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GROSSESSE
2ème période : L’enfant est accepté, il bouge, se distingue de la mère. C’est une période
sereine. La femme se suffit à elle-même, son corps s’épanouit. Elle ressent une grande
sensibilité au monde extérieur. Elle a retrouvé son dynamisme et éprouve beaucoup de
bonheur à fabriquer son fœtus. (Notons qu’à ce niveau là, certaines femmes
ressentiront de l’angoisse à l’idée de porter un être vivant, étranger à elles et vécu
comme un parasite). La femme commence à concevoir son enfant comme différent
d’elle. Le père acquiert son identité de père. Il aide psychologiquement la mère à
porter l’enfant.
L’enfant imaginaire est là pour combler un manque chez les parents. Après la
naissance, l’enfant devient d’un coup réel. Cela n’est pas toujours accepté par les
parents. Le deuil est donc là nécessaire.
Cas de malformation à la naissance : Ce qui est important n’est pas qu’un enfant soit
incomplet mentalement ou physiquement, mais la façon dont les parents vivent cette
incomplétude. Ils pourront y voir une punition, renforçant ainsi la tare chez l’enfant, le
confirmant dans son état d’infériorité. Il pourra aussi y avoir de la culpabilisation vis à
vis des grands-parents, qui eux ont bien réussi leur travail. Le rôle maternel sera alors
plus difficile à acquérir.
NAISSANCE
Dés son 5ème mois, le fœtus rêve. La période de rêve correspond avec celle de la mère, et
la tension du rêve est en corrélation avec celle de la mère. La naissance est un choc
profond pour le fœtus, car c’est un changement radical de milieu, de façon de vivre
etc…Le fœtus endure beaucoup plus de douleur que ne le pourrait l’adulte. D’après
Otto Rank, le traumatisme de la naissance serait un réservoir d’angoisse pour plus
tard. Cette mise à mort, en s’élaborant, serait le prototype de toutes les angoisses
futures devant le danger.
On imaginait auparavant l’individu comme un vase vide que l’on remplit tout au long
de l’existence. Ainsi fallait-il apprendre à marcher, à parler…à un enfant qui n’était
rien au départ. Actuellement, la démarche est inverse : L’enfant est tout au départ. Il
choisit (pour former sa personnalité), et écarte tout ce dont il n’a pas besoin. Il se
spécialise. La personnalité est donc ici quelque-chose qui se ferme.
L’enfant naît inachevé au point de vue biologique. Par contre, son système relationnel
est très complexe. Il y a spontanément re-création d’une symbiose (état de non-
distinction) entre l’enfant et sa mère. Quand il a faim, la mère lui donne aussitôt à
manger. Il n’a pas besoin de réclamer pour assouvir. Il croit donc créer lui-même sa
propre satisfaction, et vit dans l’illusion de n’avoir besoin de personne. Il se confond
avec la mère et ne reconnaît pas le monde extérieur. Aucune notion de temps ou
d’espace n’existe. Les perceptions de son corps sont très diffuses. Le bébé a un état
alterné de sommeil et d’éveil. Le principal moyen de communication se fait, entre la
mère et l’enfant, par le biais de la nourriture : C’est ce que l’on appelle le Stade Oral,
avec présence de 2 zones érogènes : La bouche et la peau. En privilégiant la nourriture,
la mère va donner un sens à l’acte de manger. L’enfant comprend ce mode de relation,
l’accepte et l’utilise à son gré. Quand l’enfant tête le biberon, ce n’est pas seulement
pour se nourrir, mais surtout pour assouvir un besoin de décharge motrice. Ainsi un
biberon vide pourra souvent lui suffire.
1 système de régulation externe, représenté par la mère. Elle s’occupe de tous les
besoins de l’enfant, entretenant l’illusion symbiotique. Elle est le principal stimulateur
de l’enfant en le caressant, en le nourrissant… mais peut aussi protéger ses excitations,
et les arrêter. La mère est ainsi le régulateur externe de l’enfant.
1 système de régulation interne, représenté par la vie mentale. L’enfant est dominé par
ses pulsions. (La pulsion est une poussée obscure d’origine corporelle faisant tendre
l’organisme vers un but : éliminer la tension, au moyen d’un Objet apportant la
satisfaction). Chez le petit-enfant l’Objet est partiel dans le sens où il s’agit d’une
partie du corps de la mère (le sein ou le biberon). Le système de régulation interne de
l’enfant est constitué par les fantasmes (représentations mentales élaborées à partir du
senti). Les fantasmes l’aideront à apaiser ses tensions.
Les pulsions
2 grandes pulsions : La pulsion de vie (EROS) et la pulsion de mort (THANATOS).
Dans les pulsions de vie, on compte la pulsion d’auto conservation, la pulsion sexuelle.
Ces pulsions ont pour fonction de maintenir l’organisme, de lier les énergies.
Les pulsions de mort font tendre l’organisme vers un état zéro, vers la destruction. En
font partie les principes de répétition, de chronicité, de régression.
Les fantasmes sont les manifestations des pulsions. Ils permettent de libérer la tension,
de prévenir la frustration vis à vis de la réalité extérieure. Ces pulsions représentent les
possibilités offertes à l’enfant pour son développement psychique. Le premier sourire
vers 3 mois est la première socialisation, amorce d’une communication autre
qu’alimentaire. Pour obtenir cet échange, il est nécessaire qu’il y ait le masque formé
par le front, les yeux, le nez et la bouche (« gestalt »).
LA PETITE ENFANCE:
Le nourrisson a une vie mentale et somatique très proche du pulsionnel, c’est à dire
commandée presque exclusivement par les besoins archaïques. Du monde qui l’entoure
et le domine n’existe que ce dont il a besoin. Tout ce qu’il croit et ressent existe, car il
ne fait pas la part du réel et de l’imaginaire.
Vers 2 mois
Vers 6 mois
Les sourires sont volontaires. La constitution de l’Autre s’est faite à travers le système
Présence-Absence. C’est de l’expérience de la frustration, due à l’attente, que naît
l’Objet extérieur. Cette absence force l’enfant à recréer mentalement un univers de
représentations mentales. Cet univers psychique l’aide à patienter jusqu’au retour
effectif de la mère. Ainsi, il perçoit l’existence de l’Autre sur un fond d’absence. Ce
mécanisme est la fonction symbolique. Un cas pathologique se présente si par malheur
l’enfant de 6 à 12 mois perd trop souvent sa mère. On observera premièrement chez lui
une demande excessive suivie un ou deux mois plus tard d’un repli puis d’un début de
dépression. Son évolution psychique se bloque alors.
De 6 à 8 mois
Le visage de la mère est reconnu et privilégié. L’Objet est total, dans toute sa
complexité de personne. L’enfant fait la différenciation entre les diverses personnes qui
gravitent autour de lui. Tous les visages familiers déclenchent le sourire, les autres font
naître méfiance et évitement. Souvent d’ailleurs, l’enfant déçu de ne reconnaître la
mère dans le visage étranger, se mettra à crier.
La relation affective que l'enfant entretient avec les autres, de symbiotique (relatif à un
soutien mutuel) devient anaclitique (conscience de ce soutien). Désormais l'enfant sait
qu'il a besoin de la mère. Le "Moi" se forme en même temps que se forme l'Objet
extérieur, l'un n'existant que par rapport à l'autre. C'est une période très importante
de distinction, que ce soit extérieur/intérieur ou Moi/Autre.
Création du jouet. C'est un objet transitionnel, qui sera le plus souvent doux, mou,
chaud... Cet objet représente la mère, dans son absence comme dans sa présence. C'est
à la fois la frustration et la gratification. L'adulte n'abandonne cet objet qu'à la
condition d'avoir réussi à diffuser sa fonction dans l'espace qui l'environne, que ce soit
à travers les cigarettes, le langage, etc...
L'amour maternel. Le nourrisson tend souvent à faire régresser ses parents. Ces
deux mots: "amour maternel", viennent de Rousseau. Avant, et jusqu'au 12e siècle, les
parents avaient droit de vie et de mort sur leurs enfants. Du 13e au 18e, l'enfant n'a
aucun statut dans la famille. Les manifestations de cajolerie et de tendresse étaient
considérées comme faiblesse et pêché, l'allaitement était ridicule, rendant l'enfant
vicieux ⇒ Recours aux nourrisses chez qui ils restaient 5 ou 6 ans, avant de se trouver
placés chez les Sœurs ou les Frères. La médecine infantile était inexistante : On ne peut
soigner un client qui ne dit pas de quoi il souffre ! Dans la fratrie, l’aîné des garçons
avait tous les droits. Les cadets devaient choisir carrière dans l’armée ou la religion.
La fonction maternelle. Les mères actuelles ont des compétences naturelles pour
communiquer avec le nourrisson. Le bébé est un être social ayant une vie mentale,
forçant les parents à communiquer avec lui, à régresser à un mode d’interactions
archaïques. Les comportements parentaux sont plus intenses, plus répétés que pour
une communication entre adultes, utilisant ici l’expression faciale, la voix, le contact
physique…Tout ceci forme des séquences répétitives qui facilitent l’apprentissage du
nourrisson : Il devient bientôt capable d’anticiper sur la séquence, contrôlant ainsi une
petite mais certaine maîtrise sur l’Autre. Le bébé est actif et possède un répertoire de
capacités mentales et motrices. Il distingue d’abord le mouvement, s’intéresse à la
complexité visuelle ou sonore. A trois mois il sait rompre l’interaction ⇒ coordination
occulo-céphalique. Quand l’enfant est tout seul, il se met en état d’inactivité alerte.
Toutes les stimulations qui pourront alors survenir seront source de plaisir.
Plaisir au stade oral. (Réceptivité et appel. Faim de stimulations) L’enfant oscille dans
des états diversifiés de symbiose, de retrait sur soi, de dépression et d’échange. Il lui
faut tous ces états, et de manière équitable. Le stade oral prend fin lorsque le
nourrisson est prêt à manger du solide (sevrage), époque décidée, car sentie, par la
mère.
RESUME
• Régulation externe : Rôle tenu par la mère. Elle stimule les zones érogènes de l’enfant
→ Rôle d’excitation. Elle a aussi un rôle de protection, de pare-excitation → rôle de
contenant (Quand il pleure et que la mère console, ou quand la fessée est nécessaire
pour calmer l’enfant).
• Régulation interne : Forces somatiques et psychiques faisant tendre l’organisme vers
un but qui sera d’éliminer la tension.
Définir la pulsion :
Elle est avant tout de nature orale, avec le mécanisme d’incorporation, s’appropriant
les qualités du lait et ses défauts. Le bébé interprète ainsi la relation cause-effet.
Fantasmes de bien-être après le plaisir du bain, le repas…
Stade anal
Conditions d’émergence
Loi céphalo-caudale : Elle permet la maturation de la tête à la queue, c’est à dire entre
autre le redressement de la tête, l’assise, la marche. Cette loi permettra l’éducation
sphinctérienne une fois la marche acquise → développement d’abord moteur, puis
organique.
Définition de la saleté :
La saleté dépend d’un système codé suivant (et relativement à) l’individu, le lieu…etc.
Elle est ainsi le sous-produit d’un ordre, d’un triage, plus culturel qu’autre chose.
L’enfant ne connaît pas cette sélection. C’est la mère qui lui transmettra l’attitude à
adopter vis-à-vis des saletés, et qui lui indiquera où elles sont.
C’est une zone de passage, de communication entre l’intérieur (le corps de l’enfant) et
l’extérieur (un individu de la réalité). La source pulsionnelle sera l’anus et, par
extension, tout l’intérieur du corps (tandis que l’oralité valorisait l’extérieur en tant
que surface). L’objet de plaisir de l’enfant sera le boudin fécal.
Le boudin fécal : C’est un excitant de la zone érogène
Désormais l’enfant maîtrise son corps : L’aspect volontaire est très important.
L’enfant se rend compte qu’il y a quelque chose qui veut sortir. Il se rend compte qu’il
est possible d’empêcher cette sortie → Plaisir de rétention.
Puis il se rend compte qu’il devient agréable de laisser sortir → Plaisir d’expulsion.
Liée à ce plaisir, il y a l’impression de perdre chaque fois une partie de son corps. Cela
lui donne l’angoisse de perdre quelque chose d’important, qui touche à l’intégrité de
son corps (c’est à cette période que l’enfant démonte, et regarde à l’intérieur des
jouets). L’enfant n’a aucune répugnance pour son produit : Il l’explore activement, le
montre…etc. C’est la mère qui transmettra sa répugnance.
La mère considère les matières fécales en objet de dégoût. L’enfant doit refouler ses
possibilités de plaisir : L’anal devient symbole du défendu, de l’interdit. L’enfant sent
quelque chose de mauvais à l’intérieur de son corps → Angoisse de sa part. Il a
l’impression de détenir un poison. S’il se retient exagérément, il joue avec le danger, et
le plaisir qu’il peut éprouver augmentera avec la peur. La rétention est vécue comme
une opposition à la mère et l’expulsion comme une projection d’agressivité vis à vis
d’elle. Les matières fécales, trop bonnes pour être données, seront gardées longtemps.
Ces attitudes se retrouveront par le suite dans la vie de l’adulte, à travers les
comportements d’avarice, de don, ou de prodigalité. L’enfant s’identifie à son boudin
fécal. Investissement d’amour et/ou d’agressivité.
Notons à ce niveau un stade bi-sexuel : actif dans l’expulsion et passif dans la rétention.
Autonomie du Moi
Désormais l’enfant décide, dispense son bon-vouloir, dirige son corps. L’estime de soi
dépend de l’estime des autres pour soi : Si la mère insiste trop sur la socialisation,
l’enfant aura l’impression de subir, de ne pas décider pour (et par) lui-même, d’avoir
un Moi dévalorisé. Si la mère insiste surtout sur le plaisir, l’enfant aura l’impression
qu’avant de faire quelque chose pour quelqu’un d’autre, il le fait pour lui. Il décide de
sa vie, de son plaisir, affirme son Moi. Son autonomie n’est pas diminuée si de son
propre chef il décide de faire plaisir à la personne qu’il aime.
La monnaie d’échange est ici représentée par le boudin fécal qui va médiatiser la
relation entre l’enfant et son entourage. Il échange son bon-vouloir contre
l’approbation de la mère. Ce sera l’approche d’une autre façon de vivre. Par ce biais,
l’enfant manipulera le mot. Émergence du « non » qui lui sert à s’affirmer. Il met ainsi
la mère à distance. D’agressé, il devient agresseur. Il inaugure la communication
sémantique, évitant les passages à l’acte. Besoin de jouer.
Le jeu : Il est mis au service de son affectivité. L’enfant jouera toutes les situations où
il est dominé. Avec l’eau, le sable, la pâte à modeler, il retrouvera son vécu du stade
anal : remplissage et vidage de flacons…etc. C’est aussi l’époque des animaux
martyrs : Jeux de sadisme à l’encontre des plus petits, des insectes…La fonction du jeu
est très importante au niveau de l’apprentissage. Le plaisir qui lui est lié est un plaisir
de maîtrise.
Jusque là le père était vécu comme une mère auxiliaire. L’enfant va découvrir que le
père a en fait une fonction bien particulière. Il apparaît menaçant, car inconnu,
représentant une menace potentielle. L’enfant se rapproche de la mère. Il vient de se
rendre compte que le père intéresse beaucoup la mère, et quelque fois malgré ses
revendications d’enfant → Attitude de colère et d’admiration pour ce personnage qui
accapare la mère. L’enfant vient de juxtaposer la fonction parentale du père vis à vis
de lui, avec la fonction d’amant vis à vis de la mère. C’est un partage difficile que celui
qui lui est demandé. L’enfant se trouve plongé dans sa première solitude d’humain. Il
se replie vers lui-même.
Découverte du corps : L’enfant se focalise sur un point très important de son corps :
Ses organes génitaux. Déplacement entre érotisme anal et érotisme urétral. L’enfant
découvre que certaines personnes ont un pénis et d’autres n’en ont pas. Il y a donc
ainsi ceux qui en ont, et ceux qui n’en ont pas.
Toutes les grandes personnes doivent avoir un pénis. Il pose beaucoup de questions sur
la procréation, la sexualité, la grossesse, les relations entre les parents… Faute de
comprendre les réponses, il répondra à sa manière. Il ne peut pas admettre ce qui ne
correspond pas à sa croyance fondamentale. La fécondation est reliée pour lui à ce
qu’il connaît déjà, comme l’ingestion d’aliments, le baiser…Pour certains il suffit
d’exhiber ses organes génitaux pour avoir un bébé. La naissance est anale, ou par
l’ombilic. Ils élaborent aussi le phantasme de la « scène primitive ». L’enfant peut
avoir été témoin d’un coït des parents, ou seulement imaginer ce qu’il peut se passer
quand il est exclus (Arrivé à l’age adulte on retrouve ce ressenti quand, à entendre
chuchoter 2 personnes connues, on s’imagine être exclus et persécuté).
L’angoisse de castration se focalise sur le père, celui-là même qui le rivalise auprès de
la mère, celui qui « force » la mère à le délaisser (Quand le père réel est inexistant, le
rôle paternel est tenu par tout ce qui sépare la mère de l’enfant, que ce soit le travail
dans la journée, ou un membre de la famille…). La figure paternelle va récupérer à
son compte toutes les anciennes frustrations vécues par l’enfant.
Le garçon
Il se sait détenteur du pénis. Cela lui permet de se valoriser, en l'exhibant pour se
réassurer. Il s'identifie à son pénis et a très peur de la castration paternelle. Pour lutter
contre cette castration, il pourra d'abord refuser psychiquement la réalité : "C'est pas
vrai que les filles n'en ont pas; On ne le voit pas mais c'est à l'intérieur". Il pourra
aussi penser que le pénis poussera chez les personnes qui n'en ont pas : "Il n'y a pas de
différences entre les petites filles et les petits garçons". Il pourra enfin voir le manque
de pénis comme une punition : "C'est ceux qui le méritent bien qui n'en ont pas".
Le petit garçon résorbera le conflit par l'identification au père.
La fille
Elle sait qu'elle n'en a pas. Mais elle pourra aussi se persuader qu'il suffit d'attendre et
qu'il poussera. Revendications phalliques : "Je veux faire comme les garçons, je veux
grimper aux arbres..."Elle commence ensuite à accepter son manque, mais contre un
avantage : Possibilité d'avoir des enfants. Elle demandera cet enfant au père (ce
dernier est considéré comme séducteur). L'enfant est l'équivalent du pénis, celui-là
même qui ressortira dans la tête de la future mère, comme enfant imaginaire qu'elle
demande à son propre père : Il faut que le deuil ait eu lieu à la naissance pour qu'elle
reconnaisse le vrai père (son mari) comme père de l'enfant.
Histoire d'Oedipe
Laïos est roi de Thèbes. Marié à Jocaste, il a un enfant : Oedipe. Les oracles annoncent
que cet enfant, quand il aura grandi, tuera son père et épousera sa mère. Evidemment,
Laïos n'est pas d'accord et décide de tuer l'enfant. Il confie cela à un guerrier qui, au
lieu de le tuer, va le perdre dans la forêt. Un couple de bergers le recueille et l'élève. A
la puberté, il va à la ville de Thèbes, sans savoir qui il est. Il rencontre un vieillard qui,
pour ne lui avoir pas laissé le passage, le combat. Oedipe le tue. A l'entrée de la ville, il
rencontre le sphinx femelle défenseur de la cité, la terrorisant même complètement :
Elle a l'habitude de poser des énigmes aux habitants qui ne doivent la vie sauve qu'à
une bonne réponse. Jusque là personne n'a pu répondre à ses énigmes. Le sphinx pose
la devinette suivante à Oedipe : "Quel est l'animal qui marche à 4 pattes le matin, à 2
pattes à midi et à 3 pattes le soir ?" Oedipe trouve la réponse (l'homme) et rentre en
héros à Thèbes. La ville lui propose de monter sur le trône, puisque la place est libre. Il
épouse Jocaste, en a des enfants et durant 15 ans vit le bonheur. Puis la peste ravage la
ville qui demande pourquoi à l'oracle : "La peste est la punition des Dieux vis à vis
d'un parricide et d'un inceste". Oedipe découvre qu'il s'agit de lui. Il se crève les yeux
de désespoir, Jocaste se pend. Antigone sa fille l'accompagne hors de la ville qui l'a
chassé.
Il reste attaché à son premier objet d'amour, la mère, mais cet attachement n'est pas
entier. Il est ambivalent. Il veut la séduire.
Hostilité envers la mère qui lui a demandé beaucoup (aux divers stades) contre peu en
échange estime t'il.
Au contraire chez elle c'est l'angoisse de castration qui la fait entrer dans l'Oedipe. Il y
a changement d'objet d'amour. L'ambivalence de la fille vis à vis de la mère est plus
accentuée que celle du garçon vis à vis du père. (Plus tard, les rapports entre femmes
seront toujours plus compliqués, tandis que ceux entre hommes seront plus simples).
L'agressivité de la fille vis à vis de la mère s'est élaborée au cours des expériences de
sevrage, permettant plus facilement l'Oedipe inversé. Phénomènes plus compliqués,
plus forts. Sentiments très mitigés vis à vis de la mère, présence de culpabilité.
L'Oedipe traîne plus longtemps car il n'y a aucune menace extérieure pour l'obliger à
arrêter la séduction vers le père. Elle renoncera par identification à la mère, lui
permettant enfin d'habiter sa personnalité féminine. L'enfant Oedipien (enfant
imaginaire) est un fantasme qui restera très longtemps chez la femme.
•1/ L'enfant passe d'une relation d'objet duelle à une relation d'objet triangulaire.
C'est la relation adulte génitale par excellence.
•/3 Il accède à la différence des sexes grâce à l'identification au Parent du même sexe
que lui. L'identification se fait sur les plans morphologique et psychique. Il reconnaît
par la même occasion l'Autre comme différent.
LA PERIODE DE LATENCE
Elle se situe de la fin de l'Oedipe jusqu'à la puberté (env. de 6 à 12 ans). C'est une
période de ralentissement psycho-affectif. L'enfant ne rencontre pas de nouvelles
problématiques. Les manifestations sexuelles sont mises en veilleuse.
Les relations s'allègent. D'autres adultes prennent le relais des parents. Toute
l'énergie pulsionnelle de l'Oedipe est ici transformée pour permettre les acquisitions,
qu'elles soient scolaires ou symboliques. Accès à la lecture... C'est parce qu'il a passé le
cap de l'Oedipe et assimilé la loi sociale que la lecture en tant que code lui est
accessible. Investissement du groupe, de la collectivité. Investissement de tout ce qui est
de l'ordre des valeurs.
C'est une période trompeuse, plus apparente que réelle. Les tendances Oedipiennes
sont tyrannisées par le Surmoi. Période de masturbation, de cauchemars... Dans la vie
quotidienne l'enfant subit de brusques oppositions.
Il est apte à établir des relations amicales. Les amis seront le support de nouvelles
identifications. C'est au déclin de l'Oedipe que l'enfant se rend compte de ce que
signifie la mort.
L'ADOLESCENCE
Il n'y a pas si longtemps, l'adolescence n'était pas reconnue par la collectivité. C'était
un état individuel, de même que le troisième âge. Dans les cultures occidentales,
l'adolescence est devenue phénomène de société. La provocation est apparue chez les
artistes avant et pendant la seconde guerre mondiale (Romantisme, dadaïsme...),
revendication contre toutes les institutions de la société (famille, état, église, armée,
école...). L'adolescent a repris ces revendications à son compte. L'adolescence est à la
fois un état enfantin et sérieux. En 1950, les adolescents reprennent à leur compte ces
états d'âme. En 1960, émergence de la musique pour les exprimer. En 1970,
politisation.
Modifications pubertaires
• Chez la fille : Développement des seins, de l'appareil génital. Prise de
poids. Premières règles. En 1940, les premières règles chez les européennes
venaient vers 17 ans. Actuellement, l'âge moyen est vers 12 ans et 6 mois, car
les conditions de vie sont plus confortables et les adolescents s'affirment plus
tôt.
• Chez le garçon : Premières pollutions nocturnes, mue de la voix, pilosité,
croissance osseuse et staturale.
• Chez les deux : Remodellement de l'image du corps, de façon continue.
Fixation sur l'aspect corporel extérieur: Epoque très narcissique. Tendances
diverses à l'excès. Très peu d'hygiène. Grande instabilité.
Evolution intellectuelle
Comportement social
On distinguera 3 phases :
• Phase d'opposition : Chez la fille, elle survient entre 12 et 13 ans et chez
le garçon entre 12 et 15 ans. Elle commence par un effondrement total de tout
l'acquis moral et social de la période de latence. C'est un mouvement régressif
au cours duquel l'adolescent est imprévisible, avec refus de tout ordre établi,
vols, provocations... Il y a à la fois l'incapacité à domestiquer les désirs, et
recherche du plaisir dans la transgression de l'interdit. On note aussi un
mépris de tout ce qui représente l'ordre. Ceci a pour but une certaine prise de
conscience de soi. Période du "Je n'veux pas!".
• Phase d'affirmation du Moi : Chez la fille entre 13 et 16 ans, et chez le
garçon entre 15 et 17 ans. C'est une période de revendication, de "Je veux!",
avec demande d'indépendance, de liberté. C'est l'époque du conflit des
générations. Il a élaboration de systèmes nouveaux et meilleurs pour la
société. Période de l'adolescence où on discute beaucoup. Mégalomanie,
affabulation, idéalisation. Générosité et égoïsme.
• Phase d'insertion : Chez la fille entre 16 et 18 ans, et chez le garçon entre
18 et 20 ans. L'adolescent s'identifie à l'adulte de façon stable, avec moins
d'idéalisation. Il réalise son indépendance affective, et construit son
indépendance économique. On accepte réellement et sans ambivalence de se
passer de ses parents. Cette phase d'insertion est facilitée par le rythme du
travail, la relation de couple.
Vis à vis des Parents, l'adolescent doit effectuer le "deuil des imago parentales". Le
deuil est un processus qui permet de ne pas finir avec ce qui est mort. Il s'agit ici d'une
rupture d'avec l'image que les Parents représentent pour l'adolescent. Ce processus se
fait en plusieurs étapes. Tout commence avec le retour de ce qui a été refoulé durant la
latence, c'est à dire les pulsions infantiles. Ce retour est massif et incontrôlable par
l'adolescent, faisant échouer le Moi dans ses tentatives d'équilibre. Il est anxieux,
déprimé, dépressif, inhibé. Il fait des actes antisociaux. L'aspect défensif ne réussit pas
à retenir l'aspect émotionnel. Le côté oral se traduit par de la boulimie, de l'anorexie,
et de l'avidité sur tous les plans. Les pulsions anales reviennent à travers l'agressivité,
le "non", modifiant tous ses rapports avec l'ordre, le pouvoir. Retour aussi des
pulsions phalliques et oedipiennes, se traduisant par une crise d'originalité autant
physique que mentale. Réactivation des pulsions oedipiennes vis à vis des Parents,
créant des sentiments de "honte des Parents", afin d'éviter la pulsion par une attitude
inverse. Critique de ce que sont les Parents. Plus il se sent dépendant des Parents, plus
il sera agressif vis à vis d'eux. Les Parents ne peuvent rien pour l'aider car c'est leur
présence même qui crée le conflit.
L'adolescent élabore un roman familial: Il existe deux couples de Parents, l'un riche,
noble, puissant et protecteur, assimilé à des divinités. Ce sont les Parents du passé,
idéalisés par l'Enfant. L'autre couple est humble, commun, soumis aux limites
quotidiennes. Ce sont les Parents découverts par l'adolescent. Ces 2 couples de Parents
s'affrontent dans l'imaginaire de l'adolescent. Il brode donc un roman familial dans
lequel il retrouvera ses droits et privilèges. Cela révèle le processus régressif vers la
relation rassurante des premiers temps de l'Enfance et le processus progressif qui
permet d'accepter la réalité.
La relation Objectale va se focaliser sur des Objets successifs qui vont permettre à
l'adolescent d'accéder à la sexualité adulte.
• Phase d'homosexualité de groupe : La bande est constituée d'individus
semblables, généralement unisexuée. Il y aura plusieurs types de bandes selon
le milieu culturel de l'adolescent. Plus le milieu est favorisé, plus la bande est
atypique (sans caractéristiques). Les bandes sociales sont très structurées, et
on y rentre difficilement. Les membres ont alors les mêmes idoles, les mêmes
costumes. Le but de ces bandes est d'éviter la solitude, de s'identifier par
rapport à un modèle, une norme, et de prendre en charge les désirs de
l'individu. Chaque membre du groupe y trouve sécurité et revalorisation. Elle
permet aussi à l'adolescent d'éviter la confrontation à l'autre sexe.
• Phase d'homosexualité individuelle : La bande ne suffit plus. L'adolescent va
chercher un ami, un confident. Le choix est très narcissique, fait d'idéalisation
et d'admiration. On se raconte tout vis à vis de la famille, de l'école... Amitiés
très passionnées, très brusques, pouvant s'arrêter aussi brusquement. Dans
cette phase il peut y avoir expérience homosexuelle véritable et transitoire,
comme phénomène d'adaptation faisant le lien entre les Parents oedipiens et le
choix hétérosexuel. Notons aussi l'existence de rites, de complicités...
• Phase transitoire dépressive : La bande ne suffit pas et même l'ami intime ne
peut pas comprendre. L'adolescent est en proie à la mélancolie. La vie est un
supplice. Tout est injustice. La perte des Parents est trop forte: La bande et les
copains ne suffisent pas. Vide métaphysique. Création du journal intime dans
lequel il transmet son abandon. C'est un mélange d'égocentrisme aigu et de
constant dévouement pour l'humanité. Ce qui va permettre d'en sortir seront
les premières manifestations d'hétérosexualité.
• Phase hétérosexuelle : On se met à avoir une certaine curiosité vis à vis de
l'autre sexe. On s'épie, on s'auto observe. L'autre sexe est à la fois dénigré et
idéalisé. Cette hétérosexualité est d'abord polygame, avec nombreux flirts.
C'est le moment où les bandes se mixent, et c'est le temps des grandes
passions, des grandes désillusions. Hémorragie des sentiments. Processus de
cour: L'adolescent devient coquet, spirituel. Les flirts se succèdent, avec de
grandes périodes de jalousie et d'admiration. Petit à petit, l'hétérosexualité
devient monogame, les Objets affectifs deviennent stables jusqu'à la formation
du couple. Dés lors l'adolescent peut faire des projets. Il devient capable de
faire coïncider l'amour romantique et l'amour sexuel.
Rappel :
La relation Objectale est la relation qu'entretient un individu avec l'Objet vers lequel
se tournent ses pulsions, l'Objet pulsionnel, qui peut être une personne.
• Stade oral (de 0 à 8 mois) :Il s'agit d'une relation symbiotique (fusionnelle),
l'Objet est partiel (sein, lait).
• Stade anal (de 1 à 3 ans) :Relation ambivalente (don /refus), Objet total
(Mère) et Objet partiel (boudin fécal).
L'AGE ADULTE
Il ne s'y passe rien de fondamentalement nouveau. L'Adulte fait le tri de ce qu'il a déjà
acquis.
Sa place, son rôle n'étant pas définitifs, les relations qu'il entretient avec son
environnement évolueront nécessairement.
LE COUPLE
Le couple est le lieu le plus favorisant pour l'expression des caractères psychiques.
La maturité, c'est avant tout d'avoir lié toutes nos énergies. Le couple est un système
qui s'autorégule avec une circulation dynamique et qui permet l'homéostasie (l'auto
équilibre). Ce couple a plusieurs fins (buts):
• Lui même
• L'introduction d'un tiers (Enfant).
Avec le couple se crée la notion de famille. La famille est une organisation structurale
qui agit sur le psychisme. Son rôle est de modeler les psychismes humains. La famille
est aussi un support à pathologies.
Il existe des couples qui s'installent dans une relation figée particulière, l'un jouant
toujours le rôle de la Mère par exemple, l'autre le rôle de l'Enfant. Ces couples ont
toujours du mal à se séparer.
Conflits du couple
Jalousie : L'un des membres attribue à l'Autre un manque d'amour qu'il a chez lui. On
n'a pas confiance en soi et on projette cette pensée sur l'Autre. On a une idée très
dénigrée de soi même mais cette agression n'est pas supportable. On accuse alors
l'Autre d'en être l'auteur. Le jaloux est persécuteur car il est persécuté.
Rapport de dépendance : L'Adulte est celui qui est capable d'accepter d'être
dépendant. La dépendance aliénante se retrouve chez les couples dans lesquels un des
membres joue un rôle figé, tandis que l'autre s'y adapte complètement.
Le désir d'être totalement indépendant se résume à la peur d'être infantilisé comme
durant la relation Parent - Enfant. Refuser de s'attacher à l'Autre, c'est reconnaître
son impossibilité à se détacher des liens affectifs infantiles.
Les amitiés
Génitalité
LE TRAVAIL
Elle dépend des relations infantiles. C'est une relation ambivalente car certains aspects
nous plaisent tandis que d'autres sont rejetés. Le travail est un lieu privilégié où se
mettent en place les mécanismes relationnels inconscients que l'on a avec les Autres et
donc avec soi même.
• La partie de nous même que nous aimons est ce que les Autres ont aimé.
• La partie de nous même que nous détestons est composée des images dures
venant de notre propre agressivité, que nous projetons sur les Autres. La
projection est un mécanisme de défense essentiel: Elle permet d'expulser de
Soi les sentiments, désirs ou Objets que l'on refuse d'y reconnaître.
L'Autre en est alors la localisation privilégiée. Ces sentiments d'auto agressivité
sont subjectifs et proviennent d'un sentiment de culpabilité. La capacité d'établir
une bonne relation avec soi même est la capacité de surmonter ses griefs sans avoir
le sentiment de se détruire soi même ni les Autres.
L'aptitude à la solitude est de pouvoir s'accepter soi même sans la vision certifiante de
l'Autre. L'Adulte sait qu'il est seul.
LA VIEILLESSE
L'appréhension de la mort
Rappel mythologique : Dans la Grèce antique, la mort est la fille de la nuit, elle-même
fille de CHAOS. La mort compte pour frères et soeurs: le trépas, Thanatos, Hypnos.
L'AGONIE