3|L’ HISTOIRE DE LAE
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LA CAVALERIE ROYALISTE DANS LA GUERRE CIVILE ANGLAISE 1642-1651
eR srt Bsn lad
any FONainLA CAVALERIE ROYALISTE
DANS LA GUERRE CIVILE ANGLAISE 1642-1651
@ 5 janvier 1642, le roi dAngleterre Charles I tenta
de faire arréter cing députés en pleine Chambre
‘des communes, dont John Pym, le chef de I'oppo-
sition parlementaire, Le souverain estimait que le Parle-
ment avait outrepassé ses droits en lui adressant sa
Grande Remontrance », un texte qui exigeait linstaura-
tion d'un controle des parlementaires sur le pouvoir exécu-
tif, Mais sa tentative échoua,
uelques semaines plus tard, la upture entre le roi et
le Parlement fut consommée & propos du contréle de la mi-
lice, qui était pratiquement le seul corps militaire perme-
‘nent existant dans le royaume. En juin, le Parlement leva
tune armée, dont il confia le commandement au comte
d'Essex, et, le 22 aodt, Charles If décida de mater rébel
lion. La guerre civle anglaise avait commence.
Lorsque la guerre civle écata, bon nombre d'officiers se
plongérent dans les écrits des auteurs miltaires du temps
our y apprendre comment gérer leurs unités et les mener
‘au combat. A\'époque, 'ouvrage de référence en matiére de
Cavalerie était les Miltarie instructions for the Cavallerie de
John Cruso, dont la premiére édition était parue en 1632
Cruso dlstinguait cing corps de cavalerie: les lanciers, les cu
rassiers, les arquebusiers, les cerabiniers et les dragons.
Dans les années 1640, la pique était devenue.'srme
principale des fantassins, et son adoption avait réduit effi-
cacité des charges de cavalerie, Les cavaliers trouvérent
alors une nouvelle tactique : ils immobilisaient leuts che-
‘aux 6 courte distance des piquiers et déchargeaient leurs
pistolets sur eux, pour tenter de rompre leurs rangs,
Le cuirassier était un cavalier lourdement cuirassé et
armé : deux pistolets 8 long canon, un sabre et une hache
darme, Sa.seprématie ne dura guére, du fait de 'appartion
len nombre croissant des mousquets, qui supplantérent les
atquebuses plus légeres, et dont les bales pouveient trans-
percer les cuirasses las plus épaisses. En 1639, on cons-
dérait que la protection offerte par les armures des cuiras-
siers ne justifiait plus leur eodt, ni linconfort qu’elles
‘occasionnaient ; toutefois on verra quelques cuitassiers en
‘armure au cours des combats de la guerte civil
Au ui et au wit siécle, usage de cavaliers légers équi-
és d'armes a feu se répandit ; c'est ainsi que fon avait vu
apparaitre de nouveaux types de cavaliers, comme les a
quebusiers, les «poictrinaliers» (armés d'un poictrinal, une
arme que l'on calait sur la poitrine pour fare feu) et les ca-
rabiniers, Le réle de ces demiers était de protéger les flancs
des cuirassiers, plus lourdement armés. Al'époque de le ré-
Yolution anglaise, on n'utisait plus que les termes « carabi-
ner » et « arquebusier», les deux mots étant quasiment sy-
nonymes et désignant en fait un cavalier en général
Du coté royaliste, la levée de l'armée sieffectua sens
aucune organisation systématique, le fait de recruter un
‘Les eases de la quer civil ne portaient pas amures complies
Les jambitres étaient remplacées par de lourdesbotes de cheval en cuir
pas et le devant deseuses at protgé par des enssard,{Un ease re wn coup de piste
ame; plating ves Te at, df ce que a pode amo neste
«a contac di rot. Cet illstraionprvient des Miltarie
Instructions for the Cavalleie de fl Crs, wn owoage qi mana
son époguee fut ailleurs ité a pls fort de la gue dle
escadron ou un régiment entier ne dépendant que de le
bonne volonté et de la générosité des différents acteurs.
Plutot que doffir une rétribution & ceux qui fourissaient
des cavalers, Charles I demand a ses partisans de verser
2 shillings et 6 deniers par jour pendant trois mois pour 'en-
tretien d'un cavalier, et laissa @ checun de ses capitaines le
soin de recruter les hommes et de se procurer les chevaux.
En dépit de ce manque d'organisation, cette facon de pro-
coder produit d'excellents résultats, tout au moins au dé-
but G la guerre, la noblesse et la gentry rivalisant de gé-
nérosité pour servi la cause du roi
cette époque, la proportion de cavaliers au sein d'une
armée était bien plus importante que ce qu'elle sera dans
les guerres suivantes. Un régiment de caveleria royaliste
‘comptait généralement trois offciers supérieuts : un colo-
nel, un ligutenant-colonel et un sergent-major. Chaque es-
cadron comprenait un cepitaine, un lieutenant, un comnette
(porte-drapeau), un fourrir (quartermaster), tois caporaux
deux trompettes, un secrétaie, un seller, un chirurgien, un
maréchabferrant et, en principe, soixante cavaliers. La
guerre trafnant en longueur, las offciers du roi eurent de
plus en plus de mal 8 subvenir & entretien de leur esca-
dion ou de leur régiment, quils ne pouvaient congédier.
Leur fortune diminuant, ils éprouvaient des dificuté &
maintenir le niveau de leurs effectifs.
Tout au long de la guerre civile, se procurer des chevaux
‘pour la cavalerie alat demeurer un probleme majeur pour 'un
et lautre camp. On eut recours & divers moyens. Beaucoup
de cavaiers furent recrutés avec leur propre cheval. Si celu-ci
venait 8 tre tué, ou s'il mourait de maladie, les autorités de-
vaient, théoriquement, leur fournir une monture de remplace-
‘ment. Mais le moyen favori pour se fournir en chevaux était
encore d'aller les ravr aux partisans du camp adverse.
Si les historiens ont pu déterminer la couleur des te-
rues de la plupart des régiments d'infanterie, les sources
ine nous donnent, en revanche, que trés peu d'indications
fiables sur la fagon dont les cavaliers étaient vétus. Les
quelques rares mentions conservées font étet, par
exemple, de la fouriture de 300 yards de tissu rouge & sir
Thomas Dallison pour confectionner les capes des cavaliers
du prince Rupert ou des huit yards et demi de tissu oc-
troyés 8 un fourrier du Ear! of Denbigh'Horse. En fait, pour
la plupart des officiers durant cette guerre civile, important
était de se procurer de quoi vétr leurs soldats, quelle qu’en
fat la couleur. Les exemples que l'on vient de citer ne
constituent nullement une preuve que les cavaliers étaient
dotés d'uniformes. Certes les hommes de la suite person-
nelle d'un officer étaient parfois vétus d'une livrée, mais
cette pratique était courante avant méme le déclenche-
ment de la guerre, et elle ne concernait qu'une poignée de
serviteurs.
En I'absence probable d'uniformes, I'écherpe symbol
sant Je camp auquel on appartenait prenait done une im-
portance essentielle. Au début de la guerre civile, les roya-
listes porteient une écharpe rouge ou cramoisie, les soldats
de l'aimée parlementaire en arhorant une orange, la cou-
leur de leur commandant en chef, le comte d'Essex.
En 1644, d’aprés les descriptions d'époque, un arque-
busier portait un casque et un corps de cuirasse (plastron
et dossiére) passé pardessus un pourpoint en peau de
buff. II était armé d'une arquebuse ou d'une carabine, de
pistolets @ silex, ainsi que d'une épée et d'une hache
diarme, cette demiére étant rarement utiisée. Curieuse-
iment, alors que la plupart des cavaliers étaient couram-
ment eppelés « arquebusiers » (harquebusiers) plut6t que
«« catabiniers » (carbines), arme quiis utisaient était, elle,
nommée carabine (« carbine »). Bien que les royalistesprivilégiaiant 'emploi de 'épée plutot que celui des armes
2 feu dans leurs tactiques de cavalerie, il apparait claire-
ment quils s‘efforcbrent d'équiper tous leurs cavaliers de
carabines.
Le pourpoint en peau de buffle était dérivé du doublet
armant, ou gambison, que l'on portait autrefois sous les ar-
mures. Fait en cuir, il était renforcé au niveau des articula-
tions par des mailles métalliques, la protection offerte par
les armures présentant toujours quelque défaut, on le sait,
au niveau des jointures. Quand le port de I'armure tomibera
fen désuétude, on cantinuera de porter ce pourpoint de cuir,
ui constituait une protection appréciable,
La CAVALERIE AU COMBAT.
8 tactiques de cavalerie mises en ceuvie pendant la
ae Civile sinspirent de lexpérience des soldats qui
avaient servi auparavant dans les armées hollandaises et
suédoises. Toutefois, chacun des deux camps suivit des
tendances différentes. Au début de la guerre civil, le
maftre tacticien de la cavalerie royaliste était le neveu du
Toi, le prince Rupert du hin. Sa mere, Elisabeth Stuart,
‘était la sosur de Charles I et son pére était le prince élec-
teur du Palatinat, celuila mame qui, en acceptant la cou-
ronne de Bohéme en 1618, avait été & 'origine de la guerre
de Trente ans.
Cavaliers roles, 1642.
(1) Cette armue de style
holland était dja quelque pew
demo au début deta guere
dil. (2) Ce servitude rg
subalter i psolet ni
vias et west are que d'un
sabe (3) Ce jeune ofc est
vet et quip la fagise. Le
pistole ret, avec son long
‘anon, ait un type darme ts
pan su continent. Les
pistols ana tient éputs
vo des canons songs qu'il ne
tenaien pas dans ls fontes des
sells anglais{Un anuelusir fit fo avec ime caraine. A Vorgine, ce type de cavers
ast pour se @appuyer les cuitssiers. Coftant moins cher & up, is
allaientcnstituer dans les années 1630 le ros des foes de eaalene
Rupert avait acquis expérience du commandement du-
rant les guerres sur le continent. I avait, par aleurs, beau-
coup étudié les écits des theoriciens militares, i était done
au fait des tendances les plus avancées. C'est lui qui intro-
duisit les tactiques de choc les plus modernes dans rarmée
royaliste. A Edgehill, il disposa ses cavaliers-éur trois rangs,
aux deux sles de I'armée royalist et leur ordonna de « s'ap-
procher le plus pres possible, en restant en rangs, épée &
la main, d'essuyer la salve de I'ennemi sens riposter, ni avec
leurs carebines ni avec leurs pistolets, tant qu‘is r‘auraient
as pénétré les rangs de Tadversaire, et alors seulement
dlutiiser leurs armes & feu si besoin était»
Cette tectique alatrester la manoouvre de base de la
cavdlerie royaiste tout au long de la guerre civile. Rupert
Sefforcait systématiquement de prendre Vnitiative ot de
charger 'ennemi, sans s'rréter pour tirer. Face & un adver-
saire peu résolu ou manguant d'expérience, c'état une tac-
tigue presque toujours victoriause, et, dans les premiéres
années de la guerre, de 'avis commun, aucune formation
de cavalerie parlementaire n’était en mesure de résister &
une charge des cavaliers de Rupert.
Lors des batailes rangées, cependant, l'infenterie se
trouve invariablement au centre et la cavalerie répartie sur
les deux alles. Dans ces conditions, un général nvavait
uere de moyens ’exercer un contréle sur cette demiére,
une fois quil avait lancé la charge. Son influence majeure
résideit dans le meniére dont il placat ses différentes uni
6s avant la batalle et dans le choix du moment oi il dé-
ployit sa réserve.
Rupert, comme ses adversaires, avait coutume d'ad-
joindre des détachements de mousquetaires & ses cevaliers.
Ces commanded musketeerjouaient le Ole de dragons: ils
apportaient la puissance de feu nécesseire pour désorgani-
‘ser une formation ennemie avant la charge de la cevelerie.
John Cruso ne consacre que neuf lignes de son ou-
‘rage aux dragons. Il est vrai qu'ils combattaient a pied et
non & cheval et ravaient donc pas & effectuer des ma-
rnesuvres compliquées pour se mettre en formation de com-
bat. Une fois démontés, ils redevenaient des fantassins.
Cependant, l'expérience des combats devait susciter des
idées nouvelles concernant l'emploi des dragons. En An-
leterte, ils n’adoptérent jamais la pique et on réalsa vite
que les platines 4 méche étaient inutlisables 8 cheval. En
1644, le général George Monk, dans ses Observations
upon Miltary and Political Affairs, quill rédigea alors qu'il
{tait prisonnier& la Tour de Londres laprés avoir 616 capturé
lors de la bateille de Nantwich), plaidait pour que on armat
les dragons de mousquets. Il proposait aussi de les équiper
de swine feathers (x plumes de cochon »), sorte de courte
pique servant également de fourquine, une arme plus
lourde fixée sur une fourche. Les théoriciens de I’époque
ayant tellement insisté sur le fait que les dragons combat-
taient & pied, il est curieux de constater que Monk écrit
Quis tiraient a cheval. II n’est cependant pas le seul soldat
de la guerre civile a mentionner ce fait dans ses écrits
Dans la conduite quotidienne de la guerre, les dragons
se révélerent la catégorie de soldats la plus utile. Lorsque
armée était en campagne, on pouvait les envoyer fourre-
{ger mais aussi leur confier des missions de reconnai
sange. Les dragons étaient également souvent utlisés pour
les piquets de garde autour des camps, car leurs armes do-
tées de platine @ chenapan & silex, étaient plus efficaces
et plus discrétes que les mousquets @ méche (la meche de-
vait étre maintenue allumée en permanence). Cependant,
en raison des insuffisances de leur systéme de ravitalle-
‘ment, les royalistes avaient du mal 8 fourir leurs dragons
des mousquets munis de platine & chenapan. Ces mémes
dificultés les contraignirent & recourir& divers expédients
faute de bandouliéres, par exemple, leurs mousquetaires
étaient munis de sacs & poudre — ce qui rendait delicat,
voire dangereux, le dosage de la pouctre,Mis @ part les dragons, qui servaient a tout comme on
vient de le voir la cavalarie était plus une charge qu'une aide
‘quand les siéges devenaient le trait dominant du confit,
‘comme ce fut le cas dans la derniére partie de le guerre ci
vile. Toutefois, lorsqu’un de ceuxci se concluait par un as-
saut, les cavaliers y prenaient souvent part, parce quills
possédaient de meilleures cuirasses que les fantassins et
ue leur moral état plus élevé, sans oublier leur motivation
principale qui était de prétendre & une part du butin. Les ca-
valiers chargés de mener I'assaut recevaient des grenades
{8 main, mais ces engins trés primitifs pouvaient se révéler
aussi dangereux pour leurs utiisateurs que pour 'adver-
saire
La guerre se prolongeant et aucun des deux camps ne
ouvant plus espérer une victoire rapide, la physionomie des
forces reyalistes évolua peu & peu. Les nobles et les gentle
‘men qui aveient levé des troupes dens leurs comtés pour le
service du roi, ne powvaient continuer d'y préleverindéfiniment
Anne royalist, 1645.
(1) Cavaliere ben ui,
ave wn plas et ane dss,
tas i cis de porter tn
baurier decir de fle sous
les basques de son doublet,
ple quam pourpoin. I s'est
cnt ue écharpe roe, signe
de raliment des royalists.
2) Ofer. ans les deux
‘amps, le ofr les plus
Jortunés partion en guere
somprueusement va
(2) Drago. est équigé du
mousguet dame etd sac
poudreles ressources et les hommes nécessaires aux armées
royales. La solution fut de recouri 8 des soldets profession-
res, que l'on feisat combattre dans des régions élignées de
celles dont is étaient orginaires. Ce recours & des profession-
nels, sil fut efficace, eut aussi pour conséquence une aug-
‘mentation sensible du niveau de violence du conflt, ce qui ft
perdre & Charles le soutien de bon nombre de ses partisans.
Les royalistes avaient eu bien du mal & équiper leurs
forces avant la bataille d'Edgehill, mais au cours de Ihiver
1642-1643, Oxford devint la plaque tourante d'un systéme
de ravitallement dont les capacités, sans pouvoir rivalser
avec celles de Londres, permirent d'assurer I'équipement
des soldats du roi jusqu’a la fin du conflt
LA CAVALERIE ROYALISTE A EDGEHILL
n 1642, les parlementaristes comme les royalistes
Boon ient bien pouvoir écraser leur adversaire de fa-
con définitive, lors d'une seule bataille décisive. Aprés avoir
tessemblé son armée a Nottingham au mois d’aoit,
Charles entreprit de marcher sur Londres. Le 23 octobre,
son armée et celle du Parlement se retrouvérent face a
Lz prince Rupert (1619-1682) fut Pan des meiles géniraue:
royalists de la uere cil I! ait ausi aise pour conde wm sige
que pour mener une charg de cvaere. Doué dn esprit scientifique, il
Sinéressait au développement des armes
face & Edgehill, prés de Banbury, aux confins du Warwick
shire et de "Oxfordshire, Le prince Rupert commandeit la
cavalerie royaliste, avec le titre de Genoral of the Horse,
Son charisme faisait de lui un chef né, ot il était parvenu &
insuffler le sens du devoir ot I'enthousiasme aux cavaliers
inexpérimentés qui avaient rejoint I'armée du roi. A Edge-
hill, Rupert aligna ses cavaliers sur trois rangs, les hommes
les mieux équipés formant le premier reng,
La batalle débuta pour de bon lorsque la cavalerie roya-
liste chargea les deux ailes ennemies. Il avait été prévu que
Lars de a bataile Edgehill, une quanataine de kilos aw
nnond Orford, le prince Rupert conduit en personne la caulerie
de Pale droite de Varmée royalist. Sa change bala la cavaerie
de Vale gauche de armée parlementare. Mais faut d'aoir su se
regrouper apr cet ction, ss cavalier fren pnd ari
occasion de remportr une vcoive dive.
les cavaliers de la garde montée du roi (King’s Lifeguard of,
Horse) ne participeraient pas a la charge, mais qu'ls reste-
raient en réserve pour assure la protection de Charles
Sil éteitresté en réserve, comme les plans le prévoysient,
ce corps de 300 cavaliers aurait pu changer le cours de labataille, et de la guerre, en venant soutenir |'infanterie
royale au moment décisif. Quoi qu’ll en soit, les King’s Life-
guards prirent la position qui leur avait été assignée, & I'ex-
trémité de laile droite, c’est-8-dire au-dela de I'espace ou-
‘vert devant lequel le reste des cavaliers s'était aligné.
La cavalerie de I'aile gauche de I'armée du Parlement
était commandée par un Ecossais, sir James Ramsey, qui
était un soldat de métier expérimenté. Ramsey ordonna a
ses hommes de rester sur place et d’accueillir la charge
royaliste par des volées de tirs de carabine et de pistolet.
Mais les mousquetaires qu'il avait déployés sur ses flancs
pour renforcer la puissance de feu de ses cavaliers furent
chassés de leurs positions par les dragons royalistes.
Les cavaliers parlementaires aveient beau s'y étre pré-
parés, le spectacle de la masse de cavaliers ennemis fon-
dant sur eux ébranla fortement leur résolution, d’autant
qu'ils venaient d'assister & la déroute des mousquetaires
qui les flanquaient, et que leurs flancs se trouvaient ainsi
exposés aux coups des dragons royaux. Devant demeurer
immobiles face @ la charge de I’ennemi, leur unique espoir
était de parvenir & la stopper par des volées de mousque-
terie. Or, il n’en fut rien. La tectique de Ramsey ayant
&chous, il n'est guére étonnant que eile gauche de I'ar
mée parlementaire s’effondrat totalement : les cavaliers
prirent la fuite, et beaucoup d'hommes de la brigade d’in-
fanterie firent de méme. Voyant ses unités en pleine dé-
route, Ramsey jugea que la situation était irécupérable et
partit vers Londres @ bride abattue, propageant la nouvelle
que le Parlement.venait d’essuyer une défaite catastro-
phique.
TTandis que Rupert lancait le cavalerie,goyalé de Male
droite a l'attaque, I'aile gauche avait chargé elle aussi, avec
le méme suocés. Cependant, aprés avoir mené leur charge
avec fougue et détermination, les premiéres lignes des
deux ales de la cavalerie royaliste ne raligrent pas leurs po-
sitions, mais se rubrent & la poursuite des parlementaires
en fuite. Les secondes lignes devaient servir de réserve,
afin d'appuyer la premiere ligne au cas oU son attaque n’au-
rait pas réussi a disperser la cavalerie ennemie ou pour ex-
ploiter son éventuel succ’s en assaillant les flancs de Iin-
fanterie parlementeire, Mais, alors que la victoire était &
portée de main, les cavalers de la seconde ligne perdirent
la tate et se lancérent eux aussi a la poursuite des parle-
‘mentaires. George Digby, qui commandait la seconde ligne
de la cavalere royaliste de ale gauche, r‘avait aucune ex-
périence militaire. Parla suite il devait affirmer qu’on ne lui
avait jamais dit que ses forces devaient servir de réserves
fet que ses ordres étaient d'appuyer la premiére ligne. Ce-
pendant, le fait quill ne soit pas parvenu a empécher ses
hommes de se joindre & la poursuite paralt plus excusable
si 'on considére que Sir John Byron, qui commendait son
propre régiment dans la seconde ligne de \'aile droite, n'y
parvint pas davantage. La cavalerie royaliste avait remporté
des les premiéres minutes de la bataille un succés qui au-
rait dd 6t1e décisif, mais en se lancant follement aux
tiousses des parlementaires en déroute, elle cisparut du
champ de bataille, avec, pour son camp, les mémes consé-
quences que si elle avait 6té vaincue.
La batallle d’Edgehill fut le premier engagement majeur
de la guerre civile anglaise. La cavalerie du prince Rupert
avait manqué de peu d'assurer la victoire au camp royaiste,
mais occasion avait été perdue et la guerre civile allt en-
‘core ensanglanter Angleterre pendant neuf longues an-
nées,
Les dragons étaient des mousguetaines
monies, qui combatant & pied aussi
Dien qu’ che,