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Diversité
de la myrmécofaune
Je tiens à remercier, particulièrement, Sarah GROC pour son aide, son soutien,
sa patience et ses conseils avisés, notamment dans la détermination des fourmis qui a
parfois été laborieuse. Merci également à Alain DEJEAN pour sa grande disponibilité
et sa patience. Ils m’ont tous les deux permis de suivre ce stage et ainsi, de participer
un projet de recherche important sur la biodiversité de Guyane Française.
2
Table des matières
Remerciements ...................................................................................................................................... 2
L’organisme d’accueil .......................................................................................................................... 6
1) L’UMR ECOFOG .......................................................................................................................... 6
3) Le programme Amazonie ........................................................................................................... 7
Qu’est-ce qu’une fourmi ? ................................................................................................................... 8
Matériels et méthodes ........................................................................................................................ 10
1) Le site d’étude : la plantation d’hévéas à Paracou ................................................................ 10
2) Protocole ...................................................................................................................................... 10
2.1) La méthode Winkler ........................................................................................................... 10
3) Le tri et le montage ................................................................................................................ 12
4) L’identification des morpho-espèces ................................................................................... 13
5) Traitements des résultats ...................................................................................................... 14
Résultats ............................................................................................................................................... 14
1) Poids des litières et observations terrain (voir tableau 2 en annexe) .................................. 14
2) Échantillonnage .......................................................................................................................... 15
3) Structure taxonomique des milieux......................................................................................... 15
3.1) Composition taxonomique de la forêt du grand plateau des Nouragues .................. 15
3.2) Composition taxonomique de la plantation d’hévéas ................................................... 16
3.3) Comparaison des données entre les deux milieux ......................................................... 18
Discussion ............................................................................................................................................ 22
Conclusion ........................................................................................................................................... 25
Bibliographie ....................................................................................................................................... 26
Articles: ............................................................................................................................................ 26
Sites Internet: ................................................................................................................................... 29
Glossaire .............................................................................................................................................. 29
Annexe ................................................................................................................................................. 30
Figures .................................................................................................................................................. 33
Tableaux ............................................................................................................................................... 34
3
Introduction
4
Globalement, l’objectif de ce stage a été de comparer la diversité des fourmis d’une
plantation monospécifique à celle d’une forêt « primaire » pour déterminer quelles
espèces de fourmis se sont adaptées à la situation.
Cette étude s’est basée sur une plantation monospécifique d’Hevea brasiliensis, située
sur la parcelle de Paracou. Les objectifs de ce travail ont été d’évaluer la diversité de la
myrmécofaune en fonction des points d’échantillonnage, puis d’en identifier les espèces
caractéristiques. Enfin ce stage m’a permis de participer à l’élaboration d’un protocole
modèle pour un suivi de la myrmécofaune du sol de la Guyane.
5
L’organisme d’accueil
1) L’UMR ECOFOG
Trois thématiques ont été mises en place pour répondre à ces objectifs, ce sont :
Ces équipes se répartissent parmi les différentes équipes des différents instituts et
organismes.
A l’issue de ces travaux, les conditions de maintien du patrimoine forestier pour
une gestion durable devront être définies. Cela sera possible en élaborant des règles
d’aménagement des forêts à l’échelle du massif et du territoire, à l’échelle régionale. Il
faudra également créer les conditions du développement technologique de nouveaux
produits à haute valeur ajoutée dans de nouveaux contextes économiques et
environnementaux. Enfin, à l’aide du dispositif expérimental du programme Guyaflux,
le rôle de la forêt tropicale humide dans le stockage de carbone de la biosphère pourra
être compris et plus globalement le lien entre la forêt tropicale et le climat (1).
6
2) Le CNRS
Le CNRS est représenté par l’unité propre de service UPS 2561. Cette unité a un
total de six missions :
3) Le programme Amazonie
7
Qu’est-ce qu’une fourmi ?
Les fourmis sont, au sein des Arthropodes*, des insectes appartenant à la famille
des Formicidae de l’ordre des Hyménoptères, le deuxième ordre le plus représenté chez
les insectes après celui des Coléoptères. Actuellement, elles sont représentées par 16
sous-familles, 256 genres et environ 15000 espèces (Fernández et Sendoya 2004) (3).
Les fourmis sont des Hyménoptères pétiolés, donc la partie antérieure du corps,
composée de la tête et du thorax, est reliée au gastre (partie postérieure abdominale), par
un petit segment articulé, le pétiole (Figure 1). Elles appartiennent au groupe des
Aculéates caractérisés par un aiguillon venimeux, mais il est fréquent que certains
taxons l’aient perdu au cours de l’évolution.
Les fourmis sont des insectes dits sociaux : elles vivent en colonie, laquelle
présente une hiérarchie se divisant généralement en trois ou quatre castes* : reines,
mâles et ouvrières, parfois soldats. Il y a une division du travail dans ces colonies la
reine va pondre, les ouvrières en fonction de leur âge effectuent des tâches du service
interne, puis seront fourrageuses. Cela signifie qu’elles vont assurer
l’approvisionnement de la colonie en nourriture. Les soldats sont des ouvrières
spécialisées dans la défense de la colonie qui peuvent cependant participer aux tâches
quotidiennes. Les mâles ne participent qu’à la reproduction.
La reine, avant d’être fécondée possède des ailes ; on parle alors
de « princesse ». Elle est la seule femelle à pondre des œufs fécondés,
c’est elle qui maintient la pérennité de sa colonie, durant les années de
sa vie. De plus grande taille que les ouvrières, elle est facilement
reconnaissable, en particulier par la grosseur du thorax qui,
initialement, a porté des ailes, mais aussi par la présence d’ocelles* sur Figure 2 : Ocelles d’une
reine
le haut de sa tête (Figure 2). Source :
Les ouvrières sont des femelles stériles qui sont chargées de http://photos.fourmis.free.f
r/media/158/tete_crematog
s’occuper de toute l’organisation de la fourmilière (aller chercher de la aster_scutellaris_1.jpg
nourriture, réparer le nid, s’occuper de la reine et du couvain).
Contrairement à la reine, elles ont une durée de vie plutôt courte, de l’ordre de 3 à 4
mois.
8
Les soldats, qui existent uniquement chez certaines espèces, ont une taille
supérieure et une morphologie différente de celle des ouvrières, et s’occupent de la
protection du nid contre les intrus.
Notons que les fourmis volantes sont des mâles et femelles fécondables (appelés
princes et princesses) qui, lors d’un phénomène appelé essaimage, vont s’accoupler. Les
femelles fécondées seront aptes à fonder leur propre colonie.
Le nombre d’individus par fourmilières varie de quelques individus à plusieurs
millions en fonction de l’espèce (4).
Une fourmi passe par quatre grands stades de métamorphose : l’œuf, la larve, la
nymphe ou chrysalide et la fourmi adulte (Figure 3) (4).
R
µ
Figure 3: Les différents stades de la vie d’une fourmi avec les nymphes de trois castes
Sources : http://www.advancedpestsolutions.biz/images/ants/ant_development.jpg et didierbach.free.fr
Il est possible de distinguer deux types de fourmis selon leur écologie : les
arboricoles et les terricoles (comprenant les fourmis de la litière et les fourmis
souterraines). Elles constituent un maillon important dans les écosystèmes d’un point de
vue écologique (Höllbobler et Wilson 1990) car elles dispersent les graines (Horvitz et
Schemske 1986 ; Kaspari 1993b), aèrent et facilitent l’infiltration de l’eau dans le sol en
construisant les galeries des nids souterrains (Majer et al. 1987 ; Cherrett 1989). Cela
facilite les échanges gazeux entre les racines des arbres et le sol. Elles ont également un
rôle de dégradation de la matière organique morte, soit un rôle de recyclage des
nutriments (Haines 1978) et de protection de certaines espèces de plantes. Enfin elles
interviennent à tous les niveaux trophiques de la chaîne alimentaire par leurs modes de
vie très divers : certaines sont prédatrices, d’autres herbivores, champignonnistes ou
simplement généralistes (Groc 2007).
Dans les terres non fertiles, elles enrichissent le sol en nutriments et permettent
alors la croissance de la végétation (Folgarait et al. 1997). Lorsqu’elles sont prédatrices,
elles s’attaquent souvent à des insectes herbivores, ce qui permet de réguler la
destruction des végétaux et ainsi favoriser leur dispersion (Philpott et Armbrecht 2006).
Le fait que les fourmis jouent des rôles aussi importants et divers dans un écosystème
lui valent d’être considérées comme étant un bio-indicateur pertinent. Un bio-indicateur
est une espèce végétale, fongique ou animale qui par la variabilité de sa présence ou
simplement de son absence, va rendre compte de l’intégrité d’un écosystème (Andersen
1999). Généralement, ils sont utilisés pour détecter la présence de produits toxiques dans
9
l’environnement ou des variations de cet environnement sous diverses pressions comme
l’anthropisation ou le changement global.
Matériels et méthodes
1) Le site d’étude : la plantation d’hévéas à Paracou
Ancienne propriété du Centre Spatial Guyanais, Paracou est une parcelle de forêt
qui a été cédée au CIRAD pour des expérimentations d’agroforesterie. La plantation
d’hévéas, Hevea brasiliensis (Euphorbiaceae), qui fait partie de Paracou, a été mise en
place, au début des années 1990, pour la vulgarisation locale de l’hévéaculture (Figure
4). Depuis 1995, bien qu’elle reste entretenue, elle n’est plus utilisée.
2) Protocole
Dans cette étude tous les échantillons ont été récoltés selon la méthode Winkler.
Cette méthode est hautement recommandée pour la réalisation des inventaires de faune
du sol des habitats forestiers où la litière est abondante (Nadkarni et Longino 1990 ;
Olson 1991 ; Fisher 1999). C’est également une méthode simple et rapide d’utilisation.
Le protocole « the Ants of the Leaf Litter (ALL) Protocol » (Agosti et Alonso 2000 ;
Fisher et al. 2000), suggère un minimum de 20 points d’échantillonnage séparés de 10 m
d’intervalle pour capturer au moins 70 ℅ de la myrmécofaune d’un site. Ainsi, sur toute
la plantation d’hévéas, nous avons travaillé sur 50 points d échantillonnage séparés de
10 m et répartis sur des transects parallèles. Cette distance est estimée suffisante et
10
nécessaire. Nos prélèvements ont été réalisés toutes les deux rangées, soit à une distance
de 10 m entre chaque transect. Cette distance est considérée comme suffisante et
nécessaire pour éviter d’avoir des « contaminations » des points d’échantillonnage par
des espèces ayant des ouvrières fourrageuses passant d’une rangée à l’autre.
43 42 31 30 19 18 7 6
44 41 32 29 20 17 8 5
45 33 28 16 4
40 21 9
46 15 Légende :
39 34 27 22 10 3
47 Forêt
38 35 26 23 14 11 2
48 10m
50 49 37 36 25 24 13 12 1 Rangée d’hévéas
Ensuite la litière d’une surface d’1 m² a été ramassée puis tamisée (Figure 7).
Dérangées les fourmis sont sorties de leur nid (bois mort, feuilles…) et sont pour la
plupart, tombées dans le fond du tamis. Toute la litière tamisée est ensuite récupérée
dans un sac.
11
Figure 7: Photographie d’un point d’échantillonnage avant et après le prélèvement de la
litière
Source : BALOUP Samantha
Le travail de terrain terminé, les sacs de litière étaient pesés puis le contenu
transféré dans un filet qui était mis à sécher dans les Winkler, des enceintes de coton,
pendant 48 heures. Afin d’éviter des chocs entre Winkler et de biaiser le processus de
migration des organismes, chaque corde tendue dans le hangar à Winkler, ne contenait
pas plus de dix Winkler. Enfin, un pot d’alcool était placé en bas du Winkler afin de
récupérer tout ce qui tombait.
3) Le tri et le montage
Le contenu de chaque tube a ensuite été traité sous loupe binoculaire. Dans une
boîte de pétri, le surnageant puis le culot étaient triés. Un premier tri général consistait à
mettre de côté toutes les fourmis sans prendre en compte les morpho-espèces.
Puis un second tri plus minutieux a consisté à séparer les fourmis par morpho-
espèce et à en fixer un individu de chaque sur une paillette de papier afin de constituer
une collection de référence. Ainsi, la fréquence de chaque genre est connue et elle
permet alors de constituer la matrice de présence/absence à la base de nos résultats.
Chaque épingle, en partant du haut, comprend une première étiquette sur laquelle la
fourmi est collée (« a » de la Figure 9) (lorsqu’elles sont trop grandes, les fourmis sont
épinglées), une seconde étiquette contient toutes les informations pouvant renseigner
sur le lieu de collecte, le type de fourmi (« b » de la Figure 9) etc. Enfin une dernière
étiquette permet d’indiquer le numéro du point d’échantillonnage (« c » de la Figure 9).
b
Pays
Lieu de collecte
Type de fourmi – méthode PAH TRx Wy
d’échantillonnage
Coordonnées GPS
a Date de prélèvement c
Collecteur
Les fourmis, après avoir été triées, ont été rassemblées en fonction de leurs
ressemblances, à l’œil nu pour les grandes et moyennes fourmis et sous loupe
binoculaire pour les plus petites. Ce travail a été nécessaire pour faciliter la
détermination des genres par la suite.
L’identification des genres s’est faite ensuite sous loupe binoculaire, à l’aide
d’une clé de détermination des sous-familles et genres (clé de Bolton -1994- et guide
d’identification des sous-familles des fourmis de Bornéo). L’identification commence par
la détermination de la sous-famille. La première observation est celle du pétiole, qui
peut être composé d’un ou deux segments. S’il ne présente qu’un segment, soit il y a la
présence d’un aiguillon, soit il n’y en a pas. Dans le cas où il n’y a pas d’aiguillon,
l’abdomen peut se terminer par un orifice (appelé l’acidopore) soit de forme circulaire
ou semi-circulaire, ce qui est représentatif des Formicinae, soit en fente, ce qui est
représentatif des Dolichoderinae (Figure 10).
Abdomen terminé
Aiguillon par un orifice
Pétiole en circulaire ou Formicinae
un segment semi-circulaire
Pas d’aiguillon
Abdomen terminé
par un orifice en Dolichoderinae
forme de fente
Figure 10 : Exemple d’un cheminement de
détermination de deux genres
Source : BALOUP Samantha
13
5) Traitements des résultats
Résultats
Sur toute la plantation, la quantité de litière était très variable d’un point
d’échantillonnage à l’autre. Cette variation est peut-être en corrélation avec le nombre
d’espèces de fourmis par point d’échantillonnage. Enfin, le fait que l’échantillonnage ait
été fait par différentes personnes peut aussi influer sur la quantité de litière récupérée,
chaque personne ayant une façon différente de procéder malgré un unique protocole.
Sur le terrain, plusieurs genres ont été observés à l’œil nu : des raids de fourmis
légionnaires des genres Eciton et Labidus, les genres Atta et Acromyrmex (fourmis
coupeuses de feuilles connues sous le nom de « fourmis manioc »), le genre Gigantiops,
et sur le point d’échantillonnage PaH Tr 1 W7, des fourmis du genre Pachycondyla.
Beaucoup de d’Orthoptères (criquets et sauterelles) et d’Hyménoptères solitaires de la
famille des Mutilidae ont aussi été remarqués.
Les milieux anthropisés semblent posséder une myrmécofaune moins diversifiée
que celle des milieux non perturbés par l’homme (Delabie et al. 2009). On s’attend donc
à une faible diversité sur la plantation d’hévéas en comparaison de celle des Nouragues.
14
2) Échantillonnage
Figure 11 : Courbe d’accumulation des morpho-espèces Figure 12 : Courbe de l’estimateur Chao 2 Mean et
d’accumulation des espèces des hévéas
15
3.2) Composition taxonomique de la plantation d’hévéas
16
Le tableau 4 permet de visualiser la classification taxonomique de chaque
genre. Chaque sous-famille, tribu et genre est suivi du nom de l’auteur qui les a
nommés officiellement pour la première fois. On s’aperçoit que les tribus des Attini
et des Ponerini sont celles possédant le plus de genres (respectivement 6 et 4 genres).
Les autres tribus présentent seulement entre 1 et 3 genres.
La sous-famille des Myrmicinae est la plus représentée avec 10 tribus mais elle
est également la plus diversifiée avec 66 morpho-espèces se répartissant dans 18
genres. Elle est suivie par la sous-famille des Formicinae qui comporte 16 morpho-
espèces réparties dans 4 genres. Puis vient la sous-famille des Ponerinae avec 14
morpho-espèces réparties dans 4 genres. Enfin la sous-famille des Dolichoderinae
compte seulement 2 genres comprenant chacun une morpho-espèce (Tableau 6).
Dans notre étude, la répartition des morpho-espèces au sein des genres est
remarquable puisque les genres Hypoponera, Solenopsis et Pheidole comptent
respectivement 7, 13 et 18 morpho-espèces (surlignées dans le Tableau 7) contre
moins de 7 morpho-espèces pour les autres genres. Le fait que ces trois genres soient
les plus diversifiés n’est pas étonnant car ce sont trois genres typiquement
hyperdiversifiés sous les Néotropiques (Ward 2000). De plus, une grande diversité de
Pheidole et Solenopsis dans des myrmécofaunes peu diversifiées est souvent
caractéristique des zones perturbées naturellement ou anthropisées.
17
Sous-familles Genres Nombre de
morpho-espèces
Dolichoderinae Dolichoderus 1
Tapinoma 1
Formicinae Brachymyrmex 5
Camponotus 5
Gigantiops 1
Paratrechina 5
Myrmicinae Acromyrmex 1
Apterostigma 4
Atta 1
Cardiocondyla 1
Carebara 2
Crematogaster 2
Cyphomyrmex 5
Hylomyrma 1
Megalomyrmex 1
Myrmicocrypta 2
Pheidole 18
Pyramica 6
Rogeria 1
Solenopsis 13
Strumigenys 2
Tetramorium 2
Trachymyrmex 2
Wasmannia 2
Ponerinae Anochetus 1
Ectatomma 2
Gnamptogenys 2
Hypoponera 7
Odontomachus 1
Pachycondyla 5
Tableau 7: Nombre de morpho-espèces par genre
18
Figure 13 : Courbes d’accumulation des morpho-espèces échantillonnées dans la
forêt de grand plateau et de la plantation d’hévéas
19
Figure 15 : Répartition des genres et morpho-espèces dans les sous- Figure 16 : Répartition des genres et morpho-espèces dans les sous-
familles de la plantation d’hévéas familles de la forêt de grand plateau
20
Seulement 4 genres ont des richesses spécifiques similaires (Ectatomma, Megalomyrmex,
Pyramica et Wasmannia) (Figure 18).
Sur les 39 genres au total, 17 ne sont pas partagés par les deux milieux. Parmi
eux, 8 sont spécifiques de la plantation d’hévéas (Acromyrmex, Atta, Dolichoderus,
Gigantiops, Myrmicocrypta, Tapinoma et Tetramorium), les 9 autres étant donc
spécifiques de la forêt naturelle (Discothyrea, Lachnomyrmex, Mycocepurus,
Ochetomyrmex, Octostruma, Prionopelta, Sericomyrmex, Stegomyrmex et Typhlomyrmex)
(Figure 19). Pour ces genres, la forêt de grand plateau possède donc, une fois de plus,
une diversité générique et spécifique plus importantes que pour les hévéas, le genre
Octostruma faisant pencher la balance en faveur du grand plateau puisqu’il possède
le nombre de morpho-espèces maximum (3 morpho-espèces) sur les 17 genres
communs aux deux milieux (Figure 19).
Ce sont donc 57% des sous-familles, 65% des tribus et 56% des genres qui sont
partagés par les deux milieux.
21
Discussion
22
apport en espèces nouvelles a pu avoir lieu, ce qui a donné l’assemblage de fourmis
que nous avons observé.
Les genres spécifiques Discothyrea, Lachnomyrmex, Mycocepurus, Ochetomyrmex,
Octostruma, Prionopelta, Sericomyrmex, Stegomyrmex et Typhlomyrmex du grand plateau
sont, quant à eux, des genres rares. On s’aperçoit donc, qu’à la différence des hévéas,
l’assemblage des fourmis de litière de la forêt de grand plateau est composé de
genres caractéristiques des milieux perturbés, de genres caractéristiques des milieux
naturels associés et de ces genres rares. Au niveau qualitatif, la forêt de grand
plateau possède alors une myrmécofaune plus diversifiée.
- 1 sous-famille de plus ;
- 4 tribus de plus ;
- 1 genre de plus sur la totalité des genres ;
- 2 des sous-familles partagées possédant une richesse
générique et spécifique plus importante que les hévéas ;
- 10 genres sur 22 ubiquistes ayant une richesse spécifique plus
importante ;
- 9 genres spécifiques sur 17.
23
Globalement, la forêt de grand plateau possède donc une diversité de fourmis plus
importante que les hévéas. Cependant, cela reste relatif puisque les différences entre
chiffres sont faibles. En effet, pour un site anthropisé, la plantation d’hévéas a une
diversité en morpho-espèces de fourmis tout de même importante, et pratiquement
comparable à celle d’une forêt naturelle.
Par contre, par la suite, après identification définitive par un expert, peut-être que ces
résultats changeront légèrement en fonction du nombre d’espèces réelles trouvées
pour chaque milieu, et en terme de composition spécifique.
24
Conclusion
Malgré une énorme similarité dans l’assemblage des fourmis entre les deux
milieux, la plantation d’hévéas garde une certaine « normalité » en termes de
structure taxonomique. Par exemple, elle possède pratiquement deux fois plus de
morpho-espèces de Solenopsis, genre qui est connu pour être pionnier dans les
milieux anthropisés. Enfin la diversité relative de cette plantation pourrait être due à
l’âge de la plantation (20 ans) et au fait qu’elle n’est plus exploitée (depuis 15 ans).
Même si elle reste entretenue, l’anthropisation n’est pas aussi importante que dans
une plantation en cours d’exploitation, et cela a peut être permis le renouvellement
d’une biodiversité ayant un assemblage proche de celui d’une forêt naturelle.
Par conséquent, pour valider les résultats obtenus lors de ce stage, il faudrait
d’une part, revoir les résultats obtenus après identification définitive des espèces,
afin de voir si les deux milieux sont toujours aussi similaires. Et d’autre part, il serait
important de vérifier quel est le rôle de l’espèce végétale et l’influence des
caractéristiques du milieu (géologie, altitude, composition de la litière, âge,
ensoleillement, etc.) sur l’assemblage des fourmis.
25
Bibliographie
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Sites Internet:
Glossaire
29
Annexe
Dolichoderus sp1 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Tapinoma sp1 0 0 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 1 0 0 1 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Formicinae
Brachymyrmex sp1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1 0
sp2 0 0 0 0 0 0 1 1 1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0
sp3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
sp4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
sp5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0
Camponotus sp1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
sp2 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0
sp3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
sp4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
sp5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Gigantiops sp1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Paratrechina sp1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
sp2 0 1 0 0 1 1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 1 0
sp3 0 0 0 0 1 1 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1 1 0 0 0 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0
sp4 1 1 0 1 1 1 0 0 1 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1 1 1 0 1 0 1 0 0 0
sp5 0 0 0 0 1 0 1 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0
Myrmicinae
Acromyrmex sp1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0
Apterostigma sp1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0
sp2 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
sp3 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
sp4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Atta sp1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Cardiocondyla sp 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Carebara sp1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0
sp2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Crematogaster sp1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0
sp2 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Cyphomyrmex sp1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0
sp2 0 1 0 1 0 1 1 0 1 1 1 1 1 0 1 1 1 0 0 0 0 1 1 0 0 1 0 1 0 1
sp3 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 1 1 1 0 1 1 1 0 0 1 0 1 1 1 0 0 0 1 0 0
sp4 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0
sp5 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0
Hylomyrma sp1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Megalomyrmex sp1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0
Myrmicocrypta sp1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
sp2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
30
Tableau 2 : poids des litières
31
Tableau 3 : Composition taxonomique du grand plateau
32
Tableau 4 : Composition taxonomique de la forêt de grand plateau
Figures
33
• Figure 18 : Comparaison de la diversité spécifique des deux milieux/Source : BALOUP
Samantha : page 20
• Figure 19 : Répartition des morpho espèces à l’intérieur des genres
ubiquistes /Source : BALOUP Samantha : page 21
• Figure 20: Répartition des morpho espèces à l’intérieur des genres
spécifiques /Source : BALOUP Samantha : page 21
Tableaux
34