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SEXUALITE NORMALE ET

PATHOLOGIQUE

Dr MACHANE R.
CHU MUSTAPHA BACHA

Objectifs :

  Identifier les principaux troubles de la sexualité.


  Dépister une affection organique en présence d'un trouble sexuel.
 Savoir aborder la question de la sexualité́ au cours d'une
consultation.
1-Introduction-Définition  :

Est un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité


-l’évolution de la sexualité de chacun est marqué par des contraintes éducatifs, morales et
sociales qui subissent des modifications au cours du temps et selon la cultures
On définit 3 types de troubles sexuelles en psychiatrie :
 Dysfonction sexuelles
 Les paraphilies
 L’hypersexualité
 
Épidémiologie  :

Les Dysfonction Sexuel sont très fréquentes en population générale, de façon similaire dans
tous les pays, 8 à 10 % de dysfonction érectile (Dysfonction Érectile ), 15 à 30 %
d’éjaculation précoce (EP), 2 à 4% de trouble de l’orgasme chez l’homme, 30 % de trouble du
désir et de trouble de l’orgasme chez la femme. La DE voit son taux augmenter avec l’âge,
tandis que l’Éjaculation Précoce ne diminue pas avec le temps, contrairement à ce que l’on
croyait ; par contre les Dysfonction Sexuel de la femme auraient plutôt tendance à s’améliorer
avec l’âge. 

2-Semiologie  :

 Les différentes phases d’un rapport sexuel  :


 Une phase de désir sexuel :
précède le rapport constitué de pensée érotique ou fantasmatique imaginaire
 Une phase excitation :
Caractérise chez l’homme par une érection et chez la femme par le lubrification de la
muqueuse vaginal
 La phase en plateau :
Phase durant lequel se produit l’acte sexuel
 Phase d’orgasme :
Manifestation complexe de l’organisme vécu avec un plaisir intense
 La phase résolutive :
Les phénomènes d’excitations dégraissent rapidement chez l’homme elle est suivi d’une
période réfractaire chez l’homme

 Manifestions des dysfonctions érectiles :

 Trouble du désir sexuel :


Se caractérise par une nette diminution du désir sexuel ou absence persistante et répété (
06mois) de tout désir sexuel
Étiologie : dépression , hypogonadisme.
 Les troubles de l’excitation :

chez la femme : « Incapacité persistante ou répétée à atteindre, ou à maintenir jusqu’à


l’accomplissement de l’acte sexuel, une activité sexuelle adéquate (lubrification,
intumescence). »
chez l’homme : « Incapacité persistante ou répétée à atteindre, ou à maintenir jusqu’à
l’accomplissement de l’acte sexuel, une érection adéquate ».
 Trouble de l’orgasme :

C’est une absence persistante ou répété de l’orgasme avec une phase d’excitation normale
On peut également observé au décours de ce trouble :
-Une anéjaculation
-Un retard de l’éjaculation
-Une éjaculation rétrograde : en particulier en post-opératoire d’une chirurgie prostatique ou
lorsque le sujet est âgé.
-Les troubles de l’orgasme incluent chez l’homme l’éjaculation précoce. Celle-ci est banale
lors des premiers rapport puis peut être occasionnelle.

 Troubles sexuels avec douleurs :


Il s’agit de troubles retrouvées principalement chez les femmes.
Les symptômes douloureux sont :
Les dyspareunies : ce sont des rapports sexuels douloureux et difficiles, elle peuvent se
compliqué de vaginisme qui est une contraction involontaire, reflexe et persistante des
muscles du périnées, empêchant toute pénétration.

3-Conduite à tenir devant un trouble sexuel  :


L’examen sexologique :

Il suit les procédures habituelles de l’examen médical. Sa spécificité tient à


l’embarras qu’il peut susciter chez le malade et le médecin.

Interrogatoire :
Il s’agit d’un moment clé du bilan d’une plainte sexuelle.
Idéalement en deux temps : le patient seul puis avec son partenaire.
faut garder toujours une attitude empathique, bienveillante et sans jugement sur les
représentations des patients.
On cherchera à identifier le motif précis de la consultation (explorer les différentes phases :
désir, excitation, orgasme, résolution), l’historique du problème sexuel (début brutal ou
progressif, caractère permanent ou occasionnel).
On cherchera à comprendre le contexte du patient :
 Existe-t-il des facteurs de stress, des évènements de vie récents négatifs (deuil,
chômage, infertilité..) ou positifs (naissance d’un enfant, nouvelle rencontre...) ?
 Chez la femme, on recueillera avec précision toute l’histoire gynéco-obstétricale.
Et enfin tous antécédents de troubles psychiatriques seront recherchés à l’entretien :
* troubles de l’humeur: épisode dépressif caractérisé́
*  troubles anxieux
*  troubles psychotiques
*  troubles addictifs notamment alcool, cocaïne, héroïne.
Examen clinique
Tous les éléments pouvant atteindre les effecteurs périphériques ou le système nerveux central
impliqués dans la sexualité́ sont à explorer.
Cardiovasculaires :
*  HTA,
*  obésité
*  diabète
*  maladies cardio-vasculaires (athérome, etc.)
*  syndrome d’apnées obstructives du sommeil...
Neurologiques :
*  épilepsie,
*  atteinte médullaire
*  sclérose en plaques
Endocriniens :
*  dysthyroïdie
*  hyperprolactinémie
*  hypogonadisme
Iatrogènes :
prises médicamenteuses (antihypertenseurs, anticholinergiques, anti-histaminergiques,
diurétiques, traitements hormonaux, psychotropes, contraceptifs oraux, chimiothérapie,
agonistes dopaminergiques, anticholinergiques, sérotoninergiques, bêta-bloquants, etc.),

Urologique
*  malformation
*  hypotrophie testiculaire
*  perte de pilosité
Gynécologique :
*  irritations, rougeurs,
*  mycoses,
*  signes d’endométriose

Bilan paraclinique  :
Il sera réalisé en fonction des résultats de l’interrogatoire et de l’examen clinique et pourra
comporter :
 NFS, ionogramme, glycémie, bilan lipidique, bilan hépatique, créatininémie, parfois
bilan hormonal (TSH, Prolactine, testostérone totale et bio disponible, FSH, LH et
œstradiol, PSA, βHCG...) ;
 Doppler des membres inférieurs et des artères génitales, TDM ou IRM pelvienne à
discuter EMG pour rechercher une neuropathie périphérique.

4-Les troubles paraphiliques  :


Définition  : anciennement appelés perversions sexuelles, ils se caractérise par une activité
sexuelles impliquant des objets inanimés , la souffrance ou l’humiliation de soi-même ou de
son partenaire, ou encore des enfants.
Le trouble est à l’origine d’une souffrance de l’individu ou d’une altération de son
fonctionnement socio-professionnel.

Les troubles paraphiliques selon le DSM5 incluent  :

Le trouble voyeurisme :
Excitation sexuelle provoquée par l’observation. A leur insu de personne(e) dans leur
activités intime
Trouble exhibitionnisme :
Excitation sexuelle obtenue par exposition de ses organes génitaux a des personnes étrangères
dans les lieux publics sans leur consentement
Trouble masochisme :
besoin ou comportement actuel de recherche d'humiliation, d'être soumis ou de souffrir en tant
que plaisir sexuel.
Sadisme sexuel :
besoin ou comportement actuel de recherche de souffrance sur une autre personne en tant que
plaisir sexuel.
Trouble fétichisme
Déviation de l’instinct sexuel vers un objets (chaussure-sous-vêtements)
Travestisme :
Exaltions sexuelle provoquée par le port de vêtement de l’autre sexe
Trouble frotteurisme
Exaltation sexuelle provoquée par le frottement a une personne non consentante le plus
souvent dans les transport public
Trouble pédophilie
activité sexuelle avec un enfants pré pubère le sujet est âgé de plus de 16 ans et a au moins 5
ans de plus que la victime

Prise en charge  :
Traitement :
 
But du traitement
Le but principal est pragmatique :
 supprimer les comportements paraphilies, nuisibles au sujet et éventuellement à
autrui.
 améliorer la qualité de vie du sujet et atténuer sa souffrance.
 
Les psychothérapies
-         il existe des méthodes psychothérapiques spécifiques, d’inspiration cognitivo-
comportementale, dont le caractère principal est d’être directives et  contrôlées.
 
 Les médicaments
-         les  antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) sont actifs dans le
traitement des paraphilies, probablement plus par leur effet secondaire anti-libido que par un
effet anti-obsessionnel ou antidépresseur.
-Les traitements anti androgènes sont des traitements très efficaces des paraphilies par
suppression du désir.

5-L’hypersexualité  :
Elle est définie par une fréquence excessive, croissante et non contrôlée du comportement
sexuel, en règle non déviant, dont les conséquences sont négatives pour le sujet qui en est
atteint.

L’hypersexualité́ peut également être le symptôme

 d’un trouble psychiatrique : épisode maniaque ;


 d’une maladie neurologique :

 -  syndrome frontal ou temporal, épilepsie SEP Wilson retard mental Huntington


 -  maladie de Parkinson traitée par agonistes dopaminergiques, démence.

 lié à une intoxication par une substances psychoactives : cocaïne, amphétamines,


hallucinogènes, alcool, produits dopants à base de testostérone.

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