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SYNTHÈSE

médecine/sciences 1996; 12 : 147-54

Des nageoires
aux membres: l'apport
de la génétique moléculaire
du développement
dans l'étude de l'évolution
des morphologies
chez les vertébrés

Les cinq dernières années ont vu la découverte de plusieurs


Denis Duboule gènes impliqués dans la morphogenèse des membres des té­
Paolo Sordino trapodes, permettant une nouvelle approche des méca­
nismes responsables de l'ontogenèse de ces structures com­
plexes. En particulier, ces gènes peuvent servir d'outils pour
réexaminer quelques aspects d'une des questions les plus
discutées de ce siècle en paléontologie des vertébrés : le pas­
sage d'une nageoire ancestrale à des membres authentiques
de tétrapodes, c'est-à-dire munis de ces éléments fascinants
et indispensables que sont les doigts. Les comparaisons mo­
léculaires entre poissons et mammifères renforcent le lien
phylogénétique entre ces structures, pourtant d'apparence si
différente, mais révèlent également des différences fonda­
mentales. En particulier, l'étude des gènes Box d'un petit
poisson téléostéen (le poisson-zèbre, Danio rerio) suggère un
schéma de transition nageoire-membre dans lequel les extré­
mités des mains et des pieds (les doigts) sont des structures
néomorphes produites par prolifération inégale de la partie
postérieure et distale d'une nageoire-membre ancestrale.

ADRESSE _______
'origine et la transformation [1], on a proposé l'existence d'un

L
D. Duboule: professeur à la faculté des sciences des appendices latéraux plan de développement unique [2]
de l'université de Genève, directeur du laboratoi­
re d 'embryologie moléculaire et morphogenèse. représentent un trait fonda­ suivant lequel des instructions de
P. Sordino: biologiste, assistant à la faculté des mental de l'évolution des ver­ base constitueraient un contexte
sciences de l'université de Genève. Département tébrés. Depuis la définition d'informations permettant l'élabora­
de zoologie et biologie animale, université
de Genève, Sciences 111, Quai Ernest-Anser­ des homologies de structure entre tion de spécialisations néo-ontolo-
met 30, 1211 Genève 4, Suisse. les membres de tous les tétrapodes giques pour chaque espèce [3]. Sur ___

mis n' 2, vol. 12, février 96


147
la base de données paléontologiques avaient des structures quelque peu
et embryologiques (expérimentales différentes [4], antérieures à des
et comparatives), plusieurs tentatives nageoires authentiques, dont la fonc­
ont été faites pour présenter une syn­ tion était probablement plus liée à la
thèse globale de ce problème fasci­ stabilité qu'à la propulsion. La pre­
nant [4, 5]. Pourtant, nos connais­ mière manifestation d'une vraie pai­
sances sont encore réduites, tant en re de nageoires flexibles (cousines
ce qui concerne la forme ancestrale de celles des poissons modernes)
de nos membres que la séquence de remonte à la fin du Silurien
transformations morphologiques (370 mia) [4, 8] et fut trouvée chez
entre les vertébrés inférieurs et supé­ des fossiles de poissons à mâchoires_
rieurs, et sont, malheureusement, Là encore, hélas, l'origine mystérieu­
loin de permettre une définition clai­ se de ces appendices ne permet pas
re de l'histoire évolutive de nos bras de statuer sur la nature des struc­
et jambes. Dans ce contexte, J'étude tures ancestrales à partir desquelles
comparative des mécanismes molé­ de tels squelettes appendiculaires se
culaires de la morphogenèse des sont développés [9]- Ainsi, l'histoire
membres peut se révéler fructueuse_ de l'apparition des nageoires reste
Le fait que les systèmes biomolécu­ matière à spéculation. Mais il est cer­
laires impliqués ont retenu d'impor­ tain qu'une telle innovation morpho­
tantes similitudes pendant des mil­ logique représenta une solution
lions d'années (mia) suggère que des avantageuse au problème de la loco­
RÉFÉRENCES _______ variations minimales, à l'intérieur de motion, comme en témoigne J'éton­
1. Owen R. On the nature of limbs. London : ces systèmes, ont été de riches nant éventail d'adaptations réussies
Van der HoorstJ, ]849. sources d'évolution morphologique de ces structures à leurs milieux_ De
2. Gegenbaur C. Ueber das archiptery­ (macroévolution) [6, 7]. Apprendre plus, l'émergence et la stabilisation
gium. jena Z Naturw 1872; 7: 131-41. comment des molécules régulatrices, de la pentadactylie, parallèlement à
conservées au plan phylogénétique, l'augmentation de la taille du cer­
3. Duboule D. How to make a limb? Scien­
ce 1994; 266: 575-6.
ont pu engendrer des variations de veau, ont probablement été des fac­
morphologie requiert des comparai­ teurs importants dans l'acquisition
4. Coates Ml. The origin of vertebrate sons fonctionnelles détaillées dans de fonctions complexes chez les pri­
limbs. Development 1994; suppl: 169-80.
une perspective évolutive. Dans cette mates [10].
5. Shubin N. The evolution of paired fins revue, nous aimerions à la fois discu­ L'analyse de fossiles suggère que la
and the origin of tetrapod limbs. Phylo�e­ ter quelques résultats récents, obte­ transition phénotypique de la
netic and transformational ap proaches. fn: nus en étudiant la morphogenèse nageoire au membre se déroula en
Hecht MK, Macintyre RJ, Clegg MT, eds.
Evolutiona1" biology. New YorK: Plenum des nageoires des téléostéens, et ten­ parallèle à la transformation des
Press, 1995. 39-86. ter d'évaluer à quel point des scéna­ poissons à nageoires lobées en verté­
rios évolutifs construits à partir de brés terrestres (Dévonien; 350-
6. Slack JMW, Holland PWH, Graham CF.
The zootype and the phylotypic stage. Na­ données paléontologiques et 370 mia) _ Cette transition s'accom­
ture 1993; 361: 490-2. d'observations ontogénétiques peu­ plit en parallèle à une utilisation
vent être corroborés par une analyse toujours plus importante du sol, à
7. Duboule D. Temporal colinearity and
the p hylotypic pro�ression: a basis for the comparative de comportements l'origine dans des habitats peu pro­
stability of -a vertebrate Bauplan and the moléculaires_ fonds comme en témoigne la nature
evolution of morphologies through hetero­ Il est généralement admis que cer­ aquatique des tétrapodes les plus
chrony. Development 1994; suppl: 135-42.
tains chordés primitifs avaient un anciens, tels que Ichthyostega et Acan­
8. Hinchliffe JR, Johnson DR. The develop­ bourrelet médian continu, s'éten­ thostega [11]_ Des poissons du Dévo­
ment of the veTtebmte limb. Oxford: Oxford dant de la partie dorsale jusqu'à la nien, de la famille des Panderichthyi­
University Press, 1980.
face ventrale en passant par la dae [12] pourraient ainsi représenter
9. Coates MI. Hox genes, fin folds and sym­ queue. Ce repli, voisin de celui exis­ les parents les plus proches d'un
metry. Nature 1993; 364: 195-6. tant chez les céphalocordés et cer­ tétrapode ancestral [13]. En effet,
10. Jarvik E. Basic structure and evolution in
taines larves d'urocordés, aurait per­ l'endosquelette de leurs nageoires
ve1tebmtes. New York: Academic Press, mis des mouvements ondulatoires pectorales montre d'importantes
1980. dans un milieu aquatique_ Il est pos­ similitudes avec celui de membres
Il. Coates MI, Clack JA. Polydactyly in the
sible qu'un repli similaire, mais authentiques, attestées par la présen­
earliest known tetrapod limbs. Nature 1990; s'étendant latéralement de part et ce d'un humérus prolongé par deux
347: 66-9 d'autre de l'animal, soit apparu, os, le radius et l'ulna (figure 1). C'est
repli qui pourrait donc représenter
12. Vorobyeva El, Schultze HP. Descrip tion
and systematics of panderichthy d fishes la première ébauche de structures
with comments on their relationshi p to te­ latérales lors de l'évolution des verté­
trapods. In: Schultze HP, Trueb L, eds. brés primitifs. Les ostracodermes
Ongin of the highe1 groups of tetmpods. Ithaca:
Comstock Publishmg Associates, 1991: 68- (vertébrés sans mâchoires de l'Ordo­
109. vicien et du Dévonien; 480-350 mia)
148 mis n° 2, vol. 12, février 96
A B
Distal

Autopode

Zeugopode

Antérieur

RÉFÉRENCES _______

13. Ahlberg PE, Milner AR. The origin and


Stylopode
early diversification of tetrapods. Nature
1994; 368: 507-14.

14. Shubin NH, Alberch P. A morphogene­


tic approach to the origin and basic orga­
nisauon of the tetrapod limb. In: Hecnt
MK, Wallace B, Prance GT, eds. Evolutiona­
ry biology. New York: Plenum Press, 1986: Nageoire de Panderichthys Membre de Ichthyostega
319-87.
(Sarcoptérygiens) (Tétrapodes)
15. Saunders]W, Gasseling MT. Ectoder­
mal-mesenchymal interactions in the ori­
Figure 1. Deux étapes possibles dans la transition de la nageoire au membre,
gin of limb symmetry. In: Fleischmajer R,
Billingham RE, eds. Epithelial-rnesenchyrnal illustrées par des fossiles du Dévonien. A gauche, une nageoire de Panderich­
interactions. Baltimore: Williams and Wil­ this, comprenant à la fois un stylopode (bras) et un zeugopode (avant-bras); à
kins, 1968: 78-97. droite, le membre d'un tétrapode ancestral, Ichthyostega, avec l'apparition
16. Concordet J. Morphogenèse, acide réti­ d'un autopode (main, pied). Les éléments osseux homologues sont indiqués:
noï que et Sonic Hedgehog. rnédecine/sciences H, humérus; U, ulna (cubitus); R, radius; F, fémur; P, péroné; T, tibia.
1994; 10: 570-3.

17. Géraudie T. The fine structure of the sur la base de cet élément de structu­ miroir de la digitation quand elle est
early pelvic tln bud of the trouts Salrno re que les nageoires pectorales et greffée à la marge antérieure d'un
gairdneri and S. trutta fano. Acta Zool 1978; pelviennes sont définies comme bourgeon receveur [15, 16]. Le sque­
59 . 85-96.
homologues des membres antérieurs lette du membre est donc établi
18. Wood A. Early pectoral fin develop­ et postérieurs des vertébrés supé­ d'une façon progressive, comme une
ment and morphogenesis of the apical ec­
todermal ridg e in the killifish Aphysosernion
rieurs. Cependant, tant chez Pande­ série de condensations préchondro­
scheeli. Anat Rec 1982; 204: 349-56. richtys que chez les poissons à géniques, dans lesquelles sont impli­
nageoires lobées, aucun élément quées les cellules qui ne se trouvent
19. Thorogood P. The devclopment of the
teleost fin and implications for our unders­
osseux ne peut être clairement consi­ plus sous l'influence de la couche
tanding of tetrap od limb evolution. In: déré comme homologue des extré­ ectodermique. Il en découle que la
Hinchfiffe jR, !furie jM, Summerbell D, mités distales des tétrapodes. morphogenèse du membre suit une
eds. Developrnental patterning of the verle!Jrate La grande majorité des membres des progression proximo-distale, débu­
lirnb. New York: Plenum Press, 1991: 347-
54. tétrapodes se développent et s'orga­ tant par la production du stylopode
nisent d'une façon identique ( [14] (le bras), suivie par le zeugopode
20. Concordet jP, Ingham P. Catch of the et figure 2). Initialement, des cellules (l'avant-bras) pour se terminer par
decade. Nature 1994; 369: 19-20.
mésenchymateuses des plaques laté­ l'autopode (la main).
21. Sordino P, van der Hoeven F, Duboule rales bourgeonnent et induisent la Chez les poissons, tant cartilagineux
D. Hox gene expression in teleost fins and différenciation d'une couche ecto­ qu'osseux, le développement des
the orig m of vertebrate digits. Nature 1995;
375 . 678-81. dermique spécialisée: la crête apica­ nageoires paires semble être contrô­
le ectodermique (CAE). Grâce à la lé par des mécanismes voisins (figu­
22. Van der Hoeven F, Sordino P, Frau­ sécrétion de différents facteurs, cette re 2). Un épaississement initial du
deau N, Izpisua-Belmonte jC, Duboule D.
Teleost HoxD and HoxA genes: comparison couche d'ectoderme maintient à son mésoderme latéral est suivi par
with tetrapods and functional evolution of tour le mésoderme sous-jacent dans l'émergence d'une couche ectoder­
the HoxD complex. Developrnent 1996 (sous un état prolifératif. Dans cette zone mique un peu particulière, une pseu­
presse) .
(la zone de progrès, PZ), les cellules do-CAE [17, 18], ou repli ectoder­
23. Dollé P, Izpisua-Belmonte jC, Falken­ ne se condensent pas. La face posté­ mique apical (REA). Peu après le
stein H, Renucci A, Duboule D. Coordina­ rieure du bourgeon de membre bourgeonnement, cette couche se
te expression of the murine Hox-5 complex contient une activité «organisatrice» replie sur elle-même et s'allonge
homeobox-containing genes during fimb
p attern formation. Nature 1989; 342: 767- (ZPA), mise en évidence par sa capa­ pour servir de gaine au futur squelet­
72. cité d'induire une duplication en te dermique de la nageoire (figu-
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A. Tétrapodes
Antérieur


CAE CAE

Tétrapodes
� Distal � (Mus musculus)
��

Postérieur

ES ES

B • Téléostéens ES SO ES SO

�.
RAE
Actinoptérigiens
� � (Oanio rerio)

Figure 2. Description schématique du développement des appendices latéraux chez les tétrapodes (A) et les pois­
sons téléostéens (8). Deux stades de développement sont montrés ainsi qu'un schéma de la morphologie finale.
Ces stades correspondent aux deux phases d'expression des gènes Hox (voir aussi figure 4); d'abord, une phase
correspondant à une croissance symétrique, observée pendant et après le bourgeonnement, contrôlée par la totali­
té de la couche ectodermique (flèches). Cette première phase est pratiquement identique chez la souris et le pois­
son. Ultérieurement, un second système génétique entre en jeu, impliquant une boucle rétroactive entre le mésen­
chyme et l'ectoderme, mais seulement dans la partie postérieure (flèches doubles). Cette seconde phase donne lieu
à une sur-prolifération du mésenchyme postérieur qui va former l'autopode par un mécanisme de branchement
post-axial (postérieur) alors que les autres éléments osseux (plus proximaux) sont produits par branchement pré­
axial (antérieur à l'axe majeur). L'axe majeur de l'appendice (ligne rouge épaisse) apparaÎtra donc plié vers la mar­
ge antérieure, dans la structure adulte (à droite). Chez le poisson cependant, cette phase secondaire n'est pas ob­
servée ainsi que l'indique la ligne rouge épaisse et discontinue. A la place, le repli de l'ectoderme, coïncidant avec
l'apparition des actinotriches entre les deux couches (en noir), signe, peut être mécaniquement, l'interruption du
contact ectoderme-mésenchyme et, par conséquent, de la prolifération du compartiment mésodermique. 1/ en ré­
sultera un endosquelette réduit (en bas à droite). A droite, les squelettes des appendices adultes résultants sont des­
sinés, avec les proportions respectives de l'endosquelette (ES) comparé au squelette dermique (50). Ec, ectoderme;
PZ, zone de progrès; CAE, crête apicale ectodermique; RAE, repli apical ectodermique; RE, repli ectodermique de la
nageoire; ES, endosquelette; 50, squelette dermique.

re 2B, RAE). Le squelette des térisé par la flexibilité de ses rayons repli de la couche ectodermique
nageoires se construit donc à partir osseux (lépidotriches) et cartilagi­ décrit précédemment (figure 2). Il
de deux composantes très diffé­ neux (actinotriches). Aucune struc­ apparaît donc que la transition
rentes: d'une part, un endosquelette ture homologue du squelette der­ nageoire-membre impliqua la perte
proximal, d'origine mésodermique, mique des nageoires n'existe chez les complète du squelette dermique et
d'autre part, un squelette dermique tétrapodes. que l'étendue de l'endosquelette
plus ou moins flexible, dont l'origine Les poissons modernes, comme le pourrait dépendre du moment
embryologique n'est pas clairement Danio, ont un endosquelette réduit auquel le repli ectodermique appa­
définie. Le premier possède un en comparaison de leur squelette raît [19]. Chez les poissons à caractè­
nombre variable d'éléments, dispo­ dermique. Chez de tels spécimens, re plus ancien», tels que le ccela­
«

sés en un ou plusieurs niveaux, qui l'absence de structure homologue de canthe (Latimeria chalumnae) et le
sont homologues des os du squelette l'autopode des tétrapodes est fla­ poisson à poumon australien (Neoce­
du membre des t étrapodes. Le grante et résulte probablement d'un ratodus forsteri), un repli tardif per­
second, qui fait la majeure partie de arrêt de la prolifération du futur mettrait une croissance supplémen­
la nageoire des téléostéens, est carac- endosquelette, simultanément au taire de l'endosquelette, donc le
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développement d'une nageoire com­ pement des membres. Dans une pre­
portant davantage d'éléments osseux mière phase, ils sont exprimés selon
(voir plus loin). Par conséquent, la une stratégie de poupées russes cen­
nageoire peut être considérée com­ trée sur la partie postérieure du
me un membre réduit, tronqué dans bourgeon. Dans une seconde phase,
la partie la plus distale de son endo­ correspondant à la formation des
squelette. autopodes, les domaines d'expres­
Dans le but d'évaluer à quel point les sion s'étendent à la fois vers les extré­
homologies fondées sur ces critères mités distales et antérieurement de
embryologiques et anatomiques sont telle sorte qu'une expression posté­
confortées par des études de mar­ rieure se mue en expression essen­
queurs moléculaires, nous avons iso­ tiellement distale, postérieure et
lé et caractérisé les gènes des com­ antérieure ( [3] et figure 4B). Cette
plexes HoxA et HoxD chez les apparente rotation des domaines
poissons téléostéens. Ces gènes sont d'expression est donc concomitante
RÉFÉRENCES _______
d'une importance capitale dans le de l'apparition des extrémités et
24. Dollé P, Dierich A, Schimmang T, développement des membres des recouvre les domaines présomptifs
Schuhbaur B, LeMeur M, Chambon P, Du­ tétrapodes, chez lesquels ils contrô­ des mains et des pieds. D'autre part,
boule D. Disruption of the Hoxd-13 gene
induces localized heterochrony leading to lent à la fois la présence et l'organi­ les gènes du complexe A sont expri­
mice with neotenic Iimbs. Cell 1993; 75: sation des différentes structures. Le més selon une restriction proximo­
431-41. poisson zèbre (Danio reno), un petit distale dès le début du bourgeon­
25. Davis AP, Witte DP, Hsieh-Li HM, Pot­
poisson tropical d'eau fraîche, se nement [26, 27].
ter SS, Capecchi MR. Absence of radius prête particulièrement bien aux Les résultats obtenus chez le poisson­
and ulna ln mice lackin g Hoxa-ll and études embryologiques et génétiques zèbre tendent tous vers une même
Hoxd-ll. Nature 1995; 375: 791-5. [20]. Cependant, ce poisson moder­ conclusion, seules donc quelques
26. Yokouchi Y, Sasaki H, Kuroiwa A. Ho­ ne possède des nageoires largement illustrations seront présentées ici. Au
meobox gene expression correlated with apomorphes, dans lesquelles l'endo­ cours du développement précoce de
the bifurcation process of limb cartilage squelette est très réduit à l'avantage la nageoire pectorale, l'expression
development. Nature 1991; 353: 443-45.
d'un squelette dermique flexible des gènes Hoxd-10, Hoxd-ll, Hoxd-12
27. Haack H, Cruss P. The establishment bien développé. Il est donc évident et Hoxd-13 est pratiquement iden­
of murine Hox-l expression domains du­ que Danio ne possède pas une forme tique à la situation décrite chez les
ring patterning of the limb. Dev Biol 1993;
.
157. 410-22. ancestrale de nageoire, mais au tétrapodes; alors que le gène Hoxd-
contraire une variante évoluée 10 est exprimé partout dans le bour­
28. Cegenbaur C. Untersuchungen zur ver­ d'appendices latéraux bien adaptés geon, les gènes localisés plus en
gleichenden. In: Engelmann W, ed. Anato­
mie der wirbeltiere, band Il Leipzig : 1865. au milieu aquatique. amont sur le complexe, tels que
Le clonage des gènes Hox chez Danio Hoxd-12 ou Hoxd-13, sont de plus en
29. Duboule D. Vertebrate Hox genes and révéla que les vertébrés inférieurs plus restreints à la partie postérieure
proliferation: an alternative p athway to ho­
meosis? Curr Opin Gen Dev 1995; 5: 525-8.
possèdent déjà les quatre complexes du mésenchyme tout en étant com­
de gènes que l'on retrouve chez les plètement absents de l'ectoderme
30. Niswander L, Jeffrey S, Martin CR, mammifères. Le passage des poissons (figure 3). Cette similitude importan­
Tickle C. A positive feedback loop coordi­ aux tétrapodes n'a donc pas été te entre poissons et rongeurs, qui
nates
growth and patterning in the vertebrate accompagné d'une amplification du fournit donc une démonstration
rimb. Nature 1994; 371: 609-12. nombre de gènes Hox, ceux-ci étant moléculaire des homologies entre
déjà dans leur configuration la plus appendices latéraux chez les verté­
31. Laufer E, Nelson CE, Tohnson RL, Mor­
gan BA, Tabin C. Sonie h edgehog and Fgf4 complète [21, 22]. L'expression de brés, n'est cependant pas maintenue
act through a signaling cascade and feed­ gènes appartenant aux complexes D aux stades morphogénétiques plus
r
back loop to integrate growth and atter­ et A a été analysée pendant le déve­ avancés. En effet, aucune rotation
ning of the developing hmb bud. Cel 1994;
79: 993-1004. loppement des nageoires pectorales des domaines d'expression n'est
et pelviennes [21]. Ces gènes, observée chez les poissons, ces
32. Orster CF, Shubin N, Murray JD, Alber­ membres des groupes de paralogie 9 domaines restant confinés à la marge
ch P. Evolution and morphogenetic rules:
the shape of the vertebrate limb in onto g e­ à 13, c'est-à-dire parents du gène postérieure des nageoires, même aux
ny and phylogeny. Evolution 1988; 42: 862- Abdominal B (AbdB) de la Drosophile, stades les plus avancés. Par consé­
84. sont essentiels pour la morphogenè­ quent, aucune expression n'est
33. Saunders]W. The experimental analy­ se des membres [23-27]. Leur inacti­ détectée dans la partie antérieure
sis of chick limb development. In: Ede DA, vation fonctionnelle engendre des des nageoires, contrairement à la
Hinchliffe JR, Balls M, eds. Vertebrate limb malformations des membres qui sont situation observée dans les membres
and somite morphogenesis. Cambridg e: Cam­
bridge University Press, 1977: 1-24.
interprétées en termes de déficit, soit ( [21] et figure 4).
dans la prolifération cellulaire, soit Dans le cas du gène H oxa-ll,
34. Holmgreen N. An embryological analy­ dans les condensations préchondro­ l'expression précoce dans le bour­
sis of the mammalian carpus and its bea­ géniques [24, 25]. En particulier, les geon de nageoire est, une fois enco­
ring upon the question of the origin of the
tetrap od limb. Acta Zool Stoekh 1952; 33: gènes HoxD ont des profils d'expres­ re, très similaire à celle décrite chez
1-115. sion complexes pendant le dévelop- les tétrapodes, c'est-à-dire une distri-
mis n° 2, vol. J2, février 96 15 1
bution relativement homogène
allant jusqu'à la partie la plus distale.
Toutefois, l'expression tardive est, là
encore, très différente puisque le
domaine reste distal dans la nageoi­
re, alors que les extrémités sont
négatives dans les membres, le
domaine étant restreint à une bande
antéro-postérieure au niveau du zeu­
gopode (figure 4). Il apparaît donc
que des marqueurs de l'autopode
des tétrapodes, tels que Hoxd-13, ne
sont pas exprimés de façon distale
chez les poissons et que, inverse­
ment, des marqueurs du zeugopode
des tétrapodes, tel Hoxa-ll, sont
exprimés dans les parties les plus dis­
tales de la nageoire [21]. L'interpré­
tation de ces observations dans le
cadre d'un scénario possible de la
transition nageoire-membre est dis­
cutée plus loin.
Chez les actinoptérygiens, les
nageoires pelviennes, homologues
de nos membres postérieurs, sont L A M N o
très différentes des nageoires pecto­
rales. Alors que les nageoires pecto­
rales ont un endosquelette relative­
ment élaboré, en tout cas suffisant
q -
pour assurer une bonne articulation q

et le mouvement de la nageoire, les


nageoires pelviennes ont un endo­
Figure 3. Développement de la nageoire pectorale de Oanio et expression des
squelette très simple et réduit, ce qui
gènes du complexe HoxO. A,B. Coupes histologiques de deux stades précoces
les fait considérer comme des réité­ du bourgeonnement, où J'on voit bien apparaÎtre le repli ectodermique (B).
rations raccourcies des nageoires C,D,E. Trois stades progressifs dans la chondrogenèse des éléments osseux de
pectorales. Une prolifération très J'endosquelette. Une première condensation apparaÎt (C), puis se scinde en
limitée du bourgeon n'entraîne la deux (D) puis en quatre (E). Ces quatre modèles cartilagineux représentent les
formation que de peu d'éléments quatre futurs os radiaux proximaux indiqués comme R1-R4 (F). G,H,I,J,K. Ex­
osseux, très simples dans leurs pression des gènes Hoxd-l0, d-ll, d-12 et d-13 dans le bourgeon précoce de
formes. Contrairement aux nageoires la nageoire. L'expression est de plus en plus réduite à la partie postérieure,
pectorales, la plupart de ces éléments d'une façon colinéaire à la disposition des gènes sur le complexe (à droite).
osseux ne s'articulent pas aux lépido­ Ainsi, Hoxd-l0 est largement distribué alors que Hoxd-13 est très restreint pos­
triches du squelette dermique, ces térieurement. L,M,N. Expression de Hoxd-12 à des stades progressivement
derniers contactant directement le plus tardifs du développement de la nageoire. On observe une diminution de
basiptery gium [21]. L'étude des J'expression qui reste dans la moitié postérieure. La même observation est fai­
patrons d'expression des gènes Hoxd te pour le gène Hoxd-13 dans une nageoire de presque trois jours (0). Seules
ainsi que de sonie hedgehog (shh) au quelques cellules sont marquées dans la partie postéro-distale. ec, ectoderme;
cours du développement de la m, mésoderme; ft repli ectodermique (fin foldl; cs, cartilage coraco-scapulai­
nageoire pelvienne a révélé une forte re; A, antérieur; P, postérieur; y, vitellus. La barre noire dans C, D, L, M, Net
o indique J'extension du repli ectodermique. Figure reproduite avec J'autorisa­
corrélation entre, d'une part, la
tion de Nature, 375, 678-681, Copyright 1995 Macmillan Magazines Ltd [21].
réduction extrême de l'endosquelet­
te et un repli très précoce de la
couche ectodermique et, d'autre hension de la transition nageoire­ même machinerie génétique impli­
part, une expression fugace et locali­ membre. Les informations accumu­ quée dans le développement des
sée de ces gènes [16]. En effet, les l ées aux interfaces de ces trois appendices latéraux corrobore, à un
gènes Hoxd-12 et shh, par exemple, domaines de recherches nous suggè­ niveau moléculaire, l'homologie des
ne sont exprimés que dans quelques rent que, si les nageoires et les nageoires des poissons actinoptéry­
cellules postérieures [21]. membres se ressemblent par certains giens et des membres des amniotes.
La rencontre entre l'embryologie, la aspects des patrons d'expression des D'un autre côté, d'importantes diffé­
paléontologie et la génétique molé­ gènes architectes, des différences rences apparaissent qui illustrent la
culaire du développement a permis essen tieUes son t observées. D'un complexité croissante des morpholo­
de progresser dans notre compré- côté, la persistance évolutive de la gies, de la nageoire au membre. Ces
152 mis n° 2, vol. 12, jeuner 96
proximaux). Cette proposition nova­
A trice impliquait que les doigts des
tétrapodes, soit étaient homologues
des rayons de nageoire les plus pos­
me_ � térieurs et distaux, soit n'avaient pas
Hoxa-11 � de structure homologue chez les ver­
tébrés inférieurs. Les résultats obte­
Danio
nus sur les gènes Hox, ainsi que nos


connaissances sur leurs modes
d'action [29], vont clairement à

III
l'appui de la seconde possibilité .

Hoxd-13 � Notre hypothèse de travail est donc


fondée maintenant sur le scénario sui­

S
vant: dans des appendices latéraux de

n
type nageoire ancestrale, le repli ecto­
B ec dermique était précédé par une proli­
me fération relativement importante et
� me symétrique du compartiment mésen­
chymateux, donnant lieu à un endos­
Hoxa-11
� quelette bien développé (probable­
ment à plusieurs «étages»), prolongé
Mus par un squelette dermique réduit. Cet
appendice était construit sur la base
d'un axe métaptérygial droit. Une tel­
le morphologie pourrait être illustrée
aujourd'hui par les nageoires des
poissons sarcoptérygiens tels que les
Hoxd-13 dipneustes ou les coelacanthes, qui
pourrait ainsi refléter cette étape de
l'évolution des membres. Au cours de
Figure 4. Schémas de l'expression des gènes Hoxd-13 et Hoxa-ll lors du dé­ la phylogenèse des poissons téléos­
veloppement des nageoires et des membres. Les colonnes de gauche et de téens, le repli ectodermique se mani­
droite correspondent aux phases précoces et tardives, respectivement, de la festa de plus en plus tôt (hétérochro­
figure 2. A. Chez Danio, Hoxa-11 est exprimé dans la partie distale de la na­ nie), à la suite du bourgeonnement
geoire embryonnaire (à droite), alors que Hoxd-13, après une expression de la nageoire, ce qui entraîna une
postérieure, garde une expression très postérieure (à droite) avant de cesser réduction concurrente de la proliféra­
toute expression. B. Chez les tétrapodes, l'expression de Hoxa-l1 est res­ tion de la partie endosquelettique, au
treinte à une partie plus proximale du membre (au niveau du zygopode et du bénéfice d'un large squelette der­
poignet), ce qui confirme le caractère néomorphe de l'autopode (une struc­ mique flexible mieux adapté au
ture (( moléculairement)) absente de la nageoire). En dessous, l'expression milieu aquatique. Chez les tétrapodes,
du gène Hoxd-13 chez les tétrapodes devient distale, au stade tardif, et perd aucun repli n'est observé, de telle sor­
ainsi de sa spécificité postérieure, un changement qui n'est pas observé chez te que le squelette dermique est
les poissons. me, mésenchyme; ec, ectoderme; l'avant est à droite, l'arrière inexistant. A la place, une forte proli­
à gauche. fération est maintenue, à un stade
ultérieur, par un autre système géné­
différences sont naturellement d'un Sur la base d'études morphogéné­ tique, basé principalement sur une
grand intérêt pour comprendre les tiques concernant la progression boucle rétroactive entretenue par les
bases génétiques et mécanistiques de dans le temps des condensations car­ produits des gènes shh (sonic hedgehog)
cette transition et il apparaît d'ores tilagineuses, on a suggéré que chez et Fgf4 (fibroblast growth factor 4) [30,
et déjà que, d'un point de vue stric­ les amniotes, la chondrogenèse des 31] qui conduit à une surproliféra­
tement moléculaire, la nageoire membres se déroule en suivant un tion du mésenchyme postérieur et,
semble être dépourvue de la phase axe majeur, proximo-distal, qui est par là même, à une croissance asymé­
terminale de la morphogenèse des plié dans sa partie la plus distale, au trique de la partie distale.
membres (phase tardive, figure 2). En niveau de l'arche digitale [14]. Cet Il est donc probable que les poissons
quelque sorte, les membres peuvent axe serait donc homologue de l'axe ont le potentiel génétique de faire
être considérés comme des nageoires métaptérygial décrit par Gegenbaur des doigts mais que la production
comportant des parties distales sup­ [28], allant droit de la base à l'apex, d'un squelette dermique se fait au
plémentaires, les autopodes, ce qui qui caractérise les nageoires des pois­ détriment de ceux-ci, le repli ecto­
n'est pas sans rappeler certains sons vivants ou fossiles (le metaptery­ dermique nécessaire empêchant cet­
aspects de la théorie des récapitula­ gium fut décrit, à l'origine, dans les te croissance postérieure terminale
tions de Haeckel, maintenant tom­ nageoires pectorales de requins com­ de se manifester. Ce scénario, relati­
bée en discrédit. me le plus postérieur des os radiaux vement simple (et forcément incor-
mis n· 2, vol. 12, jeuner 96 153
rect), implique que la courbure de
l'axe métaptérygial des membres des Summary � LECORPSMÉDlCAL
� GUIDEROSENWAJ.D
FRANÇAIS
tétrapodes est due à un mécanisme From fins to limbs: towards a
.
morphogénétique, la crOIssance pr�, ­ molecular approach to the
férentielle du mésenchyme poste­ evolution of vertebrate paired
rieur [3, 32, 33], plutôt qu'au redres­ appendages Vient de paraître
sement mécanique d'une structure
droite, pré existante, par exemple en
réponse à de nouvelles contramtes
. Over the past few years, several
genes involved in the development
Le nouveau
liées à l'environnement découlant de of the tetrapod limbs have been Rosenwald 1996
la colonisation de substrats plus isolated and characterized. Thus, it
solides. Cela implique donc que les becomes possible to study sorne of
doigts sont des structures néo­ La 108' édition 1996 du GUIDE ROSEN·
the developmental mechanis�s WALD vient de paraître en 3 volumes de
morphes, produites à partir de la responsible for the morphogenesls
marge postérieure des membres au 5 474 pages. C'est un véritable record!
of these complex structures Plus de la moitié des fiches des
cours du développement. Cette through a novel approach. Alter­
hypothèse est appuyée par l'ar:alyse 153 084 médecins et 11 382 établisse­
natively, these genes can be used ments recensés sont corrigées par les
du gène Hoxa-11, dans la nageOIre et as tools to examine, at the molecu­
dans le membre, l'expression compa­ médecins et établissements eux-mêmes
lar level, sorne aspects of the fasci­ d'une édition sur l'autre. Ces informa­
rative de ce gène pouvant être consi­ nating question of the fin to limb
dérée comme une illustration molé­ tions fiables, utiles et indispensables, en
transition. Such an approach pro­ permanence à portée de votre main,
culaire de l'absence, chez les vides additional facts which illus­
téléostéens, de structures homo­ faciles à trouver, vous font gagner un
trate both the similarities and dif­ temps précieux.
logues de la partie distale des auto­ ferences in the morphologies of
podes des tétrapodes. Dans ce Cette année encore, le Rosenwald 1996
these homologous structures. In contient de nombreuses améliorations de
contexte, les doigts doivent être particular, the study of zebrafish
considérés comme des spécialités de contenu et de forme pour mieux satisfai­
(Danio rerio) Hox genes suggests re les besoins du corps médical français.
vertébrés supérieurs [34]. a scenario for the fin-limb transi­
L'analyse des domaines d'expression tion in which the distal parts of the
Ce qui justifie la politique du Guide :
des gènes Hox et shh p;ut do�� etre satisfait ou remboursé.
autopods (the digits) are neomor­ • Le tome 1 (2050 pages) fournit tous les
intégrée dans d�s sche�as d evolu­ phic structures produced by u �e­
, renseignements sur les 153 084 médecins
tion des appendices lateraux decou­ quai proliferation of the posten or
. hospitaliers et libéraux, classés par ordre
lant de l'étude de la paléontologie et part of an ancestral appendlx. alphabétique pour la France entière.
de l'analyse morphologique. Dans ce Such an asymmetric morphogene­ • Le tome 2 (2030 pages), reclasse les méde­
cas précis, ces études, tout en renfor­ sis could be the reason why tetra­ cins par ordre géographique et par spécialités.
çant une proposition récente par des pods have their major lin�b �es • Le tome 3 (1 380 pages) regroupe les géné­
bases moléculaires, ont permis d'affi­ bent anteriorly, towards thelr distal ralistes classés par déprutement et les prute­
ner un scénario possible de transi­ ends ' while the homologous fin naires de la Santé : adminisu-ations, labora­
tion, de trancher en faveur d'une ori­ axis extends straight from proxi­ toires et fournisseurs, hôpitaux et cliniques.
gine néomorphe de la digitation et mal to distal. Cet ouvrage complet vous aide dans vOU'e
de proposer une base mécanique à la
travail quotidien. Il est irremplaçable
courbure de l'axe des membres
pour constituer un carnet d'adresses, véri­
amniotes [20]. Cependant, ces résul­
fier un téléphone ou un fax, rechercher
tats ne nous permettent pas de sta­
un confrère ou un établissement.
tuer d'une façon définitive sur
l'implication fonctionnelle de ces Depuis des générations, les médecins u ­
.
?
lisent le Rosenwald. Ils sont surs d y
gènes dans cette transiti0r: morp ho­
retrouver rapidement tout ce qu'il faut
logique. De futures mampula�IOns
savoir sur les médecins, les établissements
génétiques sur les deu� systemes
de soins et les professionnels de la Santé.
(souris et poissons) devraient appor­
Chaque fiche biographique du médecin
ter une réponse à cette question.
ou signalétique de l'établissement est la
plus complète possible. Plusieurs classe­
ments : alphabétique, géographique, par
Remerciements
spécialités et disciplines permette�t de
Nos remerciements vont à F. van der Hoeven, trouver immédiatement les renseigne­

]. Beckers, M. Coates, N. Shubin et]. éra�die ments précis recherchés.
pour leurs aides et conseils amsl qu aux
.
membres du laboratOIre pour leurs commen­ GuUieRosenUKJld, 10, rue Vineuse, 75784 Paris Cidex 16
taires. Ce travail est soutenu par des fonds du Tél. : 44.30.81.00-Fax: 44.30.81.11
Fonds National Suisse de la Recherche, de
l'état de Genève, du HFSPO et des fondations TIRÉS À PART ______ 1 volume: 465F, 2 volumes: 830F,
Claraz et Latsis. 3 volumes: 1180 F, le volume 460 F
D. Duboule.
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