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LES MARCHES PUBLICS

Pr. BERCHICHE A.
Agrégé de l’Université

DEFINITIONS

Les marchés publics sont des contrats écrits, au sens de la législation en


vigueur, passés dans les conditions prévues par le Décret présidentiel n° 02-250 du 24
juillet 2002 portant réglementation des marchés publics modifié et complété par le
Décret présidentiel n° 08-338 du 26 octobre 2008 puis par le Décret présidentiel n°
10-236 du 7 octobre 2010 (en son article 4), en vue de la réalisation, pour le compte
du service contractant, de travaux, d’acquisition de fournitures, de services et
d’études.
L’article 13 du Décret présidentiel n° 10-236 les définit ainsi :
1°) Le marché de travaux a pour objet la construction, l’entretien, la réhabilitation,
la restauration ou la démolition, par l’entrepreneur, d’un ou d’une partie d’un ouvrage,
y compris les équipements associés nécessaires à leur exploitation, dans le respect des
clauses déterminées par le service contractant, maître de l’ouvrage. Si dans le cadre du
marché des prestations de services sont prévues et dont les montants ne dépassent pas
la valeur des travaux, le marché est considéré « de travaux ».
2°) Le marché de fournitures a pour objet l’acquisition ou la location, par le service
contractant, de matériels ou de produits destinés à satisfaire les besoins liés à son
activité, auprès d’un fournisseur. Si des travaux de pose et d’installation des
fournitures sont intégrés au marché et leurs montants sont inférieurs à la valeur de
celles-ci, le marché est considéré « de fournitures ». Le marché de fournitures peut
porter sur des biens d’équipements ou d’installations complètes de production
d’occasion dont la durée de fonctionnement est garantie ou rénovée sous garantie.
3°) Le marché d’études a pour objet de faire des études de maturation, et
éventuellement d’exécution, de projets ou de programmes d’équipements publics,
pour garantir les meilleures conditions de leur réalisation et/ou de leur exploitation. A
l’occasion d’un marché de travaux, le marché d’études recouvre les missions de
contrôle technique ou géotechnique, de maîtrise d’œuvre et d’assistance technique au
maître de l’ouvrage.
4°) Le marché de prestations de services porte sur les services autres que des travaux, des
fournitures ou d’études. Les marchés sont établis pour les dépenses que doivent effectuer, selon
l’article 2 du Décret présidentiel n° 08-338 (modifié et complété par l’article 2 du Décret
présidentiel n° 10-236 du 7 octobre 2010) :

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- des administrations publiques ;
- des institutions nationales autonomes ;
- des wilayas ;
- des communes ;
- des établissements publics à caractère administratif ;
- des centres de recherche et de développement ;
- des établissements publics spécifiques à caractère scientifique et technologique ;
- des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel ;
- des établissements à caractère scientifique et technique ;
- des établissements à caractère industriel et commercial et des entreprises publiques
économiques, lorsqu’ils sont chargés de la réalisation d’une opération financée,
totalement ou partiellement sur concours temporaire ou définitif de l’Etat.
Ils sont tous désignés par l’appellation « service contractant ».
Cependant, les EPE et les établissements publics, lorsqu’ils ne sont pas
soumis aux dispositions de ce Décret conformément au dernier tiret de cet article
sont tout de même tenus d’adapter leurs propres procédures à la réglementation des
marchés publics et de les faire adopter respectivement par leurs organes sociaux
habilités , sauf dans ses dispositions relatives au contrôle externe (voir infra). Dans
ce cas, le Conseil des Participations de l’Etat pour les EPE et le ministre de tutelle
pour les établissements publics, doivent établir et approuver un dispositif de contrôle
externe de leurs marchés, en conservant néanmoins la possibilité, en cas de nécessité
impérieuse, de déroger à certaines dispositions du décret.
Par ailleurs, il est à noter que des administrations publiques passant un
contrat entre elles ne sont pas assujetties à cette réglementation.
En revanche, le partenaire cocontractant peut être une ou plusieurs
personnes physiques ou morales s’engageant au titre du marché, soit
individuellement soit dans le cadre d’un groupement de sociétés, qu’il soit national
ou étranger.
D’autre part, selon l’article 14 du décret présidentiel n°10-236, lorsque des
conditions économiques et/ou financières le justifient, le service contractant peut
recourir aux marchés comportant une tranche ferme et une ou plusieurs tranche (s)
conditionnelle (s). La tranche ferme et chaque tranche conditionnelle doivent porter
chacune sur un projet fonctionnel. L’exécution de chaque tranche conditionnelle est
subordonnée à une décision du service contractant, notifiée au cocontractant, dans les
conditions fixées au cahier des charges.
De même, selon l’article 15, la satisfaction des besoins du service
contractant peut s’effectuer sous forme de lot unique ou de lots séparés. Le lot
unique est attribué à un partenaire cocontractant, tandis que les lots séparés sont
attribués à un ou plusieurs cocontractants différents, auquel cas l’évaluation des
offres doit se faire lot par lot. Le service contractant peut, sous réserve de
justification, limiter le nombre de lots à attribuer à un seul soumissionnaire.
Il est à noter que ces besoins sont préalablement déterminés avant le
lancement de toute procédure de passation de marché ; en outre, ils doivent être
établis avec précision, en nature et en quantité par référence à des spécifications

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techniques détaillées, établies sur la base de normes ou de performances à
atteindre. Ces spécifications peuvent faire l’objet de variantes proposées par les
soumissionnaires, sous réserve d’autorisation du service contractant, notamment
pour les prestations techniquement complexes, dans le cadre du cahier des charges,
cela s’entend. Ces variantes font l’objet d’une évaluation
Le recours à l’allotissement, à effectuer chaque fois que cela est possible en
fonction de la nature et de l’importance de l’opération , compte tenu bien entendu
des avantages au plan économique, financier et/ou technique, relève de la
compétence du service contractant qui doit motiver son choix, lors de tout contrôle
exercé par toute autorité compétente. Pour la détermination des seuils de compétence
des commissions des marchés, on doit considérer le montant total de tous les lots.
L’allotissement doit être prévu dans le cahier des charges.
L’allotissement des besoins, dans le but d’échapper aux seuils de
compétence fixées par les procédures réglementaires, est interdit.
Il convient de remarquer qu’en vertu de l’article 23 du Décret
présidentiel n° 10-236, une marge de préférence d’un taux maximum de 25% est
accordée aux produits d’origine algérienne et/ou aux entreprises de droit algérien,
dont le capital est détenu majoritairement par des nationaux résidents, pour tous les
types de marchés (à savoir la réalisation de travaux, l’acquisition de fournitures, la
réalisation d’études et la prestation de services.

I. PREPARATION DES MARCHES PUBLICS

Au préalable, le législateur conseille vivement le service


contractant à rechercher les « conditions les plus adaptées aux objectifs qui lui sont
assignés, dans le cadre de sa mission, en vue de déterminer le choix du mode de
passation des marchés » (article 41).
D’ailleurs, il est fait obligation à ce même service contractant de
motiver son choix, lors de tout contrôle exercé par une quelconque autorité
compétente (article 42).
Cela étant, la préparation d’un marché public nécessite la mise en
œuvre d’actions et d’études menées avec la plus grande attention.
En effet, cette importante étape devrait permettre de :
- définir les besoins à satisfaire ;
- mettre en place les instruments de lancement du marché, à savoir la libération des
entreprises et l’inscription du projet.
A. Les besoins à satisfaire
Les différents contrôles des marchés publics effectués par le
passé ont permis de relever un certain gaspillage des ressources budgétaires
allouées. Le décret exécutif n° 98-22 relatif aux dépenses d’équipement de
l’Etat, modifié et complété, conditionne l’inscription de tout projet à sa

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maturation suffisante, autrement dit à une définition correcte et exacte des
besoins, afin de faciliter le travail des fournisseurs et de favoriser une saine
concurrence.
Cette importante étape dans la vie d’un projet est confortée par
l’article 42 du décret présidentiel n° 02-250 du 24 juillet 2002 ( modifié par
l’article 11 du décret présidentiel n° 08-338 du 26octobre 2008 ) qui dispose
que le dossier d’appel d’offre doit comporter « la description précise de
l’objet des prestations demandées ou de toutes exigences y compris les
spécifications techniques, la certification de conformité et les normes
auxquelles les produits ou services doivent satisfaire ainsi que, le cas échéant
les plans, dessins et instructions nécessaires ».
La détermination des besoins à satisfaire passe par un long processus
consistant à :
- recenser le besoin à satisfaire ;
- analyser les options ;
- définir exactement les besoins ;
- mener les études préalables nécessaires.
L’article 11 du Décret présidentiel n° 10-236 y consacre un certain
nombre de dispositions.
1°) La phase de recensement :
Cette étape constitue la première pierre de l’édifice. Les
éléments essentiels susceptibles de préciser le besoin à satisfaire doivent être
dégagés, à savoir :
- la récapitulation des besoins exprimés les années précédentes ;
- l’évaluation des objectifs atteints et des écarts relevés ;
- la prise en compte de l’évolution des principaux indicateurs socio-économiques ;
- le plan de développement adopté ;
- le dégagement de plusieurs besoins réalisables liés aux objectifs du programme
adopté.
L’article 11 les résume ainsi : « les besoins doivent être établis avec
précision, en nature et en quantité par référence à des spécifications techniques.
2°) La phase analyse :
A ce stade, le service contractant devra approfondir son analyse du projet,
notamment en comparant les différentes options qui se présentent. Elle devra faire
ressortir les résultats prévus et les éventuels obstacles, les qualités requises du
produit ou du service et l’identification des intervenants.
3°) La phase définition :
Le programme établi par le service contractant devra faire ressortir les
objectifs à atteindre, les taches à entreprendre, le calendrier de réalisation, le budget à
engager, les contrôles à prévoir et les contraintes éventuelles.
B. Les études préalables
Les études préalables effectuées par le service contractant contribuent à la prise
de décision définitive de réalisation du projet. Elles permettent également d’assurer
une exécution normale du marché projeté, en prévoyant les éventuelles carences et en

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éliminant les risques possibles d’erreurs. D’autant que la réalisation de telles études
est obligatoire. En effet, le décret exécutif n° 89-227 relatif aux dépenses
d’équipement de l’Etat subordonne l’inscription de tout projet à sa maturation. Pour ce
faire, il convient de :
- prendre son temps pour réaliser l’étude du projet ;
- veiller à une élaboration claire des rapports et des plans ;
- prévoir une expertise des études effectuées
- choisir judicieusement le bureau d’études, compte tenu des compétences ou
qualifications et de la complexité du projet.
En quoi consistent les études, généralement ? Elles portent sur la faisabilité
du projet, son opportunité, son impact sur l’environnement, sur l’aspect géotechnique,
sur une incidence sur d’autres réseaux.
1°) L’étude de faisabilité :
C’est l’élément essentiel de la vie d’un projet. C’est pourquoi le maître de
l’ouvrage doit, notamment pour les projets complexes, répondre aux questions
suivantes :
- Le projet envisagé est-il réalisable ?
- A quelles conditions ?
- Ces conditions sont-elles raisonnables ou acceptables ?
- Selon quel rythme le projet est-il réalisable ?
2°) L’étude d’opportunité :
Elle permet de mesurer, sur le plan socio-économique, l’utilité et la
rentabilité du projet envisagé. Elle fait ressortir les avantages et inconvénients dudit
projet, en laissant apparaître des variantes à même de satisfaire le mieux les besoins
sociaux.
3°) L’étude de l’impact sur l’environnement :
Elle s’inscrit dans le cadre de la loi n° 83-03 du 05 février 1983 et a pour
objet de s’assurer que le projet envisagé ne porte pas atteinte à l’environnement ; elle
concerne tous les travaux, à l’exception de ceux exclus par le décret exécutif n° 90-
78 du 27 février 1990. Cette étude consiste à :
- analyser l’état initial du site d’implantation et de son environnement affecté ;
- analyser les effets sur l’environnement ;
- arrêter les mesures adéquates pour supprimer, sinon réduire et compenser les
conséquences dommageables du projet sur l’environnement ;
- estimer le coût des réparations induites par le dommage causé à
l’environnement ;
- donner les raisons pour lesquelles le projet a quand même été retenu.
L’étude d’impact est soumise à une enquête publique, dont les résultats
font l’objet d’une décision d’approbation ou de rejet motivé de la part du ministre en
charge de l’environnement.
Le défaut d’une telle étude entraîne une sanction pour le contrevenant.
4°) L’étude géotechnique :

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Elle consiste à définir les caractéristiques mécaniques du sol. Les
enseignements tirés de cette étude doivent pouvoir orienter la décision du maître de
l’ouvrage dans le choix du terrain servant d’assiette à l’implantation du projet.
Par ailleurs, il se pourrait qu’il y ait des études d’avant projet, comme
l’avant projet sommaire (APS) et de l’avant projet détaillé (APD). L’étude d’APS
précise les aménagements à apporter et propose le choix d’une variante éventuelle,
tandis que l’APD permet d’approfondir la solution retenue.
A ce stade de l’étude, le service contractant devrait avoir des
informations suivantes sur le projet, particulièrement sur les objectifs visés, les
taches, le calendrier d’exécution et de mise en service, le budget nécessaire,
l’organisation et le contrôle.
5°) L’étude multi-réseaux :
Elle permet de recenser l’ensemble des réseaux existants ou projetés et
de déterminer les déviations et protections nécessaires, car un réseau omis risque
d’entraîner des immobilisations de chantier coûteuses. C’est pourquoi les actions à
mener durant cette phase doivent être coordonnées avec les parties concernées
(SONELGAZ, PTT, SEAAL, etc.).
Le service contractant ne devra faire démarrer les travaux qu’une fois les
diverses contraintes levées.
En tout état de cause, et ce conformément à l’article 119 du Décret n°12-23
le service contractant doit établir, au début de chaque exercice budgétaire :
 la liste de tous les marchés conclus durant l’exercice précédent ainsi que le nom
des entreprises ou groupements d’entreprises attributaires ;
 le programme prévisionnel des projets à lancer durant l’exercice considéré,
susceptible d’être modifié éventuellement au cours du même exercice.
Lesdites informations doivent être publiées dans le BOMOP et/ou dans le
site internet du service contractant.

II. LE CADRE JURIDIQUE DES MARCHES PUBLICS

Les marchés publics sont régis par les textes suivants :


- le Décret présidentiel n° 02-250 du 24 juillet 2002 ;
- le Décret présidentiel n° 08-338 du 26 octobre 2008 modifiant et complétant le
précédent ;
- le Décret présidentiel n° 10-236 du 7 octobre 2010 portant réglementation des
marchés publics.
- le Décret présidentiel n° 12-23 du 18 janvier 2012 modifiant et complétant le
précédent.

A. Les principes fondamentaux régissant la commande


publique

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Pour que les marchés soient en mesure d’assurer l’efficacité de la commande
publique et la bonne utilisation des fonds publics, ils doivent respecter le principe de
liberté d’accès à la commande publique, d’égalité de traitement des candidats et de
transparence des procédures, conformément à l’article 3 du Décret présidentiel de
2008 (repris par l’article 3 du Décret présidentiel n° 10-236 du 7 octobre 2010).
1°) Libre accès à la commande publique :
Ce principe suppose l’impartialité de l’administration quant à l’accès des
candidats aux marchés publics, en ce sens qu’elle ne peut écarter un soumissionnaire
en se basant sur des critères non prévus dans la réglementation ou non fixés dans le
cahier des charges de l’appel d’offres.
Il convient de noter que le Décret présidentiel en ses articles 35 à 40 donne un
aperçu significatif sur les critères de qualification des candidats.
2°) Egalité des chances et du traitement des candidats :
Ce principe est un corollaire du principe d’égalité de tous devant la loi et
l’égalité de traitement des candidats n’est qu’une simple transposition adaptée au droit
des marchés publics. C’est ainsi que le service contractant doit traiter de manière
identique tous les candidats à la commande publique, par la communication des
mêmes informations lors du lancement de l’avis d’appel à la concurrence et par le
respect strict des critères insérés dans le cahier des charges de l’appel d’offres, lors de
l’évaluation de celles-ci.
C’est ainsi que, notamment, l’opérateur économique qui soumissionne à un
marché public ne doit pas être en situation de conflit d’intérêts en relation avec le
marché considéré (voir article 61 ter).

3°) Transparence des procédures d’appel à la concurrence :


La réglementation prévoit un formalisme précis en matière de procédures
de passation, dont la finalité est d’assurer la transparence recherchée. Ces procédures
ne doivent pas être compliquées, les différentes phases de la procédure devant écarter
toute discrimination et donner lieu à une information et à une concurrence loyale entre
les candidats.
Toutefois, l’article 52 du décret présidentiel prévoit, à juste titre,
l’exclusion temporaire ou définitive de la participation d’éventuels candidats aux
marchés publics. Il s’agit essentiellement des opérateurs économiques :
 en état de faillite, de liquidation, de cessation d’activités, de règlement
judiciaire ou de concordat ;
 qui font l’objet d’une procédure de déclaration de faillite, de liquidation,
de cessation d’activités, de règlement judiciaire ou de concordat ;
 qui ont fait l’objet d’un jugement ayant autorité de chose jugée et
constatant un délit affectant leur probité professionnelle ;
 qui ne sont pas en règle avec leurs obligations fiscales et parafiscales ;
 qui ne justifient pas du dépôt légal de leurs comptes sociaux ;
 qui ont fait une fausse déclaration ;

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 qui ont fait l’objet de décisions de résiliation aux torts exclusifs, par des
maîtres d’ouvrages, après épuisement des procédures de recours prévues
par la réglementation en vigueur ;
 qui sont inscrits sur la liste des opérateurs économiques interdits de
soumissionner aux marchés publics, prévues à l’article 61 du présent
décret, ce dans le cadre de la lutte contre la corruption ;
 qui sont inscrits au fichier national des fraudeurs, auteurs d’infractions
graves aux législations et réglementations en matière fiscale, douanière et
commerciale ;
 qui ont fait l’objet d’une condamnation pour infraction grave à la
législation du travail et de la sécurité sociale ;
 qui n’ont pas, en tant qu’étrangers attributaires d’un marché, respecté
l’engagement défini à l’article 24 du présent décret.
Quel est cet engagement précisément ? C’est l’obligation (que doivent
contenir les cahiers des charges des appels d’offres internationaux), pour
les soumissionnaires étrangers, d’investir dans le cadre d’un partenariat et
dans le même domaine d’activité, avec une entreprise de droit algérien,
dont le capital est détenu majoritairement par des nationaux résidents
(principe de la préférence nationale). C’est cet engagement à satisfaire
une telle obligation qui doit figurer dans l’offre du soumissionnaire
étranger, à défaut duquel l’offre sera rejetée.
Par ailleurs, le non respect par le soumissionnaire étranger dudit
engagement entraîne comme conséquences :

- la résiliation du marché si, avant sa concrétisation, le partenariat n’est pas mis en


œuvre ;
- le cas échéant, l’application de pénalités financières pouvant aller jusqu’à 20%
du montant du marché ;
- l’inscription de l’entreprise étrangère défaillante sur une liste d’entreprises
interdites de soumissionner aux marchés publics.
En revanche, les articles 53 à 59 donnent des instructions précieuses et
utiles quant au choix judicieux du partenaire cocontractant.
4°) Seuil de passation obligatoire d’un marché public :
-Tout contrat ou commande dont le montant est supérieur à 8.000.000
dinars concernant la réalisation de travaux ou l’acquisition de fournitures ;
-Tout contrat ou commande dont le montant est supérieur à 4.000.000
dinars pour les prestations d’études ou de services.
Il convient de noter que les commandes inférieures à ces seuils doivent être
détaillées et faire l’objet d’une consultation d’au moins trois prestataires qualifiés,
pour le choix de la meilleure offre en termes de qualité et de prix. Le service
contractant organise la procédure de consultation, en fonction de la nature du besoin à
satisfaire, compte tenu du nombre de prestataires susceptibles d’y répondre. Il doit
joindre à l’engagement de la dépense un rapport de présentation justifiant la
consultation et le choix du prestataire retenu.

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Lorsque le service contractant ne peut pas consulter trois prestataires au
minimum, il doit préciser les circonstances justifiant cette impossibilité, dans ce
rapport de présentation.
En outre, pour les commandes de travaux, il est permis au service contractant
d’ouvrir la consultation à des artisans.
En tout état de cause, de telles commandes doivent faire l’objet de bons de
commande ou, en cas de nécessité, de contrats fixant les obligations respectives des
parties.
En ce qui concerne les prestations d’études, le service contractant est tenu
d’établir un contrat, quel que soit le montant de la commande.
Dans le cas de prestations courantes et à caractère répétitif, le service
contractant peut recourir à la consultation, nonobstant les dispositions de l’article
11 alinéas 6 et 7 du Décret.
Si les seuils sont dépassés, aucune dépense de même nature ne peut être
engagée sans le recours aux procédures formalisées, excepté :
 dans le cas où les commandes passées au cours d’un même exercice budgétaire
auprès du même partenaire cocontractant pour des prestations de même nature
donnent lieu à la passation d’un marché dans lequel sont intégrées les
commandes antérieurement exécutées, qui sera soumis à l’organe compétent de
contrôle externe des marchés (commission des marchés de l’administration ou de
l’institution concernée ou commission nationale des marchés selon le cas) ;
 lorsque le service contractant ne peut conclure un marché et le soumettre à
l’organe de contrôle externe a priori , au cours de l’exercice budgétaire
considéré, pour les opérations d’acquisition de fournitures et de services de type
courant et à caractère répétitif, un marché de régularisation est établi, à titre
exceptionnel, durant l’année suivante.
Par ailleurs, les commandes de prestations dont les montants (TTC) cumulés,
durant le même exercice budgétaire, sont inférieurs à 500.000 DA pour les travaux ou
les fournitures et 200.000 DA pour les études ou les services, ne font pas, notamment
en cas d’urgence, obligatoirement l’objet d’une consultation. Néanmoins, le
fractionnement des commandes, dans le but d’échapper à la consultation, est
strictement interdit.

En tout cas, les marchés publics sont conclus avant tout commencement
d’exécution des travaux ou prestations. Cependant, la réglementation des marchés
publics dispense de cette obligation, à titre tout à fait exceptionnel, le responsable de
l’institution nationale autonome, le Ministre ou le Wali concernés qui peuvent, par
décision motivée, autoriser le commencement d’exécution des prestations en cas de
péril menaçant un investissement , un bien du service contractant ou l’ordre public ;
une copie de ladite décision est alors transmise au ministre des finances et à la Cour
des comptes.
Mais, en tout état de cause, un marché de régularisation est établi dans un
délai maximum de six mois à compter de la date de signature de la décision, en cas

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de dépassement des montants (seuils) et soumis au visa de l’organe compétent de
contrôle externe des marchés.
Par ailleurs, selon l’article 20, le marché à commandes porte sur la réalisation
de travaux, l’acquisition de fournitures ou la prestation de services, du type courant
et à caractère répétitif ; il couvre une période d’une année renouvelable qui peut ne
pas coïncider avec l’année budgétaire, sans toutefois qu’elle n’excède une durée de
cinq ans.

B. L’objet des marchés publics


Les marchés publics portent sur une ou plusieurs des opérations
suivantes :
- la réalisation de travaux ;
- l’acquisition de fournitures ;
- la réalisation d’études ;
- la prestation de services.
1°) Le marché de travaux :
Il a pour objet la construction, l’entretien, la réhabilitation, la
restauration ou la démolition par l’entrepreneur d’un ouvrage u ‘une partie d’ouvrage
(les équipements nécessaires à leur exploitation sont compris), dans le respect du
cahier des charges.
Le marché demeure par nature de travaux, même si des prestations de services sont
prévues au marché, à la condition toutefois que leurs montants ne dépassent pas la
valeur des travaux.
2°) Le marché de fournitures :
Il a pour objet l’acquisition ou la location, par le service contractant,
de matériels ou de produits destinés à satisfaire les besoins liés à son activité, auprès
d’un fournisseur.
Le marché ne perd pas sa nature de fournitures, au cas où des travaux de pose et
d’installation desdites fournitures sont intégrés au marché, tant que leurs montants
restent inférieurs à la valeur de celles-ci.
En outre, le marché de fournitures peut porter sur des biens d’équipements ou
d’installations complètes de production d’occasion dont la durée de fonctionnement
est garantie ou rénovée sous garantie.
3°) Le marché d’études :
Il a pour objet de faire des études de maturation, et éventuellement
d’exécution, de projets ou de programmes d’équipements publics, pour garantir les
meilleures conditions de leur réalisation et/ou de leur exploitation.
A l’occasion d’un marché de travaux, le marché d’études recouvre les missions de
contrôle technique ou géotechnique, de maîtrise d’œuvre et d’assistance technique au
maître de l’ouvrage.
4°) Le marché de prestations de services :
C’est un marché qui se distingue des trois précédents.
C. Les documents constitutifs d’un marché public

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Dans le processus de marché public, c’est la personne morale
publique qui détermine l’ensemble des règles contractuelles, le cocontractant n’ayant
que la possibilité d’accepter ou de refuser les conditions posées, après proposition du
prix.
Le contrat proprement dit contient le cahier des charges comprenant
les clauses de réalisation des prestations projetées, l’acte d‘engagement du
cocontractant et il est assorti des documents sur les prix.
1°) Le cahier des charges :
En vertu des dispositions du décret présidentiel n° 10-236 du 7
octobre 2010, le cahier des charges actualisé périodiquement précise les conditions
dans lesquelles les marchés sont passés et exercés. Il comprend :
- le cahier des clauses administratives générales (C.C.A.G) qui fixe les
dispositions administratives applicables aux marchés de travaux, de fournitures,
d’études et de services, approuvés par arrêté interministériel.
- le cahier des prescriptions communes qui fixe les dispositions techniques
applicables à tous les marchés portant sur une même nature de travaux, de
fournitures ou de services, approuvés par arrêté du ministre concerné.
- le cahier des prescriptions spéciales qui fixe les clauses propres à chaque
marché.
2°) L’acte d’engagement :
L’acte d’engagement du partenaire cocontractant est concrétisé dans
la lettre de soumission et une déclaration à souscrire (article 45 du DP de 2002
modifié et complété par le DP de 2008). Ces pièces contractuelles sont
importantes, car c’est par leur moyen que le partenaire cocontractant atteste avoir
accepté les clauses du cahier des charges et prend l’engagement de réaliser les
prestations projetées pour le prix qu’il propose, dans les délais déterminés.
Les modèles de la lettre de soumission et de la déclaration à souscrire sont
fixés par arrêté du ministre chargé des finances.
3°) Les documents sur les prix :
Sont considérés comme documents constitutifs du marché les documents
fournissant les prix unitaires (bordereau) et le détail estimatif et quantitatif.
Celui-ci prévoit les quantités d’ouvrages à exécuter et une évaluation du montant
total du marché calculé en fonction de ces quantités prévisionnelles.
C. Modes de passation des marchés publics
La conclusion des marchés publics doit répondre à une logique préétablie
découlant de principes intangibles qui permettent de garantir :
- la mise en concurrence la plus étendue possible ;
- l’égalité des candidats face à la commande publique ;
- la gestion des deniers publics la plus saine ;
- la primauté de l’intérêt général sur l’intérêt personnel.
La réglementation (article 25 DP de 2010) prévoit deux modes de passation,
essentiellement :
- l’appel d’offres (sous différentes formes) qui constitue la règle générale ;
- le gré à gré (après consultation ou gré à gré simple).

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1°) L’appel d’offres :
C’est la procédure visant à obtenir les offres de plusieurs
soumissionnaires entrant en concurrence et à attribuer le marché au soumissionnaire
présentant les offres jugées les plus favorables (article 21 DP de 2002).
L’appel d’offres peut être national et/ou international et peut revêtir
l’une des formes suivantes :
- l’appel d’offres ouvert,
- l’appel d’offres restreint,
- la consultation sélective,
- l’adjudication,
- le concours.
a) L’appel d’offres ouvert (article 29 DP n° 02/250) :
C’est la procédure de passation qui offre à tout candidat sans distinction
la possibilité de déposer une offre. Cette procédure se caractérise par un avis public
mettant à la disposition de tous ceux qui en font la demande, un dossier d’appel
d’offres, et invitant les candidats intéressés à remettre à une date donnée aussi bien
leurs références que leurs offres.
Les offres sont ouvertes en séance publique par la commission
d’ouverture des plis et examinées ensuite par des techniciens
(commission d’évaluation des offres).
b) L’appel d’offres restreint (article 30) :
C’est la procédure selon laquelle seuls les candidats répondant à
certaines conditions particulières préalablement définies par le service contractant
peuvent soumissionner.
c) La consultation sélective (article 31) :
C’est la procédure selon laquelle les candidats autorisés à soumissionner
sont ceux qui sont spécifiquement invités à le faire après présélection ; cette
présélection des candidats est mise en œuvre par le service contractant pour le choix
des candidats à mettre en compétition à l’occasion d’opérations complexes ou
d’importance particulière.
Le recours à ce mode de passation s’effectue compte tenu :
- d’une part, de spécifications techniques détaillées ou de performances à
atteindre ;
- d’autre part, mais de manière exceptionnelle, d’un programme fonctionnel, si le
service contractant n’est pas en mesure de définir les moyens techniques pour
répondre à ses besoins.
La consultation sélective doit s’adresser à un minimum de trois candidats
présélectionnés, nombre au dessous duquel il doit être procédé par le service
contractant à la relance de l’appel à la présélection. Ceux retenus dans la présélection
sont invités par le biais d’une lettre de consultation à déposer une offre technique
préliminaire sans offre financière ; la commission d’évaluation des offres peut, par
l’intermédiaire du service contractant, demander par écrit aux candidats des
éclaircissements ou des compléments d’information sur leurs offres qui avaient été
jugées conformes au cahier des charges.

12
Au besoin, des réunions de clarification des aspects techniques peuvent se
tenir, sur l’initiative du service contractant, en présence des membres de la
commission d’évaluation des offres, élargie éventuellement à des experts nationaux
autant que possible. A l’issue de ces réunions, des procès-verbaux signés par tous les
membres présents sont établis.
Les candidats finalement retenus après cette première phase sont alors
invités à présenter une offre technique finale et une offre financière sur la base du
cahier des charges susceptible d’être modifié après les clarifications préliminaires, en
tout cas visé par la commission des marchés compétente. La seconde phase se déroule
conformément à la procédure normale des articles 121 à 125 du Décret présidentiel
(voir infra).
La liste des opérateurs à mettre en compétition est arrêtée sur la base
d’une « short list ». D’ailleurs, un fichier national des opérateurs, des fichiers
sectoriels et un fichier au niveau de chaque service contractant sont tenus
régulièrement et régulièrement mis à jour (article 40).
d) L’adjudication (article 33) :
Ce mode d’attribution du marché se caractérise par un appel à la
concurrence effectué suivant un formalisme précis et porte sur des opérations simples
de type courant ; il ne concerne que les candidats nationaux ou étrangers installés en
Algérie.
L’appel à la concurrence dit « avis d’adjudication » est effectué au
moyen d’une publicité légale et par voie d’affichage. Il est rendu public au moins 30
jours avant la date limite de dépôt des offres ; il pourra néanmoins s’accommoder
d’un délai plus court en cas d’urgence. Il doit également indiquer l’objet du marché,
le lieu où l’on peut prendre connaissance du cahier des charges et du règlement de
la consultation ainsi que de la date limite de dépôt des offres et d’adjudication.
Les soumissions doivent être placées sous double enveloppe
cachetée :
- l’enveloppe extérieure porte l’indication de l’adjudication et contient les
justifications relatives aux qualités et capacités demandées ;
- l’enveloppe intérieure contient l’offre.
Les soumissions retenues sont ouvertes selon un ordre préétabli et
lues en public. Celles qui ne satisfont pas aux conditions fixées dans les documents
d’adjudication sont éliminées.
On procède alors à l’ouverture de l’enveloppe contenant le prix
maximum au-delà duquel aucune attribution ne pourra être prononcée, ce prix ayant
été fixé au préalable par le service contractant et tenu confidentiel jusqu’au moment
de l’adjudication.
Si les prix proposés sont supérieurs au prix maximum arrêté par le
service contractant, l’adjudication est déclarée infructueuse ; néanmoins, au cas où
le règlement de l’adjudication le prévoit, de nouvelles offres sont susceptibles d’être
demandées aux candidats concernés.
Si les prix proposés sont inférieurs ou égaux au prix maximum,
le marché est attribué au soumissionnaire le mieux disant.

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e)Le concours (article 34) :
C’est une procédure qui met en compétition des hommes de l’art ;
elle est utilisée lorsque des motifs d’ordre technique, esthétique, économique
ou artistique justifient des recherches particulières.
Le concours peut porter sur :
- la conception d’un projet ;
- l’exécution d’un projet préalablement établi ;
- la conception d’un projet et son exécution.
Le cahier des charges du concours doit comporter un programme
du projet, un règlement du concours et le contenu du pli des prestations et des plis
techniques et financiers.
Cette procédure apparaît comme une exception à la règle selon
laquelle les caractéristiques des prestations sont déterminées par le maître de
l’ouvrage (le service contractant). Avec le concours au contraire, il appartient aux
concurrents de définir la prestation qu’ils proposent, dans les limites fixées par le
service contractant, lequel indique les besoins et le plafond de la dépense prévue.
L’appel à la concurrence se fait sous forme de publicité légale.
Les candidats adressent au service contractant leur demande de
participation au concours, lequel service les agrée dans un délai fixé par l’avis
d’appel à la concurrence. Le règlement du concours détermine les droits du maître de
l’ouvrage et des auteurs des projets, en matière de propriété intellectuelle. Il définit
également les données recueillies, les besoins à satisfaire, les contraintes et les
exigences à respecter.
Dans une première phase, les candidats sont invités à remettre
uniquement une offre technique. L’ouverture des plis des offres techniques et leur
évaluation pré-qualifie au minimum trois candidats, invités dès lors à remettre les
plis des prestations et de l’offre financière.
Dans l’hypothèse où le minimum n’est pas atteint, il y a relance de la procédure par
le service contractant.
Les offres sont examinées et classées par un jury qui formule un
avis sur l’attribution du marché, tout en ayant la faculté de demander aux concurrents
d’apporter des modifications à leurs offres.
Par ailleurs, lorsque le concours a trait à l’établissement d’un
projet, il est généralement prévu des primes ou récompenses aux auteurs des projets
les mieux classés.

2°) Le gré à gré :


C’est la procédure qui permet au service contractant d’engager
des négociations avec les opérateurs de son choix, sans appel d’offres formel et
d’attribuer le marché librement au candidat qu’il a retenu.

14
Ce mode de passation de marché public revêt un caractère tout à
fait exceptionnel. Le service contractant ne doit recourir à ce mode que lorsqu’il est
plus avantageux. Le gré à gré peut revêtir deux formes :
- le gré à gré simple,
- le gré à gré après consultation.
a) Le gré à gré simple :
Le gré à gré simple est la procédure d’attribution d’un marché à un
cocontractant donné, sans aucune mise en concurrence. Il ne peut être mis en
œuvre que pour les cas prévus par l’article 37 du Décret présidentiel 02-250 du
24 juillet 2002, lui-même complété par l’article 43 du décret présidentiel n° 10-
236 du 7 octobre 2010, à savoir :
- quand les prestations ne peuvent être exécutées que par un partenaire
cocontractant unique qui détient soit une situation monopolistique, soit à titre
exclusif, le procédé technologique retenu par le service contractant ;
- dans les cas d’urgence impérieuse motivée par un danger imminent que court un
bien ou un investissement déjà matérialisé sur le terrain et qui ne peut
s’accommoder des délais de l’appel d’offres, à condition que les circonstances à
l’origine de cette urgence n’aient pu être prévues par le service contractant et
n’aient pas été le résultat de manœuvres dilatoires de sa part ;
- dans le cas d’un approvisionnement urgent destiné à sauvegarder le
fonctionnement de l’économie ou les besoins essentiels de la population, à
condition que les circonstances à l’origine de cette urgence n’aient pu être
prévues par le service contractant et n’aient pas été le résultat de manœuvres
dilatoires de sa part ;
- quand il s’agit d’un projet prioritaire et d’importance nationale, auquel cas le
recours à ce mode de passation exceptionnel doit être soumis à l’accord préalable
du conseil des ministres ;
- quand un texte législatif ou réglementaire attribue à un établissement public un
droit exclusif pour exercer une mission de service public (la liste des
établissements concernés sera déterminée par un arrêté conjoint du ministre
chargé des finances et du ministre concerné) ;
- quand il s’agit de promouvoir l’outil national public de production, auquel cas le
recours à ce mode de passation exceptionnel doit être soumis à l’accord préalable
du conseil des ministres.
Remarque : c’est la plupart du temps à propos des trois premiers cas que le
risque de favoritisme (donc implicitement de corruption ou de trafic d’influence)
est le plus grand. D’ailleurs, la plus grande partie des affaires pénales relatives à
la passation « douteuse » de marchés publics naissent de l’application incorrecte
de ces dispositions et tout dépend par la suite de la juste interprétation de la
situation et de son exacte appréciation. En effet, le service contractant invoque
fréquemment « l’urgence » sous toutes ses formes pour justifier ce mode de
passation que représente le gré à gré.
b) Le gré à gré après consultation (article 44) :

15
Le service contractant a recours au gré à gré après consultation dans les cas
suivants :
- quand l’appel à la concurrence s’avère infructueux, si seulement une offre est
réceptionnée ou si, après évaluation des offres reçues, seulement une offre est
préqualifiée techniquement.
L’annulation de toute procédure de passation de marchés ou lorsque les
montants des offres sont excessifs ne constituent pas des cas d’infructuosité. Le
service contractant est tenu, dan ces cas, de relancer la procédure. Par ailleurs, le
service contractant doit utiliser le même cahier des charges de l’appel d’offres, à
l’exception :
* de la caution de soumission ;
* du mode de passation ;
* de l’obligation de publier l’avis d’appel à la concurrence.
La lettre de consultation doit mentionner les modifications ci-dessus citées.
En plus d’au moins trois opérateurs économiques qualifiés, le service contractant
doit consulter tous les soumissionnaires qui ont répondu à l’appel d’offres, sauf
exception dûment motivée, auquel cas un groupement d’entreprises ne peut être
constitué que d’entreprises consultées ;
- pour les marchés d’études, de fournitures et de services spécifiques, dont la
nature ne nécessite pas le recours à un appel d’offres ;
- pour les marchés de travaux relevant directement des institutions nationales de
souveraineté de l’Etat (la liste de ces études, fournitures, services et travaux est
fixée par arrêté conjoint du ministre chargé des finances et du ministre ou de
l’autorité de l’institution nationale de souveraineté concerné) ;
- pour les opérations réalisées dans le cadre de la stratégie de coopération du
Gouvernement, ou d’accords bilatéraux de financement concessionnels, de
conversion de dettes en projets de développement ou de dons, lorsque lesdits
accords de financement le prévoient. Dans ce cas, le service contractant peut
limiter la consultation aux seules entreprises du pays concerné pour le premier
cas ou, pour les autres cas, au pays bailleur de fonds.
En outre, selon l’article 16 du Décret présidentiel n° 10-236, le service
contractant a également la possibilité de recourir, selon le cas, à la passation de
contrats-programme ou de marchés à commandes totales ou partielles.
c) Le contrat-programme (article 17) :
Il revêt la forme d’une convention annuelle ou pluriannuelle de
référence dont l’exécution se réalise à travers des marchés d’application conclus
conformément aux dispositions du décret. La convention définit la nature et
l’importance des prestations à réaliser, la localisation, le montant du contrat-
programme et l’échéancier de réalisation.
En principe, le contrat-programme est conclu avec des entreprises de
droit algérien, dûment qualifiées et classifiées. Mais il peut être également conclu
avec des partenaires étrangers présentant des garanties techniques et financières.
A titre exceptionnel, le service contractant peut recourir à la procédure
« étude de maturation et de réalisation », lorsque des motifs d’ordre technique

16
rendent indispensable l’association de l’entrepreneur aux études de l’ouvrage.
Dans ce cas, la phase étude de faisabilité n’est pas comprise dans l’étude de
maturation.
Remarque : le cahier des charges doit prévoir, dans le cadre de l’évaluation
technique, une préqualification relative à la phase études. Par ailleurs, cette
procédure permet au service contractant de confier la réalisation d’un projet à un
seul partenaire, dans le cadre d’un marché de travaux, ce qui serait plus simple,
puisque la mission ainsi confiée porterait à la fois sur l’établissement des études
et sur la réalisation des travaux.
d) Le marché à commandes (article 20)
Il porte sur l’acquisition de fournitures ou la prestation de services de
type courant et à caractère répétitif, ce sur une durée d’une année renouvelable,
sans que cette durée puisse excéder cinq ans. En outre, il doit comporter
l’indication en quantité et/ou en valeur des limites minimales et maximales des
fournitures et/ou des services, objets du marché.
Le marché à commandes détermine soit le prix, soit le mécanisme ou
les modalités de fixation du prix applicable aux livraisons successives.
L’exécution du marché à commandes intervient par la simple notification de
commandes partielles qui fixent les modalités de livraison.
Remarque : les services contractants peuvent, pour plus de rationalité et
d’économie, coordonner la passation de leurs marchés respectifs par la
constitution, entre eux, de groupements de commandes. Dès lors, une
convention constitutive du groupement de commandes, définissant les modalités
de son fonctionnement, est signée par ses membres. Dans ce cadre, ils peuvent
charger l’un d’entre eux, en sa qualité de service contractant coordonnateur, de
signer et de notifier le marché.
D. Publication de l’appel d’offres
1°) Obligation de publicité :
Le recours à la publicité par voie de presse est obligatoire dans les cas
suivants, selon l’article 45 du Décret présidentiel n° 10-236 du 7 octobre 2010 :
- appel d’offres ouvert,
- appel d’offres restreint,
- appel à la présélection,
- concours,
- adjudication.
Il convient de noter la nécessité d’insertion, dans les organes de presse qui
ont assuré la publication de l’appel d’offres, l’avis d’attribution provisoire du marché
en précisant autant que possible le prix, les délais de réalisation et tous les éléments
qui ont permis le choix de l’attributaire du marché (article 49).
2°) Contenu de l’avis d’appel d’offres :
L’avis d’appel d’offres doit comporter les mentions obligatoires
suivantes :
- la dénomination, l’adresse et le numéro d’identification fiscale (NIF) du service
contractant,

17
- le mode d’appel d’offres,
- les conditions d’éligibilité ou de présélection,
- l’objet de l’opération,
- la liste sommaire des pièces exigées avec un renvoi aux dispositions y afférentes
du cahier des charges pour la liste détaillée,
- la durée de préparation des offres et le lieu de dépôt des offres,
- la durée de validité des offres,
- l’obligation de caution de soumission s’il y a lieu,
- la présentation sous double pli cacheté avec mention « à ne pas ouvrir » et les
références de l’appel d’offres,
- le prix de la documentation, le cas échéant.
L’avis d’appel d’offres est rédigé en langue nationale et, au moins, dans
une langue étrangère. Il est publié obligatoirement dans le Bulletin Officiel des
Marchés de l’Opérateur Public (BOMOP) et au moins dans deux quotidiens
nationaux diffusés au niveau national (article 49).
Remarque : en ce qui concerne les wilayas, les communes et les établissements
publics à caractère administratif (EPA) placés sous leur tutelle et portant sur des
marchés de travaux ou de fournitures et d’études ou de services dont le montant
suivant une estimation administrative est égal ou inférieur, respectivement à
cinquante millions de DA et vingt millions, l’avis peut faire l’objet d’une publicité
locale selon les modalités ci-après :
- publication de l’avis d’appel d’offres dans deux quotidiens locaux ou régionaux,
- affichage de l’avis d’appel d’offres aux sièges concernés de la wilaya, de
l’ensemble des communes de la wilaya, des chambres de commerce et
d’industrie, des chambres de l’artisanat et des métiers, des chambres de
l’agriculture, ou de la direction technique concernée de la wilaya.
3°) Documentation de l’appel d’offres :
Conformément à l’article 48 de ce même Décret, la documentation
relative à l’appel d’offres ou au gré à gré après consultation, le cas échéant, mise à la
disposition des candidats, contient tous les renseignements nécessaires leur
permettant de présenter des soumissions acceptables, notamment :
- la description précise de l’objet des prestations demandées ou de toutes exigences
y compris les spécifications techniques, la certification de conformité et les
normes auxquelles les produits ou services doivent satisfaire ainsi que, le cas
échéant, les plans, dessins et instructions nécessaires ;
- les conditions à caractère économique et technique et, selon le cas, les garanties
financières ;
- les renseignements ou pièces complémentaires exigées des soumissionnaires ;
- la ou les langues à utiliser pour la présentation des soumissions et documents
d’accompagnement ;
- les modalités de paiement ;
- toutes autres modalités et conditions fixées par le service contractant auxquelles
doit être soumis le marché ;
- le délai accordé pour la préparation des offres ;

18
- le délai de validité des offres ;
- l’heure limite de dépôt des offres et la formalité faisant foi à cet effet ;
- l’heure d’ouverture des plis ;
- l’adresse précise où doivent être déposées les soumissions.
Il convient de noter que la durée de préparation des offres est fixée généralement
en fonction d’éléments tels que la complexité de l’objet du marché projeté et le
temps normalement nécessaire pour la préparation des offres et l’acheminement
des soumissions. Cette durée est déterminée par le service contractant par
référence à la date de sa première publication dans le BOMOP ou la presse et elle
est également insérée dans le cahier des charges.
Le service contractant peut, quand les circonstances le justifient, proroger la
durée de préparation des offres, auquel cas il en informe les candidats par tous
moyens (voir l’article 50 du Décret n° 10-236).
Quoi qu’il en soit, la durée de préparation des offres doit permettre à la
concurrence, la plus large possible, de jouer pleinement.
Le jour et l’heure limite de dépôt des offres correspondent au dernier jour de la
durée de préparation des offres. Si ce jour coïncide avec un jour férié ou un jour
de repos légal, la durée de préparation des offres est prorogée jusqu’au jour
ouvrable suivant.
4°) Contenu des offres (ou soumissions) :
Les soumissions doivent comporter une offre technique et une offre
financière. Chacune de ces offres est glissée dans une enveloppe fermée et cachetée,
indiquant la référence et l’objet de l’appel d’offres, de même que la mention
« technique » ou « financière » selon le cas. Les deux enveloppes sont placées dans
une autre enveloppe anonyme portant la mention « à ne pas ouvrir, appel d’offres
n°…
l’objet de l’appel d’offres ».
a) L’offre technique :
- une déclaration à souscrire ;
- une caution de soumission pour les marchés de travaux et de fournitures, relevant
de la compétence des commissions nationales des marchés, supérieure à 1% du
montant de la soumission, à prévoir dans les cahiers des charges des appels
d’offres relevant de la compétence de ces commissions. Il convient de noter que
la caution de soumission d’une entreprise étrangère doit être émise par une
banque de droit algérien, couverte par une contre-garantie émise par une banque
étrangère de premier ordre.
Dans le cas de la procédure de consultation sélective, la caution de soumission
doit être insérée, lorsqu’elle est prévue, dans une enveloppe fermée portant la
mention « caution de soumission à n’ouvrir qu’à l’occasion de l’ouverture des
plis financiers ».
Qu’advient-il de cette caution ? Trois hypothèses sont à envisager :
 La caution du soumissionnaire non retenu et qui n’introduit pas de
recours (contre la décision de la commission des marchés) est
restituée un jour après l’expiration du délai de recours ;

19
 La caution du soumissionnaire non retenu, et qui introduit un recours,
est restituée à la notification, par la commission des marchés
compétente, de la décision de rejet du recours ;
 La caution de soumission de l’attributaire du marché est libérée, après
la mise en place de la caution de bonne exécution.
- l’offre technique proprement dite établie conformément au cahier des charges de
l’appel d’offres ;
- tous les documents intéressant la qualification du soumissionnaire dans le
domaine concerné (le certificat de qualification et de classification pour les
marchés de travaux et l’agrément pour les marchés d’études), ainsi que les
références professionnelles ;
- tous autres documents exigés par le service contractant, tels que les statuts de
l’entreprise soumissionnaire, l’extrait du registre du commerce, les bilans
financiers, les références bancaires, la carte professionnelle d’artisan ou l’extrait
du registre de l’artisanat et des métiers pour les artisans d’art ;
- les attestations fiscales et les attestations d’organismes de sécurité sociale pour
les soumissionnaires nationaux et les soumissionnaires étrangers ayant travaillé
en Algérie. Toutefois, dans le cas des opérations de réalisation de travaux, ces
attestations peuvent être fournies après la remise des offres avec l’accord du
service contractant (ce, pour faciliter la procédure), mais en tout état de cause,
avant la signature du marché ;
- un extrait du casier judiciaire du soumissionnaire, s’agissant d’une personne
physique, et du gérant ou du directeur général de l’entreprise, en tant que société
personne morale. Néanmoins, cette disposition n’est pas applicable aux
entreprises étrangères non résidentes en Algérie ;
- l’attestation de dépôt légal des comptes sociaux, pour les sociétés commerciales
dotées de la personnalité morale de droit algérien ;
- la déclaration de probité ;
- le numéro d’identification fiscale (NIF) pour les soumissionnaires nationaux et
ceux étrangers ayant déjà travaillé en Algérie.
Quel est le mode d’évaluation de l’offre technique ?
En prenant compte des facteurs de pondération :
* la fiabilité de la méthodologie proposée et son adéquation aux travaux définis
dans le cahier des prescriptions spéciales ;
* le planning des travaux ;
* la disponibilité immédiate des matériels et équipements proposés et leur
adéquation avec le programme de travail proposé ;
* les qualifications et expériences du personnel clé affecté au projet ;
* le plan d’installation de chantier et de programme d’approvisionnement et
matériaux.
Quoi qu’il en soit, et conformément à l’article 57 du décret présidentiel n° 10-
236,
« le système d’évaluation des offres techniques, notamment en matières de
références professionnelles, moyens humains et matériels doit être, quelle que soit la

20
procédure de passation, en adéquation avec la nature, la complexité et l’importance
de chaque projet, de manière à permettre aux entreprises de droit algérien de
participer à la commande publique, et ce, dans le respect des exigences liées à la
qualité et au délai de réalisation ».
b) L’offre financière :
Elle contient :
- la lettre de soumission ;
- le bordereau des prix unitaires ;
- le détail estimatif et quantitatif.
Quel est le mode d’évaluation de l’offre financière ?
Il convient d’avoir à l’esprit les paramètres suivants :
 les références sur des travaux semblables à l’objet du marché
envisagé ;
 le niveau des engagements en cours (plan de charges entre autres) ;
 les moyens matériels et logistiques correspondant à la nature et à la
cadence imposée par la tâche à réaliser ;
 l’expérience et la qualification du personnel d’encadrement dans le
domaine du projet ;
 les données financières permettant l’analyse de la viabilité de
l’entreprise (bilans, situation de trésorerie, etc…) ;
 les indications permettant d’apprécier les capacités de l’entreprise à
organiser des relations de travail, en harmonie avec l’environnement
local du projet ;
 l’information sur la réputation de l’entreprise que la commission
d’évaluation des offres se doit d’obtenir.
E. La dématérialisation des procédures de passation des marchés publics
Le concept de dématérialisation repose sur le remplacement des formes
matérielles (le support papier) par des formes électroniques (ou numériques) pour les
échanges et le traitement des opérations. Le Décret présidentiel n° 10-236 l’a
introduit, par le biais des articles 173 et 174.
Cette dématérialisation des marchés publics va représenter un enjeu essentiel
qui nécessite, non seulement une approche et une stratégie claires et cohérentes, mais
également un cadre législatif et réglementaire qu’il conviendra d’adapter, pour
assurer une meilleure sécurité des échanges électroniques. Pour ce faire, deux
conditions au moins sont requises : la garantie de l’identification des opérateurs et la
véracité des documents.
Les procédures d’achats dématérialisées ne peuvent être convenablement
effectuées que dans le cadre d’une politique globale de modernisation et de
spécialisation au niveau des marchés publics.

III. LES CLAUSES CONTRACTUELLES DU MARCHE PUBLIC

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Conformément à l’article 62 du Décret présidentiel n° 10-236 du 7 octobre 2010,
tout marché doit viser la législation et la réglementation en vigueur.
A l’instar de tous les contrats de droit privé, le contrat de marché public
comprend un objet, des obligations pesant sur les parties contractantes, des clauses
de bonne exécution, de prix etc.
A. Les mentions
Le contrat de marché public doit contenir deux sortes de mentions importantes,
les mentions principales et complémentaires.
1°) Les mentions principales :
Il s’agit de :
- l’identification précise des parties contractantes ;
- l’identité et la qualité des personnes dûment habilitées à signer le marché ;
- l’objet du marché défini et décrit avec précision ;
- le montant décomposé et réparti en devises et en dinars algériens selon le cas ;
- les conditions de règlement ;
- le délai d’exécution ;
- la banque domiciliataire ;
- les conditions de résiliation du marché ;
- la date et le lieu de signature du marché.
2°) Les mentions complémentaires :
Ce sont les suivantes :
- le mode de passation du marché ;
- la référence aux cahiers des clauses générales et aux cahiers des prescriptions
communes applicables aux marchés et qui en font partie intégrante ;
- les conditions d’intervention et d’agrément des sous-traitants, s’il y a lieu ;
- la clause de révision des prix ;
- la clause de nantissement, lorsqu’elle est requise ;
- le taux des pénalités financières, les modalités de leur calcul et les conditions de
leur application ou la spécification de leur exemption ;
- les modalités de mise en œuvre des cas de force majeure ;
- les conditions de mise en vigueur du marché ;
- l’indication pour les contrats d’assistance technique des profils des postes de
travail, de la liste et du niveau de qualification des personnels étrangers ainsi que
des taux de rémunération et autres avantages dont ils bénéficient ;
- les conditions de réception des marchés ;
- la loi applicable et la clause de règlement des litiges ;
- les clauses de travail garantissant le respect de la législation du travail ;
- les clauses relatives à la protection de l’environnement ;
- les clauses relatives à l’utilisation de la main d’œuvre locale.
B. Les prix dans les marchés publics
Les prix des marchés comprennent toutes les dépenses résultant de
l’exécution des travaux y compris les frais ainsi que tous droits, impôts, taxes et autres

22
sujétions normalement prévisibles. Néanmoins, les sujétions imprévisibles peuvent
être indemnisées, sauf pour les marchés à prix global et forfaitaire.
Tout marché doit obligatoirement indiquer la forme de rémunération du
partenaire cocontractant, laquelle intervient selon les modalités suivantes (article 63) :
- à prix global et forfaitaire ;
- sur bordereau de prix unitaire ;
- sur dépenses contrôlées ;
- à prix mixte.
1°) Le marché à prix global et forfaitaire :
On se trouve en présence d’un marché à prix global et forfaitaire lorsque la
prestation du partenaire cocontractant est déterminée entièrement en amont et dont le
prix est fixé à l’avance, suivant un devis quantitatif et estimatif.
On considère qu’un prix est forfaitaire lorsqu’il rémunère l’entrepreneur
cocontractant pour un ouvrage, une partie d’ouvrage ou un ensemble déterminé de
prestations défini par le marché et qui est, soit mentionné explicitement dans le
marché comme étant forfaitaire, soit applicable dans le marché uniquement à un
ensemble de prestations non répétitives par nature.
2°) Le marché sur bordereau de prix unitaire :
Le prix unitaire représente tout prix qui s’applique à une nature d’ouvrage ou
un élément d’ouvrage dont les quantités ne sont indiquées dans le marché qu’à titre
prévisionnel. Le prix en question est modifié éventuellement par l’application des
clauses de variation des prix.
3°) Le marché sur dépenses contrôlées :
C’est le marché dans lequel les travaux sont payés au fur et à mesure,
compte tenu des dépenses réelles justifiées par le partenaire cocontractant. Il s’agit
en particulier des charges de la main d’œuvre, des matières consommables, des
matériels, de transports, de matériaux etc., affectées de majorations qui prennent en
considération les charges accessoires, les frais généraux.
Ledit marché doit indiquer la nature, le mode de décompte et la valeur des
divers éléments qui concourent à la détermination du prix à payer.
4°) Le marché à prix mixtes :
Dans ce type de marché, une partie des prestations est au forfait, tandis
qu’un autre est à prix unitaire, par exemple.
En général, pour le respect des prix, le service contractant peut privilégier la
rémunération du marché selon la formule à prix global et forfaitaire.
Par ailleurs, le prix peut présenter une caractéristique de prix ferme, de prix
révisable ou de prix actualisable.
 le prix d’un marché est ferme lorsqu’il ne varie pas, quels que soient
les variations économiques et les aléas techniques. Les marchés qui ne
peuvent pas comporter de formules (clauses) de révision des prix sont
 les marchés conclus prix ferme et non révisable. En général, les prix
fermes et non révisables sont les prix des marchés conclus à prix
global et forfaitaire ou sur dépenses contrôlées ;

23
 le prix d’un marché est révisable, au contraire, lorsqu’il est
susceptible de connaître des variations d’ordre économique. C’est
pourquoi, dans des contrats de marchés publics, on inclut souvent des
clauses de révision des prix et les modalités de leur mise en œuvre.
Les clauses de révision des prix doivent comporter :
- une partie fixe qui ne peut être inférieure au taux prévu dans le contrat pour
l’avance forfaitaire ; elle ne saurit être inférieure 15% ;
- une marge de neutralisation de variation des salaires de 5% ;
- les indices « salaires » et « matières » applicables et le coefficient des charges
sociales.
Dans l’hypothèse de prix révisable, la clause de révision de
prix ne peut être mise en œuvre :
- au titre de la période couverte par les délais de validité de l’offre ;
- au titre de la période couverte par une clause d’actualisation des prix, le cas
échéant ;
- plus d’une fois tous les trois mois (sauf au cas où, d’un commun accord des
parties contractantes, celles-ci prévoient une période d’application moins
longue).
La clause de révision des prix ne peut intervenir qu’au titre des
seules prestations effectivement exécutées aux conditions du marché.
Les clauses de révision des prix doivent tenir compte de
l’importance relative à la nature de chaque prestation dans le marché, par
l’application des coefficients et d’indices de « matières », « salaires » et « matériel ».
a) Les coefficients sont ceux déterminés :
- au préalable et contenus dans la documentation relative à l’appel d’offres ;
- d’un commun accord par les parties contractantes lorsqu’il s’agit d’un marché
conclu selon la procédure de gré à gré.
b) Les indices pris en considération sont ceux homologués et publiés au Journal
officiel, au BOMOP et toute autre publication habilitée à recevoir les annonces
légales et officielles. Ils sont applicables par les services concernés à partir de la date
de leur approbation parle ministre chargé des finances. Toutefois, pour les clauses de
révision des prix afférentes aux prestations fournies par des entreprises étrangères et
payables en devises, il peut être utilisé soit des indices officiels du pays dont est
ressortissant le partenaire cocontractant étranger soit d’autres indices officiels.
Les indices de base à prendre en considération sont :
- ceux du mois de la date de l’ordre de service de lancement des travaux, lorsque
l’ordre de service est donné postérieurement à la date de validité de l’offre ou des
prix ;
- ceux du mois de la fin de validité de l’offre, lorsque l’ordre de service de
lancement des travaux est donné avant l’expiration de la période de validité de
l’offre ou des prix.
*Le prix d’un marché peut également être actualisable, si les circonstances
économiques l’exigent et si un délai supérieur à la durée de préparation des offres

24
augmentée de trois mois sépare la date de dépôt des offres et celle de l’ordre de
commencer l’exécution de la prestation.
D’autre part, le service contractant peut procéder à l’actualisation des prix d’un
marché conclu selon la procédure de gré à gré, à l’expiration du délai de validité des
prix prévus dans la soumission qui sépare la date de signature du marché par le
partenaire cocontractant et la date de notification du commencement de la prestation,
étant entendu que les indices de base à retenir sont ceux du mois de la date de fin de
validité des prix.
L’actualisation des prix prévue initialement dans le marché est tout de même
soumise à deux conditions :
1) le montant de l’actualisation peut être fixé :
- soit d’une manière globale et forfaitaire et d’un commun accord ;
- soit par application d’une clause de révision des prix, elle-même prévue au
marché.
2) la mise en œuvre de l’actualisation des prix ne peut être effective que pour la
période comprise entre la date limite de validité de l’offre et la date de
notification de l’ordre de service de commencement des prestations
contractuelles.
Les indices de base à retenir sont ceux du mois de la fin de validité de l’offre.
Il est possible de déroger à ces conditions, en cas de retard d’exécution du
marché, si le retard n’est pas imputable au partenaire cocontractant. Il en va de
même pour les marchés conclus à prix ferme et non révisable.
En revanche, en cas de retard imputable au cocontractant dans l’exécution du
marché, les prestations réalisées après le délai contractuel d’exécution sont payées
sur la base des prix applicables, par référence au prix éventuellement actualisé ou
révisé calculé à la fin du délai contractuel.
C. Les modalités de paiement
En vertu de l’article 73 du Décret, le règlement financier du marché s’opère
par versement d’avances et/ou d’acomptes et par des règlements pour solde.
1°) Les avances :
Le Décret définit l’avance comme étant « toute somme versée avant exécution
des prestations, objet du contrat, et sans contrepartie d’une exécution physique
de la prestation ».
Deux sortes d’avances sont prévues :
- l’avance forfaitaire ;
- l’avance sur approvisionnement ;
a) L’avance forfaitaire :
L’avance forfaitaire est fixée à un taux maximum de 15% du prix initial du
marché. Mais ce principe souffre d’une exception prévue par l’article 78 du
Décret ainsi libellé : « Lorsque les règles de paiement et/ou de financement
consacrées sur le plan international sont telles que leur refus par le service
contractant, à l’occasion de la négociation d’un marché, entraîne un préjudice
certain pour le service contractant, celui-ci peut consentir
exceptionnellement, et après accord exprès du ministre de tutelle, du

25
responsable de l’institution nationale autonome ou du wali, selon le cas, une
avance forfaitaire supérieure au taux de 15%. Cet accord est donné après avis
de la commission des marchés compétente ».
Quoi qu’il en soit, l’avance forfaitaire peut être versée en une seule fois, ou en
plusieurs tranches échelonnées selon un calendrier prévu dans le contrat de marché.
b) L’avance sur approvisionnement :
Outre l’avance forfaitaire, les titulaires de marchés de travaux et de fournitures
peuvent obtenir une avance sur approvisionnement s’ils justifient de contrats ou de
commandes confirmées de matières ou de produits indispensables à l’exécution du
marché.
De même, le service contractant peut exiger de son partenaire cocontractant un
engagement exprès de déposer sur le chantier ou sur le lieu de livraison les matières
ou produits dont il s’agit, dans un délai compatible avec le planning contractuel, sous
peine de restitution de l’avance consentie.
Le montant cumulé de l’avance forfaitaire et des avances sur approvisionnement ne
peut dépasser, en aucun cas, 50% du montant global du marché.
D’ailleurs, les avances ne peuvent être versées au cocontractant que si celui-ci a
préalablement présenté une caution de restitution d’avances d’égale valeur, émise
par une banque de droit algérien ou la caisse de garantie des marchés publics. La
caution du soumissionnaire étranger doit être également émise par une banque de droit
algérien, mais couverte par une contre-garantie émise par une banque étrangère de
premier ordre. Cette caution est établie selon des termes convenant au service
contractant et à sa banque.
2°) Les acomptes :
Le Décret définit l’acompte comme étant « tout versement consenti par le service
contractant correspondant à une exécution partielle de l’objet du marché ».
L’article 84 du Décret admet le versement d’acomptes par le service contractant
à tout titulaire d’un marché justifiant de l’accomplissement d’opérations intrinsèques
d’exécution de ce marché.
Toutefois et à titre exceptionnel, le service contractant peut consentir aux
titulaires de marchés de travaux des acomptes sur approvisionnements de produits
rendus sur chantier, n’ayant pas fait l’objet d’un paiement sous la forme d’avance sur
approvisionnement, à concurrence de 80% de leur montant calculé par application des
prix unitaires d’approvisionnement établis pour le marché considéré aux quantités
constatées.
En tout état de cause, le partenaire cocontractant e bénéficie de cet acompte qu’en
ce qui concerne les approvisionnements acquis en Algérie.
Le versement d’acomptes est mensuel, en principe ; mais le contrat de marché
peut prévoir une période plus longue en tout cas compatible avec la nature des
prestations. Ce versement reste subordonné à la présentation, selon le cas, de l’un de ces
documents :
- procès-verbaux ou relevés contradictoires de prise d’attachements ;
- état détaillé des fournitures, approuvé par le service contractant ;

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- état des salaires conforme à la réglementation en vigueur et des charges sociales,
visé par la Caisse de sécurité sociale compétente.
3°) Le règlement pour solde :
C’est le paiement à titre provisoire ou définitif du prix prévu dans le marché,
après exécution entière et satisfaisante de l’objet du marché.
a) Le règlement pour solde provisoire :
Selon l’article 86 du Décret, le règlement pour solde provisoire a pour objet,
lorsqu’il est prévu dans le marché, le versement au partenaire cocontractant des
sommes dues au titre de l’exécution normale des prestations contractuelles, déduction
faite :
- de la retenue de garantie éventuelle ;
- des pénalités financières restant à la charge du partenaire, le cas échéant ;
- des versements à titre d’avances et acomptes de toute nature non encore
récupérés par le service contractant.
b) Le règlement pour solde définitif :
En vertu de l’article 87 du Décret, le règlement pour solde définitif entraîne la
restitution des retenues de garantie et, le cas échéant, la mainlevée des cautions
constituées par le partenaire cocontractant.
4°) Règles communes aux différents types d’avances :
a) Les avances forfaitaires et sur approvisionnement sont récupérées par voie de
retenues opérées par le service contractant sur les sommes payées à titre d’acomptes
ou de règlement pour solde. Les remboursements des avances sont effectués à un
rythme fixé contractuellement par déduction sur les sommes dues au titulaire du
marché, à partir du paiement de la première situation ou facture. En tout état de cause,
le remboursement doit être terminé lorsque le montant des sommes payées atteint 80%
du montant du marché.
b) Dun autre côté, il convient de préciser que selon la réglementation (article 70
du Décret), lorsqu’une quote-part d’une avance sur approvisionnement est
remboursée sur un acompte ou un règlement pour solde, elle est déduite, après avoir
appliqué la révision des prix, du montant de l’acompte ou du règlement pour solde. Il
en est de même de la quote-part d’une avance forfaitaire, ce avant l’application de la
révision des prix.
Le contrat de marché doit préciser les délais ouverts au service contractant pour
procéder aux constatations ouvrant droit à paiement. Les délais courent à partir de la
demande du titulaire du marché, appuyée des justifications nécessaires.
c) Le service contractant est tenu de procéder au mandatement des acomptes ou
du solde dans un délai maximum de 30 jours, à compter de la réception de la situation
ou de la facture, sauf cas exceptionnels de certaines catégories de marchés où le délai
peut être porté à deux mois.
En tout état de cause, le délai de mandatement doit être précisé dans le contrat
de marché ; la date du mandatement est portée, le jour de l’émission du mandat et par
écrit, à la connaissance du partenaire cocontractant par le service contractant.
Le défaut de mandatement dans le délai prévu fait courir automatiquement, de
plein droit, au bénéfice du cocontractant, des intérêts moratoires calculés au taux

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d’intérêt bancaire des crédits à court terme, ce à partir du jour suivant l’expiration
dudit délai jusqu’au quinzième jour inclus, suivant la date du mandatement de
l’acompte.
Dans l’hypothèse où le mandatement est effectué après ce délai de quinze
jours, les intérêts moratoires n’ayant pas été mandatés en même temps que l’acompte
et la date du mandatement n’ayant pas été communiquée au cocontractant, les intérêts
moratoires seront dus jusqu’à ce que les fonds soient mis à sa disposition. Pour plus
de détails sur le défaut de mandatement, se référer à l’article 89 du Décret n° 10-236
du 7 octobre 2010.
D. La résiliation du marché public
Elle est de deux sortes :
- soit unilatérale,
- soit contractuelle.
1°) En cas d’inexécution de ses obligations contractuelles, le partenaire
cocontractant est mis en demeure, par le service contractant, d’avoir à remplir des
engagements contractuels dans un délai déterminé. Faute par le cocontractant
défaillant de remédier à la carence qui lui est imputable, dans le délai fixé par la mise
en demeure, le service contractant peut, unilatéralement, procéder à la résiliation
du marché. Par suite, le service contractant ne pourra se voir opposer la résiliation du
marché lors de la mise en œuvre, par ses soins, des clauses contractuelles de garanties
et des poursuites tendant à la réparation du préjudice qu’il a subi par la faute de son
cocontractant (article 112 du Décret).
2°) Les parties contractantes peuvent inclure dans le contrat de marché public une
clause relative à la résiliation, en fixant les conditions voulues par elles. En cas de
résiliation, d’un commun accord, d’un marché en cours d’exécution, le document de
résiliation signé des deux parties contractantes doit prévoir la reddition des comptes
établis en fonction des travaux exécutés, des travaux restant à effectuer et de la mise
en œuvre, d’une manière générale, de l’ensemble des clauses du marché (article 113
du Décret).
E. La force majeure
On entend par force majeure toute circonstance indépendante de la volonté des
parties, considérée comme imprévisible, irrésistible au sens de la loi et de la
jurisprudence, survenue postérieurement à la date d’effet du marché et faisant obstacle
à son exécution normale.
La partie contractante désireuse de se prévaloir d’un cas de force majeure devra
le notifier par écrit à l’autre partie dans un délai de huitaine généralement, à compter
de la date de sa survenance, en précisant la nature de l’évènement et les dispositions
prises pour parer à l’impact de ses effets sur l’exécution des obligations contractuelles.
Plus précisément, pour ce qui concerne les pénalités de retard applicables au
partenaire cocontractant, il est procédé ainsi :
 d’une part, la dispense de paiement des pénalités de retard,
relevant de la responsabilité du service contractant, intervient lorsque
le retard n’est pas imputable au cocontractant ; il lui est délivré par
suite des ordres d’arrêt ou de reprise de services ;

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 d’autre part, en cas de force majeure, les délais sont suspendus et les
retards ne donnent pas lieu à l’application des pénalités de retard
dans les limites fixées par les ordres d’arrêt et de reprise de services
pris en conséquence par le service contractant.
Dans les deux cas, la dispense des pénalités de retard donne lieu à
l’établissement d’un certificat administratif (article 90 du Décret).

IV. LES CONTRATS ANNEXES DANS LES MARCHES PUBLICS

Trois sortes de conventions sont susceptibles de compléter ou de modifier


éventuellement le contrat principal de marché public :
- l’avenant ;
- la sous-traitance ;
- le nantissement.
A. L’avenant au contrat principal du marché public
L’article 103 du Décret considère l’avenant comme « un document contractuel
accessoire au marché qui, dans tous les cas, est conclu lorsqu’il a pour objet
l’augmentation ou la diminution des prestations et/ou la modification d’une ou
plusieurs clauses contractuelles du marché »
Les prestations, objet de l’avenant, peuvent couvrir des opérations nouvelles
entrant dans l’objet initial du marché. Toutefois, un avenant ne peut modifier, de
manière essentielle, l’économie du marché, sauf sujétions techniques imprévues
indépendantes de la volonté des parties.
L’avenant doit obéir aux conditions économiques de base du marché et, dans
l’hypothèse où l’on ne peut pas retenir les prix contractuels fixés au marché initial,
pour les opérations nouvelles que prévoit ledit avenant, il sera éventuellement possible
de fixer de nouveaux prix.
Quoi qu’il en soit, l’avenant ne pourra être conclu puis soumis à l’organe de
contrôle externe des marchés compétent que dans la limite des délais contractuels
d’exécution, à l’exception des cas suivants :
- lorsque l’avenant est sans incidence financière ;
- lorsqu’il porte sur l’introduction et/ou la modification d’une ou plusieurs clauses
contractuelles autres que celles relatives aux délais d’exécution ;
- lorsque des raisons exceptionnelles et imprévisibles indépendantes de la volonté
des deux parties contractantes entraînent la rupture substantielle de l’équilibre
économique du contrat (application de la théorie générale de l’imprévision dans
le contrat consacrée par l‘article 107 alinéa 3 du Code civil) et/ou le déplacement
(prolongement) du délai contractuel initial ;

29
- lorsque l’avenant a, de manière exceptionnelle, pour objet de clôturer
définitivement le marché.
Dans ces deux derniers cas, l’avenant est en tout état de cause soumis au
contrôle externe a priori de la commission des marchés compétente.
Par contre, conformément à l’article 106, il ne l’est pas lorsque son objet ne
modifie pas la dénomination des parties contractantes, les garanties techniques et
financières, le délai contractuel et lorsque son montant ou le montant cumulé des
différents avenants, qu’il soit en augmentation ou en diminution, ne dépasse pas :
 20% du montant initial du marché, pour les marchés relevant de la
compétence de la commission des marchés du service contractant ;
 10% du montant initial du marché, pour les marchés relevant de la
compétence des commissions nationales des marchés.
Néanmoins, si un avenant comporte des opérations nouvelles, il reste soumis
à l’organe de contrôle externe, au cas où leur montant dépasse ces taux.
B. La sous-traitance d’un marché public
Le concept de la sous-traitance est ainsi posé par l’article 564 du Code
civil : « L’entrepreneur peut confier l’exécution du travail, en tout ou en partie, à un
sous-traitant, s’il n’en est pas empêché par une clause du contrat ou, si la nature du
travail ne suppose pas un appel à ses aptitudes personnelles. Mais il demeure, dans ce
cas, responsable envers le maître de l’ouvrage du fait du sous-traitant ».
C’est le même mécanisme juridique que l’on retrouve appliqué au marché
public. En effet, l’article 107 du Décret présidentiel 10-236 stipule que « la sous-
traitance porte sur une partie de l’objet du marché, dans le cadre d’un engagement
contractuel liant directement le sous-traitant et le partenaire cocontractant du service
contractant ». De son côté, l’article 108 retient que « le partenaire cocontractant est
seul responsable, vis-à-vis du service contractant, de l’exécution de la partie sous-
traitée du marché ».
En vertu de l’article 109, le recours à la sous-traitance est possible dans les
conditions suivantes :
- le champ principal d’intervention de la sous-traitance doit être expressément
prévu dans le marché et, lorsque cela est possible, dans le cahier des charges ;
- le choix du sous-traitant est obligatoirement et préalablement approuvé par le
service contractant, sous réserve des dispositions de l’article 52 du présent
décret (relatif aux exclusions de la participation aux marchés publics, voir supra),
et après avoir vérifié que ses qualifications, ses références professionnelles et ses
moyens humains et matériels sont conformes aux tâches à sous-traiter ;
- lorsque les prestations à exécuter par le sous-traitant sont prévues par le marché,
celui-ci peut être payé directement par le service contractant ;
- le montant de la part transférable doit être diminué du montant des prestations
à sous-traiter localement.
C. Le nantissement d’un marché public
Le nantissement est défini par l’article 948 du Code civil comme étant
« un contrat par lequel une personne s’oblige, pour la garantie de sa dette ou de celle
d’un tiers, à remettre au créancier, ou à une tierce personne choisie par les parties, un

30
objet sur lequel elle constitue au profit du créancier, un droit réel en vertu duquel
celui-ci peut retenir l’objet jusqu’au paiement de sa créance et peut se faire payer sur
le prix de cet objet, en quelque main qu’il passe, par préférence aux créanciers
chirographaires et aux créanciers inférieurs en rang ».
L’article 110 du Décret dispose que les marchés du service
contractant sont susceptibles de nantissement aux conditions suivantes :
1°) le nantissement ne peut être effectué qu’auprès d’un établissement, d’un
groupement d’établissements bancaires ou de la caisse de garantie des marchés
publics ;
2°) le service contractant remet au partenaire cocontractant un exemplaire du
marché revêtu d’une mention spéciale indiquant que cette pièce formera titre en cas
de nantissement ;
3°) si la remise au partenaire cocontractant de cet exemplaire est impossible en raison
du secret exigé, l’intéressé pourra demander à l’autorité avec laquelle il aura traité, un
extrait signé du marché qui portera la mention ci-dessus indiquée et contiendra les
indications compatibles avec le secret exigé. La remise de cette pièce équivaudra,
pour la constitution du nantissement, à la remise d’un exemplaire intégral ;
4°) les nantissements devront être notifiés par le cessionnaire au comptable désigné
dans le marché ; l’obligation de dépossession de gage est réalisée par la remise de
l’exemplaire au comptable chargé du paiement qui, à l’égard des bénéficiaires de
nantissement, sera considéré comme le tiers détenteur du gage ;
5°) la mainlevée des significations de nantissement sera donnée par le cessionnaire
au comptable détenteur de l’exemplaire spécial, par lettre recommandée avec accusé
de réception ;
6°) les actes de nantissement sont soumis aux formalités d’enregistrement légales et
réglementaires ;
7°) sauf dispositions contraires dans l’acte, le bénéficiaire d’un nantissement
encaisse seul le montant de la créance affectée en garantie, sauf à rendre compte à
celui qui a constitué le gage suivant les règles du mandat ; cet encaissement est
effectué nonobstant les oppositions et nantissements dont les significations n’ont pas
été faites au plus tard le dernier jour ouvrable précédant le jour de la signification du
nantissement en cause, à la condition que les requérants ne revendiquent pas l’un des
privilèges énumérés ci-dessous (alinéa 11) ;
8°) au cas où le nantissement a été constitué au profit de plusieurs bénéficiaires,
ceux-ci devront se constituer en groupement à la tête duquel sera désigné un chef de
file ;
9°) le titulaire du marché, ainsi que les bénéficiaires d’un nantissement, en cours
d’exécution du contrat de marché public, peuvent requérir du service contractant, soit
un état sommaire des prestations effectuées, soit le décompte des droits constatés
au profit du partenaire cocontractant. Ils pourront, en outre, requérir un état des
acomptes mis en paiement. Le fonctionnaire chargé de fournir ces renseignements
est désigné dans le marché ;
10°) si le créancier en fait la demande par lettre recommandée en justifiant de sa
qualité, ledit fonctionnaire est tenu de l’aviser en même temps que le titulaire du

31
marché, de toutes les modifications apportées au contrat qui affectent la garantie
résultant du cautionnement ;
11°) les droits des bénéficiaires d’un nantissement ne seront primés que par les
privilèges suivants :
 privilège des frais de justice ;
 privilège relatif au paiement des salaires et de l’indemnité des congés
payés en cas de faillite ou de règlement judiciaire, conformément à la
législation du travail ;
 privilège des salaires des entrepreneurs effectuant des travaux ou des
sous-traitants ou sous-commandiers agréés par le service contractant ;
 privilège du Trésor ;
 privilège des propriétaires des terrains occupés pour cause d’utilité
publique.
12°) les sous-traitants ou sous-commandiers peuvent donner en nantissement, à
concurrence de la valeur des prestations qu’ils exécutent, tout ou partie de leurs
créances, dans le cadre de ces mêmes conditions. Pour cela, la copie certifiée
conforme de l’original du marché, et, le cas échéant, de l’avenant doit être remise à
chaque sous-traitant ou sous-commandier.
En tout état de cause, la caisse de garantie des marchés publics peut intervenir
dans le financement des marchés publics pour en faciliter l’exécution, notamment
par le paiement des situations et/ou factures, au titre de la mobilisation des créances
des entreprises titulaires de marchés publics ainsi que :
- en préfinancement pour améliorer la trésorerie du titulaire du marché avant que
le service contractant ne lui reconnaisse des droits à paiement ;
- en crédit de mobilisation de droits acquis ;
- en garantie pour les avances exceptionnelles consenties sur nantissement des
différents types de marchés passés par les entités visées à l’article 2 du Décret
(administrations publiques, institutions nationales autonomes, wilayas, APC,
EPA, centres de recherche…).

V. LA MISE EN VIGUEUR DES MARCHES PUBLICS

Lorsque le projet du marché est élaboré, on en arrive à sa réalisation, laquelle


passe par deux phases successives essentielles, à savoir la mise en vigueur du marché
public puis son exécution. Toutefois, le marché peut subir des modifications.
A. La mise en place du dispositif préalable à la mise en vigueur

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Plusieurs étapes sont préalables à la mise en vigueur d’un marché public. En
premier lieu, le marché doit être approuvé par la commission des marchés compétente,
au moyen du visa. En effet, en vertu de l’article 166 du Décret, « le visa doit
obligatoirement être sollicité par le service contractant. Le visa global délivré par les
commissions des marchés publics s’impose au service contractant, au contrôleur
financier et au comptable assignataire. Lorsque le service contractant renonce à la
passation d’un marché ayant fait l’objet d’un visa, il doit en informer la commission
compétente. Une copie de la décision de visa du marché (ou de l’avenant) est déposée
obligatoirement, contre accusé de réception, par le service contractant, dans les quinze
jours qui suivent sa délivrance, auprès des services territorialement compétents de
l’administration fiscale et de la sécurité sociale ».
Le service contractant doit apurer toutes les réserves éventuelles accompagnant
le visa délivré par la commission des marchés compétente.
Il convient de noter que la notification d’un avenant obéit aux mêmes règles que
celles applicables au marché.
Ensuite intervient la signature du marché par l’autorité compétente. L’article 8
du Décret présidentiel n° 10-236 stipule bien que « les marchés ne sont valables et
définitifs qu’après leur approbation par l’autorité compétente, à savoir :
- le ministre pour les marchés de l’Etat ;
- le responsable de l’institution nationale autonome ;
- le wali pour les marchés des wilayas ;
- le président de l’Assemblée populaire communale pour les marchés des
communes ;
- le directeur général ou le directeur pour les établissements publics à caractère
administratif (E.P.A) ;
- le directeur général ou le directeur des établissements publics à caractère
industriel et commercial (E.P.I.C) ;
- le directeur du centre de recherche et de développement ;
- le directeur de l’établissement public à caractère scientifique et technique ;
- le directeur de l’établissement public spécifique à caractère scientifique et
technologique ;
- le directeur de l’établissement public à caractère scientifique, culturel et
professionnel ;
- le président directeur général ou le directeur général de l’entreprise publique
économique (E.P.E).
Il est possible que chacune de ces autorités puisse déléguer ses pouvoirs en la
matière à, des responsables chargés, en tout état de cause, de la préparation et de
l’exécution des marchés publics, conformément à la législation et à la réglementation
en vigueur.
Enfin, le marché est soumis au visa de l’engagement de la dépense auprès de
l’organe financier compétent.
Par ailleurs, la mise en vigueur du marché ou de l’avenant visé par la commission
compétente doit intervenir au plus tard dans les trois mois qui suivent la date de
délivrance du visa. Passé ce délai, ledit marché ou avenant est soumis de nouveau à

33
l’examen de la commission compétente (article 165 in fine du Décret présidentiel 10-
236).
Par contre, si le visa n’est pas émis dans les délais limites, le service contractant
saisit le président de la commission des marchés compétente qui la réunit dans les
huit jours suivant la saisine. La commission doit alors statuer sur le champ à la
majorité simple des membres présents.
Une fois le marché mis en vigueur, le service contractant devra veiller, avant
même le début d’exécution physique des prestations, à ce que la notification
éventuelle du contrat de maîtrise d’œuvre ait prévu :
- la mise en place des dispositions et termes des cautions de bonne exécution ainsi
que la banque de domiciliation du partenaire cocontractant ;
- la mise en place des assurances obligatoires, notamment l’assurance « chantier »
et l’assurance « responsabilité civile professionnelle ».
 L’assurance « chantier » est une assurance qui regroupe, sous une
même couverture, les entreprises qui participent à la réalisation d’un
ouvrage. Elle a pour objet de couvrir, sur un espace délimité appelé
« chantier », tous les dommages que pourraient subir les biens faisant
partie de l’ouvrage en cours de construction. Les biens assurés sous cette
rubrique sont l’ouvrage en construction lui-même, tous les biens et
matériels stockés sur le chantier, les engins, les baraquements et autres
ouvrages provisoires et les biens existants susceptibles d’être
endommagés par l’ouvrage lui-même. De manière générale, le montant
assuré correspond au montant du marché, plus les diverses installations
éventuellement. L’assurance est contractée pour toute la durée des
travaux.
 L’assurance civile professionnelle a pour objet de garantir l’assuré
contre les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile qu’il peut
encourir en vertu des dispositions du Code civil (articles 124 et suivants)
et de la législation relative aux assurances.
B. Les garanties exigées du partenaire cocontractant
Le service contractant chargé de la gestion financière du marché public
et de la préservation des deniers publics ne peut prendre autant de risques qu’un
particulier avec des partenaires cocontractants. Aussi et en vertu des dispositions
de l’article 92 du Décret présidentiel n°10-236 du 7 octobre 2010, « le service
contractant doit veiller à ce que soient réunies les garanties nécessaires
permettant les meilleures conditions de choix de ses partenaires et/ou les
meilleures conditions d’exécution du marché ».
De telles dispositions doivent être rappelées obligatoirement dans le
cahier des charges et les dispositions contractuelles du marché.
En plus des garanties d’ordre technique, financier et commercial, le service
contractant doit exiger :
1°) Des garanties de nature gouvernementale concernant les entreprises
étrangères (article 94), à savoir :

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- les dispositions entrant dans le cadre de l’utilisation de la ligne de crédit résultant
d’accords intergouvernementaux ;
- les garanties mettant en œuvre le concours d’institutions bancaires ou
d’assurances à caractère public ou parapublic.
La priorité dans le choix des partenaires cocontractants étrangers est
accordée à celui qui présente lesdites garanties.
2°) Des cautions : elles sont diverses.
a) une caution de soumission : elle est exigée pour les marchés de travaux
et de fournitures dont le montant ne pourrait en aucun cas être inférieur à
1% du montant de l’offre, en application de l’article 51 du Décret.
b) une caution de restitution d’avances (voir supra. Article 75 du Décret.
c) une caution de bonne exécution (article 97 du Décret) :
D’abord, il est à noter que pour certains types de marchés d’études et de services, dont
la liste est fixée par arrêté conjoint du ministre chargé des finances et du ministre
concerné, le partenaire cocontractant est dispensé de la caution de bonne exécution du
marché. Toutefois, lorsque
le cahier des charges de l’appel d’offres le prévoit, des
retenues de bonne exécution peuvent être substituées à la
caution de bonne exécution. En outre, lorsqu’un délai de
garantie est prévu, la provision constituée par l’ensemble
des retenues est transformée, lors de la réception provisoire, en retenue de garantie.
Ensuite, le service contractant peut dispenser son partenaire de ladite
caution, lorsque le délai d’exécution du marché ne dépasse pas trois mois.
Par contre, lorsqu’elle est exigée, la caution de bonne exécution doit être
constituée au plus tard à la date à laquelle le partenaire cocontractant remet la
première demande d’acompte.
En cas d’avenant, elle doit être complétée dans les conditions. En tout
état de cause, elle est établie selon les formes agréées par le service contractant et sa
banque.
Lorsqu’un délai de garantie est prévu dans le marché, la caution de
bonne exécution est transformée, lors de la réception provisoire, en caution de
garantie.
Enfin, le montant de la caution de bonne exécution est fixé entre 5% et
10% du montant du marché, selon la nature et l’importance des prestations à exécuter.
Par contre, pour les marchés qui n’atteignent pas les seuils de compétence des
commissions nationales des marchés, le montant de la caution de bonne exécution est
fixé entre 1% et 5% du montant du marché, tandis que pour les marchés de travaux
n’atteignant pas ces mêmes seuils, des retenues de bonne exécution de 5% du montant
de la situation des travaux peuvent être substituées à la caution de bonne exécution. La
provision constituée par l’ensemble des retenues de bonne exécution est transformée,
à la réception provisoire, en retenue de garantie (article 100 du Décret).
Quoi qu’il en soit, conformément à l’article 101 du Décret, la caution de
garantie ou les retenues de garantie ci-dessus évoquées sont totalement restituées,
dans un délai d’un mois à compter de la date de réception définitive du marché.

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Remarque : les artisans et les micro-entreprises de droit algérien, intervenant dans
les opérations publiques de restauration de biens culturels, sont dispensés de la
présentation d’une caution de bonne exécution du marché.
C. La réception
La réglementation des marchés publics ne donne pas de définition de la
réception. Cependant, celle généralement admise considère la réception comme étant
« l’acte par lequel le maître de l’ouvrage déclare accepter l’ouvrage avec ou sans
réserves ».
Autrement dit, il y a réception lorsque le maître de l’ouvrage ou le client, selon
le cas de figure, accepte l’ouvrage ou le produit, après vérification de sa conformité
qualitative et/ou quantitative aux stipulations du marché.
Il existe deux types de réception, selon la nature des prestations du marché :
* la réception unique, utilisée notamment pour les marchés de fournitures (biens
consommables en général) et de services de type courant qui ne nécessitent pas un
délai de garantie ;
* la double réception, opérée en deux temps, à savoir la réception provisoire puis
la réception définitive. Cette procédure s’applique plutôt aux marchés de travaux et
à certains marchés de fournitures (équipement).
a)La réception provisoire : elle est effectuée à la demande de l’entrepreneur par
lettre recommandée, dès l’achèvement des travaux. A ce stade, l’on se doit de
s’entourer de toutes les précautions, lors de la rédaction du contrat de marché,
notamment en précisant le délai dont dispose l’entrepreneur pour informer par lettre
recommandée le maître d’ouvrage, de l’achèvement des travaux et l’inviter à procéder
à la réception de l’ouvrage, le délai dont dispose le maître d’ouvrage pour y donner
suite, les attributions du maître d’œuvre éventuellement en matière de réception.
Il convient de noter que le maître d’ouvrage peut procéder à des réceptions
partielles lorsqu’il use de son droit de prendre possession anticipée de certains
ouvrages.
Enfin, la réception provisoire est constatée par procès-verbal signé
contradictoirement par les parties contractantes, ce qui a pour effet de :
- procéder au règlement du solde au profit de l’entrepreneur ;
- commencer à faire courir la période de garantie ;
- libérer l’entrepreneur de ses obligations contractuelles, à l’exception de celles
relatives à la période de garantie.
b)La réception définitive : elle est effectuée, quant à elle à l’issue de la période de
garantie fixée généralement à une année pour les ouvrages et à six mois pour les travaux
d’entretien et de réparation. Durant cette période de garantie, l’entrepreneur est tenu
d’entretenir son ouvrage et de procéder à la correction d’éventuelles malfaçons
constatées.
La réception définitive est constatée par procès-verbal signé contradictoirement par
les parties contractantes et se traduit par :
- le transfert de la propriété de l’ouvrage au maître d’ouvrage ;
- la libération de l’entrepreneur de ses obligations contractuelles ; la levée des
garanties de bonne exécution ;

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- le commencement du délai de la garantie décennale.
En ce qui concerne la réception sans réserves, elle a lieu après les vérifications et les
essais éventuellement prévus dans le marché. Le service contractant prend acte que la
prestation a été exécutée conformément aux spécifications du marché et il ne fait
aucune objection lors de la signature de la réception, conjointement avec le partenaire
cocontractant.
Par contre, la réception de la prestation du marché est effectuée avec réserves,
lorsque le service contractant estime que la prestation réalisée peut être mise en
service malgré certaines insuffisances ne remettant pas en cause l’utilisation normale
du bien réceptionné. Il est quand même procédé à la réception, mais les mises au
point, les carences et compléments à apporter à l’ouvrage doivent être consignés dans
le procès-verbal de réception.
Il convient de noter que le délai accordé au partenaire cocontractant, pour la levée des
réserves, est fixé par le service contractant soit par ordre de service soit sur le PV de
réception.
Par ailleurs, lorsque l’entrepreneur s’oppose à la levée des réserves ou n’a pas
remédié aux insuffisances dans le délai prescrit, le maître d’ouvrage pourra faire
exécuter les travaux complémentaires par un tiers, aux frais et risques de
l’entrepreneur cocontractant.
D’un autre côté, les éventuelles réserves constatées postérieurement à la réception
provisoire et durant la période de garantie sont soumises aux mêmes règles et
conditions.
Enfin, la réception avec réfaction est toujours possible et envisageable ; le maître
d’ouvrage peut, en effet, décider de réceptionner l’ouvrage, en dépit de certaines
imperfections ou malfaçons, en appliquant une réfaction sur le prix du marché, c’est-
à-dire en procédant à une ponction du montant du solde à payer la partie
correspondant à l’objet de la réfaction.
D. L’ajournement
La décision d’ajournement est prise par le service contractant, lorsque la prestation
objet du marché est réalisée de manière imparfaite ou incomplète. Cette décision est
assortie d’un délai durant lequel le partenaire cocontractant doit améliorer sa
prestation et la rendre conforme aux prescriptions du marché.
Dans l’hypothèse d’un refus de sa part ou de non satisfaction du service contractant
qui constate que des imperfections perdurent, le service contractant doit refuser de
réceptionner l’ouvrage, sous peine d’engager sa propre responsabilité.
Le refus (motivé) par le maître de l’ouvrage de réceptionner les travaux entraîne la
conséquence que le partenaire cocontractant demeure seul responsable de la garde du
chantier et en supporter les frais. Celui-ci ne pourra s’exonérer de sa responsabilité
que pour les cas classiques de force majeure, de faute d’un tiers ou de faute de l’autre
partie contractante, à savoir le service contractant. Par exemple, ce dernier (le maître
d’ouvrage) ne doit pas refuser de manière abusive la réception s’il s’avère que les
raisons invoquées par lui ne sont pas sérieuses ou si les quelques imperfections légères
n’empêchent pas l’exploitation de l’objet du marché.

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Par contre, lorsque le partenaire cocontractant conteste la décision de refus de
réception par le service contractant, celui-ci peut recourir aux mesures coercitives
prévues par le CCAG, notamment :
- la démolition et la reconstruction des ouvrages défaillants, à la charge de
l’entrepreneur ;
- le remplacement des matériaux jugés de mauvaise qualité.

VI. LES RECOURS ET REGLEMENT DES LITIGES

A. Les recours (article 114 du Décret)


1°) Le soumissionnaire qui conteste le choix opéré par le service contractant,
dans le cadre d’un avis d’appel d’offres ou d’un gré à gré après consultation, peut
introduire un recours dans les dix (10) jours à compter de la première publication de
l’avis d’attribution provisoire du marché, dans le Bulletin officiel des marchés publics
de l’opérateur public (BOMOP) ou des quotidiens (nationaux ou locaux) auprès de la
commission des marchés compétente, dans la limite des seuils énumérés supra. Si le
dixième jour (date limite) tombe un jour férié ou un jour de repos légal, on prorogera
le délai au jour ouvrable suivant.
L’avis d’attribution provisoire du marché doit indiquer la commission
des marchés compétente pour examiner le recours.
2°) En ce qui concerne la procédure du concours et de la consultation
sélective, le recours est introduit à son issue.
3°) Modalités :
La commission des marchés compétente donne un avis dans un délai de
quinze (15) jours, à compter de l’expiration du délai de dix jours consenti pour
l’introduction du recours. Cet avis est notifié au service contractant et au requérant.
Par ailleurs, le projet de marché ne peut être soumis à l’examen de la
commission des marchés compétente qu’au terme d’un délai de trente (30) jours à
compter de la date de publication de l’avis d’attribution provisoire du marché (un tel
délai correspond aux délais impartis au recours lui-même, à l’examen du recours et à
la notification). Dans ce cas, la commission des marchés compétente se réunit en
présence du représentant du service contractant avec voix consultative.
En ce qui concerne les établissements publics, centres de recherche et de
développement ou des EPE, les recours sont introduits selon le seuil de compétence
de la commission des marchés intéressée et la situation géographique de
l’établissement, auprès des commissions des marchés de commune, de wilaya,
ministérielle ou nationales.
Enfin, il peut arriver qu’un service contractant veuille renoncer à la procédure
de passation d’un marché ou de son attribution provisoire. Dans ce cas, l’annulation
pour être effective est soumise à l’accord préalable du ministre de tutelle, du

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responsable de l’institution nationale autonome ou du wali concerné. Une fois cet
accord obtenu, le service contractant procède à la publication de l’annulation ou de
l’infructuosité de la procédure de passation d’un marché, dans les mêmes formes que
la publication de l’attribution provisoire du marché.
B. Le règlement des litiges
1°) Le service contractant doit toujours rechercher une solution amiable aux
litiges nés de l’exécution d’un marché public, susceptible de permettre, selon l’article
115 du Décret :
 de retrouver un équilibre des charges incombant à chacune des
parties ;
 d’aboutir à une réalisation plus rapide de l’objet du marché ;
 d’obtenir un règlement définitif plus rapide et moins onéreux.
a) En cas d’accord des parties contractantes, ledit accord fera l’objet d’une
décision du ministre, du responsable de l’institution nationale autonome, du wali ou
du président de l’APC, selon la nature des dépenses à engager dans le marché.
Cette décision est exécutoire, nonobstant l’absence de visa de l’organe de
contrôle externe a priori.
b) En cas de désaccord, le service contractant saisit la juridiction compétente
territorialement, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur.
2°) Le partenaire cocontractant, de son côté, peut introduire, avant toute action
en justice, un recours auprès de la commission nationale des marchés compétente, qui
donne lieu, dans les trente (30) jours à compter de son introduction, à une décision.
Cette décision s’impose au service contractant, nonobstant l’absence de visa de
l’organe de contrôle externe a priori.

VII. LE CONTROLE DES MARCHES

A. La nature diverse des contrôles

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Les marchés publics sont soumis au contrôle, préalablement à leur mise en
vigueur, avant et après leur exécution. Ces divers contrôles s’exercent sous la forme
de contrôle de tutelle, de contrôle interne et de contrôle externe a priori.
1°) Le contrôle de tutelle
En vertu de l’article 127 du Décret, le contrôle de tutelle, exercé par l’autorité de
tutelle, a pour finalité de vérifier la conformité des marchés publics par le service
contractant aux objectifs d’efficacité et d’économie et de s’assurer que l’opération,
objet du marché, entre effectivement dans le cadre des programmes et priorités
assignés au secteur.
A la réception définitive du projet, le service contractant établit un rapport
d’évaluation sur les conditions de sa réalisation et sur son coût global par rapport à
l’objectif initial, rapport qu’il adressera, selon la nature de la dépense engagée, au
ministre, au wali ou au président de l’APC concerné ainsi qu’à l’organe de contrôle
externe compétent.
2°) Le contrôle interne
Le contrôle interne est exercé par la commission d’ouverture des plis et la
commission d’évaluation des offres, instituées auprès de chaque service contractant
(articles 120 et s. du Décret).
a)La commission permanente d’ouverture des plis :
C’est le responsable du service contractant qui fixe, par décision et
conformément aux procédures légales et réglementaires en vigueur, la composition de
cette commission à laquelle ont été assignées les missions de :
 constater la régularité de l’enregistrement des offres sur un registre
ad hoc ;
 dresser la liste des soumissionnaires dans l’ordre d’arrivée des plis
de leurs offres, avec l’indication du contenu, des montants des
propositions et des rabais éventuels ;
 dresser une description détaillée des pièces constitutives de chaque
offre ;
 dresser, séance tenante, le procès-verbal signé par tous les membres
présents de la commission, lequel PV doit contenir les réserves
éventuelles formulées par les membres de la commission ;
 inviter, le cas échéant, par écrit, les soumissionnaires à compléter
leurs offres techniques, dans un délai maximum de dix jours, sous
peine de rejet de leurs offres par la commission d’évaluation des
offres, par les documents manquants exigés, à l’exception de la
déclaration à souscrire, de la caution de soumission quand elle est
prévue, et de l’offre technique proprement dite.
Par ailleurs, ladite commission dresse, le cas échéant, un procès-verbal
d’infructuosité signé par les membres présents, lorsqu’il est réceptionné une seule
offre ou aucune.
Quelle est la marche à suivre ?
D’abord, pour ne pas retarder l’opération, l’article 124 du Décret admet que la
commission d’ouverture des plis puisse se réunir valablement, quel que soit le

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nombre des présents. Cette formule assez vague est critiquable et il aurait été plus
judicieux de fixer un seuil de présence pour les membres.
Toujours est-il que l’ouverture des plis techniques et financiers s’effectue en
séance publique et en présence de tous les soumissionnaires dûment informés, à la
date et à l’heure d’ouverture des plis prévues à l’article 50 du Décret.
Cette ouverture diffère selon les procédures :
- dans le cas de la procédure de consultation sélective, l’ouverture des plis
techniques finaux et des plis financiers se déroule en deux phases ;
- dans le cas de la procédure du concours, l’ouverture des plis techniques, des plis
des prestations (ouverture non publique) et des plis financiers s’effectue en trois
phases. L’ouverture de ces derniers n’est réalisée qu’à l’issue du résultat de
l’évaluation des prestations par le jury institué à l’article 34 du Décret. En outre,
les plis financiers doivent être placés en lieu sûr jusqu’à leur ouverture, par le
service contractant dont la responsabilité se trouve engagée.
b) La commission permanente d’évaluation des offres
Cette commission, composée de membres qualifiés choisis en raison de leur
compétence, analyse les offres et, le cas échéant, les variantes d’offres en vue de
dégager la ou les proposition (s) à soumettre aux instances concernées. A cet effet, le
service contractant peut, s’il le juge utile, faire appel à toute compétence externe à
laquelle il sera demandé d’établir un rapport d’analyse des offres permettant
d’éclairer les membres de la commission d’évaluation ; toutefois, le service
contractant engage sa responsabilité, quant au choix de l’expert.
Plusieurs cas de figure sont envisagés par le Décret, compte tenu de la
spécificité des différentes procédures de passation d’un marché public.
1) Procédure d’appel à la concurrence :
La commission d’évaluation des offres peut avoir deux attitudes :
-rétention d’une offre ;
-rejet de l’offre retenue.
** Rétention d’une offre :
La commission d’évaluation des offres va procéder de la manière suivante :
- dans un premier temps, elle élimine les offres non-conformes à l’objet du marché
et au contenu du cahier des charges ;
- dans un second temps, elle analyse les offres restantes, en deux phases, sur la
base de critères et de la méthodologie prévus dans le cahier des charges :
 dans une première phase, elle établit le classement technique des offres,
tout en éliminant les offres n’ayant pas obtenu la note minimale prévue au
cahier des charges ;
 dans une seconde phase, les offres financières des soumissionnaires pré-
qualifiés font l’objet d’un examen, compte tenu éventuellement de rabais
consentis dans leurs offres. Ce faisant, la commission retient
conformément au cahier des charges, soit l’offre la moins disante pour
les prestations courantes, soit l’offre économiquement la plus
avantageuse, lorsque le choix dicté est essentiellement basé sur l’aspect
technique des prestations.

41
** Rejet de l’offre retenue :
La commission d’évaluation des offres peut proposer au service contractant le
rejet de l’offre initialement retenue, dans deux situations particulières :
 Première situation : si elle établit que l’attribution du projet entraînerait
une domination du marché par le partenaire sélectionné ou fausserait, de
toute autre manière, la concurrence dans le secteur concerné. Dans ce cas,
le droit de rejeter une offre de cette nature doit être dûment indiqué dans
le cahier des charges de l’appel d’offres.
 Deuxième situation : si l’offre financière de l’opérateur économique
retenu provisoirement paraît anormalement basse. Dans ce cas, le
service contractant doit motiver sa décision, après avoir demandé par écrit
les précisions qu’il juge utiles et vérifié les justifications fournies.
2) Procédure de consultation sélective :
Dans ce cadre, les offres financières des soumissionnaires pré-qualifiés
techniquement sont, dans une deuxième phase, examinées pour que l’offre
économiquement la plus avantageuse soit retenue, conformément au cahier des
charges.
3) Procédure de concours :
Dans cette optique, la commission d’évaluation des offres propose au
service contractant la liste des lauréats retenue. Leurs offres financières sont
par la suite examinées et l’offre économique la plus avantageuse est
retenue, conformément au cahier des charges.
Quoi qu’il en soit, il y a lieu de restituer à leur titulaire les plis financiers des
offres techniques non retenues, sans qu’ils soient ouverts.
Par souci de transparence, les résultats de l’évaluation des offres techniques
et financières du candidat retenu sont communiqués dans l’avis d’attribution
provisoire du marché.
Par contre, en ce qui concerne les autres soumissionnaires, ils sont invités par
le service contractant, dans le même avis, pour ceux qui le désirent, de s’en
rapprocher dans les trois jours au plus tard à compter de la date de publication de
l’avis de l’attribution provisoire du marché, à l’effet de prendre connaissance des
résultats détaillés de l’évaluation de leurs offres techniques et financières respectives.
En outre, le service contractant a l’obligation de préciser dans cet avis son
numéro d’identification fiscale (NIF) et celui de l’attributaire provisoire du marché.
Remarque : conformément à l’article 125 alinéa 2 du Décret, la
qualité de membre de la commission d’évaluation des offres est
incompatible avec celle de membre de la commission d’ouverture des plis, ce qui
est tout à fait logique pour préserver l’impartialité et l’objectivité de la seconde
commission.
B. Les organes de contrôle
Deux catégories d’organes chargés du contrôle a priori des marchés publics sont
prévus par les textes. Il s’agit de :
- la commission des marchés,

42
- la commission nationale des marchés.
1°) La commission des marchés :
Elle est instituée auprès de chaque service contractant avec pour mission de
contrôler a priori les marchés publics. Elle est mise en place par son président dès la
désignation de ses membres.
a) Compétence :
* D’abord, la commission des marchés apporte son assistance en matière de
préparation et de formalisation des marchés publics ;
* Ensuite, elle donne son avis sur tout recours introduit par le soumissionnaire
qui conteste le choix opéré par le service contractant ;
* Elle examine, en troisième lieu, les projets de cahier des charges des appels
d’offres, préalablement au lancement de l’appel d’offres, suivant une estimation
administrative du projet, dans les conditions fixées à l’article 11 du Décret et relatives
à la détermination des besoins.
* A l’issue de cet examen, la commission des marchés dispose d’un délai de
quarante cinq (45) jours pour rendre sa décision (sous forme de visa), laquelle
demeure valable pour une période de trois mois, à dater de sa signature. Passé ce
délai, lesdits projets doivent nécessairement faire l’objet d’un nouvel examen de la
part de la commission des marchés.
Il convient de noter que :
- d’une part, le service contractant se doit de s’assurer que la commande, objet du
cahier des charges, n’est pas orientée vers un produit ou un opérateur
économique déterminé. C’est là une précaution préalable pour éliminer tout
risque de favoritisme et permettre à la concurrence de jouer.
- d’autre part, ce même service contractant se voit dispenser du visa préalable de la
commission des marchés compétente pour les opérations à caractère répétitif
et/ou de même nature, lancées sur la base d’un cahier des charges-type déjà
approuvé, dans la limite des seuils de compétence.
b) Composition :
Elle diffère selon les types de commissions de marchés.
Ainsi :
 La commission ministérielle des marchés, compétente pour
l’examen des projets de l’administration centrale (dans la limite
des seuils fixés aux articles 146, 147 et 148), est composée :
-du ministre concerné ou de son représentant, président ;
-d’un représentant du service contractant ;
-de deux représentants du ministre chargé des finances
(direction générale du budget et direction générale de la
comptabilité) ;
-d’un représentant du ministre chargé du commerce.
 La commission des marchés de l’établissement public
national, centre de recherche et de développement national, la
structure déconcentrée de l’établissement public national à

43
caractère administratif, l’EPE (dans la limite des seuils fixés
aux mêmes articles 146, 147 et 148) est composée :
-d’un représentant de l’autorité de tutelle, président ;
-du directeur général ou du directeur de l’établissement ou de
l’entreprise ;
-de deux représentants du ministre chargé des finances (idem) ;
-d’un représentant du ministre des ressources en eau ;
-d’un représentant du ministre des travaux publics ;
-d’un représentant du ministre du commerce ;
-d’un représentant du ministre de l’habitat et de l’urbanisme.
* La commission des marchés de wilaya se compose :
-du wali ou de son représentant, président ;
-de trois représentants de l’APW ;
-de deux représentants du ministre chargé des finances (service du
budget et service de la comptabilité) ;
-du directeur de wilaya de la planification et de l’aménagement du
territoire ;
-du directeur de wilaya de l’hydraulique ;
-du directeur de wilaya des travaux publics ;
-du directeur de wilaya du commerce ;
-du directeur de wilaya du logement et des équipements publics ;
-du directeur de wilaya du service technique concerné par la
prestation.
Cette commission est compétente pour l’examen des projets :
- de marchés de la wilaya et des services déconcentrés de l’Etat, dont le montant
est égal ou inférieur aux seuils fixés aux articles 146,147 et 148 ;
- de marchés de la commune et des établissements publics locaux, dont le montant
est égal ou supérieur à 50.000.000 DA pour les marchés de travaux ou de
fournitures, et à 20.000.000 DA pour les marchés d’études ou de services.
 La commission communale des marchés, compétente pour l’examen
des projets de marchés de la commune, dans la limite des seuils cités ci-
dessus, est composée :
-du président de l’APC ou son représentant, président ;
-d’un représentant du service contractant ;
-de deux élus représentants de l’APC ;
-de deux représentants du ministre chargé des finances
(service du budget et service de la comptabilité) ;
-d’un représentant du service technique concerné par la prestation.
 La commission des marchés de l’établissement public local, de la
structure déconcentrée de l’établissement public national à caractère
administratif (non citée dans la liste établie par l’article 134),
compétente pour l’examen des projets de marchés dans la limite des
seuils fixés à l’article 136, est composée :
-du représentant de l’autorité de tutelle, président ;

44
-du directeur général ou du directeur de l’établissement ;
-d’un représentant élu de l’assemblée de la collectivité
territoriale concernée ;
-de deux représentants du ministre chargé des finances
(service du budget et service de la comptabilité) ;
-d’un représentant du service technique concerné par la prestation.
Mis à part les membres désignés es-qualité, les membres des commissions
des marchés et leurs suppléants sont nommément désignés en cette qualité
par leur administration pour une durée de trois ans renouvelable.
Fonctionnement de la commission des marchés du service contractant :
En premier lieu, ladite commission doit adopter le règlement intérieur-
type approuvé par décret exécutif, conformément à l’article 156 du Décret
10-236.
Ensuite, les membres représentant le service contractant et le service
bénéficiaire des prestations tiennent des réunions ponctuelles, en fonction de
l’ordre du jour, ce qui permet au représentant du service contractant de
fournir à la commission des marchés toutes les informations nécessaires et
utiles à la compréhension du marché dont il assure la présentation.
Enfin, cette même commission exerce pleinement son contrôle par
l’octroi ou le refus du visa donné dans les vingt (20) jours à compter du dépôt
du dossier complet auprès de son secrétariat.
2°) Les commissions nationales des marchés :
Elles sont de trois sortes :
- la commission nationale des marchés de travaux ;
- la commission nationale des marchés de fournitures ;
- la commission nationale des marchés d’études et de services.
Elles ont des attributions communes et des attributions particulières.
a) Les attributions communes :
Elles sont relatives d’une part à la participation à l’élaboration de la
réglementation des marchés publics, d’autre part au contrôle de la régularité
des procédures de passation des marchés publics.
* En matière de réglementation, les commissions nationales des marchés :
-proposent toute mesure de nature à améliorer les
conditions de passation des marchés publics
-élaborent et proposent un règlement intérieur-type
régissant le fonctionnement des commissions des
marchés.
* En matière de contrôle de régularité des procédures
de passation des marchés :
-examinent les projets de cahiers des charges qui
relèvent de leur compétence ;
-examinent les projets de marchés et d’avenants qui
relèvent de leur compétence ;
-examinent les recours qui relèvent de leur

45
compétence, introduits par les soumissionnaires qui
contestent le choix opéré par le service contractant
dans le cadre d’un avis d’appel d’offres ou d’un gré
à gré après consultation ;
-sont saisies des difficultés nées de l’application de
leurs décisions ;
-veillent à l’application de manière uniforme des
règles édictées par le Décret présidentiel 10-236.
b) Les attributions particulières :
Elles sont propres à chacune des trois commissions
nationales, en matière de contrôle.
* La commission nationale des marchés de travaux se prononce
sur tout projet :
-de marché de travaux dont le montant est supérieur à
600.000.000 DA et tout projet d’avenant à ce marché
dans la limite du seuil fixé à l’article 10 6 ;
-de marché contenant la clause de l’article 106, dont
l’application est susceptible de porter le montant initial à
600.000.000 DA ou plus ;
-d’avenant qui porte le montant initial du marché à ce même seuil
de 600.000.000 DA.
* La commission nationale des marchés de fournitures se
prononce sur tout projet :
-de marché de fournitures dont le montant est supérieur à
150.000.000 DA et tout projet d’avenant à ce marché dans la
limite du seuil fixé à l’article 106 ;
-de marché contenant la clause de l’article 106, dont
l’application est susceptible de porter le montant initial de
150.000.000 DA et plus ;
-d’avenant qui porte le montant initial du marché à ce même
seuil et au-delà.
* La commission nationale des marchés d’études et de services
se prononce sur tout projet :
-de marché de services dont le montant est supérieur à
100.000.000 DA et tout avenant à ce marché, dans la limite du
seuil fixé à l’article 106 ;
-de marché d’études dont le montant est supérieur à 60.000.000
DA et tout projet d’avenant à ce marché, dans la limite du seuil
fixé à l’article 106.
-de marché contenant la clause de l’article 106, dont
l’application est susceptible de porter le montant initial au
seuil ci-dessus et au-delà ;
-d’avenant qui porte le montant initial du marché à ce même
seuil et au-delà.

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L’exercice du contrôle par les commissions nationales des marchés est
sanctionné par l’attribution d’un visa émis dans les 45 jours au plus tard, à
compter du dépôt du dossier complet auprès de leur secrétariat respectif.
Le visa de la commission peut être accordé ou refusé.
En cas de refus, celui-ci doit être motivé. Les raisons sont diverses et
tiennent généralement au non respect de la législation et de la réglementation des
marchés publics. Le refus de visa émane :
- soit de la commission des marchés du service contractant. Dans ce cas :
 le ministre ou le responsable de l’institution nationale autonome
concerné, sur rapport du service contractant, peut passer outre par
décision motivée dont il informe le ministre chargé des finances ;
 le wali, dans les limites de ses attributions, sur rapport du service
contractant, peut passer outre par décision motivée dont il informe les
ministres de l’intérieur et des finances ;
 le président de l’APC, dans les limites de ses attributions, sur rapport du
service contractant, peut passer outre par décision motivée dont il
informe le wali compétent.
- soit des commissions nationales des marchés, où il en va de même.
Le ministre ou le responsable de l’institution nationale autonome concerné,
sur rapport du service contractant, peut passer outre par décision motivée.
Dans tous les cas de figure, une copie de la décision de passer outre est
transmise au ministre chargé des finances, à la commission des marchés ou à la
commission nationale des marchés concernée (selon le cas) et à la Cour des
comptes.
Toutefois, la décision de passer outre ne peut intervenir dans les deux cas
suivants :
 refus de visa motivé par la non-conformité à des dispositions
législatives ;
 après un délai de 90 jours, à compter de la date de notification du refus
de visa.
Par ailleurs, le visa peut être assorti de réserves suspensives ou non
suspensives :
- les réserves suspensives sont celles qui s’attachent au fond du marché ;
- les réserves non suspensives sont celles qui s’attachent à la forme du marché.
Le projet de marché est soumis par le service contractant qui aura
préalablement apuré les réserves éventuelles accompagnant le visa, aux organes
financiers pour l’engagement de la dépense, avant son approbation par l’autorité
compétente et sa mise en exécution.
Enfin, le projet de marché peut faire l’objet d’un report pour
complément d’information, auquel cas les délais sont suspendus et ne
recommencent à courir qu’à compter du jour où le complément d’information est
fourni.

47
Quoi qu’il en soit, dans les huit jours au plus tard après la tenue de la
séance par la commission, celle-ci doit notifier ses décisions au service contractant
concerné et également, à son autorité de tutelle.
Concernant la composition de ces différentes commissions nationales des
marchés, elle est prévue aux articles 149 et suivants du Décret présidentiel 10-236.
Il est institué auprès de chaque commission un secrétariat permanent.
c) Le secrétariat permanent de la commission :
Placé sous l’autorité du président de la commission, il est chargé
d’assurer les tâches matérielles nécessitées par sa fonction, parmi elles
essentiellement :
- la vérification que le dossier présenté est complet et conforme aux dispositions
réglementaires, lesquelles sont précisées dans le règlement intérieur ;
- l’enregistrement des dossiers des projets de marchés et d’avenants ainsi que tout
document complémentaire, pour lequel il délivre un accusé de réception ;
- l’établissement de l’ordre du jour ;
- la convocation des membres de la commission, des représentants du service
contractant et des experts consultants éventuels ;
- la transmission des dossiers aux rapporteurs ;
- la transmission de la fiche analytique du marché et du rapport de présentation aux
membres de la commission ;
- la rédaction des visas, notes et procès-verbaux de séances ;
- l’élaboration des rapports trimestriels d’activités ;
- l’accès, pour les membres de la commission, aux informations et documents
détenus à son niveau ;
- le suivi, en relation avec le rapporteur, de l’apurement des réserves éventuelles.
Quelques dispositions communes à toutes les commissions sont retenues par les
articles 157 et suivants et qui sont les suivantes :
 D’abord, c’est sur l’initiative de son président que la commission se
réunit ;
 La commission ne peut siéger valablement qu’en présence de la majorité
absolue de ses membres. Toutefois, lorsque le quorum n’est pas atteint,
elle tient sa réunion dans les huit jours suivants, pour délibérer
valablement quel que soit le nombre des membres présents. Les décisions
sont alors prises à la majorité de ces derniers et en cas de partage égal des
voix, celle du président est prépondérante à l’instar de toutes les
assemblées ;
 Ayant droit à des indemnités, les membres des commissions, les
rapporteurs et ceux chargés des secrétariats sont tenus au secret
professionnel, auquel est également soumise toute personne siégeant à la
commission à quelque titre que ce soit.

CONCLUSION

48
De nombreuses affaires de corruption sont liées à la passation de marchés publics.
En dépit de la pluralité de contrôles institués par le Décret présidentiel n° 10-236 du
07 octobre 2010, les risques de passation douteuse ou non-conforme à la législation et
à la réglementation en vigueur ont été certes réduits, mais non anéantis totalement.
C’est pourquoi la prévention demeure de rigueur, tant et si bien que le Décret ci-
dessus a consacré une section à la lutte contre la corruption (article 60) ; il est
notamment prévu, à l’adresse des agents publics (et par extension donc à toutes les
personnes en charge de deniers publics auxquels les assimile l’article 119 du Code
pénal) un Code d’éthique et de déontologie en matière de marchés publics, fixant
leurs droits et leurs obligations dans les différentes phases de passation, d’exécution et
de contrôle desdits marchés.

1°) Les contrevenants s’exposent naturellement aux sanctions pénales édictées


par les différents articles relatifs au conflit d’intérêt (article 123), à la corruption
(article 127), au trafic d’influence (article 128) et de manière générale à l’article 423
qui réprime le fait pour toute personne agissant pour le compte de l’Etat ou des
collectivités publiques ou des organismes publics, de passer, viser ou réviser entre
autres un marché ou un avenant en violation de la législation en vigueur, avec
l’intention de nuire à leurs intérêts
De son côté, l’article 61 du Décret présidentiel réprime toute personne qui
« s’adonne à des actes ou à des manœuvres tendant à promettre d’offrir ou d’accorder
à un agent public, directement ou indirectement, soit pour lui-même soit pour un tiers,
une rémunération ou un avantage quelconque, à l’occasion de la préparation, de la
négociation, de la conclusion ou de l’exécution d’un marché, contrat ou avenant ».

2°) Indépendamment des sanctions pénales dissuasives, des sanctions civiles sont
susceptibles d’être prononcées à l’encontre du partenaire cocontractant responsable de
tels faits, comme l’annulation du marché, du contrat ou de l’avenant en cause, ou
encore son inscription sur la liste des opérateurs économiques interdits de
soumissionner aux marchés publics ( tenue au niveau du ministère des Finances), et
enfin la résiliation du marché.
Pour ces raisons, le partenaire cocontractant est tenu de souscrire la déclaration
de probité.

LES IRREGULARITES SUSCEPTIBLES D’ETRE COMMISES LORS DE


LA PASSATION DE MARCHES PUBLICS

1. Pratique de collusion entre soumissionnaires pour


établir les prix des offres à des niveaux artificiels et

49
non concurrentiels ; ou encore entente entre les
soumissionnaires ;
2. Influence sur l’évaluation des offres ou sur les
décisions d’attribution ;
3. Fourniture de déclarations fausses ou mensongères ou
usage d’informations confidentielles dans le cadre de
la procédure d’appel d’offre ;
4. Informations privilégiées données à certains
candidats ; ou encore soumissionnaires disposant
d’informations privilégiées ;
5. Bénéfice des pratiques de fractionnement ;
6. Pratiques sur le plan technique à l’effet d’influer sur
le contenu du dossier d’appel d’offre ;
7. Mauvaise interprétation délibérée des exigences ou
prescriptions juridiques devant constituer le dossier
d’appel d’offre ;
8. Surestimation de l’analyse des avantages (pour
favoriser une solution) ;
9. Surestimation des besoins (quantité, qualité, délais) ;
10. Surestimation de l’analyse avantages/coûts :
11. Recours à la surfacturation ou fausse facturation ;
12. Prescriptions réalisables par une seule entreprise ;
13. Plusieurs études ayant le même objet ;
14. Manipulation des critères de pondération ;
15. Manipulation affectant l’envoi du dossier d’appel
d’offre aux candidats ;
16. Manipulation affectant le contenu du dossier d’appel
d’offre transmis aux candidats ;
17. Manipulations affectant la réception, l’ouverture et
l’archivage des offres ;
18. Manipulation dans l’application des critères de
sélection ;
19. Modalités de paiement défavorables ;
20. Travaux ou prestations supplémentaires injustifiées ;
21. Multiplication des avenants ;
22. Multiplication des ordres de services ;
23. Prescriptions excessives par rapport aux normes
habituelles sur le plan technique ou sur les délais ;
24. Octroi de délais supplémentaires injustifiés aux
attributaires (ordre d’arrêt ou de reprise) ;
25. Imprécision dans la rédaction des termes de
référence ;
26. Imprécision dans la détermination des besoins ;
27. Paiement d’approvisionnements non réels ;

50
28. Appel d’offre infructueux et recours abusif à la
passation de gré à gré ;
29. Recours abusif à l’appel d’offre restreint ;
30. Restriction volontaire de la consultation ;
31. Insuffisance au niveau du suivi de l’exécution des
marchés ;
32. Non maîtrise des délais d’exécution des marchés ;
33. Contrôle défaillant ;
34. Contrôle technique insuffisant et non ou mal outillé ;
35. Augmentation des coûts des marchés (révision des
prix) ;
36. Tolérance des malfaçons et absence de réserves ;
37. Absence de pénalités de retard ;
38. Changement injustifié des cadres techniques ayant
réalisé le cahier des charges ;
39. Changement injustifié des personnes et des structures
en charge du projet.

ANNEXES

ANNEXE 1

51
République Algérienne Démocratique et Populaire

…………….. ……………………..(Ministère)

…………………….(Structure, institution, entreprise)

CAHIER DES CHARGES AYANT POUR


OBJET LE LANCEMENT D’UN APPEL
D’OFFRES OUVERT…………………………….
EN VUE DE LA FOURNITURE DE…………….
AU PROFIT DE…………………………………...

I. PRESCRIPTIONS GENERALES

52
INSTRUCTIONS AUX SOUMISSIONNAIRES

Article 1er. Objet du cahier des charges


Le présent cahier des charges a pour objet de définir les conditions de
lancement, par ………………….., d’un appel d’offres ouvert………….., en vue de la
fourniture de…………………., au profit de………………………..et ce,
conformément au contenu du cahier des prescriptions techniques ci-joint.
Article 2. Entreprises non admises
Ne sont pas admises à soumissionner les personnes physiques ou
morales tombant sous le coup de l’article 52 du Décret présidentiel n°10-236 du 7
octobre 2010 relatif aux exclusions de la participation aux marchés publics.
Article 3. Documents constitutifs de l’offre
Les soumissions doivent comprendre deux offres distinctes, une offre
technique et une offre financière.
1. Offre technique : elle doit comporter les pièces suivantes :
- la déclaration à souscrire datée et signée ;
- une caution de soumission supérieure à 1% du montant de
la soumission ;
- l’offre technique proprement dite établie conformément
aux dispositions du présent cahier des charges ;
- une copie certifiée conforme de l’extrait du registre de
commerce ;
- tous les documents intéressant la qualification du
soumissionnaire dans le domaine concerné ainsi que ses
références professionnelles ;
- une copie certifiée conforme des statuts de l’entreprise ;
- une copie certifiée conforme de l’extrait de rôle apuré ou
échéancier de paiement ;
- une copie certifiée conforme de la carte d’immatricula-
-tion fiscale ;
- des copies certifiées conformes des attestations de mise
à jour (CNAS, CASNOS) ;
- un extrait du casier judiciaire du signataire du marché ;
- ……………………………………………………….
- ……………………………………………………….
- le présent cahier des charges signé avec la mention « Lu et
approuvé ».
2. Offre financière : elle doit comporter les pièces suivantes :
- la lettre de soumission, datée et signée ;
- le bordereau des prix unitaires ;
- le devis estimatif et quantitatif.

53
Article 4. Présentation des offres
Les soumissionnaires sont tenus de présenter leurs offres de la manière
suivante :

 une première enveloppe fermée contenant l’offre technique,


portant en plus du nom du soumissionnaire et son adresse, la
mention « Offre technique » ;
 une deuxième enveloppe fermée contenant l’offre financière,
portant en plus du nom du soumissionnaire et son adresse, la
mention « Offre financière ».
Les deux (02) enveloppes doivent être insérées dans une seule enveloppe fermée et
anonyme, ne portant que les mentions suivantes :

Avis d’appel d’offres ouvert …………………


ayant pour objet la fourniture de…………..
au profit de………………………………….

« A NE PAS OUVRIR «

Article 5. Date de dépôt des offres


Les offres doivent être déposées à l’adresse suivante, le …………….…, à
…heures.
……………………………………………………….
……………………………………………………….
Article 6. Délai de validité des offres
Les soumissionnaires resteront engagés par leurs offres pendant une durée
de…………..jours, à compter de la date de dépôt des offres, telle
qu’indiquée à l’article 5 ci-dessus.
Article 7. Langue de l’offre
L’offre préparée par le soumissionnaire ainsi que toute correspondance et
tous documents la concernant, échangés entre le soumissionnaire et
l’administration, seront rédigés en langue arabe, le cas échéant en langue

française.
Article 8. Modification ou retrait de l’offre
Aucune modification ni retrait des offres ne pourra être acceptée après la
remise et l’enregistrement des offres.
Article 9. Prix
Les prix fixés au titre du présent marché doivent être établis en toutes
taxes comprises fermes, non actualisables et non révisables.
Article 10. Ouverture des plis
L’ouverture des plis techniques et financiers se déroulera en séance
publique, en présence de l’ensemble des soumissionnaires, préalablement
informés dans l’avis d’appel d’offres.

54
Elle aura lieu le jour correspondant à la date de dépôt des offres, tel
qu’indiqué à l’article 5 ci-dessus, à ….heure.
Article 11. Evaluation des offres
L’évaluation technique des offres se fera sur la base des critères et
systèmes de pondération arrêtés dans le présent cahier des charges et
donnera lieu à l’octroi d’ne note technique pour chaque offre dont une
valeur minimale est constituée par un seuil d’exclusion concernant les
offres techniques et arrêtées comme suit :
B. Analyse de l’offre technique :
 Note technique maximale : …………….points
 Note technique minimale : ……………..points
Cette note est attribuée selon les critères suivants :
……………………… : ……………………points
……………………………………………...points
Délais et conditions de livraison………… : points
Délai de garantie…………………………. : points
Total…………… : points

C. Analyse financière :
 Offre moins disante : note maximale …………. points
 Autre offre : …………….points x offre moins disante
______________________
Offre considérée
Article 12. Choix du soumissionnaire
Le soumissionnaire, ayant obtenu la note maximale après l’évaluation
technique et l’évaluation financière, sera retenu.
En cas d’égalité sur la note globale (technique et financière), l’offre qui
sera retenue est celle ayant obtenu la meilleure note technique.
En cas de désistement du soumissionnaire retenu, le choix sera porté sur
le deuxième.

Article 13. Législation du travail


Le cocontractant est tenu de se conformer au respect des clauses de
travail garantissant le respect de la législation du travail
Article 14. Protection de l’environnement
Le cocontractant est tenu de se conformer au respect de la
réglementation relative à la protection de l’environnement.

Article 15. Emploi de la main d’œuvre locale


Le recours à la main d’œuvre locale est exigé conformément à la
réglementation en vigueur.

Article 16. Notification de l’attribution provisoire du marché

55
Le service contractant notifiera, au soumissionnaire retenu (classé
premier) par écrit, que son offre a été acceptée. Cette notification fera l’objet d’un avis
d’attribution provisoire du marché qui sera inséré dans les mêmes organes de presse
qui ont assuré la publication de l’avis d’appel d’offres et au Bulletin Officiel des
Marchés de l’Opérateur Public (BOMOP) avec les précisions suivantes :
 L’identification du soumissionnaire retenu ;
 Le montant de l’offre ;
 Les critères de choix ;
 Les délais de livraison ;
 La note technique et la note financière ;
 La commission nationale des marchés compétente pour l’examen
des recours.
Le soumissionnaire qui conteste le choix opéré par le service contractant peut
introduire un recours dans les dix (10) jours qui suivent la date de la première
publication de l’avis d’attribution provisoire dans la presse nationale ou au Bulletin
Officiel des Marchés de l’Opérateur Public (BOMOP) auprès du Président de la
commission des marchés de………….à l’adresse suivante :
……………………………………………………………
……………………………………………………………
Article 17. Acceptation des clauses et conditions du cahier des charges
Le présent cahier des charges devra être inclus dans l’offre technique du
soumissionnaire, conformément à l’article 3 ci-dessus, signé et toutes les pages
paraphées.

Le soumissionnaire
(*) Signature

(*) Le soumissionnaire doit porter la mention manuscrite « Lu et approuvé ».

PRESCRIPTIONS SPECIALES

Sommaire
PRESCRIPTIONS SPECIALES

56
SOMMAIRE

Article 1. Objet du marché


Article 2. Mode de passation
Article 3. Textes de référence
Article 4. Documents contractuels
Article 5. Montant du marché
Article 6. Prix
Article 7. Délai de mandatement
Article 8. Domiciliation bancaire
Article 9. Délai de livraison
Article 10. Délai de garantie
Article 11. Caution de bonne exécution
Article 12. Caution de garantie
Article 13. Conditions de livraison
Article 14. Réception provisoire
Article 15. Réception définitive
Article 16. Nantissement
Article 17. Service après-vente
Article 18. Pénalités de retard
Article 19. Intérêts moratoires
Article 20. Conditions de résiliation
Article 21. Force majeure
Article 22. Règlement de litige
Article 23. Entrée en vigueur du marché

Annexes :
- Lettre de soumission
- Déclaration à souscrire
- Déclaration de probité

- Annexe I : Spécifications techniques


- Annexe II : Bordereau des prix unitaire
- Annexe III : Devis quantitatif et estimatif

57
Marché passé conformément aux dispositions du Décret présidentiel n° 10-236
du 07 Octobre 2010 portant réglementation des marchés publics.

ENTRE :

……………………….., dont le siège est sis………………, représentée par


Monsieur……………………………….., ayant tous pouvoirs à l’effet de signer le
présent marché, désignée ci-après par l’expression « le service contractant »,

d’ une part,

ET :

……………………………., dont le siège est sis…………………………..


représentée par Monsieur………………………………….., ayant tous pouvoirs
à l’effet de signer le présent marché, désigner ci-après par l’expression « le
cocontractant »,

d’autre part,

58
Il a été convenu et arrêté ce qui suit :

Article 1er : Objet du marché


Le présent marché a pour objet de fixer les conditions de fournitures
de…………………….., au profit de…………………………….. et ce, conformément
aux spécifications techniques décrites en annexe…
Article 2 : Mode de passation
Le présent marché est passé selon la procédure de l’appel d’offres…. en vertu
des dispositions des articles 46 et suivants du Décret présidentiel n° 10-236 du 07
octobre 2010 portant réglementation des marchés publics.
Article 3 : Textes de référence
Le présent marché est conclu conformément à la législation et à la
réglementation en vigueur, notamment les dispositions du Décret présidentiel n° 10-
236 du 07 octobre 2010 portant réglementation des marchés publics.
Article 4 : Documents contractuels
Les documents contractuels se rapportant au présent marché sont constitués
par :
- le présent marché et ses annexes ;
- la lettre de soumission ;
- la déclaration à souscrire.
Article 5 : Montant du marché
Le montant total du présent marché est fixé, en toutes taxes comprises, à la
somme de :
En lettres ……………………………..dinars
En chiffres……………………………..DA/TTC.
Article 6 : Prix
Les prix fixés au titre du présent marché sont fermes, non actualisables et non
révisables.
Article 7. Délai de mandatement
Le mandatement des factures, objet du marché, se fera par virement au compte
du cocontractant dans un délai de trente (30) jours à compter de la réception de la
facture.
Article 8 : Domiciliation bancaire
Le service contractant se libèrera des sommes dues en exécution du présent
marché, en faisant donner crédit au compte ouvert :
Au nom de …………
Auprès de l’Agence ………..
Sous le n° ……………..
RIB n°…………………
Article 9 : Délai de livraison
Le délai de livraison est fixé à………. (jours ou mois) à partir de l’entrée en
vigueur du marché.

59
Article 10 : Lieu de livraison
La livraison des …………………….., faisant l’objet du présent marché sera
assurée par le cocontractant à………….
Article 11 : Réception provisoire
La réception provisoire interviendra après livraison de la totalité des
produits faisant l’objet du présent marché et sera sanctionnée par un procès-verbal
contradictoirement signé par les deux parties contractantes.
Tous dommages ou dégradations constatés à la réception provisoire des
fournitures seront à la charge du cocontractant.
Article 12 : Réception définitive
La réception définitive est prononcée après l’expiration d’un délai
de……………… (jours, mois), suivant la date de réception provisoire des produits et
après levée de toutes les réserves éventuellement formulées. Cette réception
définitive sera sanctionnée par un procès-verbal dûment signé par les deux parties
contractantes.
Article 13 : Délai de garantie
Le cocontractant garantit les fournitures livrées en exécution du présent
marché pendant une durée de….mois à compter de la date de la réception provisoire,
contre tous vices de fabrication, de malfaçon ou de montage. Les pièces ou
fournitures reconnues défectueuses seront remplacées gratuitement par le
cocontractant dans un délai n’excédant pas les….jours à partir de la date de
notification par écrit de la réclamation.
Article 14 : Caution de bonne exécution
Dans les quinze (15) jours à dater de la notification du marché, le
cocontractant constituera au profit du service contractant une caution de bonne
exécution représentant…% du montant total du marché, émise par une banque de
droit algérien.
Article 15 : Caution de garantie
La caution de bonne exécution visée à l’article 14 ci-dessus sera
transformée en caution de garantie à la date de réception provisoire des……….
La mainlevée au titre de cette caution interviendra dans un délai d’un mois
à compter de la réception définitive des produits.
Article 16 : Nantissement
Le cocontractant reçoit l’exemplaire original unique du contrat destiné au
nantissement.
En cas d’application du régime de nantissement prévu par la législation en
vigueur, sont désignés comme :
- fonctionnaire compétent pour fournir les renseignements, Monsieur……….. ;
- comptable chargé du paiement, Monsieur le Trésorier………..
Article 17 : Service après vente
Le cocontractant s’engage envers le service contractant à assurer pendant
un délai de ….. (ans), l’approvisionnement en pièces de rechange nécessaires à
l’entretien et à la maintenance des produits faisant l’objet du présent marché.

60
Article 18 : Pénalités de retard
Tout retard dans la livraison des produits qui ne serait pas du fait du
service contractant ou d’un cas de force majeure, donnera lieu à l’application des
pénalités de retard journalières, calculées selon la formule suivante :
P : Montant de la pénalité
NJ : Nombre de jours de retard
M : Montant du marché

P = M x NJ_________
…………
Dans le cas où le montant des pénalités dépasse 10% du montant du marché
en toutes taxes comprises, le service contractant se réserve le droit de résilier le
contrat.
Article 19 : Intérêts moratoires
Le défaut de mandatement dans le délai prévu à l’article 7 ci-dessus fait
courir de plein droit et sans autres formalités au bénéfice du cocontractant, des
intérêts bancaires des crédits à court terme, à partir du jour suivant l’expiration dudit
délai jusqu’au quinzième jour inclus suivant la date de mandatement de l’acompte,
conformément à l’article 89 du Décret présidentiel n° 10-236 du 07 octobre 2010
portant réglementation des marchés publics.
Article 20 : Conditions de résiliation
En cas d’inexécution de ses obligations, le cocontractant est mis en
demeure, par le service contractant, d’avoir à remplir ses engagements contractuels
dans un délai déterminé.
Faute par le cocontractant de remédier à la carence qui lui est
imputable dans le délai fixé par la mise en demeure prévue ci-dessus, le service
contractant peut, unilatéralement, procéder à la résiliation du marché.
Le service contractant ne peut se voir opposer la résiliation du marché
lors de la mise en œuvre par ses soins, des clauses contractuelles de garantie et des
poursuites tendant à la réparation du préjudice qu’il a subi par la faute du
cocontractant.
Outre la résiliation unilatérale visée ci-dessus, il peut être également
procédé à une résiliation contractuelle du marché dans les conditions expressément
prévues à cet effet, conformément aux articles 112 et 113 du Décret présidentiel n°
10-236 du 07 octobre 2010 portant réglementation des marchés publics.
Article 21 : Force majeure
A) Définition : par force majeure, il est entendu
toute circonstance indépendante de la volonté des
parties, considérée comme imprévisible,
irrésistible au sens de la loi et de la jurisprudence,
à la date d’effet du marché et faisant obstacle à
son exécution normale.

61
B) Mise en œuvre : la partie désireuse de se
prévaloir d’un cas de force majeure devra le
notifier par écrit à l’autre partie dans un délai de
sept (7) jours à compter de sa survenance, en
précisant la nature de l’évènement et les
dispositions prises pour parer à l’impact de ses
effets sur l’exécution des obligations
contractuelles.
Article 22 : Règlement des litiges
Conformément aux dispositions de l’article 114 du Décret présidentiel n°
10-236 du 07 octobre 2010 portant réglementation des marchés publics, tous litiges
et différends qui peuvent résulter de l’exécution du présent marché, devront être
réglés par les parties contractantes à l’amiable.
A défaut de règlement amiable, le litige sera soumis au tribunal de…..
Article 23 : Droits de timbre et droits d’enregistrement
Le présent marché est dispensé des droits de timbre et des droits
d’enregistrement, conformément aux dispositions de l’Ordonnance n° 76-103 du 9
décembre 1976 portant code du timbre, modifiée et complétée, et de l’Ordonnance n°
76-105 du 9 décembre 1976 portant code de l’enregistrement, modifiée et complétée.
Article 24 : Entrée en vigueur
Le présent marché entrera en vigueur aux conditions suivantes :
- son visa par la commission nationale des marchés compétente ;
- sa signature par les deux parties contractantes ;
- sa notification au cocontractant par ordre de service.

Fait à ……………. , le ………….

Le cocontractant, Le service contractant,

62
III. - CAHIER DES PRESCRIPTIONS
TECHNIQUES

63
IV. ANNEXES

LETTRE DE SOUMISSION

Je soussigné (nom et prénom)……………………………………


Profession : ………………………………………………………
Demeurant à………………………………………………………
Agissant au nom et pour le compte de……………………………
……………………………………………………………………
Inscrit au registre de commerce numéro…………………………
à …………………………………………………………………
Après avoir pris connaissance des pièces du projet de marché et après avoir apprécié
à mon point de vue et sous ma responsabilité la nature et la difficulté des prestations à
exécuter,
- Remets, revêtus de ma signature, un bordereau des prix et un devis estimatif
établis conformément au cadre figurant au dossier du projet de marché,
- Me soumets et m’engage envers le ministère des Finances à exécuter les
prestations conformément aux conditions du cahier des prestations spéciales et
moyennant la somme de ……………………… (…..DA/TTC) ;
- L’opérateur public contractant se libèrera des sommes dues par lui, en faisant
donner crédit au compte courant bancaire ou postal n° ……………………….. ;
- J’affirme, sous peine de résiliation de plein droit du marché ou de sa prise en
régie aux torts exclusifs de l’entreprise, que ladite entreprise ne tombe pas sous le
coup des interdictions édictées par la législation et la réglementation en vigueur ;
- Je certifie, sous peine de l’application des sanctions prévues par l’article 216 du
Code pénal ainsi que les dispositions de l’Ordonnance n° 03-03 du 19 juillet
2003 relative à la concurrence, modifiée et complétée, que les renseignements
fournis ci-dessus sont exacts.

Fait à…………, le …………

DECLARATION A SOUSCRIRE

64
Dénomination de l’entreprise ou raison sociale………………………………….
Adresse du siège social…………………………………………………………..
Forme juridique de la société (forme sociale)……………………………………
Montant du capital social…………………………………………………………
Numéro et date d’immatriculation au registre de commerce…………………….
Nom, prénom, nationalité, date et lieu de naissance du ou des responsables
statutairement habilités pour engager la société à l’occasion du marché……….. .
…………………………………………………………………………………….
Wilaya où seront exécutées les prestations faisant l’objet du marché…………….
Existe-t-il des privilèges de nantissement inscrits à l’encontre de l’entreprise au greffe
du tribunal de commerce ? ………………………………………………………..
La société est-elle en état de liquidation ou de règlement judiciaire ? ……………….
Le déclarant a-t-il été condamné au plan pénal pour des infractions économiques ? ….
Dans l’affirmative :
Date du jugement déclaratif de liquidation ou de règlement judiciaire ………………..
Dans quelles conditions la société est-elle autorisée à poursuivre son activité ?
Indiquer le nom et l’adresse du liquidateur ou l’administrateur au règlement
judiciaire………………………………………………………………………………..
Le déclarant atteste que la société n’est pas en état de faillite …………………………
Nom, prénom, qualité, date et lieu de naissance, nationalité du signataire de la
déclaration………………………………………………………………………………

J’affirme, sous peine de résiliation de plein droit du marché et de sa mise en


régie aux torts de la société, que ladite société ne tombe pas sous le coup des
interdictions édictées par la réglementation en vigueur, notamment de l’article 52 du
Décret présidentiel n° 10-236 du 07 octobre 2010 portant réglementation des marchés
publics.
Je certifie, sous peine de l’application des sanctions prévues par l’article 216 du
Code pénal et par les dispositions de l’Ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 relative
à la concurrence modifiée et complétée, que les renseignements fournis ci-dessus sont
exacts.

Fait à……….. , le ……………

Annexe 1

65
BORDEREAU DES PRIX UNITAIRES

DESIGNATION PRIX UNITAIRE MONTANT PRIX UNITAIRE


UNITE HT DA TVA DA TTC DA

(Nom et prénom, qualité du signataire, signature et cachet)

Annexe 2

66
DEVIS QUANTITATIF ET ESTIMATIF

N° Désignation des Quantité Prix unitaire Montant


Fournitures HT HT (DA)

Total HT
TVA….%
Total TTC

Arrêté le présent devis estimatif et quantitatif à la somme de (en chiffres et en


lettres) : …………………………………………………………………………….

(Nom et prénom, qualité du signataire, signature et cachet)

67
Annexe 3

PLANNING ET DELAIS DE LIVRAISON

68
MODELE DE DECLARATION DE PROBITE

République Algérienne Démocratique et Populaire

Entité : (Ministère, Entreprise publique, Entreprise mixte)

(Le partenaire cocontractant est tenu de souscrire la présente Déclaration de probité


dont le cadre juridique de référence est la Loi n° 06-01 du 20 février 2006, relative à
la prévention et à la lutte contre la corruption.

Le partenaire cocontractant déclare sur l’honneur que ni lui, ni l’un de ses


employés, représentants ou sous-traitants, n’ont fait l’objet de poursuites pour
corruption ou tentative de corruption d’agents publics.

Le partenaire cocontractant s’engage à ne recourir à aucune interférence ni pratique


immorale ou déloyale dans le but d’avantager ses offres par rapport aux autres
concurrents.

Le partenaire cocontractant s’interdit, conformément à la loi, de promettre d’offrir


ou d’accorder à un agent public, directement ou indirectement, soit pour lui-même ou
pour une autre personne ou entité, des cadeaux, des voyages d’information ou de
formation, des pises en charge etc… ou tout autre avantage quelle que soit sa nature
ou sa valeur, dans le but de faciliter ou privilégier le traitement de son dossier au
détriment de la concurrence loyale.

En cas de découverte d’indices concordants de partialité ou de corruption, avant,


durant ou après le processus de contractualisation, des mesures coercitives seront
prises à l’encontre des contrevenants pouvant aller jusqu’à l’inscription sur la liste
noire des opérateurs, la résiliation du contrat et/ou des poursuites judiciaires.

Désignation du partenaire cocontractant : …………………………………………..


……………………………………………………………………………………….

Nom et prénom du représentant légal du partenaire cocontractant :………………...


……………………………………………………………………………………….

Signature (du cocontractant)

69

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