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Le Brésil de par sa superficie de neuf millions de kilomètres carrés est qualifié d’états-continent

au même titre que les Etats-Unis. Dans le cadre de la mondialisation, désignant l’ensemble des
processus matériels et organisationnels renforçant l’interdépendance des lieux, des économies et
des sociétés à l’échelle de la planète, le Brésil est homologué au statut de pays émergent, pays
empreint d’une forte croissance économique mais dont la répartition des richesses demeure inégale.
Nous disposons de deux documents pour mener à bien cette étude critique de document.
Premièrement le document 1 est la couverture d’un numéro hors-série du magazine hebdomadaire
français le Monde, paru en septembre 2010 et intitulé « Brésil un géant s’impose ». Le document 2
quant à lui est un tableau de comparaison du fond monétaire internationale (FMI) paru en 2012,
confrontant les données chiffrées propres au développement des pays la Triade que sont les Etats-
Unis, l’Union européenne formée de vingt-sept états membres et le Japon à celles des BRICS qui se
composent de la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud. Les dynamiques territoriales du
Brésil, désignant l’ensemble des processus mis en œuvre quant à l’exploitation des ressources
qu’offre son territoire, sont responsables d’une forte croissance économique au Brésil. En outre, de
par ses fonctions de commandements actuelles c’est-à-dire sa capacité à commander et à influencer
les autres puissances dans les domaines politiques, militaires, économiques et culturels le Brésil
apparait désormais comme un véritable centre d’impulsion de la mondialisation.
Mais quelles dynamiques du territoire brésilien ont fait du Brésil un véritable centre d’impulsion
de la mondialisation ?
D’abord nous étudierons les dynamiques territoriales révélées par ces documents afin de mieux
saisir le poids du Brésil sur la scène internationale, avant de nous pencher sur les limites de ces deux
documents.

Tout d’abord, nous étudierons les dynamiques territoriales du territoire brésilien. En premier lieu,
le Brésil est décrit d’après le document 1 comme détenteur d’importantes ressources énergétiques.
En effet, le Brésil bénéficie sur son territoire de la présence de gisements de ressources minières, de
sources d’énergie dont le fer et les hydrocarbures, de biomasse en Amazonie et d’éthanol au Centre-
Ouest qui sert d’agrocarburant. D’une part et d’autre, le barrage hydroélectrique d’Itaipu sur le
fleuve Paraná à la frontière du Brésil permettant la production d’énergie renouvelable et la présence
de quatre grandes centrales hydroélectriques sur son territoire, contribue à faire du Brésil un
producteur énergétique mondial. Enfin, d’après le document 1, le Brésil maîtrise les technologies
nucléaires. En effet, le pays émergent dispose de deux réacteurs nucléaires et détient 6% des
réserves mondiales d’uranium.
D’autre part, comme le souligne la raffinerie mise en relief par le document 1, la richesse du Brésil
provient en grande partie de rentes pétrolières que lui versent ses partenaires commerciaux
internationaux, désignant des rentrées d’argent systématiques que perçoit le Brésil en contrepartie
de la vente ou de l’exploitation sur son territoire de ses ressources naturelles. Par exemple, les Etats-
Unis bien que disposant d’hydrocarbures sur leur territoire font importer le pétrole brésilien afin de
conserver le leur en cas de crise. Le document 1 révèle notamment que le Brésil produit deux
millions de barils de pétrole par jour, et dispose de techniques de forage off-shore très avancées
pour exploiter les gisements pétroliers sur son territoire.
Ainsi, la présence naturelle de ressources énergétiques notamment de gisements pétroliers sur le
territoire du Brésil, pays producteur et exportateur de ressources énergétiques à l’échelle
internationale, est responsable du poids économique du Brésil sur la scène internationale.
En outre, le document 1 qualifie le Brésil de puissance industrielle. Le statut de puissance
industrielle du Brésil est rendu possible par le fait que le territoire regorge de ressources minières. La
puissance industrielle du Brésil est ancrée au Sudeste, espace industrialisé, véritable cœur
économique du pays et qui assure 70% de la production industrielle du pays. D’autre part, le
document précise que l’industrie représente 40% du PIB brésilien et que le Brésil est le 4ème
constructeur automobile mondial. De part et d’autre, comme le souligne la mise en relief sur le
document 1 d’une clé de serrage et d’une roue circulaire dentée métallique, le Brésil est en 2011 la
8ème puissance sidérurgique mondiale. Par ailleurs, le document 1 révèle que le Brésil est un
constructeur aéronautique, et se place au rang de 4 ème puissance aéronautique en particulier grâce à
Embraer qui est le 2ème exportateur brésilien.
Ainsi l’exploitations des ressources minières présentes sur son territoire a rendu possible
l’évolution industrielle du Brésil jusqu’au rang de puissance industrielle internationale.

Enfin, le magazine suggère le statut de puissance agricole mondiale notamment par la mise en
relief de cultures dont des plantations de palmiers. Le statut de puissance agricole du Brésil est rendu
possible par l’étendue de son territoire et par son front pionnier en Amazonie, un territoire peuplé et
riche de ressources forestières et agricoles, le front pionnier désignant le mécanisme d’extension des
superficies cultivées afin d’augmenter la production agricole. En effet, le développement de
l’agriculture intensive, l’exportation lié à l’agro business ainsi que l’industrie Agroalimentaire sur son
territoire fait du Brésil le 2 ème producteur mondial de soja et de viande bovine et le 3 ème producteur
de maïs dans le monde.
Ainsi le Brésil, par son front pionnier en Amazonie incarne une forte puissance agricole à l’échelle
internationale.

Nous avons donc montré que le Brésil étant un territoire étendu et naturellement riche de
ressources énergétiques, minières et forestières, les dynamiques du territoire brésilien ont permis
d’hisser le Brésil au rang non seulement de puissance énergétique, notamment par l’exploitation et
l’exportation du pétrole, mais aussi de puissance industrielle et agricole mondiale.

Nous verrons désormais que ces dynamiques territoriales sont garantes du rôle capital du Brésil
sur la scène internationale faisant ainsi du Brésil un véritable centre d’impulsion de la mondialisation.
Tout d’abord, le document 1 révèle que le Brésil est une puissance touristique internationale dont un
emblème est le Christ du Corcovado mis en relief sur le de document 1. Il aurait été judicieux que le
document mentionne que le Brésil présente le premier aéroport de l’Amérique latine qui assoit son
statut de puissance touristique internationale.
En outre, le Brésil apparait également comme un modèle culturel de diffusion continentale et
intercontinentale par les telenovelas qui sont des séries de télévisions brésiliennes qui se diffusent en
Amérique latine mais aussi en Europe de l’Est et en Afrique. En outre, la musique dont la samba et la
bossa nova et les modes brésiliennes se diffusent aussi et contribuent à faire du Brésil un modèle
culturel à travers le monde. D’autre part, comme le suggère la mise en relief des cinq anneaux
olympiques sur le document 1, la ville de Rio de Janeiro a été l’hôte des jeux olympiques de l’été
2016 qui est un évènement extrêmement médiatisé et de résonnance mondiale d’autant qu’un
ballon de football représenté sur le document 1 fait écho à son statut de capitale culturelle du
football. Par ailleurs, le fait qu’un célèbre magasine français dédie sa couverture à ce pays qu’il
qualifie de « géant » marque l’influence culturelle du Brésil à l’échelle internationale.
Ainsi le statut de puissance touristique à résonnance culturelle internationale du Brésil, contribue
à faire de ce pays un centre d’impulsion de la mondialisation.
D’autre part, le Brésil est caractérisé par son fort potentiel humain. En effet, le document 2 révèle
que la population en millions d’habitants du Brésil en 2011 s’élève à 196,7 millions d’habitants et
atteindra 222,8 millions d’habitants en 2050. Cette croissance de la population mise en relief par le
document 2 s’explique par le fait que le solde migratoire brésilien est fortement positif, le Brésil
étant très attractif en matière de travail à l’échelle subcontinentale. Cependant, force est de
constater que la population du Brésil qui s’élève à 196 millions d’habitants apparait comme étant
relativement moindre comparée aux populations des autres pays émergents dont l’Inde et la Chine
qui ont respectivement une population s’élevant à 1241,3 et 1353,6 millions d’habitants, d’autant
que la densité du Brésil avec vingt-trois habitants par kilomètres carré demeure faible. Néanmoins, le
taux d’urbanisation du Brésil est de 85% comme le suggère la mise en relief de trois immeubles sur le
document 1, avec une forte concentration urbaine sur les littoraux et le Brésil est empreint d’une
forte mobilité interne de la population vers le Centre-Sud et Ouest et vers l’Amazonie.
Ainsi la forte démographie du Brésil entretenue notamment par l’immigration et une forte mobilité
au sein de son territoire fait du Brésil une puissance démographique à l’échelle internationale.

De part et d’autre, le Brésil apparait comme un véritable centre d’impulsion de la mondialisation


de par sa puissance économique internationale. D’après le document 2, en 2011, le PIB en milliards
de dollars du Brésil est de 2518 milliards d’euro et assoit donc le Brésil au rang de puissance
économique mondiale. En effet, le Brésil est une puissance émergente et son PIB le place en position
de 6ème puissance économique mondiale. Le PIB du Brésil va de pair avec sa croissance économique
qui d’après le document s’élève à 3,6%. En effet, le Brésil a connu une très forte croissance
économique qui s’élève à 53% entre 2000 et 2010 et c’est de par cette forte croissance économique
que le Brésil au côté de la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud que le Brésil acquiert le
statut de pays émergent.
En outre, le Brésil est créditeur au sein du Fond monétaire internationale (FMI) et développe ses
investissements directs à l’étranger (IDE) en Afrique et aux Etats-Unis. D’autre part aucun n’accord au
sein de l’organisation mondiale du commerce (OMC) ne peut se faire sans son aval. Enfin, afin de
souligner son rayonnement dans les décisions économiques internationales il aurait été judicieux que
ces documents mentionnent que son ancienne capitale Sao Paulo demeure un véritable centre
financier et moteur économique de l’Amérique latine et du Mercosur, communauté économique
regroupant plusieurs puissances du Sud.
L’évolution du PIB du Brésil conciliée à son rôle dans les décisions économiques sur la scène
internationale contribue donc à faire du Brésil un centre d’impulsion de la mondialisation.

Il aurait été préférable que ce document souligne les relations sur le plan diplomatique dans
lesquelles s’affirme le Brésil. En effet, le Brésil est avec le Japon le pays le plus souvent élu en tant
qu’un des membres non permanents du conseil de sécurité de l’ONU, d’autant que les voyages et
représentations diplomatiques se sont fortement développés au Brésil. D’autre part, le document
occulte le rôle militaire du Brésil sur la scène internationale. En effet, les militaires brésiliens
participent à la Minutstah, force des casques bleus en Haïti.
Ainsi le Brésil étant de plus en plus intégré dans les décisions politiques et militaires sur la scène
internationale il incarne donc un véritable centre d’impulsion de la mondialisation.

Nous avons donc étudié en quoi le Brésil, en tant que puissance touristique au rayonnement
culturel international, de par son fort potentiel humain, son statut de puissance économique et
militaire mais aussi en tant que centre de commandement, est donc un véritable centre d’impulsion
de la mondialisation.
Néanmoins, nous nous pencherons désormais sur les limites de ces documents.
On peut tout d’abord reprocher au document 2 son caractère obsolète. En effet ce tableau de
comparaison fait apparaître les Etats-Unis et l’union européenne comme des puissances ayant des
PIB nettement supérieurs comparés aux PIB des BRICS. Or, la Chine est aujourd’hui la première
puissance économique mondiale depuis 2014 devant les Etats-Unis, dépossédés de leur statut
hégémonique d’hyperpuissance.

D’autre part, le document 2 aurait également pu faire figurer parmi ses critères de comparaison
l’indice de développement humain (IDH), qui prend en compte l’espérance de vie à la naissance,
l’accès à l’éducation mais aussi la répartition des richesses au sein d’un pays, un indice donc essentiel
pour juger du développement de ce pays d’autant que le Brésil en tant que pays émergent est
empreint d’une forte croissance économique mais est caractérisé néanmoins par une répartition des
richesses inégale. En effet, les documents omettent que si le Brésil est une puissance économique de
par son PIB et sa forte croissance économique, la pauvreté au sein de sa population demeure très
importante. Le Brésil se place en effet en 50 ème place pour le revenu par habitant dans le monde
d’autant que 11,5 % de sa population vit en grande pauvreté, 11 millions de ses habitants vivent dans
des favelas et dans les campagnes et beaucoup de paysans brésiliens sont exempts de terres.

Enfin, si ces documents mettent en valeur les richesses du Brésil, ils occultent les disparités
spatiales très affirmées de ce pays émergent. En effet, comme nous l’avons évoqué précédemment le
Sudeste est le cœur économique du pays mais le Nordeste autrefois véritable centre économique du
Brésil est désormais une périphérie délaissée avec un taux d’analphabétisme de 22% ainsi que la
région la plus pauvre du Brésil à cause de la crise économique sucrière.

Ainsi, le Brésil, de par son territoire étendu, riche de ressources naturelles a su devenir un très
grand producteur énergétique et industriel ainsi qu’une puissance agricole de rang mondial. Ces
dynamiques territoriales conciliées non seulement à son statut de puissance touristique au
rayonnement culturel internationale, mais aussi à son statut de puissance économique et
démographique sans omettre son poids dans les décisions politiques et militaires sur la scène
internationale font du Brésil un véritable centre d’impulsion de la mondialisation.
Ces deux documents permettent donc de nous sensibiliser au caractère désuet du statut
hégémonique d’hyperpuissance des Etats-Unis, mise en péril par la récente ascension de pays
émergents dont le Brésil. Néanmoins on ne peut se fier au premier document en tant que source
d’information, dans la mesure où le magazine cherche à faire la promotion du Brésil auprès du
lecteur quitte à occulter certaines réalités amères comme sa disparités spatiales et sa répartition très
inégale des richesses.

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