Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LA CRIMINOLOGIE Cours s5
LA CRIMINOLOGIE Cours s5
· Délinquance et victimes
· Criminalité et ethnicité
Dans les années 60-70, dans les pays anglo-saxons, est apparu un
nouveau courant nommé criminologie critique ( ou criminologie
radicale, ou criminologie nouvelle ou criminologie néo-marxiste). Dans le
l'ouvrage de Taylor, Walton et Young " The new criminology" (1967),
l'action criminelle doit être considérée comme un acte politique par
lequel un délinquant exprime son rejet du pouvoir en place, un refus de
l'organisation sociale de la société capitaliste qui créent des
discriminations (majorité des criminels en prison ont fait des atteintes à
la propriété, les personnes nanties bénéficies d'un système de règlement
des conflits différents..)
La théorie dynamique :
4) Passage à l'action
2) Les lois doivent être écrites et codifiées afin que nul ne l'ignore
Il résume ses principes sous l'adage " Nullum crimen nulla poena sine
lege".
Trois idées sous-tendent au droit pénal:
Il faut distinguer le droit pénal général du droit pénal spécial (qui dicte
les comportements interdits). Les incriminations du droit pénal spécial
reflètent les valeurs et les fondamentaux de chaque société. Au sein du
droit pénal spécial, la criminologie est beaucoup moins présente.
4. la criminologie et la criminalistique
5. La criminologie et la pénologie
1.1 La phrénologie
La phrénologie (ou cranioscopie) est fondée par Franz Joseph Gall (1768-
1828). De 1810 à 1819, il publie les quatre volumes "anatomie et
physiologie du système nerveux en général et du cerveau en particulier".
Ils s'intéresse aux localisations. Selon lui, le cerveau est composé d'une
juxtaposition de zones marquées par des penchants. Le comportement
humain serait contraint par le jeu de ces différents penchants. Le latent
serait perceptible à partir du manifeste. Le comportement se moule dans
la forme du crâne. Si le crâne est développé en un point, l'individu aura
tendance au comportement caractérisé par le penchant. Il constate que
certains pencant sont communs aux hommes et aux mammifères :
Il serait possible d'établir des lois sociales des répartitions des faits. Les
sociologues étant chargés de rechercher des faits sociaux. Cependant, le
bilan de ces lois est mitigé, négligeant la place du chaos, du libre arbitre…
- Atavus
- Criminel dément
LOMBROSO préconise pour les femmes des peines légères les privants de
leur féminité (tonsure…)
La démarche de LOMBROSO est inductive et expérimentale; il contribue à
changer les idées des juristes de l'époque mais, se focalisant sur le
criminel, il n'envisage pas la société.
En 1913, l'Anglais GORING attaque cette thèse dans son ouvrage "the
english convict". Il refait des mesures de manière sérieuse et
systématique au moyen d'instruments (LOMBROSO se servait de ses
mains). Il compare les détenus anglais avec un groupe contrôle
(comprenant des étudiants et des officiers de l'armée). Se servant de
méthodes statistiques fort avancées, il distingue 37 traits physiques et 6
traits psychiques.
En 1906, lors d'un congrès, LOMBROSO explique comment l'idée lui est
venue. Il fait remonter la découverte de sa théorie à 1870. La théorie lui
serait apparue en une seule fois (comme une impétration divine). Ses
recherches auraient servis à confirmer sa thèse : "Dans chaque sauvage
sommeille un criminel". L'ethnographie du crime est la reconnaissance
de comportements incompatibles avec le développement linéaire
imaginé par les européens de l'époque. On associe à des objets de la
criminalité certains comportements : le tatouage serait le propre des
sauvages et des asociaux.
En 1884, CORRE pose que "Les races les plus rapprochées de l'état
primordial sont considérées comme les plus criminelles or, c'est dans ces
races que l'on constate la plus grande solidarité." Il démontre que ces
peuplades sont fortement perturbées par le colonialisme.
- La peine de mort, pour les individus dont les actes renvoient à une
anomalie permanente
- L'élimination directe par l'emprisonnement de longue durée et par la
déportation. Ce mode d'élimination ne doit pas voir sa durée fixée par le
code pénal.
L'homme criminel est déterminé par ces facteurs. FERRI remet en cause
le fondement de la responsabilité pénale qui, selon lui, ne peut être basée
sur la faute. La responsabilité ne peut être fondée que sur l'idée du
risque que le délinquant fait courir à la société. Il veut substituer les
peines par des mesures de défense sociale. Il est plus important
d'empêcher le délinquant de récidiver.
Ces mesures sont fondées, d'une part, sur l'élimination des individus
dangereux, d'autre part, par les "substituts pénaux", mesures préventives
destinées à protéger la société en neutralisant le potentiel criminel des
individus. Ces mesures préviennent le crime et la récidive. FERRI pense
que le pouvoir dissuasif est très faible et que l'Etat est l'instrument qui
doit mettre en place les mesures de prévention. Ex: limitation des
horaires de travail, limitation des ghettos, éclairage nocturne des rues,
suppression des taudis, création de refuge nocturne, mesures dans
l'ordre familial…
Un des problèmes de ces substituts est que FERRI pense pouvoir élever le
niveau moral sans toucher à la sphère économique.
Selon MARX, "un criminel produit des crimes mais produit aussi le droit
pénal, les professeurs de droit criminel… Il produit aussi la police, le
droit judiciaire, les jurés, les juges, les avocats, de la littérature… Le crime
éliminerait une partie excédentaire de la population du marché du
travail. Le crime diminue la concurrence entre les ouvriers et empêche
les salaires de tomber sous un certain minimum. Par la réaction sociale,
le crime absorbe une partie de la population (agents carcéraux…)
Le fonctionnalisme :
On trouve un nombre d'actes érigés en crime sans que par eux-mêmes ils
ne soient nuisibles pour la société.
Nombre d'actes font l'objet d'une répression sans aucune relation avec
leur degré de nuisance alors qu'il existe des actes plus nuisibles pour le
corps social qui sont moins réprimés
2) Les actes incriminés sont ceux qui altèrent des sentiments moraux
reconnaissables (Cf. GAROFALO). DURKHEIM élimine cette hypothèse car
elle n'est pas scientifique, les sentiments moraux étant variables et
changeants.
3) Un caractère commun à tous les crimes, c'est le fait que dans toutes
sociétés, les crimes sont des actes qui froissent avec une certaine
intensité les sentiments communs d'une grande moyenne des individus
composant une société. Est donc criminel un acte qui froisse les états
forts et définit la conscience collective.
Le crime est normal et utile. Il est normal car il s'observe dans les
sociétés de tous types. Il ne constitue pas une maladie mais un
phénomène sociologique normal. Le crime peut présenter des formes et
des taux anormaux mais il reste normal s'il ne dépasse pas un certain
seuil.
Les lois de l'imitation (1890) : TARDE utilise l'idée d'imitation. Selon lui,
tous les actes importants sont dictés par un mécanisme de copie. Il émet
trois règles de l'imitation :
Conclusion :
Suite à la première guerre mondiale, il y a une fuite des cerveaux vers les
Etats-Unis. Les USA deviennent leaders de la sociologie mondiale. Les
sociologues contribuent à la mise en place d'une politique publique. Ils
interviennent dans la "prise du pouls" de la société. Les conflits sont
difficilement séparables de l'évolution de la société américaine.
La notion de désorganisation sociale est précisée par Robert PARK. " Elle
résulte d'une interprétation des changements sociaux liés au
développement des grandes industries et aux transformations du
contrôle social qui en découlent."
1.2. Le culturalisme
1.3. Le fonctionnalisme
"Chaque statut (position sociale) définit le rôle (comment se comporter
avec les autres)"
Pour les fonctionnalistes, les conduites sont différentes car au sein d'un
même système culturel, les statuts sociaux sont très divers. Il n'est pas
utile de s'interroger sur la personnalité de base d'un individu, il est
préférable de rechercher le type d'individu définit comme pertinent pour
occuper tel ou tel statut.
MERTON, en 1938, établit les fondations d'une théorie générale sur base
de l'anomie. Cette théorie sera, par la suite, reprise, étudiée et critiquée.
MERTON approfondit une distinction entre trois points (qui se
retrouvent implicitement chez DURKHEIM). Le fonctionnement de la
société repose sur ces trois variables.
1) Les buts culturels qui sont les désirs et aspirations que la culture
inculque aux hommes. Ces buts constituent un aspect de la structure
sociale.
L'un des buts portés sur l'échelle des valeurs est l'argent. De tous cotés
s'exerce sur les individus une pression valorisant un combat sans
relâche, or les mécanismes économiques ne permettent pas à tous
d'accéder à la richesse. Chaque individu tente à sa façon de réduire la
pression sociale. MERTON met en évidence cinq façons d'éviter et de
s'adapter aux disjonctions.
2. Innovation + -
3. Ritualisme - +
4. Evasion - -
5.Rébellion -/+ -/+
Le ritualiste n'adhère pas au but mais fait des moyens une vertu. Ils sont
surconformistes quant aux moyens (ex: le bureaucrate suivant les règles
aveuglement sans tenir compte du but final auquel elles ont été
affectées). Ce mode est très répandu dans les classes moyennes
inférieures.
Dans les années 1960, émergent des travaux considérants les théories
antérieures comme braquées sur l'étiologie. Certains des travaux
rationalistes se situent dans une filiation des travaux de Jérémie
BENTHAM. BENTHAM utilise une théorie utilitariste. Il pense que tout
comportement obéit à un calcul des plaisirs et des peines, un procédé
utilitariste coût/bénéfice. Les théories rationalistes s'inscrivent aussi
dans le courant de théories sociologiques qui portent le délinquant
comme centre telles celles de WEBBER ou BOUDON.
Dans les années 1950, dans les universités californiennes, à Berkley, des
séminaires rassemblent des auteurs comme BECKER, GOFFMAN, MATZA
qui s'inscrivent dans une filiation des travaux menés à l'école de Chicago,
surtout d'un point de vue méthodologique. On y développe des
approches ancrées, par exemple, sur l'observation participante. Ils
développent un courant de travaux critiques. On met en évidence une
rupture méthodologique. Ces chercheurs sont hostiles à la domination
fonctionnaliste; ils plaident pour le retour au "field work". Leur posture
méthodologique consiste à prendre en compte le vécu des acteurs et pas
le point de vue des institutions. La conception des acteurs du monde
social doit être l'objet d'étude.
3. Ils se démarquent des travaux antérieurs car ils n'ont pas une
conception déterministe de la délinquance. La délinquance serait tantôt
influencée par la culture, tantôt par le but social...
L'interactionnisme symbolique se base sur la théorie des rôles conception
pavlovienne).de Georges Herbert MEAD. Pour MEAD, le stimulus
implique d'abord une interprétation puis la réaction (et pas le stimulus
implique directement une réaction
Pour que les individus puissent communiquer avec les uns avec les
autres, ils doivent apprendre à identifier, définir et classer les objets qui
nous entourent. L'individu doit indiquer à lui-même le genre d'objet avec
lequel il doit traiter. L'objet étant identifié, un ensemble d'attentes est
provoqué. Ces attitudes et attentes déterminent en grande partie le
comportement par rapport à l'objet.
Les catégories où l'on classe les objets sont socialement construites (ex :
les catégories de personnes socialement reconnues sont des rôles
sociaux). Ces catégories nous amènent à développer au cours de
l'enfance, de l'adolescence et de la vie adulte, un système de rôle. On
apprend des critères définissant les rôles, les attentes par rapports au
comportement que cette personne doit avoir.
Qu'est-ce que le "self" (le soi dans la traduction) ? Le self est l'image que
nous avons de nous même. Il s'agit aussi d'un objet social. Ce que nous
tentons de faire de nous même dépend en premier lieu de l'objet social
que nous pensons ou désirons être. Les types de soi possible dépendent
de la culture. Ces rôles existent en nombre limité et sont plus ou moins
imposés. Le soi est élaboré au cours des processus d'interaction avec les
autres. En communiquant avec les autres, nous découvrons les catégories
dans lesquelles nous sommes. Nous pouvons ambitionner d'entrer dans
une certaine catégorie mais cette revendication doit prendre un sens
dans les termes de la culture de ceux avec qui nous communiquons et
nous devons la rendre possible la rendre plausible en la validant, c'est-à-
dire adopter les critères culturels du rôle. La validation du rôle est
réussie quand les autres indiquent par leurs réactions qu'ils nous
acceptent comme spécimen valable dans ce rôle.
MEAD pose que durant toute sa vie, chacun est engagé dans un processus
de construction, de maintien et de confortation de soi or, tous les rôles
auxquels nous sommes identifiés ne sont pas activement recherchés et
cultivés par nous même. On peut refuser certains rôles et en accepter
d'autres par résignation. L'entourage peut contraindre à nous faire
accepter un rôle auxquels nous nous résignons. Une fois prix dans ce rôle,
nous sommes disposer à adopter tous les comportements soutenants ce
rôle.
Dans son ouvrage "Asiles. Etudes sur la condition sociale des malades
mentaux et autres reclus", Erving GOFFMAN observe l'effet d'un univers
totalitaire sur l'image de soi des malades. Il fait référence à des univers
tels les prisons, les camps de concentrations, les homes.
L'individu qui a transgressé une norme et qui est perçu par le groupe
social comme étranger. Un individu à qui on ne peut faire confiance pour
vivre selon les normes.
L'individu ainsi étiqueté peut voir les choses autrement. Il se peut qu'il
n'accepte pas la norme selon laquelle on le juge, il peut dénier la
compétence pour son juge. Dans ce but, BECKER va noter que la
définition sociologique de la déviance (défaut d'obéissance aux normes)
oublie un élément central : la déviance est créée par la société. Cette
affirmation ne signifie pas que les causes de la délinquance sont dans le
contexte social. Il pose que les groupes sociaux créent la déviance en
instituant des normes dont les transgressions créent la déviance et en
étiquetant les transgresseurs comme déviants. La norme et son
application créent la déviance comme le droit pénal crée la délinquance.
La délinquance est une conséquence de la création et de l'application par
d'autres de normes et de sanctions à un transgresseur. Le déviant est
celui à qui l'étiquette a été collée avec succès et le comportement déviant
est celui à qui la société attache cette étiquette.
La déviance n'est donc pas une propriété de l'acte mais une propriété de
l'interaction entre l'auteur de l'acte et les personnes qui sont amenées à
juger l'acte.
La carrière déviante
Il faut neutraliser les différents types de contrôles sociaux qui pèsent sur
ces pratiques mais aussi pénétrer un réseau d'approvisionnement, éviter
des comportements sociaux trop visibles. On élabore des rationalisations
pesant sur la pratique pour supporter les interdits sociaux. On apprend à
cacher les effets susceptibles d'entraîner le rejet des autres.
3) Pour être déviant, il ne suffit pas de se livrer à une activité déviante
encore faut-il être pris et désigner comme déviant. Cette phase est
cruciale dans la formation d'un comportement déviant stable. Le seul fait
d'être stigmatisé a des conséquences considérables sur la vie sociale
future de l'individu et sur l'image qu'il aura de lui-même. L'étiquette
transforme l'individu aux yeux des autres et il va être traité en
conséquence.
Propos d'étape
Notions:
1
2
3
Crim. connue
Crim. inconnue
1 – Violences familiales, viols 2 – Escroquerie 3 – meurtres,
hold-up
Il existe des biais dans les statistiques officielles. Les statistiques officielles servent
surtout aà mesurer l'efficaciteé des services qui les enregistrent.
2) Le renvoi : la capaciteé du fait aà eê tre signaleé aà la justice peé nale. Les victimes sont, en
geé neé ral, les plus motiveé es aà rapporter les faits.
Cependant, il existe des infractions qui ne suscitent pas pas de sentiment personnel
d'eê tre victime (infraction aà l'environnement, escroquerie aà la seé curiteé sociale, piratage...)
et les chances de renvoi sont donc treà s faibles. A l'inverse, les infractions d'atteinte
contre les biens sont beaucoup plus aà meê me d'eê tre deé nonceé es.
Le renvoi est variable parfois en fonction de l’institution ouà l’acte a eé teé commis.
Certaines infractions sont prises en charge par l’institution elle-meê me (eé glise, famille,
eé cole).
Si la victime est trop proche de l’auteur ou si elle en est effrayeé e, les chances de renvoi
diminuent fortement.
Il ne suffit pas pour qu’un fait soit enregistreé qu’il soit reconnu mais eé galement que le
systeà me peé nal accepte d’y donner suite.
La reconstruction d’objet peut eê tre deé finie comme le traitement par les agences
reé pressives de la matieà re premieà re fournie ou deé couverte. Elles reconstruisent cette
matieà re premieà re pour la modeler aà la logique propre de leur institution. Le systeà me
peé nal opeà re eé galement un tri :
L’ouverture des diffeé rents filtres de tri deé pendent des interactions entre les agences du
systeà me peé nal. Les meé canismes d’enregistrement sont conditionneé s par l’anticipation
des agents (un policier ne poursuivra pas une enqueê te si il sait que le parquet conclura aà
un non-lieu).
Les chercheurs se reé solvent donc aà produire eux-meê mes des donneé es.
On a prouveé que le chiffre noir varie fortement selon l’eé poque et le lieu.
Historique : Ce type d’enqueê tes prend forme aux USA aà la fin des anneé es 1940. Elles
portent presque systeé matiquement sur la probleé matique de la deé linquance juveé nile.
Elles transitent par l’Angleterre et les pays scandinaves avant d’arriver dans les pays
francophones dans les anneé es 1970.
Ce genre d’enqueê te renseigne sur le type de criminaliteé et l’identiteé de l’auteur. Les
criminologues de la reé action sociale utilisent ces enqueê tes pour mesurer la reé action
sociale. D’autres l’utilise pour reconstruire les carrieà res criminelles.
Les cateé gories de reé ponses sont, en geé neé ral, fixes. L’objectif des enqueê tes a une
dimension quantitative.
· Une reé ponse donneé e ne correspond peut eê tre pas aà la cateé gorie eé mise par le chercheur.
· La deé linquance seé rieuse paraîêt eê tre l’apanage des jeunes hommes.
Leur historique est aà peu preà s le meê me que les enqueê tes de self-report mais leur
influence a persisteé au-delaà des anneé es 1980. Elles ont susciteé un certain engouement.
Au moins une enqueê te de ce type est lanceé e chaque anneé e aux USA.
Elles ont deé livreé s un certain nombre de reé sultats globaux au sujet de certains theà mes
d’eé tudes :
Elle est plus freé quente dans certaines cateé gories sociales, essentiellement chez les jeunes
ceé libataires issus des minoriteé s ethniques.
Il appert que la victimation s'accorde assez mal avec le sentiment d'inseé curiteé . Le taux de
victimation est par contre relativement proche de la courbe de criminaliteé .
Il apparaîêt eé galement que le statut matrimonial est un facteur important. En effet, les
ceé libataire ont trois fois plus de risque d'eê tre victime d'un crime que les gens marieé s
( cela est bien eé videmment aà mettre sur le compte du mode de vie du groupe social en
question).
Une explication dominante est deé gageé e en matieà re de style de vie. Le lien de contact est
moduleé par le style de vie du deé linquant et de la victime. Il y a des convergences entre la
cible et le deé linquant.
La probabiliteé de la survenance d'un deé lit serait fonction de la rencontre dans le temps et
l'espace d'un deé linquant motiveé et d'une cible pouvant l'inteé resser et ce en l'absence
d'une personne pouvant empeê cher le deé lit. La proximiteé est treà s importante et il existe
un rapport entre la visibiliteé , l'accessibiliteé et la valeur.
Ex: Au Canada, 86% des homicides impliquent un lien entre la victime et l'auteur. Aux
USA, 56% des agressions sexuelles sont commises par un ami ou ou une connaissance,
23% par un ami ou un amant, environ 3% par des membres de la famille.
· Neé glige les crimes sans victimes (travail au noir, piratage de musique sur le net...).
Les travaux anthropologique ont deé montreé que le modeà le vindicatif n'a pas engendreé
d'escalade de violences. La preé sence d'un clan pour soutenir la victime a un effet
dissuasif.
Le systeà me peé nal retire la victime du conflit. Cette dernieà re est remplaceé e par la notion
de princeps; le fauteur de trouble est consideé reé comme portant atteinte au princeps.
Avec l'aveà nement du contrat social, le bannissement est aboli. L'eé volution des moeurs
entraîêne l'abolition des tortures et de la peine de mort. Les travaux forceé s,
l'enfermement deviennent les peines standards. L'enfermement reé gresse au cours du
Xxeà me sieà cle en Europe occidentale cependant, les peines s'allongent.
Les peines alternatives (ou intermeé diaires) apparaissent. Une des philosophies sous-
tendant les peines intermeé diaires provient du systeà me traditionnel. Un impeé ratif de
vengeance empeê che la recherche du statut de victime qui est reé serveé (ou laisseé ) aux
personnes deé nueé es de pouvoirs qui supplient une reé paration de l'offense aupreà s des
puissants.
Aujourd'hui, on affirme le statut de victime, cela coupant avec une attitude vengeresse.
L'impeé ratif de vengeance est effaceé au profit du statut de victime. On ne se focalise
deé sormais plus sur l'auteur mais sur le dommage subit par la victime.
Deux auteurs sont consideé reé s comme les peà res fondateurs de la victimologie: VON
HENTIG et MENDELSHON.
Leurs travaux apparaissent aà la fin des anneé es 1940. Ils s'inteé ressent de façon
systeé matique aà la victime en ce qu'elle constitue un facteur susceptible de peser sur
l'apparition du comportement criminel. Ils mettent en eé vidence des facteurs:
· L'existence d'un pheé nomeà ne d'interchangeabiliteé des roê les entre l'auteur et la
victime.
A la fin des anneé es 1950, la victimologie est subordonneé e aux questions eé tiologiques
traditionnelles.
a) La victimogeneà se
voir supra.
La recherche victimologique se deé veloppe. On ne focalise plus sur " qui sont les
victimes ? " mais " comment les aider ? ". On s'interroge sur les meé thodes sociales,
juridiques, meé dicales, pour aider les victimes et sur les manieà res de sortir des
conseé quences peé nales.
Les premiers services d'aides sont cateé goriels : femmes victimes de viol, femmes
battues... On y retrouve l'activisme du mouvement feé ministe. Ce mouvement est militant
et reé agi au concept des recherches. La victimologie indique des actions aà mener. On
essaye de mettre en lumieà re l'expeé rience commune des victimes. Ce mouvement mettent
en avant le machisme de la socieé teé et les ideé es reçues qui en reé sultent. Les violences aà
l'eé gard des femmes apparaissent au grand jour.
Les feé ministes organisent des permanences d'accueil des victimes. Elles refusent le
soutien des autoriteé s publiques.
En Belgique, la fusillade est de Hannut (qui a fait de nombreuses victimes) est aà la base
de l'attention porteé e aux victimes. Il n'existe alors pas encore de fond d'indemnisation
des victimes. Une association de Huy " Aide et reclassement ", qui a pour vocation la
reé insertion sociale, soutient les victimes et entame une campagne en faveur de
l'indemnisation des victimes.
Dans les anneé es 1980, Daniel MARTIN deé veloppe des activiteé s de recherches sur les
conseé quences du crime.
Ce courant est le domaine est ouà l'effort en matieà re de recherche est le plus importante.
Daniel MARTIN est militant et chercheur (Il a soutenu les parents LEJEUNE et RUSSO).
Les enqueê tes de victimation mettent en eé vidence un public qui craint d'eê tre victime alors
qu'il est le moins exposeé . Cela peut s'expliquer par l'anticipation des eé veé nements
redouteé s, soit aà la preé occupation des probleà mes sociaux.
Certains pensent qu'il y a un lien entre victimation et sentiment d'inseé curiteé ; d'autres
sont convaincus qu'il n'y a justement pas d'impact. L'Etat moderne deé veloppe des
mesures de protections nouvelles qui induisent un Target Hardening. Les occasions sont
creé eées par des victimes potentielles.
Dans les socieé teé s traditionnelles, il n'y a pas de droit peé nal. Les dommages entre clans se
reà glent par la vengeance. Pour le clan de la victime, il convient d'infliger aà l'auteur du
trouble un dommage eé quivalent. La restitution peut se faire en nature ou de manieà re
tarifieé e. L'acquittement de la dette replace l'eé quilibre anteé rieur et pacifie aà nouveau les
relations sociales.
Dans la mesure ouà ce systeà me a lieu entre groupes, il y a la garantie d'une vengeance.
Dans une socieé teé eé tatiseé e, la violence est contenue par l'instauration d'un deé seé quilibre
entre le Princeps et l'individu ( le deé linquant). Nul ne peut reé sister aà ce deé seé quilibre et
cela engendre de la crainte. Dans le systeà me peé nal, la victime est mise de coteé .
Selon Philippe ROBERT, la peé naliteé opeà re de deux façons, en deux peé riodes :
Les peines alternatives se deé veloppent et se multiplient. Les deé linquants sont pris en
charge et sont surveilleé s en milieu ouvert.
Des innovations, principalement tourneé es vers la victime et la reé paration du lien social,
apparaissent. La reé paration du dommage rentre au sein des solutions envisageé es.
Ces nouvelles mesures ont un effet reé inteé gratif. Ex: " Concertation restauratrice en
groupe "(HERGO). Dans ces cas, l'approbation de la victime est capitale et peut eê tre
neé faste pour le deé linquant.
Ce mouvement deé marre d'une reé flexion theé orique et vise aà prendre du recul par rapport
aà la justice peé nale et aà la justice protectionnelle (interpreé tant la deé linquance comme un
symptoê me).
La justice restauratrice se deé marque par sa preé occupation pour la victime et pour le
dommage causeé par l'infraction. En se focalisant sur le dommage, on restaure un lien
entre l'auteur et le poê le victime/communauteé .
Selon GALLOWAY et HUDSON, le crime est avant tout consideé reé comme un conflit entre
individus et secondairement comme un conflit entre auteur et Etat.
Le but du processus est la reé paration du dommage. Ce systeà me est senseé promouvoir la
participation de la victime, du deé linquant, de la communauteé pour reé parer le dommage
plutoê t que de laisser la deé cision entre les mains d'un juge ou d'un expert.
Influences victimologiques:
De nombreux victimologues sont seé duits par cette approche car elle permet de
transcender une question importante : " est-ce que l'aide aux victimes est compatible
avec la resocialisation du deé linquant ? Il apparaissait difficile de reé inteé grer des
deé linquants tout en tout en s'occupant des victimes.
Influences abolitionnistes :
Ce courant est porteé par le Hollandais Luc HULSMAN et le Scandinave N. CHRISTIE. Ils
proê nent la disparition du droit peé nal et s'inscrivent dans le sillage de la criminologie
critique. Le droit peé nal est perçu comme un mal social car il n'atteint aucun de ses
objectifs tout en creé ant de nouveaux probleà mes. Le droit peé nal a une vision partielle et
partiale des probleà mes. Il est caracteé riseé par des reé ponses steé reé otypeé es. Les
abolitionnistes remplacent la notion de crime par celle de situation problème.
Ils veulent utiliser un systeà me de reé solution des conflits ouà les parties du conflit
proposent des solutions et pourraient faire appel aà un systeà me officiel travaillant sur le
mode civil.
Influences communautaristes :
Ce mouvement consideà re la socieé teé actuelle comme trop fragmenteé e, trop individualiste.
Les individus ne sont plus capables de s'identifier aà une communauteé . Cette situation
serait aà la base de nombreux probleà mes. Ils proê nent la mise en place de petites
communauteé s ouà chacun pourrait inteé grer des normes.
– Eptomorphe : individu freê le, au visage fin, en manque affectif, serait enclin aà
commettre des vols.
– ...
Des theé ories mettent en relation le QI et la propension aà commettre des deé lits. La
deé biliteé mentale se transmettrait de manieà re heé reé ditaire. Des statistiques montrent que
les deé linquants auraient des carences de la penseé e abstraite et du QI verbal. Les
deé linquants violents passant aà l'acte de manieà re irreé fleé chie ont un QI treà s peu eé leveé .
Cependant, certaines contre-expertises ont deé montrer que les premieà res lignes, la
" chair aà canon " de la premieà re guerre mondiale (autrement dit, des membres de classes
sociales treà s peu eé leveé es) ont, pour 47% d'entre eux, le QI d'enfants de 13 ans.
E. SUTHERLAND remarque que le pourcentage de deé linquants deé biles est passeé , avec le
temps, de 70% aà 20%.
1. Le deé linquant a un surmoi trop rigide, dominant, qui refoule excessivement et creé e
des sentiments de culpabiliteé profond. L'individu cherche alors aà braver les limites deà s
qu'il le peut.
2. Le deé linquant a un surmoi atrophieé . La socialisation est deé ficiente et entraîêne une
absence de refoulement des pulsions.
La figure du psychopathe :
Le psychopathe est un deé linquant multi-reé cidiviste irreé cupeé rable. Il semble eê tre
incapable de se comporter normalement.
D'aucuns utilisent le terme de sociopathie ; selon eux le trouble n'est pas intra-
psychique mais se trouve dans la conduite sociale. La psychiatrie propose des deé marches
pour diagnostiquer les troubles sociopathiques. On utilise deux instruments.
1) Etienne DEGREEFF (1928 -1961) " Theé orie du processus criminogeà ne "
Lorsque l'individu est confronteé aà une situation probleé matique, l'ideé e que l'autre, source
de son probleà me, puisse disparaîêtre eé merge mais pas neé cessairement de sa propre
action. Ce premier stade, en geé neé ral, se reé sorbe spontaneé ment. L'autre est proteé geé par
des fonctions morales issues de la socialisation.
2) Assentiment formulé
Des individus acceà dent parfois aà cette phase ouà l'autre est deé valoriseé , deé shumaniseé . On
exageà re les torts de l'autre ; torts qui peuvent devenir un motif aà sa disparition (deé but
d'agression verbale). Son eé ventuelle disparition est rationaliseé e. L'instinct de sympathie
est affaibli et les probabiliteé de passage aà l'acte augmentent.
Le sujet est mal dans sa peau durant cette phase. Il eé prouve une grande reé sistance face
au passage aà l'acte. Il vit un conflit qui l'oppose aà de nombreux obstacles moraux.
Lorsque l'individu a une capaciteé de controê le des pulsions bien eé tabli, il peut envisager
d'autres solutions que le passage aà l'acte.
3) Acceptations et crises
Les objections morales sont balayeé es. L'individu s'envisage comme auteur de la
disparition de l'autre. On est, alors, treà s proche du passage aà l'acte. Il ne manque que
l'occasion.
L'acte sera d'autant plus violent que la sympathie pour l'autre eé tait forte. Plus les
barrieà res des phases preé ceé dentes ont eé teé fortes, plus l'acte sera sauvage.
De tels comportements sont applicables aux vols, aà l'agression et aux situations ouà une
dissolution des barrieà res morales est neé cessaire.
L'homme moyennement honneê te ne marche qu'aà reculons vers un acte aussi avilissant
que le crime.
2) J. PINATEL (1913-1999) " Theé orie du noyau central de la personnaliteé criminelle ",
1963
L'ideé e de PINATEL est l'abandon de l'ideé e selon laquelle il existerait une diffeé rence de
nature entre deé linquant et non-deé linquant. Il n'y aurait qu'une diffeé rence de degreé , un
continuum allant du plus petit deé linquant jusqu'au multi-reé cidiviste endurci.
2. La labilité
Il s'agit de l'incapaciteé aà preé voir les conseé quences d'un acte. Il se preé occupe du deé sir
immeé diat sans tenir compte ni du passé, ni du futur. Ce trait explique pourquoi le
criminel est insensible aà la menace peé nale. Ces individus n'ont pas une conduite stable.
3. L'indifférence affective
Être sourd et aveugle . Ne pas percevoir le coteé odieux du crime, eê tre insensible aà la
souffrance d'autrui. PINATEL relie cette indiffeé rence aà une carence affective de l'individu.
4. L'agressivité
Il s'agit de la tendance aà agir et reé agir avec violence. L'individu est muê par une eé nergie
fort circonstancieé e qui le pousse vers ses buts.
La reé union de ces quatre traits deé finissent la dangerositeé de l'individu (cf. GAROFALO).
Pour PINATEL, cette structure est diffeé rentes des classifications cliniques, il ne s'agit que
de l'accentuation de traits normaux , de degreé .
C. DEBUYST consideà re que cette theé orie est reé ductrice, naîïve, eé tant uniquement baseé e
sur des rapports de psychiatre. La vision du deé linquant est statique or une personnaliteé
eé volue.
Cette theé orie statique conduit aà des deé rives sur le plan du traitement du deé linquant.
Ce concept est treà s utiliseé quel que soit le domaine (politique, meé decine...). Il sert de
reé feé rence pour de nombreux intervenants de terrain. Ce concept est lourd, envahissant
et transversal. De nombreuses actions institutionnelles sont structureé es sur base de la
preé vention. La preé vention est preé senteé e comme un ideé al.
La droite politique privileé gie un axe de preé vention situationnelle (chacun doit faire sa
part de preé vention) et d'actions de responsabiliteé de la famille.
Ces deux poê les sont cependant d'accord sur la gestion des risques.
b. Origine de la preé vention par rapport au savoir
L'arriveé e d'une penseé e scientifique est une deuxieà me balise historique. Jusqu'au 18eà me
sieà cle, les grands fleé aux sont perçus comme des risques sociaux incalculables et
immaîêtrisables. Les fleé aux sont relieé s aà des explications deé istes ou deé monologiques.
Un nouveau scheé ma de penseé e s'installe, l'homme tente d'expliquer les risques par des
lois rationnelles qui progressivement mettent le pas aux explications deé istes. Apparaîêt
l'ideé e de gestion preé ventive (cf. F. ERWALD " l'eé tat providence "). Les philanthropes
reé fleé chissent au moyen de lutter contre les eé pideé mies. Les rapports de speé cialistes
argumentent vers des mesures preé ventives (eé gouttages, mesures d'hygieà ne...) afin d'agir
sur les causes des maladies.
Prévention primaire : actions dont les effets empeê chent le deé veloppement des causes
geé neé rales d'un pheé nomeà ne et qui visent les populations ouà le pheé nomeà ne n'est pas
encore preé sent.
Prévention secondaire : programmes visant des groupes plus vulneé rables ouà le
pheé nomeà ne risque de se preé senter.
Prévention tertiaire : preé vention orienteé e vers les individus chez qui le pheé nomeà ne
s'est deé jaà produit, pour eé viter la reé cidive.
Les speé cialistes de l'eé poque (tels FERRI) se demandent si les pathologies sociales
touchent beaucoup les mineurs d'aê ge et ne risquent pas de ramener la socieé teé aà son eé tat
sauvage. Un nombre important d'individus semblent insensibles aà la menace peé nale. A
partir de cette question, se deé veloppe la criminologie.
Deux tendances s'opposent. La tendance biologisante-psychologisante expliquant
pourquoi la menace peé nale ne fonctionne pas, l'autre tendance est centreé e sur la
primauteé du contexte social.
Cette ideé e de preé venir la deé linquance apparaîêt au croisement de deux pheé nomeà nes : les
premiers deé veloppements scientifiques sur l'eé tiologie et l'aveà nement de l'Etat libeé ral ;
eé tat qui a pris du poids dans l'intervention sociale.
Apparaîêt une strateé gie qui paraîêt eê tre une alternative au droit peé nal. Il paraîêt possible de
convertir le risque criminel en menace calculable sur lequel on pourrait exercer un
controê le qui se ferait sur des facteurs individuels ou sur des composantes sociales.
Un savoir embryonnaire sur la criminaliteé . Les sciences deé finissent les facteurs et les
politiques publiques essayent d'agir sur ces causes en eé liminant les facteurs. D'autres
part, on essaye de deé velopper des forces qui rameà nent vers des comportements
respectant les normes.
c. Inconveé nients :
La preé vention est quelque chose de flou. Ce concept est difficile aà circonscrire et renvoie
beaucoup aà des entreprises de controê le social. La theé orisation du concept de preé vention
aboutit aà une impasse en raison de son caracteà re ambigu, eé lastique. Des auteurs
proposent des typologies ouà l'on peut classer diffeé rents types d'approches se
revendiquant de la preé vention. Tout est prévention.
La preé vention est fort relieé e au controê le social. Elle a tendance aà " polluer " l'action
sociale. De façon geé neé rale, l'ideé ologie de la preé vention s'identifie en opposition aà
l'appareil de reé pression preé ventive. Elle est conçue pour venir en aide au droit et aà la
justice perçus comme inefficaces.
Tout en se preé sentant comme diffeé rent du droit peé nal, elle apparaîêt proche de la logique
peé nale dans les finaliteé s de controê le, de correction de l'individu, de protection...
La preé vention geé neé rale reste souvent cantonneé e aà la simple deé claration d'intention. Par
contre, il y a des investissements importants dans la preé vention socio-peé nale. Cette
approche speé cialiseé e reste dominante.