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Soury Guy. Mort et initiation. Sur quelques sources de Plutarque, de Facie, 943 cd. In: Revue des tudes Grecques, tome 53,
fascicule 249, Janvier-mars 1940. pp. 51-58.
doi : 10.3406/reg.1940.2873
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reg_0035-2039_1940_num_53_249_2873
MORT ET INITIATION
1) Mort et initiation.
2) Les Prairies.
Si nos deux textes de Plutarque {de Fac, de Anima) ne peu
vent tre compars terme terme, du moins se rencontrent-ils
sur les trois points essentiels que nous indiquions (prairies, sen
timents des initis, couronnement), mais l'ordre en est un peu
(1) Cf. par exemple G. Mautjs, nfi hellnique d'aprs hs ffl^es grecs, Paris,
1932, p. 176 et suivantes,
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c'est nous tous qu'il pense, car nous sommes des trangers
et des exils ( ). Le corps, lui, est n de la
terre et mortel ( ) notons la couleur orphi
quedu premier adjectif, allusion notre nature titanique,
mais l'me est venue d'ailleurs ici-bas et en appelant
la naissance, Empdocle lui donne le plus doux des noms. En
ralit, elle fuit et erre ( ), chasse par les
dcrets et les lois des dieux. Il est remarquable que le mot
, signal comme un euphmisme dans le de Exilio, et
repris par , soit ici corrig immdiatement et l'aide
d'un adjectif de mme racine (... ).
Quant au sentiment complexe de ces bannis, est-il just
ement compar celui des initis? C'est une joie particulire,
mlange de trouble, de saisissement et d'espoir. A vrai dire, le
de Anima ne nous offre gure l'quivalent de cette joie, de cette
esprance. Mais l'pouvante, la stupeur qui y prcde l'appari
tion de la merveilleuse lumire, n'est pas loin du trouble des
mes sublunaires qui, dj compares cependant aux initis,
n'ont pas encore atteint la lune, difficilement accessible leurs
compagnes.
4) Le couronnement.
Les mes rprouves sont en effet de deux sortes (1). Mais
celles qui parviennent en haut y sont tablies solidement.
Plutarque les compare des vainqueurs portant des cou
ronnes dites de l'quilibre des ailes (...
...). De mme, dans le de Anima, l'homme
parfait et initi clbre les mystres, une couronne sur la
tte ( ... ). La
comparaison de l'me avec un athlte qui, aprs avoir vai
llamment lutt et triomph, reoit sa rcompense, est d'ailleurs
familire Plutarque. Elle se mle ici, nous le verrons bient
t, celle du char, que Platon a immortalise.