AFPP- 6*"* CONFERENCE INTERNATIONALE ‘SUR LES RAVAGEURS EN AGRICULTURE MONTPELLIER, 4-5-6 DECEMBRE 2002 PREMIER SIGNALEMENT EN FRANCE DE LA CHRYSOMELE DU Mais DIABROTICA VIRGIFERA LECONTE (COLEOPTERA : CHRYSOMELIDAE) P. REYNAUD LNPV Unité d’entomologie - UFR d’Ecologie Animale et de Zoologie Agricole 2, place Viala 34060 MONTPELLIER Cedex 01 RESUME : Depuis 1999, un réseau de piégeage est en place dans les zones de mais et & ptoximité des aéroports internationaux. Il a été installé a I'itiative du Ministére chargé de l'Agriculture (DGAL : Direction Générale de Alimentation) en relation aveo TAssociation Générale des Producteurs de Mais (AGPM). Le réseau 2002 inclut 284 sites équipés de pigges & phéromone. Deux sites ont fait Vobjet de captures fin aoGt 2002, prés des aéroports intemnationaux de Roissy et dOrly. Un programme @éradication a été immédiatement mis en ceuvre. La surveillance du tertitoire sera reconduite en 2003 dans les zones de mais, & proximité des aéroports internationaux civils et militaires ot le long des autoroutes. Mots-clés : Diabrotica virgifera, nouveau signalement géographique, mais, surveillance du tertitoire, programme d'éradication SUMMARY: FIRST OCCURRENCE IN FRANCE OF THE WESTERN CORN ROOTWORM DIABROTICA VIRGIFERA VIRGIFERA LECONTE (COLEOPTERA : CHRYSOMELIDAE) Since 1999, a traps network was carried out in com fields and near international airports by the French Ministry of Agriculture (DGAL : Direction générale de 1’alimentation ~ Food Directorate-General) in relation with the French Interprofessional Association of com producers (AGPM). The 2002 survey network includes 284 sites with pheromon traps. Two locations revealed captures at the end of August 2002 near Roissy and Orly intemational airporis, A mandatory eradication program has been immediately implemented. In 2003, monitoring will continue in all com areas, near intemational airports (civil and military) and in close proximity to expressways. Key words : Diabrotica virgifera, new geographic record, com, monitoring, eradication program, 23Introduction La chrysoméle des racines du mais (Diabrotica virgifera virgifera Leconte) est un coléoptére de la famille des Charysomelidae, dont la larve est monophage sur racines de graminées (principalement le mais), univoltine, diapausante & I'état d'ceuf et se dispersant par I'intermédiaire des adultes. Cet insecte est le principal ravageur du mais aux Etats-Unis. Il est resté confiné dans son aire d’origine jusque dans les années 50. 11 s’est ensuite rapidement diffusé dans tout le Centre des Etats Unis, & vocation céréalitre, correspondant au Middle West (Com Belt). Profitant de liaisons aériennes avec I’Europe lors du conflit dans les Balkans, il a fait sa premiére apparition sur notre continent en 1992 en République fédérale de Yougoslavie (Serbie), prés de l'aéroport international de Belgrade A partir de ce premier foyer, il a rapidement atteint les pays voisins (Bulgarie, Hongrie, Croatie, région Ouest de la Roumanie et Bosnie-Herzégovine). Deux nouveaux foyers indépendants du premier ont été signalés en 2000 et 2001 en Italie et en Suisse. L’Autriche est atteinte en 2002. Une Analyse du Risque Phytosanitaire réalisée en 1998 (REYNAUD, 1998) montrait gue l'ensemble du territoire frangais pouvait étre touché par ce ravageur. Par ailleurs, il Sagit dun organisme de quarantaine pour I’Union européenne (introduction et dissémination interdites dans toute I’Union européenne). Le Service de la Protection des Végétaux frangais (SDQPV/DGA\), alerté par introduction de la chrysoméle du mais dans les Pays de l'Est puis par l'apparition de foyers indépendants en Italie et en Suisse a mis en ceuvre une surveillance du territoire és 1999 par piégeage sexuel. Cette surveillance a été trés fortement renforcée en 2002 compte tem des risques importants que présente ce ravageur pour la filidre de production de mais en France. 1. Matériel et méthode La planification de la surveillance du territoire est réalisée par le Laboratoire National de la Protection des Végétaux de Montpellier (LNPV) selon un protocole diffusé par Lettre Ordre de Service de la Sous-Direction de la Qualité et de la Protection des ‘Végétaux - Bureau de la Santé des Végétaux, Le piégeage est effectué conjointement par les Directions Régionales de I’ Agriculture et de la Forét/Services Régionaux de la Protection des Végétaux (DRAF/SRPV) et par TAGPM Technique, Au total, 284 sites ont été retenus (Figure 1) en recherchant des situations A risque ev/ou des situations représentatives de la culture du mais en France. De nombreux piégeages ont notamment été effectués & proximité d’aéroports intemationaux militaires ou civils ou de centres privés d’expérimentation de semence de mais, 44Lobjectif de l'étude étant Ja détection de premiéres infestations, le choix du dispositif s'est porté sur des pigges & phéromone de type PAL (sticky cloak trap) commercialisés par The Plant Protection Institute of the Hungarien Academy of Science (P.O. Box 102, ‘Budapest, H-1525 Hungary). Seul le male est attiré. La surface engluée (37 x 23 cm) est incolore pour éviter un effet attractif sur d'autres espéces d’insectes. Ces piéges sont utiles en début dinfestation car ils peuvent détecter de faibles populations de chrysoméle du mais. Cependant ils ne peuvent pas rendre compte des dommages potentiels puisquil n'y a aucun rapport entre le nombre d'adultes capturés et les dommages causés en cas de basse densité de population. Les pidges delta ne sont pas retenus car Diabrotica virgifera est connu pour répugner A pénétrer dans ce type de pitge. Les piéges (capsules + cartes engluées) sont mis en place début juillet, c’est A dire au tout début du maximum théorique de vol des adultes afin d'augmenter les probabilités de capture. La durée de fonctionnement de la capsule au champ est de 4 4 6 semaines. En conséquence, un renouvellement du piége est systématiquement opéré aprés environ un mois. Le relevé visuel est effectué tous les 15 jours ou de fagon hebdomadaire selon les sites, Tous les piégeurs possédent une fiche de reconnaissance permettant d'orienter Te diagnostic. A la moindre suspicion, les individus sont prélevés et envoyés au LNPV de Montpellier pour identification. Figure 1 - Réseau de piégeage 2002 (quadrillage 13x20 km de l'istitut Géographique National) = 2002 traps network (13x20 ko grid system by the National Geographic Institwe) 405