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I -1 Introduction :
La machine asynchrone est l’objet de nombreuses études depuis longtemps, présente
l’avantage d’être robuste, peut couteuse et de construction simple. Son utilisation dans les processus
industriels était limitée dans les applications qui ne demandent pas des hautes performances
dynamiques comme par exemple l’entrainement des pompes, des ventilateurs ou des compresseurs.
La modélisation de la machine asynchrone est une phase indispensable. Il est donc évident que
cette étape de modélisation est un passage obligé pour concevoir des systèmes de commande
performant et adaptés aux variateurs de vitesse.
Pour obtenir le modèle d’un système, trois tâches doivent être accomplie[1]:
Choisir le modèle.
Déterminer ses paramètres.
Et en fin vérifier sa validité.
Ce chapitre, présente le modèle mathématique triphasé de la machine asynchrone(MAS) avec ses
hypothèses simplificatrices et sa transformation dans le système biphasé.
Le modèle du convertisseur statique est représenté par l’onduleur de tension, et les résultats de
simulation (machine associée au convertisseur) seront validés par le logiciel SIMULINK dans
l’environnement MATLAB. Les paramètres de ce modèle sont donnés en annexe.
Ι -2 Historique Sur Les Machines Asynchrones :
Historiquement le dix-neuvième siècle fût l’époque des grandes découvertes en Electrotechnique
dont les bases fondamentales ont été établies (1820--1830) par des hommes de science parmi lesquels
on peut citer, OERSTED, AMPERE, BIOT, SAVART, LAPLACE, OHM, FARADAY; Plus tard en
(1873) MAXWELL formalisa les lois de l’électromagnétisme moderne dans son ouvrage
fameux;"Treatise on Eelectricity and Magnétisme".
Mais ce n’est qu’à partir de (1870) que l’électrotechnique industrielle s’affirma notamment grâce
a la production d`énergie électrique par les génératrices a courant continu (dynamos) de gramme et de
siemens. Ensuite, dans les années (1880), furent conçus les alternateurs et les transformateurs
polyphasés. Les premiers devaient concurrencer et détrôner les dynamos pour la production de
l’électricité, enfin les travaux du yougoslave TESLA et de l’italien FERRARIS complétèrent les
systèmes a courants alternatifs polyphasés par la conception et la construction des machines
d’induction ou asynchrones en (1888). [2]
Ι3-1 Définition :
Une machine asynchrone est une machine à courant alternatif dont la vitesse du rotor et la
vitesse du champ magnétique tournant ne sont pas égales .Le rotor est toujours en retard par rapport
à la vitesse du champ statorique .La machine asynchrone est dite machine à induction car l’énergie
transférée du stator au rotor ou inversement se fait par induction électromagnétique.
I-3-2 Description :
Le moteur asynchrone comporte deux parties essentielles, l’une fixe appelée stator (primaire)
portant un bobinage triphasé logé dans les encoches et relie à la source d’alimentation, et l’autre
mobile ou rotor (secondaire) qui peut être soit bobiné soit à cage d’écureuil. Ces deux parties sont
coaxiales et séparées par un entrefer [3].
La composition de la machine asynchrone est donnée par la figure I-1
Avec :
𝑁𝑠 : La vitesse de rotation de synchronisme en tr/min,
f : la fréquence du réseau en HZ,
P : nombre de paire de pole,
ωs : La pulsation statoriques en rad/ s ou pulsation de synchronisme,
Avec :
𝜔𝑔𝑙 : La pulsation de rotation de glissement,
iSb
USb
•
a
Ura Ira
b
• •
2π/3
Irb θ A
•
Urb
O
iSa
Usa
Urc
•
Irc
Usc
•
iSC
c
C
Le comportement de la machine asynchrone est entièrement défini par trois types d'équations à
savoir :
Les équations électriques.
Les équations magnétiques.
Les équations mécaniques.
a-Equations électriques :
En applique la loi de Faraday aux enroulements du stator et du rotor, on trouve une écriture
sous la forme suivante :
d
u Ri (I-3)
dt
Pour les équations des tensions, les trois phases statoriques on résume cette écriture par l’écriture
matricielle Condensée :
d
[u abcs ] [ Rs ][iabcs ] [ abcs ] (I-4)
dt
Donc on a :
u sa isa sa
u R i d (I-5)
sb s sb
dt
sb
0
[u abcr ] [ Rr ][iabcr ] [ abcr ] 0
d
(I-6)
dt
0
Ou :
RS 0 0 Rr 0 0
Rs 0 RS 0 , Rr 0 Rr 0 (I-8)
0 0 RS 0 0 Rr
Avec :
[U abcs ] : tensions instantanées des phases statoriques a, b et c,
[U abcr ] : tensions instantanées des phases rotoriques a, b et c,
[i abcs ] : courants instantanées des phases statoriques a, b et c,
[i abcr ] : courants instantanées des phases rotoriques a, b et c,
Pour le rotor:
rabc Lrr irabc M rs isabc (I-10)
Tel que:
M sr M rs T (I-11)
On désigne par:
θ : Angle qui défini la position relative instantanée entre les axes magnétiques des phases
statoriques et rotoriques.
𝑚𝑠𝑟 : Valeur maximale de l’inductance mutuelle entre une phase statorique et une phase rotorique
lorsque les deux axes se coïncident.
c -Equations mécaniques :
d r
J C e C r f r (I-14)
dt
3 𝑀
𝐶𝑒 = 𝑝 ( 𝐼𝑞𝑠 − 𝐼𝑑𝑠 ) (I-15)
2 𝐿𝑟 𝑑𝑟 𝑞𝑟
Les équations précédentes font apparaître des difficultés pour la résolution analytique du fait
que les termes trigonométriques de la matrice des inductances varient en fonction de la position. Cela
conduite à l’usage de la transformation de Park, qui permettra de rendre ces termes indépendants de la
position.
La transformation de Park a pour but de traiter une large gamme de machines de façon unifiée
en le ramenant à un modèle unique, Cette conversion est appelée souvent transformation des axes, fait
correspondant aux deux enroulements de la machine originale suivie d'une rotation, les enroulements
équivalents du point de vue électrique et magnétique. Cette transformation ainsi, pour l’objectif de
rendre les inductances mutuelles du modèle indépendantes de l’angle de rotation .La transformation de
Park consiste à imaginer de remplacer le repère rotorique tournant par un autre repère fictif équivalent
fixe à condition de conserver la force magnétomotrice et la puissance instantanée. [3]
B d
iSd
q
isq Vsd
ird
Vrq
irq
Vrd
Ra
Vrq θr
θ A
θs
o
xd xa
x P x (I-16)
q b
xo xc
Ou :
: représente l’angle de transformation qui dépend du repère choisi et des grandeurs statoriques
ou rotoriques.
La transformation de Park inverse est définie par l’expression suivante :
xa x
1 d (I-18)
xb p( ) xq
xc xo
cos sin 1
p( ) 1 cos( 2 / 3) sin( 2 / 3) 1.
(I-19)
cos( 2 / 3) sin( 2 / 3) 1
Le passage d’un système triphasé (a, b, c) vers un système diphasé (d, q, o) sous la
représentation de Park est la transformation inverse de Park, c’est le passage d’un système diphasé
(d, q, o) vers un Système triphasé (a, b, c).
La composante homopolaire (o) dans un système équilibré est nulle.
X AX BU (I-18)
Avec :
X : le vecteur d’état donnée par :
X= [ids,iqs, dr, qr,Ωr]T
Le système d’équation présentant la machine dans le repère (d, q) lié au champ tournant à lavitesse s
est donnée par :
Avec :
Lr M2 M Rs R M2
Tr ; 1 ; ks ; r 2 ; r p r
Rr L s Lr Ls Lr Ls Ls Lr
Réseau
MAS
triphasé
a- Le redresseur :
Le redresseur a pour but d’assurer l’alimentation en tension continue a l’entrée de l’onduleur, il
est constitué à base de diode ou de thyristor, sa tension de sortie est donner par la différence entre les
tensions (la plus positive avec celle qui est la plus négative)
b- Le filtre :
On utilise dans notre cas un filtre LC, le rôle du condensateur et de supprimer la variation
brusque de la tension d’alimentation durant les commutations ainsi de permet la restitution de l’énergie
électrique des diodes de récupération, de l’autre coté la présence de la bobine permet le lissage du
courant.
c- Onduleur de tension triphasée :
Un Onduleur de tension triphasée dont les composants semi – conducteurs contrôlables sont
des transistors ou des thyristor GTO, est le cœur de l’organe de commande de la MAS. Il peut être
considéré comme un amplificateur de puissance, et il est constitué de trois bras avec deux interrupteurs
pour chacun. Chaque interrupteur est monté en parallèle inverse avec une diode de récupération. Pour
assurer la continuité des courants alternatifs et éviter le court – circuit de la source, les interrupteur K1
et K4, K2 et K5, K3 et K6 doivent être contrôlés de manière complémentaire.
Le schéma structurel d’un onduleur triphasé est illustré par la figure (I-5) :
K1 K3 K5
M
E A
S
K2 K4 K6
Commande MLI
L’état des interrupteurs, supposés parfaits peut être définit par trois grandeurs booléennes de
commande Si (i= a, b, c) :
• Si = 1 le cas ou l’interrupteur de haut est fermé et celui d’en bas ouvert.
• Si = 0 le cas ou l’interrupteur de haut est ouvert et celui d’en bas fermé.
Dans ces conditions on peut écrire les tensions de phases Uina, b, c en fonction des signaux de
commande Si :
Uc
U ina,b ,c S iU c (I-18)
2
Les trois tensions composées Vbc , Vca et Vab sont définies par les relations suivantes en tenant
compte du point fictif « o »: [6]
1
Vno (Vao Vbo Vco ) (I-22)
3
2 1 1
Van 3 Vao 3 Vbo 3 Vco
1 2 1
Vbn Vao Vbo Vco (I-23)
3 3 3
1 1 2
Vcn 3 Vao 3 Vbo 3 Vco
Les différentes combinaisons des trois grandeurs (Sa, Sb, Sc.) permettent de générer huit vecteurs
tensions dont deux correspondent au vecteur nul comme le montre la Figure (I-3), L’utilisation de
l’expression (I-23) permet d’établir les équations instantanées des tensions simples en fonction des
grandeurs de commande :
Van 2 1 1 S a
V U c 1 2 1 S (I-24)
bn 3 b
Vcn 1 1 2 S c
Avec Vao, Vbo, Vco comme les tensions d’entrée de l’onduleur (valeurs continues), et si Van, Vbn,
Vcn sont les tensions de sortie de cet onduleur, par conséquent l’onduleur est modélisé par la matrice du
transfert T donnée par :
2 1 1
T 1 2 1
1
(I-25)
3
1 1 2
Plusieurs méthodes sont utilisées pour commander les interrupteurs de l’onduleur. La stratégie
la plus utilisée est la Modulation de Large Impulsion (MLI).
Deux catégories ou techniques de MLI :
la modulation sinus triangle effectuant la comparaison d’un signal de référence a une
porteuse.
la modulation vectorielle ou encore appelée MLI régulière symétrique dans laquelle les angles
de commutation sont calculés en ligne.
Dans notre étude, on s’est limité à la première modulation. [9]
Dans certaines applications l’alimentation en tension est préférable. Les grandeurs de sortie de
commande dans ce cas sont des tensions désirées aux bornes de la machine. La commande de
l’onduleur par la technique de modulation par largeur d’impulsion (M.L.I) permet de reconstituer ces
grandeurs à partir d’une source de fréquence et à tension fixe, par l’intermédiaire d’un convertisseur
direct. Le réglage est effectué par la durée d’ouverture et de fermeture des interrupteurs, et par
séquence de fonctionnement.
La M.L.I sinus-triangle est réalisée par la comparaison d’une onde sinusoïdale basse fréquence
(référence) à une onde triangulaire haute fréquence (porteuse), les instants de commutation sont
déterminés par les points d’intersection entre la porteuse et la référence. (Figure I-6) :
Modulante
Uc/2 -
-Uc/2 -
Porteuse
Uc/2 -
- Uc/2
Indice de modulation « Im» : Il est égal au rapport de la fréquence de la modulation (porteuse) sur la
fréquence de référence. L’augmentation de la valeur Im conduit au déplacement des harmoniques vers
les fréquences élevés, ce qui présente un avantage, mais on constate par contre une augmentation de
déchet de tension, d’où il est nécessaire d’optimiser la valeur de Im.
Im fp
(I-26)
f ref
Taux de modulation « Tm» : c’est un coefficient de réglage de la tension qui est égale au rapport de
l’amplitude de la tension de référence à l’amplitude de la porteuse. [4]
Tm Vref (I-27)
Vp
I-10-5 Représentation de la porteuse, la modulante et la tension à la sortie de l’onduleur :
La figure (I-7) représente l’intersection entre la référence et la porteuse dont la fréquence est de
1KHz, tandis que la figure (I-8) symbolise la tension d’une phase à la sortie de l’onduleur.
I-11 Simulation:
La simulation numérique est devenue à l’heure actuelle le moyen privilégié d’étude, en ce qui
concerne les systèmes complexes.
Il s’agit d’un outil puissant pour vérifier la validité de la conception durant ces premières étapes.
Plusieurs logiciels sont utilisés pour la simulation, nous utilisons le logiciel (SIMULINK/MATLAB)
pour la simulation de la machine asynchrone triphasée alimentée en tension et sa commande associée.
Les résultats de simulation montrent l'évolution de la vitesse, du couple, du flux et du courant
statorique.
(a)
(b)
(c)
(d)
b- Fonctionnement en charge :
Le test de simulation été effectués pour une perturbation de charge de 10 N.m applique entre 1s et 2s
est représenté sur la figure (I-11) :
(a)
(b)
(c)
(d)
Figure I-11: Résultat de simulation de la MAS en charge sans convertisseur.
À vide :
Le démarrage à vide qui présente des oscillations avec pointes lors des premiers instants, il
permet à la vitesse de passer par un régime transitoire. On constate un fort appel du courant statorique
d’environ 4 fois le courant nominal qui disparaît une fois le régime permanent est atteint. Le régime
transitoire dur environ 0.3sec.
Quand au couple électromagnétique, on constate qu’au démarrage, il atteint sa valeur maximale
au régime transitoire. Une fois le régime permanent est établit, le couple électromagnétique s’annule, et
la vitesse atteint une valeur proche de celle du synchronisme 157 rad/sec.
En charge :
Avec une application d’une charge dont Cr =10N.m, on remarque une diminution de la
vitesse et une décroissance du flux rotorique, suivi d’une augmentation du courant statorique, à
l’instant d’application du couple résistant entre t=1 et t=2sec, le couple électromagnétique augmente de
façon à compenser le couple de charge, donc quand C e varie le flux varie aussi, donc on peut dire que
le couple et le flux rotorique sont couplés.
I-11-4 schémas bloc de la MAS avec convertisseur statique :
Le schéma bloc de simulation est illustré dans la figure I-12 :
(a)
(b)
(c)
(d)
Figure I-13 : Résultats de simulation de la MAS à vide avec onduleur.
b-Fonctionnement en charge :
Le test de simulation été effectués pour une perturbation de charge de 10 N.m applique entre 1s et 2s
est représenté sur la figure (I-14) :
(a)
(b)
(c)
(d)
I-12 Conclusion :
Dans ce chapitre on a présenté la modélisation de l’association MAS Convertisseur dans le cas
idéal et le cas avec MLI.
Les résultats obtenus en simulation montrent une même allure pour les deux cas, la différence
réside dans l’introduction des fluctuations au niveau du couple dues à la technique MLI. Sachant que
le modèle de la MAS est fortement couplé, il est utile de trouver une méthode de commande
permettant de rendre le contrôle du couple et du flux indépendant.
Dans le but de contrôler les grandeurs de sortie sans interaction entre elles, on a recours à la
commande vectorielle par orientation du flux. Cette dernière qui permette d’avoir un contrôle
indépendant du couple et du flux fera l’objet du chapitre suivant.