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Romuald HOUSSE

romualdhousse@gmail.com
UMR 8096 Archéologie des Amériques
Université de Paris 1 Panthéon-­­Sorbonne

Territorialité et conflits entre la côte pacifique et


l’altiplano méridional andin à l’Intermédiaire Récent
(1000-­­1450 apr. J.-­­C.)
Approche archéologique et spatiale des sites fortifiés d’un territoire
multiethnique au cœur des Andes Centre-­­Sud (Pérou, Chili et Bolivie)

Direction :
Patrice LECOQ (Maître de conférence -­­ Université Paris 1 Panthéon-­­Sorbonne)
Tuteurs :
Thibault SAINTENOY (Université de Tarapaca – Chili) Peter EECKHOUT (Université Libre de Bruxelles –
Belgique) Avis Scientifique :
Vincent CHAMUSSY (Chercheur associé –UMR 8096 Archéologie des Amériques)

Résumé :
Cette thèse a pour objectif de rechercher les indices de conflits et de comprendre lessystèmes de
peuplement à l’Intermédiaire Récent. Au travers d’une analyse comparative de trois régions, au sud
du Pérou (Moquegua et Tacna) et au nord du Chili (Arica), nous tenterons de vérifier la réalité des
conflits durant une période réputée violente et ainsi de comprendre quelle était la nature des
relations qu’entretenaient les populations préhispaniques au sein d’un «archipel » multiethnique.

Contextualisation et problématique :

Sur les hauts sommets des Andes Centrales, la période connue comme Intermédiaire
Récent (1000 – 1450 Apr. J.-­­C.) ou Période des développements régionaux est décrite
par les chroniqueurs Espagnols (Cieza de Léon, 1553 ; Guaman Poma de Ayala, 1615)
comme une époque particulièrement troublée, marquée par les conflits et par la
nécessité de se protéger. D’un point de vue archéologique, elle se traduit par
l’implantation généralisée en hauteur, de villages et autres sites d’habitat dont certains,
munis de fortifications, sont appelés pucara (forteresse en quechua). Ces derniers sont
le fruit d’une apparente instabilité politique aux causes multiples : perturbations
climatiques, crises sociales, pressions démographiques etc. (Kolata, 1993 ; Chepstow-­­
Lusty & al., 2003).
La présence systématique et généralisée de ces pucara à l’ensemble des Andes
durant la période pré-­­Inca (Lavallée, 1973 ; Hyslop, 1976 ; Bonnier & Rozemberg, 1982 ;
Lecoq, 1999 ; Parsons & al., 2001 ; D’Altroy & Hastorf, 2001, Arkush 2011, ), conforte la
majorité des chercheurs quant à sa nature conflictuelle, appuyant de ce fait le récit des
chroniqueurs. Toutefois, bien qu’il s’agisse d’une caractéristique de l’Intermédiaire
Récent, les pucaras sont des types d’établissement encore mal compris par l’archéologie,

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dont leur rôle, leur nature et leurs implications dans ces fameuses guerres restent à
éclaircir.

En effet, les guerres dont il est question font suite à l’effondrement, aux alentours
du XIème siècle de notre ère, des grandes cultures Wari au Pérou et Tiwanaku en Bolivie,
qui s’étaient affirmées jusque-­­là. Cette chute entraine le morcellement de leur ancien
territoire en une multitude de chefferies, souvent multiethniques et plurilinguistiques
(Bouysse-­­Cassagne, 1987 ; Platt, 1987). Ces dernières appartiennent à deux traditions
culturelles bien distinctes : les Quechuas au Nord (dans la région d’Ayacucho et Cuzco)
et les Aymaras au Sud (notamment en Bolivie et au nord du Chili). Des sécheresses
persistantes, vraisemblablement liées aux phénomènes du Niño ou de la Niña et une
forte croissance démographique, provoquent d’importants problèmes de subsistance au
sein des multiples populations qui occupent cette partie des Andes, ainsi que de
nombreux conflits interrégionaux qui impliquent souvent une modification des anciens
foyers d’occupation. Les fonds de vallées sont alors abandonnés au profit de
proéminences topographiques, plus fertiles, et propices aux activités agropastorales
(Hyslop, 1977 ; Lecoq, 1999 ; Saintenoy, 2011).
L’envoie de colons, dans des territoires périphériques localisés sur les versants
orientaux et occidentaux des Andes, permet néanmoins aux chefferies établies sur les
hauts plateaux andins du Pérou et de la Bolivie et dans le pourtour du lac Titicaca
(Pacajes, Lupacas et Carangas) d’acquérir les produits indispensables à leur survie tels
que le maïs, le piment, la coca, le bois, les plumes etc. (Murra, 1983 ; Nuňez & Dillehay,
1978). Cette thèse s’intègre donc dans le contexte des relations inter-­­ethniques
qu’entraîne ce mode d’exploitation sur un territoire discontinu, défini par Murra (1975)
comme « verticalité andine ». Ainsi, l’étude de la région comprise entre le littoral
pacifique et l’Altiplano andin, comme les hautes vallées de Tacna au Pérou et d’Arica au
Chili, pourrait nous aider à mieux comprendre à la fois la nature des groupes qui s’y sont
implantés et les relations, souvent conflictuelles, qu’ils entretenaient.

En effet, pendant l’Intermédiaire Récent, période réputée donc très divisée mais
aussi très violente, la coexistence de différents groupes culturels au sein d’une même
région pouvait être problématique, et c’est pourquoi se pose, selon nous, la question
fondamentale des modalités de l'occupation multiethnique dans les archipels andins
(Platt, 2006). Si la vision particulièrement chaotique véhiculée par les chroniqueurs
espagnols est réelle, quelle pouvait être la nature des relations de communautés
ennemies, réunies dans le même "archipel" ? Était-­­ce des guerres, des conflits, des
raids, des pillages, ou de simples tensions ?

La région d’étude :

Pour tenter de mener à bien notre étude, nous avons sélectionné 2 régions
dans les Andes centre-­­sud, de part et d’autre de la frontière péruano-­­chilienne.
Notre première région d’étude est donc localisée au sud du Pérou, dans la région
de Tacna, entre les villages de Tarata et Sitajara. Il s’agit d’un vaste territoire, situé dans
le bassin supérieur du rio Sama entre 2000 et 4000 mètres d’altitude.
Notre seconde région correspond quant à elle au bassin supérieur du rio Azapa, à
l’extrême nord du Chili, dans la région d’Arica. Cette seconde zone, riche en vestiges est
localisée entre les villes de Zapahuira et Tignamar à environ 3000 mètres d’altitude.

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Ces deux régions se caractérisent par leur multiethnicité, mieux documenté à
Arica qu’à Tacna (Stanish, 1991 ; Gordillo, 1996 ; Romero, 1999 y 2005 ; Williams & al.,
2009, Bouysse & Chacama, 2012). Il s’agissait probablement de ces fameux archipels,
c’est-­­à-­­dire d’enclaves écologiques où venaient s’installer pour quelques mois ou plus
des colons issus d’autres cultures et d’autres zones écologiques des Andes.

Figure 1 : Région d'étude -­­ Andes centre sud

Les objectifs :

Les objectifs de cette thèse sont multiples. Dans un premier temps, nous
essaierons de mieux comprendre les notions de frontière et de territoire à l’époque
préhispanique. En effet, dans ces zones de cohabitation multiethnique, l’étude des
schémas d’occupation, couplée à la répartition des sites fortifiés mais aussi des terres
agricoles, et des ressources en eaux devrait permettre de mieux cerner la vision
qu’avaient les populations préhispaniques de leurs territoires. Ce travail permettra ainsi
d’obtenir une meilleure lisibilité des régions concernées, avec la mise en évidence
possible de frontières préhispaniques. Défendre son territoire, ou bien vouloir l’étendre
peut être la cause de conflits à cette époque. C’est pourquoi, l’identification des
marqueurs territoriaux, tels que des éléments naturels (un rocher ou une montagne),
voire des pierres dressées ou Wank’a, représentant des divinités tutélaires ou wak’a, qui
auraient pu faire l’objet de forte convoitise, sera une étape primordiale dans notre
processus d’étude des conflits préhispaniques (Lecoq, 2013 ; Saintenoy, 2011 ;
Anschuetz et al., 2001).

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Ainsi, notre seconde démarche sera de pousser notre réflexion sur la nature
même de ces conflits. S’agit-­­il de guerres institutionnalisées ou bien au contraire de
raids, de pillages, d’agressions etc. (Chamussy, 2009) ? Qu’implique chacune de ces
actions, et comment peut on les repérer et/ou les différencier sur le terrain ? Enfin,
comment fonctionne la cohabitation ethnique dans certaines régions et quelles sont les
règles régissant cette coexistence ? L’étude des conflits durant l’Intermédiaire Récent est
un élément clé dans la compréhension que nous avons de cette période. Bien que de
nouvelles recherches sur ce sujet viennent aujourd’hui apporter un regard nouveau sur
cette question (Arkush, 2011 & 2014 ; Kellett, 2010), l’existence ou non des conflits ainsi
que la différenciation entre guerres réelles et guerres rituelles (dont le terme
préhispanique est Tinku) est un sujet qui continue de diviser les chercheurs.

Enfin, le troisième grand thème de notre thèse sera le recensement et l’analyse


des sites fortifiés de nos deux régions et la recherche d’indices de conflits (tels que
les armes, les destructions volontaires de sites, les traces de violence sur les squelettes
etc.). Les témoignages archéologiques les plus nombreux à notre disposition sont ces
fameux sites défensifs appelés pucara. Ces derniers regroupent pourtant, sous la même
appellation, des réalités différentes (Ruiz & Albeck, 1997). Localiser sur le terrain
l’intégralité des sites fortifiés et analyser leurs systèmes défensifs nous permettra, à
terme, de peut-­­être mieux comprendre la nature de chacun des sites (forteresse, site
défensif, refuge, avant-­­poste, etc.) ainsi que leurs rôles (protection des hommes,
protection des ressources, marqueur territorial, sites ostentatoires, etc.) tout en
apportant un référentiel inédit des structures défensives des Andes Centre-­­Sud.

Encadrement :

Cette thèse est dirigée par le Dr. Patrice Lecoq de l’université Paris 1 Panthéon-­­
Sorbonne, spécialiste de l’archéologie Andine. Elle sera également encadrée par deux
tuteurs, Thibault Saintenoy d’une part, archéologue, en poste au laboratoire CIHDE au
Chili, puis par Peter Eeckhout d’autre part, professeur à l’Université Libre de Bruxelles.

En outre, dans le cadre de l’accord de partenariat entre l’université d’Arica et


l’université Paris 1 nous avons intégré le programme de recherche franco-­­chilien Altos
Arica de Thibault Saintenoy sur le peuplement de la région de Belén. Ce projet nous
permet ainsi d’étudier sereinement l’intégralité des sites fortifiés de cette zone, nous
offrant en outre un accès aux données de terrain important et un encadrement constant.

Enfin, notre rattachement en tant que doctorant associé à l’Institut Français


d’Études Andine (IFEA) nous permet d’avoir un ancrage solide au Pérou et un cadre
institutionnel fort.

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Synthèse :
L’intermédiaire Récent (1000-­­1450 Apr. J.-­­C.) est une période considérée comme étant
particulièrement violente, rongée par la guerre et les conflits des nombreuses chefferies andines qui
apparaissent après la chute des empires Wari et Tiwanaku. À cette même période la construction de
forteresses (pucara en quechua) semble se généraliser à l’intégralité des Andes, appuyant ainsi la
thèse de conflits endémiques. Toutefois aucune preuve archéologique ne vient corroborer les
nombreux témoignages des chroniqueurs espagnols et la question reste à ce jour entière. Notre
volonté est de comprendre comment, durant une période apparemment si violente, des populations
ethniques différentes cohabitaient-­­elles au sein d’un archipel andin. La compréhension des
modalités de cohabitation à cette période n’a jamais été abordée par leschercheurs, c’est pourtant
selon nous l’un des points cruciaux à la compréhension de cette période, plus complexe qu’il n’y
paraît. À travers trois régions, nous tenterons de mettre en place une étude comparative pour
repérer les indices de conflits et lerôle des pucaras.

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