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RE' FLE'XIONS
E T

ECLAIRCISSEMENS
SUR LES NOUVELLES VIBRATIONS DES COR-
DES EXPOSÉES DANS LES MEMOIRES
DE L’ACADÉMIE
de i 747. &* 174g.

PAR M. DANIEL BERNOULLI.

*-*2/'%-* T
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O
M.
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0 7>j/or parvenu le premier à connoitre le nombre des
efl
v- vibrations, que fait dans un rems donné une corde uni-
__
#
formement epaiflb d’une longueur donnée, d’un poids
*^V^ donné, &
tendue par une force donnée. Il n’étoit pas
poilible de déterminer ce nombre fans connoitre préalablement les
courbures, que prendraient les cordes pendant tout le tems que dure-

raient leurs vibrations ; il a donc démontré , que cette courbure étoit


T 2 con-
# r 4B

conftamment la compagne d’une cycloïde extrêmement allongée ,


dans
laquelle les appliquées rcpréfcntcnt les finu§ des arcs repréfentés par
les abfciffes : aulïi n’eff-cc à mon forme que les
avis que fous cette
vibrations peuvent devenir régulières, fimples, 6c ifochrones, malgré
l'in égalité des excurll.-ns. Avec cette idée, que j’ai toujours euë, je
ne pouvois qu’être furpris de voir dans les Mémoires des années 1747.
6c 1748- une infinité d’autres courbures comme douces de la même
propriété; il ne me falloir pas moins que les grands noms dcM«. d'yf-
lemberi 6c Euler ; que je ne pouvois foupçonner d’aucune inattention,
pour examiner s’il n’y auroit pas quelque équivoque dans l’aggréga-
tion de toutes ces courbes avec celle de M. Taylor ,
6c dans quel fens
on pourrait les admettre. J’ai vu aufli - tôt ,
qu’on ne pouvoir admet-
tre cette multitude de courbes que dans un fens tour à- fait impropre; -

je n’en eltime pas moins les calculs de M‘ s d 'Alanlert 6t Euler, qui -

renferment certainement tout ce que l’Aualyfc peut avoir de plus pro-


fond 6c de plus fublime; mais qui montrent en même rems, qu’une ana-
lyfe abffraire, qu’on écoure fans aucun examen fynrherique de la que-
ftion propofée, eft fujette à nous furprendre plutôt qu’à nous éclairer.

Il me femble à moi, qu’il n’y avoit qu’à faire attention à la nature des
pour prévoir fans aucun calcul tout cc
vibrations fimples des cordes,
que ces deux grands Géomcrres ont trouvé par les calculs les plus
épineux & les plus abftraits, dont l’efprit analytique fe foit encore avifé.

II. Remarquons d’abord que, fuivant la théorie de M. Taylor,


une corde tenduë peut former fes vibrations uniformes d’une infinité

de maniérés, qui different entre elles pour le phyfique, mais qui revien-
nent au même pour
le géométrique, parce que dans chacune de ces

maniérés on ne que changer funité qui fcrc de mefure.


fait Ces ma-
niérés differentes confïffcnt dans le nombre des ventres, que la cordc
peut former durant fes vibrations. Quand il n’y a qu’un feul ventre,
comme dans la première Figure, les vibrations font les plus tardives,
elles forment le fon fondamental ;
quand il
y a deux ventres, & un
noeud
noeud au milieu de Taxe les vibrations fe doublent,
,
elles forment &
l’ochve du fon fondamental lorsque la corde forme trois, quatre, ou
;

cinq ventres, avec deux, rrois, ou quatre noeuds, par des diftances
mutuelles égales, comme dans les figures 3. 4. & 5. les vibrations fe
triplenr, quadruplent, ou quintuplent, & forment la douzième, la

double oétave, ou la rierce majeure de la double oétave, relativement au


fon fondamental. Cette multiplicité va à l’infini. Dans chaque cfpe-
ce de ces vibrations les cxcurfions totales peuvent être grandes ou pe-
tites à diferétion
,
pourvu que les plus grandes puiffent être ccnfées
extrêmement petites. La nature de ces vibrations eft telle que, non
feulement chaque point commence &
finir chaque vibration fimple au

même inftant, mais encore que tous les points fe mettent après cha-
que demi- vibration fimple dans la polirion de l’axe AB. 11 faut confi-
dércr toutes ces conditions comme effentielles, & tout aullï-rôt il

n’y a que les courbes données par M. Taylor, qui larisfnfTenr au pro-
blème. Mais en féparant ces conditions on peut former une infinité
de courbes , qui fatisfaffent à quelque condition féparément ; mais je
ferai voir combien peu on feroit fondé en ces cas à appcller les vibra-

tions ifochrones pour chaque point. Il en eft de ces vibrations, com-


me des mouvemens réciproques des corps ,
qui defeendent & mon-
tent alternativement furune courbe ; cette courbe ne peut être que la
cycloïde, fon demande que toutes les defeentes, grandes ou petites,
fi

foyent ifochrones entre elles de même que les montées ; mais fi l’on
veut Amplement que les vihrations entières foyent ifochrones entre el-
les on peut donner autant de courbes qu’on demande, qui fatisfaflent
,

à ce problème ; puisque j’ai démontré dans les Mémoires de Peters-

bourg, que quelle courbe de defeente on donne, on peut toujours


déterminer la courbe de montée, telle que les deux rems employés à la
defeente 6c à la montée pris enfemble faffent une même fomme, quel-
que inégalité qu’il y ait entre les amplitudes des excurfions.
III. Si j’ai dit que les cordes peuvent faire leurs vibrations Am-
ples d’une infinité de maniérés, dont les cinq premières figures fervent
T 1
d’exem-
• 1 5° &
d’exemples, ce n’efl: pas là une vérité abffraite feulement ;
on peut la
rendre réelle, comme l’exemple des trompettes marines le montre

aflez par les fons qu’on en tire les Expériences qu’on fait en plaçant
:

un chevalet dans quelqu’un des points fl, en pinçant le bout A &


confirment la même chofe ; puisqu’elles nous aprennent, qu'il fc forme
aux points b , c, </, &c. des noeuds à diffances égales, qui demeurent
comme en repos, pendant que tous les autres points font agités. Cette
multiplicité infinie de vibrations fe manifeffe dans tous les corps fono-
c’eft par là qu’on peut ti-
res, de quelque nature qu’ils puiflent être ;

rer des cors de chafTe, des trompettes, &c. tous les fons qui vont en
progrclfion des nombres naturels ;
c’eft à dire dans la même pro-
greffion que les fons, qu’on peut tirer d’une feule & même corde
par fes differentes efpeces de vibrations. En fermant tous les trous
d’une flûte traverfiere, on peut par la fimple variation de l’embouchure

obtenir d’abord le fon le plus bas, ou fondamental, puis fucceflive- &


ment fon oétave ,
fa douzième, fa double oéfave, fa dix feptième ma-
jeure, qui font pareillement comme i, 2, 3, 4 & j. mais il ne faut

pas croire pour cela, que cette progreflion foit générale. Après m’être
formé une bonne théorie fur les vibrations de l’air dans les inftrumcns
à vent, j’en ai conclu, qu’on ne pourrait tirer des tuyaux bouchés que
les fons, qui vont en progreflion des nombres impairs, favoir 1,3, ç,

7, &c. «St ma conclufion a été confirmée par l’Expérience car ayant ôté :

la piece d’en haut d’une flûte


- traverfiere, «St la bouchant avec la main,

j’en ai tiré d’abord le fon le plus bas , &


puis renforçant le foufle fa
douzième fans pafler par l’oétaVe , enfui te fa dix -feptième majeure, «St
enfin un ton qui n’eft pas reçu dans laMufique, «St qui approchoit de la
vingt unième du fon fondamental.
- Je ne fai fi cette propriété a déjà
été remarquée par d’autres ; mais elle me parait d’autant plus remar-
quable, qu’elle eft peut-être propre à expliquer en quoi confiffenr ces
accès de facile réfléxion «St de facile transmiflîon des rayons, obfervés
avec tant de fagacité par le grand Newton. C’efl: fur quoi je compte

de donner un Mémoire , quand j’aurai expliqué 3c réduit au calcul < los

vibra-
& If 1 #
vibrations de l’air formées dans des tuyaux ouverts & bouchés, de dé-
montré l’analogie entre ces vibrations de l’air & celles de l’ether ,
qui
fait la lumière. Je n’ai fait ici certe remarque, que pour prouver, que
les differens fons tirés du même corps fonore ne vont pas toujours
dans la progrelfion des nombres naturels.Mais je dis plus : ces fons
peuvent avoir telle ,
n’y a aucune formule en quanti-
proportion qu’il

tés finies qui puiffe l’exprimer j comme on peut voir par les fons, que
j’ai calculés autrefois, qui font ceux qu’on peut tirer d’une verge d’a-

cier frappée par des petits coups. C’étoit un problème nouveau, de qui
demandoit beaucoup de circonfpeélion ; après l’avoir réfolu, je l'ai pro-
pofé à M. Euler , qui en a donné une folution parfaitement conforme
à la mienne , quoique incomplète d’abord en ce qu’il avoir omis la moi-
tié des fons poflibles \
je l’en ai averti, de il
y a fuppléc dans les Aétes
de Leipfig.
IV. Ma conclufion que tous les corps fonorcs renferment
eft ,

en puifTance une infinité de fons, &


une infinité de maniérés correfpon-
danres de faire leurs vibrations régulières ; enfin, que dans chaque dif-
ferente efpecc de vibrations les infléxions des parties du corps fonore
fe font d’une maniéré differente. Mais ce
de certe multituden’efl pas

de vibrations appliquée aux cordes tendues , que rï d 'Alembert M -


&
Euler prétendent parler ; elle n etoit pas inconnuë à M. Taylor : ils
multiplient à l’infini chaque efpece, en accordant à chaque intervalle en-

tredeux noeuds voifins une infinité de courbures telles que chaque


point commence &
achevé aux mêmes inftans fes vibrations, pendant
que, fuivant la théorie de M. Taylor chaque dit intervalle doit néceflài-
,

rement prendre la feule courbure de la compagne de la cycloïde extrê-


mement allongée. Cette contradiction apparente entre d’aulfi grands
Géomètres me paroit demander quelque éclairci (fement.
V. Remarquons donc, que la corde AB peut non feulement
faire fes vibrations fuivant la figure première, ou fécondé, ou troifième,
& ainfi à l'infini , mais qu’il peut fe faire encore un mélange de toutes
ces vibrations avec toutes les combinaifons poflibles ; & cependant
toutes
toutes les nouvelles courbes &
nouvelles efpecesde vibrations données

par M
rt d'Alembcrt 6c Euler
- ne font âbfolument qu’un mélangé de
plufieurs cfpcces de vibrations Tayloriennes. Si cela eff vrai, je ne
faurois approuver l’aggrcgation de toutes ces nouvelles courbes puisque ;

la corde en s’y conformant ne donne


pas un fcul meme ton, mais &
plufieurs tons à la fois, l’our fenlir l’incongruïté de cette nouvelle
aggrégation, fuppofons, au lieu d’une feule corde, cinq cordes par exem-
ple entièrement égales en tout fens ; que la première fafie fes vibra-
,

tions fuivant la loi de la première figure j


la fécondé corde fuivant la

loi de la fécondé figure, & ainfi des autres. Suppofons que toutes ces
cordes commencent leurs vibrations dans un même inftant ;
voudroit-
on appeller ces cinq efpeces de vibrations ifochroncs entre elles, fim-
plement parce qu’elles finirent une au même ins-
de leurs vibrations
tant que la première corde finir chacune des ficnnes ? Non fans
doute, parce que la féconde corde fait deux vibrations, la troilicmc
trois, &
ainfi des autres, pendant que la première corde n’en fait

qu’une 6c que chaque corde donne un ton different à proportion.


;

Cependant tout ce que je viens de dire par rapport à plufieurs cordes


entièrement égales ,
peut 6c doit être appliqué à une feule 6c même
corde.
VI. Effectivement tous les Muficicns conviennent, qu’une lon-
gue corde pincée donne en même rems outre fon ton fondamental, ,

d’autres tons beaucoup plus aigus ils remarquent fur tour le mélange
;

de la douzième & de la dix-fcpiième majeure s’ils ne remarquent pas :

auffi diftinctement l’octave 6c la double oétave, ce n’eft qu’à caufe de


latrop grande refTemblauce de ces deux tons avec le ton fondamental.
Voilà une preuve évidente, qu’il peut le faire dans une feule 6c même
corde un mélange de plufieurs fortes de vibrations Tayloriennes à la
fois. On entend pareillement dans le fon des groffes cloches un mé-
lange de tons differens. Si l’on tient par le milieu une verge d’acier,
& qu’on la frappe, on entend à la fois un mélange confus de plufieurs
tons, lesquels étant appréciés par un habile Muficicn fc trouvent extrê-
mement
moment desharmonieux, de forte qu’il fe forme ici un concours de vi-
brations, qui ne commencent «5c ne finiffent jamais dans un même ins-'
tant ,
un grand hazard
finon par d’où l’on voit que l’harmonie des
:

fons qu’on entend dans une meme corps fonore à la fois n’eft pas
, ,

effentielle à cette matière, 6c ne doit pas fervir de principe pour les


fyftèmes de Mufiquc. L’air n’eft pas exemt de cette multiplicité de
fons coexiftans il arrive fouvent qu’on rire deux
: fons differens à la
fois d’un tuyau mais, ce qui prouve le mieux, combien peu les diffe-
;

rentes ondulations de l’air s’entre - empêchent eft qu’on entend dis-


,

tinctement toutes les parties d’un concert, ôc que toutes les ondula-
tions caufées par ces differentes parties fe forment dans la même maffe
d’air fans fe troubler mutuellement, tout comme les rayons de la lu-

mière, qui entrent dans une chambre obfcure à travers une petite ou-
verture, ne fe troublent point.
VII. Après
remarques il fera facile de conftruire une infi-
ces
nité de courbes initiales à la corde AB avec cette condition, que cha-
que point de la corde arrive quelquefois en même tems à un point de
repos inftantané, 6c de donner la loi générale pour toutes ces courbes
fans aucun calcul préalable. Commençons par la combinaifon des
deux premières figures. Suppofons que la corde faffe fes vibrations
pour former le fon fondamental conformément à la première figure ;
cette courbure étant cenfée infiniment petite, la corde pourra encore
être confidérée comme une ligne droite, 6c fa courbe pourra fervir
d’axe mobile à la courbe de la fécondé figure , à deux branches; 6c de
là il une nouvelle courbe , qui remplira la condition préferite.
réfulte
Voici donc la conftruétion de cette nouvelle courbe.
VIII. Soit (Fig. 6.) A m an B la courbure de la première figu-
re qu’on confidére cette courbe comme un axe droit , fur lequel on
:

conftruife Ap n <7 B, entièrement la même par rapport à fon axe courbé


que celle de la figure féconde, par rapport à l’axe parfaitement droit
AB ;
courbe ApaqV> fera telle qu’on defiroir, 6c
6c cette la plus fimplc
des courbes données par M
lî d 'Alembert 6c Euler.
-

Mi*. dt l'Aitd, Tuai. IX. v Comme


# '54 S
Comme la plus
grande appliquée pm
peut avoir un rapport quel-
conque à la plus grande appliquée a r } il eft clair, que cette courbe
ApaqB contient déjà une infinité d’efpeces. Voici à préfent les pro-
priétés de cette courbe ApaqB.

(a) Je dis que la courbe idéale A m a n B fera fes vibrations par


rapport à l’axe droit A rb^ entièrement fuivantla loi des vibrations Am-
ples de la première figure.

Q> ) que chaque point de la courbe ApaqB aura fou


Enfuire,
mouvement rélatif par rapport à chaque point correfpondant de la
courbe A «7/7 «B, le même que le mouvement abfolu repréfenté par la
fécondé figure.

(c) Or
chaque point de la fécondé figure fait précifément deux
vibrations, pendant que le même point en fait une dans les vibrations
de la première figure. Il faut donc que tous les points de la courbe

ApaqB finifiènr leurs vibrations alternes au meme inftant, que ceux de


la figure AmanB finiflent chacune des leurs.

(J) Lorsque, au commencement, un point de la courbe ApaqB


eft en dehors de la courbe AmanB, ce même point au bout de fes
deux vibrations fera en dedans de cette derniere courbe , qui n’aura
fait qu’une feule vibration; &
ainfi la courbe A ma «B ayant pris la fi-

tuarion Amf a n! B, il arrivera que la courbe A paqB prenne la fitua-


1

tion Ap1 a1 q' B, &


que la courbe A p' a! q 1 B foit tout à fait la même
qu’elle avoir été, en changeant Amplement l’ordre des côtés, c’eft à
dire, la même que Bqap A, ce qui fait un cas du beau théorème de
M. Euler.

IX. De la même façon que nous avons combiné les vibrations

de la première , & de la on pourra combiner les vi-


fécondé figure ,
brations de la première figure, avec celles d? toute autre figure fans
exception
exception à l’infini ; roures ces combinaifons peuvent même fubfifter i
la fois ; ainfi; par exemple, la courbe abfoluë ApaqR de la fixième
figure pourra encore être confidérée comme une courbe translatrice,
,

on pourra la partager en trois parties égales, y appliquer la même &


courbe qui, dans la rroifième figure, eft appliquée à l’axe droit AB.
Quelle que foie la courbe abfoluë réfultante de toutes ces combinai-
fons faites à diferérion, il arrivera Toujours que tous les points de la
courbe arrivent dans un même inftant au point de repos inftanrané du
côté oppofé de l’axe, & la courbe dans cet état fera toujours la même,
en fituation renverfée quelle avoit été au commencement, comme
,
le dit M. Euler.

X. Si l’on ne combine enfemble que les figures, qui ont un


nombre de ventres impair ces courbes auront encore cette propriété,
,

que chaque point de courbe abfoluë réfultante pafTe dans un même


la

inftant par l’axe droit AB, ce qui peur par conféquent fe faire d’une
infinité de façons mais aufti-tôt qu’une feule courbe à ventres pairs
;

s’y mêle, cela n’arrive plus. Voilà un expofé phyfique des nouvelles
vibrations des cordes données par rs d 'Alemhert M
Euler- fi j’ai & -
&
bien compris leurs énoncés , toutes les nouvelles courbes qu’ils don-
nent , font comprifes dans notre conftruélion , & font un fimple mé-
lange de plufieurs efpeces de vibrations, dont chacune à part fe fait fui-
vant les loix décrites par M. Taylor. Mais il me femble que ce n’eft là
qu’une efpece de compofirion de mouvement, qui ne peut donner au-
cune amplification à la théorie de M. Taylor.

XI. Pour mieux fentir l’incongruïté d’une telle amplification,


nous combinerons la courbe fondamentale de M. Taylor , qui eft re-
préfentée par la première figure , avec la figure anguiforme Taylo-
rienne qui auroit rooi ventres ; il en réfultera une courbe du nom-
bre des nouvelles courbes, qui aura cette propriété, que tous les points
commençans au même inftant leur vibration
,
pafTeront tous dans un
même inftant par l’axe droit, & arriveront dans un même inftant au
V 2 point
point de repos ,
de l’autre côté de l’axe, pour recommencer un nou*
veau mouvement pareil au precedent. Mais qu’arrive -t- il pendant
ce mouvement ? je dis qu’il y aura dans la corde précifément i ooo
points à de petites diftances égales ,
dont chacun fait une vibration, ab-
folument de la meme
maniéré que ii les vibrations fe faifoient limple-
menr fuivant la loi de la première figure , pendant que tous les autres
points feront 1001 allées &
venues, ou 1001 vibrations, pourront &
même pafler 1001 fois l’axe droit. Ces ioor vibrations feront en-
tières & parfaites dans chacune de ces vibrations chaque élément au-
;

ra un moment de repos abfolu parfait, & &


un moment auquel fa vi-
tefle foit la plus grande. Si l’on vouloit confondre ces petites vibra-
tions rapides avec la fimple vibration fondamentale, uniquement parce
que la mille &
unième petite vibration finit au meme infianr dans cha-
que point, que la vibration fondamentale finit, ce feroir appeller fyn-
chrones deux pendules fimples , dont l’un auroit x pied de longueur
<3c l’autre 1 002001 pieds, parce que ces deux pendules, commen-
çans leurs vibrations au même infianr, les fini fient aulli dans un même
tems ; on pourroir même unir ces deux pendules en fuppofant un
corps extrêmement pefant, fufpendu par une très longue corde, un &
petit corps attaché au grand par un petit fil , on pourra toujours ob-
tenir que le petit pendule attaché au grand commence la première de
fes vibrations, &
finific la derniere,aux mêmes inftans que le grand pen-

dule commence &


finit une feule vibration; mais fera- 1- on fondé
pour cela d’appeller ces vibrations ifochrones ?

XII. Voyons encore fi toutes les nouvelles courbes trouvées


par M .Euler, font comprifes dans notre remarque. Pour cet effet il

faudra donner une équation pour toutes les courbes Tayloriennes,

dont les cinq premières figures font autant d’exemples. Je me fervi-


rai des dénominations de M. Euler. Soit donc la longueur de la cor-
de AB~«; ît“àla demi - circonférence du cercle dont le rayon
eft exprimé par l’unité, la plus grande appliquée au milieu de chaque

ventre
venrre pour la première figure ZI a, pour la fécondé ZI £, pour I*

rroifième ~ y, pour la quatrième zi S ;


foit enfin x une abfcifie

quelconque ,
ôc y l’appliquée pour cette abfcifie , on aura fuivanr
M. Taylor,

pour la i. fig. y ZZ a fin


a

pour la 2- fig.
y ZZ S Cm

pour la 3. fig.
y ny fin

pour la 4. fig. ^

iz J fin
4^ &c.
a

En combinant donc toutes ces courbes à l’imitation de la figure fixiè-


me, pour nous n’avons combiné que les deux premières figu-
laquelle
res, nous aurons généralement pour la meme abfcifie x cette équation

y
J
— a fin — a
-1— £ fin — a
-j-yfin ^
a
-f- <T fin
a
dans laquelle les quantités a ,
S, y ,
S, ôcc font arbitraires affirma-
tives ou négatives.

XIII. Voilà donc cette infinité de courbes trouvées fans aucun


calcul , & notre équation eft la même que celle de M. Exiler ; voyez
les Mémoires de l’Académie pour l’Année 1748. page 8 5- Il efi: vrai
que M. Euler ,
ne traite pas cette multitude infiniment infinie de géné-
rale, 6c qu’il ne la donne au §. 30. que comme des cas particuliers ;
mais c’eft fur quoi je ne fuis pas encore allez éclairci : s’il y a encore
d’autres courbes, je ne comprens pas dans quel fens on peut les
admettre.
XIV. Si dans norre équation on fuppofe les coëfficiens des termes
alternes, favoir £, J, ôte. ZZ O, il arrivera alors non feulement, que
V 3 toutes
toutes les efpeces de vibrations finirent au même inftant que finit la vi-
bration fondamentale , mais encore que tous les points de la corde fe
rangent au même inftant dans la pofirion de la ligne droite AB ; cela
n’eftqu’un corollaire de notre §. Dans cette fuppofition la courbe
10.
obtient un diamètre qui pafle par le milieu de la corde AB, qui &
partage la courbe en deux branches parfaitement égales femblables. &
Ce théorème eft donc encore le même que celui de M. Euler du §. 2 8.

XV. nos remarques on vouloit encore confon-


Si après toutes
dre les vibrations compofées avec les vibrations fimples expofées par
M. Taylor , je ne m’y oppoferai pas ; mon intention n’a été principa-
lement que d’expofer ce que les nouvelles vibrations de M*' s à'sliembert -

& Euler ont de phyfique. Si au contraire on trouve que ces nouvel-

les vibrations ne fauroienr être prifes pour des vibrations fimples , qui
feules faifoient l’objet de M. Taylor , &
qu’étant décompofées en vi-
brations fimples Ôt uniformes, chaque efpece fe fait limplemenr fui-
vant la loi de Taylor , ces nouvelles courbes ne feront que confirmer
la théorie de M. Taylor , quand il exclud toutes les autres courbes, &
qu’il n’admet que là trochoïde prolongée . Mais je n’en admirerai pas
moins la profonde fagacité avec laquelle nos deux illuftres Géomètres
ont fu déterminer analytiquement ces nouvelles courbes. Au refte je
crois que quelque courbure initiale qu’on donne à la corde, ellene man-
quera pas de faire fes vibrations presque auftltôt fuivant la fimple uni-
formité des mouvemens ifochrones, & conformément à la nature de la

trochoïde prolongée expofée par M. Taylor , quoique Mr. Euler ne


paroifle pas de ce fentiment au §-27. Voici comment je conçois la
chofe. L’expérience &
la raifon nous apprennent, que de deux cor-

des également grofies & également tendues, la plus longue conferve


plus longtems fes vibrations que la plus petite ; dans les petites cordes
pincées le fon ne dure qu’un inftant. Ainfi toutes les vibrations par-
tielles, mêlées avec la vibration totale & fondamentale, finiront bien vîte,
pendant que la fondamentale dure encore très fenfiblement; & alors la

corde
corde ne formera plus que la trochoïde prolongée de M. Taylor. C’eft
aufli voyons toujours arriver dans
ce que nous les cordes pincées d’un
clavecin, dans lesquelles on reconnoit aflèz par les yeux ladite courbe
uniforme, qui ne forme qu’un feul ventre.

XVI. On peut encore remarquer fur cette matière, qu’il n’y a


que les cordes uniformément épaiflès, qui foient fufceptibles des pro-
priétés que nous venons d’expofer; la raifon en eft, que lorfque les
cordes inégalement épaiflès fe replient fuivanr les figures 2. 3.4. j. &c.
les vibrations n’en deviennent pas précifement 2. 3. 4. 5. &c. fois plus
rapides qu’elles font par rapport à la première figure, & qu’ainfi dans
le mélange de ces vibrations elles ne finiflènt jamais dans un même in-
ftant, quoiqu’elles ayent toutes commencé dans un même inftant.
Il n’y a donc à mon avis qu’une feule courbe pour les cordes inégale-
ment pour un nombre dïnrerfeétions donné, qui fatisfaflèà
épaiflès,
notre problème; & fi cela eft, pourquoi y enauroit-il une infinité
pour les cordes uniformément épaiflès? Enfin, qu’on choififlè le mô-

lange le plus fimple , en confidérant l’équation y a fin


71 X
-f- 6 fin
— —
,
dans laquelle les coëfficiens a & £ peuvent être de petites lignes
a
quelconques. longueur du pendule fimpie ifochrone , avec les
Soit la

vibrations uniformes qui répondent à la fimple première figure /;


~
la longueur d’un pareil pendule pour la fécondé figure
^ /; ou füi- ~
vant rs
Md 'Alembert
- &
Euler, le pendule ifochrone pour la figure ex-

pnmee
• /
par 1 équation y “ a run —X -f- b„
T7
-
lin ——x
2 7T
a toujours pour

longueur la quantité /; cependant cette même longueur eft manifefte-


ment ~\ l en faifant a ~
o; il y auroit donc là dedans une contra-
diéHon, fi ces Géomètres ne prenoient le mot d’ifochronifme dans un
autre fens, qu’on ne lui attache ordinairement.
xvu.
XVTI. De notre folution fynthetique du problème de M«- d 'A-
lemhert &
Euler , on voit aulîl fans calcul la maniéré de déterminer la
courbe abfoluë de la corde à chaque inftanr, de même que la viteffe de
chaque point car, foit la courbe initiale exprimée par
:

7TX „ 2 rx .
3 7TX 4 7TX .

y zz <l un a
1-
1
fc fin
a
h
'
y lin a
-f û fin
a
-f
*
&c.

& qu’il foit, par exemple, queftion de déterminer la courbe au moment


que le milieu de la corde paffe par l’axe droit A B il eft : clair que la

eourbe fera exprimée dans cet inftant par cette équation

y =-£ fin — -f- S fin - &c.

dans laquelle les lignes font alternativement négatifs & affirmatifs.


Quant aux viteffes, il eft de même facile à les déterminer par la iimple
compofition du mouvement, puifqu’on détermine dans laMéchaniquc
le rapport des vire/Tes de chaque point pour chaque figure à part.

XVÏIÏ. J’ai évité jufques ici les calculs, & j’ai fondé tout mon
raifonnement fur principe confirmé par l’expérience (§.6.) qu’il
le

peut fe faire un mélange de vibrations dans un feul même corps fo- &
nore, qui foient abfolumenr indépendantes les unes des autres. A' bien
confidérer ce principe, il n’eft pas différant de celui de la compofition
du mouvement ;
cependant, pour mettre dans tout fon jour, j’ai cru
le

devoir ajourer ici lesréfléxionsméchaniques, 6c les calculs que cette ma-


tière demande.

XIX. Soit un corps A (fig.7.) tire dire&ement vers un point


fixe B: fi l’on demande que le corps arrive au point B dans un tems
donné, quelle que foit la diftance initiale A B, on fait que les gravita-
tions du corps A vers le point Exe B , doivent être dans chaque point
proport ionelles aux diftances du corps depuis le point B. On fait mê-
me ,
qu’il n’y a que cette feule loi de gravitarion qui fatisfâffe à la ques-
ftion;
.

rion; alors les demi - excurfions deviennent de part & d’autre paifai-
tement égales. Voilà le vrai ifochronifme, 6c le feul qu’il faille conli-

dérer. Suppofons après cela que, pendant que le corps A eft pouffé
avec la dite loi vers le point B , les A B fouffrent dans
deux points &
chaque inflanc une accélération égale vers le point C , de forte que le
fyftcme A B fouffre une gravitation commune vers C qui foit encore ,

proportionelle aux dilfances BC; par là on obtiendra un autre ifochro-


nifme dans les excurfions du fyflème A B. Après cela on pourra de
nouveau imaginer que les trois points A, B, 6c C, fouffrent dans cha-
que une accélération égale vers un quatrième point D, 6c que
inflant
cette gravitation commune aux trois points A B, 6c C, foie toujours ,

proportionelle aux diflances du point C au point D. De cette façon


on pourra multiplier à l’infini les gravitations du corps A vers diffe-
rens points, 6c ce corps A fouffrira par là un mélange deplufieurs efpe-
ces de vibrations ,
qu’il convient d’examiner.

XX. Quelle que foit la diflance initiale, le corps A employera


toujours le même
rems pour parvenir au point B, 6c pour faire une
demi -vibration; après quoi le corps A fera une autre demi -vibration,
du côté oppofé toujours dans le même rems; il reviendra encore au
point B après un troifième rems, 6c ainfi de fuite: en un mot ce mou-
vement rélatif au point B fera le même, que fi ce point demeuroit en-
tièrement en repos. J’appellerai ces mouvemens réciproques, des vi-
brations ifochroncs rélarives ;
6c cette diftinélion des vibrations eft bien
néceffaire parce qu’en effet elles font bien différentes des vibrations
,

abfoluës du meme corps A. Suppofons que la pefanteur du corps A


vers le point B foit égale à la pefanteur naturelle, en failant fa diflance
au point B zz a ;
dans cette fuppofition ces premières vibrations ifochro-
nes rélarives feront ifochroncs avec les vibrations abfoluës d'un pen-
dule fimplc de la longueur n
Après avoir confidéré ces premières vibrations relatives au point
B, nous aurons les mêmes réflexions à faire fur les vibrations ifochro-
Mim. de r/cvl. Tum. IX. X nos
&
C ; ces vibrations exigeront en mê-
nés du point B, rélatives au point
me tems dans le corps A, fans troubler en aucune façon les premières
vibrations de ce corps. Ces fécondés vibrations feront ifochrones
avec celles d’un pendule (impie de la longueur b , en fuppofant que la
pefanteur du point B, ou du corps A, vers le point C, devient égale à la
pefanteur naturelle, lors qu’on fait B C zzb.

Si l’on veut ajouter à ces doubles vibrations du corps A une troi-


fième efpece, il faudra fuppofer une rroifième vibration commune au
fyftême précèdent ABC
vers un point D, qu’on fera fous de pareilles
dénominations ifochrones avec celles d’un pendule (impie de la lon-
gueur c. De cette maniéré on pourra aller aulTi loin qu’on voudra, &
produire dans le corps A tant d’efpeces de vibrations ifochrones réla-
tives qu’on fe fera propofé. Mais n’allons pas plus loin, & fuppofons
cette troifième vibration abfoluë, en confidérant le point D comme
fixe. De cette façon le feul & même corps A aura en même tems
trois efpeces de vibrations indépendantes les unes des autres, dont les
centres de force font les points B, C, &D ,
que nous allons confidérer
de plus près.
XXI. Les tems desdites vibrations partielles feront en raifon
fous -doublée des quantités arbitraires a, b,ôcc; fi ces quantités font,
par exemple, comme 4, 9, & 3 6, les tems des vibrations feront comme
2, 3,& 6j ainfi, pendant que le point C fait une vibration entière re-
lativement au point fixe D, le point B en fera deux relativement au
point C, & le point A en fera trois rélativement au point B d’où il eft :

clair, que tout fyftème ne fera remis dans fon premier érat qu’au
le

bout de fix vibrations rélatives au point B, ou de quatre vibrations re-


latives au point C , ou de deux vibrations rélatives au point fixe D.
Mais , fuivant la M«- d ’Alembert
maniéré dont Euler envifagent la&
chofe, tout ce mélange de vibrations ne feroir jamais que deux vibra-
tions fimples. .
Dans cet exemple il n’arrivera point, que les trois points
A, B, & C, fe réüniifent au point fixe D. Mais fi l’on fuppofe les trois
quanti-
quantités arbitraires Va, V &Vb, c, être en raifon de 3, y, & 1 5, les
tems des vibrations feront en même raifon, les points A, B, C fe & &
trouveront réiinis au point D au bout de chaque demi - vibration du
point C ; de cette maniéré les excurfions feront parfaitement fembla-
bles <Sc égales de chaque côté du point fixe D : mais à mon avis le
point A n’en doit pas moins être cenfé faire cinq demi-vibrations avant
que cela arrive, au lieu que dans l’autre fens il n’eft cenfé de faire qu’u-
ne feule demi - vibration. Pour voir la néceflité d’envifager ces mouve-
mens réciproques conformément à notre théorie, il n’y a qu'à fuppo-
fer les diftances arbitraires initiales B C, & Cl), extrêmement petites
par rapport à AB ;
il n’y aura alors que les vibrations A B qui foyent
fenfiblcs, & le corps A fera manifeftement cinq demi- vibrations avant
la réünion parfaite des points A, B, &
C, au point D. Mais, fi on con-
fîdéroir les diflanccs A B, ôc BC, comme extrêmement petites par rap-
port à CD, il n’y aura que les vibrations CD qui foycnr fenftbles, &
le corps A ne pourroit plus être cenfé que d’avoir fait une feule demi-
vibration. Il faut donc éviter ici toute équivoque dans les mors de vi-
bration ôc d’ifochronisme. Si les quantités Va, Vb, ôc Vc, font
incommenfurables , il ne pourra jamais arriver, que le fyftème repren-
ne fon état initial , ni que le corps A revienne au point dont il étoit
parti, parce que les points A, B, &C, n'auront jamais leurs plus lon-
gues élongations relatives dans un même inftantcependant chaque
:

efpcce de vibration relative à part fe fera fuivanr la loi des pendules


limples cycloïdiques. C’eft la fource de la raifon, qui empêche d’é-

tendre la nouvelle théorie de M r*- d 'Alembert Ôc Euler à toutes fortes


de cordes, quelque loi d’inégalité qu’il puiffe y avoir dans leur
épaiffeur.

XXII. de ces réfléxions aux cordes vibrantes,


Dans l’application
il faudra fuppofer b c, a~\c
&c. de forte que les nombres
des differentes efpeces de vibrations fimplcs foyent en raifon des nom-
bres naturels 1, 2, 3, &c. en commençant par celle du point C rélati-
X 2 ve
"

«2fr>
1 64

ve au point fixe D, enfuite celle du point B relative à fon centre de


force mobile C, & puis celle du point A relative au centre de force mo-
bile B.

XXIII. Suppofons à préfent la difhmce initiale A B ZZZT a,


BC ~£, CDzy, &c. & qu’au bout d’un rems donné t diftan- la

ce AB foit devenue rz .r, la diftance B C — y la diftance CD~s


vi telle relative entre les points A & B — u
-,

&c. foit aufli la celle 1


;

d’entre les points B & C ~ « celle d’entre les points C & D


/y
,
~ u
,

111

&c. on aura

d u1 ; ;;
X
a
dt & u1 - v
aa
a
XX
y

du ZZ
y dt
b
& «" -v es — y y -

du"» — Z
dt & u'" II l-e c 5
,

&C
c c

Outre ces équations Géométrie nous enfeigne encore des conftruc-


la

tions & le tems t & les diflances x,


équations entre y, s, &c. Car,
foit le finus toral exprimé par l’unité, ôc qu’on dénote par A. cofF un

arc de cercle dont le rayon eft un, & dont le cofinus eft une quantité
,

quelconque F, on pourra exprimer le tems / par chacune des équa-


tions fuivanres

t ~ V (i x A. cof —
a

t ZZ Yb x A. cof
S

t ~ yc x A. cof - &c.
Y
Par le moyen de ces équations on pourra déterminer chacune des dis-
tances
, ,

rances x, y, s, &c. par le même tems * commun , en convertifiànt


les lignes ;
de cette façon on aura

x ~ a cof A. rr—
Va
y “ £ cof A.
Vb
t

z m y cof A. y- &c.

Dans ces équations il faut entendre par cof A y-^ le cofinus d’un arc

de cercle, qui eft égal à & dont le rayon eft égal à l’unité, & ainfi
des autres. Outre cela les quanrités Va, Vb
&c. marquent ,
Vc
les rems, qu’un corps animé par la pefantcur naturelle employé pour

tomber librement des hauteurs \a, £ b , \c, &c.

Nous avons donc déterminé chacune des quantités x , y,z, &c.


par le même rems t & par conféquent la diftance abfoluë du corps au

dernier point fixe, laquelle diftance eft ~ * —f— y —1“ z H- &c -

Nous avons pareillement déterminé pour chaque inftanr les viteflês ré-
larives u», u 111, &c. & la vitefle abfoluë du point A exprimée par
u1 —f- u't -4- -f- &c. de même que les élémens de toutes
ces viteflês.

XXIV. On pourra, au lieu destems exprimés par Va, Vb, Vc,


&c. confidérer les tems qui répondent à une vibration fimple rélative
du point A par rapport au point B, &
puis du point B par rapport au
point C , enfuite du point C par rapport au point D. Si nous défi-

gnons donc ces tems par f/


6 , &c. &
que ir foit la demi-circon-
férence d’un cercle qui a l’unité pour rayon, il faudra fuppofer dans
X 3 les
’ I

0"
Va — — Vb — — ——
0' fl//*

les équations du precedent article , , Vc ,

après lesquelles fubftitutions toutes les quantités deviennent manifcfte-

ment homogènes.

Soit, par exemple, fl/


— i**, fl'/ zz 2 /7 ,
fl'
/y “ 3
y/
, &
qu’il foit queftion de déterminer toutes les circonftanccs du mouve-
ment en faifant t ~ un quart de fécondé ;
je dis qu'on aura

x ZI a cof A~ ~a cof A x ~ a Vi y
~ £ cof A
\ •

^
—g cof A £ 7T ZZ £ cof 2 2 ° 30*, & S ZZ y cof A
^ ~ y cof I J °j

donc .r -\-y —f- a = 0,70710 a -f- 0,92387 £ -f-0,96592?,


laquelle quantité marque la diftance du corps A au point D après un
x x
quart de fécondé de tems. On aura enfuire u' ~ Vaa a

— -ï- fin A i V} u» r=—V —yy _£


ZZ —, fin A \ 7r
Va Vb
fin A 1 9r 6c u 1 " — fin A r
T T n. De là il réfulte pour
, 7777

notre exemple la vitefie abfoluë u' -4- u '1 -f- u 111 zzz
6 a fin 45° 4 g fin 22° 30' -}- 2 y fin 15°
'
6 y a

Mais, fans nous arrêter à cette forte de déterminations,


XXV.
qui n’ont pas trop de rapport avec ce que je me fuis propofé de prin-
cipal, examinons plutôt fous quelles circonftances la vitefTe abfoluë
u! uf! -f— u111 peut devenir zz o ,
en nous bornant aux trois

efpcces de vibrations fimples mêlées enfemble. I! faudra pour cet efi

fer, en vertu du §. 2 3. faire


aa - arx §b-yy
V
yy~zz
a
° ( y _
fubfti-
fubftiruons pour x, y, & z leur valeur en f, <3c nous aurons

~ûn A va
ya
-
1

Y
A~
y b
fin
b
-f- 1
--
Yc
fin A rr- ZZ
Yc
o. Je me
propofe de déterminer la valeur de r, qui fatisfâflè à cette équation
dans quelque exemple particulier. Nous fuppoferons donc ou
rrYc — 2 Q" ou 2 7 cVb ZZ 36' ou 3 îtV/t, c’eft à dire nous fup-
poferons, que, pendant que le point C fait une vibration pour le point
fixe D, le point B en faflè & point A en
deux pour le point C, le fafle
trois pour le point B, laquelle fuppofition demande Yc~ 2 Y b~ Y a.
3
Là defl'us notre équation donnera

3 a fin A
v c
-f- 2 £ fin A ~ y c
-f- y fin A ~ ZZy c
o.

&
Soit à préfent fin A
^ ZZ on aura fin A
^
4 ,
c’eft à dire

le finus de l’arc double zZ2fV(i qq ) & fin A A-zz 31 ~ 4 $ 3


}

& là deflus nous aurons

3 « (3 q 4? 3 ) -4- 2 S x *qY(i qq)~\-y q~o,


ou bien
5> a 12 a qq -4- 4 £ ^(1 qq) —4— V — O.

Par la première des ces équations on voit déjà, qu’on peut faire

f zz fin A
V c
ZZ o, ce qui donne z ZZ y cof A ZZ + y;
V c
t 21
VZz£ cof A -7-7 ZZ £ cof A -7- zz S. ôcxziZ-*- a, — & par conféquent
y^ yc
x — — jy
}
—J— zz + a -
4- C + y. C’eft là le cas qui s’offre de foi •

même ;
mais il
y en a encore d’autres indiqués par la fécondé équation,
qui peuvent être très réels. Pour abréger le calcul, nous nous borne-
rons
4

rons aux cas qui font 9 a -f- y zz 4 £ ;


«5c dans ces cas on trouve le

fin A ~~ ou bien
V c
y (6 S—
1 ~±
a. é" S)
~a
& enfuite le cof A — ou bien

V(i- Î?)=:± -
3 a =±0-f.)-
De là on obtient z — ±_ V »

cette valeur de z marque déjà la pofition du point C; on trouvera en-


fuite la valeur dejq & enfin celle de a:, & par là on aura déterminé les
pofitions des trois points C, B, & A.

On voit donc que notre queftion eft le plus fouvent fufceptiblc


de plufieurs folutions très réelles, quoiqu’elles ne le foyenr pas toujours :

car dans le cas préfent il faut que la quantité —£a foit toujours un nom-
3
bre affirmatif, & que £ foit plus petit que 6 a.

Defcendons ici à un exemple tour particulier: fuppofons ff a.



6c par conféquent y“ 7 a. Dans ce cas il faut prendre (1 — q tf) V
négativement, & faire V (1 ce qui donne l’arc ~
de 109^, 28', dont le cofinus eftlZ— l’arc ~
if
V c
de 2 i 8
J
, 5 ^,

3 r
&
dont le cofinus eft-ZZ


- o, 777873 l’arc
^ z~— de 328 ^, 24 ', dont

le cofinus eft o, 83172- Ces valeurs donnenr $Y— ~ i a i

y =
y —- o, 77787$ =- 3> 11148a; ôcxzzo 85172 a, & par ,

conféquent x —J— y -J- s ZZ — 4, 59309 a. Ainfi la diftance initiale


du corps A depuis le point D étant exprimée par 1 2, il y aura encore
deux pofitions du corps A, dans lesquelles fa vitefle abfoluë foit nulle, &
fes diftances au point D feront alors — 4 & — 4, 59309.
XXVI. Voici à prefentla nature du mouvement abfolu du corps
A par rapport au point fixe ;
D
la figure 8 marque les points capitaux

avec la jufte proportion des diftances. Je dis donc que le corps par-
tant du point A fera d’abord accéléré &
enfuite retardé après quoi il ,

fera arrêté pour un moment au point B il rebrouflera de là jusques au


;

point C, où il repofera encore un inftSnt; du point Cil retournera vers


le point B en s’y arrêtant de nouveau pendant un inftant, du point &
B enfin il retournera au point A dont il étoit parti, où fa vitefle fera
encore nulle, &
alors tout fera réduit à fon premier état. Outre cela
le rems employé pour faire la première vibration A B eft exprimé par

l’arc 109^. 28', le tems pour faire la fécondé petite vibration BC par

l’arc 70^. 32 / ce fécond tems fera encore employé pour faire la rroi-
;

fième vibration CB, &


le premier tems pour faire la quatrième vibra-

tion B A. Si on exprime donc tout le tems, que le corps employé avant


que de fe remettre en fon premier état, par 2 1 600, la première vibra-
tion employera 6 568 de même que la quatrième, pendant que chacune
des deux moyennes employera 4232. Comme dans cet exemple la
fécondé &la rroifième excurfion font très petites, le mouvement du

corps paroitra comme presque en repos pendant prefque la moitié du


tems entier. Maison auroit pu choifir d’autres exemples, où lesexcur-
fions partielles feroient devenues comme égales &
comme ifochrones,
& alors c’eft une queftion, fi corps doit être cenfé avoir fait quatre vi-
le

brations, ou deux; dans le fens de M«- d 'Alembert Evier, il faudroit


toujours dire, qu’il n’en auroit fait que deux ,
quoiqu’on put lui faire

faire cent allées & venues routes prefque égales, & prefque ifochrones,
& dont les mouvemens fe feroient prefque entièrement felon les loix
des mouvemens ifochrones fimples & ordinaires.
Mtm, d$ tAmd, Toin. IX. Y XXVII.
. .

XXVII. Ce que je viens de dire du mouvement du corps A, ar-


rive parfaitement à chaque point dans les nouvelles vibrations des cor-
des :
je me contenterai, pour faire voir cette entière conformité, d’ex-
pliquer mélange des deux premières efpeces de vibrations les plus
le

fimples, exprimées par les deux premières figures. J’ai repréfentéce

mélange par la figure fixième, dont j’ai donné la conftruéïion au §. 8.


Soit dans cette courbe abfoluë A p a q B la plus grande appliquée rela-
tive pmzzq, la plus grande appliquée ar de la courbe idéale
A m a n B v, — &
foit encore la longueur de la corde entière

A B zz qu’on prenne une abfciïïe quelconque A b x avec fon
appliquée b d\ là-deflus on aura en- vertu de la Théorie de M. Taylor

c J ZZ P fin -
*
2 7T JC

a
& b c “ (T fin
TT JC

a
, & par conféquent l’appli-

quée b d ZZL P
s
fin
2 TT JC
[— F fin ——
TT JC
. Soit b d~y y on aura, en
a a

fuppohntdx confiante, d dy~ (^~~~ ?


*î n — j-* -f ^ trfin i

or, nommant P le poids qui tend la corde, &p le poids de la corde ten-
due & uniforme, on fait que la force accélératrice abfoluë du point </eft

expnmee par -
, .
P
.

addy
- •
,
cette force accélératrice fera donc ici

— aiS 4 XX
P r
p fin
2 7T X

XX or
.
lin
tA
— ou ,
bien :

Pv K a a * a aa a yJ
il 2 XX P XX <r _ XX
fin fin .
ce qui fait la
a a P a a
4P XX P XX
r
force acceleratnce entière du point
. j .

d ZZ — —
a
.ca-f- — —a
. . . le.
p p
Nous voyons donc, que force accélératrice entière eft compofée de
la

deux parties, dont la première eft proportion elle à la diftance aV, qui &
fait faire au point d des vibrations ifochrones relatives au point r, qui
fait
fait ici un centre de force mobile : la fécondé partie de la force accélé-

ratrice du point d eft zz~ — . . b c : or ,


par la nature de la
p a
courbe Ato/B, le point c eft animé vers le point immobile b avec la

même force accélératrice


P “
P
— .

7T TT
. b c : ainfi la fécondé force

produit conftamment la même accélération aux points d&c, & ne fera


que transporter la petite diftance d c fans la changer aucunement.
Nous fommes donc entièrement dans le même cas que celui des §§.19.
& 20. Pour obtenir une entière identité il faudra fuppoCer dans la fep-
tième figure CD HZ 0 ,
A B ziidc &. B C ~ c b } ou bien
X
et ~ ç fin
2 7T

a
6 — <r fin
a
& y zo, & dans ces exprefiîons
la quantité x eft confiante par rapport au mouvement du même point*/.
Ainfi lemouvement de chaque point dans la courbe Ad a q B, fera par
rapport à la courbe idéale A cnn B, le même que le mouvement abfolu
de la fécondé figure & le mouvement abfolu de la courbe idéale
,

Aca n B même
que celui de la première figure; ainfi la vibra-
fera le

tion fuivant la figure A d a q B n’eft abfolument qu’un mélange des vi-


brations fuivanr la première &
la fécondé figure combinées enfcmblc,

dont chaque efpece fe fait indépendamment l’une de l’autre. Ce inour


vement abfolu du point d renferme réellement deux mouvemens pério-
diques , l’un par rapport au point c , & l’autre par rapport au point b ;
le nombre des premiers retours périodiques fera toujours double de
celui des féconds. de l’autre efpece de
L’efprit- s’apperçoit de l’une &
ces retours périodiques, remarque par là un &
double fon, dont l’un
eft l’oétave de l’autre. Comme les petites quantités p wz&rt rdéfignées
par q peuvent avoir un rapport quelconque, on ne remarquera
& (T

que la première efpece de mouvemens périodiques en faifant p m beau-


coup plus grande que a r , pendant qu’on ne fentira que la fécondé
cfpecc en faifant n r beaucoup plus grande que p m ;
dans le premier
Y 2 cas
# 172 &
cas le tems d’une vibration eft manifestement de la moitié plus petit
que dans le fécond, pendant que, félon la maniéré d’envifager ces vibra-
tions de M
rs d 'Alembert & Euler le rems de chaque période eft tou-
-
,

jours le même, quelque rapport qu’il y ait entre £>&$•, ce qui ne me


paroir pas conforme au principe de continuité. Car fi le tems d’une
vibration eft félon eux toujours t y quelque rapport qu’il
y ait entre ç&tf’,
pourquoi devient il manifeftement { t en faifant v
- ~
o ? Pour ré-
pondre à cette difficulté , il me femble qu’il faut nécefTairement dire,
qu’il fe fait en même tems
une double efpece de vibrations dans la cor-
de, &que le mélange de ces deux efpeces forme ce, que ces Géomè-
tres appellent vibrations fimples; que la fécondé efpece diminue à me-
fure qu’on diminue la quantité <r, &
qu’elle devient nulle en faifant <r ; ~o
& alors il n’y aura aucune difeontinuité.
XXVITI. J’efpère que ce que je viens de dire dans ce Mémoire
pourra fervir à répandre plus de jour fur la nature des nouvelles vibra-
tions des cordes , trouvées avec tant de fagacité par M
r> d 'Alembert
-
&
Euler ; Si c’éroit là tout mon but. Si la méthode dont ils fe font fer-
vis pour réfoudre leurs problèmes eft beaucoup plus difficile que la
mienne je n’en admire que d’avantage la fupérioriré de leur génie.
,

Quant à la queftion, fi les nouvelles vibrations font réellement des vi-


brations fimples &
fynchrones pour tous les points, ou fi elles ne font
pas plutôt un mélange de plufieurs différentes vibrations coexistante»
dans une même corde, &
toutes de différente durée je n’en ai parlé
,

que pour mieux expliquer la nature de ces vibrations, étant bien éloi-
gné de faire une quérelle à d’aufîi grands hommes fur la lignification
de certains termes.
Je traiterai dans un fécond Mémoire quelques nouveaux problè-
mes, dont la folurion découle affez facilement de nos principes,
& qui
«n même tems mettront cette matière dans un nouveau jour.

• • • * » •
• a a

SUR

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