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ASSOCIATION DravocaTs none ims Bees rat 02) 589790 rata / 89799 secretariat @ugha.be wc ugha.be Arca Associés Mare Uyttendaele Dominique Gérard Nathalie Uuendaele 216 Lauren Kennes Ane Fey Jen Cirillo Sophie Leroy Joale Saas Sven Nelle David Ribant Funny Vans Pati Minser Avoca 5 eis eri Karolina Wojaowska Treey Negede Sebastien Kaisegruber odie Graindorge ‘smi Now Justine Legrand Martin Joachim Bye Delos nile Coomans Amie: De Brouwer Soc prin reps nity iter, anil et social par a Coons eval ddemediaren obive secondaire au Bareau de Nis ede, 15.410 asne Cabin conan au Bara de Nile. «een od Coron, 71380 Lane ate fa ag ’ Droit familial coltahoranif Ta BEN Monsieur Rudy VERVOORT Président du Collége réuni de la Commission communautaire commune Rue Ducale 7-9 1000 BRUXELLES Madame Céline FREMAULT Membre du Collége réuni de la Commission ‘communautaire commune Rue Capitaine Crespel, 35, 1050 BRUXELLES Monsieur Pascal SMETS Membre du Collage réuni de la Commission communautaire commune Zenith Boulevard du Roi Albert, Il, 37 - 12" étage 1030 BRUXELLES. Par courtiers recommandé et __lectronique (slahy@gov.orussels fremaull news@amail,com Ihacken@igov.brussels tmartens@gov. brussels) Bruxelles, le 6 juin 2017 Monsieur le Président “Madame, Monsieur les Ministres, Aff, : SAMUSOCIAL ~ M. réf.: 17/127 Je vous écris en ma qualité de consell de YASBL SAMUSOCIAL, Ala suite de la polémique relative & la gestion de ma cliente, vous avez ordonné un contrdle de tutelle et chargé les commissaires du Collage de réunir un certain nombre d informations ainsi que d'établir un rapport. Ma cliente, qui, pour rappel, est une personne morale de droit privé, est soucicuse de transparence — et n'entend absolument rien dissimuler ~ mais entend que la légalité soit respectée, de méme qu'un certain nombre de droits et libertés dont elle, 598 gestionnaires ot ses travailleurs bénéficiont. Or le contréle que vous avez décidé souleve diverses questions. Le contrat de gestion existant entre la Commission communautaire commune et VASBL SAMUSOCIAL prévoit que le College réuni nomme deux commissaires représentant les minisites de (Aide aux Personnes au sein du Conseil d'administration et que le Collége réuni nomme deux « invités permanents » représentant respectivement les ministres du Budget et |e Ministre-Président de la Commission communautaire commune au Conseil d’administration de lASBL SAMUSOCIAL. Le College réuni a, donc, quatre représentants au Conseil d’administration de ASBL our vétifier la correcte application du contrat de gestion. Ces commissaires et « invités permanents » sont parfaitement au fait du fonctionnement du Conseil d'administration et de lidentité de ses membres, comme de ceux du bureau. lis disposent d'un véritable pouvoir de tutelle sur les décisions du Conseil d'administration, mais exclusivement_en rapport avec 'exécution du contrat de gestion, On ne trouve, par contre, rien dans le contrat de gestion qui permette un contréle sur les rémunérations ou jetons de présence octroyés aux membres du Conseil dladministration ou aux membres du bureau. Le contrat de gestion limite expressément le contréle des commissaires et des « invités permanents » a la verification de la correcte application du contrat de gestion (article 6) et a l'obligation pour I'ASBL de tenir une comptabilité analytique des recettes et dépenses liées a 'exécution de ce contrat de gestion et de la mission confiée par le Collége réuni (article 5). Dés lors que la comptabilité analytique ne comporte pas de poste « rémunération ou jetons de présence aux administrateurs » ou « rémunération des organes exécutifs ou fonctions exécutives », il semble que ces questions sortent du périmetre de contrdle des commissaires du college réuni Un controle qui excéde les limites de ce qui est prévu par le contrat de gestion est illegal et porte atteinte & des droits fondamentaux. ten va dautant plus ainsi que le contrdle qui semble étre mis en oeuvre conceme également des administrateurs et des membres du bureau qui ne sont pas des ‘mandataires politiques communaux A ce propos, an notera que la section de iégislation du Conseil d'Etat a relevé que « Lobligation faite aux mandataires de remplir une décleration dressant la liste des ‘mandats originaires et dérivés, des occupations politiques et autres, ainsi que de la rétribution de ces différentes activités (article 6111-2, en projet) constitue ‘manifestement une atteinte 4 la vie privée au sens do l'article 22, alinéa fer, de la Constitution» (http:iwww.raadvst-consetat be/dbx/avis/43741pdf). La section de législation du Conseil d’Etat ajoute dans le méme avis « En effet, en imposant notamment fa déclaration et la publication des mandats privés et de toutes Jes occupations, qu’elles solent a caractére politique ou non, le projet d'arrété de pouvoirs spéciaux impose le traitement de données qui peuvent avoir un caractére sensible au sens de article 6 de la loi du 8 décembre 1992 relative 4 la protection de la vie privée a fégard des traltements de données @ caractére personnel, notamment en ce quisiles révélent les opinions polliques ou Sappartenance syndicale des mandataires . Conformament a l'article 6, § 4, de cette fo, le traitement dolt done satisfaire aux conditions particuliéres énoncées a Farticle 25 de lamrété royal du 13 février 2001 portant exécution de fa lol du 8 décembre 1992 relative a la protection de la vie privée & "égard des traitements de données @ caractére personne! . Cette disposition requiert que les catégories de personnes ayant acces aux données sensibles soient désignées et que celles-ci respectent lo caractére confidentiel des données ». Ici il s'agit a tout le moins d'un engagement associatit. De plus, la section de legislation du Conseil d'Etat releve que « Jes restrictions apportées 4 Ia vie privée doivent étre accomplies selon la procédure pariementaire, laquelle procédure garantit que ces mesures seront adoptées par une assemblée délibérante élue au terme d'un débat démocratique ». Si ces considérations s'appliquent a la récolte de données concemant un cadastre des mandats et rémunérations prévue dans une norme de valeur décrétale, elles trouvent d'autant plus & s’appliquer & des données intéressant la protection de la vie récoltées sans fondement légal. Rappelons, en effet, que l'article 22 alinéa 1" de la Constitution selon lequel « Chacun a droit au respect de sa vie privée et familale, sauf dans les cas et conditions fxés parla lol». En effet, sile controle qui est engagé porte sur la vérification des jatons de présence ou rémunérations pergus par les administrateurs ou le bureau de 'ASBL SAMUSOCIAL, on en est en présence d'un « traitement » de données a caractére personnel Il essort, en effet, de article 1°, § 2 de la lol du 8 décembre 1992 relative ala protection de la vie privée a légard des traitements de données @ caractere Personnel que « Par “traitement’, on entend toute opération ou ensemble dlopérations effectuées ou non a Faide de procédés automatisés et appliquées a des données & caractére personnel, telles que la collecte, lenregistrement, organisation, 1a conservation, ‘adaptation ou la modification, Vextraction, la sonsuttation, Vutilisation, la communication par transmission, diffusion ou toute autre forme de mise a disposition, le rapprochement ou I'interconnexion, ainsi que le verrouillage, effacement ou la destruction de données a caractére personnel » (cest moi qui souligne). ‘A supposer méme que cette collecte d'informations trouve un fondement légal ou ordonnantiel — ce qui n’est pas le cas - elle doit respecter nombre «obligations. Ainsi par exemple, estil requis que le responsable du traitement vellle « 8 ce que Jes personnes désignées soient tenues, par une obligation légale ou statutaire, ou par une disposition contractuelle équivalente, au respect du caractére confidentiel des données visées » (art. 25 de Varrété royal du 13 avril 2001 portant exécution de la lol du 8 décembre 1992 relative a la protection de la vie privée a 'égard des traitements de données & caractére personnel ~ voy. également autres exigences prévues par cette disposition). On notera diaillours qué défaut de fondement Iégal, pareil contrdle s‘analyserait également comme une atteinte a la liberté d'association au sens de l'article 27 de la Constitution, avec les mémes conséquences que la violation éventuelle de l'article 22 de la Constitution. Je vous serais dés lors reconnaissante de me communiquer la décision administrative relative au controle que vous avez diligenté et de m’indiquer sur quel fondement juridique elle repose dés lors que, manifestement, ces investigations sortent du périmétre visé par le contrat de gestion. La présente vous est adressée sans aucune reconnaissance préjudiciable. Je vous prie de crore, Monsieur le Président, Madame, Monsieur les Ministres, en ma considération la plus distinguée.

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