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1 ‫בס׳׳ד‬

TRANSLITTÉRATION

Nous avons porté une attention soutenue et un long travail à l’examen de la translittération. La
translittération de l’hébreu n’est pas à confondre avec la transcription1 qui est devenue courante
dans de nombreux travaux scientifiques et généralisée auprès du grand public depuis la diffusion
des ouvrages d’Art Scroll2. Il est à déplorer que la transcription de l’hébreu a remplacé la lecture
par une vague prononciation, et a remplacé la langue par des phonèmes approximatifs. Elle prive
le lecteur de la langue même, elle privilégie le sens, qui n’en est pas un sans l’orthographe, au dé-
triment de la lettre. À plus forte raison en ce qui concerne les études qabbalistiques qui accordent

an
une importance décisive aux lettres et points-voyelles. Le Par̄e̷dés R̄ immônîm consacre deux Portes
entières à l’examen des lettres et des points-voyelles3. On ne saurait étudier sérieusement un texte
qabbalistique sans prêter attention aux lettres et à leurs différences, sans scruter les points-voyelles

bb
et leur complexité.
La translittération, ou plus exactement la romanisation de l’hébreu, a une longue histoire et a subi

se
de nombreux changements au cours des siècles4. Depuis la fondation de l’Académie de la Langue
Hébraïque qui s’est donnée parmi ses principaux objectifs les règles de translittération5, ces règles
ont subi de nombreuses modifications dont l’Académie rend compte dans ses publications6. Ces mo-
@
ht

difications suivent généralement l’usage de la langue et de sa prononciation. Elles ne peuvent servir


dans le cadre strict des études hébraïques.
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La translittération la plus rigoureuse est celle ordonnée par l’Encyclopaedia Judaica7. Elle n’a aucun
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doublon et donne un caractère propre à chaque lettre et à chaque point-voyelle. Nous la reprodui-
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sons ici.
co
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1. S. Kessler-Mesguich. L’hébreu biblique en 15 leçons. Presses Universitaires de Rennes, pp. 6-9.
2.  <http  ://en.wikipedia.org/wiki/ArtScroll>. Cette transcription a été sévèrement critiquée pour de nombreuses
raisons, notamment pour son choix de prononciation. <http  ://elucidation-not-translation.blogspot.fr/2006/10/
do-artscroll-transliteration-work.html>.
3. La Porte 27 qui examine les lettres et comprend vingt-sept chapitres et la Porte 28, composée de six chapitres, qui exa-
mine les équivalences des points voyelles avec les Sep̄hîr̄ôt̄.
4. <http://www.jewishencyclopedia.com/articles/14478-transliteration>. <http://en.wikipedia.org/wiki/Romanization_
of_Hebrew>
5. Moché Bar-Acher. Fonctions et activités de l’Académie de la langue hébraïque dans l’orientation et le développement de
la langue hébraïque. Meta: Translators’ Journal, Volume 43, numéro 1, mars 1998, p. 10-18. <http ://www.erudit.org/
revue/META/1998/v43/n1/001967ar.pdf>
6. À titre d’exemple, les Règles de 2011 <http ://hebrew-academy.huji.ac.il/hahlatot/TheTranscription/Documents/
ATAR1.pdf> qui viennent remplacer celles de 2007 <http ://hebrew-academy.huji.ac.il/hahlatot/TheTranscription/Do-
cuments/taatiq2007.pdf>.
7. Pim Rietbroek. Scholarly transliteration of biblical Hebrew Version 0.3. Brill University January 2011 <http://www.
brill.com/sites/default/files/special_scripts_hebrew_transliteration_scholarly.pdf>.

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an
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se
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Cette règle, à trois exceptions près8, attribue un caractère à chaque lettre et point-voyelle. Cepen-
dant, elle pose de nombreux problèmes ;
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- Des difficultés de lisibilité des caractères spéciaux utilisés pour le lecteur non initié, notamment
sur les voyelles mises en exposant.
co

- Des difficultés de lisibilité pour le lecteur français. Ce tableau utilise la prononciation anglo-saxonne,
pour le ‘u’ par exemple que les anglo-saxons prononcent ‘ou’ et ignore les accents pour les voyelles.
@

- Des difficultés de prononciation par exemple en ce qui concerne le ‫ ׁש‬dont la translittération en Š


ne rend pas la prononciation ‘sh’.
C’est pourquoi, nous avons établi, en restant le plus proche de la translittération classique, des
règles de translittération permettant de restituer correctement les lettres et point-voyelles tout en
facilitant la lecture.

8. a) Elle ne considère pas, suivant la grammaire moderne, l’appartenance de la lettre R̄ êšh à la famille des B̄ḠD̄K̄ hPhR
̄ ̄ T̄
contrairement à la leçon du Sèp̄hèr̄ Yeṣîr̄âh (Ch. 4, 1). http://he.wikipedia.org/wiki/‫דגש_קל‬. Notre translittération en
tient compte.
b) Elle ne compte pas le Qâméṣ Qâṭân.
c) Elle ne différencie pas entre Šheb̄âʾ Naḥ et Šheb̄âʾ Nad̄ .

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• Les Lettres
‫ל‬ L 1. La barre au-dessus du b̄
‫א‬ ʾ et des lettres B̄ḠD̄K̄hPhR ̄ ̄ T̄
ʾÂlèp̄h ‫לָמֶ ד‬ Lâmèd̄
‫ָאלֶף‬ correspond exactement
à la translittération
‫םמ‬ M hébraïque des lettres
‫ּב‬ B ‫מֵ ם‬ Mém ‫ ֿב ג ֿ ֿד ֿכ פֿ ֿר ֿת‬écrites avec une
‫ּבֵ ית‬ Bêt̄ barre au dessus, suivant le
‫ןנ‬ N codex d’Alep. Bien que ces
‫ֿב‬ B̄ b̄1 ‫נּון‬ Noûn lettres puissent prendre un
‫ֵ ֿבית‬ B̄êt̄ Dâḡéšh Qal ou un Dâḡéšh
‫ס‬ S Ḥâzâq, nous avons décidé
‫ּג‬ Gu2 ‫סָ מֶ ְך‬ Sâmèk̄he̷ de les redoubler comme les
autres lettres, pour privilégier
‫ ּגִ ימֶ ל‬Guîmèl
‫ע‬ ʿ la translittération, sauf en
début de mot où le Dâḡéšh est

an
‫ֿג‬ Ḡ ḡ3 ‫עַ יִן‬ ʿAyin toujours un Dâḡéšh Qal. La
‫ ִ ֿגימֶ ל‬Ḡîmèl lettre R̄êšh faisant exception
‫ּפ‬ P en début de mot, son Dâḡéšh

bb
‫ּד‬ D ‫ּפֵ א‬ Péʾ est un Dâḡéšh Ḥâzâq, elle sera
redoublée.
‫ָּדלֶת‬ Dâlèt̄ ̄ p̄h4
Ph
‫ף ֿפ‬

se
2. Gu en place du G habituel
‫ֿד‬ D̄ d̄ ‫פֵ א‬ ̄
Phéʾ afin d’éviter la prononciation
‫ָֿדלֶת‬ D̄âlèt̄ ‘j’ devant une voyelle.
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‫צץ‬
ht


‫ה‬ H ‫צָ ִדי‬ Ṣâd̄ î 3. Le ‘u’ n’y a pas été ajouté
ig

Héʾ afin de marquer la différence


‫הֵ א‬ ‫ק‬ Q de prononciation entre le Gu
r

‫ו‬ W ‫קוֹף‬ Qôp̄h et le Ḡ.


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‫וָ ו‬ Wâw ‫ּר‬ R 4. Nous avons préféré le K̄h au


̄Rêšh K̄ afin d’entendre la différence
‫ז‬ Z ‫ֵריׁש‬
co

de prononciation entre les


‫ַזיִן‬ Zayin ֿ‫ר‬ R̄ r̄
deux lettres.

‫ֵריׁש‬ R̄ êšh ̄ au
@

5. Nous avons préféré le Ph


‫ח‬ Ḥ P̄ afin d’entendre la différence
‫חֵ ית‬ Ḥêt̄ ‫ׁש‬ Šh6 de prononciation entre les
deux lettres.
‫ט‬ ‫ִׁשין‬ Šhîn
Ṭṭ 6. La lettre R̄êšh, selon la
Ṭêt̄ ‫ׂש‬ Ś leçon du Sèp̄hèr̄ Yeṣîr̄âh doit
‫טֵ ית‬ ‫ִׂשין‬ Śîn être comprise dans la liste des
‫י‬ Y BGDKhPhRT et considérée
‫יוֹד‬ Yôd̄ ‫ּת‬ T comme pouvant porter un
‫ָּתו‬ Tâw Dâḡéšh Qal.
‫ּכ ּך‬ K
‫ּכָף‬ Kâp̄h ‫ֿת‬ T̄ t̄ 7. Nous avons préféré le Šh
‫ָ ֿתו‬ T̄âw au Š afin de marquer la pro-
nonciation ‘ch’.
‫ֿכ ֿך‬ K̄ h k̄h4
‫ֿכָף‬ K̄ hâp̄h

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• Les Points-Voyelles

ִ○ִ i ֳ○ o 6
‫ִח ֵרק‬ Ḥir̄éq ‫חָ טֵ ף ָקמֵ ץ‬ Ḥâṭép̄h Qâméṣ
Šheb̄âʾ Qâméṣ
‫○ִי‬ î ‫ְׁשבָ א ָקמֵ ץ‬
‫ִח ֵרק מָ לֵא‬ Ḥir̄éq Mâléʾ ō
‫ָקמֵ ץ ָקטָ ן‬ Qâméṣ Qâṭân
ֹ○ o (Qâméṣ transformé
‫ֹחלֵם‬ Ḥolém en o)
ô ou 7
‫ֹו‬ ֻ○ Qoubboûṣ/Qibboûṣ
Ḥolém Mâléʾ

an
‫ֹחלֵם מָ לֵא‬ Wâw Ḥolém ‫קּבּוץ‬/‫ּבּוץ‬
ִ ֻ‫ק‬ (ou bref)
è 1
ֶ○ ְ○ e, e̷

bb
Sèḡôl,
‫ְׁשבָ א‬ Šheb̄âʾ,
‫סֶ גוֹל‬ (e ouvert,
exemple : près, règle) e̷
ְ○

se
è  2 Šheb̄âʾ Naḥ
ֱ○ Ḥâṭép̄h Sèḡôl
‫ְׁשבָ א נַח‬
@
ht

,‫חָ טֵ ף סֶ גוֹל‬ Šheb̄âʾ Sèḡôl


ְ○ e 8
‫ְׁשבָ א סֶ גוֹל‬ (e bref) Šheb̄âʾ Nad̄/Naʿ
ig

‫נַע‬/‫ְׁשבָ א נַד‬
ַ○ a ‫ּו‬
r


Pattâḥ (a bref)
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‫ּפַ ָּתח‬ ֵ ‫וָ ו‬


‫ׁשּורק‬ Wâw Šhoûr̄éq

ֲ○ a 3
co

1. L’accent grave permet de distinguer le Sèḡôl du Ṣêrê.


‫חָ טֵ ף ּפַ ָּתח‬ Ḥâṭép̄h Pattâḥ
Šheb̄âʾ Pattâḥ 2. Le Ḥâṭép̄h raccourcissant la voyelle, nous lui avons
‫ְׁשבָ א ּפַ ָּתח‬
@

appliqué le caractère _ similaire au Dâḡéšh Qal qui lui


aussi raccourcit la lettre.
ֵ○ é 4
‫צֵ ֵירי‬ Ṣêr̄ê 3. Voir note 2.

4. L’accent aigu permet de distinguer le Ṣêr̄ê du Sèḡôl.


‫○ֵ י‬ ê
‫צֵ ֵירי מָ לֵא‬ Ṣêr̄ê Mâléʾ 5. Bien que le H soit muet, nous avons adjoint au
Qâméṣ un Héʾ, afin de faciliter l’identification.
ָ○ â
Qâméṣ 6. Voir note 2.
‫ָקמֵ ץ‬
7. À la place du ‘u’ anglo-saxon prononcé ‘ou’.
‫○ה‬ ָ âh 5
Qâméṣ Mâléʾ 8. Le Šheb̄âʾ Nad̄ /Naʿ ne se prononce pas ‘è’ selon
‫ָקמֵ ץ מָ לֵא‬ l’usage sépharade mais ‘e’.

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• Règles d’utilisation :
- L’orthographe appliqué sera celui de la forme courante du mot. Les transformations vocaliques ne
seront pas considérées.
- Ces règles de translittération complexes mais nécessaires seront utilisées lors de notre travail et ne
s’appliqueront qu’aux termes hébraïques cités à l’exception des Noms propres et abréviations hé-
braïques pour lesquels les règles de transcriptions usuelles seront appliquées. Exemple : Abraham,
Ramaq, Rashi. Les règles alors appliquées seront les suivantes :

‫א‬ Non transcrit ‫ע‬ Non transcrit

ּ‫ב‬ b ‫ּפ‬ p

an
‫ב‬ b ‫פ‬ ph

bb
‫ּג ג‬ gu ‫צ‬ ṣ

d q

se
‫ּד ד‬ ‫ק‬
‫ה‬ h ּ‫ר ר‬ r
@
ht

‫ו‬ w ‫ׁש‬ sh
ig

‫ז‬ z ‫ׂש‬ s
r
py

‫ח‬ ḥ ּ‫ת ת‬ t

‫ט‬ ṭ ָ○ ֲ○ ַ○ a
co

‫י‬ y ְ○ e
@

ּ‫כ‬ k ֵ○ é

‫כ‬ kh ֶ○ ֱ○ è

‫ל‬ l ִ○ i

‫מ‬ m ֳ○ ֹ○ ‫ֹו‬ o
‫נ‬ n
ֻ○ ‫וּ‬ ou
‫ס‬ s

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