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Développement durable

Développement Durable

Algérie est l’un des 191 pays signataires du protocole de Kyoto qui vise la protection de l’environnement
et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui toute entreprise doit être consciente
des enjeux du développement durable et prendre en compte les règles environnementales imposées
par l’Etat, et ainsi les risques qu’elle encourt en cas de non-respect de ces lois.

C’est dans cette optique que notre Cabinet propose ses services. Le CEI HALFAOUI est habilité à
accompagner les entreprises soucieuses d’intégrer une approche Développement Durable et une
politique de gestion environnementale dans leur fonctionnement.

Le cabinet offre une palette de services qui répond à différents besoins:

Expertise environnementale

Audit environnemental

Audit énergétique

Étude d’impact sur l’environnement

Études d’aménagement du territoire/littoral

Plan de gestion environnemental

Système de management environnemental ISO 14001

Validation d’études en faveur d’organismes publics

Environnement de l’Industrie Pharmaceutique


pharma2.0.over-blog.com 24 Janvier 2011 0

Industrie

Contexte environnemental:

L’industrie Pharmaceutique vit une période difficile et fait face à un futur plein d’incertitude :Jusqu’à
récemment, la recherche et développement constituaient la principale source de croissance de notre
industrie. Les entreprises des pays développés inventaient les nouvelles molécules et technologies, et
les pays en voies de développement cherchaient à copier ces dernières.

Cette dichotomie polarisait l’industrie pharmaceutique en deux parties ; d’un part le monde « pauvre »
où l’on trouvait les génériques et les fausses copies et d’autre part le monde « riche », monopole
d’entreprise à la pointe de l’innovation. On assista, néanmoins et pendant longtemps à une sorte
d’équilibre entre ces deux mondes. L’équilibre se rompit soudainement suite à l’Acte de « Hatch-
Waxman » (9) passé par le congrès Américain en 1984.

Avant l’Acte de « Hatch-Waxman », obtenir la mise sur le marché d’un générique aux USA ou en
Europe, nécessitait que le générique démontre (via de multiples essais cliniques) une efficacité et une
sécurité similaire au produit innovant. L’Acte de « Hatch-Waxman » remplaça les essais cliniques par des
études de bioéquivalences, ces études ne sont pas très contraignantes car ne nécessitent qu’un nombre
restreint de patients « testeurs » en une seule localisation. La démonstration de l’équivalence
thérapeutique peut être démontrée très rapidement.

L’Acte de « Hatch-Waxman » combiné à la pression faite par les Etats pour réduire les dépenses de
santé s’avéra être propice à un véritable boom des génériqueurs, et être un fléau pour les Big Pharma.

Le cycle de vie du produit pharmaceutique en fut donc pleinement altéré

Le “life cycle management”:


L’altération du cycle de vie du produit modifie le « life cycle management ». Le « life cycle management
» peut être défini comme un processus dont le but est de maximiser les revenus tout au long du cycle de
vie du produit.

Bien qu’il soit souvent « identifié » aux stratégies utilisées lors des dernières étapes du cycle de vie du
médicament (surtout avant l’expiration du brevet et l’entrée des génériques), un bon « life cycle
management » requière des stratégies différentes pour toutes les étapes du cycle.

Le cycle de vie du médicament raccourci pour de nombreuses raisons (et aboutit par là même à une
perte de revenu) exacerbant l’importance d’un bon « life cylce management »

Etat des lieux:

- Premièrement : l’expiration des brevets et l’«amincissement » des pipelines sont aggravés par la
pression faite sur les prix et les conditions de remboursement :

En 2008, l’équivalent de 16,8 milliards de dollars de revenues ont été exposés à la concurrence des
génériques, entre 2008 et 2012 ce sera l’équivalent de 102 milliards de dollars

Les critères d’approbation de mise sur le marché des nouvelles molécules ce sont durcis, aboutissant à
une plus longue durée de développement des nouveaux médicaments et donc à une durée de
protection plus courte.
Les négociations avec les « payeurs » sont devenues plus délicates. Or une plus grande pression sur les
prix et les remboursements peut altérer le taux de croissance du produit et demander un plus grand
investissement post-lancement (de manière à améliorer le positionnement du produit face à des
concurrents ayant des arguments couts/efficacités plus convaincants).

Ces facteurs sont aggravés par la baisse de productivité en R&D. De moins en moins de nouvelles
molécules sont mises sur le marché.

Ce manque de nouveaux produits qui ne peut compenser la perte de revenues due à l’expiration de
brevet, exacerbe la menace des génériques.

Par conséquent les laboratoires pharmaceutiques comptent de plus en plus sur la performance de leurs
produits matures, rendant le « life cycle management » essentiel !

- Deuxièmement: Les payeurs appuient les génériques de manière à réduire les couts ;

Les dépenses de santé ont augmenté depuis quelques années dans tous les principaux marchés. Les
dépenses totales (en % de PIB) de santé aux USA et dans les 5 plus grands marchés Européen
(Allemagne, France, Italie, Espagne et Angleterre) ont augmenté ; passant de 9.4% en 2000 à 10.4% en
2005.

Face à cette montée des dépenses de santé, les « payeurs » adoptent une stratégie visant à réduire les
couts. Car si les produits pharmaceutiques ne représentent qu’une partie des dépenses (12.4% aux USA
et 22.8% en Espagne), ils représentent une cible facile pour les « payeurs ».

Les payeurs introduisent donc des mesures visant à réduire les dépenses :
La principale mesure étant bien évidement le recours aux génériques. Les principaux marchés peuvent
être divisés en deux:

Les marchés génériques « mature » (USA, Angleterre et Allemagne) où l’on a un taux de pénétration
élevé (en Angleterre : 64% en volume et 26% en valeur).

Les marchés génériques « immatures » (Italie, Espagne, France et Japon) où l’on a un taux de
pénétration relativement bas (en Italie (2006) : 8% en volume et 4% en valeur).

Bien que la pénétration des génériques sur les marchés « immatures » soit plus faible et plus lente, elle
est non négligeable car les autorités tentent de mettre en place des mesures efficaces visant à
promouvoir l’utilisation de générique. D’autre part les génériqueurs font face, dans les marchés «
mature », à une réduction de leurs marges, Leur croissance passe donc par des pays moins « matures » .

- Troisièmement : Augmentation de la concurrence :

L’augmentation de la concurrence et des médicaments « me too » rend difficile toutes différentiations.


Cela est particulièrement vrai dans des aires thérapeutiques tel que le cardiovasculaire où il existe un
grand nombre de molécules sur le marché et peu de besoins non satisfaits

Les molécules n’arrivant pas les premières sur le marché, bien qu’elles puissent atteindre un volume de
vente intéressant, souffrent souvent des expirations de brevets de molécules mise sur le marché avant
elles ou de molécules fortement utilisées.

La substitution devenue pratique courante dans les principaux marchés, l’impact des génériques se
ressent plutôt dans le cycle de vie du produit. Ce qui se traduit par un déclin précoce des ventes.

- Quatrièmement : D’autres acteurs sont de plus en plus importants:


Médecins et payeurs sont bien évidement les principaux acteurs du choix d’une thérapie, mais le patient
voit son influence augmenter. L’apparition et l’utilisation toujours plus importante d’Internet rend
l’accès à l’information médicale rapide et facile, permettant au patient d’accroitre ses connaissances.
Ces derniers jouent donc un rôle accru car ils peuvent influencer le médecin et le pharmacien lors de la
prescription ou la substitution d’un générique ou autre

S’intéresser aux patients et à leurs perceptions est primordiale ; par exemple les résultats d’une étude
récente démontrent l’intérêt des patients pour les médicaments plus cher (même si il s’agit de placebo).
Lors d’une étude randomisée en aveugle, 82 volontaires payés ont du prendre un nouvel opioïde puis
l’évaluer selon son efficacité. Bien que tous les patients aient reçu le même placebo, il fut dit à certains
patients que leur pilule valait 2,50 $ et à d’autres qu’elle valait 0.10 $. L’étude montre que les
volontaires bénéficiant de la pilule à 2,50 $ évaluait « supérieurement » l’opioïde.

Il est donc important pour les entreprises de considérer cette nouvelle approche qui équivaudrait à
établir et maintenir une relation avec le patient de manière à créer et encourager une certaine
évaluation de la qualité du médicament.

Cette stratégie peut être plus facile à mettre en place aux USA où la publicité DTC (Direct-to-consumer)
est permise. Néanmoins, les programmes d’aide aux patients sont une alternative au DTC en Europe et
peuvent être un levier important dans la quête de » l’appréciation de la qualité »

Il ne faut pas oublier les pharmaciens qui dans certain pays ont un rôle extrêmement important à jouer.

Tous ces faits ont un impact négatif sur le cycle de vie du médicament et nécessitent donc la mise en
place d’actions ou d’ajustements en d’autre terme un « life cycle management » pour tenter de
maintenir la profitabilité du produit car le business modèle de l’industrie pharmaceutique est remis en
cause.

Remise en cause du Business Modèle :


Le Business modèle de l’Industrie pharmaceutique, anciennement basé sur la culture « Blockbuster »
semble donc complètement remis en cause.

A l’expiration des brevets et à la « menace générique » appuyée par des politiques de santé
volontaristes, on peut ajouter les difficultés à mettre sur le marché de nouveaux produits ; alors
qu’autrefois les laboratoires axaient leur recherche sur des pathologies de masse « aux données
cliniques simples » qui leur garantissaient une large assise de patients, ils se retrouvent aujourd’hui face
à des exigences en termes de données cliniques renforcées et à des classes thérapeutiques
extrêmement difficiles à pénétrer du fait, notamment, de la multiplicité de médicaments disponible.
Ainsi l’innovation dans certaines classes thérapeutiques devient compliquée.

Ce modèle impose donc aux laboratoires de consacrer une part très importante de leur chiffre d’affaires
à la promotion de leurs produits, et en retirer le maximum avant l’expiration du brevet. La part des
dépenses des laboratoires pharmaceutiques consacrées à la promotion est ainsi bien souvent de deux
fois supérieure à la part des dépenses en R&D.

Ainsi donc, dans ce nouvel environnement marqué par une concurrence accrue des génériqueurs et par
de nouvelles exigences sanitaires (pour la mise sur le marché), les « Big Pharma » sont dans l’obligation
de délaisser les marchés de masse pour s’orienter vers celui des spécialités. Progressivement les
laboratoires privilégient des produits à forte valeur ajoutée (issue des biotechnologies en générale)
traitant des pathologies graves à destination de l’hôpital ou des médecins spécialistes.

Au-delà du rachat de la biotechnologie à proprement parler, le laboratoire pharmaceutique peut aussi


passer des contrats de « Licence » afin de commercialiser des produits issues des biotechnologies (c’est
ce que l’on appel le licensing). Plusieurs contrats de licensing sont possibles : les contrats de « co-
licensing » pour un partage de licence sont à distinguer des contrats de « in-licensing », qui consistent à
acquérir les droits de commercialisation d’un produit, et des contrats de « out-licensing », qui, à
l’inverse, consistent à vendre les droits de commercialisation d’un produit.

Pour maintenir la croissance et la profitabilité de l’industrie pharmaceutique, différentes possibilités


alternatives sont examinées. L’une d’elle, la différenciation, figure comme étant la possibilité numéro un
de modifier le cycle de vie du produit :
En effet de plus en plus de laboratoires pharmaceutiques tentent de développer des produits
différenciés. Dans l’univers du médicament, on définit un « produit différencié » comme le
développement d’un produit existant ayant comme objectif l’amélioration du confort du patient, de
l’efficacité et de la sûreté du médicament ou ayant comme objectif une nouvelle indication. La
différenciation aide à maximiser la rentabilité d’un produit en étendant sa durée de vie.

Par exemple; un médicament à libération immédiate, nouvellement lancé sur le marché, peut perdre de
sa valeur lorsque quelques années plus tard des génériques et de nouvelles molécules plus efficaces
sont introduit à leur tour sur le marché. Trouver des nouvelles indications en utilisant le médicament
seul ou en association peut créer un nouveau marché et augmenter la vie du produit.

Dans le jargon de l’Industrie pharmaceutique, la différenciation constitue la première ligne de


traitement du management du cycle de vie d’un produit faisant face à l’expiration de son brevet et à la
compétition des génériques.

A la « différenciation produit », on peut ajouter (surtout aux USA) la publicité DTC (Direct-to-consumer)
qui est considéré comme étant un instrument clé, permettant d’augmenter les parts de marché et le
cycle de vie d’un produit. Bien que le DTC augmente certainement « la prise de conscience de la qualité
» du produit par les consommateurs finaux, encourager les patients à demander aux médecins de
prescrire le produit, ne garantie pas forcément le succès.

Cependant le succès d’un produit dépend plus des bénéfices qu’il peut apporter en terme d’efficacité et
sécurité…Par exemple ; Les dépenses en DTC en 2005 pour Nexium (esomeprazole), un blockbuster
d’AstraZeneca avoisinaient 224 millions de dollars. Bien que ces dépenses aient certainement
augmentées « la prise de conscience de la qualité » du produit, le succès du produit peut être attribué à
la combinaison de deux facteurs :

· Une protection du Brevet jusqu’en 2014. C’est, sans aucun doute, le facteur le plus important car il
permet à AstraZeneca d’être le seul acteur sur le marché.

· Des essais cliniques mettant en évidence une supériorité de l’esomeprazole sur les autres
molécules de la classe des PPIs (Inhibiteurs de la pompe à proto,) tel omeprazole
Bien que le DTC informe le patient sur les bénéfices et effets secondaires d’un produit, il n’existe pas de
corrélation directe avec les ventes du même produit, la plupart des médicaments étant sur
prescriptions.

La différenciation, offre plus d’avantages car outre les bénéfices patients qu’elle apporte, elle permet au
laboratoire de garder l’exclusivité et donc de prolonger le cycle de vie.

Le business modèle de l’industrie pharmaceutique est donc à un tournant historique, nécessitant de


nombreuses adaptations pour assurer sa profitabilité. Ainsi, il devient donc indispensable de maitriser
les différents stades (développement et commercialisation) et de prendre les bonnes décisions durant
toute la vie du produit. Le Market Research peut aider à prendre ces décisions, car ce département à
pour devoir de connaitre le « marché » dans lequel évolue son produit, ses recommandations sont donc
influentes.

#### Durable (Soutenable) » et « Développement soutenable » redirigent ici. Pour les autres
significations, voir durabilité.

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Développement.

Schéma du développement durable, à la confluence de trois préoccupations, dites « les trois piliers du
développement durable ».

Pour atteindre les objectifs du développement durable, il faut notamment faire appel à des ressources
naturelles, minérales et vivantes qu'on peut classer selon leur vulnérabilité en « pas, peu, difficilement,
coûteusement ou lentement renouvelables ». Les aménageurs et gestionnaires peuvent alors chercher à
les restaurer, les protéger et les économiser, et le cas échéant à compenser les impacts.

La « théorie du baquet » rappelle métaphoriquement que dans les systèmes complexes, tous les sous-
ensembles vitaux du système sont importants, comme les organes vitaux d'un organisme. Un niveau
d'excellence sur l'un des piliers (l’économie par exemple) est inutile si un autre élément (le social ou
l'environnement) est dégradé, car le niveau de performance ou de qualité de l'ensemble est ici contrôlé
par la « planche la plus faible du baquet ».

Le développement durable (anglais : sustainable development, parfois traduit par développement


soutenable) est une conception de la croissance économique qui s'inscrit dans une perspective de long
terme et qui intègre les contraintes liées à l'environnement et au fonctionnement de la société. Selon la
définition donnée dans le rapport de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement
de l'Organisation des Nations unies, dit rapport Brundtland, où cette expression est apparue pour la
première fois en 1987, « le développement durable est un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

Cette notion s'est imposée à la suite de la prise de conscience progressive, depuis les années 1970, de la
finitude écologique de la Terre, liée aux limites planétaires sur le long terme.

#### Définition Modifier

La première définition du développement durable apparaît en 1987 dans le rapport Brundtland[N 1]


publié par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement[1] :

« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents
à cette notion :

le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il
convient d'accorder la plus grande priorité, et

l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité
de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »

En 1991, Ignacy Sachs propose une définition proche de ce qu'il nomme l'écodéveloppement : «
développement endogène et dépendant de ses propres forces, soumis à la logique des besoins de la
population entière, conscient de sa dimension écologique et recherchant une harmonie entre l'homme
et la nature »[2],[3].

En France, l'AFNOR définit le développement durable comme un état où « les composantes de


l'écosystème et leurs fonctions sont préservées pour les générations présentes et futures »[4]. Dans
cette définition, « les composantes de l’écosystème incluent, outre les êtres humains et leur
environnement physique, les plantes et les animaux. Pour les êtres humains, le concept sous-entend un
équilibre dans la satisfaction des besoins essentiels : conditions économiques, environnementales,
sociales et culturelles d'existence au sein d'une société »[5].
La ressource naturelle qu'est le vent alimente cette éolienne de 5 MW dans un parc éolien à 28 km au
large de la Belgique.

La ressource renouvelable qu'est le vent alimente cette éolienne de 5 MW dans un parc éolien à 28 km
au large de la Belgique.

Parmi les besoins essentiels, représentés par la pyramide des besoins de Maslow, figurent en premier
lieu les besoins indispensables à l'être humain en tant qu’élément de base vivant dans un
environnement défini, que l'on appelle les besoins primaires ou physiologiques. Parmi ceux-ci figure
notamment le besoin de se reproduire, qui établit pour l'homme et la femme une filiation et assure de la
sorte le renouvellement des générations[N 2].

Face à la crise écologique et sociale qui se manifeste désormais de manière mondialisée (réchauffement
climatique, raréfaction des ressources naturelles, pénuries d'eau douce, rapprochement du pic pétrolier,
écarts entre pays développés et pays en développement, sécurité alimentaire, déforestation et perte
drastique de biodiversité, croissance de la population mondiale, catastrophes naturelles et industrielles),
le développement durable est une réponse de tous les acteurs (États, acteurs économiques, société
civile), culturels et sociaux, du développement. Tous les secteurs d'activité sont concernés par le
développement durable : l'agriculture, l'industrie, l'habitat, l'organisation familiale, mais aussi les
services (finance, tourisme, etc.).

Il s'agit enfin, en s'appuyant sur de nouvelles valeurs universelles (responsabilité, participation


écologique et partage[N 3], principe de précaution, débat[6]) d'affirmer une approche double :

dans le temps : nous avons le droit d’utiliser les ressources de la Terre, mais le devoir d'en assurer la
pérennité pour les générations futures ;

dans l’espace : chaque humain a le même droit aux ressources naturelles de la Terre (principe de
destination universelle des biens).

### Rapport Brundtland

Notre avenir à tous

Titre original (en) Our Common Future

Rédigé le 1987
Auteur(s) Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'Organisation des
Nations unies, présidée par Gro Harlem Brundtland

Type Rapport

Sujet Développement durable

modifier Consultez la documentation du modèle

Le rapport Brundtland est le nom communément donné à une publication, officiellement intitulée Notre
avenir à tous (Our Common Future), rédigée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement
et le développement de l'Organisation des Nations unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem
Brundtland. Utilisé comme base au Sommet de la Terre de 1992, ce rapport utilise pour la première fois
l'expression de « sustainable development », traduit en français par « développement durable », et il lui
donne une définition :

« Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations
présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts
sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels
des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état
de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à
répondre aux besoins actuels et à venir[1]. »

### Historique Modifier

Histoire du mot Modifier

L'expression sustainable development, traduite par développement durable, apparaît dans la littérature
scientifique au début des années 1980 (voir par exemple, les articles par Vinogradov ou Clausen de
1981), et pour la première fois dans une publication destinée au grand public en 1987 dans le rapport
intitulé Our Common Future (Notre avenir à tous) de la Commission mondiale pour le développement et
l'environnement de l'Organisation des Nations unies rédigé par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland.

Une controverse sémantique portant sur la question de savoir s'il fallait parler de développement
durable ou soutenable a existé depuis la deuxième traduction en français où l'éditeur canadien a traduit
sustainable par le mot français soutenable[N 4].
Les tenants du terme « durable » plutôt que du mot « soutenable » insistent sur la notion de durabilité
définie comme cohérence entre les besoins et les ressources globales de la Terre à long terme, plutôt
que sur l'idée d'une recherche de la limite jusqu'à laquelle la Terre sera capable de nourrir l'humanité.
Cependant, la traduction du terme par soutenable, plutôt que durable, peut s'expliquer aussi par de
vieilles traces du mot en langue française. En effet, on trouve le mot soutenir employé dans une optique
environnementale dès 1346, dans l'ordonnance de Brunoy, prise par Philippe VI de Valois, sur
l'administration des forêts, recommandant de les « soutenir en bon état »[7]. Ainsi, en matière
forestière, la notion de forêt cultivée soumise à une exigence de soutenabilité, un renouvellement
perpétuel de la ressource, capable d'approvisionner une flotte navale[N 5], existe en France depuis plus
de six siècles.

Chronologie Modifier

 Article connexe : Chronologie de l'écologisme.

L'émergence du concept de développement durable remonte au début du xxe siècle. L'idée d'un
développement pouvant à la fois réduire les inégalités sociales et réduire la pression sur
l'environnement a fait son chemin. Nous pouvons en retracer quelques jalons majeurs :

1909 : émergence du concept de géonomie en Europe centrale.

1949 : le président des États-Unis, Harry S. Truman, dans son discours sur l'état de l'Union, popularise le
mot « développement » en prônant une politique d'aide aux pays sous-développés, grâce à l'apport de
la connaissance technique des pays industrialisés. Il affirme que « tous les pays, y compris les États-Unis,
bénéficieront largement d'un programme constructif pour une meilleure utilisation des ressources
mondiales humaines et naturelles »[N 6].

1950 : Convention internationale sur la protection des oiseaux, conclue à Paris le 18 octobre 1950.

1951 :

L'Union internationale pour la conservation de la nature publie le premier rapport sur l'état de
l'environnement dans le monde[8].

Convention internationale pour la protection des végétaux, conclue à Rome le 6 décembre 1951.

1954 : Convention internationale pour la prévention de la pollution des eaux de mer par les
hydrocarbures, conclue à Londres le 12 mai 1954.

1961 : création du WWF (World Wildlife Fund) au Royaume-Uni.

1962 :
publication du livre L'Afrique noire est mal partie par l'agronome français René Dumont ;

publication du livre Printemps silencieux par Rachel Carson.

1968 :

8 avril : création du Club de Rome regroupant quelques personnalités occupant des postes relativement
importants dans leurs pays respectifs et souhaitant que la recherche s'empare du problème de
l'évolution du monde pris dans sa globalité pour tenter de cerner les limites de la croissance
économique après la croissance ininterrompue des Trente Glorieuses ;

4-13 septembre : l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco)
organise à Séville le colloque « Utilisation et conservation de la biosphère », conférence
intergouvernementale d'experts sur les bases scientifiques de l'utilisation rationnelle et de la
conservation des ressources de la biosphère ;

Michel Batisse initie le Programme sur l'homme et la biosphère (Man & Biosphere, MAB) précurseur du
concept de développement durable.

1969 : David R. Brower, transfuge du Sierra Club, fonde aux États-Unis l'association Friends of the Earth
(Les Amis de la Terre).

1971 :

création en France du Ministère de la protection de la nature et de l'environnement, attribué à Robert


Poujade ;

création officielle du Programme sur l'homme et la biosphère (MAB) à l'Unesco ;

fondation au Canada de Greenpeace, organisation militante écologiste, en même temps qu'une action
d'opposition à des essais nucléaires.

1972 :

Le Club de Rome publie le rapport The limits to growth (Les Limites à la croissance, traduit en français
sous le titre Halte à la croissance ?, et également connu sous le nom de rapport Meadows), rédigé à la
demande du Club de Rome par une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology. Ce
premier rapport donne les résultats de simulations informatiques sur l'évolution de la population
humaine en fonction de l'exploitation des ressources naturelles, avec des projections jusqu'en 2100. Il
en ressort que la poursuite de la croissance économique entraînera au cours du xxie siècle une chute
brutale des populations à cause de la pollution, de l'appauvrissement des sols cultivables et de la
raréfaction des énergies fossiles. Le modèle n'est cependant pas encore à ce stade sectorisé par régions
comme il le sera ensuite. Selon certains, nombre de ses prévisions se sont révélées fausses[9]. Au
contraire, les auteurs eux-mêmes, dans leur mise à jour de 2004 intitulée Limits to Growth. The 30-Year
Update (non traduite en français) démontrent que la réalité est relativement conforme à leurs
prévisions de 1972[10].
De nombreux autres travaux critiques de certaines limites du système économique de l'époque sont
publiés : citons entre autres Nicholas Georgescu-Roegen et sa comparaison entre systèmes économique
et thermodynamique[11], l'économiste français Ignacy Sachs[12] ou encore l'économiste britannique
Ernst Friedrich Schumacher qui prône des solutions plus locales et moins technologiques et
technocratiques, et insiste sur la permanence et la durabilité[13], dans son livre Small is beautiful.

15 février : signature à Oslo de la Convention pour la prévention de la pollution marine par les
opérations d'immersion effectuées par les navires et aéronefs.

5 au 16 juin : la Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm expose notamment
l'écodéveloppement, les interactions entre écologie et économie, le développement des pays du Sud et
du Nord. Il sera rétrospectivement qualifié de premier Sommet de la Terre. C'est un échec relatif, sans
compromis clair[14], mais la problématique semble dès lors posée : l'environnement apparaît comme un
patrimoine mondial essentiel à transmettre aux générations futures.

Création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), organisation dépendant des
Nations unies.

1973 :

Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d'extinction (Convention de Washington) ;

Premier choc pétrolier ;

1975, 13-22 octobre :

parution du livre de Joël de Rosnay Le Macroscope (sous titré Vers une vision globale), ouvrage français
d'initiation à l'analyse systémique, incluant les aspects écologie, économie, ville[15];

colloque sur l'éducation relative à l'environnement, à l'issue duquel a été adoptée à l'unanimité la
charte de Belgrade.

1976 : Convention de Barcelone, sur la protection de la mer Méditerranée contre la pollution.

1977, 14-26 octobre : conférence intergouvernementale sur l'éducation relative à l'environnement,


organisée par l'Unesco à Tbilissi.

1979 :

Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe (Convention de


Berne) ;

Le philosophe Hans Jonas exprime cette préoccupation dans son livre Le Principe responsabilité ;

Deuxième choc pétrolier ;


Première conférence mondiale sur le climat, à Genève (Suisse). À cette occasion, un Programme de
recherche climatologique mondial est lancé, sous la responsabilité de l’Organisation météorologique
mondiale (OMM), du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et du Conseil
international des unions scientifiques (CIUS). .

1980 : l'Union internationale pour la conservation de la nature publie un rapport intitulé La stratégie
mondiale pour la conservation[16] où apparaît pour la première fois la notion de « développement
durable », traduite de l'anglais sustainable development.

1985 : Convention de Vienne sur la protection de la couche d'ozone.

1986 : catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

1987 : une définition du développement durable est proposée par la Commission mondiale sur
l'environnement et le développement (rapport Brundtland).

Le protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone est signé le 16
septembre.

1988 : création du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).

1989 :

La Coalition for Environmentally Responsible Economies (CERES) définit des principes pour
l'environnement, qui constituent le premier code de conduite environnemental.

Le patriarche orthodoxe Bartholomée Ier de Constantinople institue une prière pour la sauvegarde de la
Création[17].

1990 : le premier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec)
commence à alerter la communauté internationale sur les risques du réchauffement climatique dus à la
concentration dans l'atmosphère de gaz à effet de serre.

1991 (22 mai) : le Premier ministre français Édith Cresson évoque le terme de développement durable
dans son discours de politique générale[18].

1991 : l'économiste Manfred Max-Neef affine la définition du Rapport Brundtland avec sa théorie des
besoins humains fondamentaux qui sert désormais de base à la réflexion sur un développement durable
stratégique.

1992 (3 au 14 juin) : troisième conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement
(sommet de la Terre), à Rio de Janeiro. Consécration du terme « développement durable », le concept
commence à être largement médiatisé devant le grand public. Adoption de la Convention sur la diversité
biologique et naissance de l'Agenda 21. La définition Brundtland, axée prioritairement sur la
préservation de l'environnement et la consommation prudente des ressources naturelles non
renouvelables, sera modifiée par la définition des « trois piliers » qui doivent être conciliés dans une
perspective de développement durable : le progrès économique, la justice sociale, et la préservation de
l'environnement.

1994 :

Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification ;

Publication de la charte d'Aalborg sur les villes durables, au niveau européen ;

Conférence internationale sur la population et le développement (en), au Caire.

1995 :

mars : conférence générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture
(Unesco) à Séville, établissant un cadre statutaire pour les réserves de biosphère ;

première Conférence des parties (COP) à Bonn.

1996 : réintroduction des loups dans le parc national de Yellowstone (États-Unis) : dans les deux
décennies qui suivent, la régulation des populations d'herbivores par ce prédateur permet de faire
reverdir les paysages, la forêt repousse, trembles et saules stabilisent à nouveau les berges des rivières,
castors et poissons reviennent… c'est un exemple spectaculaire de réussite d'un plan de gestion intégrée
d'un territoire[19].

Participation au protocole de Kyoto en janvier 2011 :

Pays ayant ratifié le protocole

Pays signataires refusant pour l'instant de le ratifier

Pays s'étant retiré du protocole

Pays encore non signataires

1997 (1er au 12 décembre) : 3e conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à Kyoto,
au cours duquel sera établi le protocole de même nom.

1998 : Nations unies, Convention d'Aarhus sur l'accès à l'information, la participation du public au
processus décisionnel et l'accès à la justice en matière d'environnement.

2000 : le Pacte mondial des Nations unies adopté par le Forum économique mondial affirme la «
responsabilité sociétale des entreprises » relative à la corruption autant qu'aux conditions de travail et
aux droits de l'homme.

2001 : la Déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle affirme pour la première fois que
la diversité culturelle est « gage d'un développement humain durable »[20].
2002 : (26 août au 4 septembre) : Sommet mondial sur le développement durable (Sommet de
Johannesburg) ; en septembre, plus de cent chefs d'État, plusieurs dizaines de milliers de représentants
gouvernementaux et d'ONG ratifient un traité prenant position sur la conservation des ressources
naturelles et de la biodiversité. Quelques grandes entreprises françaises sont présentes[21].

2004 :

Le 8 mai Cités et Gouvernements locaux unis approuve l'Agenda 21 de la culture, qui relie les principes
du développement durable l'Agenda 21 avec les politiques culturelles ;

Adoption, en France, d'une charte de l'environnement, insistant sur le principe de précaution ;

2005 :

Entrée en vigueur du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans
l'Union européenne.

La conférence générale de l'Unesco adopte la Convention sur la protection et la promotion de la


diversité des expressions culturelles où la diversité culturelle est réaffirmée comme « un ressort
fondamental du développement durable des communautés, des peuples et des nations »[22].

Premier article de Glenn Albrecht sur la solastalgie, forme de détresse psychique causée par les
changements environnementaux.

2009 : conférence de Copenhague de 2009 sur les changements climatiques.

2010 :

conférence de Cancún de 2010 sur les changements climatiques ;

conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya.

2011 : le 5 ou 12 décembre, le Canada se retire du protocole de Kyoto.

2012 (20 au 22 juin) : nouveau Sommet de la Terre à Rio (Brésil) aussi appelé Rio+20 ; le terme officiel
est Conférence des Nations unies sur le développement durable.

2015 :

18 juin : publication de l'encyclique Laudato si' du pape François « sur la sauvegarde de la maison
commune » ;

1er septembre : première journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création ;

28 et 29 novembre : premières marches mondiales pour le climat ;

30 novembre au 12 décembre : conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21) ;
Publication des Objectifs de développement durable, prenant la suite des Objectifs du millénaire pour le
développement.

2017 :

1er juin : les États-Unis décident de se retirer de l'accord de Paris sur le climat.

12 décembre : One Planet Summit, réunion internationale sur les changements climatiques qui s'est
tenue à La Seine Musicale, sur l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt (France).

2018 :

28 août : en France, démission du ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, qui met en cause
un « modèle économique responsable de tous ces désordres climatiques »[23].

8 septembre : première marche pour le climat organisée en France.

2019 :

15 mai : en France, création du Conseil de défense écologique lors d'un Conseil des ministres, annoncée
par le président Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse du 25 avril faisant suite au grand
débat national.

25 novembre : à l'occasion de la COP25, déclaration relative à l’urgence climatique du Conseil


œcuménique des Églises[24].

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Développement Durable : définition, histoire et enjeux – Qu’est-ce que le développement durable ?

Dernière modification le 21 Décembre 2019

Qu’est-ce que le développement durable ? Quelle est la définition de ce concept ? Comment


comprendre l’histoire du développement durable et ses applications ?

Définition courte et simple du développement durable

Le développement durable est l’idée que les sociétés humaines doivent vivre et répondre à leurs besoins
sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.
Concrètement, le développement durable est une façon d’organiser la société de manière à lui
permettre d’exister sur le long terme. Cela implique de prendre en compte à la fois les impératifs
présents mais aussi ceux du futur, comme la préservation de l’environnement et des ressources
naturelles ou l’équité sociale et économique.

La définition « officielle » du développement durable a été élaborée pour la première fois dans le
Rapport Bruntland en 1987. Ce rapport était la synthèse issue de la première commission mondiale sur
l’environnement et le développement de l’ONU.

Les 3 piliers du développement durable

Contrairement au développement économique, le développement durable est un développement qui


prend en compte trois dimensions : économique, environnementale et sociale. Les trois piliers du
développement durable qui sont traditionnellement utilisés pour le définir sont donc : l’économie, le
social et l’environnement. La particularité du développement durable est de se situer au carrefour de
ces 3 piliers.

###Développement durable : histoire et origine du concept de développement durable

Quand est apparu le développement durable ?

Le mot de développement durable apparaît au début des années 1970 et 1980 dans des écrits
scientifiques. L’un des premiers textes référencés faisant usage de ce concept dans le sens actuel est le
Rapport du Club de Rome « Halte à la croissance », mais on en trouve des occurrences dans d’autres
textes de la même époque dans des disciplines diverses. Ce rapport publié en 1972 et écrit par deux
scientifiques du MIT tentait de questionner notre modèle de développement économique basé sur la
croissance économique infinie dans un monde aux ressources finies. Il montrait alors les limites
écologiques de notre modèle.

Au niveau international, on commence à parler de développement durable pour la première fois dans
les rapports des Congrès de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Mais bien
avant cela, le développement durable avait commencé à émerger comme idée.

Développement durable : les causes de l’émergence du concept

L’émergence de l’idée du développement durable est concomitante avec celle de la société industrielle.
A partir de la deuxième moitié du 19ème siècle, les sociétés occidentales commencent à constater que
leurs activités notamment économiques et industrielles ont un impact significatif sur l’environnement et
sur l’équilibre social. Plusieurs crises écologiques et sociales vont avoir lieu dans le monde et vont faire
prendre conscience qu’il faut un modèle plus durable.

Voici quelques exemples des crises économiques et sociales qui ont secoué le monde au XXème siècle :
1907 : crise bancaire américaine

1923 : crise de l’hyperinflation américaine

1929 : la crise financière des années 1930 commence

1968 : mouvement social de mai 1968 en France et dans le monde

1973 et 1979 : chocs pétroliers

1982 : choc de la dette des pays en développement

Et quelques exemples de crises écologiques

1954 : retombées nucléaires de Rongelap

1956 : crise du mercure de Minamata

1957 : marée noire de Torrey Canyon

1976 : catastrophe Seveso

1984 : catastrophe de Bhopal

1986 : catastrophe nucléaire de Tchernobyl

1989 : marée noire de l’Exxon Valdez

1999 : catastrophe Erika

Mais aussi : le réchauffement climatique, la pollution de l’air, la question de la couche d’ozone, la


disparition de la biodiversité….

Comment le développement durable a pris de l’importance ?

Si le développement durable était une idée relativement peu connue jusqu’à la seconde moitié du
20ème siècle, elle a rapidement pris de l’importance face à la multiplication de ces crises écologiques et
de leurs conséquences sur les sociétés humaines. Au fur et à mesure de l’avancée des connaissances
scientifiques sur des enjeux comme la couche d’ozone, le réchauffement climatique ou la disparition de
la biodiversité, la communauté internationale a pris conscience de la nécessité de trouver un modèle
économique susceptible de permettre d’assurer nos besoins sans détruire notre écosystème.

La définition d’un développement plus durable, l’écologie, l’altermondialisme et la prise en compte


internationale

Le développement durable et les origines de l’écologie


Ainsi, les premiers penseurs de l’écologie vont émerger dès la fin du XIXème siècle (Haeckel, Paul Vidal
de la Blache), alors que leurs idées ne vont véritablement prendre racine qu’au cours du XXème. Voici
une chronologie du développement de l’écologie :

Années 1850-60 : développement de la pensée de l' »écologie » par le biologiste Ernst Haeckel et le
poète Henry David Thoreau

1872 : fondation du parc national de Yellowstone

1948 : fondation de l’UICN (Union Internationale de Conservation de la Nature)

1951 : premier rapport de l’UICN sur l’environnement dans le monde

1963 : publication de « The Silent Spring », qui dénonce les conséquences de la pollution

1965 : première conférence de l’UNESCO sur la biosphère

1968 – 72 : fondation du Club de Rome et publication de son premier rapport « Les limites de la
croissance »

A partir de là, un mouvement de plus en plus international se met en place pour dénoncer les dérives de
la société de consommation, de l’industrie et de l’économie internationale. Les représentants de ce
mouvement sont notamment les altermondialistes, les écologistes, les tiermondistes… Face à la
multiplication des catastrophes écologiques et sociales, de plus en plus d’individus et de citoyens
internationaux réclament la prise en compte de l’environnement et de la justice sociale par les
gouvernements.

La prise en compte internationale du développement durable

Progressivement, les autorités publiques vont donc inscrire ces problématiques dans leur agenda
politique, notamment avec :

1971 : création du Ministère de l’Environnement en France

1972 : premier Sommet de la Terre à Stockholm

1974 : premier candidat écologiste à la Présidence de la République en France (Hervé Dumont)

1987 : Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement de l’ONU et publication du


Rapport Brundtland sur le développement durable.

1982 : Deuxième Sommet de la Terre à Nairobi

1992 : Sommet de la Terre à Rio

2002 : Sommet de la Terre à Johanesburg

2012 : Sommet de la Terre Rio +20


La définition du développement durable du rapport Brundtland

La Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement de l’ONU débute en 1983. Le


contexte international est de plus en plus agité à propos des questions de justice sociale et
d’environnement. 11 ans après le Sommet de la Terre de Stockholm, les choses n’ont pas beaucoup
évolué. Au contraire, ce sont des gouvernements néo-libéraux qui sont élus aux Etats-Unis ou au
Royaume-Uni, et qui prônent une conception non régulée des marchés économiques et financiers. Le
second choc pétrolier a fait des ravages et on se rend compte que nous vivons dans un monde aux
ressources finies, et que notre développement doit donc être limité. A l’époque, l’idée est de trouver un
moyen de concilier le développement économique et le développement des marchés avec la
préoccupation écologique et sociale. L’ONU vote donc une résolution constituant la Commission afin de
travailler sur cette question.

Quatre ans plus tard, la Commission publie son rapport, intitulé Notre Avenir à Tous (Our Common
Future). C’est la première fois que le terme développement durable est officiellement utilisé par une
institution internationale. Voici la définition qui en est donnée dans le rapport :

« Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations
présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts
sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels
des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état
de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à
répondre aux besoins actuels et à venir. »

L’idée du développement durable selon la définition donnée par le Rapport Brundtland, c’est qu’il est
possible de trouver un modèle économique qui concilie croissance des marchés et de la production,
avec le respect des limites naturelles et des droits de l’homme. Si au départ, le rapport Brundtland n’a
pas eu un écho médiatique très important, le terme a fini par se répandre au fur et à mesure des divers
Conférences internationales sur l’environnement ou sur le climat. La prise de conscience citoyenne du
problème écologique a contribué à en faire un sujet « à la mode » et donc à développer le mot.

Évolutions de la définition du développement durable

Développement durable ou soutenable ? Glissement sémantiques

Il existe une polémique sur l’adjectif « durable » dans développement durable. En Anglais (langue
originale du rapport Brundtland), le terme utilisé est « sustanable development », qui pourrait se
traduire par « développement soutenable ». Selon Franck-Dominique Vivien « le terme ‘durable’ a
tendance à renvoyer à la durée du phénomène auquel il s’applique, comme si le problème se résumait à
vouloir faire durer le développement. Or la notion de soutenabilité permet de mettre l’accent sur
d’autres questions relatives à la répartition des richesses entre les générations et à l’intérieur de
chacune des générations »

D’un autre côté, l’adjectif soutenable en français renvoie à deux définitions possible :
Qui peut être défendu, appuyé par des arguments sérieux. Ex : Ce point de vue n’est pas soutenable.

Qui peut être supporté, enduré. Ex : Des scènes de violence peu soutenables.

Étymologiquement, il ne renvoie donc pas à l’idée d’une stabilité et d’une régularité dans le temps. Cela
pousse le Dictionnaire du Développement Durable de l’Office Québécois de la Langue Française à
estimer que le terme « développement soutenable » n’est « pas adapté pour désigner le concept en
question. Développement durable est maintenant le terme le plus largement utilisé dans l’ensemble de
la francophonie ».

Définition du développement durable : de nouveaux aspects

À l’origine, le développement durable est un développement qui respecte à la fois les besoins
économiques, les besoins sociaux et l’environnement. Mais au fur et à mesure du développement de ce
concept, d’autres dimensions s’y sont ajoutées. En particulier, le développement durable s’accompagne
désormais souvent d’une réflexion sur l’échelle géographique : ce qui est un développement durable à
l’échelle locale peut ne pas l’être à l’échelle mondiale et inversement. D’autre part, la définition du
développement durable prend également de plus en plus souvent une dimension politique (quel
système permet la meilleure liberté politique ?) ainsi qu’une dimension éthique et morale.

Aujourd’hui, de plus en plus le développement durable se rapproche de la définition de la résilience.

La remise en cause de la définition du développement durable

Pour certains penseurs, la notion de développement durable est en elle-même biaisée parce qu’elle se
base sur le concept de « développement », lui même sujet à caution. Gilbert Rist par exemple, considère
que la notion de développement est un ethnocentrisme et une croyance occidentale.

Selon lui, lorsque l’on parle de « développement » (comme lorsqu’on évoque les « pays en
développement ») on présuppose qu’il existe une forme de développement universellement
souhaitable. En somme, on part du principe que la société occidentale, société de consommation,
société étatique, industrielle et politique est la forme de société vers laquelle il faut idéalement tendre.
Or il existe d’autres formes de sociétés dans le monde, qui ont vécu des formes de développement
différentes : des sociétés agraires basées sur une agriculture vivrière par exemple, ou encore des
sociétés non-étatiques et autonomes.

Le terme « développement durable » porte donc en lui cette connotation, et surtout il dénote un
impensé d’autres formes de vie que celles établies par la société capitaliste occidentale.

Les penseurs de la décroissance remettent également en cause la notion de développement durable,


dans le sens où celle-ci est souvent associée à la croissance économique. En effet, la définition du
développement durable comprend une dimension de développement (de croissance) économique. Or
pour les penseurs de la décroissance, la croissance économique ne peut pas en soit être un phénomène
durable. En effet, comment peut-on espérer une croissance durable (donc infinie) dans un monde où les
ressources ne sont pas illimitées ? Comment produire toujours plus sur une planète limitée ? Voilà
autant de raisons de questionner la définition du développement durable.

Le développement durable : exemples pratiques

Aujourd’hui, la pensée du développement durable commence à se traduire dans la réalité par des
changements de pratiques. Il existe donc de nombreux exemples d’actions ou de mises en pratique qui
peuvent correspondre à la définition du développement durable.

Développement durable : la transition écologique et solidaire des sociétés

L’un des exemples les plus communs du « développement durable » en pratique sont les politiques
mises en place par les gouvernements pour prendre en compte les problématiques environnementales
et sociales.

De nombreux pays sont aujourd’hui en train de prendre conscience que s’ils veulent exister et se
développer sur le long terme, ils doivent préserver leurs espaces naturels, leurs ressources, mais
également mettre fonder une société plus juste et plus égalitaire. En France, cette prise de conscience
s’est traduite par le développement progressif d’une certaine politique de « développement durable ».

Dans les années 1970, la France a créé pour la première fois son Ministère de l’Environnement, chargé
de la protection des écosystèmes et des ressources naturelles. Depuis, ce ministère s’est transformé
pour devenir aujourd’hui le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, chargé à la fois de mettre
en oeuvre les politiques écologiques et en partie les politiques sociales du pays.

Parmi les exemples concrets de politique liées au développement durable mis en place en France, on
peut citer notamment :

La transition énergétique, qui vise à transformer la manière dont nous produisons de l’énergie pour la
rendre plus durable, notamment en utilisant les énergies renouvelables

La politique de protection de la biodiversité, qui vise à protéger certaines espèces et certains espaces
afin d’éviter la disparition d’espèces menacées par exemple

La politique d’économie circulaire, qui vise à maximiser le recyclage des matériaux et à optimiser
l’utilisation des ressources, tout en limitant les déchets.

Le grand plan de rénovation des logements et d’efficacité énergétique qui vise à mieux isoler les
logements français afin de réduire nos consommations énergétiques

Les différents plans de régulation de l’usage des pesticides et des substances chimiques, qui ont pour
objectif de réduire les pollutions ou les phénomènes comme

Développement durable en entreprise : l’exemple de la RSE

Le développement durable a aussi sa place dans les entreprises.


Désormais, de plus en plus d’entreprises sont contraintes d’adopter les principes du développement
durable dans leurs activités. Il existe par exemple des lois qui obligent les entreprises à mesurer leurs
impacts environnementaux et à les rendre publics, ce qui les incite à adopter des pratiques plus
écologiques.

Ainsi, beaucoup d’entreprises doivent gérer leurs productions en fonction des principes du
développement durable, afin d’améliorer leur impact sur la planète, sur l’économie et sur la société.
Mais c’est aussi le cas des institutions publiques et de tous les autres acteurs.

Généralement, on regroupe ces pratiques « durables » dans l’entreprise sous le terme RSE, ou
responsabilité sociale de l’entreprise. Concrètement, il peut s’agir de choisir les énergies renouvelables
ou de pratiquer l’efficacité énergétique, de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre et son Bilan
Carbone, de pratiquer l’éco-conception ou encore de prendre des mesures pour moins affecter la
biodiversité et les écosystèmes.

Développement durable et l’exemple de la consommation responsable

Pour les consommateurs, un exemple de traduction du développement durable en action est la


consommation responsable. En résumé, il s’agit d’adopter des comportements plus écologiques et plus
solidaires au quotidien, de mieux vivre et de mieux consommer pour limiter ses impacts sur
l’environnement. «https://youmatter.world/fr/definition/definition-developpement-durable/»

###HISTORIQUE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Le développement durable ne se décrète pas, il se construit au quotidien pour et avec les générations
présentes et futures. Il doit nous permettre de remettre l’Humain au cœur des projets et de toutes les
politiques. Cette notion permet d’interroger les grands enjeux de notre territoire : l’aménagement de
notre territoire, l’économie solidaire, le logement, l’emploi, les solidarités, l’agriculture, les
déplacements, notre vulnérabilité aux effets du changement climatique.

HISTORIQUE

Le concept de développement durable s’est surtout construit au cours des trois dernières décennies du
XXème siècle. Les années 60 ont été marquées par le constat que les activités économiques génèrent
des atteintes à l'environnement (déchets, fumées d'usine, pollutions des cours d'eau, etc.).

Le développement durable en quelques dates


1970 : le Club de Rome

Universitaires, chercheurs, économistes et industriels de cinquante-trois pays publient « Halte à la


croissance », une alerte sur le danger que représente une croissance économique et démographique
exponentielle avec l'épuisement des ressources, la pollution et la surexploitation des systèmes naturels.

1972 : Stockholm

Pour la première fois les Nations Unies se réunissent pour évoquer l'impact environnemental de la forte
industrialisation des pays développés sur l'équilibre planétaire. Cette conférence donne naissance à la
création du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement).

Les années 80

Cette période est marquée par une prise de conscience collective de l'existence de pollutions dépassant
les frontières et de dérèglements globaux tels que le trou d'ozone, les pluies acides, la désertification,
l'effet de serre, la déforestation …

1987 : naissance du « Développement durable »

La notion de "Développement durable" apparaît de manière officielle, dans le rapport « Notre avenir à
tous » (du premier ministre norvégien, madame Gro Harlem Brundtland). Il se définit comme « un
développement qui répond aux besoins des générations présentes, et notamment des plus pauvres
d’entre eux, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

1992 : Sommet de la Planète Terre à Rio de Janeiro

182 pays reconnaissent officiellement la nécessité des changements en approuvant les 27 principes
énoncés dans la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement et en adoptant le plan
mondial d'action sur le développement durable : Agenda 21. L'Agenda 21 est composé de quarante
chapitres et fixe les lignes de progrès que l’humanité devrait adopter au 21ème siècle pour maintenir
son développement économique et social dans un environnement vivable. Il a été adopté par 178
gouvernements. Cinq textes sont proposés à la signature :

la déclaration de Rio sur l'environnement,

la convention sur les changements climatiques,


la convention sur la biodiversité dont les Etats-Unis ont refusé la signature,

la déclaration de principe relatif aux forêts et l'Agenda 21,

une recommandation de convention internationale sur la désertification

1997 : le Protocole de Kyoto fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à
échéance 2008-2012 pour les pays industrialisés.

2002 : le Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg ou Rio +10 fait le point sur la
progression d'Action 21.

2003 : l'État Français adopte sa Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD).

2005 : Entrée en vigueur du « Protocole de Kyoto »

En France, une Charte de l’environnement est adoptée et est adossée à la constitution. Elle confère
notamment une valeur constitutionnelle aux principes de prévention, de précaution et de
responsabilité.

2008 : adoption du paquet climat-énergie par l’Union européenne avec l’objectif dit des « trois fois vingt
» pour 2020 :

Réduire de 20% les émissions de GES par rapport au niveau de 1990

Améliorer de 20% l’efficacité énergétique

Porter à 20% la part des énergies renouvelable

2009 : la loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement est votée.

Du 7 au 18 décembre, les dirigeants du monde se rassemblent à Copenhague dans le cadre du Sommet


de l’ONU sur le climat. Ainsi, le développement durable concilie efficacité économique, équité sociale et
préservation de l’environnement et des ressources naturelles.
2010 : adoption de la loi dite « Grenelle II »

Elle complète et territorialise la loi dite Grenelle I. Elle instaure notamment la mise en œuvre des
schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE), des plans climat-énergie territoriaux
(PCET) et l’obligation de réaliser des bilans carbone pour certains types d’établissements privés et
publics.

2014 : révision du paquet climat-énergie de l’Union européenne avec de nouveaux objectifs pour 2030 :

Réduire de 40% les émissions de GES par rapport à 1990 (objectif contraignant)

Améliorer de 27% l’efficacité énergétique

Porter à 27% la part des énergies renouvelables

Août 2015 : Adoption de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte et publication
au journal officiel le 18 août 2015. Cette loi doit permettre à la France de contribuer plus efficacement à
la lutte contre le changement climatique et de renforcer son indépendance énergétique grâce à une
série de mesures notamment sur la rénovation des bâtiments, le développement des transports
propres, la lutte contre les gaspillages et la promotion de l’économie circulaire, le développement des
énergies renouvelables, le renforcement de la sûreté nucléaire, la simplification des procédures…

Décembre 2015 : 21ème Conférence des parties sur le changement climatique à Paris réunissant 195
Etats qui ont adopté le 12 décembre par consensus « l’accord universel de Paris». Cet accord ambitieux
et qualifié d’historique prévoit de maintenir le réchauffement planétaire « bien en dessous de 2 °C par
rapport aux niveaux préindustriels » et de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des
températures à 1,5 °C ».

=https://www.coeuressonne.fr/votre-quotidien/developpement-durable/historique-du-
developpement-durable.html

CHAPITRE I : GENERALITES
Le terme « développement durable » est devenu la référence obligée des politiques publiques et
privées, le nouveau mot d'ordre de la coopération internationale. Il s'est imposé face à l'inquiétude des
pays riches devant l'émergence de certains du Sud et coïncide avec la montée en puissance des ONGs.

Rendant obsolète le concept de développement, le développement durable est un produit de la


dernière mondialisation, le symbole de l'avènement d'une conscience mondiale. Mais cette synthèse
théoriquement parfaite entre les préoccupations économiques, sociales et environnementales est-elle
une réalité ? ou bien un étendard que chacun s'approprie en fonction de ses intérêts et de ses objectifs,
une sanctification de la planète au détriment de l'humanité, et particulièrement des pauvres ?

Telles sont les questions qui m'ont poussé à analyser en profondeur les définitions originales des
concepts « développement durable et en environnement ».

Section 1: Historique du concept de l'environnement et du développement durable

Le développement durable cherche à prendre en compte simultanément l'équité sociale, l'efficacité


économique et la qualité environnementale. La combinaison de ces trois piliers s'appuie sur quatre
principes fondamentaux à savoir efficacité économique (il s'agit d'assurer une gestion saine et durable,
sans préjudice pour l'environnement et le social), Equité sociale (il s'agit de satisfaire les besoins
essentiels de l'humanité en logement, alimentation, santé et éducation, en réduisant les inégalités entre
les individus, dans le respect de leurs cultures ,qualité environnementale (il s'agit de préserver les
ressources naturelles à long terme, en maintenant les grands équilibres écologiques et en limitant des
impacts environnementaux).11 On se représente ces 3 piliers en leur confronta au terme «durable».

§1 .Le concept de l'environnement et du développement

Le droit international de l'environnement, apparait vers la fin des années 1960. Il avait existé auparavant
un certain nombre d'instruments internationaux visant à protéger la nature et ses ressources, mais la
plupart de ces textes avaient un caractère fortement utilitaire.
Alexandre Kiss désigne l'année 1968 comme constituant dans l'ensemble la date de départ de ce qu'il a
appelé « l'ère écologique ».

Au cours de cette année, fut adoptés trois instruments importants : deux déclarations du conseil de
l'Europe portant l'une sur la lutte contre la pollution de l'air, l'autre sur la protection des ressources en
eau et une convention africaine approuvée par l'O.U.A., le 15 septembre sur la Conservation de la
nature et des ressources naturelles et qui est le texte le plus complet dans ce domaine à l'époque.

C'est également en 1968 que l'Assemblée Générale des Nations Unies décide la convocation d'une
conférence mondiale sur l'environnement humain : ce sera la conférence de Stockholm, tenue en juin
197212.

11 FRANCOIS MANCEBO. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00363314 Submitted on 22 Feb


2009

12 KISS, A., Droit international de l'environnement, www.diramb.gov.pt/data/basedoc/TXT_D_9148-1-


001.htm.

13

Les préoccupations liées de l'environnement revêtent un caractère international dès le départ.

A l'origine de cette internationalisation figurent les grandes catastrophes environnementales dépassant


les frontières d'un seul Etat. Le cas récent à cette époque était le naufrage en 1967 du pétrolier « Torrey
Canyon » dont la cargaison a pollué les côtes françaises, anglaises et belges sur des dizaines de
kilomètres13 .

Ensuite, la détérioration continue et visible du milieu de vie dans les pays industrialisés suscite des
réactions de l'opinion publique. Ceci est à l'origine de la prise en compte des cris d'alarme que ne
cessent de pousser des scientifiques depuis un certain nombre d'années déjà. En même temps, on prend
conscience que l'environnement devrait être considéré comme un tout car il n'a pas de frontières et
qu'il y a une interaction continue entre ses différents éléments14.

On découvrira également que la règlementation qui existe dans les pays industrialisés peut diriger des
flux de substances interdites ou de déchets toxiques ou dangereux vers des pays ou de telles règles
n'existent pas ou ne sont pas appliquées. Cette « exportation de la pollution » se dirige souvent vers des
pays en développement. Toutefois, ces derniers se sont rendu compte des dangers qu'elle peut
représenter, même si elle comporte des avantages pécuniaires immédiats15.

Vers la fin des années 1970, on découvrira aussi qu'il existe des phénomènes dont les dimensions sont
telles qu'un seul Etat, fut-il le plus puissant, ne peut y faire face tout seul. C'est le cas de la pollution des
océans et de la pollution atmosphérique à longue distance qui peut être transportée à des centaines de
Kilomètres et qui a, en particulier beaucoup mobilisé l'opinion à propos du dépérissement des forets16.

Enfin, une véritable planétarisation des préoccupations intervient dans les années 1980 avec la
découverte que la couche d'ozone stratosphérique qui nous protège devient plus mince, voire disparait
localement sous l'effet de gaz que nous fabriquons et que le climat global de la terre entière est menacé
de réchauffement global par suite d'activités humaines avec des conséquences énormes pour l'avenir de
l'humanité17.

Né d'une prise de conscience internationale, devenu par la suite planétaire, le droit international de
l'environnement n'est pas passé par plusieurs phases. On peut en distinguer quatre.

En premier lieu, l'approche des internationalistes a consisté à appréhender des problèmes


d'environnement comme étant surtout causés par les pollutions transfrontalières.

En second lieu, les organisations internationales ont très vite compris que des règles de portée plus large
étaient nécessaires et ont adopté une réglementation dont la caractéristique principale est de
correspondre aux grands secteurs de l'environnement : eaux continentales, c'est-à-dire cours d'eau, lacs
et nappes d'eau souterraines, mers, atmosphère, faune et flore sauvages.
En troisième lieu, on a vite fait de comprendre que cette première intervention du législateur
international, toujours utile voire nécessaire ne suffit plus : des problèmes transversaux comme ceux
posés par les substances chimiques, par les déchets toxiques ou dangereux ou les radiations

d'origine nucléaire peuvent affecter n'importe lequel des secteurs, soit séparément, soit

simultanément, soit successivement.

Un deuxième type de réglementation devait donc se superposer au premier18.

13 KISS, A., op.cit., www.diramb.gov.pt/data/basedoc/TXT_D_9148-1-001.htm.

14 Ibidem.

15 Ibidem

16 Ibidem

17 KISS, A.C, op.cit., www.diramb.gov.pt/basedoc/TXT_D_9148-1-001.htm

18 Ibidem.

14

En quatrième et dernier lieu, à l'heure actuelle, l'attention est de plus en plus attirée par des problèmes
planétaires tels que la protection de la couche d'ozone, la prévention de l' « effet de serre » ou la
protection du patrimoine génétique mondial, c'est-à-dire les efforts pour assurer la survie de toutes les
espèces vivantes19.
§2 .Définition de l'environnement

Malgré l'évolution rapide du droit international de l'environnement, le problème de la définition du


terme « environnement »20 reste toujours posé, ce qui entraine par conséquent la difficulté de donner
une définition précise du droit de l'environnement.

La plupart des traités et autres instruments pertinents tels la Déclaration de Stockholm de 1972 et celle
de Rio de 1992 et la grande majorité des auteurs s'abstiennent de toute définition du terme
environnement21.

Cependant, il existe certaines exceptions .La convention du conseil de l'Europe (dite de Lugano) du 21
juin 1993 sur la responsabilité civile des dommages résultant d'activités dangereuses pour
l'environnement définit l'environnement comme englobant « les ressources naturelles abiotiques,
notamment l'air, le sol, la faune et la flore ainsi que l'interaction entre ces mêmes facteurs .Il comprend
aussi les aspects caractéristiques du paysage »22.

La définition n'est ici que l'addition des différents éléments qui composent l'environnement et qu'il
intègre dans un concept unique. Synthétiquement, Nguyen quoc Dinh le définit comme : « l'ensemble
des éléments nécessaires à la vie » ; l' « environnement humain » étant circonscrit aux éléments
nécessaires à la vie des êtres humains23.

Selon toujours Nguyen quoc Dinh, « le droit international de l'environnement est donc constitué de
l'ensemble de règles juridiques internationales nécessaires à la protection de cet `'espace», la biosphère
(ou l'écosystème global) ».

Cette définition met clairement en évidence à la fois son caractère fonctionnel, il s'agit d'encadrer les
activités humaines qui dégradent ou sont susceptibles d'y porter atteinte et son intégration dans le droit
international général24.
Le dictionnaire de droit international public définit le droit international de l'environnement comme
étant une « branche du droit international dont l'objet est la protection de l'environnement »25 et il
reprend la définition d'A.C Kiss :

« le droit international de l'environnement, domaine spécial du droit international (...), a pour objet de
protéger la biosphère contre les détériorations majeures et les déséquilibres qui pourraient en
perturber le fonctionnement normal. »26

La constatation que font certains auteurs est que le droit international de l'environnement présente des
traits spécifiques, qui tiennent à son objet même, et qui se traduisent par un recours

19 Ibidem.

20 Lexique des termes juridiques le définit comme « un mot très souvent employé, dépourvu d'un
contenu juridique précis. Le terme fait image pour désigner le milieu naturel, urbain, industriel (parfois
aussi économique, social et politique) au sens duquel vivent les hommes », Lexique des termes
juridiques, Paris, Dalloz, 13è édition, 2001, pp.249-250.

21NGUYEN QUOC DINH ; DAILLIER, P ; PELLET, A., Droit international public, Paris, L.GD.J ,6 éd., 1999,
p.1218

22 Convention de Lugano 21 juin 1993 sur la responsabilité civile des dommages résultant d'activités
dangereuses pour l'environnement, art.2 §.10. http://www.er.uqam.ca/nobel/oeil/centreRess/lugano-
f.html.

23 NGUYEN QUOC DINH et al., op.cit.,p.1219.

24 Ibidem

25 SALMON, J., Dictionnaire du droit international public, Bruxelles, Bruylant, 2001, p.383.
26 KISS, A.C., Droit international de l'environnement, Paris, Pédone, 1989, p.13 ;

15

statistiquement plus fréquent à des techniques juridiques particulières (l'étude d'impact


environnemental).

Mais il n'est pas moins discutable selon toujours ces auteurs, qu'il fait partie intégrante du droit
international public : il repose sur la même problématique générale et résulte de la même dialectique
globale entre le mouvement qui pousse les Etat à préserver leur souveraineté et celui qui les oblige à
prendre acte de solidarité qui les unissent27.

§3. Définition du développement durable

Comme toutes les théories relevant de la pensée économique, le développement durable a connu tout
un long processus avant d'être systématisé et accepté, par la communauté internationale comme le
modèle de développement de ce siècle finissant et à venir.

Trois périodes permettent de retracer de façon précise son émergence. Il y a les années 70 avec la
conférence de Stockholm, les années 80 avec le rapport BRUNDTLAND et enfin l'année 1992 qui était
l'occasion pour le concept de connaître la grande consécration au travers la conférence de Rio de
Janeiro.

Lorsqu'on parle du développement durable l'on a l'habitude de faire uniquement allusion à la


conférence de Rio, oubliant que ce concept a une histoire, celle que nous venons de résumer en trois
étapes.

Le développement durable est à la fois un concept ancien et nouveau. Il est ancien dans la mesure où,
déjà du point de vue de ses implications il a été mis en avant mais sans succès. Dans ce sens, nous
pouvons nous référer aux travaux de la conférence de Stockholm (conférence mondiale sur
l'environnement humain, du 5 au 16 Juin 1972) qui en a élaboré l'ébauche28.

Parvenir à une définition de développement durable qui serait acceptée par tous, reste un défi que se
doivent de relever tous ceux qui sont engagés dans le processus de développement.

En effet, ce concept a fait l'objet de tout un foisonnement d'interprétations. J PEZZEY29 dans son
ouvrage intitulé Economic analysis of sustainable development, a recensé plus de soixante définitions du
concept dans la littérature économique contre six dans le rapport de la CMED.

De ce fait, le concept apparaît donc à la fois ou et peu convainquant car la multiplicité de définitions
ouvre le champ à qui le veut de faire une interprétation du concept allant dans le sens de ses propres
intérêts. Le caractère nouveau du concept tient en revanche à la nouvelle appellation de ce qui était
entendu comme une gestion judicieuse de l'environnement par la croissance, mais aussi aux
mécanismes pratiques mis en places pour sa réalisation effective.

En effet, la médiatisation fort poussée du concept lui donne un caractère foncièrement nouveau. Ainsi,
les travaux de la commission mondiale pour l'environnement et le développement, présidée par
Madame Gro Harlem BRUNDTLAND et la conférence de Rio de Juin 1992 devaient permettre au concept
d'avoir une audience beaucoup plus grande. L'on a pu donc dire à cet effet que le rapport BRUNDTLAND
a présenté officiellement à l'ensemble des Pays le concept de développement durable.

Malgré la polémique née du débat Nord/Sud ou plutôt pays industrialisés et ceux appelés par pudeur
pays en développement, la conférence s'est quand même accordée sur ce que la protection et
l'amélioration de l'environnement humain est une question d'importance majeure et qu'il faille à ce titre
veiller à ce que les populations et l'environnement dans le monde ne soient plus affectés par le
développement économique.

27 NGUYEN QUOC DINH et al.,op.cit.,p.1231

28 Débat sur l'environnement, développement et coopération, présidé par M Edgard PISANI (président
de l'institut du monde arabe), Evénement européen, sept 93, P 262
29 PEZZEY, J., Economic analysis of sustainable development, the world bank, Mars 1989

16

Regroupés autour de M. Stephan SCHMIDHIENY, conseiller de M. STRONG, le business council for


sustainable development, composé de 50 chefs de grandes entreprises a mené depuis 1990 une
réflexion qui a abouti à la publication d'un manifeste présenté publiquement à Rio de Janeiro le 29 Mai
1992, c'est-à-dire quelques jours avant l'ouverture de la conférence: « Changer de cap, réconcilier le
développement de l'entreprise et la protection de l'environnement, Dunod, Paris, 1992.

Cet ouvrage se propose de préciser le contenu d'un développement durable et de faire connaître les
nombreuses actions déjà menées par les industriels pour préserver l'environnement.30

Ce fut l'occasion de l'émergence du concept d'écodéveloppement qui se voulait une stratégie du


développement fondée sur une gestion judicieuse des ressources locales, et du savoir-faire applicable
aux zones rurales et au monde entier.

Selon GENDRON (2004), « la notion de « DD » s'est propagée de façon autonome, sans que l'arrimage
avec l'imposante littérature sur le développement ne soit toujours fait »31. Or, si ce concept fait l'objet
de multiples interprétations aujourd'hui, il emboite tout simplement le pas du concept développement
qui a connu plusieurs débats théoriques. En effet, le vocable développement fait son apparition au sortir
de la deuxième guerre mondiale.

Perçu alors comme une croyance occidentale, il prend véritable forme lors du discours du président
américain TRUMAN en janvier 1949 dans lequel « il lance l'idée d'un programme qui fasse partager les
acquis scientifiques et industriels de son pays avec les régions sous-développées... »32 .

Ce fut le début des débats entre le Nord et le Sud, le Nord justifiant ses interventions par la théorie de la
modernisation6 et les étapes de la croissance de Rostow ainsi que le Sud, fustigeant une main mise néo-
colonialiste et réclamant son autonomie. C'est la raison pour laquelle une tentative de définition du
concept « DD » le replace dans le prolongement d'un débat ancien en économie, débat portant sur les
contradictions engendrées par le processus d'accumulation de richesses. Une deuxième tentative se
focalise sur la dégradation de l'environnement et l'épuisement des ressources naturelles.

Ainsi, pour les théoriciens de la croissance et ou du développement, notamment HICKS (1946) définit le
critère de durabilité comme équivalent à la quantité de richesses que l'on peut consommer durant une
période, sans que l'on s'appauvrisse entre le début et la fin de cette période. Si l'on s'en tient à cette
définition, pour le Dr TCHOUASSI, « la problématique du « DD » s'enracine dans les interrogations sur les
conditions favorables à la création d'un surplus économique et à l'accumulation de richesses sur le long
terme», ce qui laisse entrevoir que le « DD » met en exergue l'origine de l'accumulation des richesses
dans la mesure où il y a une croissance au départ et celle-ci doit être durable.

Les économistes classiques, qui avaient une vision dynamique des sociétés c'est-à-dire que
l'enrichissement des nations était lié à l'accumulation du capital par une certaine partie de ladite
société, bien qu'exprimant globalement leur confiance dans la régulation de l'économie par le marché,
se sont butés au « principe de population » de MALTHUS.

Dans ce cas, Citation donnée par GENDRON (2004) dans Développement Durable et Economie Sociale :
Convergences et articulations.

Fallait-il arrêter les naissances pour éviter l'épuisement des ressources qui sont utilisées à nourrir une
population croissante ? Et si la population croît plus rapidement que les ressources, un danger plane à
l'horizon. Ce danger n'est autre que le déséquilibre qui entraînera le manque d'équité, équité prônée
par le « DD ».

30SCHMIDHIENY, S., Changer de cap, réconcilier le développement de l'entreprise et la protection de


l'environnement, Dunod, Paris, 1992

31 GENDRON (2004), Développement Durable et Economie Sociale : Convergences et articulations.

32 TRUMAN(1949) dans son discours en faveur des pays en voie de développement.


17

STUART MILL (1848) va poser les bases du « DD » un siècle bien avant en déclarant « ce ne sera, que
quand, avec de bonnes institutions, l'humanité sera guidée par une judicieuse prévoyance, que les
conquêtes faites sur les forces de la nature par l'intelligence et l'énergie des explorateurs scientifiques
deviendront la propriété commune de l'espèce et un moyen d'améliorer et d'élever le sort de tous »33.
Ce qui laisse entrevoir que la base du « DD » repose sur le changement de mentalités tandis que son
noeud est symbolisé par le partage et la coopération.

Pour certains marxistes notamment O'CONNOR (1992), qualifie le « DD » comme étant «la seconde
contradiction du capitalisme » qui se traduit par l'apparition des problèmes environnementaux ».

Pour tenter d'expliquer ce concept, D. CLERC (2002), par exemple, différencie le

développement humain du développement durable. En effet, les deux termes recouvrent toujours la
même divergence.

Avec le développement humain, se pose la question de l'apparition et de l'utilisation des richesses


nouvelles, comme le développement durable renvoie au contenu de ces richesses en énergies et en
matières non renouvelables, ainsi qu'à leurs effets à long terme sur l'ensemble de l'humanité. Il ressort
de cette définition, une notion très importante qui est celle du temps. Si bien qu'il y a dans cette prise en
compte du temps, l'idée que le développement durable, renvoie, finalement, à la nécessité de la non-
décroissance des richesses (ressources naturelles) au cours du temps.

Selon BLANCHET Ph. (2002), le « DD » n'est d'ailleurs pas seulement une préoccupation ou un objectif
pertinent pour les pays et les populations Cité par Dr TCHOUASSI, « Mécanismes internationaux du
Développement Durable » (2011).

Il est en effet porteur d'une critique à l'égard des modes de développement qui affectent tout autant,
voire plus, les pauvres que les riches. En outre, le développement durable est une forme de réponse aux
problèmes environnementaux qui nécessitent et favorisent un renforcement de la démocratie. Enfin le
développement durable est un partage équitable de l'avoir, entre générations présentes et les
générations futures.
Selon GENDRON (2004), « la notion de « DD » s'est propagée de façon autonome, sans que l'arrimage
avec l'imposante littérature sur le développement ne soit toujours fait ». Or, si ce concept fait l'objet de
multiples interprétations aujourd'hui, il emboite tout simplement le pas du concept développement qui
a connu plusieurs débats théoriques.

En effet, le vocable développement fait son apparition au sortir de la deuxième guerre mondiale. Perçu
alors comme une croyance occidentale, il prend véritable forme lors du discours du président américain
TRUMAN en janvier 1949 dans lequel « il lance l'idée d'un programme qui fasse partager les acquis
scientifiques et industriels de son pays avec les régions sous-développées... »34.

Ce fut le début des débats entre le Nord et le Sud, le Nord justifiant ses interventions par la théorie de la
modernisation et les étapes de la croissance de Rostow ainsi que le Sud, fustigeant une main mise néo-
colonialiste et réclamant son autonomie. C'est la raison pour laquelle une tentative de définition du
concept « DD » le replace dans le prolongement d'un débat ancien en économie, débat portant sur les
contradictions engendrées par le processus d'accumulation de richesses. Une deuxième tentative se
focalise sur la dégradation de l'environnement et l'épuisement des ressources naturelles.

Ainsi, pour les théoriciens de la croissance et ou du développement, notamment HICKS (1946) définit le
critère de durabilité comme équivalent à la quantité de richesses que l'on peut

33 STUART MILL (1848), Notion de développement durable.

34 GENDRON (2004), Développement Durable et Economie Sociale : Convergences et articulations.

18

consommer durant une période, sans que l'on s'appauvrisse entre le début et la fin de cette période.

Si l'on s'en tient à cette définition, pour le Dr TCHOUASSI, « la problématique du « DD » s'enracine dans
les interrogations sur les conditions favorables à la création d'un surplus économique et à l'accumulation
de richesses sur le long terme». Ce qui laisse entrevoir que le « DD » met en exergue l'origine de
l'accumulation des richesses dans la mesure où il y a une croissance au départ et celle-ci doit être
durable. Si ce concept n'a pu faire fortune ou a connu des difficultés pour sa mise en oeuvre, cela était
dû au désaccord qui a précédé son élaboration. Il y avait une sorte d'absence de consensus autour de
lui. Mais à présent, le fil des années vient de renverser l'ordonnance des choses.

En effet, le développement durable qui est une «version réactualisée» de l'écodéveloppement requiert
de plus en plus d'audience.

Du point de vue de son contenu le développement durable tire ses origines de la conférence de
Stockholm. Plusieurs éléments attestent suffisamment ce propos. Pour s'en convaincre, nous allons citer
deux principes de la déclaration de la conférence. Le premier dit que: «L'homme a un droit fondamental
à la liberté, à l'égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui
permet de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et d'améliorer
l'environnement pour les générations présentes et futures...»35.

Pour le second principe, :«Les ressources du globe, y compris l'air, l'eau, la terre, la flore, la faune et
particulièrement les échantillons représentatifs des écosystèmes naturels doivent être préservés dans
l'intérêt des générations présentes et à venir par une planification ou une gestion attentive selon que de
besoin ».

On retrouve dans ces deux principes le maillon important de la définition du développement durable
proposée par le rapport BRUNDTLAND, c'est-à-dire, «un développement qui répond aux besoins des
générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs".36

Ceci étant dit, on peut conclure que le développement durable, dans ses implications notamment, est
un paradigme ancien qui n'était pas réellement appliqué en raison des intérêts égoïstes des Etats.

Nous pouvons retrouver cette déduction dans les propos de M. Ignacy SACHS: « La conceptualisation de
l'écodéveloppement a surtout été élaborée au cours des années 71-75, et le rapport Brundtland n'a pas
apporté d'idées très neuves". 37
Toutefois, le rapport BRUNDTLAND et la conférence de Rio de Janeiro de Juin 1992 auront le mérite de
le faire revivre tout en l'étayant et lui conférant des aspects multidimensionnels qui lui permettent
aujourd'hui d'occuper le devant de la scène internationale. On a pu ainsi parler des origines récentes du
développement durable.

Ainsi, on peut se permettre de dire que le concept de développement durable présente une vision
"écocentrée" et "anthropocentrée"; suivant qu'elles se donnent pour objectif essentiel la protection de
la vie en général (et donc de tous les êtres, du moins ceux qui ne sont pas encore condamnés) ou le bien
être de l'homme38.

Le développement durable tend donc à exiger une prise en compte des intérêts sociaux et
environnementaux au même titre que les intérêts économiques par le développement. En ce sens,

35 GENDRON (2004), Développement Durable et Economie Sociale : Convergences et articulations.

36 Notre avenir à tous, Commission mondiale pour l'environnement et le développement, édition du


fleuve, publications du Québec, 1987, p.10

37 Le développement reconsidéré : in revue du tiers monde, n°134, p. 59

38 COMELIAU, C., Développement du développement durable, ou blocage conceptuel? Revue tiers


monde, n°137, 1994, page 61

19

celui-ci ne doit plus être seulement mesuré par rapport au PNB par têtes d'habitants, mais doit
désormais tenir compte de l'amélioration ou la détérioration des réserves en ressources naturelles qui a
des effets sur la santé des populations.
La section suivante est réservée à la consécration de la Déclaration de Rio sur l'environnement et le
développement durable.

Section 2 : La Consécration de la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement durable

La conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement, plus connue sous le nom de
sommet de la Terre de Rio de Janeiro ou sommet de Rio, s'est tenue à Rio de Janeiro au Brésil du 3 au 14
juin 1992, réunissant 110 chefs d'États et de gouvernements et 178 pays. Maurice Strong en était le
secrétaire général39.

Environ 2 400 représentants d'organisations non gouvernementales (ONG) étaient présents, tandis que
plus de 17 000 personnes assistaient au Forum des ONG qui se tenait parallèlement au Sommet. Cette
conférence, dans le prolongement de la conférence internationale sur l'environnement humain (le
premier Sommet de la Terre s'étant déroulé en 1972 à Stockholm), a été marquée par l'adoption d'un
texte fondateur de 27 principes, intitulé « Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement »
qui précise la notion de développement durable :

« Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit
à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. » (Principe 1), « Pour parvenir à un
développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de
développement et ne peut être considéré isolément.(Principe 4) »40

§1 : La Conférence de Rio

La conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement tenue à Rio de Janeiro en
1992 a recentré les questions d'environnement et de développement aux premiers rangs des
préoccupations de la communauté internationale.

Dénommée sommet de la Terre, cette conférence a réaffirmé le caractère planétaire des


problématiques de dégradation des écosystèmes et de gestion des ressources naturelles dans la
perspective du développement durable. La conférence de Rio a éveillé la conscience collective de
l'humanité en soulignant la dimension planétaire des problèmes environnementaux.
La Déclaration de Rio consacre l'articulation étroite entre protection de l'environnement et
développement économique en vue d'assurer le développement durable. Cette déclaration implique
également le principe de la responsabilité commune.

La Déclaration de Rio a été adoptée au cours de la conférence de Rio qui réunit du 03 au 14 juin 1992,
178 délégations dont 117 conduites par un chef d'Etat ou de gouvernement. Ce qui lui vaut le nom de «
SOMMET DE LA TERRE ».41

Au cours de cette conférence de Rio, deux conventions ont été signées sur des sujets importants (les
changements climatiques et la diversité biologique) et trois autres instruments (la Déclaration de Rio,
l'Agenda 21 et la déclaration des principes sur les forêts).

La Déclaration de Rio parachève la "globalisation" du droit international de l'environnement, que celle


de Stockholm avait été la première à tenter de systématiser. Ceci se traduit par la trilogie

39 STRONG, M ., Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Rio de


Janeiro-juin 1992)

40 Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Rio de Janeiro-juin 1992)

41 La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement,. Réunie à Rio de Janeiro
du 3 au 14 juin 1992.

20

"Développement durable » (principe 1), satisfaction équitable "des besoins des générations présentes et
futures (principe 3) et "responsabilités commune mais différenciées » (principe 7).
En contribuant à la prise de conscience de l'ampleur et de l'importance des problèmes posés par la
protection de l'environnement, les conférences de Stockholm et de Rio ont été à l'origine d'un
impressionnant développement normatif.

Convaincant pour ce qui est des réglementations sectorielles, ce mouvement est cependant décevant à
deux points de vue :

- D'une part, l'éparpillement institutionnel demeure, et est source de double emploi des gaspillages et
d'inefficacité qui contrastant avec l'importance que la société internationale est supposée accorder à la
protection de l'environnement.

- D'autre part les principes proclamés en 1972 et 1992 sont peu opérationnels faute de consensus
international sur leur consistance exacte.

§2. Etendue de la Déclaration de Rio

Les principes de la Déclaration de Rio (Principes 6, 7, 9 et 11) relatifs à la responsabilité commune mais
différenciée sont axés sur l'environnement.42 Il faudra attendre Johannesburg pour que l'attention soit
attirée sur le fait que le volet social est aussi concerné par le principe de responsabilités communes mais
différenciées. Au cours de cette conférence de Rio, deux conventions ont été signées

sur des sujets importants (les changements climatiques et la diversité biologique) et trois autres
instruments (la Déclaration de Rio, l'Agenda 21 et la déclaration des principes sur les forêts)

La Déclaration de Rio parachève la "globalisation" du droit international de l'environnement, que celle


de Stockholm avait été la première à tenter de systématiser. Ceci se traduit par la trilogie
"Développement durable » (principe 1), satisfaction équitable "des besoins des générations présentes et
futures (principe 3) et "responsabilités commune mais différenciées » (principe 7).

En contribuant à la prise de conscience de l'ampleur et de l'importance des problèmes posés par la


protection de l'environnement, les conférences de Stockholm et de Rio ont été à l'origine d'un
impressionnant développement normatif. Convaincant pour ce qui est des réglementations sectorielles,
ce mouvement est cependant décevant à deux points de vue :

- D'une part, l'éparpillement institutionnel demeure, et est source de double emploi des gaspillages et
d'inefficacité qui contrastant avec l'importance que la société internationale est supposée accorder à la
protection de l'environnement.

- D'autre part les principes proclamés en 1972 et 1992 sont peu opérationnels faute de consensus
international sur leur consistance exacte. Des travaux qui seront parachevés du moins en théorie, par le
protocole de Kyoto.

L'Agenda 21 mentionne toutefois les trois piliers du développement durable, au chapitre 39 sur les
instruments et mécanismes juridiques internationaux, paragraphe 39.1 :

« a) La poursuite du développement durable du droit international concernant le développement


durable, en accordant une attention particulière à l'équilibre délicat entre les questions relatives à
l'environnement et celles relatives au développement. » L'alinéa suivant mentionne le domaine social
aux côtés de l'économique et de l'environnement ;

42 Doc. des Nations Unies cote E/CN.17/1997/8, §67

21

b) La nécessité de préciser et de renforcer les liens entre les instruments ou accords internationaux en
vigueur en matière d'environnement et les accords ou instruments pertinents dans les domaines
économique et social, en tenant compte des besoins propres des pays en développement.

Par ailleurs, le principe des responsabilités communes mais différenciées est intégrée dans la conception
des conventions de Rio : la convention sur le changement climatique et celle sur la diversité biologique.
Aussi, il est important de remarquer que :
« la Déclaration de Stockholm était moins claire à cet égard. D'une part, elle avait admis sur dans tous
les cas il était nécessaire de tenir compte de la différence de la situation de différents pays, notamment
dans l'applicabilité des normes qui peuvent être d'un coût social injustifié pour les pays en
développement (Principe 23).

D'autre part, elle a proclamé que les questions internationales se rapportant à la protection et à
l'amélioration de l'environnement doivent être abordées dans un esprit de coopération par tous les
pays, grands ou petits, sur un pied d'égalité (Principe 24) ».43

Le Principe des responsabilités communes mais différenciées déroge aux principes traditionnels d'égalité
et de réciprocité qui sont à la base des rapports internationaux. Le plan de mise en oeuvre du Sommet
Mondial pour le Développement Durable (SMDD) de Johannesburg précise que le principe des
responsabilités communes mais différenciées devrait être pris en compte dans la mise en oeuvre de
l'Agenda 21 et les objectifs communs du développement durable.44

Cela suggère que le principe ne s'applique pas seulement à la protection de l'environnement, mais aussi
aux objectifs de développement social tels que l'élimination de la pauvreté. Le principe 7 de la
Déclaration de Rio mentionne la nécessité de protéger l'écosystème mondial et les rôles différenciés des
Etats dans la dégradation de l'environnement. On pourrait considérer que le principe de responsabilité
commune mais différenciée ne concerne que les responsabilités environnementales.

Cependant, le principe 7 mentionne également que les pays développés ont une responsabilité dans «
l'effort international du développement durable ». Or, la poursuite du développement durable implique
des objectifs qui ne sont pas uniquement des objectifs environnementaux tels que l'équité, l'élimination
de la pauvreté et le développement.

Cette interprétation rejoint d'ailleurs le principe d'intégration des trois volets du développement
durable. C'est cette interprétation que reprend le plan de mise en oeuvre de Johannesburg, les Etats
s'engagent à renforcer la coopération internationale en tenant compte notamment du principe des
responsabilités communes mais différenciées, cela permettant de faciliter l'intégration des trois piliers
du développement durable, les objectifs du développement durable ne se limitant pas à la protection de
l'environnement.45

§3. Les autres conventions relatives à la protection de l'environnement


La globalisation de la protection de l'environnement s'est d'abord faite avec la déclaration de Stockholm
faite lors de la conférence des Nations Unies sur l'environnement qui s'est tenu à Stockholm du 05 au 16
juin 1972 .Cette conférence sera du 03 au 11 juin 1992 le protocole de Kyoto et la déclaration de
Copenhague.

43 KISS, A.C., STEPHANE, D.B., Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement
(Rio de Janeiro-juin 1992). In : Annuaire français de droit international, volume 38, 1992. P. 840

44 Plan de mise en oeuvre du Sommet mondial pour le développement durable, Doc. A/CONF.199/20, §
81.

45 Op. cit., §.1 : « L'éradication de la pauvreté, la modification des modes de production et de


consommation non durables et la protection de la gestion des ressources naturelles indispensables au
développement économique et social constituent les objectifs fondamentaux et les exigences
essentielles du développement durable. »

46 Déclaration de Stockholm du 16 juin 1972, in Programme de droit de l'environnement : Matériel


juridique en droit de l'environnement, UNITAR.

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1. La déclaration de Stockholm

Envisagée par l'Assemblée Générale de l'ONU dès 1968, la conférence de Stockholm46 a été
soigneusement préparée et a réuni 113 Etats participant et de nombreuses Organisations Non
Gouvernementales. Des travaux de la conférence est résulté une moisson de textes touffus et
hétérogènes adoptés par acclamation avec l'abstention de la Chine : quatre résolutions sur des points
particuliers, 109 recommandations censées constituer un "plan d'action" et surtout une déclaration
comportant une proclamation en sept points qui ne manque pas de souffle mais ne présente qu'une
portée normative et 23 principes traduisant une "conviction commune des participants".
Ces principes sont analysés parce qu'ils constituent la base générale de la protection de
l'environnement. Mais il faut noter que la déclaration de Stockholm ne survient pas dans un no man ' s
land juridique. Depuis longtemps les Etats ont conclu de nombreux traités sectoriels relatifs à la
protection de l'environnement et, au hasard des contentieux les arbitres et les juges internationaux
avaient eu l'occasion de dégager les principes qui n'étaient pas propres à ce domaine mais qui y
présentent parfois une pertinence particulière.

Certains de ces instruments énoncent des principes de grande importance, mais sans dessein global. La
déclaration de 1972 fédère cet ensemble hétérogène de normes et de principes et lies les uns aux
autres.

La "globalisation" réalisée par la déclaration de Stockholm ne se borne pas aux principes du droit
international de l'environnement. Elle contribue au contraire, à les "désenclaver" dans la mesure où
l'environnement se trouve intégré dans un contexte plus vaste qui imprégnait les forums internationaux
à l'époque et que l'on peut qualifier d "idéologie des 4 D" (Développement, Droits de l'homme,
Désarmement et Décolonisation). Si ces deux derniers ne sont que furtivement présents dans la
Déclaration, les deux autres y tiennent au contraire une place considérable.

Au cours de cette conférence de Rio, deux conventions ont été signées sur des sujets importants (les
changements climatiques et la diversité biologique) et trois autres instruments (la Déclaration de Rio,
l'Agenda 21 et la déclaration des principes sur les forêts)

La Déclaration de Rio parachève la "globalisation" du droit international de l'environnement, que celle


de Stockholm avait été la première à tenter de systématiser. Ceci se traduit par la trilogie
"Développement durable » (principe 1), satisfaction équitable "des besoins des générations présentes et
futures (principe 3) et "responsabilités commune mais différenciées » (principe 7).

En contribuant à la prise de conscience de l'ampleur et de l'importance des problèmes posés par la


protection de l'environnement, les conférences de Stockholm et de Rio ont été à l'origine d'un
impressionnant développement normatif.
Convaincant pour ce qui est des réglementations sectorielles, ce mouvement est cependant décevant à
deux points de vue :

- D'une part, l'éparpillement institutionnel demeure, et est source de double emploi des gaspillages et
d'inefficacité qui contrastant avec l'importance que la société internationale est supposée accorder à la
protection de l'environnement.

- D'autre part les principes proclamés en 1972 et 1992 sont peu opérationnels faute de consensus
international sur leur consistance exacte.

Des travaux qui seront parachevés du moins en théorie, par le protocole de Kyoto.

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2. Le protocole de Kyoto

Le protocole de Kyoto est un traité international visant la réduction du gaz à effet de serre, dans le cadre
de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques dont les pays participants se
rencontrent annuellement depuis 1995. Signé le 11 décembre 1997 lors de la conférence annuelle de la
convention (COP 3) à Kyoto (Japon), il est entré en vigueur le 16 Février 2005 et a été ratifié à ce jour par
183 pays à l'exception notable des Etats-Unis.

Les gaz à effet de serre concernés étaient les suivants :

· Le gaz carbonique ou dioxyde de carbone (CO2) provenant essentiellement de la combustion des


énergies fossiles et de la déforestation.

· Le méthane (CH4) qui a pour origine principale l'élevage des ruminant, la culture du riz, les décharges
d'ordures ménagères, les exploitations pétrolières et gazières.
· Les halo carbures (HFC et PFC) qui sont les gaz réfrigérants utilisés dans les systèmes de climatisation et
la production de froid, les gaz propulseurs et aérosols

· Les protoxydes d'azote ou oxyde nitreux (NZO) provenant de l'utilisation des engrais azotés et de
certains procédés chimiques.

· L'hexafluorure de soufre (SF6) utilisé par exemple dans les transformateurs électriques.

Les pays signataires dits « de l'annexe » (pays développés ou en transition vers une économie de marché
comme la Russie) ont accepté globalement de réduire de 5,5 % leurs émissions de gaz à effet de serre
sur la période 2008-2012 par rapport au niveau atteint en 1990.

Parmi ces pays, les Etats-Unis ont accepté une réduction de 7 %, le Japon de 6 % et l'Union Européenne
de 8 % . L'entrée en vigueur du protocole de Kyoto (le 16 Février 2005) a eu lieu dès lors qu'au minimum
55 pays de la convention sur les changements climatiques avaient déposé leurs instruments de
ratification.

Parmi ces pays devaient figurer les pays développés dont les émissions de dioxyde de carbone
présentaient en 1990 au moins 55 % des émissions totales de ces pays à la même date. La Russie a
également ratifié le protocole de Kyoto. Mais les Etats Unis qui à eux seuls émettent 30 à 35 % du total
des gaz à effet de serre d'origine humaine ont décidé en 2001 de ne pas ratifier le protocole.

D' où les suites importantes qu'on observera.

3. La suite du protocole de Kyoto : La conférence de Bali

Du 03 au 14 Décembre 2007, une conférence mondiale des Nations Unies sur le changement climatique
réunit plus de 180 pays à Bali en Indonésie. Ils devront négocier l'accord qui succèdera au protocole de
Kyoto valide jusqu'au 2012. L'objectif étant de parvenir à un accord sur les actions à mener pour réduire
la production des gaz à effet de serre qui devra être signé à Copenhague (Danemark) en 2009 et qui
entrera en vigueur en 2012 date à laquelle prendront fin les obligations liées au protocole de Kyoto
arrêté en 1997 et entré en vigueur en 2005.

Tout le monde espère rallier à cet accord les Etats-Unis et l'Australie qui avaient refusé Kyoto. Le but est
en partie atteint. Le premier ministre australien Kevin Rudd annonce le lundi 03 Décembre 2007 que son
pays ratifiait le protocole de Kyoto. Quant aux Etats-Unis on a entendu un Georges Bush presque
converti expliquer la « nécessité » d'une « réduction substantielle » de l'émission de gaz à effet de serre.
Ce n'est de toute façon pas son administration qui sera impliqué

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dans la préparation de ce futur accord. Il faut noter ici que le contexte n'est plus celui de l'avant Kyoto.
47

· Les yeux se tournent vers la Chine qui est désormais un des plus gros pollueurs du monde et qui est
prête à discuter. Mais les pays occidentaux ne doivent pas oublier qu'une grande partie du CO2 émis par
la Chine est due à la production des biens destinés aux occidentaux.

· Les pays dits émergents (pays en voie de développement) qui génèrent la moitié des gaz à effet de
serre devront eux aussi faire des efforts sans pour autant mettre à mal leurs économies.

· Les négociations s'annoncent donc difficiles. L'expérience du protocole de Kyoto montre bien combien
l'exercice est rude. Il faudra attendre le sommet de Copenhague pour voir si on aboutira à un nouvel
accord sur l'environnement et précisément les changements climatiques.

4. La conférence de Copenhague

Cette conférence sur le climat Tenue à Copenhague du 7 au 10 décembre 2009 elle devrait être
l'occasion de négocier un accord international sur le climat remplaçant le protocole de Kyoto censé
prend fin en 2012. Malheureusement elle n'aboutit pas à un accord juridiquement contraignant. En plus
l'accord adopté au cours de cette conférence (accord de Copenhague) n'est assorti ni des dates
butoires , ni d'objectifs quantitatifs. Alors que pour stabiliser la hausse des températures à deux degrés
par rapport à l'ère préindustrielle, les pays industrialisés doivent réduire de 40 % les émissions de gaz à
effet de serre avant 2020.

Certains pays en développement ont néanmoins accepté de mettre en oeuvre les mesures d'atténuation
et de lutte contre la déforestation, au niveau national, et de publier un bilan bisannuel de ces efforts
tandis que les pays riches ont accepté de consacrer annuellement (de 2020 à 2100) 100 milliards de
dollars américains aux pays en développement.

Il faut préciser qu'il s'agissait d'un sommet réellement mondial dans la mesure où la quasi-totalité des
Etats du monde ont été représentés au plus haut par leurs chefs d'Etat ou de gouvernement.

§4. Les principes écologiques dans les relations internationales

1. Le devoir de prévention

Le caractère souvent irréparable des dommages causés à l'environnement impose d'en prévenir la
survenance (Voir C.I.J arrêt du 25 septembre 1997, projet Gabcikovo - Nagimaros). Telle a été la
préoccupation essentielle et fondamentale des auteurs des premières conventions sectorielles
consacrées à la préservation de certaines espèces animales menacées ou de certains espaces.

Consacré par le principe 21 de Stockholm, repris par un certain nombre d'obligations à la charge des
Etats, des normes vagues et générales à l' origine mais qui font l'objet d'autres normes plus
contraignantes regroupées sous l'appellation ambiguë de « principe de précaution ».

2. Le principe de précaution

Formulé à l'origine par la Déclaration « paneuropéenne » de Bergen adaptée le 15 mai 1990 par les Etats
membres de la commission économique et sociale pour l'Europe des Nations Unies, le principe de
précaution a été repris par la suite dans de grands instruments conventionnels tels que la Déclaration de
rio dont l'article 15 dispose : « En cas de risque de dommages graves et irréversibles, l'absence de
certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de
mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement ».

47 KOUONEDJI, M.,op.cit,p.7

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Le principe de précaution impose aux Etats des obligations continues dont la consistance évolue avec les
progrès scientifiques et techniques. Ainsi dans l'affaire précitée du projet Gabikovo-Nagymaros, la CIJ a
invité les parties à « examiner à nouveau les effets sur l'environnement de l'exploitation de la centrale »
hydroélectrique construite sur le DANUBE en application d'un traité de 1977. Dans la même affaire, la
cour a refusé de faire droit de mettre fin au traité en prétextant un « état de nécessité écologique »
fondé sur les risques pesant sur l'environnement non détectés au moment de sa conclusion : il pouvait
être remédié au « péril » incertain dont elle allégerait l'existence par d'autres moyens.

Aux termes du projet d'articles de la C.D.I sur la prévention des dommages transfrontières résultant
d'activités dangereuses, trois conséquences principales sont dégagées du principe de précaution :

· Le principe d'autorisation préalable : l'autorisation préalable d'un Etat est requise pour les activités qui
comportent un risque de causer un dommage transfrontière significatif et qui sont menées sur le
territoire d'un autre Etat.

· Le principe de transparence qui se traduit par l'obligation pesant sur les Etats d'informer le public et les
autres Etats susceptibles d'être affectés des risques que comporte une activité

· L'obligation de procéder à une étude d'impact de l'environnement dès lors qu'une activité s'est
susceptible de causer un dommage transfrontière.

Au développement durable, aux devoirs de prévention et précaution s'ajoute l'obligation de coopérer. 3.


Les autres principes
a) Le devoir de coopérer

C'est un principe exprimé sous sa forme générale par le principe 7 de Rio « Les Etats doivent coopérer
dans un esprit de partenariat mondial en vue de conserver, de protéger et de rétablir la santé et
l'intégrité de l'écosystème terrestre »48.

La coopération internationale pour la sauvegarde et la protection de l'environnement est une nécessité


imposée par la globalité de l'écosystème49 et progressivement érigée en une obligation juridique de
nature générale, qui se décompose progressivement en une série d'obligations spécifiques,
méticuleusement décrite dans certains traités.

Cette obligation est souvent rappelée dans les traités particuliers relatifs à la protection de
l'environnement tels que :

- L'article 197 de la convention de MONTEGO BAY sur le droit de la mer

- L'article 4 de la convention de 1994 sur la lutte contre la désertification

- L'article 5 paragraphe 2 de la convention de 1997 sur le droit relatif aux utilisations des cours d'eau
internationaux à des fins autres que la navigation.

La dimension écologique des relations internationales se quadrille par un ensemble de principes relatifs
au développement durable , la prévention et précaution , l'obligation de coopérer et le principe
pollueur-payeur.

48 KISS (A) et BEURIER (JP), Droit international de l'environnement, Paris, Pedone, 1989, p. 148.

49 KISS (A) et BEURIER (JP), Op. Cit., p. 148.


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b) Le principe « pollueur-payeur

Il s'agit d'un principe selon lequel l'opérateur d'une activité dangereuse qui cause un dommage à
l'environnement doit réparer les conséquences de celui-ci. Mais si la positivité du principe n'est pas
douteuse, sa consistance et son régime juridique posent des problèmes juridiques complexes :

· La consistance: proclamé par le principe 16 de la Déclaration de Rio (1992) et repris par de multiples
conventions régionales qui l'expriment en termes variés, le contenu de départ du principe « pollueur-
payeur » était de faire supporter par les opérateurs « le coût des mesures de prévention et de lutte
contre la pollution » et de limiter voire interdire les subventions à cette fin qui viendraient fausser le
concurrence mais il ne portait pas sur la réparation des dommages causés par une pollution
accidentelle.

Progressivement il a été étendu au « coût de pollution » dans son ensemble (voir la convention de
Londres de 1990 sur la lutte contre la pollution contre les hydrocarbures) sans qu'il soit possible
d'affirmer qu'un consensus existe sur sa consistance exacte.

· Le régime juridique: On peut considérer le principe « pollueur-payeur » comme un principe à la croisée


de la prévention et de la réparation. A ce titre, il constitue un principe relatif au droit de la
responsabilité, même si les incertitudes sur sa portée exacte rendent difficile sa mise en oeuvre,
notamment judiciaire (voir à ce titre l'affaire du probo-kuala).

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