Vous êtes sur la page 1sur 5
88 13. Maladies des lévres Chéilite angulaire La chéilite angulaire ou perléche peut étre la consé- quence d'un deficit en riboflavine, d'une anémie {erriprive, d'un syndrome de Plummer-Vinson, d'un ‘raumatisme local. Cependant de nombreux eas sont dus d une diminution de la dimension vertical, par ‘exemple cher des porteurs de prothéses ou des sujets ‘edentes, Dans ces cas se produit un repti dans les angles de la bouche dans lequel la salive s'accumule en permanence aboutissant & des ésions de macéra~ tion et des fissures. Tl a été démontré que des micro-organismes tels que Candida albicans, strep~ tocoques, staphylocoques ou autres pouvaient se surajouter ou eréer une chéilite angulaire, Clinique- ‘ment existent une macération, des fissures, un éry- théme érosif et des crotites aux. commissures (Fig. 143). Il est caractéristique que ces lésions ne débordent pas la frontiére cutanéo-muqueuse. Peu- vent se produire une sensation de brilure et de sécheresse. En’ absence de traitement la chéilite angulaire peut durer longtemps, avec des périodes de remissions et de rechutes. Traitement. II consisteen la correction de la hauteur occlusion, la vitaminothérapie et application locale de dévivés stéroides ou antibiotiques Chéilite actinique La chélite actnique peut étre aigué ou chronique LL Forme chronique sobserve chez des sujets ges qui ont &é longuement exposés au soleil (fermiers, tharins) et ateintessentillement la levee infrieure ‘Au début se produisent un cedéme et un érythéme légers de la lévre inférieure, puis une sécheresse et tune fine desquamation. Pet) a pew Tepithélium Samincit, Satrophie et laisse apparattre un mélange de zones gris-blanchitre et rouges (Fig, 144. Plus tard la lévre devientséche et squameuse, Des nodu- es et érosions peuvent se former avec risque accru de survenue de leucoplasie et de carcinome épider- moide. Le diagnostic différentiel comprend le lupus érythé- mateux, le Tichen plan, la chéilte de contact, les leucoplasies et le carcinome spino-celluaire. Examen de laboratoire. L’cxamen histopathologique est obligatoire pour éliminer un cancer. ‘Traitement. Il consiste préventivement a éviter les expositions prolongées au soleil et, une fois les 1é- sions constituées, en applications locales de 5-fuoro- uracileet danslescassévéresen excision chirurgicale des zones labiales atteintes. Chéilite exfoliatrice La chéilite exfoliatrice est une affection inflamma- toire chronique du bord vermillon des lévres et se caractérise par existence de squames et de croites. Elle survient surtout chez. des femmes jeunes neuro- toniques et stressées et peut coexister avec une atopic, Sa cause est inconnne bien qu'elle puisse étre aaggravée par les températures climatiques extrémes. Cliniquement, la chéilite exfoliatrice se traduit par une exfoliation importante du bord vermillon des livres, laissant place & une surface érythémateuse et sensible, L’affection est révidivante, aboutissant ‘un épaississement, un aspect squameux et crodteux dune ou des deux lévres (Fig. 145). La chéilte exfoliatrice peut persister, plus ou moins franche, pendant des mois ou des années, avec rémissions et rechutes et peut étre cause de sérieux problémes esthétiques pour le patient. Le diagnostic différentiel comprend les cheilites de contact et actinique. ‘Traitement. Des agents adoucissants locaux (tel le beurre de cacao) et des stéroides peuvent aider, A Fi 13, Maladies des lavres_——_89 Fig. 143, Cheilte angular Fig. 144, Chéilite actinique. Fig. 148, Cheilite oxtotatice. 90 __13. Maladies des levres Chéilite de contact La chéilite de contact est une affection inflamma- toire des lévres attribuée a une allergic & divers agents chimiques. Les plus fréquemment incriminés sont les rouges a lévres, les pommades, les dentifri- ces, les solutions pour bains de bouche, les aliments, ete. Cliniquement, une chéilite de contact se caracté- rise par um cedéme ger et un érythéme, suivi d'une invitation et d'une desquamation (Fig. 146). Ble reste en général confinée au bord vermillon des levres. Un interrogatoire soignewx est nécessaire pour déterminer agent causal. Un patch-test est nécessaire pour confirmation du diagnostic. Le diagnostic différentiel comprend les chéilites exfoliatrice et & plamocyte. Le traitement consiste & supprimer tout contact avec agent causal et & employer des topiques stérodiens. ‘Chéilite glandul. La chéilite glandulaire est une affection inflamma- toire rare qui atteint principalement la lévre infé- rieure, Elle est de cause inconnue bien que, dans certains cas, soit observée une filiation génétique. Ont aussi é1€ incriminés le stress émotionnel et exposition solaire chronique. Cliniquement, se produit une boursouflure de la lyre due a une hyperplasie des glandes salivaires et une infiltration inflammatoire chronique (Fig. 147). Typiquement, le orifices des canaux steréteurs sont dilatés et se présentent sous aspect de nombreuses petites cavités de la taille d'une téte d'épingle dont ‘on peut faire sourdre par pression une sérosité ‘muqueuse ou muco-purulente, Des croites, des érosions, des aboés peuvent également survenir. Trois aspects ont été décrits: la chiilite glandu- laire simple, la plus fréquente, une forme superfi- cielle suppurative et une forme suppurative pro- fonde. Ces deux derniers aspects sont le résultat une surinfection microbienne et les signes cliniques ‘en sont plus marqué Le diagnostic différentiel comprend la chéilite granu Jomateuse, la sarcoidose, Ia maladie de Crohn, les Iymphangiomes et la tuberculose. Examen de laboratoire. L'examen histopathologique est nécessaire 4 'établissement du diagnostic. ‘Traitement. Les stéroides en usage local sont de peu de valeur. La chirurgie plastique est névessaire dans les formes graves. ire Chéilite granulomateuse La chéitite granulomateuse ou cheilite de Miescher évolue sur un mode chronique et est de cause incon- nue. Ellepeutapparaitreisolément oudanslecadrede certaines affections dont le syndrome de Melkersson- Rosenthal, la sarcoidose et la maladie de Crohn ‘Néanmoins les formes isolées sont, pense-t-on, des aspects monosympromatiques du syndrome de Melkersson-Rosenthal. Cliniquement, la cheilte granulomateuse se présente sous I'aspect d'un gon- flement difus ct indolore de a lve inéricure, plus rarement de la lévre supérieure ou des deux lévres (Fig. 148). La peau voisine et la muqueuse buccale peuvent étre normales ou érythémateuses. Sont possibles de petites vésicules, des érosions, une esquamation. Le début de la maladie est habituel- Jement brutal, ’évolution au long cours, avec des rémissions et des rechutes, aboutissant finalement & ‘un aspect boursouile permanent des levees Le diagnostic differentiel comprend la chéilte glan- dulaire, Ia sarcoidose, la maladie de Crohn, les Iymphadéme et lymphangiome, érysipéle et Tedme angioneurotique. Examen de laboratoire, L’examen histopathologique est nécessare a 'établissement du diagnotic. ‘Traitement, Des crémes siérofdes en application locale, des injections locales de triamcinolone ou emploi de corticoides par voie générale peuvent tre utiles dans certains eas. Dans les formes évo- Juées on aura recours a la chirurgie plastique. F 5 Fi at ane SFR eae8 # Fig. 148. Cheilte de contact, Fig. 147. Chéilite gland Fig. 148, Cheilte granulorateuse 13. Maladies des lévres 1 92 __13. Maladies des levres Chéilite 4 plasmocytes La cheilite & plasmocytes est une atteinte inflamma- tore rare des lees, caractérisée par une infiltration dense de plasmocytes matures. ‘La cause en reste inconnue et elle atteint habituel- Jement les sujets de plus de 60 ans. Cliniquement, ele se présente sous forme d'une rougeur diffuse avec Leger gonflement du bord vermillon de la Kevre inféricure (Fig. 149), Peuvent étre atteintes les genci- ves et la langue. Ce groupe de lésions est identique 4 la balanite a plasmocytes (maladie de Zon). ee Fig. 149, Chaiite & plasmocytes. Le diagnostic différenticl comprend Ia chéilite de ‘contact, les reactions allergiques, la chéilite actini- ‘que, les érythroplasies, les candidoses, le lichen plan ct le lupus érythémateux. _Exariten de laboratoire, L'examen histopathologique cst utile au diagnostic, Le traitement est symptomatique et les topiques stéroidiens peuvent étre utiles

Vous aimerez peut-être aussi