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tre dans cette asseinblee « marque par le culte

de la virilit ». Pas faux du tout : ii partira


avec ses amis, comme avant lui les squatters.
Dans une travee du milieu, un gaillard plutöt
punk aboie,en gesticulant : superbe symbole de
rincommunicabilite r8gnante. Devant le tableau
noir, un de la bande des « loub » Monde l'am-
phi avec un extineteur : « On coule 1 » Une
voix : « Nous sommes des paums. » Une di-
zaine de parapluies noirs s'ouvrent : grand spec-
OFFRE
tacle. Les « autonomies » en mal d'unite sont
para1ys8es par la crainte que leur desir d'agir SPECIALE «FETES»
ensemble debouche sur un nouveau parti, sur
de nouvelles subordinations d'hommes et d'in-
terets.
Pourtant, la « coordination » parisienne
DERNIERS JOURS
du lundi — trente groupes de quartier, de
squatters, de femmes, d'8cOlogistes, d'etudiants,
d'ouvriers ou d'employes —, on arrive å s'en-
tendre : « Les A.G., c'eS t le d(5foulement. Ici,
nous avons jusqu'a prsent rbJssi a prendre
-

toutes nos dhisions å » Attendons

5 cadeaux
de voir. Mais il est vrai que les organisations
d'extreme gauche se portent de moins en möins
bien, qUe la plus solide d'entre elles, la Ligue,
voit son « creneau politique menace par la
rupture de l'Union de la Gauche et le durcisse-
ment du P.C.
L'autonomie a le vent en poupe, dans cette

int6ressants
couche sociale montante qui a fait le succes de
1' « autonomic » italienne et echappe å tous
les appareils : celle des jeunes chörneurs des
villes, dont la resignation n'est pas la vettu
premiere, et de ces etudiants de plus en plus
nombreux å devoir travaillet :pour payer des
8tudes gni ne leur serviront — ils le .savent —
å rien. Quelle diff8rence y entre un fils
d'ouvrier scolärise jusqu'å Seize ans Ou dix1mit
ans, sans emploi, et un fils ele petit commer-

prix
gant ou d'employ8 etudiant et futur chörneur ?
Presque aucune. lis parlent et :s'habillent de la
m8me fapon, ecoutent la m8me musique, ont
les memeä ennuis avee la police, le merne de-
senchantement, les memes appartements loues.

å plusieurs, les mernes petits botilots du ter-

surprenants
tiaire en perspective, La meme vo1ont8, surtotri,
de se d8feridre seuls, de « ne pas laisser leur
r&olte se noyer dans la tMorie », de rendre,
comme dit Gilles, « coup pour cOup ».
Le « jeune prol6t2triat »
Entre ce pavillon de la banlieue nord, loue
en commun par urie dizaine de mernbres du
« comit8 autonome » d'Une grande banque na-
tiona1is8e, et cet inarneuble patisien squatteriSe
.

par des etudiants de Tolbiac et de Jussieu, le


langage est commun. A tort ori å raison, les
uns et les autres estinierit appartenir å une
seule et meme classe, le « jeune prOl8tariat », et
parlent avec une colere identique et proforide
du prix des loyers, de rhorreur Solitaire des prix de vente Offre d'abonrzement
chambres de bonne, des services d'ordre des au numdro spdeiale «fdtes»
concerts, du racisme aritijeunes, du chömage,
de la devalorisatiori des diplönies techniques ou Le Sauvage 90F 72F
universiiaires, des assaSSinats d'immigtes, des
accidents du travail impunis, dii imcleaire, deå Sciences & Avenir 168 F 130F
tabassages dans les c,ornmissariats : de ce qu'ils
appellent « le terrorisme de l'Etat ». La Presse Economique 210F
Les premiers se sont lies ratin& derniere, å
roccasion d'une longue greve tres dure qui a
.
Le Nouvel Observateur 312 F 188F
paralyse leur banque. Les seconds pendant les
mouvements d'etudiants de 1976. TOus se Le Matin 248 F 150F
connaissent et tous disent calmement, sans tor-
fanterie, comme 'Line evidence, qu'il est « nor-
inal de casser une banque », qu'un policier å
la detente trop rapide doit saw>ir å quoi ii s'ex-
pose, qu'un journaliste « qui choisit son camp Pour L~ficier de cette offre sp6ciale,
doit assumer les risques de son choix » ou
qu'un patron responsable de la mort d'un de reportez-vous page 94.
ses ouvriers « ne doit pas pauVoir s'en tirer
avec une simple amende ». Loi du talion, logi-
que de Zon.o.
« Coup poiir coup », disent les « auto-
nomes ». BERNARD GUETTA
Le Nouvel Observateur 59

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