Vous êtes sur la page 1sur 16

ACTIVITE CAPRINE DE L’INSTITUT DE L’ELEVAGE

ACTIVITE CAPRINE DE L’INSTITUT DE


L’ELEVAGE EN 2011

C’est le comité de filière caprin de l’Institut qui réunit des représentants professionnels des organisations
professionnelles et techniques caprines nationales ainsi que régionales qui évalue et oriente l’activité caprine
au sein de l’Institut de l’Elevage. Cette activité en 2011 a donc été orientée par le comité de filière qui s’est
tenu le 8 juillet 2010 qui avait notamment lancé le programme casdar Syscare sur l’alimentation, et le comité
de filière du 28 septembre 2011. Ce comité a fait le point sur les travaux en cours (étude sur les grands
troupeaux, déploiement de SIECL, projets fermiers sur Pseudomonas et sur les locaux d’affinage,
identification électronique, …). Il a aussi fixé les orientations pour 2012 notamment en matière sanitaire sur
la question des taux cellulaires, sur les projets fermiers et sur l’adaptation à la maîtrise de la production pour
faire face à un contexte économique difficile.

Département Economie :

Comme chaque année, le GEB/Département Economie a réalisé en 2011 un suivi régulier de la conjoncture
sur les différents marchés dans le secteur caprin, du lait, du fromage et de la viande caprine :

- Suivi mensuel de la collecte laitière et des diverses fabrications industrielles de fromages de chèvres,
suivi de l’état des stocks de produit de report et de l’évolution des importations de matières premières
laitières. Ces indicateurs sont élaborés à partir des données fournies par FranceAgriMer et le Service de
la Statistique et de la Prospective (SSP) du Ministère de l’Agriculture.
- Analyse des prix de vente industriels (INSEE),
- Analyse de l’évolution de la consommation de fromages de chèvres par les ménages à partir des données
IRI – CNIEL sur le marché des fromages en libre service et du panel Nielsen-Anicap.
- Suivi de la production et du marché de la viande de chevreaux à partir des cotations FranceAgriMer, des
mercuriales des marchés locaux, de l’activité des groupements et des entreprises et du marché de gros à
Rungis, notamment à Pâques et en fin d’année.
- Analyse de l’évolution des cheptels caprins en France et au plan européen, à partir des statistiques
établies par le SSP et par EUROSTAT.

Le GEB/Département Economie de l’Institut de l'Elevage établit, chaque trimestre, la synthèse nationale et


régionale du prix du lait de chèvre payé aux producteurs à partir de son enquête auprès d’un échantillon
d’une trentaine d’entreprises qui représentent 90% de la collecte nationale. Chaque trimestre, les entreprises
indiquent leur collecte mensuelle, le prix de base et le prix moyen payés aux producteurs, la composition du
lait collecté. En fin d’année, elles fournissent également leurs prix au gramme différentiel de matière grasse
et de matière protéique. L’indicateur de prix est diffusé à l’ensemble des partenaires de la filière,
organisations professionnelles et administrations, aux niveaux national et régional : FNEC, ANICAP,
FranceAgriMer, interprofessions régionales laitières caprines…

L’Institut publie l’IPAMPA-Lait de chèvre : l’indice des prix d’achat des moyens de production agricole
qu’il élabore à partir des indices des prix des produits et services publiés par l’INSEE et le SSP pour un
ensemble d’intrants spécifiques aux exploitations caprines qui livrent du lait de chèvre. Cet indice est publié
mensuellement dans Tendances et sur le site www.idele.fr au même titre que les autres indices IPAMPA des
différentes productions de ruminants. Il est fourni à la demande des organisations professionnelles à
l’occasion de réunions d’information ou de concertation. En outre, le GEB/Département Economie publie
mensuellement depuis février 2011 une prévision d’évolution à 3 mois du poste “Aliments achetés” de
l’indice pour le lait de chèvre sur le site www.idele.fr.

31
Tous les mois dans la revue Tendances (également publiée sur Internet) et tous les deux mois dans la
revue La Chèvre, le GEB/Département Economie de l’Institut de l’Elevage propose une analyse de la
conjoncture et du prix du lait.

Il réalise également chaque année un numéro du Dossier Economie de l’Elevage spécifiquement dédié au
bilan de l’année et aux principales évolutions du secteur caprin. L’année économique caprine 2011 a été
remise aux participants de l’Assemblée Générale.

Le dépliant Chiffres clés des productions caprines lait et viande a été remis à jour pour 2011.

Pour le secteur caprin, comme pour les autres productions, l’Institut fait également des simulations du
revenu dans l’année à l’automne à l’aide de prévisions sur les prix et volumes produits. Celles-ci sont
remises à la CNE et à la FNSEA qui les publient sous la forme qui leur convient.

Enfin, l’Institut de l’Elevage a très activement participé aux groupes de travail Prospective afin de définir
des scénarii d’évolution de la filière caprine laitière et fermière à l’horizon 2025. Il participe également à la
veille stratégique mise en place par l’ANICAP.

Département d’Actions Régionales :

Actions à caractère national

Socle national des réseaux d’élevage

En 2011, le travail engagé dans le cadre du socle national s’est poursuivi avec le recueil des données
techniques et économiques 2010 dans 175 exploitations (socle national et compléments régionaux).
L’enquête annuelle 2011 a été consacrée à l’application de la maitrise de la production et l’adaptation aux
fluctuations de prix pour les éleveurs laitiers et aux évolutions récentes et perspectives pour les éleveurs
fromagers fermiers. L’ensemble de ces données fera l’objet de documents de synthèse courant 2012.

En parallèle du socle, les données collectées dans le cadre de l’appui technique (366 ateliers suivis) assuré
par les contrôles laitiers, chambres d’agriculture, etc…font aussi l’objet d’une synthèse.

En 2011, un document a été publié pour présenter les résultats des travaux réalisés dans le cadre du socle
national. Il présente à la fois les résultats des suivis des fermes des réseaux d’élevage et les résultats d’appui
technique. Le revenu des éleveurs laitiers caprins a retrouvé des couleurs en 2009, grâce à des fourrages de
qualité, un prix des aliments à la baisse et la poursuite de la hausse du prix du lait. Chez les fromagers, les
résultats sont plus contrastés. 2011 pourrait marquer un nouveau tournant avec une conjoncture caprine
morose, un prix du lait orienté à la baisse et la flambée des prix des matières premières. Dans ce contexte, les
éleveurs laitiers ont peu d’alternatives et devront améliorer encore leur efficacité pour résister.
L’enquête annuelle 2010 consacrée au sanitaire a été traitée par l’UMT Santé petits ruminants.

L’étude « grands troupeaux »

Les résultats de cette étude ont fait l’objet de plusieurs présentations (Comité Lait de Chèvre de
FranceAgriMer, Comité de filière caprin). Cette étude repose essentiellement sur des données recueillies
dans le cadre d’un stage de fin d’études, données qui mériteraient d’être confortées dans la durée. La
dimension économique est le déterminant du revenu de ces grands troupeaux (plus de 500 chèvres), qui peut
être limité parfois par un manque d’efficacité technico-économique et surtout par des annuités importantes.
Sur les 30 élevages enquêtés, l’actif de l’exploitation s’élève en moyenne à 350 200 € par UMO familiale.
Ces troupeaux dégagent, le plus souvent, un revenu aux 1000 litres plus faibles que les élevages de taille plus
modestes et sont donc plus sensibles aux fluctuations du prix du lait ou des intrants.
Ces élevages qui aujourd’hui ont un fort niveau d’annuités qui pénalisent souvent leur revenu, retrouveront
ils des niveaux d’endettement plus « classiques » en croisière ou maintiendront ils à un même niveau leurs
investissements ? Les aspects « relations humaines » peuvent remettre en cause la pérennité de ce type
d’exploitations » et la solution à ce type de problème n’est pas simple. Enfin, il reste à imaginer des modes
de transmission pour ce type d’exploitations.

32
Le coût de production en élevage caprin

Les travaux sur le coût de production ont démarré en élevage caprin avec en particulier :
• La mise au point de l’outil coût de production avec un volet « fromagerie » à finaliser,
• La première synthèse sur les données 2009 avec des articles dans la revue La Chèvre,
• Une présentation aux journées techniques caprines
• Des formations auprès de techniciens (Rhône Alpes, Aquitaine et Midi Pyrénées, Poitou-Charentes
et Centre) et de groupes d’éleveurs (Poitou-Charentes, Centre).

Ce travail se poursuit en 2012 avec en particulier la mise au point de supports d’aide à l’analyse des résultats
d’élevage et à l’identification de leviers d’action possibles. Pour chacun des principaux postes de charges et
de produits de l’atelier, il s’agit de produire une fiche « analyse » permettant d’analyser les écarts constatés
par rapport à des repères et d’en déterminer l’origine à travers une grille de diagnostic rapide. Selon la nature
du problème identifié, une liste de leviers d’action possibles sera proposée, avec renvoi éventuel vers des
fiches techniques existantes.

Réactualisation du guide à l'installation

Le guide « pour une installation réussie en élevage caprin » rédigée dans le cadre de l’action Bien vivre du
lait de chèvre et vendu par TECHNIPEL est à nouveau épuisé. Il est en cours de réécriture avec en particulier
la réactualisation des aspects réglementaires et la rédaction de nouveaux témoignages.

Le Code Mutuel des Bonnes Pratiques en Elevage Caprin

Les visites de validation se sont poursuivies en 2011 avec 360 visites de renouvellement et 128 nouveaux
adhérents.
La version destinée à la production spécifique de chèvres Angora a été finalisée, et deux techniciens de
Capgènes formés pour pouvoir intervenir dans ces élevages lors des tournées de pointage.

L’activité dans les régions :


En Poitou-Charentes et Pays de la Loire, En 2011, le travail engagé dans le cadre du réseau « systèmes
d’exploitation » s’est poursuivi avec la réactualisation des cas types et la synthèse des données techniques et
économiques 2010.
L’étude concernant l’élevage des chevrettes et le coût du renouvellement a été finalisée avec la réalisation
d’une plaquette à destination des éleveurs et la mise au point d’un outil pour calculer le coût de production
de la chevrette.
Une étude est en cours sur les lactations longues. Elle vise à mieux cerner les motivations des éleveurs qui
mettent en place la lactation longue, étudier les modalités de réalisation de cette pratique et ses implications
sur la conduite de l’atelier, évaluer ses incidences techniques, économiques et d’un point de vue travail pour
les éleveurs et enfin, établir les conditions de réussite de sa mise en œuvre.

En Région Centre, En 2011 le travail engagé dans le cadre du réseau « systèmes d’exploitation » s’est
poursuivi avec la réactualisation des cas types et la synthèse des données techniques et économiques 2010.
Le guide sur la commercialisation des fromages fermiers a été largement diffusé. Un travail est en cours pour
apporter un appui aux éleveurs dans le cadre de l’adaptation aux conditions de production des AOP avec la
réalisation d’une plaquette illustrée de témoignages et la mise au point d’un outil de calcul. La journée
destinée aux éleveurs du réseau a été consacrée à la présentation de la méthode des coûts de production mise
au point par l’Institut de l’Elevage et à l’analyse des premiers résultats.

En PACA
La section caprine a décidé d’approfondir la connaissance des systèmes alimentaires avec en particulier un
zoom sur la valorisation des surfaces herbagères et pastorales.
Une synthèse régionale concernant les résultats du socle national et des BTE GTE a été rédigée.
Le travail engagé sur l’élaboration de cas types a permis la rédaction de 4 cas types consacrés à des élevages
fromagers fermiers.

33
En Languedoc Roussillon
La commission caprine a souhaité un approfondissement sur la valorisation des fromages et sur la
formalisation d’hypothèses permettant d’expliquer les écarts dans les niveaux de valorisation du lait entre
éleveurs.
Une synthèse régionale concernant les résultats du socle national et des BTE GTE a été rédigée.

En Rhône Alpes
Le travail engagé sur l’élaboration de cas types a permis la rédaction de 4 cas types, 3 décrivent des systèmes
fromagers fermiers, le dernier, un système laitier. En fin d’année, une estimation des revenus a été réalisée.
La région a contribué à l’organisation des 3èmes Journées Techniques Caprines avec en particulier
l’organisation de visites d’élevages sur la Drôme.

En Aquitaine et Midi-Pyrénées

En 2011, l’équipe références a poursuivi le travail engagé sur l’élaboration de cas-types. Les trois premiers
cas-types mis au point en 2010 ont été mis à jour (conjoncture 2010) et la mise au point d’un cas fromager a
démarré et sera terminé en 2012.
L’Institut a participé à l’organisation et la réalisation des journées techniques caprines 2M (Monteils dans
l’Aveyron et Monbazillac en Dordogne). Ces journées ont rassemblé 115 personnes à Monteils et 65 à
Monbazillac. Elles étaient consacrées aux différentes approches de la santé en élevage caprin. Le programme
comportait des présentations et des ateliers sur :
• Les principaux axes de travail en élevage pour maîtriser les taux cellulaires,
• L’homéopathie,
• L’ostéopathie,
• Le bon usage des médicaments.

Département Génétique :

Animation de la commission caprine de France Génétique Elevage

La commission caprine de FGE comprend des représentants des organismes suivants : FNEC, France Conseil
Elevage, UNCEIA, Races de France, APCA et FNCL. Cette commission est présidée par G. Barat, et le
secrétariat est assuré par l’Institut de l'Elevage (A. Piacère), en collaboration avec la direction technique de
CAPGENES. La commission est chargée d’orienter et suivre les activités du dispositif génétique caprin
entrant dans le périmètre collectif : identification des besoins des utilisateurs, définition des méthodes,
production des indicateurs de surveillance, études et mise au point des améliorations, maîtrise d’ouvrage du
Système d’Information Génétique caprin.
La commission, réunie en mai et octobre 2011, a traité notamment les points suivants :

L’avancement du projet SIECL (refonte du système d’information caprin)


Le sujet majeur de l’année concernait la fin du projet SIECL, dont le déploiement a été réalisé en janvier
2012 avec la prise en main de l’outil par les utilisateurs des entreprises de conseil en élevage.
A l’occasion de cette rénovation, le choix d’une nouvelle maîtrise d’œuvre générale s’est fait via un appel
d’offres à l’issue duquel CMRE a été choisi. L’année 2012 sera encore une année d’investissements
importants dans le projet, car il reste des fonctionnalités à ajouter ou à améliorer pour que tous les utilisateurs
disposent d’un outil suffisamment performant et adapté aux nouvelles méthodes de travail.

Les programmes de recherche sur la génétique des caprins


Les travaux menés à l'INRA - SAGA sur la génétique des caprins reposent, pour la plupart, sur une
collaboration avec l'Institut de l'Elevage, formalisée par une Unité Mixte Technologique labellisée par le
Ministère de l'Agriculture dont les éléments les plus importants su programme sont :
• mise au point d’une indexation des reproducteurs sur les comptages cellulaires dans le lait, associée à
une étude du lien entre les comptages cellulaires, la santé de la mamelle, et la qualité du lait
(financement par la région Centre) ;
• recherches sur le dessaisonnement et la fertilité à l’IA (financement région Centre) ;
• projet de recherche sur les ESST (tremblante) (financement européen) ;

34
• PHENOFINLAIT : analyse des déterminants génétiques et non génétiques de la composition du lait
en acides gras (financement professionnel et public) ;
• VARUME : gestion de la variabilité génétique des ruminants et des équidés,
• OSIRIS : calcul des pondérations économiques des caractères entrant dans l’objectif de sélection des
bovins, ovins et caprins ;
• GENOVICAP : utilisation et gestion des informations génomiques dans la sélection des petits
ruminants
Ces 3 derniers projets bénéficient d’un financement CASDAR.
Un séminaire a été préparé pour septembre 2012, afin d’informer les responsables des organismes impliqués
dans l’amélioration génétique des perspectives ouvertes par la génomique. Les réalisations utilisées dans les
filières proches seront présentées, ainsi que l’avancement de la réflexion et des outils concernant les caprins.

Identification et traçabilité des caprins


Trois éléments relatifs à l’identification et la traçabilité des caprins ont fait l’objet d’un développement au
cours de l’année 2011 :
- Mise en place de la traçabilité individuelle des petits ruminants (TRACIND)
- Suivi du déploiement de l’identification électronique dans la filière caprine
- Développement d’outils de communication autour de la RFID

Traçabilité individuelle des petits ruminants


Dans le cadre de TRACIND l’étude des évolutions possibles vers une traçabilité individuelle a commencé en
2011 et se poursuivra sur l’année 2012. Ces travaux orientent la gestion de la traçabilité des petits ruminants
vers :
- une gestion du système confiée à un consortium professionnel
- l’institution de catégories d’animaux pour lesquelles les obligations de notification diffèreront.
Ces travaux ont consisté en :
- un appui à la rédaction des textes règlementaires pour le déploiement d’une traçabilité individuelle à
l’horizon de juillet 2012.
- une aide à la rédaction des cahiers de charges informatiques pour l’adaptation de la gestion de la
traçabilité par les bases de données locales (MNIOC), nationale (OVINFOS) et règlementaire
(BDNI).

Identification électronique
La nouvelle réglementation en matière d’identification des chèvres précise la possibilité d’utiliser la bague
électronique au pâturon comme repère officiel. L’année 2011 a été l’occasion d’initier des études sur
l’utilisation de ce support par la filière caprine. Ces travaux ont pris la forme suivante :
- En 2010, une enquête dans des exploitations et de nombreuses mesures sur le troupeau du Pradel ont
permis d’établir une courbe type d’évolution de la croissance de la circonférence du paturon en
fonction de l’âge de l’animal : ces résultats sont confirmés au cours de cette campagne : +1 cm entre
4-6 mois et 1 an ; + 1 cm entre 1 an et 4 ans. Une enquête auprès d’une vingtaine de producteurs
dans la région Rhône-Alpes a permis également d’évaluer ce qui freine les producteurs pour poser
les bagues au pâturon de manière précoce (avant 6 mois) tel que l’impose la réglementation. Cette
première base d’enquête a permis également d’évaluer le pourcentage de perte de ces identifiants
pour 3 types d’identifiants agrées (en moyenne 7%) ainsi que leur facilité de lecture (tests de
lisibilité). Un travail complémentaire à envergure nationale est envisagé pour l’année 2012.
- Le suivi national par tranche de 3 mois de l’évolution du niveau de commande de repères
électroniques dans les exploitations caprines par département et par modèle.
- Le suivi des agréments de repères d’identification officiels des petits ruminants.
Les études autour du support bague de pâturon vont induire une intensification des actions de suivi de ce
repère durant l’année 2012, ainsi que la structuration d’une cellule de veille pérenne sur les repères
d’identification caprine ce qui n’a pu être fait en 2011.

35
Communication :

L'Institut de l'Elevage continue par ailleurs à assurer le suivi des problèmes rencontrés par les organismes
assurant l'identification.
L’Institut de l'Elevage tient à jour, sur son site web, un espace thématique Identification et traçabilité
animale qui comprend une rubrique dédiée à la RFID et à son appropriation. Tous les textes réglementaires
et techniques, les cahiers des charges informatiques, les documents de communication y sont accessibles,
ainsi que des informations sur l’identification des animaux dans les pays voisins.

Contrôle de performances
Les statistiques nationales du contrôle laitier caprin
Les statistiques nationales du contrôle laitier sont éditées conjointement par France Conseil Elevage et
l’Institut de l'Elevage, à partir des données de performances stockées dans la Base Nationale Caprine gérée
au CTIG à Jouy-en-Josas. Les résultats départementaux et régionaux sont envoyés aux organismes de
contrôle laitier par l’Institut de l'Elevage.
Les résultats de la campagne 2008 – 2010 portent sur 1 715 troupeaux et 240 000 lactations terminées et
qualifiées au regard du règlement technique du contrôle laitier.
La production moyenne, toutes races confondues, est de 842 kg de lait en 274 jours, avec un TP moyen de
32,3 g/kg et un TB moyen de 37,0 g/kg.
Les résultats du contrôle laitier sont accessibles sur le site web de l’Institut de l'Elevage.

Etude de l'allègement des protocoles de contrôle laitier


France Conseil Elevage a demandé à l'Institut de l'Elevage d'étudier la possibilité d'utiliser un protocole
simplifié, basé sur trois contrôles par animal au cours de la période la plus représentative de la lactation. Les
modalités de prise en compte de ce protocole dans l’indexation des reproducteurs ont été étudiées. Les
résultats ont montré que la réduction du nombre de contrôles sur la période de référence (les 250 premiers
jours de lactation), induisait une imprécision excessive du classement des reproducteurs dans l'indexation, en
particulier lorsque ce protocole simplifié est sous forme de contrôles alternés. Des aménagements préalables,
autant sur le calcul des performances que sur les modalités de prise en compte dans l'indexation, sont
nécessaires pour envisager l'utilisation d'un tel protocole à des fins génétiques.

Evaluation génétique des reproducteurs


L'évaluation génétique des reproducteurs pour les caractères de production laitière est assurée par l'INRA,
tandis que l'Institut de l'Elevage valide les index et calcule l'indice de connexion des troupeaux. Seuls les
élevages "connectés" ont leurs index diffusés. Pour les autres, une note intra-troupeau permet à l'éleveur de
comparer ses animaux entre eux.
L'évaluation génétique des reproducteurs pour les caractères de morphologie est réalisée par l'Institut de
l'Elevage, ainsi que le calcul de l'index de synthèse (ICC) combinant des critères laitiers et les critères de
morphologie. En 2012, la composition des index synthétiques de morphologie a été revue pour les races
Alpine et Saanen, ainsi que la combinaison production-morphologie en race Saanen, de façon à mieux
répondre aux objectifs de sélection définis par Capgènes.
La mise en place de SIECL en 2012 permet de mettre ces informations à disposition des éleveurs et des
techniciens de conseil pour réaliser au mieux le choix des reproducteurs.
Les résultats de l'indexation et les principales évolutions sont publiées en début d'année dans une Note
d'Indexation Caprine, accessible sur le site web de l'Institut de l'Elevage.

Programmes de sélection – conservation des races


Races Alpine et Saanen
La Loi d’Orientation Agricole de 2006 a confié la responsabilité du choix des boucs proposés à la monte
publique par insémination à l’Organisme et Entreprise de Sélection CAPGENES.
Tous les boucs proposés à la monte publique sont déclarés auprès de l’Institut de l’Elevage qui vérifie la
conformité de leur dossier administratif à la réglementation (généalogie, évaluation génétique).

36
Autres Races
L'Institut de l'Elevage assure un contact avec l'ensemble des races et des initiatives en matière de
conservation des races caprines. Le travail réalisé porte principalement sur le suivi des bases de données
individuelles des animaux en race Chèvre Provençale, Massif Central, Poitevine et Chèvre des Fossés, et des
populations en exploration comme la Chèvre de Savoie. Des collaborations existent également au niveau
régional pour d’autres populations comme la chèvre Catalane ou la chèvre Lorraine. Le répertoire des
éleveurs de la chèvre du Rove est paru début 2011 avec les données collectées en 2010 dans les élevages.
En 2008, Capgènes a été reconnu Organisme de Sélection unique pour l’espèce caprine. Il délègue sa
mission de tenue des livres généalogiques à l’Institut de l’Elevage pour les races dont Idele s’occupait
auparavant. Une réunion par an est organisée en partenariat avec Capgènes pour discuter des problématiques
spécifiques aux races à faibles effectifs.
Sur le site web de l’Institut de l'Elevage, l’espace thématique « Ressources Génétiques » donne
régulièrement des informations sur les activités des associations des races locales caprines ainsi que sur
l’évolution de ces races.

Département Technique d’Elevage et Qualité :

Station expérimentale caprine du Pradel (en collaboration avec le PEP caprin de Rhône-Alpes).

L’année 2011 a été marquée par une réorganisation administrative de la station caprine au sein de
l’EPLEFPA. Ceci a permis la nomination par la DGER d’un poste de directeur adjoint de l’EPLEFPA en
charge de la « ferme expérimentale caprine du Pradel » (nouvelle dénomination) et devrait permettre de faire
accélérer le projet d’investissement (l’étude d’opportunité et de faisabilité prévue en 2011 a été reportée en
2012).

En 2011, 5 essais ont été conduits, 2 dans le domaine de l’alimentation (programme SYSCARE), 1 sur les
aspects identification, 1 au niveau de la technologie et 1 au niveau du traitement des effluents de fromagerie.

SANTE

Actions menées dans le cadre de l’UMT Santé des Petits Ruminants (SPR)

- Axe 1 : Gestion sanitaire des troupeaux

Action 1-1 : Enquête sur la perception par les éleveurs des causes de sortie des animaux.

En 2010, l’enquête complémentaire menée auprès des 145 éleveurs caprins du Socle National des Réseaux
d’élevage a porté sur les pratiques sanitaires et sur les causes de sorties des chèvres. Cette enquête a permis
de faire une photographie de la situation sanitaire des troupeaux enquêtés. D’autre part, les données 2009 de
la base de données des réseaux d’élevages de 106 élevages du Socle National (ceux ayant une information
sur les taux de sortie des animaux) ont été valorisées sous un angle sanitaire.

Globalement les éleveurs du Socle National prennent des conseils d’ordre sanitaire principalement auprès
des vétérinaires et des techniciens d’élevage. La stratégie de traitement antiparasitaire est très dépendante du
système fourrager dominant, avec notamment un nombre accru de traitements pour les chèvres au pâturage.
Les réformes subies sont considérées comme handicapantes par les éleveurs, mais leur impact économique
apparaît peu marqué notamment pour les éleveurs livreurs. Enfin, on retrouve une bonne cohérence entre les
principaux troubles sanitaires rapportés par les éleveurs et les principales causes de sortie, qui sont :
• La reproduction,
• La production (santé de la mamelle),
• Les troubles digestifs.

Cette enquête permet aussi de dégager des axes de recherche pour améliorer le niveau sanitaire des
troupeaux caprins à savoir :
• La définition d’indicateurs simples et objectifs pour mieux cibler les animaux à traiter contre les
parasites,
• Une meilleure évaluation de l’impact sanitaire de la distribution d’une quantité importante de
concentré.

37
Action 1-2 : Diagnostic différentiel des avortements chez les petits ruminants
Un groupe de travail animé par l’UMT SPR a été constitué début 2011. Il a mobilisé les expertises d’un
ensemble de personnes ressources (scientifiques, vétérinaires, GDS, laboratoires) avec l’objectif d’améliorer
les taux d’élucidation des avortements par la définition d’une procédure diagnostique harmonisée qui tienne
compte à la fois des contraintes techniques, opérationnelles et économiques.
Dans une première approche, cinq maladies ont été retenues : fièvre Q (traitée dans un groupe national
dédié), chlamydiose, toxoplasmose, salmonellose, border disease. Pour chacune d’elles, des propositions ont
été faites pour améliorer le diagnostic de groupe avec plusieurs constats : un diagnostic de certitude souvent
impossible (circulation de l’agent pathogène seule décelable) ; l’intérêt du recours au diagnostic direct pour
limiter les incertitudes ; un manque de références pour valider les procédures. Sur le terrain, les demandes
d’investigation portent en priorité sur l’intérêt du mucus vaginal comme matrice diagnostique, sur
l’importance de seuils diagnostiques quantitatifs, sur les modalités de réalisation d’analyses en mélange et
sur la conduite à tenir en cas de co-infections (interprétation, mesures de maîtrise).
Les travaux du groupe s’organisent désormais autour de plusieurs axes : 1)finalisation de la démarche
diagnostique pour les maladies de 1ière intention, 2) rédaction de fiches techniques par maladie (en
cohérence avec le groupe « bovins » animé par GDS France) et de fiches pratiques sur les prélèvements à
réaliser, 3) réalisation d’une enquête descriptive auprès des laboratoires d’analyse afin d’inventorier les
pratiques analytiques, les modalités de réalisation et d’interprétation.

- Axe 2 : L’épidémiologie et la prévention des mammites « non spécifiques »


Un travail exploratoire conduit en 2010 a permis d’objectiver la dégradation des concentrations cellulaires
des laits de troupeaux en filière caprine (+ 310 000 cellules/ml en 10 ans) et a mis en évidence un besoin
important d’échanges et de formation tant des éleveurs que de leur encadrement technique d’une part, la
nécessité d’approfondir certaines thématiques et plus particulièrement le rôle de la traite dans la maîtrise des
infections d’autre part.

1- La mise à disposition d’outils de formation et d’intervention passe notamment par la remise à jour de
la mallette technique élaborée au début des années 2000. C’est dans cette perspective qu’a été envisagée la
création d’un espace Web dédié. Ce support davantage interactif et souple d’utilisation, doit faciliter en outre
l’intégration des résultats scientifiques les plus récents au fur et à mesure de leur acquisition. Un groupe de
travail rassemblant des représentants des CRIEL, des techniciens (traite, qualité du lait, de GDS et de
contrôle laitier), ainsi que des scientifiques (Anses, INRA, Idele) a été constitué afin de définir la
structuration et le contenu du site. La construction, la gestion technique et l’animation de cet espace sont
assurées par l’Institut de l’Elevage.
L’espace Web est structuré en 8 rubriques thématiques : cinq relatives aux connaissances disponibles dans le
domaine des mammites ; trois opérationnelles et concernant les outils d’intervention en élevage, les fiches
techniques et des cas concrets. Une quarantaine d’articles a d’ores et déjà été rédigée. La relecture et la
validation sont en cours. Des modules complémentaires sont en cours d’élaboration : valorisation des
informations de concentrations cellulaires individuelles, définition de « scénarios types » pour l'intervention
en élevage, conception d’une démarche de type HACCP, création d’une photothèque – vidéothèque, création
d’une application pour faciliter le chiffrage des impacts économiques des mammites. Pour chaque sujet, un
animateur a été proposé. Les groupes de travail correspondants sont en cours de constitution.
Une première mise en ligne des informations et des outils validés est envisagée pour fin février 2012.

2- Un travail exploratoire sur l’incidence de la traite sur la qualité du lait chez les petits ruminants est
en cours. Fondé sur l’exploitation des données disponibles à l’issue des contrôles des installations de traite
(Optitraite®), il a pour objectifs de : réaliser un état des lieux du parc actuel de machines à traire en élevages
de petits ruminants ; décrire les caractéristiques des installations, les réglages adoptés sur le terrain, ainsi que
la fréquence et la nature des dysfonctionnements constatés ; analyser les relations entre les informations
relatives aux machines à traire et les résultats de qualité du lait.
Ce travail a fait l’objet d’un stage de fin d’études d’ingénieur de l’Ecole d'Ingénieurs de Purpan. La base de
données a été constituée. Le recours à un système d’information automatisé (Logimat3), encore en cours de
déploiement, a limité les zones d’investigation et le nombre de contrôles accessibles. Au total, 502 contrôles
d’installations caprines répartis sur 3 ans, ont été saisis. Les proportions d’installations présentant des bilans
satisfaisants avant et après intervention sont respectivement de 16,3 % et 46,6 %. Les points restés
insatisfaisants sont le plus souvent ceux qui nécessitent un renouvellement de matériel, non réalisable au

38
moment du contrôle. L’analyse des données se poursuit par une étude des associations entre les défauts
constatés. Ces informations seront croisées avec les données relatives à la qualité du lait.

3- A par ailleurs été initiée dans l’Axe 2 de l’UMT SPR une étude sur les élévations inexpliquées de la
flore totale. Le travail est conduit à partir des bases de données communiquées par les laboratoires
interprofessionnels d’analyses traitant des laits de petits ruminants (LILCO et GALILAIT pour les caprins et
LIAL d’Aurillac pour les ovins) avec l’appui des Interprofessions. Il s’agit principalement d’étudier les
relations entre les critères de qualité du lait et caractériser les cinétiques d’évolution des résultats obtenus par
les producteurs afin d’identifier les situations ou profils d’élevages à problème. Les analyses sont en cours.

Surveillance des avortements ; surveillance et maîtrise de la fièvre Q en élevage


L’Institut de l’Elevage participe à un groupe de travail sur la fièvre Q, piloté par la DGAl et réunissant
ACERSA, ADILVA, Anses, CNIEL, ENVA, GDS France, InVS, Races de France, SNGTV. Celui-ci inscrit
son action dans une réflexion plus globale sur les modalités de surveillance de maladies abortives d’intérêt
public (brucellose, fièvre Q et fièvre de la vallée du Rift), incluant la définition réglementaire de
l’avortement infectieux, les critères d’alerte en matière de surveillance et la mise en place d’un dispositif
pilote vis-à-vis de la fièvre Q clinique. Cette surveillance peut également permettre de détecter certaines
maladies émergentes comme actuellement la maladie de Schmallenberg.

Les actions entreprises ou poursuivies en 2011 concernent :


- la surveillance clinique de la fièvre Q et l’harmonisation des outils : Un dispositif pilote de
surveillance clinique de la maladie chez les ruminants est mis en place dans dix départements. Il vise à
évaluer la proportion d’élevages « cliniquement atteints de fièvre Q » pour les trois espèces de ruminants,
parmi les élevages à avortements répétés ayant fait l’objet d’un diagnostic. Ce dispositif s’accompagne d’un
travail technique important d’harmonisation sur les analyses (Elisa et PCR Temps Réel), sur les données
collectées (nature et modalités d’enregistrement), et sur les grilles d’interprétation.
- les cas groupés humains : Parution le 30/05/11 de la note de service DGAL/SDSPA/MUS/N2011-
8124 relative au protocole d’investigation et aux mesures en élevage lors de cas humains groupés
- la sensibilisation, l’information / la formation : Une formation commune élaborée en concertation
par l’ensemble des partenaires a été organisée le 28 juin 2011 par la D.G.Al auprès des différents acteurs
impliqués. Les supports réalisés à cette occasion ont permis de concevoir des modules d’information et
formation pour des journées départementales dans les départements pilotes. Les questions soulevées au cours
de ces journées, d’abord sur le plan scientifique puis progressivement, davantage sur le plan opérationnel,
donnent lieu à des échanges entre les partenaires afin de parvenir à répondre à l’ensemble des préoccupations
du terrain.
Des plaquettes de sensibilisation pour les éleveurs d’une part, les vétérinaires d’autre part, sont en cours de
rédaction. Enfin, des articles de vulgarisation concernant la mise en place du dispositif sont envisagés pour
une diffusion courant 2012.

Condition de survie des spores de C. burnetii dans les fumiers : étude expérimentale à la station du
Pradel
Un essai exploratoire a été conduit à la Station du Pradel sur la caractérisation du fumier en termes
notamment de pH et de température. Il s’agissait d’acquérir des références dans ce domaine et d’approcher la
variabilité spatio-temporelle de ces paramètres dans l’objectif de préciser les conditions environnementales
susceptibles d’être rencontrées par Coxiella burnetii, agent de la fièvre Q.
Trois andains ont été constitués : à partir de la litière accumulée (tas A), à partir de la litière déchiquetée lors
de l’entreposage (tac B) puis retournée après environ trois semaines (tas C), en vue de la réalisation d’un
compost. Leur étude fait apparaître une forte variabilité de la température au sein des tas et au cours du
temps. Une première analyse portant sur le différentiel entre température intra-tas et température extérieure
fait apparaître un effet relatif important de la hauteur du tas, et une contribution moindre de la nature du tas.
Des informations complémentaires ont été apportées par l’étude des températures cumulées au cours du
temps : mesures des aires sous les courbes de température en se référant à des valeurs seuils de 30, 40, 50 et
60 °C. Ainsi, aux seuils de 30 et 40°C, l’effet de la hauteur intra-tas reste déterminant et significatif. En
revanche, aux seuils de 50 et 60°C, la nature du tas devient seule significative, le tas C (déchiqueté,
composté) parvenant et se maintenant davantage à des températures élevées que les autres. Concernant le pH,
la valeur moyenne enregistrée est de à 8,7 (minimum de 7,5 et maximum de 9,45). Ces résultats ne sont
qu’exploratoires et demanderaient plus amples investigations pour validation.

39
ALIMENTATION ET CONDUITE DES TROUPEAUX LAITIERS

Activité du Groupe technique national sur l’Alimentation des Caprins (GAC)

Le GAC s’est réuni à 5 reprises en 2011 pour sa propre activité et pour le suivi du programme SYSCARE.
L’activité propre du GAC se résume en 2 points :
L’ouvrage L’alimentation pratique des chèvres laitières est paru en juin 2011dans la collection
« Les incontournables » de l’Institut de l’Elevage. Sa promotion écrite et orale lors de diverses
manifestations a été réalisée en collaboration avec le Service Communication. Cela a permis de
lancer les ventes de cet ouvrage avec un certain succès lors du premier semestre 2011.
Les programmes et supports de formation en alimentation caprine commencent à être revus de façon
à présenter des contenus cohérents et homogènes avec l’ouvrage précédent.

Poursuite du programme SYSCARE (SYStèmes Caprins d’Alimentation Respectueux de


l’Environnement)

Ce programme CASDAR, débuté en 2010, s’est poursuivi en 2011. Il a pour objectif de compléter les outils
de pilotage de l’alimentation caprine à partir d’indicateurs obtenus par l’observation des troupeaux. Les 2
premières actions sont poursuivies en 2011.
L’action 1, concernant l’état des lieux, le repérage et l’analyse de l’efficacité alimentaire selon les
systèmes de production est terminée. La partie évaluation de l’efficacité alimentaire, estimée au
travers d’une ACV (Analyse du Cycle de Vie), est en cours de test avec la collaboration du service
Bâtiments et Environnement de l’Institut de l’Elevage. Les élevages caprins qui sont évalués sont
issus des départements 05, 07, 18, 36, 37, 79, 85 et du Sud–Ouest, Les organismes d’appuis
techniques de ces régions sont partenaires du programme,
L’action 2, concernant la mise au point d’indicateurs de pilotage de l’alimentation issus de
l’observation en chèvrerie, s’est poursuivie :
- Au Lycée Agricole de Melle (79), avec la recherche d’indicateurs liés à la distribution et aux
refus sur foins de luzerne. Suite à l’essai mené en 2010, de nouvelles mesures ont été réalisées
pour évaluer les modifications du tri opéré par les chèvres lorsque 2 niveaux de
complémentation sont appliqués avec un même taux de refus de foin de luzerne. Avec 0,8 et 1,4
kg /j de concentré, les substitutions quantitatives et qualitatives de foins de luzerne ont été très
similaires. Cet essai sera reconduit en 2012 avec les mêmes modalités.
- A la Station du Pradel (07), ces mises au point se sont également poursuivies avec 2 essais
zootechniques. L’un a repris l’indicateur « refus et tri » avec l’application de 2 niveaux de refus
sur foin de luzerne (5 et 25 %) complémentés pour chaque niveau avec modération (0,8 kg/j de
concentrés). L’autre essai avait pour objectif la mise au point de l’indicateur « taux d’urée du
lait » et la loi de réponse en lait aux apports de MAT et PDIA. Deux niveaux d’apport de PDIA
pour un même niveau de MAT ont été appliqués à 2 lots de chèvres. (voir activité de la Station
au § suivant).
- Avec la Chambre d’Agriculture de l’Indre, 21 élevages ont été suivis pour l’évaluation de
l’indicateur « état des fèces du troupeau ». Une première étude méthodologique (descriptif,
méthode de prélèvements, modes opératoires) a été menée. Ensuite, la méthode la plus pertinente
a été appliquée en élevage en confrontant les informations issues des fèces avec l’état et les
résultats des troupeaux. Seuls 2 critères sont pertinents : la consistance des fèces en « bouses » et
la présence de grains entiers dans les fèces. Le premier est un critère d’alerte, le second est un
critère de non valorisation des concentrés (gaspillage) corrélé à un taux d’amidon significatif
dans les fèces (> 5%).

Essais alimentation à la Station expérimentale caprine du Pradel.

Etude sur les effets des apports azotés sur les performances laitières des chèvres en lactation et leurs
rejets azotés. (Programme SYSCARE-année 2)

Cette étude fait suite à celle conduite en 2010 sur les effets du niveau de l’apport azoté sur les performances
laitières. Les objectifs de l’essai conduit en 2011 étaient de préciser d’une part l’effet de la qualité des
protéines apportées par le concentré sur les réponses des chèvres en lactation et également sur l’urée rejeté

40
dans le lait. Dans cet essai, deux lots équivalents ont été constitués et recevaient une ration de base identique
essentiellement composée de pâturage (graminées, légumineuses) avec éventuellement un complément de
fourrages secs quand les disponibilités dans les parcelles étaient faibles. Les chèvres étaient complémentées
individuellement avec 1 kg de concentré par jour à 20% de MAT. L’alimentation des deux lots de chèvres
différait uniquement par la nature du concentré. Les valeurs nutritiionnelles était comparables sauf en ce qui
concerne le niveau de PDIA (45 vs 75 g/kg). L’efficacité des différentes rations a été évaluée à partir des
données de production laitière, de composition du lait (TB, TP) et également du taux d’urée du lait. D’autres
indicateurs tels que l’état du poil, l’aspect et la consistance des fèces ont été évalués.
Les résultats moyens au cours de l’essai ont montré le faible impact de la nature du concentré sur la
production laitière ainsi que sur les taux butyreux et protéique. Seul le taux d’urée dans le lait a été affecté (-
10 mg/L) en faveur de l’aliment plus riche en PDIA. Les indicateurs de ration tels le RMIC ({PDIN-
PDIE}/UFL) varie dans le même sens que le taux d’urée. Ainsi, le rapport microbien s’avérerait être un outil
très sensible et assez fiable permettant aux producteurs de déterminer, dans une certaine mesure, le taux
d’urée du lait des individus de leur troupeau. Les autres indicateurs (pelage, fèces) n’ont pas été affectés par
les modalités. Il faut souligner qu’au cours de l’essai, les réponses laitières des chèvres conduites au pâturage
ont été largement influencées par l’évolution de la qualité des pâtures beaucoup plus que par la nature du
concentré. Par ailleurs, des essais passés avait mis en évidence un effet marqué de la nature du concentré à
partir du moment où l’écart entre les modalités étaient plus marquées. (70 g/kg de PDIA).

Etude sur les incidences du taux de refus chez des chèvres laitières alimentées à base de foin de
luzerne. (Programme SYSCARE-année 2)

Apres la conduite d’un essai sur foin de graminées en 2010, l’expérience a été reconduite avec du foin de
luzerne dans les mêmes conditions. Les rations proposées aux animaux différaient uniquement sur le taux de
refus du fourrage constituant la ration de base (5 % vs 25 %) avec un même niveau d’apport de concentré
(0,8 kg/chèvre/jour). L’objectif était d’apprécier les effets induits par des quantités offertes différentes de
fourrage sur le comportement alimentaire de la chèvre (souvent associé au tri plus ou moins prononcé) et sur
les réponses zootechniques. Les caractéristiques des fourrages distribués et refusés (répartition de
composition en tiges, feuilles, …) ont été évaluées. L’expérience a été conduite sur 2 lots de 60 chèvres.
Globalement pour des animaux alimentés ad libitum, une augmentation du taux de refus a été liée à plus
d’apports de fourrages (+0,9 kg/chèvre/jour) qui a entrainé une augmentation d’ingestion d’environ 0,24 kg
brut. Dans ces conditions le tri a été important et a eu une incidence sur la qualité de l’ingéré : le rapport
tiges/feuilles étaient de 60/40 avec peu de refus contre 50/50 avec beaucoup de refus. Si l’ingestion a été
augmentée avec des apports supplémentaires de fourrage avec une conséquence positive sur la production
laitière (+ 0,4kg/L/chèvre/jour), neutre sur le taux protéique, le taux butyreux a été sensiblement affecté à la
baisse (-2,4 points). Même si l’évaluation du temps de rumination, indicateur potentiel d’un
dysfonctionnement ruminal, est sensiblement plus faible pour le lot avec des refus élevés, cet outil semble
difficile à mettre en place par les producteurs comme outil de suivi. Le taux butyreux reste un indicateur
pertinent du métabolisme digestif ainsi que le rapport tiges/feuilles de la ration ingérée. En comparant les
résultats sur foin de graminées et foin de luzernes, les incidences sont nettement plus marquées avec des
foins de légumineuses du fait d’une hétérogénéité plus forte liée à la nature de la plante.

ENVIRONNEMENT

Traitement du lactosérum à la station expérimentale du Pradel


Dans la gestion des effluents issus d’une fromagerie fermière, le lactosérum mélangé aux eaux blanches
augmente de manière conséquente la concentration des rejets (4 fois plus élevée). Le travail mené en 2011 au
Pradel visait à explorer d’autres voies que celles liées à l’infiltration-percolation sur des filtres à pouzzolane
(eaux blanches et lactosérum) ou à la distribution animale (lactosérum). En 2010, une première série de tests
a été mise en place pour traiter le lactosérum pur par infiltration sur des lits de compost végétal. En 2011
nous nous sommes attachés à d’une part tester le comportement de lombrics permettant d’améliorer les
performances au sein du compost végétal et d’autre part à évaluer l’intérêt de la méthanisation du lactosérum
pur à la ferme Les résultats des essais et observations sont les suivants :
-les lombrics en milieu acide ont des difficultés importantes d’adaptation (pourcentage de mortalité supérieur
à 50%). Un test avec l’utilisation de soude pour tamponner l’acidité n’a pas amélioré la survie des lombrics

41
du fait de l’absence de tolérance en milieu salé. Des tests de plus longues durées sont en cours (2012), mais il
semblerait que la voie « lombric » est étroite.
-pour la méthanisation : un pilote de petite dimension (1m3) a été alimenté dans un premier temps avec
environ 30 litres par jour. Les premiers résultats ont mis en évidence :
- un pouvoir fermentaire élevé du lactosérum se traduisant par une production de gaz importante dans les 6
heures qui suivent l’apport de lactosérum.
- le maintien du pH dans le digesteur dans une plage compatible avec l’activité des bactéries méthanogène
(pH > 6,6) sans apport complémentaire de substance tampon.
- une diminution conséquente du rejet issu du digestat (abattement supérieur à 80 %).
- la nécessité de s’équiper d’un bruleur adapté du fait de la nature du gaz (investissement réalisé à la fin de
l’année 2011).
- le maintien d’une température dans le digesteur supérieure à 32°C (obtenu par un échangeur dans le ballon
d’eau chaude).
Les travaux continuent en 2012 avec une augmentation progressive de la charge (objectif : 200 litres de
lactosérum/jour).
BÂTIMENTS D’ELEVAGE

En 2011, les actions suivantes concernant les bâtiments de l’exploitation caprine ont été réalisées :
- appui aux conseillers caprins et conseillers bâtiments dans le quart sud-est français sur les thèmes de l’éco-
construction (charte et impact environnemental lié à la construction), l’agrandissement des bâtiments
d’élevage et les économies d’eau et d’énergie.
- Rhône-Alpes : appui au groupe « Economies d’Eau et d’Energie » piloté par le PEP Caprin de Rhône-
Alpes. Il se compose de conseillers d’élevage caprin, de conseillers fromagers, de conseillers énergie, de
conseillers bâtiment d’élevage des 6 départements de la région. L’objectif de ce groupe est de rassembler
et/ou de créer des références sur ces problématiques. Une nouvelle fiche a été publiée : « concevoir et
aménager une fromagerie économe en énergie et en eau ». Ce document est disponible auprès du PEP
caprin, www.rhone-alpes.chambagri.fr/pep/

REPRODUCTION

L’Institut de l’Élevage a, comme les années antérieures, assuré le secrétariat et l’animation du Groupe
Reproduction Caprin qui est un lieu d’échange et de propositions d’actions.

Un projet européen Flock-reprod portant sur « la reproduction des chèvres sans hormone exogène, en saison
ou hors saison sexuelle, pour conforter le marché européen du lait de chèvre » a été initié en décembre 2009.
Ce projet, coordonné par Capgènes et porté sur le plan scientifique par l’INRA, s’intéresse notamment au
développement et à l’évaluation de nouveaux traitements (traitements photopériodiques sans mélatonine,
effet mâle). Les données sont en cours d’analyse. En complément un projet ( REPROBIO) a été déposé à
l’appel à projets Casdar fin 2011 par l’INRA et l’UNCEIA en collaboration avec l’Institut de l’Elevage et
l’entreprise CREAVIA, sur la « Maîtrise de la reproduction dans les élevages de petits ruminants s’inscrivant
dans un objectif de d’agriculture biologique ». REPROBIO vise à optimiser la gestion de la reproduction
dans les élevages ovins et caprins engagés en agriculture biologique en développant des technologies
innovantes : phéromones et détecteurs automatisés de chaleurs.

Dans le domaine de la maîtrise de la fertilité, sujet de préoccupation constant en élevage caprin, deux actions
ont été engagées :
- un suivi rapproché de quelques élevages à problèmes de reproduction en zone Codelia (collaboration
Midatest, Capgènes, Unceia, Inra) ;
- un état des lieux des outils de suivi/conseil réalisé par l’Institut de l’Elevage.
Ces actions ont été l’occasion de mettre en évidence les principaux problèmes rencontrés (respect du
protocole d’insémination, organisation de l’IA en grands troupeaux, détection des chaleurs,…) et les besoins
(harmonisation et actualisation des conseils, questionnement sur l’alimentation, l’interaction entre le sanitaire
et la reproduction,…). Elles se poursuivront en 2012 par la rédaction d’une méthode d’intervention en cas de
problème de fertilité en élevage caprin pour l’IA et la monte naturelle. Des réflexions sont en cours sur :
- la réalisation d’un outil de planification global des évènements de reproduction et,

42
- la recherche de conduites alimentaires à risque autour de la mise à la reproduction en utilisant l’analyse des
données recueillies dans le cadre du projet Phénofinlait.

Enfin, les évolutions du contexte de la production (recherche d’alternatives aux hormones, importance
croissante de la génomique,…) font émerger des besoins croissants de concertation et d’échange entre
l’ensemble des acteurs (éleveurs, inséminateurs, techniciens). Un diaporama faisant le bilan des techniques
de reproduction caprine a été présenté par Capgènes à la commission caprine du pôle d’IA Coopelso (Soual).
Il est disponible pour els adhérents sur le site de Capgènes et peut servir de support de formation. Des
présentations de l’activité du Groupe Reproduction Caprine ont été réalisées par l’Institut de l’Elevage à
cette commission ainsi qu’aux Journées Techniques Caprines. Ces présentations doivent permettre d’initier
une réflexion sur les enjeux de la reproduction et de ses évolutions, partagée par l’ensemble des
professionnels.
Une formation sur le sanitaire a également été réalisée pour les animateurs de pôles par l’Institut de
l’Elevage et l’Ecole Vétérinaire de Toulouse. Par ailleurs, une réactualisation des fiches techniques
existantes et la création d’un espace dédié sur le Web, sont en cours, ces nouveaux supports de diffusion
pouvant permettre de toucher plus largement les techniciens comme les éleveurs. Une partie des fiches est
déjà réalisée et elles sont consultables en ligne sur le site idele.fr.

PRODUITS LAITIERS FERMIERS

Animation technique
L’Institut de l’Elevage est chargé de l’animation du Groupe professionnel produits laitiers fermiers.
Les travaux réalisés en 2011 se résument au travers des points suivants :

- Sur les aspects sanitaires, le projet de GBPH européen a été présenté par la FNEC, celui-ci ayant reçu un
accueil favorable au niveau de la DG-SANCO. Les réunions du groupe Hygiène du réseau européen des
fromageries fermières permettent d’échanger sur ce projet d’intérêt partagé. La question du financement
reste cependant toujours posée pour travailler concrètement sur l’élaboration du guide. L’année 2011 a vu la
sortie du « Guide sanitaire en production laitière fermière » dont les suites à donner ont été discutées. L’outil
« Guide sanitaire » et le GBPH permettent ainsi une approche harmonisée de la qualité sanitaire dans la
filière. La suite envisagée consiste à faire remonter et traiter au niveau national par l’Institut de l’Elevage les
données des interventions sanitaires réalisées auprès des producteurs fermiers et de mieux identifier les
compétences sanitaires dans le réseau « Produits Laitiers Fermiers ». Ces actions doivent permettre de faire
toujours plus progresser la filière fermière (réseau d’accompagnement, producteurs) sur le plan de la maîtrise
sanitaire (évolution des démarches GBPH et d’intervention correctives, accompagnement des producteurs
« isolés », transfert et échanges de compétences entre intervenants…) et de mettre en avant les moyens de
maîtrise mis en place en production fermière permettant de répondre aux objectifs de sécurité sanitaire.

- Sur le thème de la qualité technologique, un projet de recherche/développement sur le thème de la


conception et l'aménagement des locaux d'affinage en rapport avec les objectifs "flores de surface" du
fromager, piloté par l’Institut de l’Elevage a été déposé début 2011 à l’AAP CASDAR. N’ayant pas été
accepté, un nouveau ce projet est déposé à l’AAP CASDAR fin 2011 avec quelques aménagements.
Le groupe a fait le point sur les actions conduites sur le terrain sur la maîtrise de l’accident lié à
Pseudomonas fluorescens et les attentes exprimées par les techniciens du réseau PLF à cet égard. Les
objectifs et l’intérêt de travaux nationaux ont été discutés, ce qui a permis d’aboutir à un projet qui se
réalisera en 2012 pour capitaliser l’existant, identifier les manques éventuels avant d’envisager la mise à jour
du guide d’intervention technique sur ce germe.

- Sur la gestion des écosystèmes microbiens, après le projet CASDAR sur la maîtrise de l’acidification et la
pérennité de l’utilisation du lactosérum en technologie lactique fermière, un nouveau projet est envisagé en
2012 sur la mise au point de ferments indigènes en pâtes pressées non cuites.

- Sur la gestion des effluents (cf. ci-après) le groupe envisage de produire dès à présent des documents de
synthèse sur le sujet à destination des producteurs. Les travaux sur la méthanisation semblent prometteurs et
méritent d’être poursuivis pour notamment préciser les modalités pratiques et passer à une taille de dispositif
proche de la réalité avec de l’automatisation.

L’Institut de l’Elevage est aussi en charge de l’animation du réseau des techniciens produits laitiers
fermiers. L’activité de ce réseau s’est traduite par des journées techniques organisées en septembre dans les
43
Alpes de Haute Provence. Le module optionnel traitait cette année de la maîtrise de l’acidification en
production laitière laitière fermière, en utilisant les supports de formation et d’appui technique élaborés dans
le projet CASDAR sur ce thème (cf ci-après). Un numéro du Cahier Fermier disponible sur le site Internet
de l’Institut de l’Elevage est paru en 2011. L’espace thématique « produits laitiers fermiers » accessible sur
le site Internet de l’Institut de l'Elevage est remis à jour régulièrement.

Maîtrise de l’Hygiène

Sur la thématique « maîtrise de l’hygiène en production fermière », l’Institut de l’Elevage accompagne la


FNEC et la FNPL pour la diffusion du Guide des Bonnes pratiques d’hygiène des productions fermières
laitières. A ce titre il organise la formation annuelle des techniciens qui permet de les agréer pour former les
producteurs fermiers. Par ailleurs, l’Institut de l’Elevage en appui à la FNEC - FNPL a participé à une
rencontre du groupe « Hygiène » du réseau des petites fromageries européennes dont le travail vise à terme à
rédiger un projet de GBPH européen pour les fromageries fermières européennes.

La capitalisation de l’expérience des techniciens de terrain dans la gestion de cas concrets de problèmes
sanitaires (dus aux quatre principaux pathogènes) en production laitière fermière s’est traduite en juin 2011
par la sortie et la diffusion du « Guide sanitaire en production laitière fermière » disponible sous forme
de clé USB et sur le site de l’Institut de l’Elevage. Il concerne les 3 espèces laitières (ovines, bovines,
caprines) et les différentes technologies présentes en production laitière fermière. Son objectif est de décrire,
germe par germe, une démarche d’intervention du technicien afin de permettre au producteur de revenir
rapidement à une situation normale. Ces démarches sont accompagnées d’outils pratiques. La diffusion est
réalisée sur internet (espace thématique produits fermiers du site de l’Institut de l’Elevage) et sous forme de
clé USB. Il a été présenté et a fait l’objet d’un atelier lors des journées du réseau en septembre 2011, il sera
de nouveau diffusé lors de la journée thématique sur la réglementation en production laitière fermière en
janvier 20112. Une formation spécifique est prévue au catalogue de l’Institut de l’Elevage en 2012.

L’Institut de l’Elevage participe aussi au projet FERLIS visant à réaliser les études nécessaires pour vérifier
si certains produits peuvent bénéficier de la tolérance 100 ufc de L. monocytogenes. /g de produits. Dans ce
travail sont étudiés notamment les fromages fermiers lactiques au lait de chèvre. La première phase (recueil
de données existantes sur les schémas technologiques et caractéristiques des produits, surveillance de L.
monocytogenes dans la filière et données sur son développement dans les produits) est terminée. L’Institut de
l’Elevage a apporté sa contribution via la transmission et la synthèse de nombreuses données collectées dans
le cadre d’études réalisées sur les fromages de chèvres. Des propositions de protocole pour déterminer le
respect ou non de la limite <100 UFC/g de L. monocytogenes ont été formulées dont les travaux doivent être
réalisés en 2012.

Qualité technologique des fromages fermiers


Le projet ORQUAL visant à élaborer un outil de maîtrise de la régularité et de la qualité des produits laitiers
fermiers lancé en 2009 s’est poursuivi en 2011. L’outil finalisé sera disponible début 2012, disponible sur
internet et via une clé USB. Ce projet s’inscrit dans une logique préventive et complémentaire au travail
effectué sur les accidents de fromagerie. L’outil développé concerne les 3 espèces laitières (ovines, bovines
et caprines) et comprendra un audit global et des fiches techniques complémentaires spécifiques des
technologies étudiées (fromages lactiques, fromages à pâtes pressées non cuites, beurre, crème, yaourts,
fromages frais).
L’Institut de l’Elevage participe par ailleurs au projet Egotic, qui a démarré fin 2010 et qui devrait se
terminer en 2013. Ce projet, piloté par Actilait vise dans la suite du travail mené sur la texture des fromages
lactiques à conduire des expérimentations puis des suivis en conditions réelles (en Rhône-Alpes notamment à
la station du Pradel) pour quantifier et hiérarchiser les facteurs de maîtrise de l’égouttage. Un outil d’appui
technique devra être conçu dont la réalisation sera confiée à l’Institut de l’Elevage avec la participation des
partenaires du projet (Actilait, PEP Caprins Rhône Alpes).

La station du Pradel a mené en 2011 des travaux sur la caractérisation et le fonctionnement des locaux
d’affinage en préalable du projet soumis à l’AAP CASDAR. Ce projet est conduit en partenariat avec le
département Caractérisation et Elaboration des Produits Issus de l’Agriculture (CEPIA) de l’INRA.
Des suivis approfondis du fonctionnement des locaux d’affinage de la fromagerie de la station du Pradel ont
été lancés en 2011 en partenariat avec l’INRA. Ces travaux préliminaires devront être poursuivis par la
filière dans les années à venir et permettront notamment de mieux raisonner le dimensionnement et l’aération
des locaux d’affinage. En mars 2011, des armoires de mesures et de prélèvements d’air, ont été installés dans
les deux hâloirs de la station expérimentale pour suivre en continu les températures, hygrométries et teneurs
44
en gaz (O2 et CO2 pour apprécier l’activité de « respiration » des fromages et évaluer le fonctionnement des
hâloirs). Ces suivis ont eu lieu de mars à octobre 2011 et les résultats sont en cours de traitement. En
parallèle, des enquêtes ont été réalisées dans une vingtaine d’exploitations par le PEP caprins Rhône-Alpes
afin de caractériser les locaux, les équipements et les conditions d’affinage de fromages de chèvre de type
Picodon.
En 2012, les travaux seront complétés par le test, à la station et en fermes, d’un prototype portatif d’appareil
de mesures en continu de l’ambiance des hâloirs, élaboré par l’INRA. Cet appareil pourra, à terme, être
utilisé par les techniciens fromagers pour leurs appuis techniques et pour améliorer le pilotage de l’affinage
et devrait également permettre de clarifier les pistes pour améliorer la conception des installations.

Etude des écosystèmes microbiens

Concernant l’étude des écosystèmes microbiens, le projet CASDAR 2008-2010 « Contribuer à la


performance technico-économique des exploitations fromagères fermières en améliorant la maîtrise
technologique et la qualité des fromages » est terminé. Les résultats de ce projet ont permis notamment
d’aboutir à la formalisation d’une démarche de diagnostic face aux problèmes récurrents de repiquage du
lactosérum en technologie lactique fermière. Si la conduite de l’acidification est essentielle face à ces
problèmes de repiquage, la diversité microbienne des laits, et la gestion des équilibres microbiens ont un rôle
vraisemblablement déterminant. Sur ce point, des travaux de recherche doivent être poursuivis dans une
logique de préservation de la biodiversité.
Ces travaux ainsi que l’expérience des techniciens réunis dans le projet ont permis de concevoir des outils
opérationnels sur la maîtrise de l’acidification en technologie lactique fermière, à destination des techniciens
accompagnant les producteurs fromagers : démarche d’intervention et supports d’appui technique, un kit de
formation réunissant des supports et une aide à la réalisation pour le formateur, de la documentation (les
bases pour intervenir et des informations complémentaires pour aller plus loin). Ces outils sont disponibles
sur une clé USB « Maîtrise de l’acidification en technologie lactique fermière », diffusée lors de
formations et vendue auprès de Technipel. Les résultats de ce projet ont fait l’objet de nombreuses
publications techniques et scientifiques en 2011 :
- Publications techniques : article spécial dans le Cahier fermier, dossier dans la Revue La Chèvre,
formation d’une journée auprès des techniciens du réseau « Produits Laitiers Fermiers ».
- Publications scientifiques : article et présentation dans le cadre des 3R sur les résultats d’un des
volets du projet (deux articles et un poster ayant déjà été réalisés les années précédentes) ; une
communication orale et deux affiches ont été présentées lors du colloque en Grèce « IDF
International Symposium on Sheep, Goat and other non-Cow Milk ».
Par ailleurs, toutes les actions ont fait l’objet de fiches de synthèse présentes sur la clé USB et de rapports
détaillés qui sont déjà ou bientôt terminés.
Traitement des effluents de fromagerie fermière
Voir la partie « Environnement » ci-dessus.
Références technico-économiques en exploitations fermières caprines :
Les résultats technico économiques 2009 des exploitations caprines fromagères sont présentés dans la
synthèse nationale des réseaux d’élevage et de l’appui technique publiée en décembre 2011. Les évolutions
de revenu disponible sont contrastées chez les caprins fromagers, même si la valorisation moyenne du litre
de lait continue à progresser dans tous les systèmes. Des fiches élaborées au niveau régional présentent de
façon plus précise des références technico-économiques et des cas concrets sur des systèmes fromagers de
diverses régions. Ces fiches sont révisées périodiquement.
Actions transversales aux différentes thématiques :
RMT « Filières Fromagères valorisant leur terroir » :
Le Réseau « Fromages de Terroirs » est un Réseau Mixte Technologique labellisé en tant que tel par le
Ministère de l’Agriculture en août 2008. Porté par le CNAOL, ce Réseau s’adresse à toutes les filières
laitières organisées, valorisant leur terroir (démarches AOC, IGP, produits fermiers) et a pour objectifs de
créer de la synergie entre les différents organismes techniques s’intéressant à ces filières. Le programme de
travail s’articule autour de 5 axes : La gestion des caractéristiques intrinsèques des produits (conditions de
production et caractéristiques des produits, la gestion des écosystèmes microbiens, l’évaluation de la richesse
et de la diversité sensorielle), la durabilité des systèmes de production et des filières les marchés et
consommateurs, la formation, la diffusion et la communication.

45
Ces thèmes sont traités dans des groupes de travail spécifiques. L’Institut de l’Elevage est particulièrement
impliqué au niveau des thématiques suivantes :
o Co-animation avec Actilait du groupe sur la gestion des écosystèmes (groupe existant de façon
informelle antérieurement au RMT sous l’appellation groupe «flores des laits»). Des fiches de
synthèse et de procédures sont rédigées dans ce groupe. L’ouvrage « Microflore du lait cru. Vers
une meilleure connaissance des écosystèmes microbiens du lait et de leurs facteurs de
variation » dont la coordination de la rédaction a été assurée par l’Institut de l’Elevage est
disponible depuis juin 2011 et il est en ligne sur le site du RMT. L’Institut de l’Elevage est aussi
impliqué dans un projet Casdar qui a débuté début 2010 sur l’accompagnement des producteurs
pour gérer la flore microbienne des laits crus.
o Participation au groupe de travail sur les conditions de production et caractéristiques des
produits,
o Participation au groupe de travail avec le GIS Id64 et le GIS Alpes-Jura sur la durabilité.

Communication

Journées techniques caprines

Les 3èmes Journées Techniques Caprines ont eu lieu les 5 et 6 avril 2011 à Bourdeaux dans la Drôme. A
cette occasion, les participants ont pu assister à des interventions sur la génétique, la conjoncture de la filière,
la filière espagnole, les sujets sanitaires, les coûts de production et l’environnement. Les Journées techniques
caprines s’adressent à l’ensemble des intervenants de la filière caprine (techniciens, enseignants...). Elles ont
pour objectif de faire le point sur des sujets techniques d’actualité. Le programme mêle des exposés de
spécialistes, des visites d’exploitations, des échanges entre techniciens. Cette 3ème édition a permis
notamment de faire le point sur les perspectives offertes par la génomique, de mieux connaître la filière
laitière caprine espagnole, de découvrir de nouveaux dispositifs sanitaires, d’approcher le prix de revient
d’un litre de lait et de se sensibiliser à l’impact environnemental des systèmes caprins. Par ailleurs, des
ateliers d’échanges entre participants ont porté sur différentes problématiques liées à l’alimentation et sur la
reproduction.

Revue La Chèvre

L’Institut de l’élevage est en charge de la responsabilité rédactionnelle de la revue La Chèvre. Au même titre
que Pâtre, ce bimestriel est édité par la Société de Presse et d'Édition Ovine et Caprine (SPEOC) dans le
cadre d'un partenariat avec le groupe de presse agricole Réussir.

En 2011, les six numéros ont regroupé une centaine d’articles sur plus de 300 pages. Les dossiers de ces six
numéros ont traité de sujets d’actualités qui préoccupent les éleveurs :
- Une année d’attentions pour élever les chevrettes (janvier-février)
- Ils ont choisi les races locales (mars-avril)
- Pratiques du pâturage sur prairies et parcours (mai-juin)
- Du fromage fermier fabriqué avec son petit lait (juillet-août)
- L’avenir de la filière en quatre scénarios (septembre - octobre)
- L’autonomie fourragère a du bon (novembre-décembre).

Diffusé en papier à plus de 4 600 exemplaires, La Chèvre est aussi présente sur internet avec le site
www.la-chevre.fr qui se veut une vitrine de la revue et qui reprend une partie des informations du journal.
Depuis 2010, une newsletter gratuite est envoyée tous les mois environ à plus de 2 150 internautes. Cette
lettre d’information électronique met en avant les dernières nouveautés du site (article, agenda, petites
annonces…). La revue La Chèvre compte aussi 380 « amis » sur le réseau social Facebook.

Ouvrage technique sur l’élevage des chèvres


En 2011, l’ensemble des équipes de l’Institut de l’Elevage s’est mobilisé pour rédiger un ouvrage technique
de référence qui sera publié à La France Agricole, sur l’élevage des chèvres. Cet ouvrage généraliste
rassemble les connaissances de base actualisées sur tous les domaines techniques qu’un éleveur ou un
technicien doit connaître. Il a notamment vocation à être un outil de formation de base indispensable pour
tous les futurs éleveurs intéressés par la production caprine. Sa parution est prévue dans le courant du
premier semestre 2012.

46

Vous aimerez peut-être aussi