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ORGANISATION JUDICIARE DU
ROYAUME
Résumé
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CHAPITRE I PRINCIPES FONDAMENTAUX DE
L’OJ
Notion de justice :
• Au sens large : est une vertu, un sentiment d'équité, une notion empreinte de
subjectivité selon l'éthique personnelle de chacun.
• Au sens technique : est la fonction qui consiste à juger, à dire le droit à l'occasion
d'une contestation. C’est une prérogative souveraine qui appartient à l'Etat.
• Stricto sensu : désigne l'ensemble des institutions qui concourent à l'exercice de
la fonction de juger : juridictions, juges, auxiliaires et administrations de justice.
C’est un service public.
1. Justice du Chrâa
Juge de droit commun, le Qadi rend la justice en appliquant le droit musulman issu du
Saint Coran.
2. Juridictions laïques
On y distingue :
a. Juridictions du Makhzen
OJ : organisation judicaire
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Le plaideur pouvait demander à être jugé par le tribunal du Chrâa. Mais dans la pratique,
les justiciables préféraient les juridictions des Pachas et Caïds.
3. Tribunaux rabbiniques
Traitent les affaires concernant les marocains juives. Même si la compétence de ces
tribunaux confessionnels devait être limitée, en principe aux affaires du statut personnel et
des successions, elle s'étendait dans la pratique à tout type de litige.
4. Privilèges de juridiction
Les Européens, qui ne se soumettaient ni à la justice du Chrâa ni aux juridictions
makhzen, bénéficiaient d'un privilège de juridiction régi par un régime de capitulation
fonctionnant comme suit :
B. PHASE DU PROTECTORAT
Le Maroc était divisé pendant le protectorat en trois zones auxquelles correspondaient
trois types d'organisations judiciaires différentes. Et dans chaque zone, les tribunaux
Makhzen coexistaient avec les juridictions française, espagnole ou internationale.
a. Tribunaux anciens
Il s'agit des juridictions qui existaient bien avant le protectorat, à savoir : tribunaux
Chrâa ou du Qadi, tribunaux des Pachas et Caïds et tribunaux rabbiniques. Ces différents
tribunaux, compétents en matières civile, pénale et commerciale quand il s'agit des litiges
opposant des marocains, étaient chapeautés par le haut tribunal chérifien.
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L'administration exerçait son autorité sur ces tribunaux via les Pachas et Caïds qui
représentaient le pouvoir central.
Des tribunaux coutumiers avaient été créés en 1930 par le protectorat avec pour
vocation de traiter les litiges sur la base de la coutume en zones amazighes (dahir berbère).
Cependant, ces juridictions étaient contestées par le mouvement national.
Se composaient des tribunaux de paix, de première instance et d'une CA sise à Rabat. Ils
connaissaient des matières civiles, pénales, commerciales et administratives. Les pourvois
en cassation étaient portés devant la CC de Paris.
Ces tribunaux étaient saisis par tous les plaideurs, quelle que soit leur nationalité,
lorsqu'il s'agit d'appliquer le droit moderne (droit des affaires, droit de la propriété
intellectuelle et industrielle). Ils appliquaient ainsi les textes du protectorat, dont une partie
est publiée en 1913, notamment le DOC, les codes de procédure civile et pénale, le Dahir
formant code de commerce.
Ces juridictions qui connaissaient de toutes les matières, avaient une compétence
rationae nationalitis en ce sens qu'ils traitaient les litiges dont les parties sont des Espagnoles,
des marocains protégés de l'Espagne et les étrangers qui ne bénéficiaient pas du privilège
capitulaire.
La justice était rendue par une juridiction appelée « tribunal mixte » de Tanger où
siégeaient des juges Français, Espagnoles et Anglais, chargés de traiter les litiges impliquant
les ressortissants des puissances étrangères. Cette juridiction appliquait des textes spéciaux
tels que le code sur la condition civile des étrangers dans la zone.
Cette juridiction a été réformée en 1953 en lui substituant une juridiction qui comprenait
un tribunal de paix, un tribunal criminel et une CA. 12 magistrats y siégeaient : 2 français,
2 espagnoles, un britannique, un marocain, un belge, un italien, un néerlandais, un suédois,
un américain et un portugais. Ces juges sont nommés par Dahir du Sultan, sur proposition
de leurs gouvernements respectifs.
C. PHASE DE L'INDEPENDANCE
Elle se scinde en deux périodes :
CC : cour de cassation
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CA : cour de d’appel
➢ La première s'étale du recouvrement de l'indépendance à la loi du 26 janvier 1965,
➢ La deuxième couvre la période postérieure à ladite loi.
Ainsi, les tribunaux Makhzen sont érigés en tribunaux de droit commun, composés des
tribunaux régionaux et des tribunaux du Sadad. L'ordre administratif (représenté par
l'autorité exercée par les Caïds et Pachas) est séparé de l'ordre judiciaire. De même, les
tribunaux coutumiers sont supprimés. Enfin, le haut tribunal chérifien est remplacé en 1957
par la Cour suprême. Les tribunaux de type français sont devenus des tribunaux modernes.
La loi du 26 janvier 1965 fut la première loi d'envergure votée par le Parlement. Son
article premier dispose que « sont unifiés, en vertu de la présente loi, sur l'ensemble du territoire
du Royaume, toutes les juridictions marocaines, à l'exception du tribunal militaire et de la haute
cour de justice (…) ».
➢ Tribunaux du Sadad,
➢ Tribunaux régionaux,
➢ CA,
➢ Et cour suprême.
Les tribunaux du Sadad ont remplacé les tribunaux de paix (JP). Ils connaissaient des
statuts personnels (musulmans et israélites) et des affaires civiles. Les tribunaux régionaux,
qui ont absorbé les anciens TPI, constituent les véritables tribunaux de droit commun.
Cette OJ a été complétée par décret royal en 1967 qui a instauré les tribunaux sociaux
pour se substituer aux tribunaux du travail qui furent institués par Dahir en 1957.
JP : juridiction de proximité 5
TPI : tribunal de première instance
Article 4 : « nul ne peut exercer les fonctions de magistrat auprès des juridictions
marocaines s’il n'est de nationalité marocaine ».
Article 5 : « seule la langue arabe est admise devant les tribunaux marocains, tant
pour les débats et les plaidoiries que pour la rédaction des jugements ».
➢ Publication de nouveaux textes relatifs à l’OJ, à la procédure civile, ainsi que des
dispositions transitoires en matière de procédure pénale.
➢ Substitution des juridictions communales et d'arrondissement aux tribunaux du
Sadad ;
➢ Retour de l'ancienne appellation « TPI » qui remplace désormais la
dénomination « tribunaux régionaux » et leur nombre a été augmenté de 16 à 54 ;
➢ Généralisation du principe du juge unique au niveau des TPI.
Un projet de loi régissant l’OJ est en cours d'examen au Parlement. Ce projet constitue
une véritable refonte de la loi en vigueur. Il apporte des aménagements substantiels,
notamment :
C'est sans doute cet esprit qui anime la Constitution 2011. Article 1 : « le Régime
Constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation, l'équilibre et la collaboration des
pouvoirs… ». Son article 107 affirme que le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif et que le Roi est le garant de l'indépendance du pouvoir
judiciaire.
Ceci étant, se pose les cas d'illégalité des textes, des arrêts de règlement et de
l'interprétation des textes.
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Le principe de soumission du juge à la loi peut soulever quelques difficultés lorsque le
texte que le juge est appelé à appliquer est entaché d'illégalité. A ce titre, on distingue 2 cas :
Lorsqu'une loi est contraire à la norme supérieure, elle est dite « inconstitutionnelle ».
Le juge doit s'y soumettre pour autant et seule la cour constitutionnelle est habilitée à
déclarer une loi ou une disposition à caractère législatif comme étant non conforme à la
Constitution.
Ce recours est porté devant les juridictions administratives. Ainsi, s'agissant d'un acte
réglementaire du Chef du Gouvernement, l'examen de sa régularité est du ressort de la
Chambre Administrative de la CC. Pour les autres actes réglementaires, l'examen des recours
pour excès de pouvoir y afférent revient au TA territorialement compétent.
Si l'illégalité d'un décret est soulevée devant une juridiction de l'ordre judiciaire, le
tribunal sursoit à statuer et diffère cette exception devant la chambre administrative de la
CC pour statuer, avant que le tribunal initialement saisi poursuive l'examen de l'affaire.
Les arrêts de règlement sont des décisions de justice par lesquelles le juge pose, à
l'occasion de l'examen d'une affaire qui lui a été soumise, une règle générale qu'il compte
appliquer à l'avenir. C'est-à-dire qu'il édicte une sorte de règlement qui dépasse le cas et
espère qu'il est appelé à trancher et revêt une portée générale.
La pratique des arrêts de règlement n'est pas admise en droit marocain. Il est défendu
aux juges de se prononcer par voie de disposition générale et réglementaire sur les causes qui
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leur sont soumises. En d'autres termes, le juge ne peut fixer des règles en dehors des causes
qui lui sont soumises, ni imposer pour l'avenir la règle retenue au fondement de sa décision
ou encore poser une règle inutile à la résolution du cas. La raison de cette prohibition est
qu'en procédant de la sorte, le juge déborderait le cas d'espèce et s'érige en législateur en
édictant une règle générale, ce qui est contraire au principe de séparation des pouvoirs.
Il en découle que le juge n'est jamais lié par « le précédent judiciaire ». Le fait que le juge
ait statué dans un sens lors de l'examen d'un litige ne l'empêche pas d'adopter une solution
différente à l'occasion de l'examen d'une cause similaire. Pis encore, le juge qui par
imprudence dit qu'il statue dans un sens donné parce qu'il a déjà statué dans le même sens
dans des décisions précédentes méconnaitrait le principe d'interdiction des arrêts de
règlement et verra sa décision irrémédiablement annulée. En définitive, cette règle ne
s'oppose pas à la force des précédents mais oblige le juge à en vérifier la pertinence au regard
des circonstances de l'espèce.
Dans les systèmes judiciaires britannique et américain, la règle du précédent est admise
et la jurisprudence a une forte autorité.
c. Interprétation de la loi
Le juge est habilité à interpréter la loi lorsqu'elle est obscure ou que l'on hésite sur son
application au cas d'espèce.
Dans la mesure où une loi rétroactive a pour conséquence de faire naitre des droits qui
n'existaient pas à l'origine, elle risque dans certains cas de constituer une immixtion
intempestive du législateur dans le jugement de certaines affaires, dans la mesure où elles
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auraient été jugées autrement si la loi n'était pas intervenue, notamment lorsque ladite loi
crée des droits nouveaux qui remettent en cause ce qui est déjà jugé.
b. Loi interprétative
A pour vocation d'interpréter une loi antérieure en vue d'en préciser le sens et/ou la
portée. Elle produit, par sa nature même, un effet rétroactif dans la mesure où elle s'intègre
à la loi interprétée et prend effet à la date de celle-ci.
Ainsi, le législateur peut recourir à une telle loi, lorsqu'il constate que l'interprétation
d'une loi, adoptée par les tribunaux, est très différente de celle qui a été voulue par lui, pour
mieux préciser son intention.
Cependant, si cette pratique est légitime en temps normal, elle peut susciter des
interrogations dans le cas où il est fait recours à une loi interprétative au milieu d'un procès
pour obliger le juge à statuer dans un sens donné.
c. Loi de validation
Est une loi tendant à rendre valable un acte qui ne l'était pas initialement. Cette méthode
peut être utilisée dans des hypothèses où un acte illégal accompli par l'administration est
différé à une juridiction pour en obtenir l'annulation.
Le législateur intervient ainsi pour valider rétroactivement l'acte contesté qui deviendra
ainsi conforme à la loi. Cette pratique a pour effet direct, soit de supprimer tout objet à la
demande dont le juge a été saisi, si la loi intervient en cours d'instance, ou de dispenser
l'administration d'exécuter le jugement, lorsque la loi intervient après le jugement ayant
déclaré l'acte nul.
Les lois de validation ont pour objet d'éviter des situations inextricables. Cependant, il
y a un risque que ce genre de loi donne lieu à des abus dans la mesure où l'administration,
par le vote d'une loi de circonstance, obtient du législateur ce que le juge lui a refusé.
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Deux problèmes :
La règle énoncée par l'article 8 a commencé à perdre de son aura, d'abord avec
l'institution du recours pour excès de pouvoir en 1957, et surtout depuis l'institution des
tribunaux administratif en 1993.
Ainsi, l'administration qui échappait à tout contrôle juridictionnel s'est vue se soumettre
à celui-ci, notamment via le mécanisme du recours en annulation pour excès de pouvoir.
Avant la reconnaissance légale de ce mécanisme, l'administré insatisfait d'un acte
administratif ne pouvait que former un recours gracieux devant l'autorité ayant pris l'acte
ou s'adresser à sa hiérarchie moyennant un recours hiérarchique. L'autre solution consistait
à s'adresser au juge civil pour demander des dommages-intérêt.
On considère pendant longtemps qu'il n'entre pas dans le pouvoir du juge, y compris
celui des juridictions administratives, d'adresser une injonction à une autorité
administrative. Ainsi, le juge ne peut prescrire à une administration de modifier une
réglementation illégale ou même de l'inviter à revoir sa décision.
Cette règle subsiste toujours, mais elle est contournée par la jurisprudence qui trouve le
moyen d'enjoindre à l'administration une conduite à tenir. Parmi les moyens et solutions
utilisés :
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magistrats. À ce titre, le Président délégué du Conseil supérieur de la magistrature est le
Ministre de la justice.
Enfin, le texte portant statut particulier des magistrats a été revu aussi bien sur la forme
que sur le fond. Sur la forme, ce statut est désormais érigé en loi organique par la
Constitution. Sur le fond, le nouveau statut offre plus de garanties en termes de gestion de
carrière, ce qui consolide l'indépendance des juges vis-vis de l'exécutif.
Ceci est d'autant plus important que le pouvoir de rendre la justice ne se réduit pas à
« dire le droit », mais implique aussi un pouvoir de commandement appelé l’imperium en
vertu duquel le juge ordonne que tout soit mis en œuvre pour que son jugement soit exécuté,
y compris le concours de la force public. Et comme l'Etat est le seul détenteur de la force
publique, un tel pouvoir de commandement ne peut être exercé que par une personne
investie par l'Etat lui- même du pouvoir de juger.
Cependant, le principe de la justice comme monopole de l'Etat n'est pas absolu, il admet
une dérogation qui prend de plus en plus d'ampleur, à savoir l'arbitrage qui est un mode
alternatif de règlement des différends.
✓ Erreur judiciaire : cas d’un accusé condamné par erreur à une peine de prison ;
✓ Faute personnelle du juge : lorsqu'un juge aurait perdu des pièces importantes ;
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✓ Détention provisoire anormale.
La Constitution reconnait pour la première fois l'erreur judiciaire. Article 122 : « les
dommages causés par une erreur judiciaire ouvrent droit à réparation à la charge de l'Etat ».
Ce principe s'applique aussi bien aux nationaux qu'aux étrangers, sous réserve des
dispositions du droit international en matière de la compétence judiciaire.
Si ce principe semble évident de nos jours, tel n'était pas le cas autrefois où les privilèges
de juridiction sont légion. Aujourd'hui, bien que le privilège de juridiction ne soit pas disparu
entièrement, il est mieux encadré pour ne pas porter significativement atteinte au principe
de l'égalité.
Si tous les citoyens sont théoriquement égaux devant la justice, ils n'y ont pas tous accès
effectivement et avec la même facilité et ce pour plusieurs raisons et obstacles :
Raisons économiques :
Raisons géographiques :
Autres raisons :
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certaines périodes de l'année, par sessions. Au Maroc, elles siègent en permanence toute
l'année.
Cependant, cette règle admet deux dérogations, à savoir les jours fériés et les vacances
judiciaires. Toutefois, des aménagements sont prévus pour assurer la continuité, en cas
d'urgence dans la mesure où il est possible de saisir le juge des référés, même le dimanche,
au besoin à son domicile. Les juges d'instruction assurent une permanence les dimanches et
les jours fériés.
Malgré les vacances judiciaires et le fait que les tribunaux connaissent un ralentissement
de l'activité pendant le mois d'août, les audiences sont quand-même tenues pour juger les
affaires urgentes.
➢ Ce principe ;
➢ Que l'année judiciaire commence le 1er janvier et s'achève le 31 décembre ;
➢ Et que les tribunaux tiennent leurs audiences sans interruption et s'organisent de
manière à éviter toute suspension ou report d'audience.
Toutefois, ce principe admet des exceptions, notamment dans les cas suivants :
✓ Certaines affaires sont jugées en premier et dernier ressort (sans appel) : l'appel
n’est pas possible contre les jugements des tribunaux communaux et
d'arrondissements et contre les jugements rendus par les TPI dans les affaires
dont la valeur ne dépasse pas 5000 Dirhams ;
✓ Un tiers peut intervenir directement (pour la première fois) en appel ;
✓ Il est possible de formuler des demandes nouvelles en appel.
4. Principe de la gratuité
Signifie que les plaideurs ne paient pas leurs juges. Ils sont payés par l'Etat. Ce principe
n'est pas inhérent à la notion de service public. Il existe en effet des services publics dont le
coût est pris en charge entièrement ou partiellement par les usagers (service postal). Dans le
cas de la justice, c'est toute la communauté qui contribue fiscalement, à la prise en charge
des frais de la justice.
Cependant, la justice n'est pas à proprement parler gratuite. En effet, le plaideur qui
saisit le tribunal doit avancer une partie contributive aux frais appelée taxe judiciaire à
laquelle s'ajoutent les frais de représentation (honoraires d'avocat) et les frais éventuels des
autres auxiliaires tels les frais d'experts et des huissiers.
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Un système d'assistance judiciaire est mis en œuvre pour éviter que les personnes sans
ressources ne soient empêchées de faire valoir leurs prétentions devant la justice. Article 1
du décret royal de 1966 sur l'assistance judiciaire : « l'assistance judiciaire peut être accordée
devant toutes les juridictions du Royaume, en tout état de cause :
✓ Aux étrangers ;
✓ Aux personnes ;
✓ Aux établissements publics ou d'utilité publique ;
✓ Aux associations privées poursuivant une œuvre d'assistance et dotées de la
personnalité civile, de nationalité marocaine ».
L'assistance judiciaire est applicable à tout litige, aux constitutions de parties civiles
devant les juridictions d'instruction et de jugement et, en dehors de tout litige, aux actes de
juridiction gracieuse et aux actes conservatoires. Cependant, la décision accordant
l'assistance judiciaire n'a d'effet qu'en ce qui concerne les actes et opérations accomplis
postérieurement à la date à laquelle elle a été prononcée, à moins qu'une décision provisoire
n'ait été accordée auparavant.
L’assistance judiciaire ne permet pas d'accéder à une défense de qualité. Ce service, non
rémunéré par l'Etat, est assuré gratuitement par les barreaux qui, souvent le confient aux
avocats en début de carrière. Les associations du barreau et le gouvernement arrivent en
2016 à un terrain d'entente sur une solution qui permet à l'Etat de rémunérer les avocats
qui assurent cette assistance, et ce via leurs barreaux respectifs.
Les personnes jugées par défaut disposent d'une voie de recours : l'opposition.
L’OJ comprend :
✓ 71 TPI ;
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✓ 7 TA ;
✓ 8 tribunaux de commerce ;
✓ 21 CA ;
✓ 2 CA administratives (à Rabat et Marrakech) ;
✓ 3 CA de commerce (à Casablanca, Fès et Marrakech) ;
✓ Une CC (Cour suprême auparavant).
✓ Président ;
✓ Juges dont certains peuvent assurer des fonctions de vice-président et des juges
suppléants ;
✓ Ministère public composé d'un procureur du Roi et d'un ou plusieurs substituts ;
✓ Greffe ;
✓ Secrétariat du parquet.
Ces tribunaux peuvent être divisés suivant la nature des affaires qu'ils connaissent en :
Le Ministre de la justice peut détacher, dans des localités situées dans le ressort des TPI,
un ou plusieurs magistrats pour exercer à titre permanent et ce, pour une meilleure
administration de la justice. Ces magistrats sont appelés juges résidents.
Les centres de juges résidents sont des juridictions qui font partie intégrante des TPI.
(183 centres).
Les TPI peuvent être qualifiés, selon le type d'affaires dont ils connaissent, en :
➢ « TPI civils » ;
Divisés en :
✓ Sections de justice de proximité ;
✓ Chambres civiles ;
✓ Chambres commerciales ;
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✓ Et chambres immobilières.
➢ « TPI sociaux » ;
Comprenant :
✓ Sections des affaires de la famille ;
✓ Chambres des accidents de travail et maladies
professionnelles ;
✓ Et chambres des litiges de travail.
➢ Et « TPI pénaux ».
Structurés en :
✓ Sections des JP ;
✓ Chambres correctionnelles ;
✓ Chambres des accidents de circulation ;
✓ Et chambres des mineurs.
Les TPI sont compétents soit en premier et dernier ressort, soit à charge d'appel, dans
les conditions déterminées par les codes de procédure civile et pénale, et le cas échéant, par
des textes particuliers.
En matière civile :
Les TPI statuent en premier et dernier ressort lorsque le montant du litige est égal ou
inférieur à 5000 Dirhams. Dans ce cas l'appel est exclu, mais la décision peut toujours faire
l'objet d'un pourvoi en cassation. Si la valeur du litige est supérieure à ce montant ou si elle
est indéterminée, le tribunal statue uniquement en premier ressort, à charge d'appel.
En matière pénale :
Les chambres d'appel des TPI, instituées dans le cadre de la justice de proximité,
statuent en appel des jugements rendus en première instance par les mêmes tribunaux,
lorsque la valeur en cause n'excède pas 20.000 Dirhams.
En règle générale, les TPI siègent à juge unique avec l'assistance d'un greffier.
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Néanmoins, les TPI siègent en présence de 3 juges dont un président, avec l'assistance
d'un greffier dans les actions suivantes :
Lorsqu'il apparait au juge unique que l'une des demandes principale, reconventionnelle
ou en compensation, relève de la compétence de la formation collégiale ou se rapporte à une
action ayant un lien de connexité avec une action en cours devant cette formation, il se
dessaisit de l'ensemble de l'affaire par décision gracieuse.
Lorsqu'il statue en matière de conflit du travail, le tribunal est assisté par 4 assesseurs
dont le mode de désignation est fixé par décret.
En toute autre matière, cette présence est facultative, sauf dans les cas prévus par le
code de procédure civile, notamment lorsque le ministère public est partie principale et dans
toutes autres hypothèses prévues par un texte particulier.
➢ Statut personnel,
➢ Successions,
➢ État civil,
➢ Homologation et mineurs,
➢ Kafala
Les affaires relatives au statut personnel des marocains juives sont soumises aux règles
du statut personnel hébraïque. Un magistrat rabbinique statue sur ces affaires.
5. JURIDICTIONS DE PROXIMITE
Sont instituées dans le ressort des TPI et leur compétence territoriale se répartit comme
suit :
➢ Sections des JP instituées au sein des TPI et dont la compétence englobe les
collectivités locales situées dans le ressort de ces tribunaux ;
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➢ Sections des JP créées au sein des centres du juge résident et dont la compétence
englobe les collectivités locales situées dans le ressort du centre du juge résident.
Pour davantage de proximité, des audiences foraines peuvent être tenues dans l'une des
collectivités situées dans le ressort territorial de la section des JP.
L'assemblée générale désigne des magistrats qui exercent dans les TPI et dans les centres
du juge résident, chargés de statuer sur les affaires relevant de la compétence des JP.
Les règles de compétence et de procédure tant civiles que pénales devant les sections des
JP sont celles fixées par la loi 42.10 régissant celles-ci, sauf lorsqu'une loi spéciale en dispose
autrement. Sont également applicables, les dispositions des codes de procédure civile et
pénale à moins qu'elles ne soient contraires aux dispositions de la loi susmentionnée.
Pour faciliter l'accès à ces juridictions, la procédure devant elles est orale, gratuite et
exempte de toute taxe judiciaire. Les jugements sont consignés sur un registre spécial et
revêtus de la formule exécutoire. Ils doivent être rédigés avant leur prononcé et une copie
est délivrée aux intéressés dans un délai de 10 jours à compter de la date du prononcé. Si un
jugement est rendu en présence des parties, mention en est faite dans le PV de l'audience.
Le président statue sur la demande dans un délai de 15 jours suivant la date de son dépôt,
hors la présence des parties, sauf s'il juge nécessaire la convocation de l'une des parties pour
présenter des éclaircissements. Dans tous les cas, il statue dans le délai d'un mois. Ce
jugement n'est susceptible d'aucune voie de recours.
b. Compétence et procédure
En matière civile :
Si le demandeur procède à un fractionnement des droits qui lui sont dus afin de bénéficier
de ce que lui confère la présente loi, il ne sera accédé qu'à ses demandes initiales.
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Si la partie défenderesse formule une demande reconventionnelle, celle-ci ne s'ajoute pas
à la demande principale pour le calcul de la valeur du litige et le juge demeure compétent
pour le tout.
Le juge de proximité est saisi par une requête écrite ou par une déclaration orale reçue
par le greffier qu'il consigne dans un PV qui prévoit l'objet de la demande le les motifs
invoqués.
Si le défendeur est présent, le juge lui expose le contenu de la demande. S'il n'est pas
présent, la requête du demandeur ou une copie du PV lui est notifiée immédiatement sur
ordre du juge. Cette notification comporte convocation à l'audience qui ne devrait pas être
éloignée de plus de 8 jours.
Si la tentative de conciliation échoue, il statue, sur le fond, dans un délai de 30 jours, par
un jugement non susceptible d'aucune voie de recours ordinaire ou extraordinaire, sous
réserve des cas de recours en annulation susmentionnés.
Le juge de proximité est compétent pour connaitre des contraventions, prévues dans la
loi 42.10, commises par des personnes majeures, sauf à avoir une qualification plus sévère
lorsqu'elles sont commises dans la circonscription sur laquelle le juge exerce sa juridiction
ou lorsque l'auteur y est domicilié.
L'action publique est mise en mouvement par le ministère public qui transmet au juge
de proximité les PV dressés par la police judiciaire ou par les agents chargés à cet effet.
Les JP peuvent statuer sur les demandes civiles en réparation de préjudice, dans le cadre
des actions publiques accessoires, et ce, dans la limite de la compétence rationae personae.
Les juges d'arrondissement et les juges communaux étaient choisis soit parmi les
magistrats soit parmi de simples citoyens. Dans ce dernier cas, chacun des juges était assisté
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par deux suppléants. Les juges non-magistrats et leurs suppléants étaient choisis au sein et
par un collège électoral dont les membres sont eux-mêmes désignés par une commission dans
laquelle siège le Caïd ou le Khalifa d'arrondissement. Le collège électoral était composé de
100 personnes remplissant certaines conditions fixées par la loi 1-74-338. Fonctionnaires
publics en activité, avocats, Oukils, et Adouls ne pouvaient être membres de ce collège.
Les juges d'arrondissement et communaux étaient investis par Dahir, pour 3 ans, sur
proposition du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Leurs attributions :
B. COURS D’APPEL
La loi 1-74-338 relative à l’OJ fixe l'organisation et la composition des CA.
Composition :
Organisation :
En toute matière, l'audience est tenue et les arrêts sont rendus par un collège de 3
Conseillers assistés d'un greffier, sauf si la loi en dispose autrement.
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La chambre criminelle siège, en raison de la gravité des affaires qui lui sont confiées, avec
5 Conseillers : un président de chambre et 4 conseillers.
Les CA, juridictions du second degré, examinent une seconde fois les affaires déjà jugées
en premier ressort par les TPI. Elles connaissent donc des appels des jugements rendus par
ces tribunaux ainsi que des appels des ordonnances rendues par leurs présidents.
C. COUR DE CASSATION
A été créée au lendemain de l'indépendance par le Dahir 1-57-223 de 1957. Elle est placée
au sommet de la hiérarchie judiciaire et coiffe toutes les juridictions de fond. Son
organisation et sa compétence sont déterminées par la loi de 1974 fixant l’OJ, le Code de
procédure civile, certaines dispositions du Code de procédure pénale et du Code de justice
militaire.
Composition :
La CC est présidée par un Premier Président. Le ministère public y est représenté par le
Procureur Général du Roi assisté d'Avocats généraux. Elle comprend :
➢ Présidents de chambre ;
➢ Conseillers,
➢ Greffe ;
➢ Secrétariat du parquet général ;
➢ 6 chambres :
✓ Civile,
✓ De statut personnel et successoral,
✓ Commerciale,
✓ Administrative,
✓ Sociale,
✓ Pénale.
Chaque chambre est présidée par un président et peut être divisée en sections.
Toute chambre peut valablement instruire et juger, quelle qu'en soit la nature,
les affaires soumises à la Cour.
La CC est une juridiction collégiale. A ce titre, les audiences sont tenues et les arrêts
rendus par 5 magistrats. Dans certains cas, cette collégialité est renforcée et les arrêts sont
rendus par deux chambres réunies et dans certaines affaires, par toutes les chambres réunies
en assemblée plénière.
Attributions :
Sont nombreuses et diversifiées. La loi a cependant limité son rôle à l'examen des seules
questions de droit : la CC contrôle la légalité des décisions rendues par les juridictions de
fond et assure ainsi l'unité d'interprétation jurisprudentielle.
La CC statue sur :
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✓ Pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par
toutes les juridictions ;
✓ Recours formés contre les décisions par lesquelles les juges excèdent leurs
pouvoirs ;
✓ Prises à partie contre les magistrats et les juridictions autres que la Cour
suprême ;
✓ Instances en suspicion légitime ;
✓ Dessaisissements pour cause de sûreté publique ou de bonne administration de la
justice ;
✓ En premier et dernier ressort, sur les recours en annulation pour excès de pouvoir,
dirigés contre les actes réglementaires ou individuels du Chef du gouvernement,
et les recours contre les décisions des autorités administratives, dont le champ
d'application s'étend au-delà du ressort territorial d'un TA.
Sont régis par la loi 41-90 promulguée par le Dahir 1-91-225 de 1993. Ils sont 7 et installés
dans les principales régions.
Leurs magistrats relèvent du statut de la magistrature mais font l'objet d'un recrutement
et d’une formation adaptés à leur fonction. Leurs assemblées générales définissent leur mode
de fonctionnement interne.
La juridiction est collégiale. Les audiences sont tenues et les jugements rendus par 3
magistrats. Lorsque le volume des affaires le rend nécessaire, le tribunal peut être divisé en
sections spécialisées dans certains types d'affaires.
Compétence :
✓ Recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions des
autorités administratives ;
✓ Litiges relatifs aux contrats administratifs ;
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✓ Actions en réparation de dommages causés par les actes des personnes publiques;
✓ Contentieux fiscaux ;
✓ Litiges électoraux ;
✓ Légalité des actes administratifs.
Par dérogation aux règles de la compétence territoriale, le TA de Rabat statue sur deux
sortes de litiges, quel que soit le domicile du défendeur :
B. JURIDICTIONS DE COMMERCE
Ont été créées par la loi 53-95 de 1997. Elles fonctionnent depuis mai 1998.
Organisation et composition :
Les magistrats du siège et du parquet des juridictions de commerce sont tous des
magistrats professionnels intégrés au « corps unique de la magistrature ».
Chaque TC comprend :
Les audiences des TC sont tenues et les jugements rendus par 3 magistrats, dont un
président, assistés d'un greffier.
Comme les TC, les CA de commerce peuvent être divisées en chambres et chacune d'entre
elles peut instruire et juger les affaires soumises à la Cour. Les audiences sont tenues et les
arrêts rendus par 3 Conseillers, dont un Président, assistés d'un greffier.
Compétence :
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TC : tribunal de commerce
✓ Différends entre associés d'une société commerciale ;
✓ Différends relatifs aux fonds de commerce ;
✓ Demandes dont le principal excède la valeur de 20.000 Dirhams.
Les présidents des TC sont compétents pour surveiller les formalités du registre de
commerce. Ils peuvent chaque année, désigner un juge responsable de ce registre.
Registre de commerce :
Est régi par la loi 15-95 promulguée par Dahir 1-96-83 de 1996 formant Code de
commerce.
Le registre central de commerce est habilité à délivrer à toute personne intéressée des
copies, extraits ou certificats des documents déposés auprès de ce registre. Ce registre est
tenu par l'Office Marocain de la Propriété Industrielle.
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