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Problématique: Comment ne pas transgresser les principes fondamentaux de la bioéthique

face aux nouvelles possibilités qu'offre un progrès scientifiques et biologiques croissant? 

I - Questionnements sur l'individu, sa nature, son rapport à la vie.

1-Les greffes remettent-elles en cause la nature de l’homme?


Dans le cadre du transhumanisme, comment définir la nature de l'homme?
Est-il légitime de recueillir les organes d'un mort sans son consentement pour répondre aux
besoins des hôpitaux?
Un individu greffé conserve-il son identité?
La greffe de cellules nerveuses n’est-elle pas immorale dans la mesure où elle peut
possiblement altérer la personnalité d’un homme, modifier son esprit?
 
2-La conception d'une progéniture.
Le droit à l'avortement et à la procréation médicalement assistée (PMA) font l'objets de débats
récurrents en France.
La fécondation in vitro n'est-elle pas en effet une dénaturalisation de la procréation?
Comment faire cohabiter les opinions autour du statut de l'embryon, être aujourd’hui sans
aucune reconnaissance juridique? (Cette mésentente publique est illustrée par l'échec en juin
2005 d'un référendum tendant à assouplir la loi de bioéthique en Italie).
Quelle identité pour les enfants adoptés par un couple stérile et ayant pour mère biologique
une mère porteuse?
L’adoption n’est-elle pas blâmable dans la mesure où elle s’apparente à un véritable abandon
avec préméditation?
Comment encadrer ces avortements?

3-La fin de vie.


Faut-il intervenir dans le phénomène naturel de la mort des personnes afin que la mort
survienne dans les meilleures conditions possibles?
Doit-on lutter si ce n'est s'acharner à rallonger la vie ou abréger les souffrances d’une
personne mourante?
Comment garantir le libre consentement des personnes euthanasiées? 
Sommes-nous encore propriétaires de notre corps et de notre individualité à notre mort?

II - Questionnements sur la société, son avenir, son rapport à la génétique.

1-Risques d'eugénisme et de sélection génétique.


Il est désormais possible de sélectionner l’embryon (interruption de grossesse suite à la
découverte d’une anomalie génétique chez l’embryon, choix du sexe de l’enfant dans certains
pays).
Cette sélection génétique est une forme d’eugénisme, c’est-à-dire une sélection des individus
suivant un cadre prédéfini. Il a servi et sert des politiques fondées sur le racisme (conception
nazie de la race aryenne par exemple).
Comment éviter des dérives de la sélection génétique vers le racisme?
Que penser des recherches dans le domaine de la génétique?
2-Risques de contrôle de la population, d'exploitation des données confidentielles et de
discriminations à l'emploi.
On requiert beaucoup de nos données confidentielles en médecine, pour établir des profils
plus sujets au cancer que d'autres selon certains facteurs par exemple.
Quels sont les risques quant à la divulgation de nos données personnelles médicales?
Comment combattre les discriminations liées à l’emploi, comme celle qui a eu lieu envers des
personnes de groupe HLA?
Que penser de la surveillance de la population sud-coréenne exercée par le gouvernement
pour combattre la pandémie de Covid-19?

3-Problématiques de la commercialisation d'organes et des essais médicamenteux.


Aujourd'hui les gouvernements font face aux problèmes des marchés illégaux d'organes.
Comment combattre ces trafics? Faut-il mettre en place une monétisation des organes? 
Les tests de médicaments sur des humains sont très efficaces, ils sont donc indispensables
dans la progression de la médecine. Mais comment encadrer ces tests?
Une incitation monétaire pour les testeurs de médicaments est-elle morale ?
Les hôpitaux se fournissant uniquement avec du sang provenant de dons basés sur le
volontariat et le bénévolat. Mais doit-on autoriser la vente de sang pour remédier aux carences
des hôpitaux?

III - Pour répondre à ces questionnements s’opère la construction progressive d’une


éthique biologique « à géométrie variable ».

1-Histoire récente et choc culturel.


 On admettait auparavant des devoirs simples de la morale médicale: compassion,
dévouement, désintéressement.
Les avancées de la médecine et les nouvelles technologies apparaissant au XXème siècle par
l'émergence de problèmes contemporains.
Des innovations biologiques sujettes à de nombreuses controverses on fait leur apparition :
(brevetabilité des gènes, usages immodérés des tests génétiques, clonage animal).
  Comment construire une morale éthique intemporelle afin de ne pas reproduire les atrocités
du passé ? (Expérimentations humaines prétextées par le progrès scientifique pratiquées par
des médecins allemands sur des détenus, sans libre consentement de ces derniers et qui furent
plus tard condamnées par le tribunal de Nuremberg).

2-La conception progressive de statuts particuliers


La législation doit prendre en charge un encadrement de la médecine en définissant et en
énonçant des lois sur ses acteurs (êtres humains, médecins, gamètes, embryons).
Quels statuts attribuer aux gamètes et aux embryons?
Quel statut attribuer à la personne âgée? Faut-il-lui accorder le droit de vote et le droit de
conduire ?
3-Des mesures et législations afin d'empêcher la transgression des principes fondamentaux de
la bioéthique.
A l'initiative Claude Bernard, il y a un siècle plus tôt, les expérimentations humaines dans le
cadre du progrès médicale et thérapeutique étaient désormais organisées en de grands essais
contrôlés et pris en charge uniquement par l’institution hospitalière.
L’émergence spontanée de comités d'éthiques professionnelles dans plusieurs centres de soins
à partir de 1980.
La création en France de comités consultatifs de protection des personnes qui se prêtent à des
recherches biomédicales.
Émergence continue de loi dites de bioéthiques dont la loi du 20 décembre sur la protection
des personnes qui se prêtent à des recherches biomédicales et la loi sur le respect du corps
humain du 29 juillet 1994.
Ces législations sont en constante évolution (exemple de la récente loi du 7 juillet 2016
instaurant que tout projet de réforme sur les questions de la bioéthique soit précédé d’un débat
public organisé sous forme d’état généraux.

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