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CHAPITRE 10
1. INTRODUCTION
Les relations inter-personnelles prennent une place considérable durant la phase de réalisation
car la fonction de direction met le chef de projet en interaction avec de nombreuses personnes :
client ou promoteur, collaborateurs immédiats, équipe de projet, équipe de support, intervenants
externes. Le caractère nouveau est souvent unique du projet complique ces relations car les
personnes doivent apprendre à se connaître rapidement et à fonctionner harmonieusement et
efficacement ensemble. Le chef de projet a des responsabilités de prise de décision, de
motivateur de l’équipe de gestion du projet. Il doit pour cela faire preuve de leadership et être
capable de résoudre les conflits qui ne sont pas nécessairement personnels, mai qui proviennent
souvent de la divergence des rôles.
2. PRISE DE DÉCISION
Ces décisions concernent la mise en œuvre des plans d’exécution (plans et devis) ou des
modifications à apporter à ces plans compte tenu de difficultés rencontrées, de mesures
correctives ou de changements d’origine externe.
Ces décisions visent essentiellement 2 paramètres : le temps et le budget, i.e. allouer plus ou
moins de ces ressources à un intervenant ou à une tâche.
Peu de ces décisions sont cruciales en elles-mêmes, mais leur cumul peut revêtir une importance
considérable.
Le chef de projet doit comprendre le processus de prise de décision s’il veut être efficace. Ce
processus de prise de décision peut être décomposé en 4 étapes :
· le choix : décision d’exécuter une option ou une action plutôt que les autres;
· la révision : retour en arrière sur les choix passés pour déterminer s’ils se sont avérés
judicieux.
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Il ne suffit pas que le chef de projet prenne les bonnes décisions, il faut aussi que ces décisions
soient adéquatement transmises et acceptées par les personnes concernées.
Le chef de projet doit réussir à motiver son équipe s’il veut obtenir une performance continuelle
de haut niveau. Un employé motivé est celui qui :
La motivation est un processus qui active, soutient et dirige un organisme vers un but. Ce
n’est pas le seul facteur qui peut influencer la productivité (pensons à la formation et à
l’expérience, à l’habileté et à l’intelligence), mais elle demeure un facteur très important.
Il existe plusieurs théories de la motivation. Ces théories mettent l’accent sur des facteurs
(contenus) ou des processus de comportement différents; l’une de ces théories jouit d’une
reconnaissance lue grande à cause de son caractère plus complet et de son large éventail
d’applications, celle d’Abraham Maslow.
Les individus sont motivés par un système hiérarchique de besoins de base (instinctifs).
· Besoins d’appartenance : donner et recevoir affection, amitié et amour; faire partie d’un
groupe ou d’un clan; ne pas se sentir rejété, isolé, oublié.
· Besoins d’estime jouir d’une estime de soi par soi-même (se sentir fort, compétent,
capable de réussir, indépendant) et par les autres (prestige,
réputation, statut social); être apprécié, félicité.
· Besoins de réalisation utiliser et développer tout son potentiel; progresser, grandir,
s’améliorer.
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Le chef de projet dispose de certaines stratégies pour motiver son équipe et satisfaire les besoins
humains de base.
Le chef de projet n’a généralement pas le pouvoir de changer les conditions salariales des
membres de l’équipe de projet. Ces problèmes doivent être réglés avant que le projet
démarre.
Le chef de projet a peu de pouvoir, sinon aucun, pour influencer les conditions de sécurité
d’emploi et les conditions normatives de travail. Cependant, il peut souvent choisir ou
améliorer le cadre physique de travail avant le début de la phase de la réalisation ou,
ultérieurement, le restaurer s’il est déterminé. Dans les projets de construction, la sécurité
des travailleurs est essentielle à un bon climat de travail.
Le chef de projet doit favoriser la création d’un climat de coopération dans l’équipe. Au
moment de la planification organisationnelle, le chef de projet dispose d’une certaine latitude
dans le choix des membres de l’équipe :
- il doit favoriser leur intégration et susciter le développement d’un esprit de corps afin
d’avoir une équipe assez homogène.
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Le chef de projet doit s’assurer que chaque membre de l’équipe reçoit constamment le crédit
qui lui est dû. Lors de la phase de réalisation, le chef est souvent le premier à recevoir
l’information sur les réalisations et le succès de ses collaborateurs : il doit souligner et
diffuser l’information au moment et de la manière appropriés pour avoir l’impact le plus
favorable.
Même si, durant la phase de réalisation, le chef de projet a beaucoup avantage à favoriser la
satisfaction des besoins d’appartenance, d’estime et de réalisation (par la coopération, le
respect, le doigté et le partage), il ne doit pas oublier que son impuissance à satisfaire les
besoins physiologiques et de sécurité peut engendrer de la démotivation.
Dans la mesure où les besoins de bas (physiologie, sécurité) sont satisfaits, le chef de projet
joint généralement d’une marge de manœuvre convenable pour motiver son équipe.
Le pouvoir a souvent mauvaise réputation. La plupart des gens n’aiment pas être soumis au
pouvoir des autres. Toute tentative de vouloir modifier le comportement d’une personne éveille
chez celle-ci une certaine résistance.
· Influence : Processus par lequel une personne affecte le comportement d’une ou plusieurs
autres personnes.
· Pouvoir: Capacité qu’a une personne d’utiliser son influence, dans une situation
donnée, pour modifier ou orienter le comportement d’une autre et obtenir ou
faire exécuter ce qu’on désire.
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· Leadership: Forme de pouvoir qui permet d’influencer des personnes dans le sens d’une
réalisation volontaire d’objectifs communs.
Pouvoir légitime : pouvoir formel et officiel confié au chef de projet par la direction
de l’organisation concernant certains types de décisions.
Le plus souvent, le chef de projet n’a pas de pouvoir coercitif (ne peut congédier) ni de pouvoir
économique (ne peut influencer la rémunération); son pouvoir légitime est généralement très
limité (peu d’autorité formelle).
Pour diriger efficacement, le chef de projet doit être très conscient de son pouvoir et de l’étendue
de celui-ci, lesquels varieront d’une situation à une autre.
Si le chef tente de diriger avant de s’être assuré de détenir suffisamment de pouvoir, il peut avoir
la surprise de voir ses directives ignorées ou même contestées.
Cette vision commune est cruciale en gestion de projet. C’est un énoncé précis du but du groupe
de travail, i.e. de sa raison d’être.
Cependant, le leadership ne résout pas tous les problèmes. « Une direction toute en leadership
qui fait abstraction des exigences de la gestion serait un problème tout aussi sérieux que le
déséquilibre inverse créé par une gestion sans leadership… ».
En plus de définir une vision et de la faire partager, de motiver son équipe et de la diriger, le chef
de projet doit prendre les moyens pour assurer un bon travail d’équipe. Une vision élaborée de
concert avec l’équipe aura plus de chances d’être endossée et diffusée qu’une vision imposée de
façon plus ou moins autocratique.
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Le chef donne des ordres. Les personnes sont relativement libres de faire ce qu’elles
croient être dans l’intérêt du but commun.
Le chef dicte les comportements. Les collaborateurs expriment leurs idées; le leader stimule
l’indépendance de pensées et d’actions et donne de réelles
responsabilités.
Le chef évalue ses subalternes. Le leader suit et encourage les autres et il s’évalue lui-
même.
- pouvoir faire de bonnes et rapides estimations des implications des activités en cours ;
- pouvoir prendre les bonnes décisions au bon moment.
Les conflits en gestion des projets ne sont pas nécessairement inter-personnels (difficultés de
s’entendre avec d’autres). Ils proviennent souvent de divergences de rôles, et non pas d’un choc
de valeurs entre des personnes. Ce sont, en fait, des conflits intra-organisationnels ou inter-
organisationnels.
Généralement, la résolution de conflits est une activité qui ne consomme pas beaucoup de temps
de la part du chef de projet ; sinon, cela indique de grandes lacunes dans la gestion du projet, en
particulier dans la planification organisationnelle.
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« Il y a conflit lorsqu’on constate des divergences dans les besoins, les buts, les attitudes,
les valeurs et les perceptions ; et aussi lorsqu’il y a concurrence pour l’obtention de
biens que plusieurs personnes recherchent… Les conflits se développent aussi parce que,
en tant qu’humains, nous sommes des créatures émotives et nous attachons toutes sortes
de sentiments aux événements qui se produisent dans nos vie… le conflit implique
beaucoup plus que la logique et les données. »
Traditionnellement, la gestion préconisait d’éviter les conflits, presqu’à tout prix. Le conflit,
c’était un obstacle à l’atteinte des objectifs et du succès du travail en groupe.
Maintenant, la vision est plus saine ; on voit le conflit comme un résultat naturel pouvant se
produire dans un travail de groupe. C’est un phénomène inévitable, voire nécessaire, qui doit
être géré et qui peut engendrer des bénéfices. Le conflit n’est pas nuisible en soi, c’est la façon
de le gérer qui peut être fonctionnelle ou dysfonctionnelle.
Gérer les conflits peut engendrer plusieurs bénéfices (Genest et Nguyen, 1995) :
- La discussion des conflits rend plus sensibles à l’existence de certains problèmes. C’est
souvent la première étape vers une résolution du problème.
Dans la perspective d’un leadership participatif, d’autres voies doivent être recherchées. Ces
voies sont présentées au tableau 10-1 ci-après.
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Tableau 10-1
STRATÉGIES NOUVELLES DE RÉSOLUTION DES CONFLITS
Prévenir les conflits par une - Transmettre une information complète sur le projet, ses
planification rigoureuse objectifs, le contexte, les résultats attendus, les
contraintes.
Créer un climat qui reconnaît - Admettre les conflits comme naturels et inévitables, et
l’utilité des conflits reconnaître leur dimension bénéfique.
Faire comprendre que chacun - Éviter le durcissement des intérêts, la polarisation des
bénéficie de la résolution d’un positions et la dynamique perd/gagne.
conflit
Éviter les jeux de pouvoir - Décourager les guérillas d’influence, les tactiques
secrètes et coercitives.
Mettre au point des mécanismes de - Faciliter les rencontres avec le chef de projet pour
discussion efficaces discuter d’un conflit ; celui-ci doit se rendre disponible.
10-10
10.1 Quels sont les cinq niveaux de besoins de base selon la théorie de Maslow ?
Comment la progression d’un niveau à l’autre influence la motivation ?
10.2 Même s’il n’a généralement pas le pouvoir de satisfaire les besoins de
niveaux inférieurs, le chef de projet peut créer des conditions permettant de
satisfaire les besoins de niveaux supérieurs. Cela suffit-il pour motiver une
équipe de projet ?
10.3 Quels sont les cinq types de pouvoir ? Quels sont les types de pouvoir que
peut exercer le chef de projet ?
Lesquelles ?