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LES TRAVAILLEURS DE LA MER

Le sens de ce roman a été indiqué par Victor Hugo lui-même. « J'ai voulu glorifier le travail, la
volonté, le
cache un excellent cœur ; s'il aime son bateau à vapeur, la Durande, il aime encore mieux sa
nièce Déruchette. Mais, le véritable héros du roman, c'est le pêcheur Gilliat, pauvre homme de
cœur qu'entoure, par suite de certaines circonstances, la malveillance universelle. C'est un être
fruste aux allures farouches, rude d'aspect, candide comme un enfant.

Le jour de Noël, Déruchette, par un caprice d'enfant, écrit sur la neige le nom de Gilliat qu'elle
vient de rencontrer. Gilliat lit les lettres tracées par Déruchette et demeure pensif. L'espoir d'être
aimé par l'espiègle jeune fille devient l'idée fixe du pêcheur. Si Mess Lethierry a la Durande,
Gilliat a la Panse, bateau lourd, primitif, qu'il a gagné dans une joute. La Durande est le premier
bateau à vapeur qui ait navigué dans ces parages ; sa machine a été faite avec un soin tout
particulier, et il serait impossible de la refaire. Son bateau fait le service régulier de Saint-Malo
à Guernesey, il lui donne gloire et richesse ; une catastrophe imprévue va détruire tout son
bonheur. Confiant comme un enfant, il est trompé et volé par deux coquins vulgaires, qui
parviennent en fin de compte à faire naufrager la Durande.

La nouvelle du sinistre arrive à Mess Lethierry. C’est la ruine. La perte du bâtiment n'est rien ;
celle de la machine est irréparable. Il est vrai qu'elle est intacte, scellée en quelque sorte entre
deux rochers qui la maintiennent. Tenter de la dégager serait folie. « Où trouver un homme
capable de l'essayer ? — S'il existait », dit un marin. Déruchette tourna la tête : « Je l'épouserais
», dit-elle. Il y eut un silence. Un homme très pâle sortit du milieu des groupes et dit : « Vous
l'épouseriez, miss Déruchette ? » C'était Gilliat. « Déruchette l'épouserait, j'en donne ma parole
d'honneur au Bon Dieu ! » s'écria Mess. Lethierry. Le lendemain, par une nuit brumeuse, Gilliat,
sur ce mot de Déruchette, va aventurer sa vie, affronter la colère de l'Océan. Il se met à l'œuvre.
Sans autre témoin que le ciel dans cette lutte engagée contre la nature entière, Gilliat reste maître
du champ de bataille. Il va pouvoir ramener en triomphe la Durande, qu'il a arrachée à tous ses
ennemis conjurés, lorsqu'un nouvel obstacle se présente et menace de lui enlever le fruit de son
héroïsme. C'est le combat que Gilliat va soutenir contre une pieuvre gigantesque et qui a fait
pour ainsi dire la popularité du roman.
Le temps des épreuves est passé ; celui de la récompense est venu. La Panse, chargée de la
machine de la Durande, est entrée dans le port de Saint-Sampson ; les habitants, émerveillés, la
contemplent. La reconnaissance de Mess Lethierry s'épanche en transports passionnés pour,
Gilliat, son sauveur. Déruchette appartient à l'homme héroïque qui a ramené la joie et la
prospérité sous le toit du vieux marin. Mais, à son grand étonnement, Gilliat refuse le prix pour
lequel il a si vaillamment joué sa vie.
Que s'est-il donc passé ? Quelques heures auparavant, à la faveur des ombres de la nuit, il a
surpris une conversation, qui lui révèle que Déruchette aime un jeune pasteur protestant,
Ebénezer. Gilliat renonce à Déruchette avec une simplicité qui rend son sacrifice plus sublime,
et facilite le mariage des deux amoureux de tout son pouvoir. Il va même jusqu'à remettre à
Déruchette le trousseau de sa mère. Puis, calme et sombre, Gilliat gagne le rocher de Gild-
HolmUr, où le caprice de la nature a creusé une espèce de fauteuil que, deux fois par jour,
couvre et découvre la mer. Il court s'asseoir sur ce rocher, que la marée montante va couvrir, et
il attend paisiblement la mort, pendant que le vaisseau qui emporte Déruchette et Ebénezer
s'éloigne à l'horizon. Il suit des yeux la masse flottante, qui change de forme, pâlit, s'amoindrit
et disparaît enfin dans la brume. Et cependant le flot monte, monte toujours. « À l'instant où le
navire s'effaça à l'horizon, la tête disparut sous l'eau ; il n'y eut plus rien que la mer ! »

Tel est le double dénouement de l'idylle et du drame.


LES MISERABLES
Le Cadre:
L'histoire a lieu entre la fin des années 1700 et le début des années 1800. La période
après la Révolution Française de 1789 constitue l'arrière-plan du roman, avec la tension entre
l'Etat et les républicains évidente partout. Nous suivons les aventures et les douleurs du
protagoniste Jean Valjean partout la France, des villes comme Digne, Montreuil-sur-mer,
Montfermeil et Paris inclus.

Le Contexte Historique:

La fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, la France a témoigné des nombreux révolutions,
bouleversements et exécutions. La vie quotidienne a été tourmentée par l'incertitude politique.
Victor Hugo sympathise avec les républicains qui se battaient contre la monarchie. La bataille
de Waterloo et la chute de Napoléon sont des événements historiques qui ne cessent d'influencer
les personnages et les événements dans le roman. La bataille de la barricade reflète la nature de
la bataille de Waterloo: héroïque mais vaine de changer l'ordre des rigides classes de la société
et l'ordre politique de l'époque.

Les Personnages Principaux et Les Thèmes:

Un narrateur omniscient commence à raconter comment le forçat Jean Valjean est libéré du
bagne après avoir purgé dix-neuf ans pour avoir volé un pain. Puis, nous nous rencontrons
Monseigneur Myriel, l’évêque de Digne, et nous lisons comment il pardonne Valjean après
qu’il a volé son argenterie en échange de sa promesse de devenir un honnête homme. Nous
voyons la transformations de Jean Valjea. C'est un principe accepté par les écrivains du
mouvement romantique qu'un homme, s'il le veut, peut changer pour le mieux. Jean Valjean est
un symbole de ce principe. Egalement, le fait qu'un représentant de l'autorité religieuse lui
permet de faire ce changement est un exemple de la façon dont la religion est aimablement
représentée par les écrivains dans cette époque littéraire.

Le personnage de Fantine aide Hugo a transmettre un commentaire social sur la situation injuste
et le cruel traitement publique des femmes dans la société française. Elle est trahi par tout le
monde a qui elle a confiance: le père de son enfant l’abandonne; les Thénardiers prennent
Cosette et utilisent l'enfant pour extorquer plus d'argent de Fantine, et les collègues de Fantine
la mettent a la porte pour l’indécence. Elle souffre pour tous les actes répréhensibles que les
autres ont fait. Ce n'est qu'en dernier recours qu’elle se tourne vers la prostitution et c'est juste
pour le bien de son enfant. L’histoire de Fantine montre que la pauvreté n'égale pas
nécessairement la malhonnêteté. L’enfant illégitime de Fantine, Cosette, est un exemple de
l'endurance éternelle de la bonté et de la charité. Elle endure des grandes difficultés et de la
pauvreté avec les Thénardiers dans une très jeune âge, mais elle ne perd jamais son innocence
et n’abandonne jamais au cynisme. Après que Jean Valjean l’a sauvée, elle devient une fille
bien éduquée et bien élevé avec pleine d'esprit depuis ses jours malheureux et sans d’espoir.
Ceci reflète la transformation de son beau-père. Encore une fois, Victor Hugo montre bien que
la bonté résiste toujours l'adversité.
Javert, un homme de devoir qui croit que l'homme est né comme un honnête homme ou
comme un homme malhonnête. Il résiste au changement sous toutes ses formes. Tout d'abord,
il ne croit pas que le caractère d'une personne peut changer. Il n'accepte aucune vue mais la
sienne; ses croyances et ses jugements sur les personnes sont absolues. Les deux personnages
de Jean Valjean et Javert sont juxtaposés pour dessiner le contraste entre la variable et
l'inébranlable. A la fin du roman, lorsque Javert comprend que Valjean a en effet changé sa vie
et a devenu un honnête homme, il ne peut pas supporter l'idée de faire ce que la loi dit. Au lieu
de cela, il se suicide, symbolisant la mort ultime des opinions rigides, comme tous les systèmes
de gouvernance.
Marius Pontmercy est un jeune homme qui vit avec son riche grand-père M.
Gillenormand. Les différences politiques entre son père et son grand-père menacent de déchirer
l'identité de Marius. Il est désorienté en la recherche de son identité. Il adopte le point de vue
républicain et par la nature de son âge, il tombe amoureux de Cosette au moment où il la voit.
Toutefois, parce qu'il est en train de chercher une identité pour lui-même, parce qu'il est fou
amoureux et parce qu'il est plus innocent que les autres personnages du roman, il est parfois
aveugle aux problèmes des autres. Il se trompe sur la vraie nature de Thedardier, il mal
comprend l'amour d’Éponine pour lui et au pire il interdit Jean Valjean de voir Cosette, ne
connaissant pas que l’ancien forçat a sauvé sa vie. Ici, Victor Hugo critique les perceptions
erronées et souligne le fait qu'il y a toujours des autres cotés d’une histoire.

Dans “Les Misérables,” Victor Hugo exprime son point de vue sur l'injustice sociale en France,
sur l'endurance de l'amour et de la compassion et sur la nature de l'homme. C'est une histoire
qui fait appel principalement au pathos, évoquant une émotion dans les lecteurs qui se font
champions de la transformation de Jean Valjean. En même temps, ils devient indirectement les
supporteurs de la transformation politique et sociale de la société française.

Les Chouans, Honoré de Balzac

La comédie humaine :

La comédie humaine est un ensemble d’ouvrage d’Honoré de Balzac de 137 œuvres, qui se
décompose en trois parties ; études de mœurs, études philosophiques et études analytiques.
Influencé par les naturalistes, Balzac a envie de décrire la société qui l’entoure, de classifier
l’espèce humaine. Il veut présenter tout les types de personnagesqui apparaissent souvent dans
plusieurs romans, en montrant que chaque personnage incarne un certain profil.
Les Chouans qui devait d’abord s’appeler le Gars à été publié pour la première fois en 1829
sous le titre le Dernier Chouan ou la Bretagne en 1800. Le roman sera réédité deux fois avec
plusieurs changements apportés au texte et aux personnages. Il parait sous son titre définitif en
1834.Ce roman constitue le premier volume de la Comédie humaine. C’est le premier roman
signé du nom « Honoré de Balzac ».

Contexte historique :

Les Chouans désignent les insurgés royalistes qui combattent dans des régions dans l’ouest de
la France principalement (Bretagne, Normandie, Nord de l’Anjou…) pendant les guerres dites
de la chouannerie. La chouannerie est donc une guerre civile quiopposa républicains et
royalistes lors de la révolution française. Le soulèvement est dû en partie à la question
religieuse, mais également à des motivations politiques.
Balzac tente de respecter au mieux le code des Chouans, le roman montre qu’il s’est
véritablement renseigné. En effet, Balzac à étudié plusieurs ouvrages historiques, il se rend
même à Fougères en 1828 pour y étudier de plus prèsles traces de la chouannerie.

Résumé de l’œuvre :
« L’embuscade »
L’histoire débute à la fin du moi de septembre 1799, la révolte gronde dans l’ouest de la France.
Sur la route de Mayenne à Fougères, les Chouans attaquent un petit détachement de soldats
sous les ordres du commandant Hulot. Le groupe de Chouans a pour chef le compte de
Montauran, surnommé le Gars. Bonaparte, en mission enEgypte en tant que Premier consul,
annonce aux bleus qu’il faut écraser la révolte chouanne.
« Une idée de Fouché »
Le ministre Joseph Fouché envoie Marie de Verneuil et sa servante Francine à Alençon dans le
but de séduire et capturer le chef des Chouans. Dans cette ville Marie dîne avec un élégant
homme, qui n’est autre que le compte de Montauran également appelé le Gars. Ce dernier
estaccompagné de sa mère, et tout deux prétendent s’appeler du Gua-Saint-Cyr. Ils font
connaissances mais se méfient beaucoup les uns des autres. Mlle de Verneuil et l’officier
éprouvent tout de suite une forte attirance l’un pour l’autre. Le commandant Hulot veut vérifier
l’identité de Gua-Saint-Cyr, qu’il croit être le Gars, mais la jeune femme l’en dissuada, car elle
est déjà tombée amoureuse de sacible, grâce à un document officiel dont elle dispose. Marie et
le Gars, accompagnés par des soldats républicains, partagent une voiture jusqu’à Fougères. Ils
s’attachent de plus en plus l’un à l’autre. Lors d’une embuscade sur la route, un homme prévient
le Gars qu’il doit de méfier de la jeune femme, qui serait une espionnes au compte des bleus.
Arrivés au Château de la Vivetière du Gua-Saint-Cyr,l’équipage s’arrête pour se reposer. Se
château rassemble de nombreux responsables de la rébellion, le chef étant le Gars. Bien que ce
Chouan ait assuré sa protection aux républicains, le drame ne peut être empêché. Tous les bleus
y sont massacrés par des Chouans, par chance Marie réussit à s’enfuir avec Francine ; toutes
deux se réfugient à Fougères

Né à Tours en 1799 dans un milieu bourgeois, Honoré de Balzac vient à Paris en


1814 avec sa famille. En 1819, après des études de droit, il refuse de devenir notaire
et envisage une carrière littéraire qui ne démarre pas facilement. Pour vivre, il écrit
des romans à la mode, sous différents pseudonymes. L’idée lui vient ensuite de se
lancer dans les affaires : le voilà éditeur, puis imprimeur, puis fabricant de caractères
d’imprimerie. Ces activités le conduisent à l’échec ; il reprend alors la plume et écrit
Les Chouans. Avec ce roman, il va prendre place parmi les écrivains. En même
temps, il découvre et observe la société parisienne, tout en s’initiant à la vie
mondaine, sous la conduite de Madame de Berny et de la duchesse d’Abrantès. Le
succès se fait attendre jusqu’en 1829, date de la publication de La Physiologie du
mariage puis de La Peau de chagrin (1830).

Les Chouans, qui devait d’abord s’appeler le Gars, a été publié pour la première fois
en mars 1829, sous le règne de Charles X. C’est la première œuvre que Balzac
signe de son nom. Ce roman constitue le premier volume de la Comédie humaine.
Le roman sera réédité deux fois du vivant de Balzac, avec plusieurs changements
apportés au texte et aux personnages ; en 1834, il est devenu les Chouans ou la
Bretagne en 1799.
Ce roman d’aventure appartient maintenant à la littérature classique. Il parle de
guerre, de violence et d’amour d’une manière qui bouleverse encore aujourd’hui.

Résumé de l’œuvre
Nous sommes fin septembre 1799, la révolte gronde à nouveau dans l’ouest de la
France. Sur la route de Mayenne à Fougères, les Chouans attaquent un petit détachement
de soldats sous les ordres du commandant Hulot qui accompagnent des hommes
nouvellement mobilisés. Ces Chouans qui emploient une tactique nouvelle, obéissent à un
jeune homme nommé Marche-à-terre.
Quelques semaines plus tard, à l’Auberge des Trois-Maures dans la ville d’Alençon,
des hôtes inhabituels se présentent : une officier de la marine, du Gua-Saint-Cyr avec sa
mère ainsi que mademoiselle de Verneuil accompagnée de sa servante. Ils font
connaissances mais se méfient beaucoup les uns des autres.
Mademoiselle de Verneuil et l’officier éprouvent tout de suite une forte attirance l’un
pour l’autre. Le commandant Hulot veut vérifier l’identité de Gua-Saint-Cyr, qu’il croît être le
Gars, mais la jeune femme l’en dissuada grâce à un document officiel dont elle dispose.
Lui, sa mère et mademoiselle de Verneuil se rendent à Fougères dans la même
voiture, accompagnée par des soldats républicains. Dès le début du voyage, le jeune
homme et mademoiselle de Verneuil s’avouent un amour réciproque. Ils se reposèrent dans
le château de la Vivetière du Gua-Saint-Cyr.
Dans se château sont réunis des responsables de la rébellion et il se révèle que leur
chef est du Gua-Saint-Cyr, marquis de Montauran, alias le Gars. Bien qu’il ait assuré à ses
amis républicains sa protection, il ne peut empêcher le drame. A cause de madame du Gua,
les Chouans massacrent tout les soldats tandis qu’elle dénonce Marie de Verneuil comme
une espionne.
Elle parvient à s’échapper, avec un désir de vengeance : elle pense que Montauran l’a
trahie et décide de le livrer aux républicains. Elle le rencontre quelques jours plus tard et tous
deux découvrent qu’ils n’ont pas cessé de s’aimer. Ils décident de s’épouser à Fougères.
Cependant, Corentin veut le cœur de Marie de Verneuil et la perte de Montauran : il fait
croire à Marie que celui-ci veut s’amuser d’elle. Nouvelle décision de vengeance : elle alerte
Hulot qui met tout en œuvre pour capturer le marquis. Quand la jeune femme apprendra la
vérité, il sera trop tard pour arrêter le mécanisme qu’elle a déclenché.
www.funsofts.fr.st avril 2002
Français Les Chouans
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Personnages principaux
Marie-Nathalie de Verneuil
Fille adoptive du duc de Verneuil.
Physique
Très belle parisienne. Elle a une peau éblouissante, des sourcils arqués
biens fournis, les cils peu dégarnis, d’abondants cheveux noirs séparés en
deux bandeaux sur le front, des faibles ride sur le front, des yeux perçants
un peu voilés, des dents bien rangées aussi transparente que de la
porcelaine et deux fossettes aussi fraîche que celles d’un enfant sur ces
joues. (cf. p. 128 à 135)
Evolution mentale
Elle sait manipuler les gens, est rusée et connaît le pouvoir de sa beauté.
Dès la première fois qu’elle voit le comte de Montauran, elle est attirée. Son
amour ne cessera de grandir jusqu’à la fin, malgré la lettre supposée.
Alphonse de Montauran
Comte de Montauran, dis le Gars, chef des Chouans
Physique
Un teint bruni, des cheveux blonds et bouclés, des yeux bleus étincelants,
un nez fin, des mouvements pleins d’aisance, un menton à la Bonaparte (cf
p.128)
Evolution mentale
Il est attiré par mademoiselle de Verneuil dès la première fois qu’il la voit, il
fera tout pour elle. Il a l’habitude de commander, est rusé
Corentin
Diplomate
Physique
Jeune homme.
Evolution mentale
Il soupçonne toujours le mal plutôt que le bien. Il est faux est n’hésite pas à
jouer de mauvais tours. Il aime Marie et est jaloux du comte de Montauran
Jeune chef militaire des Chouans.
Thèmes principaux
La chouannerie
Balzac a choisit comme cadre de ce roman la chouannerie, il s’est beaucoup
renseigné sur le sujet et a connu même quelques témoins des événements de cette
époque. Les Chouans à été écrit à Fougères, endroit important dans cette rébellion.
Dans ce roman, Balzac respecte le mieux possible les façons d’agir des Chouans :
leurs surnoms pour éviter des persécutions à leurs familles, leur tactique de bataille
(se cacher dans les broussailles), la dépouille de tout homme armé appartient au
preneur, les relations nobles-Chouans, leur superstition, les pillages…
LAMARTINE

“Méditations poétiques” - poèmes qui le rendirent bientôt célèbre= la première manifestation


du romantisme en France

- vers lyriques évoquant les inquiétudes amoureuses et spirituelles d’ une âme


tourmentée

- la versification (régulière) et le lexique restaient ceux du siècle précédent, mais


Lamartine su conférer à ses poèmes une musicalité particulière, une harmonie fortement
évocatoire, qui est considérée, l’ une des principales qualités de son œuvre.

- nouvelle vision de l’ individu, perçu comme être sensible, complexe et comme centre
de la représentation

- une rêverie mélancolique sur le thème de la foi et de l’ amour

- parle à la première personne, évoque le souvenir de son amante perdue

- le recours au pseudonyme marque bien qu’ il y a transposition des événements dans le


monde imaginaire et poétique, indiquant clairement qu’ il ne faut pas lire les
Méditations comme un journal exactement fidèle a la réalité des faits

- le journal d’ une âme insatisfaite, qui souffre et ne trouve pas de repos

- la poésie est investie d’ une fonction existentielle : elle devient le lieu


de l’ épanchement de Moi, d’ une interrogation sur le sens de l’ existence et d’ une
méditation sur la condition de l’ Homme

L’ un des poèmes les plus célèbres des Méditations est une élégie :Le lac- le thème dominant-
la hantise du temps qui passe et qui corrompt tout .

Le Lac est le dixième poème du recueil de 24 poésies nommé Les Méditations poétiques. La
poétique de ce poème comme de l'ensemble du recueil des méditations est classique, des
quatrains d'alexandrins coupés à l'hémistiche donnant une harmonie, un équilibre lent propice
à la description des sentiments de l'auteur.

Le Lac est considéré, aujourd’ hui encore, comme le fleuron de la poésie romantique. Ce
poème fut inspiré à Lamartine par la liaison amoureuse qu’ il eut en 1816-1817 avec Julie
Charles, une femme mariée atteinte d’ un mal incurable qui l’ emporta en 1817. Lamartine
revient seul revoir les lieux qu'il a visités autrefois avec elle. Le Lac de Lamartine est devenu
le poème immortel de l'inquiétude devant le destin, de l'élan vers le bonheur et de l'amour
éphémère qui aspire à L'Éternité.

Dans un style très affectif, le poète et sa bien-aimée, à laquelle il prête sa voix, supplient le
temps, la forêt, les grottes, le lac lui-même, la nature tout entière de préserver à jamais les
instants de bonheur qu’ ils sont en train de partager

Le thème principal de ce poème est la fuite du temps, thème traditionnel de la poésie, déjà
privilégié par les épicuriens de l’ Antiquité et par les poètes de la Pléiade comme Ronsard.

Ici, le temps est représenté par la métaphore de l’ eau qui est filée tout au long du poème.
Champ lexical du temps avec des divisions temporelles : "la nuit", "le jour", "l’ aurore", "le
soir", "les heures", "l’ année", "moments", "l’ éternité" et présence d'adjectifs significatifs :
"l’ heure fugitive", "nuit éternelle".

On observe la métaphore du temps "l’ océan des âges" assimilé à l’ eau -> métaphore filée du
temps qui coule.

Les enjambements nombreux notamment en fin de strophe semblent précipiter le poème et


rendent ainsi sensible pour le lecteur le temps qui passe trop vite.
On remarque également les expressions "heure fugitive", "rapides délices" ou la phrase "le
temps m’ échappe et fuit" qui évoquent l’ écoulement impitoyable du temps.

L’ antithèse "ce temps qui les donna, ce temps qui les efface" suggère quant à elle la fugacité
des moments de bonheur, qui disparaissent aussi vite qu’ ils ont éclos. En ce sens, le poème
porte la plainte de toute la nature humaine.

L’ usage de la première personne du pluriel permet ainsi au lecteur de se reconnaître dans le


cri de douleur poussé par le poète. Tout le poème semble ainsi évoquer la fuite du temps.
L'allégorie temps-oiseau prend ici une importance particulière. "O temps suspends ton vol", est
un impératif adressé au temps comme à un oiseau pour suspendre son vol et se reposer.
Les participes passés, la voix passive soulignent la passivité et l’ impuissance de l’ homme
face au temps : il est soumis au mouvement du temps. L’ opposition des temps verbaux (passé
/ présent) : le passé évoque le souvenir, l’ expérience vécue. L'imparfait insiste sur la durée des
actions et le passé simple sur le caractère bref et inattendu des moments vécus. Dans ce poème,
le présent sert à l’ observation générale et à la réflexion. Il y a correspondance entre les temps :
le présent fait naître le souvenir. Les interro-négatives soulignent la douleur du poète.
Cette réflexion insiste sur l’ impossibilité de l’ homme à fixer le temps. Cette dernière est
signalée par les invocations au temps : il est capricieux , il est celui qui donne et qui reprend, il
a un caractère inlassable, éternel.

Le rythme est vif : notamment dans les deux premières strophes, il y a absence de points et très
peu de coupes. Les enjambements rallongent les vers.

La fragilité de l’ homme est mise en valeur et donne une tonalité élégiatique et lyrique au
poème.
Lamartine réfléchit dans ce texte sur sa condition d’ homme, sur sa faiblesse face à la fuite du
temps. Il s’ agit d’ un appel adressé à la nature qui est seule capable d’ aider l’ homme dans
sa lutte contre le temps.

Le pouvoir de la nature

- le titre du poème évoque un lieu aimé qui a été le refuge du poète et de sa compagne :
seule la nature peut conserver une trace intacte du bonheur.
La nature est très présente dans l’ ensemble du poème. Nous la retrouvons sous la forme
de l’ élément liquide avec l’ image du lac mais également à travers l’ évocation du
"vent" ou du "Zéphyr" qui représente l’ air ou des "roches profondes" qui représente la
terre.

- les "rochers", "grottes", "rocs" permettent quant à elle une image minérale de la nature,
là où les "sapins", "coteaux", "forêts" et le "roseau" dressent une image végétale. Cette
communication imagée du poète avec les éléments de la nature n’ est en fait qu’ une
manière d’ utiliser la fonction expressive du langage, puisque le poète n’ a en réalité
pour but que d’ exprimer ses sentiments.

- la nature en général et le lac en particulier sont le cadre du bonheur passé et la


métaphore du navigateur renforce le sentiment d’ impuissance : l’ homme est un marin
qui navigue sur l’ océan des âges et voudrait jeter l’ ancre pour arrêter le temps.
Le poète apostrophe ("ô" vocatif -> invocation) tous les éléments de la nature pour
qu’ ils témoignent du passé, des sentiments du poète -> le réseau lexical de la nature.

L’ apostrophe "Ô Lac !", caractérisée par l’ usage de la majuscule donne au lac une dimension
personnelle, renforcée par le nom "flanc" et par le verbe "mugir" des vers.
Le vers "Ils ont aimé" est la concentration de tout ce qui a été dit dans le poème. Ce vers est la
chute et l’ apogée du poème : le poète constate le pouvoir des sentiments. Le passé composé
signale la conséquence sur le présent : le fait d’ avoir aimé l’ emporte sur toutes les
constatations négatives et amères ; le poète termine sur une note optimiste.
Correspondance entre le paysage et les sentiments du poète.

Le Lac est une réflexion sur le temps en rapport avec un amour qui semble à jamais fini.
Lamartine constate avec amertume que le passé heureux est perdu à jamais, que le temps en a
effacé la trace et qu'il ne peut être restitué. La nature qui a été le témoin vivant de la présence
du poète a pu garder la trace de ce moment et le restituer au poète. C'est le paysage qui conserve
le souvenir, et non l'écriture et qui peut dire "ils ont aimé". Le titre du poème s’ explique :
comme le lac retient les eaux fluides et fugitives, le poème retient le temps et fixe pour
l’ éternité un moment de bonheur inoubliable. Lamartine montre ici que l’ art est un moyen de
lutter contre le temps qui passe et force est de constater qu’ il réussit son projet puisque,
aujourd’ hui encore, nous lisons son poème et partageons avec lui son souvenir.

BAUDELAIRE

Baudelaire occupe dans l’ histoire de la poésie du XIX-ème siècle une place clef: Héritier
du romantisme, plutôt d’ un certain romantisme qui n’ est “ ni dans le choix des sujets ni dans
la vérité exacte, mais dans la manière de sentir. »

- refuse un lyrisme facile, préfère un lyrisme du tragique de la condition humaine ;


- il a mené le romantisme jusqu'à un point de rupture qui a permis l’ avènement de la poésie
moderne ;
- se situe au carrefour de trois grandes directions de la poésie du XIX-ème siècle : Roman-
tisme, Parnasse, Symbolisme.

Les fleurs du mal

- gardent encore certains traits du romantisme et de l’ Ecole de l’ Art (Parnasse) mais elles
apportent surtout ce « frisson nouveau » dont parlait V. Hugo, c’ est-à-dire cette sensibilité
nouvelle, annonciatrice du symbolisme.
- il condamne le romantisme sentimental et confidentiel qui lui semble désuet, mais exalte le
romantisme imaginatif, dont il se veut le continuateur.
- le thème central du recueil est constitué par les « tourments du poète » partagé entre : le
spleen (angoisse de vivre) et l’ idéal auquel il aspire.
- a la base de ce spleen se trouvent ses ennemis matériels, ses échecs, ses déficiences phy-
siques.
- il y a du « bas romantisme » dans ce recueil : le goût du paradoxe, la volonté d’ être ou de
paraître malsain, le culte du satanisme, les accessoires de ce romantisme.
Le besoin impérieux d’ unicité pousse Baudelaire vers le dandysme. Son dandysme est une
forme de protestation du « poète maudit » contre l’ hypocrisie morale et le conservatisme de
la société bourgeoise.

Les Fleurs du Mal sont le livre d’ un homme hanté par les problèmes de l’ existence et du
destin.

- se présentent comme une suite de joies et de tristesses, de tendresses et de violences, de


jouissances et de terreurs, d’ espoirs et de désespoirs, d’ élans et de chutes, comme un duel
entre deux natures opposées chez le même individu ;
- en étudiant le lexique des Fleurs du Mal on met en évidence les axes qui structurent l’ uni-
vers baudelairien (les quatre pôles) : un axe horizontal, avec « ici » lieu du spleen et de la
souffrance auquel on peut échapper par le rêve ou le paradis artificiel et un axe vertical qui
comprend deux pôles- l’ Enfer et le ciel, le gouffre et l’ azur.
La hantise baudelairienne : Le temps « L’ horloge », « L’ ennemi », « Spleen »

- le temps est vécu sous le double signe de la longueur et de la lourdeur (Spleen)


- « l’ obscur ennemi qui nous ronge le cœur » (Ennemi)

Le Spleen – est une conséquence immédiate de cette insatisfaction qui procure au poète sa
condition dans la société et dans l’ univers ( Ennemi, Tristesse, Angoisse, Douleur, Désespoir)

L’ Idéal baudelairien est un monde surnaturel, situé hors de l’ espace et du temps. Ses
principaux véhicules vers l’ Idéal sont l’ amour, les paradis artificiels, la musique, les parfums,
tout ce qui peut offrir l’ image de la beauté et du mystère.

La Musique représente pour le poète le point de départ d’ un rêve d’ évasion dans l’ infini
spatial.
La Femme pour Baudelaire- l’ être ambigu par excellence, magicienne à la fois sorcière et
divine ( Ciel brouille, le Poison), être satanique – elle est aussi providentielle, elle aide le
poète à créer.

La Beauté résultante de cette création (femme) possède la même ambiguïté que la femme.

- statuaire, immobile, impassible, froide, Baudelaire affirme que « le beau est toujours bi-
zarre ».

L’ Amour repose sur un malentendu, et il est souvent du l’ ordre du satanique.

- la relation amoureuse qui signifie désir, échanges érotiques et non affectifs, ne peut être
pour lui qu’ un échec illustrant la solitude universelle de l’ être humain.
- L’ amour sororal rêve est une tentative pour dépasser cette incommunicabilité.

On remarque sa préférence pour les mouvements vagues, indéfinis : lenteur, paresse,


ondulation. La paresse baudelairienne est une paresse féconde (La Chevelure) parce qu’ elle
représente un état favorable à la contemplation et é la rêverie.

Au végétal (à l’ organisme en général) qui est périssable, il préfère les formations


inaltérables du minéral (où il voit des symboles de l’ éternel). Ex : la pierre, le marbre, le miroir,
la vitre, les bijoux, les pierres précieuses et les métaux rares- éléments constitutifs de son idéal
de Beauté.

Les bijoux, les pierres précieuses, le fard masquent la nature et installent un ordre
artificiel qui correspond à sa conception de Beau.

La véritable beauté baudelairienne n’ est ni tout à fait satanique, ni tout à fait angélique ;
elle est un singulier mélange d’ angélique et de satanique.

La Mer n’ est qu’ un minéral mobil, lui semble être l’ image la plus parfaite de l’ âme et de
l’ esprit humain.
Le désir d’ évasion- thème majeure de la poésie baudelairienne se manifeste d’ abord par
l’ aspiration vers des mers et des pays lointains, vers un Eldorado où tout est splendeur, amour
et joie, où les horloges ne sonnent plus la mort, mais le Bonheur.

Baudelaire insiste sur l’ opposition entre l’ extérieur et l’ intérieur, le corps et l’ âme, la Terre
et le Ciel.

La nature extérieure est un magasin d’ images et de signes.

Victime de son expérience malheureuse, le poète arrive à croire que « vivre est un mal » et que
« Le Diable fait toujours bien ce qu’ il fait ». Cette conscience dans le Mal le pousse à
s’ identifier à Satan et à dresser sa révolte contre Dieu (La Révolte).

Les trois visages du Mal : le vice, la douleur, la mort.

La Ville- si le rêve union ne peut pas être réalisé dans le couple (sauf par la mort) il existe
cependant une confraternité possible avec la communauté des êtres marqués par la vie : les
aveugles, les veuves…La ville est le choix du présent qui se constitue en rupture par rapport au
passé. Alors que les romantiques, insatisfaits du présent, ont cherché refuge dans le passé et
dans la nature, Baudelaire choisit le présent et la ville, ou plutôt une ville transfigurée.

La Mort est l’ ultime voyage. La mort permet de rétablir l’ harmonie entre le masculin et le
féminin.

René est la suite du roman Atala.

L'européen René, établi depuis plusieurs années chez les Natchez (voir Atala), restait
plongé dans une mélancolie dont rien ne pouvait le distraire. Il avait pris une épouse en
arrivant, pour se conformer aux mœurs du pays, mais il ne vivait point avec elle.
Le vieux Chactas, qui lui avait raconté ses aventures, désirait l'entendre à son tour. Un
jour, après bien des résistances, René se décide à parler. Dans ce récit, le poète raconte sa
propre histoire, un peu arrangée, mais exacte dans les traits principaux. Ce nom de René
même est son propre nom, ce caractère impétueux, inégal, mélancolique, c'était le sien.

Après la mort de son père, René promène partout sa mélancolie et son désenchantement.
Il essaye des voyages ; il va s'asseoir sur les débris de Rome et de la Grèce. Des peuples
morts, il passe aux vivants; il recherche surtout, dans ses voyages, les artistes et les poètes.
Mais c'est en vain. Il augmente par ses efforts mêmes, le poids de ses ennuis et de ses
vagues tristesses.

Enfin, dégoûté de tout, René est décidé à en finir avec la vie. Il écrit à sa sœur, et celle-ci,
à la lecture de sa lettre, devine ses secrets desseins. Elle accourt auprès de lui et le calme
par ses paroles et ses témoignages de tendresse. Mais Amélie se laisse gagner à son tour
par la maladie de son frère : celui-ci la voit dépérir chaque-jour et s'alarme. Elle le quitte
brusquement enfin, sans l'avertir, sinon par une lettre qui révèle à René le couvent où elle
est entrée pour y terminer ses jours. René veut tenter un dernier effort auprès de sa sœur
et se dirige vers le couvent. Il arrive au moment où elle prononce ses vœux. Après un si
douloureux sacrifice René prend une soudaine décision : il se détermine à quitter l’Europe
et à passer en Amérique. La fin de ce récit, la dernière nuit que René passe dans sa patrie,
son cri lointain d'adieu à sa sœur, son dernier salut au matin du départ.

Telle fut l'histoire de René. Chactas ému le prit dans ses bras et le vénérable père Souël,
auditeur de ce touchant récit, lui adressa de tendres reproches et lui dit que la mort
d'Amélie était le juste châtiment de la vie errante et inutile qu'il avait menée jusqu'alors.

René ajouta de nouveaux transports à l'enthousiasme qu'avait suscité Atala.


Chateaubriand y décrivait un sentiment bien connu en Allemagne depuis le Werther de
Goethe, à savoir cette inspiration vers l'infini qui remplit le cœur et que rien ici-bas ne
peut satisfaire, Ce fut la maladie de Chateaubriand pendant sa jeunesse, celle qui le poussa
à chercher en Amérique le soulagement ou l'oubli de ses maux imaginaires ; ce fut la
maladie de Byron, de Lamartine, d'Alfred de Musset et de toute une pléiade de poètes
dans la première moitié de ce siècle, dont l'état mental était un ennui profond et universel.

Le poème de Chateaubriand commence par un prologue dans lequel l'auteur décrit en


quelques pages le lieu de la scène. Le Meschacebé (nom plus harmonieux du Mississipi)
nous apparait dans toute sa majesté et donne lieu à un tableau où l’auteur a prodigué ses
plus riches couleurs. Après ce tableau ravissant, s'ouvre le récit.

En 1755, un jeune Français, René, poussé par des passions et des malheurs, arrive chez
les Natchez, peuplade indienne des bords du Meschacebé et demande à être reçu guerrier
de cette nation. Chactas, un des chefs les plus vénérés de ces Indiens, adopte René. Il avait
lui-même visité la France dans l'espoir de calmer, par de lointains voyages, le souvenir
d'infortunes dont les forêts du Nouveau-Monde avaient été les témoins. Au cours d'une
expédition, pendant une nuit douce et paisible, René demande au vieillard le récit de ses
aventures, et c'est ce récit qui forme le sujet d'Atala.

Chactas raconte à René ce qui lui arriva quand il ne comptait que dix-sept chutes de
feuilles. Son père, le guerrier Outalissi, de la nation des Natchez, alliée aux Espagnols,
l'avait emmené à la guerre contre les Muscogulges, autre nation puissante des Florides.
Outalissi, ayant succombé dans le combat, Chactas courait le risque d'être enlevé pour les
mines de Mexico, lorsqu'un vieil Espagnol, Lopez, s'intéressa à lui, l'adopta et essaya de
l'apprivoiser à la vie civilisée. Mais, après avoir passé trente lunes auprès de son
protecteur, Chactas fut saisi du dégoût de la vie des cités. Un matin, il revêt ses habits de
sauvage et va se présenter à Lopez l'arc et les flèches à la main, en déclarant qu'il veut
reprendre sa vie de chasseur. Il part, s'égare dans les bois, et, pris par un parti de
Muscogulges et de Siminoles, il confesse hardiment son origine et sa nation : « Je m'appelle
Chactas, fils d'Outalissi, fils de Mescou, qui ont enlevé plus de cent chevelures au
Museegulges. » Le chef ennemi lui dit : « Chactas, réjouis-toi, tu seras brûlé au grand
village. » L'âge et la figure du prisonnier intéressent les femmes, qui lui apportent divers
présents.
Atala, fille de Simaghan, s'attache particulièrement à lui. Arrivé au grand village, Chactas
se voit à la veille .de son supplice, mais Atala trouve le moyen d'éloigner le guerrier qui le
garde, détache ses liens et fuit avec lui dans le désert. La peinture des transes, des
alternatives de crainte, d'espoir, de remords qui tourmentent ces fugitifs, ont fourni au
génie poétique de Chateaubriand des pages admirables.

Un jour, pendant un orage, sous les coups redoublés du tonnerre, à la lueur des pins
embrasés, Atala raconte à Chactas son histoire : elle est chrétienne, elle n'est pas, comme
on le croit, la fille du magnanime Simaghan ; elle est fille de Lopez, de ce vieil Espagnol
qui fut le bienfaiteur de Chactas. Les fugitifs sont trouvés pendant l'orage, par le père
Aubry, un vénérable missionnaire qui a fondé, près de là, une colonie d'Indiens convertis
au christianisme. Le père Aubry emmène les deux sauvages dans sa cabane, et, le
lendemain, ils assistent à la messe que le pieux ermite célèbre en plein air. Dans la
description de ce mystère, le poète déploie toute la grandeur et la puissance de son génie.
Chactas, qui se sent aimé par sa jeune libératrice, voudrait unir à jamais son existence à
la sienne, mais Atala, qui se croit condamnée par un vœu de sa mère à rester vierge,
renonce à la vie et à son amour en avalant un breuvage empoisonné, et le père Aubry n'a
que le temps de recevoir sa confession et son dernier soupir.

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