer au bureau suivant Ctrl Alt → Oui
Passer au bureau précédent Ctrl Alt ← Oui
Aller au bureau no 1, 11, 21 ou 31 Alt 1 Oui
Aller au bureau no 2, 12, 22 ou 32 Alt 2 Oui
... ... Oui
Aller au bureau no 9, 19 ou 29 Alt 9 Oui
Aller au bureau no 10, 20 ou 30 Alt 0 Oui
Quitter Windowmaker Ctrl Alt Suppr

Et ceci ne concerne que les maœuvres (( internes )) à Windowmaker, c’est-à-dire sur les fe-
nêtres, les menus...
Si, à l’aide des outils de réglage, vous mettez en place un menu personnalisé, rappelez-vous
qu’il est parfaitement possible d’associer un raccourci-clavier à toute commande du menu, ce
qui fait de Windowmaker un des gestionnaires de fenêtres les plus efficaces et pratiques que je
connaisse.
Une précision : les touches spéciales de certains claviers PC ne sont nullement réservées à un
système d’exploitation particulier. Menu est cette touche avec une icône de liste qui correspond
au menu contextuel de certain système d’exploitation. Super_L est la touche avec cette espèce
de drapeau stupide à gauche de la barre d’espace ; Super_R est la même chose à droite. Print
est la touche notée Print, Impr. ou Imp. écr. sur les claviers français.
Selon que l’on utilise WPrefs ou Wmakerconf, il pourra être utile de connaitre ces noms de
touches si les applications de configuration susnommées ne détectent pas correctement le type
de clavier 5 .
Si vous avez besoin de vérifier les noms des touches, essayez de les détecter à l’aide de Xev,
application à lancer à partir d’un Xterm par la commande xev.

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Il faut que le type indiqué dans le fichier de configuration de X, xorg.conf, ne soit pas trop éloigné de la
réalité.

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6 Configuration de Windowmaker

6.1 Les utilitaires de configuration

Ils sont deux : Wprefs et Wmakerconf.


Le premier sera présent dans toute installation de Windowmaker, contrairement au second.

6.2 Les thèmes

Wmakerconf, plus évolué, permet de gérer plus aisément ou plus complètement certains
aspects graphiques de Windowmaker, en particulier les thèmes, que Wprefs ne prend pas en
compte globalement :

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Si Wmakerconf n’est pas présent dans votre distribution, vous pouvez mettre en place un
thème par la commande :

$ setstyle /chemin/complet/vers/theme.themed

Si le thème choisi cadre assez mal avec l’interface de certaines applications KDE, il faut
faire appel à Kcontrol (commande kcontrol &). Avec les applications Gnome (toolkit GTK ),
il suffit de modifier le fichier caché ~/.gtkrc-2.0 du dossier personnel et d’y indiquer :

gtk-theme-name="clearlooks"
gtk-icon-theme-name="exquisite"

selon que vous voulez intervenir sur l’interface des fenêtres ou sur les icônes. Les choix possibles
correspondent aux dossiers présents dans /usr/share/themes et /usr/share/icons ou dans
~/.themes et ~/.icons .
On peut se procurer de nombreux thèmes Windowmaker sur Internet : le site
themes.freshmeat.net est une référence. Leur adaptation est assez facile, tout au moins concer-
nant les images. Préférez le format sous forme d’un unique dossier avec un nom se terminant par
.themed. Vous les trouverez sous forme d’archives .tar.gz ou .tar.bz2, .zip plus rarement.

6.3 Les menus


Les menus peuvent être gérés de façon entièrement graphique par l’utilisateur individuel et
à chaque entrée du menu peut correspondre un raccourci-clavier. Wmakerconf n’appelle pas de
commentaire particulier : il suffit, pour chaque élément, de préciser un intitulé et la commande
comme elle serait tapée dans un terminal ; le & pour les applications graphiques est généralement
inutile.

Wprefs, en revanche, fera apparaitre le menu à l’écart de sa propre fenêtre le temps de la


configuration.

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La possibilité d’associer un raccourci-clavier à toute entrée du menu est présente avec WPrefs
comme avec Wmakerconf.

6.4 Astuce : la copie d’écran


La commande :

import -window root -pause 5 ~/.ecrans/ecran-‘date +%Y%m%d-%H%M%S‘.png

vous permet de placer une copie de l’écran complet au format PNG avec la date comprise dans
le nom de fichier. Il faut que le dossier caché .ecrans ait été préalablement créé dans le dossier
personnel.
L’option -pause 5 est facultative (et peut donc être purement et simplement supprimée).
Elle permet d’attendre 5 secondes avant de réaliser la copie d’écran.
Il suffit de créer une entrée de menu avec Wprefs ou Wmakerconf ; le raccourci à indiquer
est Print ou Shift+Print, si l’on souhaite profiter de la touche d’impression-écran des claviers
PC.

6.5 Fichiers de configuration


Nous avons vu à l’instant que les préférences pouvaient être réglées au travers de deux
applications graphiques. Mais Windowmaker laisse la possibilité de faire l’intégralité des réglages
en éditant de simples fichiers textes.
Le plus confortable est peut-être de se reposer dans un premier temps sur les outils gra-
phiques pour bâtir facilement et rapidement une configuration de base ; ensuite, il est facile de
parachever les réglages par l’édition de ces fichiers textes.
Voici les fichiers les plus importants dans ~/GNUstep/Defaults (sous-dossier du dossier
personnel) :

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– WindowMaker : options de base comme gestion de la souris, des bureaux virtuels, des
fenêtres, raccourcis-clavier relatifs aux fenêtres, etc...
– WPrefs : quelques réglages de couleurs et des éventuelles bulles d’aide ; empêcher ou non
les réglages par la commande xset,
– WMRootMenu : contenu du menu principal (ou menu des applications) avec raccourcis
éventuels.
Autre fichier important : ~/GNUstep/Library/Windowmaker/autostart , qui contient les
commandes (applications ou autres) qui doivent être lancées au démarrage de Windowmaker.
Voici un extrait du mien :

xset m 20/10 4
xrdb -merge -nocpp .Xdefaults
lineakd &

Si vous n’êtes pas sûr de la vitesse d’exécution ou du succès de certaines commandes, faites-
les suivre de &, afin que le démarrage complet de Windowmaker n’en dépende pas.
Pour reproduire une configuration ou des réglages intéressants, l’utilisateur copiera ces
mêmes fichiers dans des sous-dossiers du dossier ~/GNUstep 6 .
L’administrateur pourra mettre en place des réglages communs dans le dossier
/usr/share/Windowmaker pour les utilisateurs actuels ou même dans /etc/skel, pour les
utilisateurs futurs.

6
~ indique le dossier personnel pour chaque utilisateur.

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