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GEORGES FRIEDMANN LA CRISE DU PROGRES GALLIMARD DU MEME AUTEUR: Aux Editions de fa NRF: 2ncQUES ANON 1. Votre tove viendra, 1, Vadiew. han, get NaS PAS DE FINS. (Lae uve, un Por trait.) cher Pantres éiliteurs pnomitatas pu MacuNisore (Hdlttons scetates inter rnalionate). fquequss THAITS DE Lespiur SOUVEAG (aang Inventaires, publié par Te Centre de doc trentation sociale de Ecole Normate Supérieure, chez Félix Alcan). a omsrony oF THR eRENCH PEOPLE (en collaboration avee Guy de Ja Batat, Londges, Methuen) LA CRISE D'HISTOIRE: 1895-1955 a raoisthue £urT10N GALLIMARD Paris — 43, Bue de Beaune Heenan ec 8 LA CRISE DU PRoGHES travers leur empérament (comme le montratl dja Sotnone Fncte alors que le progrés est intah insnent fotos Imeompe. On a bet montrer quit irest question age PREFACE, ® les moyens de ta production économique, les outits de ta connaissance. Autrement paur Thabitant dav siecle d'une cite du Pélopanése, que pour celui dune nation democre ligne au cour de ia revolution industrieile dir xtx sitete, faulrement pour Platon que pour Michelet, Mais il a'agit Toujours de tutter auce tes forces contraires a bien at corps et de esprit, de tendre a élever Uhomme par ure technique partieultére de sa dostinée. Et mime pour Plax {on (dont a voute faire, par une étrange déformation de £4 vie et de sa peasée, fe madete dune lignée de < clercs » Gevinléressés de Vaction politique), le sage, tne fois mir, et sir de tui, doit participer activement aut gouvernement des hommes. Lui Seul peut, en réaltsant Valtiance de 1a buissance politique et de la’sagesse, faire cesser les manz des tats ‘et de Tespéce humaine fon! eatire, jeter les bases de la République ideale, Quon considére ies sophistes, chez qui se reflile une premiére avance des métters el des arts, Soerate, Platon ont Aristute, celut qui te premier declara que lo vie juste ne Succommode pas de ta anisére et de la faim, les Epleu lems, les Stoletens, — chez tans on retrouve t des dearés diners cx souct dane reflesion evnsaerse 4 Pélévalion de Thomme. Bt par suite a Taméttoratton de fo eite, Les stol- ciens eniinémes, si conservateuts, Wont pas _manqné aexercer une action sur lee affaires pabliques et eeulae tion du droit écrit. La sagesse est un inodéle place devant tes hommes : 1 s'agit toujours, comme Te demandatt Epi- cure, de purvenir dune ole « digne des drwy >. El parm Tossns la'sagesse grecque tout enttere retentit fa prophetic te Platon : « Les mau ne cesseront pas pour les humains fant que ta race des purs et aulhenliques philosophes arrive au ponvoir, ou que les chefs des cilés, por une grice divine, ne se metient a philosopher péritablement. > Vingt-trais siéctes plus tard, la prédiction du Jeune Mare rerubun son identique : « La philosophie ne peut éfre réa- lisée sans ta suppression du prolétariat, et le prolétariat ne peut étre supprimé sons tq réailsotion de ta philoso phe. > A travers ta Renaissance, celle rifterion se développe et se transforme, Mime Ténorme explosion du mysticisme chrétien, siluant ta véritable scene da drame. humain ailtenrs qu'en ce monde el, par suite, disqualifian! tes talenrs terrestres de progris, n'a pas réussi 8 en arréter complétement Te cours. Il est lourhon! de voir celles 16 LA CRISE DU ProcRes ae ae et milieu tes pins différents. Ance les taeaene Cerone eg eet de es mre Fonnasy selec, dane tes'masees populaires at les un écho particulier. Cependant, a's tae senha an Geant i ind gon em pretend donne ee ent Grorge Duhamel ie proven an pots eh ne ode tesa forane at to queee, geal er [ois ethique et setentijique, temps sirina ee ef tempore, date aura te et asa a a PREFACE, ie ne sont pas les mémes que la sagesse des Stotciens, ces presque-cvientanz, habitants des grands empires bills sur beimort des cites, ow que celle WEpicare. La tension de Desearies vers le mieux, cette admirable combinaison de joi scientifique et de maitrise des passions es! autre que celle de Spinssa, It y a des ideologies de progres spéciale- ment politiques, au zens Te plus nable du ferme, comme elles Helvctins, de Dicderot et des Eneyelopedistes, «at Imettent Caccent ‘sue la transformation nécessaire dela Ugislation afin damnéliorer « tes mecurs >. Dautres insis tent sur les promesses @abunidance, Varceaslon de la masse des hommes au bierétre, Dianires sur ta diffuston des connaissances, le progres des tamiéres. Bientél le progres Venichira des espoirs @affranchissement national et Social, aizguels ta Révolation francaise 2 donné une uni brerselle impusion + Te progres sera la marche des peuples fila démaceatie, w la paiz. Diawtres enoisagent avant tout ti preponderance crotesante de Ia raison dans ta vie col- lective ef indivlduelle, et pour mienz attetndre les ezoyan- ces roligiewses, pouseent en avant un tntelfecluatisine sor. tient désaciné ide fontes Tes putssances de ta sympathie et du emur. A certains moments les techniques industrielles, boutenersant tontes les conditions Fexistence, Tes commun nications, Tindustrfe, ls Ioisirs, tlendent un prestige tout puissant, @ peine balaneé par celui de la biologie et de ta Inédecine, qu offrent Teure Bienfaile ef leurs découvertes, Vers fa fin du 1x slécte, des doctrines dont le rayonne: ment immense déborde de loin Vintérét des cerctes savants, comme celtes de Darwin, de Comte, de Spencer, parvien nent —- por certains dle lenrs Tews communs —— jnsqu'a opinion de masses @hommer qui tisent seulement fe jour- ral. Combien Pantres éléments, que fomets fet, se mélent dane cer conrante pour en modifier Ulan ef Te sens! thussi esttl pratiquement impossible de juger et seule ment de saisir tes idéotogies de progrés si un ne les recher- fhe dane le milien qui les a noureles, en considérant sex caractéristiques soctates ef humaines, Sonhaitons conaal- tre bientét des éiades oi Van fera reviure la sagesse de Platon ow celle de Montaigne, mais seulement aprés «étee précccupé sérieusement de pénétrer fe milien historique ott Platon et Montolgne vécurent el écrivirent. Meme. dans tun essai aussl rapide que celui-ci, fai pensé quill était vain de vouloir retracer les élapes de la crise contemporaine du progrés, sans relever tes principanr traits économiques 2 LA GRISE DU PROGRES ie ects cher quelques maitres de to pensée — ta {ifie Tunité de ce beau terme de progres, oe encore des omptiencas he doesent ae ee Frcton i ples ftssnte tt tes Youle sont es ae ate ta Teac aa er eet towel de Muna omer Pag, Fey cement fons) dex prottemes opted technic Ger meen Ste echivn sot taen, Sitape t ee der de aaies ga seattle te dele ation ex tvs 6 es pnt preupe dene ces matieres une place, et non ta moindre. Dés iene ected fe pre on en eta es ees En ite pts recherches stot attra, tad rentes deme Gee saree fant fer pes pie sa ea oe one plod trim mane oblate a tne ire” Baste caninan tn ax fgtat? net nts ists, ae es t's ae ma ort och appa otter conte ten ation nee no ke Bae 1, De Th les tntroduetions dom eich lp etendutions economiques et techies plasée PREFAC 8 son « Beamen de conscience d'une Hisiolre et dun histo Min Pentre diveiplines proces ot fointines negocter rpaaclement ie alliances noupelles? sur un meme Pye omeeniver en faiscea ta Lumiere de_plasiets ster Gch niterogenes Formate Wavenir suns doute, hu teaval Sie “atevera beaucoup die son Intimate. te sera plts, ‘inst'profendément, te chose ium homine et sun ean. Mion, dots en effeceite i retrowvcra ce. gill ara perdi Ler ersunnelite tes temps de Fartivana, qu'on te veulle iu hen descendent lentement wtratessous de notre Rotts i tome tant dares, te petit arise sctentifique, que ous suntnes tous, ye hows inom nai dans se tren rede mies, te pelt artisan gut fit tout ieméme et par fdmene erée adn oullinge, sow hamp experience, ree fropnumanes diinvestigation —- tl steno rejondre dans Pere tant de beaten mortes, Mais une artre beaute 8 ledne sae a ferre. > Tene len Cela tes hummmistes de ta Renaissance et des abuts des selence moderne étotent, te plupart, de. ces Geands evitsanas A le fovs.mathematictens,. phisitens Kcieinancs, meen, awrite, ts alaient saloant Shasune deseo branches, vers fe fruits Tes pls excuse Peat ae te science doul parte megaifiqnentent Desoartes, Cour it sagesne, Gomote dans fous tes domaines de te Sion du travail, Te concer deta spéctaisalton, cel erdiotlameprofesstonnel » tia dinoned par Marz, 80 Srstot encore dann celut de tr sctenor.Iacien Pebire seit {fucles pisisancer sepporent ces. ailiences, nanoetes Tu précomse en ferme a fastes ctxt eleven Avec tt lex Wedniars esprit, Accident commencent &deplorer ces "ons scagutnes, ces Jolonstes, cox repards mpopes cet Gnubtmeselutrttey cet mrs mitogens. i_enferment Hrcatets spciniatsana des centres Borne et des aiatlts faglien, Mats Tanpte organisation, Pexpet ef tes Tibthodes de te recherche intellectuelte, ne dépendent sans ‘Tante pew des seater bonnes votontes Hcduoiend tt, blew entend de ne pas oubier que Te amotcoffement ‘de artisanal scientifique en specials @ maui une tape Trdipensabve @ om dfponement. Et fe mepntton de cen specialte isotées, de leurs enntradte~ one dtns tne syntnese nowvelte, accomplie grave ta 1, Legon alouverture du cours ulisteire de ta evlliation 5 Coflsye We Beance (fees de sunthése, ola 1938). u LA RISE pe collaboration dex spéciatistes et Pappatition dun nouved spel scivaliiqiie ts misintevamnt uke dlage ean bale pemvuble : syuthive dont tine tage nl et ffrte dees & Momuine de ta fechnigue iudustrelles of et cechines € fil ga einquante. nn, capabies ung ceale opoemtore, El Monunatentes, cummencent a s'effacer dans maintes fabri-®, gations devant ‘des machines pelynetenten conn tow leurs autematiques gut ransnilent nar iu omrelfea loute une gumme eouiits ct Wopirations, ka tease mee teraitelle pes cupable de reussit cette clleboration dome eh la technique, parfois soumise a moins de gene, lal offre Se déjit des erempies? . i. Pour nous, cette now cialites etouffantes, ne PROGRES elle élape, ce dépasiement des spe- Duvent aceomplir gue par Pepe ation consctente de ta dlalectique. materatte, Cehened Borte eu sun easence mame ta destruction de ce fronleres © dans une “nouvete syntnese des scieaces, et Ferigence Grune « connaissance polyscoptque th reals, Ces on Resse Bi fle sovictique que Jal on pone fa premiere jos tour dla Unstitut de protection aia inayat et de tlaslae ObouCt des equipes de checcheurs, médecins, prpchelagees, Pha Sotogtstes, ingénteuts, staiaiciens, llachee tm monte 3 probleme’ dont tls eudiuient hoctar a aspect, ston tos Hignes un plan dtscute ~~ et marl en eomsnan y s Atma color, of je te regrelte et encpe ate aovee =| arti et pce ent a nstaet bie Ger ainacesfetconteg canteen ably Be esate angancret as ates matatton fer de faire converger en tui, avec ses modesies outits, $:' Maciel pace Ate Senne it ee cate Cara eer feiueiatelir ger eet ceri ee cat at et lene Ment euro Parfs, octobre 1935. Les collections du Contre de dusunentation sociale de VBeote Nopinale Superieure, wont ete dua précieus seeaues poe da Briparatton ide cu livres adresse fof mes Isis sits, recreke meats kM. G. Bougle, dieecteur de TEenle Normale Sopeseure od dente = Le camp d’Antoine, ta nuit avant ta we Gaultte, Des soldats veitlen!) - Paix! Quiestece que ce bruit? Feoutez, écouter! silence! De la musique dans Vair! — Sous terre! ‘ Gost bon signe, nlestce pas Non. Silenes, vous dis-je! Qu’est-ce que cela peut signifier? : Gest ie. diow Hercule, tant_aimé @Antoine, qui Vahandoane aujourd'hn ANTOINE FT cLéoMATRE, ‘Acte IV, sctne 3. 18 LA CRISE DU PROG! Comparte a celle que décrivaient Marx et Kogels dans cette puye célébre, In seconde revolution industrielle pos Sede une originalite certaine, Et cependant, 1 nest pas facile den desiguer (es débuls ni tes contours. A travers tout le x1 sigele los découvertes des scieaces de la nature Cl leurs applications nouvelles la préparent dans les pays le capitalisme evolué, Elle se repand av xx" sitelo on Inéme telups que stendent toujours plus rapidement les huarehés, Ia batuille des débouchés, la concurrence des itperialismes & travers le monde ¥ Ala machine thermique, a peine modifige depuis Walt, vient sojouter o ac substituer un complexe de techni= ques ou se diseecnent quelques traits saillaats : 1° machic Ties-outils. aujomatiques; 2° lransforunations dans Vemplot fies conibustibles liquides ct gazeux; 2° perfectionnement drs machines & vapeur (chawhires, buutes pressions, sur- Chauffes); 4° opsteurs & explosioas, moteurs & huiles lour- fies; 5° revolution des transports terrestres, maritimes, Serlens; 6° révolulion de Toutillage agricole; 7° penttra~ tion massive ue la chimie dans Pindustrie et agriculture, ct parficnlierement dans les proctdés de la métallurgie et dons la production des engeais; 8* intense développement ‘imdustrie des techniques de communication el de Joix "radiephonie, uachines pirlantes, cinematographic: 9" el, surplombant toutes ees Efaasformations, penétrant ta plapart dentre elles, imp: mmant sa marque 8 lq seconde revolution insustrielle comme Tq machine ‘avait imprimé le sienne & 1a pre= ndiate de energie lectrique, Ja Fevolution te I'eectrieité, préparée depuis longtemps par ies recherches theoriques din Faraday, (un Ampere, Won Coulomb; mais doat Jes applications commencent & pelne 4 inovifier les afeliers vers la fin du xix" sidele Tilavention capitate de Gramme est de 1860, et Ja décon- verte dine machine réversible qui indifféremment se com= portait comme genératrice delectrictté sion Tui fowrnix- Satede ia puissance, ef comme moteur électrique sion ur foucnissuit du courant, rencontra dabord beaucoup ineredutes, Gramme dot uiméme rassembler Ja petite Fomme neeessaire A la construction de la premigre dynwmo. Au vrai, an machine ne commencu réellement & conquérir Pindusttie que. du jour oi Ton sut transporter Pénergie. Déja, en metiant au poiat Valternateur, 31, apportait un Aebut de solution : le courant alleraalif, grice a ses hi AU SEUIL DU SIECIE 19 tes tensions n'exigeant que peu de cuivre, pent étre sist ent conduit & distanes, Les teansformateurs permeltent tie passer sans difficullé des hautes tensions, exigées par Je transport, dus basses tensions qui sont couramment employees pour la distribution et utilisation de énergie Glectrique, et leur apparition Tut un nouveau pas decisif Les bevels de Marcel Deprex ct de Garpesticr sont de A881. C'est a Venposition de Turin, en 1844 seulement, que furont exposes les premicrs transformateucs pratiqies, cous de Gaulurd et Gibbs, Sar ecs bases, Loujours révisees, Fendues plus parfaites, s'edifie la teehnique de la seconde Pévalulion : Vusage des turbines de grande dimension, Ja construction de plug en plus rpandue de ceutrales puis Sunes produisant Feleetrioité au churbon, att lignite, & Ia lourge, ow eaptant ls houille blanche ef Is distribuaxt A grande uistance. De toutes mnanieres, en comparaisoa de Tere de ta machine ¢hermique, om reuasit de grandes €o- homies Wenergie, Leleetticlié, deyenue transpoctable, peut se réparuir vers Ia multitude ides machines qu'elle higente, Pew & pew celles-ci viennent remplacer dams ies alcliers ies machines & vapewr, encumbrantes, répandant partout Jear fumée, leurs poussigres, leurs licuits* ‘Gependant Ia machine & vapeur se Wéfend. Et progresse. on aurait tort de eroire que Ta conquite de i'industrie par Pénergie éleeteiqne ait éo pustout rapide et complete, Le nirsie serait plus vrai. Aux Blats-Cnis, en 1905, sans Pensemble des forces moleices, on eomptalt encore’ 73 % de machines & yapenr. La période Wayant-goerre est piutat line transition entre In vapeur cl Pelectrieité. La foree Giinertie des techniques anctenaes joue, aussi la routine, la treinte Wengeger des diépenses pour up matériel nouveat, Dans les machines thermiques, on sntroduil des anodiftea- tions importantes : uUilisation de Peuveloppe de vapeur, de pressions de- plus en pliis tlovées, do lu detente fraction~ Ree de la surchaulfe de vapeur, On diminue ainsi les depenses, en augmentant 1a puissance ullle et Te rende meat, ‘La turbine & vapeur donne, aprés les brevets de Parsons (1864), une nouvelle jevnesse 4 energie thermique et la fait reportir en avant, Pour on grand nombre d’applics- tions machines Fotatives, pompes, ventilateurs, eom- Ton teouverss em appendice, ane «Note sar Mevolution des foress molvicen sa comfy de la seconde sevelution industrielle > fae eer cacy | 20 LA CRISE DE PROGRES i pressetrs, et pour la propulsion des hélices de navires, — Kes turbines vinrent relayer les machines thermiques & mouvement alternatif, Suivant de prés Parsons, Laval en | 1802, Rateau en 184 construisirent des modcles de turbine, originaux el puissants, Cependant aux Expositions de 1888 ' Gt de 1000, Parsons, dont fe nom mérite d'etre jofmt dans |) histoire des techniques a celui de James Watt, demeu- rit Je seul exposant de (urbines. Celles-ei, dés les environs Ge 1895, yoo! subir la coscurrence du moteur & hile lourde, ‘Sil fallait, aprés Wélectricité, déslgner le trait dominant de la sccoude révolution industrielle, on aurait quelque raison de nommer fe sucets, sous leurs muluples formes, ides moteurs 4 explosion et a hulle lourde. De nouveaux combustibles Hquides et gazeux viennent s'ajouter au charbon, qui avail eté le premier ¢ pain de Pindustric » : petrole, gaz déclairage, Dientol le gaz pauvre obtenu par Fe passage ne la vapeur deat sur le coke au rouge, Le petit moteur du Belge Jean Lenoir, moteur a gex d'éclairage Combing avee Pair alinospnérique, consteuit en 1800, de pauvail avoir dapplication véritablement pratique avant Que fit raliste la compression préalable du mélange gazcus. Beau de Rochss avait fait breveler en 1862 son 1 notear 4 compression, C'est seulement a [Exposition de 1378 qwon vit spparaitre en France les premiéres mack nes de ce 19pe, puis e 1889 des moteurs conme celui de Delamare, dont ln puissance alteigeat 100 IP. En 1905, 2 YExposition de Lidge, les visiteurs admiraivat des mo- teurs du méne genre, de 1500 HP. Alors, aprés les premiers i bricolages de Ford, de Dion, Renault vt quelques autres, i Commence la fantastigue aventure du moteur a explosion i qui on vingt ans hovleverse Vaspect des. agelomérations TMimsines, Yes communications, los mecurs ef conquicrt Tes cing continents. ‘Au eours de cette évolution technique, & essence de pétrole, qui demenre diffielement remplacable pour les Eatomebiles, les motocyclettes, Les avions, d'uulres carbo i ras vinrent se joindre oa se substituer : benzol, alcool carburé, gat de hauts fourneaux, gex pauvre. Vinvention 1 de Diesel, en 1893, grace it la haute compression préalable : ide Pais, permit de braler dans les moteurs des matteres peu inflammables ct dup prix médicere, comme Yes rési- ius de distillation de Thuile de schiste, et des tuiles Yariges, végetates et Salznales, 4 Vetat brut, Le Diesel, dés AU SEDI, DU SIBCLE a cetie époque, s‘installe sur les navires et supplante Tes tur~ pines d vapeur dang les centrafes électriques de puissance jmosenae, Aux macros premieres que se disputaient deja Jes pitissanees Impérialistes sur toute la surface de la pla~ hele, charbon, fer, coton, culvre, s'en ajoutent d'autres. Le pelrole et le caoutehowe deviennent Venjeu des lultes tes plus apres, Les déeouvertes Techniques agissent ie} diree~ fement sur Whistoire économique et politique. La construction mécanique, profitant des. aciers trem- pésel trrape rapide, suit de prvs les progres ile la metal- Jurgie, Charpentes de fer, ports mélalliques et depuis 1889, ccimest arme ct metal se répandent, Les machines elles” eames, reiuiissant ea elles plusieurs fonctions, deviennent ples compleses et plus autonomies, Plus précises aussi. Les premiers faves et fraiseuses & coupe rapide, exéeutds selon ies brevets de Frédéric Winslow ‘Taylor, n'appuraissent en Europe, sit les stands de Exposition, qu'en 1900, Ingé- hnleurs et oavriers trangals soat émerveillés de leur raph tite, ie lear sdreté, de leur préeision, Des machines de plus en plus parfaites, spéeiatiséas, sont mises en vente; el, fu fur et § mesure que Tour prix Sabaisse, Introduites par Teg industeiels dans leurs ateliers, Flles enflent Je yolume de ip. proitnetion et In répandest sur les marehés noi Neaus, Defi, certaines machines aulomatiques ows automatiques, en particuller dans Ja consiruetion méeas que, la papeierie, le textile, pénétrent Ja grande industrie et diminuent lu pact de Vhamme dans Ja production, Mais Pouvrier aisi depiaes trouve en général du travail dans un autre coin de Tat Cette période est marquée par une fiévre inventive, dans tous les tomaines des techniques. Le nombre des brevets lors déposes en temoigne. Aux Blats-Unis, entre 1800 et 1905, on itelivre 143.791 brevets, Entre 1905 et 1910, 171.300, Clesta-dize que Tuusicentation des ynnées 1905. 1010 par rapport a 11M0-1905 est de prés de 28.000, ebittre gai n'a jamais #48 atteint depuis , Deja, dans cette période de son Héveloppement, économie américaine est remar- uable par son eMfort pour organiser 1a production et él siner peu & pet Tes travanx manuels, Si Yon désigne par TOW tes indices de développement des forces motrices, dt volume de Ia production et du nombre Wouvriers en 1800, cces indices montont en 1914 respectivement 4 220, 156 et 154. Tandis que les forees motriees passent de 100 4 220 et 4m produetion de 100 a 156, le nombre d’ouvriers employes \ 2 TA CRISE DU PROGRES l dans Vindustrie, dont Mquipement technique augmente de plus div double, marque ua geeroissemen! qui est seulement Be 34%: preuve que Ia rationalisation industrielle est bien commeneés ® Pour PAngleterre, entre 1901 et 1911, le |) chimtee Wes brevels passe de 180.197 & 190.986 et c'est F seulement atix environs de 1925, aprés Ts chute verticale | de Factivié "scieatifigue et technique durant ta guerre | Gor tes domaines apéetanx des industries militares), que fee niveau sera retrouve et dépassé. Le role des Expositions aniverselles, & Ia fois comme index du développement des techniques et comme vébicule fdes idées de progrés a travers les masses, a été considé= yable et on ne sanrait omelire méme dans Vesquisse 1a plus rapide. Pour combien, parm{ ces millions de visiteurs Venus des campagnes, parfols des plus lointains bourgs, | pour eette province francaise A Ia fois si proche el si dis Tante de la capitate, Padmiration de ces msquettes d'usine ‘| en marche, chefe-d'ceuvre d'ingéniosite, Yes Maneries dams | la fameuse © rue des Nations > ou dans les « Palais de | Madustrie » ne dovaientts pas former Vinoubliabte sou |) ent, celui qui achevait installer en eax, § Tabri do toute Upreuve, semblaltdl, la etoyance enthousiaste dans Ia i marche en avant > du Progeés! La, premicre Exposition | niverselle sélait tenue en 185), au Crystal Palace, & Lon~ | rex Apres celles de 1855, 1807, 1878, [Exposition le 1889 A Paris attire déja de grandes fouls. Vinglhuit millions |e isteurs ont parcourn cete snée Esplanade des | Invalides, qu'elle avait envahie, ont admiré ¢ tx Tour » | quelle Legui i Ia ferté des Parisiens. 17Exposition de 1900, Eouvrait les Invalides, le Champ de Mars el les deux herges de Ia Seine, du Pont @Tena jesqu'aa Pont Royal. Une i cinquantaiae de millions de personaes cireulaient entre { i Ses pavillons qui oecupaient 108 heelares. Li place de Mindustrie et de. ses techniques y élait considerable, ot on en peut juger par Ia puissance des mnachines mises en fctivite, qui depassait 96.000 cbevaux-vapeur, alors qu’en : 1880 ole se chiffrait A 5.8208. a piqnes. ef Vextension rapide des marchés iniernatioaux, Ta production dans Ia plopart des grands pays capitalistes | Aidée par un pareil développement des moyens tecb- ae! Suit durant cette période de vérHlables honds. Au vrai, elle | AU SEU. DU SIECLE 2a aceentve un mouvement de fabrication en série dont on pout tncr ies debits en Ambrique aux environs de 1860 et ‘guide la gagne peu & peu Europe. (Cltons quelques Indices, établis & T'échelle dw marché mondial, de ce dchaineient des forees productives jadusteie (en quln- | es Btets Unis sont A la téte de ce mouvement dexpan- sion, et eo donnent les propartions les plus saisissonies 8, Une depression eeonoonique, ressontie & partir de 1893 dans Certaines industries ef surlout dans Vagrieuiture, avait €é Fapidement stirmontee, Dé 189, les financiers sont rasst~ Fee Gge hnane récolte aux Etatet'nis eoincidant avec wie fnauvaise eo Europe, donne de gros profils aux agriculteurs Te TOwest, [industrie américaine. tavaille 4 prix tres feduits et énghiele alors en Europe diane grosse « de rande » que les industziels de Vaneien continent ne peu Mant ‘satiefaive. Enfve 1863. et 1899, exportation des [ives munufaetorés passe de 158 a $90 millions de dol- ihre, Durant 19 seule année 1000, elle augmente encore de 10D «lions, Dea en 1898 les milieux officiels chantent Hetoine fe Les industries des Btots-Unis sont arcivées & ta paint oi {1 semble nop seolement pratique, mais coms Dardtivement facile pouc elles d'approvisianaer tne portion Parsidéranle du iponde en méme temps que le marché ational. » La méme année, le président de YAmerienn Runkers. Association déclarait triomphalement : < Nous possédons maintenant trois des cartes maitresses dans 1e Fojour'Ja grandeur commerciale : Ye fer, Tacier et Te AMarbour, Nous avons été longtemps le grenier du monde, sous aspirons aujourd’hwi A devenir soa usine, plus tard hous servons A devenir aussi sa chambre de compensa tion 98 Entre 1890 et 1905, 1a population des Etats-Unis aug- — u LA CRISE DU PROGRES Valour des produits mansfactu ves (en millions de dollars) ruduction du clarion (en malt= Hers de" tonnes) Production de" acier (ea inl: ers de tounes) Industries tertiles | valeur gio= ‘bale de ta production “en otoo, Taine ot Sole em" mil Fons ‘ae'doiters) | #2 ase] 1215 aa05, 5.369 (1880)) 16.866 41905) [3.000 ct8a5)| ¢50.00 (03) 1.000 (18801) 20.000 «19099 Get essor industriel et commercial se poxesult régulid- Fement jusyu'a la guerre, Voici les moyennes annuelles da cointnerce extévieur des Btats-Unis, expartations et impor. tations, entre 1900-1004, d'une part cl WU(O49I4 dautre part, (ayaoitary | ten dollars) 1909-2908 ‘ 2Es“milioes | 819 maitions is10-1004 266 39 Le développement économique de la France, sans alsein- Gre cos proportions, est ecpendant trés sensible, Lex traction des combustibles mingraux, qui était de 35 mi ions de tonnes en 1906, passe & 40 millions en 1913, la pro uetion de la fonte, entre Yes méies sates, de 2.700.000 ‘monte 49 millions’ de tonnes. Lévaluntion du reven national, tolalisant les salaires des employes, les béniees dies patrons, Jes renles, Ics traitements, ies produits con: sommés en nature, est Corl diffcife 4 établir et demeure approximative. Fle donne néanmoins la granitour relative de Faceroissement qui, selon les calculs de Pupin, est de plus de 11 milfiards entre 1903 et 1911 = 27,8 mlliords en 1903, 39 milfiards en 1911, Le reveny des placements ea valeurs mobiliéres passe de 1 mifliaed et demi vers 1900 & plus de 4 milliards en 1913, Leta financier do poys, at cours de cotte période, es! irés stable. Les cours. des valeurs marquent des oscillations, dans lensespble, res fa AU SECIL DU SIE bles; tes eapitaux disponibles abondent; te layer de Var- kent stest abaissé et remonte A peine aurdesss de 3%. Le Eommerce eaterieur, matgeé le régime des truités de com nore. tenance protectionniste, marque de grands pro: pres. Iexportation totale, qai se chiffre en 1900 4 4.108 Eimions de franes, sislévent en 1013 a 6880 millions, Pour les produits fabriqués, Paugmentetion va presque do simple ait double (ie 2254 4 4.183 millions). Liascensinn des forces productivas ex Allemagne durant elie périude est, avec eelle qui lui correspond aux Etats Unis, la plsis considerable ¥. Le numbre des travailleurs fceupés duns [udustrie passe entre 1895 et 1907 de 20 2 plus de 2 millions, —- dans le commerce et les transports, fe moins de 6 & prés de 8 millions 300.000, La production Gu charboa, passe de 73,7 (1880) & 256.5, miltions de ton nes (19{1) mhanifestant un acerolssement de plus de 218 7 ui devance de loin celui de Ta GrandeRretagne (26 % dntre tes meres sates) et ne Je eéule qu’aa développement dle Pinstrie churbonnigre avx Btals-Unis. Pour Ta foate et Pacler, les progres ne sont pas moins remmarquables cB. 2 | ont Fonte fon sailors de Yeh sont ass) | 918 gam | a7 Adler Gen miliiers de (Oi wes) ast cass | 13.94 cote) | s.335 8 ‘Le développement des grands ports aussi bien maritimes que Mayiays est tin indice caractéristique de cet essor (duatriel et commercial, Notons, par exemple, Jes mom Yoments des poris de Hambourg et de Duisburg-Rubrort : Hambonrs Entrées | Sorties Mogenne de 1891 4 1900, en evilliers ! ide tOndes wena fee 6.508 | 6.028 Mayenne pour Maunée 1912 2} asses | 13.837 A Duisburg Rabrort, exatoire de Ménvrme bassin de ts ruts, fe tonnage flvial entre 1908 et 1912 passe de 19 mil- Hone 4 pees de 94 millions de tonnes. Dans ce chiffre glo- bal, Tesportution depasse de 7 millions Vimportation, 26 LA CRISE DU PROGRES LAngteterre® avait tondé 38 puissance ot te plus shir de son hegémonie sur st riebesne on tharhors Le Se sete avait observe Vavemtare. paradonale wun pase atlsant Jes'matiérespremitres i monde entier pots Tes usiaer suc son territoire et en recaperter, grace sa houlle et fet bs prix de revieal, la plus. grande. partis. Le bee change, sexprimant souveat avec toutes Tes, apparese ces de Ti “sineérte, emoprantant Ios justifications Raman {aires les plas propres 4 persrader, Watuiait les inter profonds Whine dconomic onguntace sur de telles bases. Au fr et ie mesure que @auies pays s'équipent ef seg. meatent te Jeu de lets indastriet et des tocaigies gal fe substituent & Ta vapeur, Pindwstrie anglaise ee davane tage: menacee, son monopole te fait fcchil Les prertee res traces de dvelig se distingent vers 1885, Des rap- Berts (comme celut de la ¢ Commission royale nommnke Pour enguéter sur Ia dépression. au commerce et ie Findastte.». pabiié en" 1886) signateat pertodiquement usu’ Ia vee de la guerre In stagnation es techniques, Jn tostine de beaucoup entreprises endosiies su de Vieux steeds, des tradiions st une confianee britannique Aithete 8 ebranier. Angleterre, pionnicr de In prendre evolution industilfe, avait ouvert le vole Wes fy fn Wi avnir siécter Les Elotetnis et Yallemagne (eejinte par Ja Frans durant, et plas encore apriy fr guerse) ont ate les premiers s inirodhite et expérimenter, sur woe large febeile, les techniques. tela seconde revelation indies ‘Se Voiel quelques chiffres poar fa production du eharhon et de tp Toole, caeselératiques de Tecovomie anglaise et Ses meileuzes ressourees Charbon ( i a feeaat ee eo lacy ano fare ony | a0 nes) “ 768 1887) | 2093 C911! an % Liaecraissement est relativement beaucoup moindre centre les mémes dates que daas @aultes pays, Etats-Unis, Allemagne et méme France. I’Analeterre, premiere pros ductriee du monde pour la houille en 1887, passe au debut fin XX" siecle au deuxitme rang, serrée de’ pres par Alle magne, Pour Ia fonte ct plus encore pour Macler, elle est AU SEUIL DU SIECLE 2 distancée de loi par les Etats-Unis et PAMemagne. La Place exceptionnelle quelle oecupait dans Véconomie Mondiale lu a éle enlevée, Cependant Mmmensité de sox Bhupire Jes ressources profondes dane vicille prospérité, re eontlance en de solides ef oequellleuses institutions et ttudivions Ie soutiennent, Et sil y a, dés eetie époque, Magnation dans e sucegs, on ne peut & vrai dire parler de ese britannique avant £944 ct surtout 122. ‘Au cours de celte expansion économique, les pays s¢ apeciaivent, Une éconumie internationale se constitue, TRE Geuaages.solidaices devienaeal indispensables pour Hegorger eette production de plus ea plus enflée, Cepen- dant que, par une contradiction apparente qui se nouerit Tens Jevfoad aus icines causes, Tes nations sont jetées WePlunes contre les naires par les rivalites économiques, Ievutte A coup de traités de commerce, de couanes, dex: Heditions coloniaies Ce stieniiques > ow franeliemest pelutaices), les guerres par procuralion ob les impériali Rus tasgués se disputent la prépondérance ex Cord Gans Jee Balkans, et Asie centrale, en Afrique da Nord Weal Lepoque, ow Pancion capitalisme, essenticilement industriel eazacterise par Ia Iibre conenrrence et Je Hore qoute welface dle plas en plus devant [e enpitalisme de eaaeus iets, De nouveaux liens entre entreprises, de vasles Feng orientation nouvelle des tiangues i Ta fols pen tiulisien et decentralistes, pratiquant ta politique in fervention dans. Vindystrie, soat parm les traits domi terverlie cette evolution éudiée par Witferding, et dont Tenine a donné une anulyse classigne. T et fe Katt aver Jeidels, le début aux environs de 1800, et Yap: Gariinn sur. une inrge éehelle dans les premieres années Rae siicle, e Ainsi le commencement du xx" slécle Ge miue “ie point tournant of Vancien eapitalisme fait fined nu nonvea, of fa domination du eapitsl findostie Pete ie pas A la domination du espital financier. > Em cere ‘tema que le capital Rnancier aeqalert cette, pré Bandérance, il est_amené, par Vexportation des empitaux Repaedant Vexportation des marchandises, & wn writable Sortage du monde, Partoge éconamiqne, qut s’apére par- cereiement av patiage territorial entre Elals: « Wepoque Fu espltalisme ie plus recent nous montro que #établis- ee tce geoupestents capilalistes des rapporis définis, : 28 LA RISE DU PROGRES busts suc le partage économique du monde, tandis que Parallélement, et en relation avec ve fait setublsseot les Tappotts ‘definis enire groupements: politiques, sates Etats, sur les bases du partuge territorial ilu monde, de Ta Julte pour les colonies, de Ja « lutte pour le lerrttolte sere numigne. » Les idGologies ne manquent pas pour traduire, justifer, précipiter celte évolation #, Le libre échange, allngue on Angleterre dés les environs ‘de 1AKN, est ea pleine Yeeroce sion, malgré Ia défaite des « fair-iraders +. Les docitines imptriales, avec J.B. Seciey et Joseph Chamberlain, se dessinent et distribuent leurs premiers renwus dans Pope Rion anglaise. 1’Allemague, i son tour, Venguse a toad dao la politique et tes théories Wexpansion. ia Amérique, Ie Peussite de Vindusteialisation, Yessor Gconomique psovee uent, malaré les vieox principes de Monsud, un molec ment d'idéoiogie conquérante, qul se trailuit tees conor ment 3 Cuba, i Hawai, aux’ Philippines. En France: on Sommence, grace au commerce aver les colonies 4 efor, dérer "Empire colonial comme um moyen de prospésite et lune nécessité économique. Au milieu de ectte magnifique expansion, dans une atmosphére trouble of se imélent conquétes el menace, Qi stexaspire deja la paix armée, Je capitulisme poursait Je route de son destin, MI SAG BT Espois Pans Te fracas ite Ja seconde révolution industrielle et le la conqucte du globe, que devenaient les rillexions de Ia bourgecisie sur sa civilisation, sur Pavenit de ae abet sation ?* EX tout d'abord of déboueksient, aprés leur marche sinoeuse & travers le xre sigcle, [ee courants prinelpare des idées de progres?! On entond encore, dans ces années, résonner Ja grande voix des saint-simoniens, avee tout le pass’ quelle too, sus, le Turgot & Condorcet, de Lessing Herder, de Vico ne «Note sur quelques avaturs cles idgos de progrés du Arg Aylit du Sie sléste 5, impriace en ap teydices, oo Plete ees indteations rapide, AU SEUIL DU SIECLE 20 4 Auguste Comte®, Au xvur sigele, dans une société encore bouehée sur taut son Lorizon par Ia déeadence de Ta Teodalité et du pouvoir eeclesiaatiqae, dans une économie Gnaluré es iniporlantes. transformations techniques de Vagticultare ct de Pindustrie), encore lente & démarrer, Ie progrés étalt ayant out te « Progrés des lumiéres » Sa valeuc. ne pouvait cn France devenir vraiment con terete, appliquée A des réformes Economiques et sociales, avant que labsohutisme et In fdodalité ne fussent polit quemest Gcrasés, et La Donrgeoisic av pouvoir. Personne nia eaprime aver autant de ferveur et d'intelligence que Tes saint-sticoniens, le sets de Tidée de progrés au sit- inonphe de la bourgeoisie, tbéract a travers le les farees de production, conquérant Is planéte Asa puissance: le progres par « les arts et Jes métiers » Pac findusirie, ditaiton aujourd'hui. Car ce sont vrai- nent des mystiques de Mindustrie, dont nest pas éteinte Pafluesee, par lears diseiples, sur les derniers eonquérants Ue notre temps, Ces mystiques:ingénicurs fitrent [image la plus twpique de Ia eroyance au progres Gans une périnde of celle-ci elait pour ainsi dire poriée par Tascension prodigivuse ses techniques offertes & Tin Gustine ela existence humaine tout enliére, A travers Teur couleur romaatique 4 travers les éléments socialistes fqs'om peut, incnntestablement, relever chez eux, on voit Bien, a distance, ee que les stint-simontens ont fgucé au nllieu de ce XY sleele, ol leur nécessilé dans histoire Ce vaste, muuvement exprime, rejoint et parfols “de puso, la bourgeoisie montante et trlomphante, Le bitan Rictusae Percive avait Iniememe dresse des nicrites et des Sheets du salatsimonisme «st bion significatif, On voit ee Qui aussi a insérer dans son Epoque celle religion indus. WMatste, Eo fall stant que (Exposttion de fa Doctrine ow Ie publication du Globe, Teurs ceuvres ont été Te Canal Ge Suez, 1a consteuction des premiers chemins de fer, ow Ta eration du Grédit Kaneier, Tis ont éé anéme, tant fis reeuclllaient et Inaduisaient sensiblement les, exigen- ts tes plus précoces de leur temps, des « rationalise fears > “avant la lettres tonte leur campagne en faveur fhe progrés « enurdonné » et « coneentré > en témoigne. Profestaat sans cesse contre le Tnisser-faire ct Vindivs Gualisme, ils-ont éé les. premiers parm les réformateurs fociaux en France @ réelamer, avec celle insistanee et fette sloquence, une ¢ organisation du travail > el Ia 30 LA CRISP DU “PROGRES rigularisation » de ¢ exploitation du globe ». ly @ dis ssintsimonisme dans ie grand patronat dens’ la me Sure oi il réussit a consliluer des syadicats. de produc teurs (Comité es Forges ou Confedération Genérate de 1a Production frangaise) et les soutendre Cane ideologie de Service public; — du salat-simonisme eacure ther les sgrands capitaines Cindustrie, qui croient 4 une organi erselie de Tindusiele « erculrice 4y sous Je siune du progrés technique, de Porgenisition seveatiique, etldes « strvices » rendus aux masses des consoinmalears, Vandervelde & pu sas ironie presenter un industriel phil- anthrope, M. Ernest Solvay, comme un nouyesu. Saint Simon. Gres dire que, depouillés de leurs oripeaux Telt= siewx et de leur philoscphie de Mhistoise, — dont la eu lense dialectique mest pas pour nous Taspect Je mova interessant de leur ‘auvre, "ley saiatsimoniens ont présente a Ta partie la plus alate, Ie plus audacieuse. de bourgeoisie Pimege” heroiguc ‘de Se quelle vaulait fire et de ce qu’elie voulat fate, A travers es pricipa- Jes tentatives pour organiser ou rdonganiver te capitalisine Dar en hant, eestacdive par le patronat industriel, om Fe trouve toujours es themes saint-simouiens parce que Jes saintsimonieus tradulselent eox-memes identiques, de profondes exigenees im systeme écotoiigue, Mats chez eux, avec quel accent humanistel quelles Iyriques tnvotces! quele mugnidques espoiss! seull du sitcle on entend encore ('écho @autres messages, bien ‘divers. de timbre, ui. tous. cepeliant exprimaient Ta eroyance en un avenit mililour, en ane digaite croissante de Uhumanite considcrve dase. son entomble : le grand courant de la democrat rationaliste et humnanitaire, Messages de Quinct et de Michelet ®, grande foix de Hugo? qui venuit de séteindce, presque immedia fement celayée ‘par celle de Jaurés qui ln" prolouenity Plant aux Soules Ges certitudes d'avenit fraterntey pal, justice. Le poste de « Pleine Mer» et dle + blein Cel 8 Blavalt pas craiat de résiger un Guide pour Exposition universelle de 1807, une des premidres grondes manifestar tions de Vindusinie'internatianate ‘A ce moment, Ie philosophic hégelienne, amenuisée et dtslayéo pac les'éetectiques, cedsit Ia place dans Pens gement”et les munuels 2 Pévolulionnisme de. Herbert Spencer qui est ‘watment to philosophic, varestistiqua dq: progres, dans'Pépoque ‘det déinoceatiesbourgeaises, AU SEUIL DU SIECLE at Quol de plus rassurant, seumme toute, que ce passage sraducl et sans secousses violentes de Thomogdne a Phéte- Pogbue ot du Uius au conceatre? Le progris n'étaitil pas fainsi iiserit dans la. nature elieméme, dans les fonde- uals bivlogiques de son histoize? Une division crois- Sante du (avail et des Tonetions se complétat par Phew Tetise harmonie des diverses spécialisations. Sans doule Spencer wvaiti, uhancé davantage sa doctrine, Mais tels Elaient Ks ails essentiels que le grand public, Vopinion couraute, les liveer de classe en avaient relirés. Le positi- vistse cooitisle, disposant d'une rose d'infiuence bien moindre, et qul semblait dimicuer, ne Sgursit-l pas ui dussi ne philosophie du progres?’ Progrés Limite, il est ral, pulse Yenaiit aprée les élapes théologique et mé laphysique, « Vélat past », dont le systéme: «Auguste Comte Murquail Iuirméme Tépanouissement, posait, un ferme a Tevohition Lumalne et en obstruait’ en quelque Ianiére Phoriton, Néanmoins, etait la encore ape vue madément optimisie sur 1a nouvelle ére industrielle. Lroptimsie “hnmanitaire, Tevolutioanisme, le posit vistie, élaient aidés par dlautres couranls qui vensient Jey rejoin et fortifier lear influenee. On aurait tore de ne pas noter ici enmbien est importante, par ses contre- ‘coups sur histoire des idées, la decadence des formes Jes plas estvéines, les plus mystiques de la pensée chrétienne Exenement lestement. prepare depuis ie Moyen Age, la Conize-Rteforme, ef certainement luisméme en relation avee Tes transformations Geonomigues ats milieu desquelies avaient pu mGrir la bourgeoisie et su conception du monde, ct se forger les oulils rationnels de la selence mo- derne. Mais il veste qu’en setTacant, Teéthique dela surna- ture {uissait Je terrain Kbre aux doctrines nuturalisles. Les Hdfologies de peogres n’suraient certes pn se répaadre ‘aussi rapidement uu méme moment l'esebatologic catbo= Tique de « Vadela > avavait pew A peu perdu son emprise sur les masses du Tiers Etat el, aprés 1789, sur la bour- feoisie, Tant que les horames pensent communément que Je royaume véritable n'est point « de ce monde >, «rick Das eat e une vallee de larmes>, un passage, une atlente, iis ne penvent vétiteblement faire coniiance au progres humain, La seéne anthentique es1 ailleurs. Deli dés Je debut du xvi siecle, par unc retraite extraordinairement adroite, le eatholicieme uvait senti Ta nécessité de se rapprocher du sitele, d'estomper ses 82 LA CRISE DU PROGRES fondances ascétiques. Toute son évolution, depuls Port Royal, en témolgne. La puissance des Jesuites, leur ensei Gnement si souple, leur maluralisine ont et précisement our fondement historique, 4 Tinterievr du eatholicisme, Ge réadapter celukci & ua monde désormais délourné, c'était clair, du mysticisme, et de plus en plus voud 4 des préoccupations terrestres, Cette evolution subtile, en alfa Dlissant es couraats mystiques de Ia religion catholiqui Fendait les cathotiques euxsmémes tout préts @ admeltre Tes idves de progrés par la seionco, liedustrie, Ia d6i0- cratic. Tout le catholieisme social, sous les diverses for- mes quill « prises en Europe et ea Amérique, est au bout Ue cette réadaptation. DVaillears MEglisc, tout en se mode- lant sur Tes conditions nouvelles de l'époque capilaliste, usnil aver elles, quitte a dénoneor et comdanmer en fonte occasion favorable les ideles trop quladrvils ow top comprometiants, Tin méme temps un certain iualériafisme gagnait de Pinfluence dans la bourgeoisie, surtout semble‘) dans la petite ef dans Ja moyenne: matérialisme mécaniste, Tort aisément satisfait de formules simplistes, et dont Fexpression filosophique se trouve cher Bichacr et Haeckel 5. Tdéologie assez plate, somme toute, of atbéisme, anticléricalisme et confiance Eourdie dans les progres de Ia science se mélanyevient & dose variable, Ea France, celle. preaait son expression originale dans ‘a philosophie He Taine vers laquelle affusient les couranis du sefen~ tisime, Ia. maniere de Berthelot, On_prévoyait.desor- mais le rapide développement do [a Seicnce, conquérant Pam aprés autre tous les champs du récl, capable de faieiquer de la vie, spportant avee elle Vhyaiéne, la paix ct la elvilisation dit globe tout entier, On allsit vers des Formules inouies, casmiques, ot toutes Jes veriles eaient contenues, Woir toutes elles sortiraient, I sagissait de tenir le bon anneau de Ie chsine. Renan qui, pres un, Homisivele auparavant, avait chamté en périodes magni fiques Vavenic de lu selence et ses bienfaits ponr Phuma nite, assistalt, & travers son Tromie aux mille nuances, & cette debauche de certitudes Le seientisme, des milieux intellectuels, pouvail désor- mais se répandre dans Vopinion bourgeoise dot lenthou- siasme élail périodiquement confirmé par les Expositions Uuniverselles et les dBeauvertes pastoriennes. [cs philoso hes spiritualistes euxmémes, derniers rejelons de V'éelec~ AU SEUIL DU SIBCLE 3 nent en Teurs termes, Va- tisme, transposaient ce mous theret Seria st Noow tenons’ au dogme su progrés Comme un crayant tient su fol Personne ne nous ar- fiche, Cast le premiere verte de noite religion + hPa foun, qui peu peu devenait tn es symbole tes ls ex horde Wie ln ereyance att progees, ne craignait “pas de Prononcer pasfois de. grandes, Wenaitanies paroles: Qu rapa a bu moins Ie pastage etlébre de son Diseodrs da Jubie (gu fit e tour de Ia presse avant entree dans les recucus se leehuros morales), au fl exprimatt avee tant dle noblesse lu tonflance e sowieesble i fisait ale Science et la paix pour « teiompher dé figaoraace ct de it guerre > ef pegparer Je Jour od « les_peuples sentem front non’ pour Ucruire mais pour califer »? « Jeunes eos jos gens, sjoutaital,contes-vous @ ces mehodss Shres_puinsuates, dont nods ne comnsiasons encore ques dremfers secrets. Bt toon, quelle que suit votre carriere, fe vous Tusser pas atteindre par We sceplicinme demigrant B seve ne ors laisser pos décourager par ley trsteses fle curtains heurev qui pamsent su une nation. Vieex dana ie pais serine des laboratoires et es biblttheques, Dito our Pabord s «wate fait poor mon tslction? > Pots, & mesure que vous avancerer « Qwirje fait pont mnon’ pase? > usqu'au moment oi vors ansex peuteire cet Immnetar bonhcur de penser que vous aver-contribue ex Selgue ches au progres et su bien de Pamanite. > Grice aon biologistes se forte Pespoir cn ceUx qu selon Ne sot de Pasteurs « suront le plas fait pore Pasha Fie soufranis >: Disutres veuleat davantage se confer at Meneses sociales qu, depois Bneselopédie, essatent de se ennin, Whéritage de Condoceet west pas exsre, ni cel die Systeme de Potlique position, @Augnste. Comte, @ae Feveriquent directement fey initiatears de vole s0ctor logime en France. Gelleei est intimement plonaée das te st ahlgen progecssises. que. now's solvont. Ses att thea avee fe radigalisme militeat des années deesfesiennes St'do cates sul suivirent imedistonent FAftaire, vee te Spndiculisme reformist, ayee Pidesliame pabtique de Jat Hietont bien ronnoes, Ecole speielogique? oft eamare fine mantfesttfon nouvelle et eiyoureuse st rationale Traagass Lt puigne sole de Darah msintenalt dogma tiqucrent tout tn groape earais et de collaboratenrs. a tude der de TEeole ciate recheroter ta nature spe Site sut generis disait Durkteim, wer fits sociadx eux DU PRrocaés digs de Vextericur et traités « comme des choses >. Ensuite ‘on pourrait agir sur eiz. Une telle approche, meme lente ft prudente, devait autoriser des espours grandioses. nin, lune connaissance positive de la réalité sociale alluit per mettre de la modifier lentement, de transformer les insti~ tutions et les maurs. Les homimes de ls géncration de Taine et de Spencer avaient concu le scientisme sous une forme plus générale et plus vague qui Tetendait jusqu’aux horizons lointains ce Pévolution. Durkheim et ses collabo- raleurs spécifiérent qui s'atissait somme toute de faire progresser P'humanite par Vapplication longtemps atten due des méthodes positives aux faits sociaux el ruoraux, dans les cadres diene bourgeoisie largement ouverte aux réformes, mais nullement préte & passer la main, Dés Ja fin des anneas du ministére Combes et plus encore, pen & peu, duns celles qui suivirent, malgeé lex nésistances des Conservateurs, de lu grande bourgeoisie anti-radicale et de ses ecrivains représentatifs, la sociologie duriheimienne Sinligrait a e6te de Ta morale Taique dans lidéologie officielle de ta INI" Hépublique, par ies divers degrés de Penseiguemeat e{ en particulier par les éeoles normates. Sa foree et ton influence devensient consitdrables. Py La CRE QUELQUES EVIDENCES DU PROGRES La eroyance diffuse au progrés, qui traverse alors comme uun vaste courant one grande partie de opinion publique ans les pys de eapitalisme avancé, paralt joindro et me ler en elle des elements divers. Ou plutét des evidences, tliverses qué semblaient slore #imposer aux foules. Diane part les progrés techniques. Epoque heroique de. la seconde révolution industrielle. Duns la production, dans les transports, fans les loisirs, chaque semaine, cha= {que Jour semble apporier ses nouvezutés. Machines-outils, de pins en plus puissantes et rapides, et nombreuses, dans. les ‘alcliers, Premitres randonnées ue l'automobile, que sivent Tes masses avee une attention passionnée, Premié- req Vieloires de l'avion, bonds Loujours plus étendus. Gram= des voles transcontinentales, premiers paqucbols mons~ tres, grands ¢ iravaux d'art», Mrinels transelpins, pomts suspends, ponts transhordeurs, La Tour Eifel envide et AU SEUIL DU SIECLE 35 imitée, aux Flats Unis, en Allemagne. Les fuules fxent Jen allention sur eutlo logon de choses inoessante. Pulssances, distances, hauteurs, vitesses, se mestrent, se discutemt, Les vletimes de ees experiences, les mariyces audueleux de la technique sont admires et vencrés, Quine Pacific 220 alll deux fois plus vite, calralne quatre fois plus de uiiéres machines du Paris-Rowen, qu’nn Hransatlantique mesure 250 métres de long et deplace 85.000 tonnes, qu’une machine volante s'élince pour ha premiére (ois amdessus de Ix mer, avee up homme dns $3 Goque, ec soit Ia des evidences auxquelles, dans leur domaine, rien ne peut tre apposé. Pendant ce leimps les canons ingmentent aussi de calibre, de portie, eles niilraillcuses sont. souvent coustruites fans les’ mémes alreprises et sur les plans des méines toginiewrs que les Tocomotives, Mais ies gteeres en Afrique australe 0 en Mandchourie, dans ies Balkans ou en ‘Tripotitaine, parais- senl trop eldignées pour inquiéter Les Targes masses de opinion bo.tzxeoise, insiguer une défiance ducable Viseie vis des transformations techniques, vulgarisees par les ihustrés, ley « tabloids » dw euode entice, quien ticent leurs meilleures ressources. SJ] est encore permis de sechereher alors ec type de Heros, ol se spblisnent & chae que epogue de Vhisioire (es yalears @un groupe hamain, comme il y avait eu en aautzes temps le Sage, le Daten tte PEglise, le Chevalier, il y q maintenant pour les grant masses de Ia honngeoisie : Tingenieur Mais il y-a aussi le type du Heros médecia, du biotogiste Tatle contre a mort ef fuit des découveries « pour Phumanitd soulfrante >. Voiei encore une evidence que rien ile sérieus n'est vena mietire en foute, un des Clements Senfimentiuy les plus forts dans fes complexes valewes de progrés '. La conflunce est bien placce. Comment le biclo- isle feraiti} antre chose que servir fa santé, In vie des hommes? Camment In volchr blenfaisunle de ses déeoue vertes paurraitelle étre mise en doute ov détournée? Pas teur est au centre de cetle admiration. Les eonquétes des sciences sit les maladies, en particulier foule lw gomme des yaceins et des sérums, semblent bien constituer des progrés tout # fait prs. ‘Des. valeurs inaltaquables, 1 Ruérison de la figvee iyphoide, de la septicémie, de diphtérie, les recherches. stir Ia tubereise, bientOt les premiers succés tle la radiumthérapie du eaneer offrent, 21 Fegard des masses, les plus sires applications de eatte | grande loi pastorienne « de paix, de travail, de salut, qui Be songe quit ddlivrer homme des Méau qul Yass gent > ‘insi Tom cetrouye, transposées dans le langage et Ves. prit de epoque, des traces certaines de ce qu'on peut Appeler _— bien que sa signifeation historique déhorde Je genic mome de Descartes — Te courant cartésien. Pres de Trois sideles suparavant, Descartes décrivait, avec toute 1a Jole de Mhomme qui en’méme temps salt et croit, ave ide calle « philosophie pratique > dont il avait, vec Ba- con, Torrictil, Galilée, Paseal et quelques autres, st puis: semment contritué 4 planter les ravines dans le sol de la faison ot de experience. Relisons eelte page eélébre du Discours de fa Méthode. e Mais, sit8t que j'ai eu acquis ‘quelques notions yénérales lonehaat 1a Physique, et que, ommencint & les eprouver en diverses difficulles particu ligres, jai remarque jusqu’od clles peuveat conduire, et comblen elles Wiférent des prineipes dont on s'est servi Jjnsqu'a préseat, sai era que fe ne pouvais les tenir eachees, Sins pecker grandement contre Ia loi qui nous oblige & procuter, autunt qu'il est en nous, Te bien yenéral de tous Tes honomes. Gar elles mont fait voir qu'il est possible de parvenir & des connaissances gui soient fort uliles ala vie, er quiau Lieu de cette philosophie spéculative quron ensei- gue dang ies écoles, of on peut trouver une praligue, par Jaquelle conaaissant la force vt Jes aetions da feu, de Feat, devair, des astres, des cieux et de fous les autres corps qui ous ensirannent, aussi distigetement que nous connais- sons les divers méliers de nos artisans, nots les pourrions. employer en méme facon 8 tans tes usages auxquels ils sont propres, ef ainsi nous rendre comme maitres et possesseurs de la nature. Ce qul n'est pas seulement & désirer pos seation d'une infinite dartifices qui feralent qu'on joulrait Sans auvue peine des fruity de! la tere ote toutes les Commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour Ta conservation de la santé, Iaquelte est sans dete Te} premier bien ct le fondement de tous les autres bens de elke view > Comnaiire fes actions des éléments, utiliser 1a connais- sance ponr maitriser ly matiére et scrvir Ja senlé. Servir Te bien général so tous Tes hommes, Servir aussi 2a mo- sale, « Fentends, éerivait encore Descartes, la plus haute et Ja plus parfaite ‘morale qui présupposaat une entiére con~ aissance des autres seiences, est le dernier degré de Ia a0 LA CRISE DU PROGRES. SESE EResH eset eeESeeseeeeanese sete tiae AU SE sagesse » 2 Te) est Iélan qat emporte tes plus grands st wate et homanistes de POceident, au lendemain de Ja Re- halseanee, au shoment ol se Téve fa jeune fortne d'un Rauvea eggime. Ceonomigue, el d'une nouvelle classe Ehwoumes, impatiente de ses eoatraintes, avide de pouvolr Gr despansion, Géniulement exprimée par Tes philosophes Sl ies tavaats, Vidée de progrés huzain, fondée avant tout Sur la technique ef la médecine, s'est peu & pea transmise aps les masses, diffnse, noyée, deparce do ses généreases formates et dv ses prestiges, Les foules de bourgeois égois: tes dans Jes. grandes cites industrielles du sx siecle, sous Gs voutes des Palais des Machines, dans Ie toht-bohw et Ies conguétes de la vie nouvelle, songent fort peu av ¢ bien (general We lous fes hommes >, mils eprouvent et pensent Fe progres a travers leur confort, leur santé et eclle de ceux qui les entoureat imédiatement. ‘Gependant, & ces deux éléments, technique et médecine, semble souvent encore dans leur idéotogie Ia eroyance au Srowrés Ucinoeratiqae. Cette marche des penples § 2a, d¢- vroatie, somme toute, alle nest pas démentie, au débot Garxa sikeley ef le tsariame Ini-ménne vieo! en 1909 de s'en SMercesoir. A travers des zig-zag, Ja courhe semble bien ther de ce cote, En France, [a vert de 1789 et 1848 vest us ontigrement tarie dans la petite bourgeoisie qui refuse Ese voir ¢ ces ennemis 2 gauche >, Linlfalre Dreyfus 4 Soastitue pour elle un important sucets. Pendant quel fue temps 1e mouvement dreyfusien, mué en défense de Ia Hupubligue, puis en atlague républicalne contre la grande poureoisie conservatrice et les débris de Phiset Pallianee des forees ouyribres et des classes moyen Teen a sent alors avee Zola, Pressensé, Junrés, Rernard Teuare, gn renouveat des grands idéaux de 1s démocratie Beurgeaise, no souffle de 1890 ct de 1848, Un pareil vent te itabe pas en un jour, Sirtoat s'il souleve un écho puis: Tent dans Jes masses, provinetales ct rurales, solidement Samponnges an cegime républicain, et wi renforeement Gee ibis sueiales. Masses pour qui, i ia limite, existe seule Popposition entre « rouses > ct « blanes >, ef auprts des- tabttes an Toles Ferry, un Paul Bert, plas tied un Combes, Wee trouve Je plus elair de Teurs appuis. République, réfor~ tues dans 1s Republiqde, égalité de plus en pls large de- Want Pinslruction, lols de protection an travail et d'assne Mince: sociales; democratic progressive, par nilleurs fer~ Tmement clayce sur ia pelite proprieté individuelle; ¢t UU, DU SIECLE a 38 LA CRISE DU PROGRES aussi espoir, confiance ea Ia paix internationale; Ia paix’ par la démocratie : le pacifisme d'un Ferdinand Boitao ou d'un Léon Bourgeois poussait de profondes racines dang ‘ees idéologies des classes mayennes. Celles-e) avaient élae Dili, protégé, renfored Ia Republique. La République, soe enue par le grand courant’ des masses ouvriéres, par Te syuulivalisme, par tes partis socialistes, devait signitier la paix et lintégrer dans fa eroyance au progr. MENACES DE L'MPERIALISME, Gopendant Vavance des techniques, et en gral es foe ces prodostives, se pours 4 un rythmes qi lave peu de répil 4 Winguithude’ ges. grands geoupemetsmonapelie tees et es Etats. La butale intervormpuc pate les mare cls, cs reverses de olatiéres premiren, les {eritutves eo. Tonitns, es zones dintuence Mimpose & tous a nivonn Ge Vie Wes masses ouerieres et paysunesy ne sige. lore que toutetois il wcleve — gue lentemeats ft sentuit pour tes marches futérieurs one eapacite dabsorption peat ‘meat limitée, Marenes exotiques et fones Fintaenee dor vent eoisommer une garte. des produits tl Wonnet sux Espitain disponibles in fruetucuy empioi Le loyer te Hatgeat ayant disinué dans les metropoles Fangent evade rere lesaventires plus breratives des theses d'opesaton estérears ‘Le premise partage colonial est accompli. ba disteibation des tervitoiresaicains vacheve avec la dgltion de FA magoe ef le Mali, les deenigresservies, Grice au desire italien WAdous, on 1895, Tthiopte demeate ei peiuelpe indépendante, dernier Hat du continent noir comeereeat 4 souveraineté. Ale conqueie milifre suecedent dee Stoyens de fle ploy ssueigux et moins brutus, diappse fence. Les conflis, aprés menaces ef eonpe do pings for Jes lapis vers, se‘ezlent 8 force de macchandapes et de trocs # au Nigér, en 1898, en Eayple par ley. conventions fanco-auglaises de 1400 et de 1004, ou Thiet, en Ate Aistan, en Peese par ia mdgocistion anlouwe ‘ds 100% aa Maroc’ par les changes francovllemsant fe 1911 le déséquilibre de T'conamie mondiale ni woweat of la conqutte des marehés rachéve ea! eure ncbealué par ree arene rere AC SEUIL DU SiRCLE 39 la rapide eroissance industriete des Etats-Unis et de TAL teinagnes Dane fey jouraaux européens an parte dts 1900 tee peril americain », ¢ diiavasion américuine > aoa, Poceattt proposal de réunir une conférence, douse Tiere cropeenne pour definir une politique de defense Kotomiqes eontre les Elats-Unls, Les industriels alle eoMte. cbavainens que Foutlage dil devancer Les com andes, cherchent a conquérir des débouchés autent par Faaa ees prix de revient gue par Ia politique impérialiste, Rot udiehteat sans cease Tear Gnorme apparel! fechniaye ee arse parvicnneat A soufler, on Exiréme-Orient, en Minthiqae da Sud, de nombreux marches @ leurs concer Ameriane Hemage menace de pias en, plus Angleterre Fane st puissance maritime e| eomnerciale. 1s Se pastimpértalismes, ag Jie dune sotiarité inter- nations constiivent ainsi un jet subti, pre, cruel. de nat ota eh de convoitises, Dut Congres de Berlin, fragile cats baccord dont Bismarck avait pris initiative, i eater rien que_quelques pupiers scellés dans les coffres Te Teehnectionies. LAngleterre, apres avoir cvineé le tes crane gwur sigele, avait pendant Tongtemps 0% arst Franes ins rivalite serieuse son grand Empire. Du temps aie eecia France pouwait encore manguvrer sans Me ones Aa fin da xin sitele, ehaque expédition, cha dius traité de commerce en Chine, en Syrie av eo Afghanis: due Ue toceasion de rivals et de chantages. De Fachoda ee satin eta Serajevo, histoire diplomatique ovest que Ja & Aglon de ees chnes, dol Ja gucrre menace de sort. nenessi? distenve a propes du Soudan et du Maroc, elle eee at Atique si Sid, en Mandchourio, dans tes Bal- felate cn Mpoltiaine. Bile sévit a état endemique dans 1a Kjapact des colonies africaines of Fen continue de « pacts fer» Te partage du. monde, rofme lorsqu'tt se prépare sous Ie comer teepéditions pacifiques, ne peut quahouti & um Sfilement de comptes par Ja violenee?, Accords et lian: Teplement jmmperiaismes ne peuvent étre que temporsires, SEloque, fondes A wo moment nistorique determing sur ne pulsing phase d'un rapport de forces, is se déréglent des oo nodifie Ox, comine Ye fait observer Lnine, Gfanue constanment, ear il ne peut y avoir, €& force. Ae rereTapitalisio, de développement, égal dentreprises Gilerentes, de feasts, de branches d'industries, de pays +. Horercurds impérialistes, qu'il wagisse dequilibre entre 0 LA CRISE DU PROGRES des blocs de pulseances ou dallionces particuiéres, ne Peuvent done comstituer que des treves ehise Tos meets Bien plus, baignées dans ls paix armée. Is money a erainte toujours plus vive die les groupes se retelt de Von & autre, dans Jo politique wenmenenis meet ances contribuent a préeipiter les guertis, Et la guetre s on tour, bel exemple ue ialectiqne: dans Thaterey tet fait renaltre en une nouvelle pase a vapporl des tosces { [2s alliances pacitques preparent le guerre et saree 4 ear tour de in guerre, se condiioniant dase Renee suscitant les changements des formes de Ta ite: pace On non, sur une seule el méze hase, eelle de iespletalnens et es rapports"ndeessaires entre deonumie meatal ee politique moadiate.» Le début du sitle west pas seulement margué par lune libératlon prodigicise des forces prosuctives reser alu progres echaiaie, In confiance perostante enter Dromesses de science, de démocratie et We psn On aurcit ua tableay bien Incomplet ct aperhetel de bet eporee at on ometiit, aux ratines de son explication We deoetepe, ment complexe de Vimpérialisme, vee Toul som eovtege ae Drutaltés, de convoltives, de mennees, Tel taf seer Ie mali of le expitalisme continue sa tuarche: Alors ae dans le petite bourgeorsie et cher tes ouvriers, beruceeg Participent encore ‘aux veux espoirs, alisura, dasines apereoivent det Tombre de la puerto sin, Teun avant tons, ceux qui touchent de pros ealle grande bout feeisie, qui Gent" es commander duns tes hae tes trusts, es carts, Tay dor hommes Iuctles, suannt ynie tues, ‘ont vu le dessous dex cartes, et ie, neceete aes conllts pour ouvir des marehés notventx, redistnbace ee anclens, dégoraer les stocks La civilisation indositel et hourrée'de contradictions preter 3 saute PREMIBRES DISSONANCES Or, dans ces années, an constate aussf un étrange renfore Goment, cans Tes sectours les plus divers, «Pidéalogics how Hiles a Ja science et sux valedrs roursntes dt proses Je. te parle que de renforeement: il'y a, bien entendd, (| # chaque époque, des pensées grientécs vers le myst AU SEUIL DU SrECtA 41 et qui tovrnent Je dos A Js science et aux techniques. Ber- rand Russell affleme meme que cette Guallté correspond & tune névessité profonde de le peasée hitmaine + ¢ La méta- physique, qui est on effert pour embrusser le monde dans Son ensemble au moyen de la pensée, s'est developpée dis Ie iebut griee & Tunioa et au conflit de deux tendances umaines qui poussent les Hommes Mane vers Te mysti- cise, Psglre vers fa selence, » Tait, Mapplication de Ja scienee & Pindustrie dans In preuniére r6volution industrielle ne s'éait pas accomplie Sans vine grande consommation dexistences, et aussi de caulunies et de beaulés traditionnelles, Des erivains, des Econoutistes, des philosophes, des postes s'étaient élovés en Jeurs noms contre Ja machine, contre le progres +, Rappe- ons seulement fes noms de Sismondi, Buret, Videl, Fourier, Pecgueur, et dir cote ies artistes, Cartyle ou Baudelaire * Sans oublier Engels ef Sorx qui séparant, eux, la eritique Gi moyen ide production (machine) et celle de su forme eapitaliste Wexploitetion, ont trace des debuts du mackie fnisme industriel un tableo saisissaat "A veal dite, ees reactions dela pensée antislechnique aveient ét¢ isalées ct noyées au miliew don vaste mouve- ment dexaitation et d'optimisme, Mais a la fla du sitele, Te scepticisme temonte, pour ainsi dire, de Yapplication A ta théorle : el, preusnt de Pampleur, s'exprisoe datiord Sous forme dine offensive de grande allure eontre tw seienee, et de critiques souvent subtiles contre Ta raison et la civilisation qut se prétend fondée sur elle, et justice par ses progres Rien d'étonnant a ce qu'il on ait Ge ainsi, Mélée aux premiers pas de Vianpésialisme, une curiense évolation Saffinmeit Ta fin du xox siécle Lestréine rationalisme politique (céalisition abstraite de Peegalité > des eitoyens, — sans modifications profen ites de ia structure économique, — telle eur Je préparait Constitution de Tan 1) scmblait avoir subi son Thermidor ecisit cx 1848, En 1830, et mime en feericr 1848, Mes hourgeois faisaieat le coup de feu pour la démocratie, les capacites, te siifeage universel. Tnstallée au pouvoir, 1a onrgeoisie avait encore besoin les forces militantes’ du rationalisue, des idéaux dGmoeratiques, pau lutter contre fe renvote, ick encore A 1a «Nate sur tes idéen de progr’s Gu wit hu ane sigcle >, gal te trouve ca appenics, LA CRISE DU PROGRES lise et les debris de aristocratic. L'élan du mouvee ent républicain sous la Restaurution, ia monerchie de. Juillet, le Second Empire, les suceés de la magonnesie ct du sicisme, sont lies, dans Vhistoire ides valeurs, uae conception optimiste ‘de la. science et du progres teehe nique. Aprés Tes journées de Juin, et plus sensibiement aprés a Commune, une grande partie de la bourgeoisie se désime Keresse de la marche & le démocratie sociale» celle-t, on S'en est apergu, exigerait des modifications dangereuses pour ie respect de la propriété privée. Ialome politiques, Je cciloyen des Nroils de [Homme », dans wie soeigte om les rapporis de clusse se tendaient ilenstment, devait étre de plus en plus sounis aux volontés ct au Droit de ta Classe dominate. Le nouveaw systéine de privileges, fonde de plus en plus ouvertement sur Pargent. etait consolide Uans Vesprit méme de ceux dont les grands-peres, denon. ‘gaient es priviliges fvodaux. La bourgeoisie a definitive: ‘ment reconnu ua eanemi isa gauche, Le boulangisine et Vaffaire Dreyfus ont prouve qu'elle suit disposer a droite es coalitions les plus upinidizes, Cepencdant les massucres ides Versaillnis wont pas arrété Iy jeunesse «dn mouvement ouvrier. Dans tous les grands pays indusiviels, les prolee fariats sorganisent on syndicals puissants, Les partis de ly seconde Internationsie s'unifient, recratent, et malare leurs teniiances réformistes représentent ne fares inqute tute, nour Vavenir. IU sogit Bien maintenant de batsiller contre la religion et le mysticismet Vers le débnt du xx" siéete, au lendematn de ['Affaire, oa voit de plus en plus netiement diverger dex courants sociaux, politiques, idéologiques, qui se traduisent dans Ia bourgeoisie clle-iméme. La grande bourgevisie avait ee antidresfusarde, De plus'rm plus elle ira, conire le danger svctatiste, chercher du eoté clo PEglise Wes alliances qul se Fefuseront rarement. Les décisions ~saticlerieaies, Jes mesures contre les congrégations, seront omises ou babie Jement tournées, La coupare se dessine, de plus en plus nate, Une classe qui avail fait, depuis Ia Hemaissancer UM Jong bout de chemin, semé de génies et de decmuvestes, fen compagnie de la science, de 12 conflance en la science, semble maintenant hesiter. Le cas de Henan est sulsissant 2 1) a luismérne, entre Jes deax extrémités de sa earridre jalellectuelle, marque €& fournaat ct son influence sur beauenup dhowuiaes repre AU. SEUIL DE StRCLE, 8 sealalifs da nouveau sidele 4 été trop profonde pour qu'on Yometie cl. Entre le determinisme setentitique et la révce lation, 11 fallait faire son choix. Le jeune Renan avait, fen 1848, fait joyeasement Ie sien et remettait gux mains de Is sefence Lavenir de Vbumanité, Quarante ans. plos ard, iD purlera yee une ironie désorniais.alguisée, du jeune enthousiuste qu'il était alors, « atteint dune forte eneéphalite ». Fn 18M, 5) est perswadé de Poppasition ircéductible entre le bonheur Individue) et Te progres humain. «My avait aussi heaucnsp dillusions dans Faceueil que Je Toisals en ces temps tees anciens aux idées socialisies de 1848.» Ieinégalste est inserite dans Ja nature Evideminent, Renan affirme encore que «1s science seule peut ainelioter Ia mualheureuse sitwation de Mhomyne ict bus >. Protestation bien faible et comme rongée par tout ec qu'll y a désormais chez Renan ¢abdieatian : ¢ La des- tinée de homme est deveaue plus abseure «jue jamais,» bn foil, Ia scloace semble desofmais pour lu: surtout Uae activité gratuite, tenilue par le seule eneiosié: Ia science our in Scionce, Remarquable correspondance aver Pesths- mie ide fa énération des syinolistes on de ectle de Burrés, Ta seience doit se roplier sur clleméme, ayant trouve an refuge tar, protégée contre Calihan & qui Von fa oetroye instruction primaire pour se metire & Pahri de Son fsnstisine, ¢ Notre vraie raison de defendre Instrue Hon primaire c'est qu'un peuple sans instruetion est tou- jours funsliqne et qian peuple fanatigue erse tin danger 2a science,» Renan 4 bealt ensuite nous assurer paths figuement quit ext raison se prendre la seience pot but de-sa vie, Comme nous soinmes Tota de Tiléal salatsimna- rien «ane seience servant, par Pindustrie et les techni- ques, & organiser Ig. société! cl & lever les bommes! A fqnoi, bor @alllenrs poser comple fin A nos efforts Te Donleur des masses ! un tat qui le réaliserait « serait probiblement, au point de vue des nobles poursultes. de Thumanite, a état de profond absissement >. Aw plas kant degre de ccs ponrsuites est 1a curiasité. Bile est le désir le plus elevé, e seul vraiment eleve peutetee, de Ja nature humaine, ‘Au Tieu de 18 pelle avidite scientifique des cartésiens, vouée a bien général, nous miavons plus devant nous qwane «science postr [y seience ». Les intellectuels, dans Yous Tes ordres de la pensée, se détonraent de Mindivide vers Vindividustisime, ef vers cette indifference aux pro- “ LA CRISE DU PROGRES bientét se faire un drapeau., " ee Ue besoin Sexpansue i avait moves d righ mate burgess props ene wee gt Age et ‘comie a desert ot Tog alse ese eed ets Ie ud, ae fut matcher Ral ae ea Sea ere Social‘ et fe bien») crrauta Ie pen a dete que Timportance de lavertissement danaé par lui, en cette. fin de sigele, ne saurait étre exagérée. Son «uvre offre u: aos te dita Phair des iddeg de eels one a son avec le développement de l'économie ef de la société. {ine soe érotion, serves aor ec tara celle de Renan, nous ‘est proposée par Vhistoire de Ta pense Me evr Game Rena, snare ce mien, Comme chez ini, aprde une Tonge t, la contiance dans Te’ progrés s'atTaiblit aing Wt roams eese Be ie nag ee ee cerltude aa mange du xy" sscie sh meee eee eee aque, viva que Wa sedation sey" eseseneet Vesprit optimiste du xvi siéele et dk temps én ce monde mesurer Pétat du progrés homain au cente- Bate dean dlgbre Ragutneet eee A ee ian i uit de Feteignenen pupae eae isi ane tes devnitres années de on vie heat Peer si Amn al alice Toon ane Toute est elle de In doctrine du progress * DAMSS™ ienouvier Teprenait ainsi ia tapagense formule par laquelle Brunetiere quelques années auparuvann, eontee le Renan de Pdvenin dt a Sctente: aval eee ae chee Barris, hafouint Mntelligence, « rette tebe peute ee ee ara eas AU SEUU. DU STECLE 6 chose A Ju surfuce de nous-dmes », diverses iraductions, Titteraires de eet elat esprit, Notons 1a parenté certaine Ge ces verivains aver la grande bourgeoisie conservatrice fils trouvaicat le meilleur de tour elivatéle. Du eOté des Dhilosophes et des savantis, la eritigue du mécanisme et dix Gelerminisme menée de plusieurs e6t6s, constilue un fait fauquel je dois m'arréter plus longuement. CRITIQUE DE LA SCIENCE ET BERGSONISME .e respeet ds mécanisne setentiigue p'avait jamais 46 scrcuessent quis en question ao core da Xk eee, Les plans de Descartes, apres Tesquels en xe doazant Véten- The et te moneement, eon appliquant fa méthode mathe thateques on pourvail rendre comple de tos Tes phenamienes Phsnques ef pervenit a ta maltiee de Ta nature, nvalent mdlorés et poursuivis, 1a. methodic ‘tle Eesee tre Secentiiques tell quelle appuratt dans le pos Uste ou ies fenits de Claude Bernard, mame lors) tritique le mécanisme earlésien, se place dans. sa ligne, Fassoupit, ie perfertionne, Critique ‘qul cherehe & pro Tongee in 'effort, non i le dteuiee Une philusophie conime exile #'Eméle Bontroux evstic tuait et range la premigre sltaque Wenverynee contre In contiznce dans le determinism selentlique, ttle que Fexpriatt dans Vopinion couaste aw public cultive vers Tes annees 18802, Atteque ott Ja_critique du dogmatisme Scientifique se nuance dane inspiration dorigine confer Sfonneile: Boutros, prinelpalertent dans ses senx livses Eiubres, De ta Coitlngence des lois do ta nefure ot De Hidde de fof natarelte, apporiail un ensemble Widees quan peat qualifier sans injustice d'idees de combat, Test fort Bessie que Bowron a0 par veal aller gust in que jes publicistes et les opogites rebsgieux qui ont explol pees Lume at tena etre fruionaliste Derfere in contingense iy auret 8 Pieblinsoment. dela Tiberié de T'esp Soncflice Tn tefence aver les exigences iy spii Ea Wait, un livce comme Sctence et Religion ne laisse ieut ovle sur Te sens profond de sa doctrine, Dans “ LA CRISE DU PROGRES arsenal qu'elle offrit aux militants de ['Aati-Scienee & de TAnU-Progrés, une des armes les pon cnploylee te $e erltique des Ios naturelles, declurécy par Dbatrase aye tent eoetingenies (lens Ieary principes, dane wean ee Ihoues, dana leurs results) et elle fea tier eee Uques, of i ne soit dejd que des constructions ex ghey partie artifcieies, Je yeux it seulement ote Kase Aitorique et Vintoence We ta. philosophies Me Boetee dans cette réaction mifonte contre Te tationaeee a felence, et par dela, Hdée Us progres, Pouvatten tems uneepion ples propice 4 cee debutce sre facitnaten Pane nature dats le food mystirieuse, hesae Weta Tueunes ols tout effort explication. teste par Fee Molt nécessalrement huter, ob peuvent vesie clase ee miracles de tous crdres? Som suecos dan ies iliare wake erlaires, et dats lo. pence academquc, mawse ah France te’ premitre grave defite de Tike clay a dee, tinct Presque ex méine temps Ia philosophic des sciences devclappe cette oensive* chee Duticmn chez Eloband he oy, avant tout ches le plus ecitbre et paplaire see ope lemoogues de Fépaqoe, Hen! Poincare” Behn einen 4 la theorse physique et Ia presenta comne vate tion de Vesprit sans aucun support dase beeen ee Roy poussait jsgu'aa bout sa critique i «fait sekegs Linques, a se servant du récent Boaride Mergen se tee ones" immediates, Pour (a, le savant optse cee des moceelages aticiels dans ta dune Mecale, eleee fs sallére smorphe da Downe». ta mission ae ie aye eat de fabriguer la vetite-méme quel secherehee Oe pouvait difetement ile pits loin dans ta nese. a tn valeur objective den sclence, De elles Crit ne Dubera et Le Roy, saint ouvertement ieee & ene ees reigiedses, Heart Poincare donto in tele ea rable aux tendatces sceptiques deft comleasee dane Boat roux, mais ‘avec. iafiniment plus de precantanns ae fEMdations, “de muances que cher’ celuike on wee HS fPlstémotogves catholigues: Il maintensit S Is’scineee te Gonnaissance es rapports mais lai retvaait Pobecute Insistait sur ta stance entre le monde noel tes tel quill ext présente parte mécantame seeatinage nee Te caractére conventionsel de ses hypulhtass ot fence ci teuetions, faisall surgir,& propos des récentes Sicene ey Ya structure de ls inatidre et le mouvement beens AU SBULL BU SIECLE a derritre Tordre et ta simplicité apparents, 10 désordre et Ii hullipiicte. Le dogautisine conliant, desormais bon pour ks gens su monde ow pour les [yeéens », sorait iis Gbrantéde Jauvre Henn Poincare. Mais par deli fcile critique salulaire om voyuit aussl 4 ia fin de sa vi, Spparaiite eet idée, sensible chee tant Wautours de cette Ghee: a réallle est pas ane; iI yu des extegories Giverves de realitesfreduelibies entre elles cl dont ver- tones sont itseduetibles a intelligence. N'estee pas, sous ties véteineats el ses gchos vavies, un thtine fondumen- La guion retrouve aust bien chee Houlroux, cher Bergson, they Bile Meyerson, que, daas les philosophies para lists el peagiatistes WAuyfeterre et d'Amerique? ‘Mais ie mouvement de eriigue seeptique We (intelli gence el de la science (aisméme insere dans Ta vaste er que du rogres) a pas ea en France — doi it vest rapldcment repandu en Angleterre, on Allemugue, en Ame Filie, expression pls typiqee que le becgsonisme >. Sit ait possible, dae cette rapide Topographic intelle tulle dune epoque, de faire plus que suivre, es rel tes plus sallatisy est sur Je bergsonisme qui faadrall Sarlater, Fa le considerant dw point de vue (extirieur & Ie'docttine) des resonances d'une pensée dans Ie groupe ‘Sela et plus Jargement dans Te milieu historique ov elle PGppwues cestiedire nécessairerment aussi dp die wu intericur & ells) de su valeur expressive et sign: fedtive yar rapport 4 ce milieu, Lun ne vt) pas sans fremire, Une uvre deve dev resonances dans Ia mesure Dalle posséte We ln signfieation + et le milieu ne fait aie reprentre ee quit lula doan “Tel at blew le egy da bergsonlsme, Voou aprds la grande epngue do dogpstisme seivaliste el des ilisions souvent thicse du naterialigime mnécaniste, ita principalement falire son pouvoir dexpression de deux courants, cx fnimes intimement jolats, D'une part Ia-réacliou conte Certuines maladies. infanliles de In psychologic scienti- fiques prétentions (ragles des psyebologues de T'assoct Hdunisme, exets de ecrlaine prychologie. « matéialiste» ti qui west que mgeaniste, cher Tuine, Hibot et ses éleves, fnslihuances "de, la. epsyeho-physique » de Fechner Contre cus i eu In partic bee, Plus tard Bergson essayera Graittser une reaction di meme genre contre les tendances ngeanistes en biniogle, exprimées « Frunce cher Aifeed Gard et ses dléves Le Dante, Houssay ef Georges Bohn en En mime temps, le Dergsonisine se placalt délibérément dans Je sens du courant de déflance viseivis Ue [a ralsou humaine, et de lw science qui en est te prodult. Courant encore lunité qui s'exprime cependant avee daitunt plus do nelteté, Wampleur qu'on se rupproche des derhigres aunées du siecle. Traces d'une sorte de descquilinre dans les idologies bourgeoises, qui colncide aves lee deters de Vitpérialisme, et Ia maturité des contradictions dans Féconomie et la politique mondiales Alusi, pour ven tenic 4 ces indications, le bergsonisme est pour ainsi dice doublement porte pur le ile Le Dergsouisme, per rapport aux Tacunes,! aux erecurs, des fentatives scientifiques en psychologic, @ vraiment conse {itué le typo de ce qu'on a ju justement sppeter la « eit, que de droite » : ‘celle qui, designaat avec talson des faeuaes, des erreurs, ulilise ees defauts pour reveuir en arriére, De ce puint de vue, la préiention de Bergson, our tous les problémes qu'il abondc, re se plneer & Syale disance des positions exirémes ou pulot a lea domes fyalement, ne doit pas tromper, Habilement presenter et auaneée, agrémentée dun effort littéraire, mages sine Dies et persuusives, d'un style qui semble un dow du viel (lans une philosophie universitaire (et spparsit, ca. set, lorsqu’on Texamine de plus prés, comme une amavelle Forme do rhétorique) Ie' bergtonisine pretendail toucaes & son prolit les plus récents progres serenlifighes, en pert fleulier en neurclogie et génétique. Bi Pole d'atteaction pour tous tes tuouvements irrationtlistes en France of & Vétranger. On salt ce que Mntuilionaismes avec sa critique persévérante We Pintelligence et de la science, avec son échelle de valenrs ot Tes plus haute degrés sont tonjours réservés, par dela Mintelligence fabri eatrice de concepts et superteielle, aux réaties «pro. fondes », vie, durée, instinct, avec si sympathie marquee pour Ja vie religieuse, — on sait ce que eetle docirine 4 en Fait apporté & tous Les adversuires ses ious pros fressistes dans Iu Intte quills engagent au ilebut du sitcle De tous catés, (cs critiques dit rafionalisine se sont appuyés sur Bergson ou Font da moins recount pos allie Edouard Le Hoy, aéji nommé, aussi bien que Tabbe Labor, thontiére dans Ses Annales de philosophic ehréilente, oo Maurice Blonde! # dont ta philosophic de Paction proclame gue «les sciences exigent la inédiation d'un aete qui leur es irréductible », ow le pragmatisme de ‘Williaa James “8 LA CRISE DU PROGRES AU SEUIL DU SiBCLE, cr avec Iequel Hergson conclut alliance. En Allemaga: courant des ¢ philosophies de ia vie » vient s'aimenter et Se revigorer au borgsonisnie. Fail carieux, et qui n'est parse doxal quem appareaee, c'est encore en s'appyant a erg son que Georges Sorel %, de extreme gauche aourcho-syne iculiste, dirige ses coups contre Pidédlogie dus xvii siGele et ¢ les illusions du progres >. Mais c'est a Ia fois contre Bergson ef contre Tidée ue progrés que batailient Tes éerl- vains de la Renaissance monarchiste > qui, tele Bruce fiere ct suriout Maurras, se réclament d'un certain posit visme, ox ceux de Ive Henwissince thomiste » 4 la maziere de Massis et de Maritain. Pour déboutouner de son pitdesial Tidée de progrés heritee da « sinpide XiXt sitcle », pour iéconsiderer une eerteine contiance em Iu raison qui en est inseparable, tous les critiqnes s'aceor- deal, ergsoniens et anti-bergsoniens, modernistes et {ho mistes. Mais iatellectuatisime des maurrassiens et des néo-thomistes les telient dans certaines linites, H faut encore au moins situer ici deux indluences consi- derabies, qui ediolent ee moavement : PAnti-progrés, ex France, trouve alors de trés grandes voix pour le servir. Péguy a derit une e Note sur M. Bergson (et une irés berusonienne ¢ Note sur M, Descartes >) et son bergso- risine parait bien avoi 68 avant tont pour lai une maniére de se donaer carte blanche, C'est de Péguy que partirent, vers 1913, les coups les pins eflieaccs — eeux fue Ia jetmesse marqua avec Te plas ile passion contre J diseipline rationaliste et ies faiblesse des « politiques > qui son réclament, On sit aussi qu’au cours de ses Variae Hons idéologiques, Péguy ne fut jamais Seanome de contra: itietions, comme iaileurs de boane fo, Trouvant Bergson sur 61 route, I Iul sut gré de le délivrer de toute contrainte de pensée 0 de style. Et son bergsonisme, en ce sens, est lune dette de reconnaissance bien Jostiiée, A la veille de Ja guerre, 11 exprimait avee toujours plas de vigueur $3 mystique savaureusoment chargee de Terroir, mals aussl exaltation pour un univers théocratique et Teadal, Cest encore celui qu’ sa_maniéee exalle Claude) dass ses ‘nuyres Iyriques ef duns ses drames. On découvre, presque A chague page de Clauiet, I couse qu'il vient servir de tomie sa pocsie, cette sorie de grandiose mise en garde quill appore contre tout ce qui dans Te monde moderne Fonge Tample unite religicusc, et Ia lolalité de Thomme {elle que Ja concoit son catholicisme. Parlant de Yan I do ——_ 30 LA GRISE DU PROGRES la République, unc de ses créstures, une de celles qui symbolisent &’'ses yeux ee monde deieste, s'éerie Seigneur! Que nous élions jeunes elurs, le monde a’ était {pas asser yrand porir nous On allait flanquer toute ta vieillerte par terre, on altait [faire quelyue chose de bien plus beau! ® Yoita précisement ec dont Pquvre claudéliennc, avec ses moyens exiraordinaires, proclome ia folie. WAllomague, & sa maniére, participait 2 ee vaste mou vement 7. Par suite des singularités de son évolution écono- ‘mique ct politique, of la bourgeeisie demexrait faible par rapport at pouvoir autocratique et aux inslitutions fe0- dales, elle etait venue fort tard @ une philosophie de ten dances materiatistes, et elle_n'y arviva ye pour sen detourner presque aussi. Laigsons jel de Olé la Jigue Hegel-Feuetbaoh-Marx et Engels, qui vo a matérialisme ialectique et par lui exprime 1 croissance et la volonté dune autre classe. Le matérialisme prit en Allemagne des formes assez brulales et simplistes, parvois méme gros siires chez Moleseholt, Ludwig Buchner, Kerl Vogi, meme chez David Strauss et Haeckel. Bientdt se manifeste un arrél tres net dans ees tendanees, Le aco-kantisme, les theories idéalistes de la connaissance chez Avenarius et surtoul East Much, marquest fort bien ee tournant. ce du Tomantisme. biologique de Hans Drieseh, elle de Georg Simmel erientent le mouvement vers Ja forme des Lehensphilosophic, des ¢ philosophies de Ta vie > of les réalités profondes, les veritables réalites, se Aerobent comme dans te bergsanisme aux approckes. de Vintelligence et des méliodes de la connaissinee ration nolo, Ty s'agit 1, avant !2 guerre, plutot de signes coureurs que den molivement widges vraisnent am développement et le succes ne Tut viendront que plus tard, Autre symptéme, et qui n'est pas le moins eurieux. Mime dans le camp des plus dévoues défenseurs de Vidéo logic démarratique, 92 hésitait. Des doutes s'élevatent. A vrai dire, co étaient pas ces hésitations ellesmemes, (elles s'étatent, on T'a vu, ch et Ta exprinées depuis Te debut de Pere industrialists), mais leur forme qui dott Felonir. Un historiea comme Guglielmo Ferrero, dans un Here vraiment prophetique (Hntre les deux mendes, 1910) AU SEUIL DU StBCLE indiqouit des thémes que nous retrouverons ying ans plus tard, repels avee quelle ampleur, que! retentissement! IE conparuit, sous forme de dialogues, Ia civilisation méca- nisge des fuls-Unis 0x fondances anclcnnes el précicuses de [a civilisation europtenge. La qualité y élait oppose Vidéut quantitatit maifeste dans tous Tes domaines de Pactivité amérieaine, la production artisanale des anciens, lemps, limite mats harmonicuse et partaite, aux resullats du travail en série. A travers ces dialogues ‘on distinguait Ja pensce de Ferrero, se eritique désabusée de curtaines lusions da libéralisize, Nuanees pessimistes que devaieat préciser, quelgies années plus Lard, les transparentes allie Sions au xx siecle ide son grand ouvrage sur la Uceadence ‘dw monde antique. DANS LA GLASSE QUVRIERE. Georyes Sorel, qui sur ee point voyail juste, avait mesuré Ja puissance lentement conquise, de son temps, dius Jes organisations et les masses ouvsidres, par Ia philosophic dourgeoise du progres, Celle-ci constiluait, d'aprés tai, wa procedé commode yous instiller le réformisme dans Pesprit dee ouvriers, [es amollir, neutraliser leur force et Tent violence: elle leur covseillait cn somme de s'en Temelicr docilement au eours de T'évolution politique & Pintericur des régimes parlementaires, avec Paide de leurs syndieals ef de leurs deputés. La fig des Mlusions Progees. co tivre éerit pour dessiller ieors yeux (mals en fait tellement intellectuei, fellement éloigné de leur intérét, comme la plus grande part de Teeuvee de Sorel) est une fadjuration pathetique a prolétariat d'avoir a repousser Toin de hui Lidéologie da xwny siecle et ses derniers reje~ tonne [la bourgenisie. a empranlé beageoup a une des aristocralies es plus corrampues qui aient existé. Les innides de so conscience ne soot pas moins cyniques que fis gens de leitres qut formaient ce que Rousseau appeluit le coterie holbachique, Tos nos efforts doivent tendre & empécher ue les idées bourgeolses ne viennent empi- Sonaey ia classe qui monte + est pourquol on ne seura Jemais assez faire. pour briser tout Tien entre Te peuple et la literature du xvii" siecle » 1. Sorel, qui se réclamait de 82 LA CRISE DE PROGRES Marx ct de Engels, ne se demanda jamais si les pédistes n'avuient’ pus constitue précis historique dans In préparation du matériulisme dialec= tique, si ectie philosophie da avian sivcle, qu'dl rejetait en bioc, n’avait pas contribue a forger les’ armes théori- ques di proletari U reste vrai que dans les classes ouvriéres {a pénétra- on d'un socialisme réformiste, d'un anarxisine euleoré, crdait un terrain favorable ux idéologies dv progrés telles que les ropandait 1a petite bourgeoisie, Li-cessus le sya~ ‘icaliame et le socialisme de la deusiene Internationale Succordsient, Le deyeloppement des forces economiques llermémes portait au socialisme, Le role des forces ouvrigees élait en somaie dinllechir vers des réforimes sociales de plus en plus éiendues Pévolution démocratique des grandes nations capilalistes. Exuard Hernstein, Georg, yon Volloiwr, Courudt Schmidt et, uvee plus de réticeuces mais aon moins d'effieceits, Karl Kaulsky avaient beau- up Tuil paur répaudee ev Allemagne des espoirs tran quilles de Get ordre. On n’avait, comme ['éerivait alors un des leurs, qu'a « s'en zemelire au développement organique des choses » #, AN ewiir Wune prosperile bien assise, dans Jes pays 08 Is croissance des ores productives assurait ides conguétes appréciables aux classes ouvreres assez forganisées pour defendre Jenrs intéréts, il paraissuit que a contiance encore répandue ilans la moyenne et la petite bourgeoisie ebt gagne lidéologie ouvriere, el en altérait Te sens. Ce nest pas seulement en Allemagne que parcille situation soffrait. En France, telle était la dizection dans Taqucile évoiaait en son ensemble, malgre les efforts de Guesde et de Lafargoe, Te mouvement socialise, La cons: fitution dun parti unliié ne fil que prévipiter ee courant ft Jaurés se Inissa_porter. Daus Je syadicalisme, les tendances maitresses étaient pas différentes, Ea seytembre 1807, 4 Lausacine, Je second, Gongeés le TAssuciation internationale des {ravaillears posait parmi les premieres questions & Vordre da jour Celle du machinisme et de ses elfets 8, ues congres fedéraux de fa CG. T,, avant 1a guerre, ne portent pas truce direete dle pareilies Inquiétudes. La genéralisalion du repos heb domadaire, lw lntle povr les retraites ouvriéres, avant tout celle pour ies huil heures, absorbaient Ia plus grande partic des elforts du syndicalisme, Toujours animée, sclan le mot de Jouhaus, de ce erobuste oplimisme qui suit faire Ja AU SEUIL DU stbCLE re Vdbalisine et la réalité », Ia Confédérotion iI paraissait xe constdérer comme un eur duns Porganisation capitaliste. Lorsquon Pair Fait sulfisamment rongée, Ie succés serait ucquis. Mais uelquessany ite leurs eyndiqués — en France, groupés our fe plupart auloue de la Vile Quortére — considérsient plutot les hauls fonctionnaires du mouvement cumme Iogés «dans Je fromage >. La Clarte d'Amiens, en octo- bre 1900, recommaissait le fait de la lutle de classe. Au vrai, ans les wmnées qui suivirent, jusqu’s 1914, le mouvement syndieal frangais. me sut pas conquérir’ son. ldéologie propre, malgré ou A cause de sa méfianee visi-vis de foute doctrine politique. Bn Amérique, PAI. (Ameriexa, Federation of Labor) xe tensat jusqu’en 1906, sous Tin fluence de Samuel Gompers, systématiquement en dehors es. luttes politiques, presgue uniquement oceupée de Gefendre les corporations ouvriers qualiflés_amxquels Pexpansion industrielle avait jusqu'ators aceordé des pri vileges considérables, trbs hostile aux tendances révolu- Monnaives des fadustrial Workery of the World dont influence eroissait, n’était pas éloignée du « rotuiste opti- mnisme > ie la CGT. Pas pias que ne Y'taient Tes Trade Unions britanniques, En Hussie se manifestait an mon Sement «ospiration patente, inflienc® par le tradeunio- hisme ct le Téformisme de Bernstein, < Peconomisme >, miouverien! que Lnine avait denoneé dans Viskra et dans son livee Que faire? © Crest i peine si, & la veille de Ja quorre, les premiéres applications sur tine vaste Gehelle du taytorisme et des Etalbmes dévivés vinrent modifier ectte situatioa &, En Frenee, autour de la couragense revue de Pierre Monalle el du enoyan>, [a Vie Quoriére, tes voix vélevérent, Ménongant le peril que faisalt couric # Ja classe ouvriére fe progres technique entre Tes mains de la bourgecisic. Alphonse Mercheim, scerétzire de la Fédération des Métaux, putlie en 194% une élade, sur « 1honine-ontit, la méihode Taylor» of il sgnale avec force Je danger. ‘A la sulle objections de lecteurs, if revienl & In charge dans na second arlicle, Des gréves éelatent provoquées par des tentatives introduction de proeédés tavloristes: 4 Lyon, chez Rerliet, en mai 1912; 4 Houlogne-Bilancourt en, dacembre 1912, chez Renault; en fevrier 1913 & Douai chen Sebel et encore cher Renault. Des articles paraissent, dans a presse’ ouvriére; méme dans la presse sportive, tel

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