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ta CATHERINE BOUDET INTEGRATION SOCIALE NE TIREZ PAS SUR L'AMBULANCE ! UNE POLITIQUE D' INTEGRATION NE POURRA SE CONTENTER DE CIBLER DES PUBLICS DEFAVORISES. CELA EQUIVAUDRAIT A SOIGNER LES SYMPTOMES DE LA MALADIE ET NON LA CAUSE. andes atentes de la pare de la population. I suffit pour Sen convainere de voir les files de ti-dimoun asi, pleins est déja porteur de espoir, dans les fauteils de s salle d'accueil Pour autant, la politique dintégration sociale que trax vaille& esquisser le think tank du ministére, aura de nom bbreux paramétres 8 prendre en considération. Il lui faut tour fabord repérer sur quelles variables il doieera- vailler. Identifier la pau- chomage vreté et le comme principaux pro- ducteurs dexclusion, est dé un grand pas en avant. Cela permet de mettre en place des poli tiques de rattrapage. Mais est-ce suflisant ? Une stelle approche Baie courir le risque didentifier des groupes-cibles (les pauvres, les handicapés, ere) sur lesquels on ea vaillerie afin de réduire leur exclusion auerement dit, leur mar ginalité. Ce faisant, on court le isque de soigner davantage le symprome que la cause. La sociologue britannique Ruth Levitas, une som- rité mondiale en matiére dintégration sociale, a viré la sonnente d’alarme concernant de telles politiques qui procédent par 'identification de groupes-ibles. Une telle démarche équivaudraic 4 mettre Paccent sur des causes supposément morales ou culturelles dela paw vreté. Tout se passerait alors comme si ces groupes étaient implicitement déviants, et quiil conviendrait de les ramener dans le droit chemi Cest-dire au sein du sys time, Mais préciés “ella méme EEE iret Venn soso a0 qui a produit ces mémes « poches dexclusion », C'est le serpent qui se mord la queue. Car Vidée d'intégration (que nous devons 8 Terigine ais Emile Durkheim) désigne la cohé- essus par lequel la société inté- et non pas une capacité des indi au sociologue f sion d'une soci, le gre tous ses mem Vidus si pas de la seule théorie. Chercher & amener des groupes deviants ou exclus au sein du systéme, sans agir sur les auses mémes de la pau vreté ou de Vexclusion, ce serait un peu comme perfuser un malade qui saigne sans avoir arrété Phemor Le ministére de Vineggration risquerait alors de se retrouver en posture difficile au bout de cing ans de mandat si par ailleurs, les causes seructurelles de ees iné- galités et exclusions ne charge. Quien estil par exemple de [Equal Opportunity Act, mis em avant lors du précé dent mandat ? Avec sa un véricable levier d'action prises en promulgation, on tiendrai vets une nation plus intégrée. Car la nation mauricienne a ceci de particulier quelle nest pas seulement rongée par les. inégalités sociales, mais par un ensemble de dynamiques ethniques, raciales, économiques, psy- chologiques méme, qui produisent une hémorragie de compétences, de talents, de ressources humaines Er il ne faudraie pas que le ministére de ncégration, plein de bonne volonté pourtant, se retrouve placé dans la position de Tinfirmier au liew de celle du docceur.

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