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Centre d’orientation et de planification pour l’éducation

Ouajbara Lhoussaine- G3

La relation entre Consommation, revenu, épargne et investissement

L’arbitrage consommation/épargne
la consommation signifie la disparition des biens et services du circuit
économique. Soit ils disparaissent pour de bon (un kilo de pommes de terre avalé),
soit ils rendent un service qui ne passe plus par le marché, c’est-à-dire domestique
(une machine à laver familiale).
Avec l’épargne, il s’agit au contraire de conserver. Pourtant nous allons voir ici
en quoi le comportement d’épargne ne peut se concevoir indépendamment de la
consommation.

Définitions
la consommation finale (CF) est donnée par la valeur des biens et services
marchands et non marchands utilisés pour la satisfaction des besoins individuels.
Cela inclut aussi bien les dépenses privées des ménages que les dépenses
socialisées faites par l’État (part socialialisé).
Pour simplifier les raisonnements qui suivent, on va dans un premier temps
négliger la part socialisée de la consommation.
Soit RD le revenu disponible des ménages après impôts et transferts.
Quel usage/utilisation font-ils de ce revenu disponible ? Soit ils transforment ce
revenu en achats et consommations de biens et services, soit ils conservent ce
revenu sous forme d’épargne (E). Il y a un choix, un arbitrage. Ce qui s’écrit aussi
: RD = C + E (relation revenu-consommation-épargne).
L’épargne est ainsi la partie non consommée du revenu disponible
Les motifs qui incitent les ménages à épargner sont de trois ordres :
 l’épargne de précaution : elle permet de se prémunir contre les risques
potentiels de la vie (chômage, maladie) ou de se constituer un complément
retraite ;
 la constitution d’un patrimoine : l’objectif est de devenir propriétaire de son
logement pour éviter de payer un loyer, ou d’augmenter son capital pour le
léguer à ses enfants, etc.,
 l’épargne de liquidités (par exemple, sous la forme de billets ou d’un compte
bancaire non rémunéré) : la monnaie constitue ici une réserve de valeur et un
moyen d’échange qui permet d’acquérir des bie

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On peut donc considérer que l’épargne est une renonciation à consommer
aujourd’hui pour pouvoir consommer demain, voire consommer plus demain. On
parle d’arbitrage intertemporel. Pour consommer plus dans le futur, étant donné
l’inflation2, il faut qu’un Dirham de renonciation aujourd’hui soit récompensé par
plus d’un Dirham dans x années. Deux moyens de faire fructifier un DH s’offrent
à nous :
 L’école néo-classique considère que les consommateurs vont d’abord
déterminer leur taux d’épargne en fonction du taux d’intérêt r, la
consommation est le résidu de ce calcul économique.le placement sur le marché
financier : étant donné le taux d’intérêt r du marché, le Dirham épargné
aujourd’hui me permettra de consommer (1+r)n Dirham dans n années.
 l’investissement dans l’activité productive (achat de capital pour produire) :
étant donné la rentabilité du capital avancé ou investi r 4, le Dirham investi me
permettra de consommer (1+rc)n Dirham dans n année
La variable déterminant le partage entre consommation et épargne devrait donc
être le taux d’intérêt ou la rentabilité du capital investi. Ici, on va supposer que les
ménages n’investissent jamais directement. Ils placent uniquement leur argent sur
le marché financier et les intermédiaires financiers se chargent de leur faire
rencontrer les projets d’investissement des entreprises. Comme variable
déterminante dans l’arbitrage intertemporel consommation/épargne, on ne retient
donc que le taux d’intérêt r.

L’acte premier : consommer ou épargner ?


Entre consommer et épargner, quel est le comportement qui sera déterminé le
premier, le second étant relégué au rang de comportement résiduel ? Deux écoles
économiques s’opposent en la matière :
 L’école néo-classique considère que les consommateurs vont d’abord
déterminer leur taux d’épargne en fonction du taux d’intérêt r, la
consommation est le résidu de ce calcul économique.
 L’école keynésienne considère au contraire que la consommation est
déterminée en premier en fonction du revenu disponible (et ce de manière assez
stable), l’épargne étant le résidu.
Selon l’approche keynésienne que l’on va privilégier ici, le choix de
consommation prime sur la décision d’épargne, car l’arbitrage repose moins sur
un prix (taux d’intérêt r) que sur un comportement psychologique des
consommateurs : la « loi psychologique fondamentale ».
Cette loi est formulée par Keynes (chapitre 8 de La théorie générale de l’emploi,
de l’intérêt et de la monnaie) qui s’appuie, dit-il, sur des facteurs psychologiques
propres « à la nature humaine » et sur « les enseignements détaillés » des faits
économiques. Elle affirme que :
 la consommation augmente à mesure que le revenu disponible augmente,
 mais la consommation augmente moins vite que le revenu

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Cette loi est résumée dans un concept très spécifique à l’approche keynési
enne : la propension à consommer, pc. Elle se définit comme le rapport de la
consommation totale au revenu disponible : donc pc = C/RD,ou encore C = pc
RD. Il faut bien noter que le parameter pc n’est pas qualifié de « part » ou de «
pourcentage » (ce que pc est pourtant d’un point de vue mathématique) mais de
« propension », à savoir de penchant, d’inclination à faire quelque chose. Ce
paramètre qui détermine le niveau de consommation, ainsi nommé, représente
bien un comportement qui relève du psychologique et non pas du calcul.
Comme on parle de propension à consommer, on peut parler de propension à

Equilibre Epargne/Investissement :

Approche classique : Epargne = Investissement (C’est la même classe sociale qui


épargne et investit)
Approche néo classique : La répartition Epargne/Consommation se fait grâce au
taux d’intérêt. La flexibilité du prix des fonds prêtables assure l’équilibre entre
épargne et investissement. La hausse de l’épargne permet l’augmentation du stock
de capital et l’atteinte plus rapidement de l’état stationnaire (Cf Solow)
Approche keynésienne : L’épargne est un résidu du revenu. Une augmentation de
l’épargne réduit la demande et donc les débouchés des entreprises (Cf métaphore
du dîner : Déprime l’activité. Ne pas confectionner le diner aujourd’hui ne
présage pas que le diner sera pris demain)
Approche monétariste : L’épargne sert de variable d’ajustement entre le revenu
transitoire et le revenu permanent. C’est un arbitrage entre consommation actuelle
et future

En économie fermée, les identités comptables font apparaître l'égalité entre


l'épargne privée et l'investissement privé lorsqu'il y a équilibre budgétaire.

L'équilibre d'un pays entre ses ressources et ses emplois en économie fermée
s'écrit : Y = C + I +G (1) ; où Y est le revenu national, C la consommation, I
l'investissement intérieur privé et G les dépenses publiques.

Par ailleurs, le revenu national est réparti entre la consommation, l'épargne privée
et les impôts : Y = C + S +T (2)

Où S est l'épargne intérieure privée et T représente les impôts.

En combinant (1) et (2), on obtient :

S + T = I + G (3)

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On définit l'épargne nationale ou "domestique" (SN) comme la somme de
l'épargne des ménages, du profit des entreprises et de l'excédent des recettes des
administrations publiques par rapport à leurs dépenses (hors investissements) et
l'investissement national ou "domestique" (IN) comme la somme de
l'investissement privé (c'est-à-dire l'investissement des ménages et des
entreprises) et de l'investissement public.

Il vient que : SN º IN (4)

L'épargne nationale est toujours égale à l'investissement national.

En économie ouverte, les identités comptables font apparaître le lien entre le


déséquilibre du solde des transactions courantes et le déficit du compte financier.

L'équilibre d'un pays entre ses ressources et ses emplois en économie ouverte
diffère de l'équilibre en économie fermée (équation 1) par le fait qu'on ajoute les
dépenses de l'étranger ainsi que les revenus courants reçus de l'étranger (X) et
qu'on soustrait les dépenses nationales en importations et celles qui sont
constituées par les revenus courants versés (M) :

Y = C + I + G (X- M ) (5)

En combinant les équations (2) et (5), on obtient :

(S-I ) + (T - G ) = (X - M ) (6)

où (S - I ) est l'épargne nette privée, (T - G ) représente l'épargne nette publique


(ou le solde budgétaire) et (X - M ) le solde du compte des transactions courantes.

En raisonnant en termes d'épargne et d'investissement nationaux, on obtient :

(SN - IN ) º (X - M) (7)

Il y a identité entre le solde financier et le solde des transactions courantes. Ainsi,


un déséquilibre de la balance des transactions courantes s'accompagne d'un
déséquilibre entre l'épargne nationale et l'investissement national.

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