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Arnaudies Equations Differentielles de Fonctions de Variable Reelle Ou Complexe
Arnaudies Equations Differentielles de Fonctions de Variable Reelle Ou Complexe
de mathématiques
DIFFERENTIELLES
DE FONCTIONS DE VARIABLE
RÉELLE OU COMPLEXE
Jean-Marie ARNAUDIÈS
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E q u a t io n s
DIFFÉRENTIELLES
DE FONCTIONS DE VARIABLE
RÉELLE OU COMPLEXE
Jean-Marie ARNAUDIES
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Du même auteur chez le même éditeur
ISBN 2-7298-0045-X
® Ellipses Édition Marketing S.A.. 2000
32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de raiticlc L.122-S.2*’ et 3°a). d’une
part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non des
tinées à une utilisation collective », et d’anu-c part, que les analyses et les courtes citations dans un
but d’exemple et d’illusuation, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite
sans le consentement de l’auteur ou de scs ayants droit ou ayants cause est illicite » (Art. L. 122-4).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit constituerait une contrefaçon
sanctionnée par les articles L. 33S-2 et suivants du Code la propriété intellectuelle.
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AVANT-PROPOS
Le noyau central autour duquel a été composé cet ouvrage est la partie consacrée aux
équations différentielles des cours que j ’ai donnés pendant quelques années aux agrégatifs
de la Préparation à l’Agrégation de Mathématiques (concours interne) à l’Université de
Paris VI. Des circonstances imprévues m’ont obligé, à partir d’Octobre 1998, à ne com
muniquer avec les étudiants que par écrit, d’où une première rédaction polycopiée par
l’Université en Mars 1999. L’essentiel de ce noyau central se retrouve, avec quelques
développements et approfondissements, dans les paragraphes 1 à 8 de ce livre. La philoso
phie générale qui l’a inspiré est de limiter au maximum la théorie (on n’y aborde même
pas la dépendance des solutions par rapport à des paramètres) et de montrer, par des
exemples nombreux, riches et variés, l’efficacité des outils de base introduits.
Le paragraphe 9, nouveau, est consacré aux équations différentielles de fonctions de
variable complexe. La théorie des équations linéaires résolues en la dérivée de la fonction
inconnue est traitée à fond dans le cas où elles sont définies sur un ouvert simplement
connexe: on récupère alors l’essentiel de la théorie classique des équations différentielles
linéaires ordinaires, notamment l’existence et l’unicité de solutions globales définies par
une condition initiale, et la variation des constantes. L’outil qui permet de bâtir cette
remarquable théorie est évidemment le phénomène de monodromie. Nous avons donné
une version topologique suffisamment générale du principe de monodromie, mais qui
n’oblige pas le lecteur à se plonger préalablement dans l’étude aride d’une théorie abs
traite des faisceaux et des espaces étalés. Au contraire, la lecture du présent exposé, qui
est récompensée par l’obtention de ces puissants résultats sur les équations linéaires, peut
être une excellente motivation à une étude générale approfondie des faisceaux et espaces
étalés abstraits. En outre, le théorème de monodromie que nous établissons suffirait à
traiter d’autres questions de globalisation importantes, par exemple fonctions algébriques
de variable complexe ou certaines questions de fonctions implicites transcendantes.
L’ouvrage se termine par un bref aperçu de la théorie des systèmes différentiels
analytiques de variable complexe résolus en les dérivées des fonctions inconnues: le seul
but de cet aperçu est de faire voir pourquoi il n’y a en général pas existence de solutions
globales comme dans le cas linéaire.
Malgré la sorte d’ostracisme qui semble, pour l’heure, frapper les sciences mathéma
tiques, et qui nous fait régresser du noble “ je pense donc je suis ” de Descartes et
du chevaleresque “ honneur de l’esprit humain ” de Jacobi à l’hypocrisie des procès en
sorcellerie, j ’espère que cet ouvrage contribuera, si peu que ce soit, à aider ceux que les
vents mauvais du moment ne décourageront pas de se consacrer à ces sciences, discipline
qui nécessite, plus que toute autre, la symbiose entre enseignement et recherche.
Je tiens à remercier ici les professeurs P ierre D elezoide et J ean-D enis E iden qui
ont bien voulu relire ce texte et y ont apporté d’inestimables suggestions et contributions.
J.M . A R N A U D IES
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A v e rtîsse m e n t
Au début de chaque paragraphe, les compteurs des théorèmes, déhni-
tions, propositions, exemples, remarques, figures et formules sont remis à
zéro. Le compteur des corollaires est à zéro juste après le théorème ou la
proposition dont il descend. S j l n y a qu^un corollaire. Unrest pas numéroté.
Le numéro des paragraphes est apparent dans les théorèmes, déünitions,
propositions, exemples, et remarques; mais pas dans les numéros de for
mules, ce qui augmente la place disponible quand on a affaire à des formules
un peu longues.
Les figures ont été réalisées soit sous CABRI-GÉOMÈTRE, soit sous
MATHEMATIC A (ces dernières par Pierre Delezoide)
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TABLE DES MATIERES
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viii Table des matières
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Table des matières ix
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RESUME DE COURS SUR LES
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
( 2) ■^L
est A'-affine dans tous les cas, et AT-linéaire si B = Qj .
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2 §i
est bien définie, de classe , et sa dérivée est —AE a ^io • s’annule jamais, et on
a = E-A,to • Le système en l’inconnue / :
(feifj{S)
(5)
\ f{ to ) = Yo
équivaut au système:
r (Vi e J) ( f i t ) - A{t)f{t))EA,to{t) = B{t)EA,to(t)
( 6)
[fM ^Y o
lui-même équivalent au système:
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Équations linéaires scalaires du premier ordre 3
C o ro lla ire 1
Soit Ji et J2 deux sous-intervalles non-triviaux de I tels que Ji C J 2 • L^application
de restriction est bijective.
Démonstration:
En effet, quel que soit to e Ji , on a Qj2,Ji = ° ®
En vertu du corollaire ci-dessus, les solutions de {£) sont les restrictions des éléments
de S^i{S) aux divers sous-intervalles non-triviaux de I . Les/-solutions de (S) s’appel
lent ses solutions maximales. L’intégration de (S) se ramène donc à la recherche de
ses solutions maximales.
C o ro lla ire 2
Pour tout sous-intervalle non-trivial J de I , Tensemble S^j{S) est un sous-K-espace
affine de dimension 1 de ^ ^ ( / , / i ) .
Démonstration:
Soit to e J . D’après le théorème 1.1, l’application Xj^to • > Qui est
/iT-affine, est bijective, d’où l’assertion I
Disposition pratique
Au lieu d’appliquer directement la formule (10), il est commode, lorsque A et B sont
données explicitement et se prêtent à des calculs effectifs de primitives, de la retrouver
en deux étapes, de la façon bien connue suivante:
D é ñ n ítio n 1.1
On appelle point singulier de Véquation tout to e I tel que a(to) = 0, et
poin t régulier de (^) tout point to e I tel que a(to) ^ 0 .
Puisque a est continue, l’ensemble des points singuliers de (^) est un fermé relatif
de I , donc l’ensemble des points réguliers est un ouvert relatif de I . D’après ce qui
précède, on sait donc intégrer (^) sur toute composante connexe de l’ensemble de ses
points réguliers: les solutions de {A) ainsi obtenues seront dites régulières maximales.
Soit S l’ensemble des points singuliers de (^4), et soit C l’ensemble des composantes
connexes de I \ S . Ordonnons C par la relation d’ordre (total) naturelle :< , définie par:
(12) U ^V ^ {U = V ou {^{u ,v)eU xV , u<v)
Une partie A de C sera appelée un intervalle ssi c’est un intervalle de l’ensemble ordonné
La proposition suivante précise, dans des cas suffisamment généraux, le lien entre
solutions régulières de (A) et solutions quelconques.
P r o p o s itio n 1.1
Supposons que Vensemble S des points singuliers de (^) est d^intérieur vide. Soit
une L-solution de ( ^ ) , où L est un sous-intervalle non-trivial de I . Soit A
Fensemble des J e C qui rencontrent L . Alors A est un intervalle de C . Soit L
Vensemble LU (U j^ /iJ). Alors L est un sous-intervalle non-trivial de I , et il existe
une L-solution (p de (^) et une seule qui prolonge (p .
Démonstration:
Il est immédiat que A est un intervalle de C . Soit (xifX2) 6 L x L avec xi < X2 •
Soit Ji e A et J2 ^ A tels^que x\ € J\ et X2 ^ J2 • H est clair que Ji U J 2 U L est
un intervalle contenu dans L , d’où [xiyX2] C L. Donc L est un intervalle, et il est
immédiat que cet intervalle est non-trivial.
• Montrons l’unicité de ip . Soit et ^2 deux L-solutions de (S) qui prolongent
(p , et soit ^ - ^ 2 • Tout d’abord = Ol • D’autre part, si J e A, on a = 0j
à cause du théorème 1.1. Notant H = Uj ^ a J , on voit donc que ^ s’annule en tout point
de H , et par suite s’annule en tout point de L u H . En vertu des hypothèses, l’ensemble
L \ { L U H) est sans point intérieur. Par continuité de , on a donc = O2; > i-®-
^1 = ^2 •
• Montrons l’existence de (p . Pour tout J G yl , l’intervalle L fl J est non-trivial
(il est ouvert relatif non vide dans L). D’après le corollaire 1 du théorème 1.1, il
y a une unique fonction 'iJjj G S^j{A) telle que * Alors la fonction
6J : L U J K telle que = ‘ipj et ®st bien définie, et appartient à
^ l u j (-4) . Si Ji g a et J 2 g yl avec Ji ^ J 2 , on a (LU Ji) fl (L U J 2) = T , et par
suite ^Ji|^ = • Comme on a L = Ujçyi(LU J ) , on en déduit qu’il y a une fonction
(p : L K et une seule qui prolonge toutes les 9j . Il est clair que cette fonction L
appartient à i^ (-4 ), d’où l’existence ■
uez
est un isomorphisme de R-e.v. Or la dimension du R-e.v. R^ est infinie, même pas
dénombrable. Le lecteur vérifiera que l’ensemble des solutions de (S) est l’ensemble des
restrictions de ses R-solutions à des intervalles non-triviaux ^
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§ 2 Équations linéaires à inconnue vectorielle
2.1 G énéralités
Soit (£7, Il. Il) un K-e.y.n. de Banach non nul (i.e. non nul et complet). Rappelons
que la RT-algèbre C{E) des endomorphismes continus de E est munie d’une norme
naturelle u »-> Sup^.^^ n^. n < i (|| n(x) ||) , que nous noterons systématiquement |||u||| ,
et que nous appellerons norme de C{E) associée à celle de E . Cette norme |||. |||
est multiplicative J i.e. elle vérifie |||Id£?||| = 1 et |||uu||| < |||i¿||| |||t;||| pour tout
(UjV) e C{E) X C{E) . Donc {C{E)^ |||. ||| ) est une K-algèbre normée, et on sait que
cette algèbre normée est complète. Finalement, (£(F?), |||. ||| ) est une K-algèbre de
Banach.
Nous supposerons acquise la théorie de l’intégrale de Riemann d’une fonction con
tinue à valeurs dans un R"-espace de Banach, définie sur un intervalle compact de IR.
Les propriétés essentielles sont le théorème de Leibniz sur les primitives d’une fonction
continue, la relation de Chasles des intégrales et l’inégalité de la norme des intégrales.
On pourra par exemple consulter [2], paragraphe 16.
Fixons E ; considérons un intervalle non-trivial / de IR , et deux fonctions continues
A :I jC(E) et b : I e . On considère l’équation:
(S) Y ' = A-Y-h B
appelée une équation linéaire du prem ier ordre, à coefficients continus, en Pin-
connue vectorielle Y à valeurs dans E , résolue en Y ' . La fonction B est
appelée le second m embre. Si elle est nulle, l’équation est dite homogène, et dans le
cas général, l’équation Y' = A -Y est appelée Péquation homogène associée à (S ) .
L’espace E , où les fonctions cherchées Y prennent leurs valeurs, s’appelle Pespace des
phases de ( S ) .
Remarquons que si E est de dimension 1 , l’équation (S) équivaut à une équation
linéaire scalaire du premier ordre à coefficients continus, résolue en Y ' , avec corps de
base K .
Soit J un sous-intervalle non-trivial de / . On appelle J-solution de (S) toute
fonction dérivable cp : J E qui vérifie = A(t) • (p(t) + B(t) pour tout t e J .
On notera ^j(S) l’ensemble des J-solutions de (S). La réunion de tous les pour
J décrivant l’ensemble des sous-intervalles non-triviaux de I s’appelle Vensemble des
solutions de ( S ) . Par définition, intégrer Péquation ( S ) , c’est déterminer l’ensemble des
solutions.
Une solution (p '. J E définit deux courbes paramétrées: la courbe paramétrée
t (p{t) de E d’une part, et la courbe paramétrée t i-> {t,ip{t)) de R x E ] cette
dernière s’appelle souvent la courbe intégrale de {S) définie par (p, mais certains auteurs
appellent parfois aussi la première courbe une courbe intégrale. De toutes façons, ces
deux courbes ne doivent pas être confondues.
Il est clair que S/j(5) est dans tous les cas un sous-RT-espace affine du K-e.v. ^^(J, E)
des fonctions de classe de J dans E , et c’en est un sous-R"-e.v. dans le cas homogène.
Par une récurrence facile, on voit que si A et B sont de classe avec k , (resp.
declasse ^ ~ ) , alors SO(^) C R) (resp. C^^{J,E)).
Si S/j(^) 7*^ 0, alors SFj{S) admet ^^j {Sq) , où (é^o) désigne l’équation homogène
associée à ( S ) . Nous verrons plus loin qu’on a toujours ^j{S) ^ 0, mais notons ici
qu’hormis le cas où E est de dimension 1 , déjà traité au paragraphe 1, cette assertion
n’a rien d’évident.
On laisse au lecteur le soin d’énoncer et de justifier un principe de superposition
des seconds m em bres analogue à celui déjà vu pour les équations scalaires du premier
ordre.
Soit Ji et J 2 deux sous-intervalles non-triviaux de I , avec Ji C J 2 • Pour toute
fonction (p e ) on a (^1^ G iOi(^) • L’application
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est affine dans tous les cas, et K-linéaire dans le cas homogène.
V^l (0
La fonction
(p : J E, t\
vérifie donc (p{t) = 'ipiit) pour tout sous-intervalle compact L de J tel que {io,0 C L .
Puisque les 'ipL sont dérivables et sont solutions de (5), on a G ^ j { S ) , et puisque
les 'ipL valent Yo en to , on a “0(^0) = Fb . Soit et (/?2 deux J-solutions valant Yo
en to . Puisque le théorème est vrai avec les intervalles compacts, pour tout t G J , on
a <^i(t) = (v:?i|j^p(t) = (V^2|j~ ])(i) = ^ 2{t) ; d’où (fi = (p2 • En définitive, il y a donc
un antécédent et un seul à lo pa-r Xj,to ■ lo théorème est donc établi avec J .
• Deuxième étape: preuve du théorème lorsque J est compact.
Supposons donc J compact. Nous devons montrer qu’étant donné Yo Ç: E , il existe
une et une seule J-solution de {£) prenant la valeur Yo en to . Soit donc Yo e E .
Unicité
Soit /1 et /2 deux J-solutions de {£) avec fi{to) = /2(^0) = Fb • Soit / = /1 - / 2 •
Posons:
( 2) M = Max{\\\A{t) III) C = M ax(||/(i)|
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Équations linéaires à inconnue vectorielle 9
(ce qui définit bien deux réels > 0, car J est compact non vide et f et A sont
continues). Montrons par récurrence sur k que pour tout A; € N , on a
f{t)= [ \ { u ) - f { u ) d u
Jto
d’où, d’après l’inégalité de la norme des intégrales, et en utilisant (3) au rang k avec u
à la place de t :
Il m II = Il f A{u) • /(u) du
Il •'to
I I
I
< / ‘ Il A{u) • /(u ) Il du
\ Jto
^I/ I»'¿O
III Mu) III II fk+l(u) - fk{u) Il du
~ ^ \l Iu - io I** du = 11 - io 1*^+^
et c’est vrai avec tout f € J , ce qui établit (5) au rang A: + 1 . Par récurrence, (5) est
donc démontrée à tout rang k .
Notant e la longueur de J , on déduit de (5) que || fk+i(t) - fk{t) || < pour
tout k . Comme la série numérique ^.k converge, il en découle que la série
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10 §2
(6) f gk{u)du
fk+i(t) = Yo+
J to
Fixons t dans (6), et faisons tendre k vers l’infini. La convergence de la suite de
fonctions continues (gk) vers g est uniforme sur J donc sur [<o,t], ce qui permet de
permuter intégration et passage à la limite, d’où, en passant à la limite pour k —* oo:
C o ro lla ire 1
Soit J\ et J2 deux sous-intervalles non-triviaux de I tels que J\ c J2 • L^application
gj2,Ji définie en (1) est une bijection affine.
Démonstration:
En effet, pour tout to € J i , on a o ■
fonction IR n Dr5 —> Æ? , î h-> 5( î ) s’appelle la fonction série entière définie par S . Ces
fonctions héritent de toutes les propriétés ci-dessus.
Fonctions de variable réelle développables en série entière
Notons (Ej II. Il) un i^-espace de Banach.
D é fin itio n 2 .2
Soit I un intervalle non-trivial de R dont 0 soit point d^accumulation. Soit une
fonction f : I ^ E . On dit que f est développable en série entière (sous-
entendu: à Vorigine) ssi il existe S = (un)^ G E ^ de rayon > 0 et un réel r G] 0, R5 ]
tels que f{t) = S{t) pour tout t e I n [ -r ,r] .
A l’aide de ce qui précède, on démontre les propriétés attendues des fonctions dévelop
pables en série entière: la somme, le produit par un scalaire de telles fonctions, et, si
(F, Il. Il) est une algèbre de Banach, le produit de deux telles fonctions, sont des fonctions
développables en série entière. Si / est développable en série entière, il y a unicité de
S = (an)neN ^ vérifiant la condition de la définition 2.2 et de plus, / est de classe
au voisinage de 0 dans I , ses dérivées successives étant données, au voisinage
de 0 dans I , par = S ^ ^ \ t ) . En particulier, si de plus 0 G / , on a les formules
habituelles:
(12) (Vn G a„ = l / ( " ) ( 0)
n!
Si E est de dimension finie, / est développable en série entière ssi <po f l’est pour
toute forme linéaire ip e E* . Pour toute base (e i,. .., e;v^) de F , en notant fi les
coordonnées de / dans cette base, on voit que / est développable en série entière ssi
toutes les fi le sont, et s’il en est ainsi, la série formelle S = (an)n>o qui développe /
au voisinage de 0 et les séries Si = (ai^n)n>o qui développent les fi au voisinage de 0
sont liées par an = o^i^n^i pour tout n .
D é fin itio n 2.3
Soit I un intervalle non-trivial de R . Soit une fonction f : I E . On dit que f est
développable en série entière en to e I ssi la fonction I - {to} E ^ x ^ f{to + x)
est développable en série entière. On dit que f est R-analytique (ou: analytique
réelle) sur I ssi elle est développable en série entière en tout point de I .
Les propriétés élémentaires des fonctions K-analytiques découlent immédiatement des
propriétés des fonctions développables en série entière mentionnées ci-dessus (somme,
produit par un scalaire, produit éventuel, dérivabilité d’ordre quelconque fini ou infini,
passage aux fonctions coordonnées quand E est de dimension finie).
Application à certaines équations linéaires
Soit trois A"-espaces de Banach (F, ||. ||), {G, | | . ||), {H^ | | . ||) et une application K-
bilinéaire continue P : F x G H , (x^y) x • y . Pour toutes séries formelles
U = (un)nef^ ^ et V = (un)neN ^ G^ , on appellera produit (dans cet ordre)
de U et y , et on notera C/ • F , la série formelle {wn)neM ^ telle que pour tout
n , on ait Wn = Z)p+g=n ' L’application {U^V) U • V est F-bilinéaire. On
laisse au lecteur le soin d’énoncer et de vérifier une propriété générale d’associativité.
On montre aisément que Ru v ^ Min(Rt/,R\/), et que si z e K n DMin(Ri/,Rv) > oR ^
{Urv){z) = Û{z)-V{z).
Dans ce qui suit, nous allons appliquer ce qui précède avec (F, ||. ||) = (>C(F), |||. ||| ),
(G ,||.||) = (i/, IMI) = (F, ||.||) et P{(p,X) = (p{x) pour tout {p,x) G C{E) x F :
c’est bien une application F-bilinéaire continue, puisque par définition de |||. ||| , on a
Il Il < III >PIII II X II pour tout {(f, x ) .
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Équations linéaires à inconnue vectorielle 13
P r o p o s itio n 2.2
Soit (Bj II. Il) un C-espace de Banach. Soit A = {an)neM ^
B = {bn)neM ^ CÎ6UX séries formelles de rayon > 0. Soit un réel r tel que
0 < r < Min(Ryi,RB). Notons / = ] - r , r [ . Pour tout Yq e B , il existe une série
formelle et une seule V = e B ^ telk que Vq = Yo et V' = A - V + B . On
a Ry > r y et on a V'{z) = A(z) • V'(z) + B{z) pour tout z e Dr • Pour tout réel
P G10, r 1 , la fonction v \, , est la seule fonction de la forme f = W\, , , où
^ ^ i]-p,p[ i)-p.p[
iy G et Ry > py qui vérifie /(0) = Yq et f'{z) = A{z) • f{z) 4- B{z) pour tout
z e Dp.
Démonstration:
Soit P g ] - r,r [ . En vertu de (10), si W' G B ^ est de rayon > p et si la fonction
f = w\ vérifie /(0 ) = Yo et f { z ) = A{z) • f{z) + B{z) pour tout z G Dp , on a
= A- W B et le terme d’indice 0 de W' est Yq (le terme d’indice 0 d’une série
formelle à coefficients dans B est appelé son terme constant). D’après les théorèmes
sur le calcul de la C-dérivée, des sommes, produits par un scalaire et produits au sens
général de fonctions série entière, réciproquement on voit que si W' G est de rayon
> 0 et vérifie = A -W + B , alors W'{z) = A(z) •W(z)-1- B{z) pour tout 2; G •
Pour établir le théorème entier, il suffit donc de prouver l’existence et l’unicité de V et
de prouver que Ry > r .
Existence et unicité de V
D’après la règle de formation du produit, on voit immédiatement qu’il existe une
unique V G B^ de terme constant Yq vérifiant = A ■V B : c’est la série formelle
y = {vk)keN ^ telle que Vq = Yq et
1 / \
(13) (VA;G ^ üj • Vk-j
A;+ l
Convergence de V
C o ro lla ire 1
Soit I un intervalle de R admettant 0 pour point d ^accumulation. Soit Téquation
linéaire (S) Y^ = A - Y B à inconnue Y à valeurs dans B y où A : I ^(-^)
et B : I B sont des fonctions continues sur I et développables en série entière.
Soit respectivement S G (C{B))^ et T e B ^ les séries formelles qui développent A
et B . Soit un réel r g ] 0,Min(Ryi,Rj3)] tel que pour tout t G /D] —r ,r [ , on ait
S(t) = A(t) et T(t) = B ( t ) . Alors toute I-solution de (S) est développable en série
entière à Voriginey et Vintervalle de validité du développement contient /fl] —r ,r [ .
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14 §2
C o ro lla ire 2
Soit I un intervalle non-trivial de U. Soit Téquation linéaire (S) = A -Y B à
inconnue Y à valeurs dans E j où A : I ^ ^t B : I ^ E sont des fonctions
R-analytiques sur I . Toute /-solution de {S) est analytique sur I .
Démonstration:
Soit to e I . Soit J l’intervalle 7 - {¿o} • Pour tout x e J ^ soit C{x) = A{to + x)
et D{x) = B{to + x ) . On définit ainsi des fonctions IR-analytiques C : J ^
D :J E . Soit l’équation linéaire (T) Z' = C • Z D à inconnue Z à valeurs dans
E . Il est clair que les J-solutions de (J*) sont les fonctions de la forme a; y (¿o + a:),
où y est /-solution de ( S ) . D’après le corollaire 1 ci-dessus, les J-solutions de (J*) sont
développables en série entière à l’origine, donc les /-solutions de (S) sont développables
en série entière en to . C’est vrai quel que soit to , donc les /-solutions de (S) sont
R-analytiques I
A= ^ a i,i= T r( u )
¿=1
d’où ^ = Adetc = Tr(n) detg ■
Démonstration:
Notons W = . Puisque les fi sont de classe , la fonction W l’est
aussi, et d’après la formule générale de dérivation d’un produit multilinéaire de forictions,
pour tout i G / , la dérivée W'{t) est donnée par
(17)
2=1
où gij{t) = fj{t) si i 7^ j et 3i,i(i) = / - ( i ) . En remplaçant //(i) par A{t) ■fi{t) pour
tout i , et en appliquant le lemme 2.1 dans E avec A{t) à la place de u et avec B à
la place de e , on obtient W'{t) = Tr{A{t))W{t) . Comme A est continue sur / , la
fonction 1 1—►Tr{A{t)) est continue sur I . D’après les résultats du paragraphe 1, il en
découle que W{t) = W{to) exp ( Tr(A(r)) dr) pour tout t e l ■
Soit Al,... , Aat des fonctions dérivables: I ^ E . Un calcul immédiat montre que
i=N
i= : ssi
j=N
(18)
:7=1
Pour expliciter (18), fixons une base B = (ei,...,eiv) de E . Pour tout j e [l,n] ,
notons {yij)i<i<n les fonctions coordonnées de Yj dans B. Pour tout t e l , soit
M{t) la matrice (yi.i(0)(M)Gli,iVF , d’où d e t ( M ( 0 ) = . On notera
W{t) = de t( M (t ) ). Soit enfin (6i , . . . , 6iv) les fonctions coordonnées de B dans B.
La relation (18) équivaut à:
i=l
Pour tout j , la fonction au second membre de (22) est continue. Fixant to e I ,
il découle donc du théorème de Leibniz que (22) équivaut à l’existence de constantes
Cl e K , . . C n g K telles que
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Équations linéaires à inconnue vectorielle 17
P r o p o s itio n 2.4
Supposons que toutes les solutions maximales de (Sa ) soient T-périodiques. Alors
A est T-périodique.
Démonstration:
Soit to ^ • Il s’agit de montrer que A{to) • V = A{to -\- T) ■V pour tout
V e E . Fixons V e E , et soit (pto,v la solution maximale de (Sq) qui vaut V
en to . La T-périodicité de , qui entraîne celle de , donne en premier lieu
y = ^toy{io) = ^to,v{to + T ) , puis:
= A{to) • (ptoy{to) = M^o) • y
= ^to,vi^o + T) = A{to + T) • (ptoy{to +T) = A{to -\-T) -V
d’où A{to + T) ‘ V = A{to) • V , d’où la proposition ■
c’est-à-dire:
{Sb ) i;\t) = B { t ) - m
où B désigne la fonction (visiblement continue)
(27) IR Homc(-Ê?), t - t i + exp(-¿г¿) A{t) exp(tг¿)
Le C-e.v. S b des solutions maximales de {Sb ) est de dimension finie N , et comme il
contient L{S a) qui est de dimension iV , on a:
(28) 5 b = L{Sa )
Comme, d’après ce qu’on vient de voir, toutes les fonctions éléments de S b sont T-
périodiques, on déduit de la proposition 2.4 que la fonction B est T-périodique, ce qui
signifie, comme on le vérifie par un calcul facile, qu’on a
(29) ( Vt 6 IR) A(t) exp(Tu) = exp(Tu) A(t)
En résumé, l’équation {8b ) est de même nature que {8a ) avec B continue et T-
périodique, le C-e.v. S b est entièrement constitué de fonctions T-périodiques, et on a
S a = L~^{Sb ) , i*e. S a est le C-e.v. des fonctions de la forme
(30) IR — >E , 1 1— ^ exp(tг¿) • ‘^ (t)
quand 'ip décrit S b . On obtient ainsi une bonne description de S a , qui montre que
l’hypothèse de T-périodicité de A entraîne que S a est formé de fonctions dont les
coordonnées dans n’importe quelle base de E sont combinaisons linéaires de fonctions
T-périodiques à coefficients exponentielles-polynômes de la variable.
À l’aide du théorème des accroissements finis, on déduit de (33) que pour tout t :
i u { t ) v {t ) à r < U{0)
Jo
d’où u(0) + /o î^(r)u(r) dr < u(0) b Jo J et a fortiori (compte tenu de (31)) la
relation (32) attendue.
• Prouvons l’existence de l’application £ . Soit f e Sfi ( S) . Pour tout t G IR+ , posons
'^(0 = Il / ( 0 I '^(^) = III III • pour tout i G IR+ :
(34) m /(0) 4- [ A{ t ) • /( r ) dr
Jo
Par définition de |||. ||| , on a, en utilisant (34) et l’inégalité de la norme des intégrales,
u{t) < u{0) + / q i4 (r)/(r) dr pour tout t G R+ , d’où, d’après le lemme de Gronwall
ci-dessus:
(Vi G R+ ) u{t) < г¿(0) exp v{r) dr^ < u(0) e “
donc on a II A{t) • f{t) || < ii(0) e “ u(i) pour tout t , donc l’intégrale A{t) • f{t) dt
converge absolument donc converge. D’après (34), on en déduit que / admet une limite
en -hoo , d’où l’existence de l’application C .
• Montrons enfin que C est un isomorphisme de K-e.v. de %(R+) sur E . Il est
d’abord clair que C est K-linéaire. Soit ( / i , ... ,/n) un système fondamental de solu
tions de ( S ) . Fixons une base B = {ei,... ^Cn) de E ^ et pour tout t G R+ , posons
w{t) = detis (/i(i),..., fn{t)) • D’après la formule d’Abel, on a, pour tout t :
La trace étant une forme linéaire sur (Homic(F?), |||. ||| ) (donc continue puisque Hom/c(F?)
est de dimension finie), on a un réel C > 0 tel que || Tr (A(r)) || < C ||| A{ t ) ||| pour
tout r G 1R+ . Il en découle que l’intégrale Tr (A(r)) dr converge absolument
donc converge. En vertu de (35), la fonction w admet donc une limite en +oo , et cette
limite est w{0) exp ^ T r (A(r) dr) j , donc est non nulle (on a w{0) 7^ 0 parce que
les fi forment un système fondamental de solutions de (S)).. Mais par continuité du
déterminant, cette limite ne peut être que d e t^ (£ (/i), • • •, £{fn)) • Cela prouve que
ce qui entraîne bien que l’application AT-linéaire C est un isomorphisme de AT-e.v. (elle
transforme une base en une base).
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§ 3 Équations linéaires scalaires d’ordre > 2
3.1 T héorie classique
Soit I un intervalle non-trivial de IR , et soit a i , ..., an, 6 des fonctions continues
de I dans K ^ où n G N * . On considère l’équation:
(^) 2/^"^ + + ---- h a„y = b
appelée une équation différentielle linéaire scalaire d ’ordre n à coefficients
continus résolue en , avec corps de base K . La fonction b est appelée le second
membre^ et l’équation est dite hom ogène ssi 6 = 0 / - Dans le cas général, l’équation
déduite de en y remplaçant b par 0 / est appelée inéquation hom ogène associée
à ( ^ ) . Bien entendu, si n = 1 , on retrouve les équations linéaires scalaires du premier
ordre résolues en y' étudiées au paragraphe 1.
Pour tout sous-intervalle non-trivial J de 7, on appelle J-solution de (J^) toute
fonction n fois dérivable (p : J K telle que:
J=n
(1) (VteJ)
i=i
L’ensemble des J-solutions de (J^) sera noté J j ( J ') . L’union des ÿj(J^) quand J
décrit l’ensemble des intervalles non-triviaux de I est appelé Vensemble des solutions
de ( T ) . Par définition, intégrer (J*), c’est déterminer l’ensemble de ses solutions. On
peut développer quelques généralités analogues à celles concernant les équations linéaires
à inconnue vectorielle. Evoquons-les ici brièvement, sans nous attarder sur le détail des
vérifications, toutes évidentes:
• Toute solution de (J*) est de classe . Si 6 et les a^ sont de classe avec
P e N (resp. de classe ), toute solution est de classe (resp. de classe ).
• ^ j{ ^ ) est toujours un sous-h"-espace affine de , et dans le cas ho
mogène c’en est un sous-hT-e.v.
• Si l’espace affine est non vide, alors son espace directeur est îPj {!Fq) , où
(Jo) désigne l’équation homogène associée à {T) .
• On a un principe de superposition des seconds membres.
• Soit Ji et J 2 des sous-intervalles non-triviaux de I avec Ji C J 2 . Pour toute
J 2-solution (f de (J*), on a G . L’application
(2) ^^
est toujours affine, et dans le cas homogène, elle est 7i"-linéaire.
Cependant, il est inutile de poursuivre une étude théorique directe. En effet, nous
allons voir que (J*) se ramène à une unique équation linéaire du premier ordre à inconnue
vectorielle.
Notons = (ei,... ,Cn) la base canonique du K-e.v. E = K'^ . Pour tout t e l ,
Considérons les matrices M{t) G SPTn(K) et N{t) G 97tn,i(7i) définies, si n = 1, par
-^(0 = (~ ^i(0 ) ^ ( 0 = (^(0 ) J et si n > 2 , par:
^ 0 1 0 0 '
0 0 ' 0 '
1 ...
(3) M{t) = ; N{t) =
0
0 ... 0 1
-ai(i). <Ki) >
(donc M{t) est la transposée d’une matrice-compagnon). Notons A{t) l’élément de
Hom/c'(E') de matrice M{t) dans la base canonique, et B{t) = b{t)en ■ On voit que les
fonctions A : I Hom/<'(E) et B \ I E sont continues. Considérons l’équation
linéaire suivante, en l’inconnue vectorielle Y à valeurs dans E , à coefficients continus
et résolue en Y ' :
Y ' = A{t) • y + 5
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22
Les équations {!F) et {S) seront dites associées. En introduisant les fonctions coor
données (2/1, , pn) dans de la fonction inconnue Y , on constate que (S) se traduit
par le système différentiel linéaire suivant (que nous écrivons pour n > 2 , et qui se réduit
à 2/' = aip + 6 si n = 1 ):
yi = 2/2
(4)
î/n-l = Pn
y'n = - Û n 2/1 - . . . - aipn + b
Il est alors immédiat que pour tout sous-intervalle non-trivial J de 7 :
• Pour toute fonction ^ G ^ j ( S ) , la première coordonnée (p = aj{^) de ^ dans
B appartient à , ce qui définit une application a j :
• Pour toute fonction G , la fonction ^ = Pj{^) = YllZi appar
tient à , ce qui définit une aplication Pj : ^
• On a p j Oa j = et a j o p j = Idy^(^) .
Par suite, les applications a j et Pj sont des bijections réciproques l’une de l’autre. Il
est d’ailleurs clair que ce sont des bijections affines. Les équations (S) et {^) sont toutes
deux homogènes ou toutes deux non homogènes. Dans le cas homogène, les bijections
et PJ sont des isomorphismes de K-e.v.
L’existence de ces bijections a j et Pj permet de déduire de la théorie des équations
linéaires à inconnue vectorielle développée au paragraphe 2, sans démonstration nouvelle,
le théorie des équations scalaires de la forme {T) . On obtient ainsi les résultats suivants:
T h é o r è m e 3.1
Soit J un sous-intervalle non-trivial de I et soit to e J . L^application
(n - 1 )
Xj,to : K- m )
est une bijection K-affine. Dans le cas homogène, c^est un isomorphisme de K-e.v.
Dans tous les cas, la dimension du K-espace affine est ffnie, égale à n .
Le théorème 3.1 est appelé théorème de Cauchy-Lipschitz des équations linéaires
scalaires d^ordre n .
C o ro lla ire
Soit J\ et J 2 deux sous-intervalles non-triviaux de I tels que J \C J2 • ^application
Qj 2,Ji défínie par (2) est bijective.
D’après ces résultats, pour intégrer (T ) , il sufit d’en déterminer les /-solutions. Ces
dernières sont appelées les solutions m axim ales de {£).
De plus, les corollaires 1 et 2 de la proposition 2.2 entraînent:
P r o p o s itio n 3.1
(I) Supposons que 0 e I et qu’ii existe un réel r > 0 et des séries formelles
S i , ... ,S n ,T à coefficients dans^K, toutes de rajon > r , telles que quel que soit
t G 7n] - r ,r [ , on ait b(t) = f (t ) et ai(t) = Si(t) pour tout i G | l , n ] . Alors
pour toute I-solution p de { T ) , il existe une (nécessairement unique) série formelle
S e K [[X]] de rayon > r telle que (f{t) = S{t) pour tout t e IC\] - r,r[ .
(II) Revenant au cas général, supposons que b et toutes les fonctions a¿ (1 < i < n )
soient U-analytiques sur I . Alors toute I-solution de est U-analytique.
Cas homogène
Etudions maintenant l’équation homogène:
(^o)
2=1
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Équations linéaires scalaires d ’ordre > 2 23
OÙ les üi son t des fonction s con tinu es à valeurs dans K , définies sur l ’intervalle non-
trivial / de IR.
D’après ce qu’on vient de voir, le K-e.v. est de dimension finie égale à n , et
pour tout to £ I , l’application Xj^to ' ^ (v^(^o)> • • • est
un isomorphisme de K-e.v.
D é ñ n itío n 3.1
Dans les conditions ci-dessus, on appelle systèm e fondam ental de solutions de (^o)
toute base du K-e.v. %(^o) •
Rappelons que B désigne la base canonique du K-e.v. E = K'^ . On notera (¿^o)
l’équation homogène à inconnue vectorielle à valeurs dans E associée à (^o) à l’aide
des matrices M{t) et N{t) de (3). On va utiliser les bijections (qui sont ici iiT-linéaires)
a / : ^i{So) ^ S/}(^o) et ^ ^/(^o)
D é ñ n itío n 3.2
Soit (</?!,..., ipn) une suite de n solutions de Véquation homogène (^o) • On appelle
wronskîen de cette suite, et on notera Wronsk<p_i^...^y,^ le déterminant fonctionnel
de la suite (Pi((pi),... ,/3i((Pn)) de I-solutions de (Sq) , autrement dit la fonction:
<Pn{t)
‘p'iit) <Pn{t)
Wronsky,!,...,^^ : I K, d et
D’après le théorème 2.3, compte tenu que Tr(M (t)) = -ai{t) pour tout ^ 6 / , on a
la formule d ’Abel des équations linéaires scalaires d ’ordre n :
T h é o rè m e 3.2
Dans les conditions de la définition 3.2, pour tout {to,ti) e I x I , on a:
rti
Wronsk^i,...,<^^(ii) = Wronsk(^i,...,y,^ ( io ) e x p ( ^ - ^ ai(T )dr
(n-i).
¥>n (Í)
Fixons to € I et appliquons (24) du paragraphe 2. Pour tout {Ci,.. .,Cn) € iï'" , soit
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24 §3
(5) to Wronsk^,„..,^„(T)
j=i '•
Alors /to,Ci,...,c„ e £f/(f) , et l’application AT” ^ ), (C i,..., C„) /«„.c , ....c„ est
une bijection affine. La première coordonnée de /to,Ci,...,c„ dans la base canonique B
est v’fo.c,....c„ , i-e.
j —n ,
}=n t
(6) 'Pto.Cu...,C„ ■ I --- il
Ь{т)^пЛг) d r
Wronsk„ .(•r)
Finalement, on conclut que les fonctions données par (6) sont toutes n fois dérivables,
que ce sont des /-solutions de {T) , et que l’application
. Щ Т) , ( C l,. . . , C n) ^
est une bijection affine. Que ces fonctions définies par (6) soient n fois dérivables est
intéressant, car les fonctions que l’on intègre ne sont que continues. Pour tout j G |1, n j ,
soit Aj la fonction I ^ K , t Cj (t) seule
fois dérivables, mais l’équation = B se traduit par:
j=n
j=i
(7) 3=n
J= 1
j=n
J= 1
et c’est grâce à ces relations que la fonction Yl^jZi ®st quand même n fois dérivable.
Pour faire varier les constantes, dans la pratique, pour chaque i € / , on détermine
les A'j{t) comme solutions du système linéaire de Cramer obtenu en spécialisant en t
les équations (7). On en déduit les Aj par quadratures, et on retrouve ainsi les solutions
sous la forme (6). Il est essentiel de retenir les relations (7) lorsque n = 2:
Í + ^2V^2 =0
\ aW i ^ A W 2 =b
est SO(ôo) • Mais ici l’éventualité où S/j(ô) = 0 n’est en général pas à exclure (voir les
exemples du paragraphe 1).
Toute restriction d’une solution de (Q) à un sous-intervalle non-trivial est encore une
solution de (G).
On définit, comme pour les équations linéaires scalaires d’ordre 1 non résolues en
y' , la notion de point singulier et de poin t régulier de l’équation (G) : un point
singulier est un point to e I tel que a{to) = 0, et un point régulier est un point to e I
tel que a{to) ^ 0. L’ensemble des points singuliers est fermé dans I puisque ao est
continue, donc l’ensemble des points réguliers est ouvert dans I . Par définition, les
solutions régulières maximales de (G) sont ses solutions sur les composantes connexes
de l’ensemble des points réguliers: leur détermination se ramène, en divisant {G) par
la restriction de ao à une telle composante connexe, à intégrer une équation scalaire
de la forme (^) résolue en à coefficients continus, donc pour laquelle les résultats
précédents sont applicables. La proposition 1.1 s’étend sans difficulté aux équations de
la forme (G). On laisse au lecteur le soin de rédiger un énoncé précis et de la prouver
en détail. On peut résumer cela en disant que si l’ensemble des points réguliers est sans
point intérieur (relativement à / ) , alors pour intégrer (G) , il suffit de déterminer ses
solutions obtenues par raccordement de solutions régulières maximales relatives à un
quelconque intervalle de composantes connexes de Fensemble des points réguliers.
a ^71—1,71 ^71,71 J J
Soit M la matrice carrée d’ordre n à coefficients dans i? dont les n —2 premières
colonnes sont les n —2 premières colonnes de la matrice unité I n , et dont les deux
dernières colonnes sont les transposées des vecteurs-lignes {bn-ij)i<j<n et {bnj)i<j<n •
En effectuant le produit matriciel A n M , on obtient AnS = det(AT), où l’on a posé
6 = det( ( bnn-1 1 ^ et où N désigne la n-matrice carrée à coefficients dans
\ V O n —l , n O n ,n J /
K dont les n —2 premières colonnes sont les n —2 premières colonnes de An , et dont
les deux dernières colonnes sont les transposées des vecteurs-lignes (0, ... , 0, Z\n,0) et
( 0 ,..., 0,0, An ) . La matrice N est trigonale par blocs, son déterminant est A n - 2{^n)^ •
On a donc A n - 2{ ^ 7i)‘^ = AnS. Si An ^ 0, l’identité voulue 6 = AnAn-2 en
découle. Le cas général s’en déduit en appliquant le principe de prolongement des iden
tités algébriques (si Ü est fini, on le plonge dans le corps Q{X) des fractions rationnelles
en une indéterminée X sur i? , ce qui ramène au cas où Q est infini) ■
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Équations linéaires scalaires d^ordre > 2 27
Démonstration:
Posons ^0 = / et, si r G [ l ,n ] , posons = ^^onskui,...,ur,f • Il découle de (15)
que W n iii^ n -i) - = W n-i^n , d’où;
<?„ VF„ d Wn d fW n-l ^n-l
Wn W n-i (VF„)2 W n-i d t\W n J W n-i dt V Wn W n-i
Wn d ( {Wn-IŸ W n-2^n-l
W n-l d t\W n W n -2 {W n-lY
Mais en utilisant à nouveau (15), on a ~ donc itérer le
processus, on arrive ainsi jusqu’au terme ('^) ’‘
ï'*
* réduit plus I
(^ )
i=l
Ce système est Funique suite définie par la condition que pour toute fonction f :
I K de classe , on ait:
^ W ronsk„j,.
i=l
identité obtenue en développant par rapport à sa dernière colonne le déterminant qui
définit Wronsk^i,...,ti„,/.
Démonstration:
En vertu des hypothèses, les ai définies dans l’énoncé sont continues, et les Ui sont
/-solutions de (.F) Comme W ^ 0 j , \ e s {ui)i<i<n sont Tf-linéairement indépendantes,
donc elles forment bien un système fondamental de solutions de .
Montrons maintenant l’unicité des a i . Soit Yi le vecteur-colonne de fonctions trans
posé du vecteur-ligne (ui, ..., . Soit 6 i,.. . , 6n des fonctions continues de I
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28 §3
dans K telles que (u i,. . . , u„) soit un système fondamental de solutions de l’équation
{Q) y
in) + =0
i=l
Soit b = (6i,. .., 6n). Notons Mb la matrice-compagnon (dont les coefficients sont des
fonctions) définie par:
^0 1 0 0 '
0 0 1
M b ^ 0
0 ... 0 1
< ~ b fi -6 2 -6 1
Soit y la n-matrice carrée (dont les coefficients sont des fonctions) de vecteurs-colonnes
y i ,. . . , • Pour tout t G / , on a y'(t) = Mb(t)y{t). Mais y{t) est inversible pour
tout t , car W{t) ^ 0 pour tout t . Donc pour tout t G / , on a Mb{t) = y'{t) {y{t))~^ .
En définissant Ma comme Mb mais à partir de la suite (a i,...,a n ) à la place de
(6i,.. . , 6n), on verrait de même que Ma{t) = y'{t) {y{t))~^ pour tout t £ I . On en
déduit que Ma{t) = Mb{t) pour tout t G / , ce qui équivaut visiblement à ai = bi pour
tout i G |l,n ] ■
Le second théorème, que voici, montre que pour les solutions d’une même équation
différentielle linéaire scalaire, le wronskien teste la dépendance linéaire:
T h é o r è m e 3.5
Soit un entier n > 1 et soit m € [ l , n |. Soit o i ,... ,a„ des fonctions continues de
I dans K . On considère l ’équation linéaire scalaire (avec corps de base K ):
(^) y
i= l
Soit ui,...,Um des éléments de tels que Wronsk„i,.,.,„„ = 0 / . Alors
a i , . .., Um sont K-liées.
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Équations linéaires scalaires d'ordre > 2 29
Démonstration :
Soit k le plus petit entier r G |[l,m] tel que W r o n s k ^ i,...,^ ^ = 0 / . Si A; = l , o n a
^1 = 0 / , donc la suite (u i,..., est K-\\êe.
Supposons k > 2. On a Wronskiti,...,ufc_i ^ 0 / , donc ixi,.. . , u^-i sont
linéairement indépendantes. Par continuité de ]/^rons]<:ui,...,Uk-i »on a un sous-intervalle
non-trivial J de / tel que Wronsk^i,...,^*._i (t) ^ 0 pour tout t e J . Comme les Ui
sont de classe (car elles sont de classe le théorème 3.4 montre qu’on a
Uk\j € V e c t ( n i| ^ , . . . ,i f c A : - i| ^ ) . Soit to e J . Soit ( A i , . . . , A f c - i ) G K^~'^ tel que
'^k\j = A j(uj|^). D’après le corollaire du théorème 3.1, on en déduit que
V = O i , d’où Uk G V e c t ( г ¿ l , ... ,U fc_i) ; a fortiori, la suite ( u i , . . . , U m ) est K -
linéairement dépendante ■
On déduit de (18):
r=k—\
(19)
( j= k + l \ j = k+ l /r = k -l
(r)
r=0 V i3=
= 1l J/ J=1i = l \ r=0
(r)
Mais pour tout j G |2, fcj, on a Ylr=o = 0- Pour j = 1, on obtient
= àet{V{t)) = D k^iit) . Enfin:
’ Uk+l U2 Uk \
r=fc-l u '2
(r) <+l u'k
E
r=0
W'r.lWjk+l = d e t = -D i
“fc+1 U2 /
Cas où c a r d (Z) = 1
On a Z = {to} , où to e I . Alors
M n - l ( / ) ^ ^ n - l , i o ( / ) ~ ^n,to{f) — 1 = M n (/) “ 1
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Équations linéaires scalaires d^ordre > 2 31
Pn-kiy) — Llrtn —
— P - k II ^
di \W k - 2Wk ■ dt
donc pn-kid) > 1, car k < n - 1 . C’est absurde, car g reste ^ 0 sur I . Cette
contradiction montre que P n { f ) < n
C o ro lla ire
Avec les hypothèses et notations du théorème 3.8, soit p G , et soit m i,... ,mp
des entiers > 1 tels que rui = n . Soit (ti,...,tp) G P avec t\ < t 2 < " • <tp .
Soit I Pensemble —1], et soit (cii,j)(ij)eT une famille de réels. Alors
réquation admet une solution f et une seule vérifiant = ü ij pour tout
(i,j) G I .
Démonstration:
Considérons l’application R-linéaire
^ ''(hj)ei
Si U e Ker(L ) , il est immédiat que Pn{u) > n . D’après le théorème 3.8, on a donc
Ker (L) = {0/} . Comme dim(£f/(/*)) = n , il en découle que L est bijective, d’où le
corollaire ■
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32 §3
OÙ chaque fonction ük est la somme sur I d’une série entière convergente. Remarquons
que toute équation différentielle linéaire scalaire de la forme:
k= n
(23)
k= 0
OÙ les ük sont des fonctions continues définies sur I , développables en série entière à
l’origine et où üq ne s’annule pas et est de limite non nulle en 0, se ramène, sur un
sous-intervalle convenable de / , à une équation du type de Fuchs de la forme (22) par
simple division par üq .
Un intervalle du type indiqué ci-dessus sera appelé un intervalle du type de Fuchs.
Fixons un intervalle I du type de Fuchs. On appelle fonction du type de Fuchs sur I
toute fonction de I dans C de la forme x ^ x^S{x) ^ où A € C et où S est la somme
sur I d’une série entière convergente (rappelons que par définition, x^ = , ce
qui explique la condition I C R+ ). Remarquons que les fonctions du type de Fuchs
définies sur I ne forment pas un sous-espace vectoriel de l’espace de fonctions de I
dans C . Tout ce qu’on peut en dire du point de vue algébrique, c’est qu’elles forment
évidemment un cône vectoriel. En prenant A = 0, on voit que les fonctions de I dans
C égales à la somme d’une série entière convergente dans I forment un C -e.v. contenu
dans le cône des fonctions du type de Fuchs sur I .
Dans ce qui suit, pour tout intervalle I du type de Fuchs, nous noterons ^(7) le
cône des fonctions du type de Fuchs sur 7. Pour tout A G C , nous noterons ^ a(-^)
le cône privé de {0} constitué par les fonctions du type de Fuchs sur 7 de la forme
X i-> x^S{x) , où S désigne la somme d’une série entière de valuation nulle convergente
dans 7. Il est clair que pour (A, p) G C^ avec A ^ /i , on a n 5^^ = 0 . Les éléments
de ^ \ { I ) pour A fixé seront appelés les fonctions de Fuchs d'indice A sur 7. Pour A
donné, l’ensemble 2J a(7) = {0}U {\JkeN^X-\-k{I)) est le C-e.v. des fonctions du type de
Fuchs de la forme x x^S{x) ^ où S désigne la somme d’une série entière convergente
dans 7 . On a donc S^(7) = Ux^cfOx{f) . Un élément / G ^ \ { I ) sera dit normalisé ssi
la série entière S convergente dans 7 telle que f{x) = x^S{x) pour tout x G 7 a son
terme constant égal à 1.
Fixons un intervalle 7 du type de Fuchs. Soit A G C et / G ^ x { I ) . Notons
{'^k)keN les coefficients de la série entière S telle que f{x) = x^S{x) pour tout x e I .
On a donc, pour tout x G 7 :
tout P G 1^ et tout X G / :
Le théorème de Fuchs
Reprenons une équation du type de Fuchs d’ordre n de la forme (22) sur un intervalle
I du type de Fuchs. Pour tout A G C et pour toute fonction / G ^ \ { I ) , il découle de
(25) que quel que soit k G |0 ,n j , la fonction / C , x i-^ x^” ^/^^“ ^^(x) appartient à
^ \ { I ) . Il est donc naturel de chercher des solutions particulières de (22) dans le C-e.v.
!Oa(/) . Pour tout P G [ l ,n ] , nous noterons {ap^k)k€M les coefficients du développement
en série entière de üp . Pour tout p G 1^ , on notera iBp{X) le polynôme:
i—p—l
(26) Sp(X )=n(^-»)
i=0
(on a donc Bo{X) = 1, et Sp{X) est de degré p.)
Soit A G C , soit f G Sx{^) normalisée. Notons s = '^k^f^UkX^ la série entière
formelle telle que /(x) = x'^ x G / . On a donc uq = 1. En
utilisant (35), on a, pour tout x G / :
p=n oo
(27) cc"/(")(x) + ^
p=l k= 0
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34 §3
T h é o r è m e 3.9
Soit X une valeur caractéristique de l'équation (22) telle que X{\ k) ^ 0 pour
tout k . Soit Sx la série formelle Y!,keN où Uq = l et où les Uk pour
k > 1 sont déterminés par les relations de récurrence (31). Alors la série formelle S \
est convergente, son disque ouvert de convergence contient I , et la fonction du type
de Fuchs normalisée C , a; i-^ x^S\{x) est I-solution de (22).
Démonstration:
D’après l’étude ci-dessus, tout revient à prouver que S\ est convergente et que son
disque ouvert de convergence D contient I .
Soit un réel (5 > 0 tel que ]0, (5[c I . Nous allons montrer l’existence d’un réel
M > 0 tel que \ Uk\S^ < M pour tout k . Il en découlera que le rayon de convergence
de Sx est > 6 . Puisque 6 est arbitraire, soumis à la seule condition ] 0, (5[ C I , cela
entraînera que I C D .
Choisissons un réel B > 0 tel que |5m(A + ^) | < pour tout entier £ et tout
m e [1, n - 1]. Posons î] = . Pour tout p e |1, n j , on a Op^i —►0. D’autre part
le terme dominant de Fq{X) est X ” et celui de Bq{X) est X^ pour tout q . On peut
donc choisir un entier N >1 tel que | ap^i \6^ <r] pour tout p G |l,n ] et tout i > N ,
et que pour tous entiers £> N et m G [1, n - 1], on ait (1 - < \ Fo{X £)\- Pour
tout entier A; > AT, on a, en notant A le maximum des réels (| Op^i |)i<p<n,o<i<N :
\Fç,{X^k)Uk\<
i=N /p=n \ i=k / p=n \
^ E E I “ p .i« n - p (A + fc - i) I I I+ ^ ^ 1 ap,iSn-p{X + k - i ) \ ] \ U k - i \
¿=1 \ p = l / ¿ = N + l\p = l /
i=N i=k
< ^ I I+ ^ nT]6-^\Uk-i\
i=l i=N+l
d’où en divisant par | Fo(A + A;) | :
i=N i=k
ABn Bnrj
\Uk\< E
(1 - rj)k i=N+l,
(32) i—k
i4(l + 2Bn) . 1 ^
\Uk-
z=l i=N+l
Soit un entier > N tel que ^ Mini<i<Tv(<5“ ^). Soit M le maximum
des réels \Uq\6^ pour 0 < q < N ' . Montrons par récurrence que \Uk\S^ < M pour
tout entier k . C’est vrai pour k < N ' . Soit A; > iV', et supposons que \Ue\S^ < M
pour tout ^ < A; - 1 . D’après (32), on a:
i=N - i=k
1
\ Uk \ < M($’ - k - i < *+ = M6-
i=l i=N+l
ce qui poursuit la récurrence. On a donc bien \Uk\6^ < M pour tout k e N , ce qui
achève la démonstration ■
Pour toute valeur caractéristique A de (22) pour laquelle X(A + A;) 0 pour tout
k e N ^ , la solution fx : / —►C , x x^Sx{x) de (22) définie par le théorème 3.9 sera
appelée solution normalisée du type de Fuchs associée à A de l’équation (22).
C o ro lla ire 1
L'équation (22) possède au moins une I-solution du type de Fuchs.
Démonstration:
En effet, étant de degré n , le polynôme caractéristique X{X) de (22) possède un
nombre fini p de racines tel que 1 < p < n . Toute racine A de X{X) de partie réelle
maximum vérifie de manière évidente la condition X(A + A;) 7«^ 0 pour tout A: G N * ■
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Equations linéaires scalaires d ’ordre > 2 35
Le corollaire qui suit peut être considéré comme une extension de l’assertion (II) de
la proposition 3.1:
C o ro lla ire 2
Supposons que le polynôme caractéristique X{X) de Véquation (22) se décompose
dans C [X ] en n facteurs simples:
X{X) = П ( ^ - Ai)
i=l
et qu^on ait - Xj ^ Z pour tout ( i j ) G [ l,n p tel que i ^ j . Pour tout
i e |l , n ] , soit ipi la I-solution normalisée du type de Fuchs de (22) associée à A .
Alors (<piy.. . , (pn) est une base du C-e.v. 9j des I-solutions de (22).
Démonstration:
Le C-e.v. 5// est de dimension finie égale à n (théorème 3.1). Il suffit donc de montrer
que les fonctions . .., <^n sont C-linéairement indépendantes. Il est clair que la partie
principale de (pi au voisinage de 0 est la fonction 'ipi = : / —> C , a: . Il
suffit donc de montrer que . .., sont C-linéairement indépendantes. Comme on a
'tpiix) = pour tout a; G / , il suffit de montrer que quel que soit un intervalle
non-trivial J de R , les fonctions 6i^j : J —►C , t (où i décrit |l , n j ) sont
C-linéairement indépendantes. C’est une conséquence immédiate de la remarque 4.1
ci-dessous ■
(34) (Pea(x) = [ 1+ ^ - ■X
A:!(A; + 2ea){k - 1 + 2б:а) •••(! + 2ea)
Cas où 2a GZ
(39) V (X ) + AXî’5 |( X ) + ^ 2
^ k=o J A ec
où S e (X) — 1 4- YlT=i k\(k+p)\ (série formelle dans la parenthèse de (35)).
• Explicitation de V
(43) 2k-p + 2
^fc+l —£k = —
(fc d" l)(fc + 1 —p) (fc + l"*"fc + l - p )
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Équations linéaires scalaires d ’ordre > 2 37
Dans tout ce qui suit, pour tout entier m > 0, nous noterons ^rn le R-e.v. des
fonctions polynomiales de U dans R de degré < m .
• Préliminaires
Notons S le C-e.v. des foncions de classe de R (^ns C et U l’endomorphisme
de S qui, à toute fonction f ^ S ^ associe la fonction g e S définie par 1 /'(t) .
Pour tout m G N , notons le C-e.v. des fonctions polynomiales éléments de S et de
degré < m . En raisonnant comme ci-dessus, on vérifie que l’ensemble des valeurs propres
de U est C et que pour tout A G C , le sous-espace propre V\^n = Ker —Ald^^
est de dimension finie égale à n . On voit aussi que
(49) Vo,n = Ker - % - i 9o
Il est clair que pour tout A G C , on a fl Vx^n = V \,n • Soit 1Z l’application (R-
linéaire) de S dans S qui envoie toute ip G S sur sa partie réelle. Pour A G C , soit
i^x.n) l’équation qui s’écrit comme (^C^.n) »mais où la fonction inconnue y est à valeurs
complexes. Il est clair que Vx^n est l’ensemble des R-solutions de (^ A ,n ) ■ Comme les
polynômes Pk,n sont à coefficients réels, on en déduit facilement que:
(50) (VA G R) Vx^n = n { \ \ n )
Pour tout A G c , soit gx l’élément de S défini par x . Montrons
que la famille (^a)agC est C-linéairement indépendante. Pour cela soit N e et
soit A l,.. . , Atv des éléments de C deux à deux distincts. Considérons une relation de
dépendance linéaire:
k=N
(51) Y, gxi, = 0
k=l
-A
où (C i,...,C n ) G C" Après division par go , et en posant Dk = C kS ^ pour tout
k , on déduit de (51):
k=N
(52) (Vxe i~XkX =_ 0
A:=:l
D’après la proposition 4.1 ci-dessous, il découle de (52) que Dk = 0 pour tout k G [1, N } ,
d’où Ck = 0 pour tout k e [1, iV j, ce qui achève de prouver la C-indépendance linéaire
de la famille (^a)agC •
• Fixons maintenant A G R+ , et déterminons V\,n • Soit les racines n-
ièmes de 1 dans C . Pour tout A; G [l,n ]|, on a U^{g^k) = = ^9^k > <^onc
le C-e.v. V = Ylk= i^9^k contenu dans Va,h • Comme les g^^ (1 < A: < n)
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Équations linéaires scalaires d ’ordre > 2 39
= |p . -p . (p e"‘"‘”')(£,fc)6{_i,i}xji,Af-ii|
Pour tout k e |1, —1], soit respectivement (pk et les éléments de S définis par
(Pk{x) = 02^^ 3:pcos(2J^’^) ^ x p s in
(54) (VxG
7pk{x) = 0^®^ xpcosi'^^J) ^ x p s in
”0 )
Une R-base de V\^n est alors:
(55) [9p)Q-p) { ^ k ) \ < k < N - \ A i ’ k ) \ < k < N - i )
Cas où A < 0 et où n est pair
Posons N = ^ (donc G N ^ ), et P = (-A )^ . Pour tout A; G |0, A/" —I j , soit cpk
et 'ipk les éléments de S respectivement définis par
^ (2fc 4- 1)7T
(Pk{x) = xpsin1
(56) (VxG ^ n
f {2k + 1)7T
' M ^) = x p s in 1( 2 ^ ) )
si„ (x^.in
^ n
Une R-base de V^.n est alors:
(57) {(<PA:)o<fc<N-l, {Mo^kKN-l}
Cas où A > 0 e t où n est im pair
Posons P = An et AA= , d’où N e N ^ . Pour tout k e [1, AAJ, soit respective
ment (fk et 'ipk les éléments de S définis par:
ipk{x) = 0^^ -^p co s(^) ^a;psin
(58) (VxG
i^k{x) = 0^® -xpcos{^) g^j^ ^ x p s in
<Pk{x) = (a -p s in
(60) (VxG
s i n (^a;/)sin ^
a pour image une partie génératrice du C-e.v. (pour (Cq, ... ,Cn) G , la
fonction polynomiale
£2 ^ C, \ \k..n-k
est nulle ssi ses coefficients sont tous nuis (car C est infini), ce qui équivaut à la nullité
des Ck car C est de caractéristique nulle). Le C-e.v. Tn de /-solutions de C^)
engendré par l’ensemble des solutions (70) contient donc l’ensemble •
Chaque fonction / ''5" “ *’ est donc solution de ( ^ ) ; or le C-e.v. des /-solutions de ( ^ )
est de dimension finie égale à n -I-1 (théorème 3.1), et nous avons vu que la famille de
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42 §3
fonctions {f^9'^~^)o<k<n est C-libre. Donc cette famille est un système fondamental de
solutions de (%i), et Tn = .
• Soit (/, g) un système fondamental de solutions de , et notons w la fonction
wronskien de (f,g) (donc w = f g ' ~ f ' g ) - Notons W la fonction wronskien de la suite
{f^~^g^)o<k<n • Proposons-nous de calculer W en fonction de w . Pour toute matrice
M = (J" G G L ( 2 , C ) , soit le système fondamental {oif -\- iSg.'yf 6g)
de solutions de , soit ÏOm le wronskien de et soit 2ÎJ m le wronskien de
(^AT^^M)o<fe<n • Enfin soit r(M ) la matrice du système fondamental { ^ '^ ^ i’M)o<k<n
de solutions de (%i) relativement au système fondamental {f^~^g^)o<k<n , et soit
A{M) = d e t( r ( M ) ) . Il est clair que A est fonction polynomiale homogène de degré
n(n-l-l) à coefficients dans Z de (a,l3,j,6). D’autre part la fonction A est manifeste
ment un caractère du groupe G L ( 2 , C ) , c’est-à-dire un morphisme de ce groupe dans
le groupe multiplicatif C * . Il est bien connu que les seuls caractères polynomiaux sur
un groupe de la forme G L (N ^ ü ) , où N e et où i? désigne un corps commutatif,
sont les puissances du déterminant. Donc on a un entier d tel que A{M) = d et(M )
pour toute M G GL( 2, C ). Puisque A est de degré n(n +1) en les coefficients de M ,
on conclut:
(72) (VM€GL(2,C)) z1(M) = ( d e t ( M ) ) ^ ^
Pour toute M e GL( 2, C ), on a tt)M = det(M ) w et 2IJ m = A{M) W , d’où:
w n (n + l)
(73) n (n + l) ^
w 2
On déduit de (73) que W = Cw ^ ^ ^ , où C est une constante complexe non nulle
indépendante du choix initial de {f ^g) • Pour calculer C , fixons xq e I , et choisissons
(/, g) de manière que
f fM g{xo) \
(74)
\ f M g'{xo)J
(application du théorème 3.1). Alors C = W{ xq). Posons $k = P ^g^ pour tout
k e |0, n —I j , et soit la matrice
/ ^0 0i On \
O'o O'i O'n
¥■=
On vérifie facilement que W(a;o) est trigonale inférieure, et que la liste de ses coefficients
diagonaux est (0!, 1!,... ,n !). Donc C = detCWÎ^o)) = 1]*=^ • En conclusion, quel
que soit le choix initial du système fondamental (/, g) de solutions de , on a:
( k= n \ w
rt(n+l)
n«j
Exem ple 3.6 :
Soit I un intervalle non-trivial de IR, soit u : J -» IR * une fonction de classe et
soit f l , f 2 deux fonctions continues: 7 ^ IR telles que / 2 (0 ;) > fi {x) pour tout x e I .
Considérons les deux équations différentielles linéaires scalaires du second ordre définies
sur I où la fonction inconnue y est à valeurs réelles:
L (U(x)<pi(x))^ = [uV’lV’2] ^ -
En rapprochant (76) et (79) et en tenant compte que (pi(a) = (pi (b) = 0, on arrive à la
relation fondamentale:
{
Si n > 2, si (ai , ..., ün) G avec ai < a2 < • • • < an et si (pi reste ^ 0
sur ] a^, ai_|_i [ pour tout f G [1, n —I J , alors <^2 s^annule au moins n —1 fois
dans [ai,an] .
Pour n = 2 , l’assertion découle directement de l’étude ci-dessus. Supposons l’asser
tion prouvée à l’ordre n - 1 , avec n > 3 . Soit ( ai , ..., an) G /^ vérifiant les conditions
posées dans (3^n) • On a c a rd (</?2 O [a i,a n -i j) > n —2 en vertu de l’hypothèse de
récurrence. D’après l’étude ci-dessus, ou bien (p2(^n-i) = (P2(^n) = 0 , ou bien <^J^(0)
rencontre ] a n -i,an [ • Dans tous les cas, on a donc <pj^(0)fl] ai, an-i ] 7^ 0 , d’où:
c a rd (</?2 Ho) ^ [ûi,an] ) > 1 + c a rd (</?2 ^ [ûi,an-i ] ) > n - 1
ce qui poursuit la récurrence. L’assertion {%,) est donc établie pour tout n > 1 .
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44 §3
Première étape
Soit ^ une solution non nulle de (%.). Nous allons démontrer que l’ensemble
Z^ = est fini et que son cardinal N est majoré par 1 -h xg{x) dx .
• Soit a G . En intégrant la relation ^"(x) = ~g{x)'il;{x) et en posant A = 'tp'{a) ,
on a, quel que soit x e I :
• Nous pouvons maintenant prouver que l’ensemble est fini. Tout d’abord, cet
ensemble est localement fini dans I (voir exemple 3.6). Supposons-le non vide. Pour tout
réel M > 0, l’ensemble fl [0,M ] est fini. Supposons trouvés un entier > 2 et
des éléments a i , ... de tels que 4) reste ^ 0 sur chaque intervalle ] ak^ak+i [
pour 1 < A; < iV —1. D’après le résultat de la première étape et d’après (86), on a
raic+i
^ 1 pour tout /c G |1, TV - 1], d’où:
r+oo paN ^ pak+i
(8 7 ) / xg{x) d x > xg{x) da; = ^ / ^g{^) d ^ > N - l
0 JCLl fc=l
On a donc AT < 1 + xg{x) d x , donc l’ensemble est bien fini, et son cardinal est
au plus égal à .4 = 1 + xg{x) d x .
Deuxième étape
Soit xj) une solution non nulle quelconque de {%.) (il en existe). D’après ce qu’on
vient de voir, l’ensemble xp~^{0) est fini de cardinal A^ < 1+ xg{x) dx . Les résultats
prouvés à l’exemple 3.6 montrent que si if s’annule au moins n fois sur I (où n G N* ),
alors “0 s’annule au moins n - 1 fois sur I , d’où n —1 < AT, i.e. n < AT+ 1 . Par suite,
l’ensemble Z = v?“ ^(0) est fini, et son cardinal est majoré par 1+N = 2 + xg{x) dx .
Exem ple 3.8 :
Soit P et (a, 6) G [R X IR^ . Nous allons étudier l’équation différentielle linéaire
du second ordre à coefficients polynomiaux (définis sur IR ), où la fonction inconnue est
à valeurs réelles:
m xy"{x) + (p + 1 - ax^)y\x) + hy{x) = 0
Sur [R* , cette équation se ramène à une équation du type de Fuchs en la multipliant par
X : le polynôme caractéristique de cette équation est X { X -h p) ^ et d’après le théorème
3.9, elle admet donc toujours des solutions développables en série entière à l’origine.
La résolution complète de (*^ est cependant sensiblement plus délicate que celle de
l’équation de l’exemple 3.3. Pour tout intervalle non-trivial J de IR, on notera
le [R-e.v. des J-solutions de (^ .
• Cherchons d’abord les solutions de ÇS) développables en série entière. L’ensemble
des séries formelles entières à coefficients réels qui vérifient formellement est la droite
vectorielle IR • 5 , où S = est définie par ao = 1, et, pour tout m > 1 :
2{m - l)a - b
( 88 ) ^2m = — 77;----- ^ T- O i 2 m - 2
2m(2m + p)
ou, après calculs:
k=m
2{k - l)a - b
(89) ( VmGl ^ ) Oi2m =
2^m! n
k=l
2kP
Comme —> 0 , on voit que S est de rayon infini. En tenant compte que 0 est
«2m-2 rn—*00
le seul point singulier de dans IR, on en déduit facilement que l’ensemble des IR-
solutions de développables en série entière à l’origine est la droite vectorielle IR-<S,où
<S désigne la fonction définie sur IR par S . On voit encore que l’ensemble des solutions
de ÇS) développables en série entière à l’origine sont les restrictions des fonctions éléments
de IR • «S aux intervalles de IR admettant 0 pour point d’accumulation.
Notons que S est polynomiale ssi a 7«^ 0 et ^ ^ * : ces conditions sont donc
nécessaires et suffisantes pour que admette des solutions polynomiales. Lorsque S
n’est pas polynomiale, i.e. si a = 0 ou ^ ^ N * , il est clair que S n’est pas rationnelle
puisque S est de rayon infini (les seules fonctions rationnelles définies en 0 dont le
développement en série entière en 0 soit de rayon infini sont les fonctions polynomiales).
• Cherchons maintenant les IR*-solutions de du type de Fuchs. Nous avons vu que
le polynôme caractéristique de (S) est X {X -\-p). Si p = 0 , les seules IR*-solutions du
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46 §3
type de Fuchs de sont donc les restrictions à des éléments de R •<S. Supposons
désormais p > 1, et cherchons les éventuelles R-solutions du type de Puchs normalisées
de associées à l’exposant - p . Le développement formel J2k>o d’une telle
solution est défini par les relations:
'^0 = 1 ; (1 - p)Pi = 0
(90)
k { k -p ) p k = {a{k-\-p-2) b) Pk-2 pour k > 2
En prenant les f3i nuis pour i impair, les relations (90) définissent une unique suite
{P2k)keN • Pour cette suite, on a g---- 0 , donc le rayon de la série formelle entière
T = Ylk>o
^k>0 est infini. La fonction U : R * R,x x ~p Y1T=o est
alors R*-solution
K de . Comme S tend vers 1 en 0 et ZY tend vers +oo en 0,
on voit que et U sont R-linéairement indépendantes. Comme est de
dimension 2 (théorème 3.1), en définitive ,ZY) est une base de (^ .
En partant de A; = p dans les relations (90), par récurrence descendante on voit que
/?p_2 = • • • = /?o = 0 , ce qui est absurde car = 1 • H n’existe donc dans ce cas pas de
solution du type de Fuchs normalisée associée à - p .
Cas où p est pair et où il existe un entier pair i G I2,pj tel que a{i —p —2) —b = 0
Il est manifeste que uo(x) —> —00 , donc U = tSL ★ e t Uq sont I -linéairement indépen-
X— ►O 1''^+
dantes puisque u{x) tend vers 1 quand x ^ 0. Comme est de dimension 2
(théorème 3.1), on en déduit que (tz,uo) est une base de (^ .
• Étudions pour finir sur l’intervalle R+ le cas où p est pair > 2 et où pour tout
entier pair appartenant à | 2, p ] , on a a{i - p - 2) - b 0. Pour cela on prend une
nouvelle fonction inconnue z telle que y{x) = S{x) Log(x) + x~^z{x) , et on note w la
fonction X 1-^ x~^z{x) (où X décrit R+ ). On posera p = 2q ^ on q e N ^ . L’équation
différentielle nécessaire et suffisante que doit vérifier w est:
(^ xw”{x) + (p + 1 - ax^)w \x) -f bxw{x) = (^ax - ^ S{x) - 2 S \x )
( 9 4 ) ^ (2a + 6)7p_2 = - p
( 102) (f : J
xP'^^S‘^{x)
En notant ^ une primitive quelconque de <p, mais fixée une fois pour toutes, on en
déduit qu’une base du IR-e.v. des J-solutions de ÇSj est (B, S ^ ) . Il est clair qu’on a une
fonction rationnelle r de la forme x i—> série entière convergente
qui converge en tout point de J , tels que
(103) (VxG J ) (p{x) = - -f- r{x) + 'Ipix)
X
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Équations linéaires scalaires d'ordre > 2 49
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§ 4 Equations linéaires à coefficients constants
4.1 Equations à inconnue vectorielle
Soit I un intervalle non-trivial de IR. On considère ici des équations du type de
celles étudiées à la section 2.1, mais où la fonction A est supposée constante. La fonction
inconnue prend ses valeurs dans un ii-espace de Banach non nul (E, | | . ||) .
De façon précise, soit A e jC(B) , et soit une fonction continue B : I ^ E .
L’équation différentielle:
(S) Y' = A Y-]-B
est appelée une équation différentielle linéaire à inconnue vectorielle Y à va
leurs dans E , à coefficients constants. Le terme “ coefficients ” se rapporte donc à
la fonction coefficient de V , qui est constante.
Rappels sur l’exponentielle
Soit {Ay II. Il) une i^-algèbre normée de Banach non nulle (sous-entendu: associative,
à élément unité , et dont la norme ||. || est multiplicative). Pour tout a e A , \a
série X)n>o absolument convergente donc convergente. On définit donc une
fonction A A^ a >cette fonction est appelée Vexponentielle de A ,
et notée exp^ , ou simplement exp si cela n’entraîne pas de confusion. Si A = K , on
retrouve l’exponentielle ordinaire de K dans K . Dans le cas général, la fonction exp^
est continue, car la série fonctions de a converge normalement donc uni
formément sur toute partie bornée de A (conséquence de || || < || a |p ), et car chaque
fonction a H-> est continue, en tant que composée de l’application n-linéaire continue
A^ A , (ûi,. . . , ün) 1-^ ai • • • •ûn et de l’application linéaire continue “ diagonale ”
^ ,a (a, a, • • •, a ) .
Rappelons que
(1) Pour tout {a, b) e A X A tel que ab = ba, exp(a + 6) = exp(a) exp(6)
Fixons a e A . L’application K ^ A , t exp (ta) est somme d’une série entière à
valeurs dans A de rayon infini (voir section 2.3). Elle est donc indéfiniment RT-dérivable
sur K ses dérivées successsives s’obtenant par dérivation terme à terme. Cela donne:
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52 %4
T h é o rè m e 4.1
Soit J un sous-intervalle non-trivial de I , et soit to € J . Pour tout Yq £ I x E , la
fonction <pto,Vo est I-solution de (S). L ’application E S j’ {€) ,Yo >-^ <pto,Yo\j est
une bijection affine; dans le cas homogène, c’est un isomorphisme de K-e.v.
Démonstration:
Fixons Y q e E .
En dérivant (6) et en tenant compte de (5), on a, pour tout t e l :
V>to,Yo(i) = ^ • <Pto,Yo(t) + (exp(tA)) ■((exp(-tA)) ■B(t))
= A ■<Pto,Yo(f) + ((exp(i^)) • (exp(-tA))) ■B{t)
= -A • ‘Pto,Yo (t) + Ide • B{t)
= -d • fto.Yoit) + B{t)
donc ipto.Yo € ifi{£) ; d’autre part il est clair que <pto,Yoih) = ^ •
Soit ^ e ^j{S) telle que ^(¿o) = ^ • Puisque exp est à valeurs dans le groupe des
éléments inversibles de C{E) , Téquation =A • B{t) équivaut à:
(Vi € J ) (exp(-ii4)) • - A• = (exp(-ii4)) • B{t)
c’est-à-dire à:
(7) (Vt eJ) — ((exp(-M )) ■ij{t)) = (exp(-t>l)) • B{t)
Les deux membres de (7) étant fonctions continues de i , le théorème de Leibniz montre
que (7) équivaut aussi à:
d’où 1p = (Pto,Yo\j ■
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Équations linéaires à coefficients constants 53
Soit alors (Vi,. .., V}v) une base de vecteurs propres de A ^ de valeurs propres re
spectives associées (Ai,..., A^v) • Alors pour tout t e R , l’endomorphisme exp(iA)
admet (Vi,.. . , Vn ) pour base de vecteurs propres, les valeurs propres associées respec
tives étant ..., . On en déduit que si, pour tout ( Ci , .. . , Cn ) € , on
définit la fonction:
i=N
(11) :R ^ E ,
i=l
alors l’application ^r (^o) , (Ci , . . . , C at) Cn ®st un isomorphisme de
K-e.Y.
Les deux cas précédents étaient des cas particuliers de ce cas. Soit alors
k=p
(14) P o lc a r^ (X ) = n ( A f c - X ) “‘
k=l
OÙ les éléments Xk de K sont deux à deux distincts, où p > 1, et où > 1 pour tout
k . Pour tout k , nous noterons Fk le sous-espace caractéristique de A associé à A^ , et
nous noterons Uk = {A —Afcld£;)||^ . Les Uk sont nilpotents, et on a:
k= p
(15) A = 0(A feIdi.,+i/fe)
k= l
Pour tout k , nous noterons Pk la période du nilpotent Uk ; on sait que 1 < /^a; < ,
et que
(16) Fk = K er ((Al - AfeIdB)“ ‘ ) = K er ((Al - Afcldi:)'^'“)
Pour tout (fc,t) G [l,p | X IR, l’endomorphisme tuk de Fk est nilpotent, et on a:
k —p
(17) tA = ^ { X k t l d F , + t U k )
fe= l
Dans chaque Fk , on est ramené au cas d’un endomorphisme à polynôme caractéristique
primaire. En utilisant les résultats établis au cas précédent, on a donc, pour tout t G IR :
k=p / j=l3k-l .j \ k=V \
(18) exp(a) = 0e^'-M ^ ^ =0e"^‘ g ^(^fc)M
k= i V 3=0 y k= i \ j=o y
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54 §4
Soit alors Yo Ç. E . Décomposons-le suivant les Fk , sous la forme Vô = Yik=i ^o,k avec
Yo,k 6 Fk pour tout k . On obtient alors, pour tout T e R :
(i=0k-l j \ k=p A = a /i- l • \
(19) = g L{^Uky{Yo,k)
k= l \ i= 0 y k=l \ j=0
On appellera fonction polynomiale à valeurs dans E toute fonction M. ^ E de la
forme t >où désigne une famille à support fini d’éléments de E .
L’ensemble de ces fonctions sera noté Çf^E,o • H est immédiat que la donnée d’une telle
fonction équivaut à celle de la suite à support fini (Vj)j^f^ G E^ ; si cette suite est non
nulle, le plus grand entier j tel que Vj ^ O e sera appelé le degré de la fonction.
Pour tout X e K y nous noterons e\ la fonction IR —> , 1 1-> , et nous noterons
% ,A le K-e.Y. des fonctions de IR dans E de la forme e \ P , où P est polynomiale à
valeurs dans E (pour A = 0 , les deux définitions de S^e.a concordent). Il est clair que
l’application P e \P définit un isomorphisme du K-e.v, ^ e ,o sur le K-e.v. ^ e ,\ •
Pour tout X e K , toute fonction élément de ^ e ,x est de classe , et on vérifie, si
P ^ Sfe.o J que la dérivée {e\P y est donnée par:
(20) [exPy = ex{XP^ P')
Notons D l’endomorphisme de dérivation du K-e.v. des fonctions de classe de IR
dans E . La formule (20) s’écrit D{e\P) = eA((AId + L>) • P ) . Par une récurrence facile,
on en déduit que pour tout polynôme H e K [X] dissocié sur K , on a:
(21) H{D) . (exP) = ex {{H{D + Aid)) • P)
P r o p o s itio n 4.1
Les sous-K-e.v. {^E,x)xeK du K-e.v. des fonctions de classe de IR dans E
sont K-linéairement indépendants.
Démons tration :
Soit J une partie finie non vide de K . Pour tout A G J , soit fx G % , a . Supposons
que YjXeJ / a = 0 ; il s’agit de montrer que f x = 0 pour tout A G J . Raisonnons par
l’absurde, en supposant que l’ensemble L des A G J tels que / a ^ 0 soit non vide.
Pour tout A G L , soit Px G 2?fe,o tel que fx = exPx y et soit dx le degré de Px . Fixons
Ao G L , et soit le polynôme H q{X) = riAeL(^ “ , où qx = d x 1 si A ^ Aq et
QXo = ^Ao • Utilisons (21). Pour tout A G L , on a:
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Équations linéaires à coefficients constants 55
telles que W q g Fk (c’est-à-dire tels que (^4 - A^Id^;)"*“* • W q = Oe ) et que pour tout
j > 0, on ait Wj = ^(i4 - Ajtld^;)'^ • W q (d’où Wj = 0^; dès que j > ak ), ce qui
équivaut à la relation de récurrence: Wj = ^[A —XkldE)Wj-i pour tout j > l H
Exprimons alors (Sq) dans une base de E fixée quelconque, par un système diffé
rentiel linéaire
j=N
(fo*) (V ie II,ATI) y := E « M y i
3=1
où (ûi,j)(îj)G[i,Np ^ ÏÜIn {R) ' Notons (ifoc) le système qui s’écrit comme (Sq) ,
mais où le corps de base est C . Ce système se traduit par une équation homogène
(^o,c) à inconnue vectorielle à valeurs dans (dont la matrice des coefficients dans
la base canonique est {cii,j){ij)eli,Nj^ )• L’équation (¿^o,c) relève du cas précédent, on
sait donc l’intégrer. On remarque alors que les solutions de (Sq) sont les parties réelles
des solutions de (Sqq) (vérification immédiate). Pour réduire au mieux les calculs, on
détermine séparément les IR-e.v. de solutions de (¿^q) parties réelles des solutions de
(^o,c) provenant de £^(é^o,c) c 9)c”,a >où A est une valeur propre complexe fixée de la
matrice ( ü i j ) . Pour A fixée, notons TZx ce R-e.v. de solutions de (£^q) • On vérifie
facilement que si A G IR, on a dimiR(7^A) = diinc(%(^o,c) D Sfcn ;^), et que si A ^ IR,
on a = P'x = 2dimc(%(^o,c) ^ ^C^,a) • H sriffit donc de considérer
les valeurs propres A réelles et les valeurs propres non réelles de partie imaginaire > 0
pour intégrer complètement {€).
,{n-i) _
(^o)
i=l
T h é o r è m e 4 .3
Sous les hypothèses et avec les notations de (28), la somme R-vectorielle (29) est
directe, Le. on a;
(n)
(^) y + = b
2=1
que l’on peut écrire, en introduisant l’opérateur de dérivation D sur le K-e.v. des
fonctions de classe de I dans K , et en notant P{X) = X'^ -h le
polynôme caractéristique:
(Л P{D) -y = b
Soit (.7^0) l’équation homogène associée à {T) :
(Po) P (D ).y = 0/
Pour toute /-solution ip de ( T ) , on a =(p-^ ^i{Po) • Pour obtenir une solution
particulière </?, dans le cas général, on dispose de la méthode de variation des constantes.
Un cas particulier intéressant est celui où / = IR et où 6 G J2\eK ■ Par superpo
sition des seconds membres, on est ramené au cas où 6 G pour un X e K . Il est
clair qu’il suffit de traiter la question pour K = C (si X = IR, on considère la même
équation avec corps de base C , et on en prend les parties réelles des solutions comme
indiqué dans le théorème 4.3).
Plaçons-nous sous les hypothèses suivantes: K = C , X e C , g e 9^c,o ot
b = e \ g . Le changement de fonction inconnue y = e\z ramène, compte tenu de (21)
(qui s’applique puisque tout polynôme d’une variable sur C est dissocié), à l’équation
(30) P{D + Aid) -z = g
Soit r la multiplicité de A comme racine de P (si P(A) ^ 0, on pose r = 0). On
a P{D -h Aid) = D'^Q[D), avec Q{X) e K [X] et Val(Q) = 0, ce qui entraîne que
Q{X) est inversible dans la C-algèbre C [[ AT]] des séries entières formelles à coefficients
dans K . L’endomorphisme Q{D) du C-e.v. ^st inversible, son inverse est S{D) ,
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Équations linéaires à coefficients constants 59
O Ù S(X) désigne l’inverse de Q(X) dans C [ [ X ] ] . Une fonction z e ^c,o vérifie (30)
En prenant la partie réelle de (37), on obtient une solution particulière <p de (33):
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60 §4
Soit (a,6,c,ûi) G[R^ . Nous allons calculer la solution (xi,X2,a;3,X4) de (S) telle que
(xi(0),0:2(0) ,0:3(0),X4(0)) = (a,6,c ,d ). En posant:
U \ — ^1 ^3 J ^2 ^2 0:4 ) *^3 — ^3 } *^4 — ^2 0:4
<»■) ^
avec les conditions initiales:
^i(O) = ai = a + c ; г¿2(0) = ü2 = b-\- d ] ^3(0) = as = a - c ; г¿4(0) = ü4 = b - d
La solution recherchée se déduit de manière évidente de la solution de (Si) qui suit,
directement donnée par l’exponentielle:
( ÏÏS ) = ( ai ) = ( ÏÏ ) = (Z )
Tout revient donc à calculer exp(i A(p,^)) pour t GIR. Pour abréger, nous noterons
A = A(p, ^) et 7 = I2 (matrice unité d’ordre 2 ).
• Calculons d’abord les puissances de ^4. Le polynôme caractéristique de A est:
P o lcar/i(X ) = - 2pX + 1
et on a donc = 2 p A - I , d’où, pour tout entier n > 2 : A^ = 2pA^~^-A^~‘^ . La suite
de matrices (M n )n > o = {A^)n>o est donc l’unique suite qui vérifie M o = 7, M\ = A
et Mn = 2pMn-i — Mn-2 pour tout n > 2 . Choisissons -0 GC tel que p = c o s 0
(un tel choix est toujours possible). En convenant que = (—l)^^(n H-1) si
0 = /cTT avec /cGZ , on a le développement en série formelle bien connu:
1 ^s in ( ( n + 1)0 )
(38)
1 -2 X c o s V ' + X2 S in 0
n= 0
En posant Un = ^ n , on a donc Un = 2pUn-\ - Un-2 pour tout
n > 2 . De même, quelle que soit la matrice C GW l 2 {C ) , la suite (Ki)n>o donnée
par Vq = 0 et Vn = Un-\C pour tout n > 1 vérifie Vn = 2pVn-\ - Vn-2 pour
tout n > 2 . La suite {Wn) = {Un + Vn) vérifie donc Wn = 2pWn-i - Wn-2 pour
tout n > 2. De plus = 7 et H^i = 2pl 4- C . En choisissant C = i4 - 2 p l, on
en déduira donc Wq = I ^ W\ = A ^ et Wn = 2pWn-i - Wn-2 pour tout n > 2.
Par suite, avec ce choix de C , on a Mn = Wn pour tout n > 0. On conclut que
j^n _ ^ n{{n+i)'iij) J _j_ sin^n^) _ ^2 pQyj. ^ après transformations:
^ siri{nj}) ^ _ s i n ( ( n - 1)V>) J
(39) ( Vn > 2 )
s in 0 s in 0
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Équations linéaires à coefficients constants 61
U 0 1 J
^2/n(i) >
où (Ci,...,Cn) est un élément arbitraire de IR" . Notons J la n-matrice carrée réelle
général Uij , où Uij = 1 s\ j = i + 1 et
de terme général = 0 sinon. On a J " = 0
-vi=n—1
—^S i= o ~ Si=o ~ — o,J) ^ . Posant L = .A —J , on a encore
L = 2fe=i 0.^ — d J A . Les matrices X I , ¡xL et v J sont deux à deux permutables
pour tous réels X,n,u. D’où L” = 0, exp(ii4) = e x p (f/)ex.p(tL) = e ‘ ex p (iL ), et:
k ^ l p ^ l , l. _ 1 \ .A k = n - l .k
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Équations linéaires à coefficients constants 63
Les solutions (y i,... ,yn) de (S) sont donc les suites telles que pour tout p G[l,n] :
J = n —p
(ViGl 2/p(i) = e ‘ C7p+ ^ - û Cp^k
J-1
On sait que ^ est une solution de Il suffit donc de montrer que tend vers 0 en
+00 et que toutes les solutions de l’équation homogène ( ^ ) associée à tendent vers
0 en + 00.
• Solutions de (‘^ )
Ce sont les fonctions de la forme t i-> exp{tA) • V , où V e E est arbitraire. Il
suffit donc de montrer que exp(M ) —> 0 . En passant aux endomorphismes induits
t->+oo
par A sur chacun de ses sous-espaces caractéristiques, on se ramène au cas où A n’a
qu’une valeur propre. Plaçons-nous dans ce cas, alors A = Ald^; + iV, où A GC et où
N GHomc(E') est nilpotent, d’où, pour tout i GIR :
k = n —l ,f^
(50) exp(iA) = e^' E
k=o
Comme !ft(A) < 0, l’expression (50) montre clairement que exp(M ) ^ ^ 0 (compa-
raison des exponentielles ett des fonctions polynomiales à l’infini). Cela achève de montrer
que les solutions de (*^) tendent vers 0 en + oo.
• Fonction ^
De même que ci-dessus, on est ramené au cas où A n’a qu’une valeur propre A . On
posera à nouveau N = A - Ald^;, et on notera p la période du nilpotent N (aussi
appelée Vindice de N ). Alors pour tout (i,u) GIR^ avec 0 < u < i , on a:
k=p-l
jA(i-u) {t - u)^
exp {{t - u)A)
k=0
ll^ (i)ll< i
Jo ^ k=0 ■ /
(on a noté la norme de Homc(£?) associée à la norme ||. || de E).
L’intégrale ( E L o ^ I t III ^ III *") converge (exponentielle-polynôme).
Notons I sa valeur, c’est un réel > 0. Soit un réel e > 0. Soit un réel M > 0
tel que || G(x) || < ^ pour tout réel x > M . Alors pour tout réel i > M , on a:
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64 §4
qui a lieu pour tout t > M . En choisissant un réel M' > M tel que U{t) < ^ pour
tout réel t > M'y on déduit de (51) que || 0{t) || < f + f = pour tout réel t > M ' .
On a donc montré que ^{t) ^ 0, ce qui achève de montrer que toutes les solutions
de tendent vers 0 en + oo.
x^y^”-Hx) + = b{x)
i=l
Soit I un intervalle non-trivial de IR, où n est unentier > 1, où b est une une
fonction continue de I dans C ,où ( a i,... ,an) G avec an 0, et où la fonction
inconnue y est à valeurs dans C , définie sur un sous-intervalle de I . On reconnaît,
sur I n IR^ , un cas particulier d’équation du type de Fuchs d’ordre n (voir section
3.3). Soit /+ = / n IR^ et /_ = / n IR^ . Sur ceux des intervalles /+ et 7_ qui
sont non-triviaux, l’équation est linéaire d’ordre n sans point singulier, donc pour
intégrer complètement il suffit de l’intégrer sur chacun de ces intervalles et d’étudier
les éventuels raccordements de solutions obtenues (voir fin de la section 3.1). Si J est un
intervalle non-trivial appartenant à {/_,/+ } , pour intégrer sur J , il suffit d’intégrer
sur J l’équation homogène ( ^ ) associée à {^:
Enfin les J-solutions de (%) sont les restrictions à J des IR^-solutions de {%) si
J = /+ , des IR*-solutions de {%) si J = I - (corollaire du théorème 3.1). En définitive,
on est ramené à intégrer (*^) sur IR^ et [R^ .
Soit J l’un des intervalles IR* et IR* . Posons e = 1 si J = IR* et e = - 1 si
J = IR* . Soit (fe la fonction: IR —> J , i £ e * . Par une récurrence facile, on voit
qu’il existe une famille (>lt,i) r (i.j)eN2 d’éléments de Z telle que pour tout entier iV > 1
ll<i<i
et pour toute fonction N fois dérivable / : J —>C , on ait, quel que soit A; G[1, :
(il est entendu que pour A; = 1, la somme X)i<j<fc-i second membre de (52) est
remplacée par 0 ). Les Ai j obéissent aux relations de récurrence suivantes
' >^2,1 = -1 et, pour A: > 3:
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§ 5 Théorème de Cauchy-Lipschitz sans paramètres
Dans ce paragraphe, nous exposons une version simplifiée du théorème de Cauchy-
Lipschitz sur les équations différentielles ordinaires générales (non nécessairement liné
aires). C’est une tradition bien établie, l’adjectif “ ordinaire ” signifie que la variable est
systématiquement réelle.
Dans toute la suite, si (E, ||. ||) est un ÜT-e.v.n., pour tous a e E et r e , nous
noterons respectivement B(a,r) et B(a,r) la boule ouverte et la boule fermée de E de
centre a et de rayon r .
5.1 G énéralités
Soit (£?, Il. Il) un ÜT-espace de Banach non nul, Q un ouvert non vide de R x E et
une fonction continue f : Î2 ^ E . On considère l’équation:
(S) Y ' = fit,Y)
appelée une équation différentielle du prem ier ordre en Pinconnue Y à valeurs
vectorielles dans E , résolue en Y ' .
Pour tout intervalle non-trivial J de IR et toute application ^ : J E , nous
noterons le graphe de ^ , i.e. la partie {{x,'ip{x)}xeJ de J x E .
Par définition, pour tout intervalle non-trivial J de IR, on appelle J-solution de
(S) toute fonction dérivable ip : J E vérifiant les conditions suivantes:
( 1)
\ (Vt G J ) = fit,ip{t))
Si J est fixé, nous noterons l’ensemble des J-solutions de {S). Là réunion des
ensembles lorsque J décrit l’ensemble des intervalles non-triviaux de IR s’appelle
l’ensemble des solutions de {£), et nous le noterons . Une solution : J E
définit deux courbes paramétrées: la courbe paramétrée 1 i p { t ) de E d’une part, et
la courbe paramétrée t ^ {t,(p{t)) de R x E ; cette dernière s’appelle souvent la courbe
intégrale de {£) définie par (p , mais certains auteurs appellent parfois aussi la première
courbe une courbe intégrale. De toutes façons, ces deux courbes ne doivent pas être
confondues.
Nous avons ici moins de généralités à développer que pour les équations linéaires
à inconnue vectorielle. Bornons-nous à signaler deux points importants, bien que de
vérification facile:
• Etant donné une J-solution ip de ( S) , toute restriction de à un sous-intervalle
non-trivial de J est une solution de {£).
• Si / est de classe avec p e N (resp. de classe ^ °°), alors toute solution
de (S) est de classe (resp. de classe ). Cette assertion se vérifie aisément
par récurrence à l’aide de la règle de la chaîne relative à la dérivation des fonctions de
plusieurs variables O .
On retrouve le cas des équations linéaires à inconnue vectorielle définies sur un inter
valle ouvert non vide I de R en prenant Q = I x E et / de la forme {t,X) i-> A{t)-X ,
où A désigne une application continue de I dans C{E) . Observons que le cas d’une
équation linéaire à inconnue vectorielle étudiée sur un intervalle non-trivial et non ouvert
de IR n’apparaît pas comme un cas particulier des équations de la forme (S) . Pour
récupérer ce cas, il faudrait considérer des équations de la forme (S) sur des ensembles
Ü non nécessairement ouverts (mais non quelconques: par exemple, on peut considérer
une équation de la forme (S) sur un ensemble Q de la forme I x V , où I est un
intervalle non-trivial de IR et où U est un ouvert de E). Nous ne pouvons ici nous
occuper de ces généralisations. Le lecteur intéressé pourra par exemple consulter le livre
de P.G. Ciarlet, Analyse numérique matricielle et optimisation (Masson).
i ) Si E est de dimension infinie, il est entendu que cette vérification nécessite une connaissance
élémentaire du calcul différentiel sur un espace de Banach quelconque, voir par exemple le livre de
Henri Cartan sur le calcul différentiel.
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68 §5
Solutions maximales
L’ensemble S[S) est muni d’une relation d’ordre naturelle, que nous noterons :<,
ainsi définie: si cp G S[S) et GS{S) , alors (p ssi CГ-0 .
Pour toute fonction y? € &{E), nous noterons l’intervalle de définition de </?. La
relation d’ordre zi peut alors être décrite comme il suit:
(2) C C et ^ prolonge (p )
La relation (p :<ф se lira “ ф prolonge (p ” ou encore “ <p est une restriction de ф ”.
D é fin itio n 5.1
On appelle solution m axim ale de (S) toute solution élément maximal de Vensemble
ordonné :<) > autrement dit toute solution qui ne peut être prolongée stricte
ment en une solution de (E).
Montrons pour finir que 9 est dérivable sur Ja et vérifie (S) . D’après le théorème
de dérivation des limites de fonctions, il suffit pour cela de montrer que la suite {{'^k)à)k>o
des dérivées à droite converge uniformément sur Ja \ {^o + ce} vers la fonction
1 1-^ /(t, 9{t) ) , et que la suite {{'ipk)&)k>o dérivées à gauche converge uniformément
sur Ja \ {¿0 “ Oi} vers la fonction t f{t,9{t) ) . Montrons l’assertion relative aux
dérivées à droite (celle relative aux dérivées à gauche se montre de manière analogue).
Munissons R x E de la norme standard (r, Max(| r | , |1^ ||) , qui définit la
topologie produit de celles de R et E . Soit un réel s > 0 . Soit un réel t] > 0 module
de continuité uniforme de / sur le compact J a x B(Ybj P) pour e . Soit un entier i/ > 0
tel que 1| Il ^ 2 k > u et tout t e Ja et tel que < ^ .
Fixons un entier k > u . Soit i G Ja \ {^o + û;} • Choisissons i G ^ k ~ ij tel que
^0 + ^ t < t o + (i+l)o:
Nk On a alors
d’où par définition de 77 et compte tenu de (7): || {'ip'k)d{t) - f (^, ^{i)) Il ^ ^ • C’est vrai
quel que soit le choix initial de t à A: fixé, et cette assertion est vraie quel que soit
k > U. Autrement dit, on a || ('^i,)d(0 “ / (^> ^(^)) Il ^ ^ P^ur tout t e J a \ { t o d- a}
et tout entier k > u . On a bien prouvé la convergence uniforme de la suite (V^j[.)d sur
J q \ {^0 + Oi} vers la fonction t ^ f{t^ 9{t)) M
Démonstration:
Les hypothèses permettent de choisir des réels a > 0 , / ? > 0 , C > 0 et M > 0
satisfaisant les contraintes suivantes:
' Ca < 1 et a M < (3
[ t o - a , t o + a] xB{Yo,P) C Î2
(8) Pour tout ( r , O e [ to - a ,t o - b a ] xB{Yo,p), on a ||/(r,OII<M
J Pour tout (r,^ i,^ 2) e [to - a , t o a ] x B{Yo,p) x B(Yo,P), on a
I III / ( r , 6 ) - / ( r , 6 ) Il < ^ 116-^2 I
(on notera que l’hypothèse de continuité de / est utilisée pour réaliser la troisième de
ces conditions).
Notons 7 = [to-Oi^to~\-Ci] , et notons J l’ensemble des sous-intervalles non-triviaux
J de 7 tels que to e J . Pour tout J e J , soit { Mj , d j ) l’espace métrique dont
l’ensemble M j sous-jacent est ^^{J^B{Yoyp)) et dont la distance dj est la distance
uniforme^ i.e.
(9) (V(г¿,?;) e M j x M j ) dj{u,v) = (|| w(r) - v(r) ||)
Dans le Banach E , la boule 1(^0» P) est un fermé, donc une partie complète. Munie de
la distance induite par la distance de E issue de sa norme, cette boule est donc un espace
métrique complet borné; on sait que dans ces conditions, l’espace métrique ( Mj . d j ) est
complet. Il est non vide, car la fonction constante J —> B(1q, E)) de valeur constante Yo
appartient k M j .
Fixons J e J . Si U e M j fonction
11 = / (f{'r,Ul{T)) - /( r ,ti2(r))) dr
Jto
f
Jto
I f(r,Ul{T)) - / ( t ,U2(t )) Il dr I
\
( 11) ( Vz € [ l , n l ) y'i =
où î/i, . . . , 2/n sont n fonctions inconnues à valeurs dans K . On laisse au lecteur le soin
d’expliciter une définition rigoureuse des solutions de ce système, ce qui est immédiat, et
d’en développer les propriétés élémentaires évidentes (restriction, etc).
On ramène immédiatement ce système à une équation de la forme {S) du début de
la section 5.1, en prenant E = (muni d’une norme quelconque), et en prenant pour
fonction inconnue la fonction Y à valeurs vectorielles dans E définie par
( 12) y = (yi,---,yn)
et en prenant pour fonction / la fonction ü E de fonctions composantes / i ,.. •, /n •
Pour que / soit continue (resp. continue et localement Lipschitzienne en sa.seconde
variable), il faut et il suffît que toutes les fi le soient. Si toutes les fi sont continues et
localement Lipschitziennes en leur seconde variable, on a donc le théorème d’existence et
d’unicité des solutions maximales suivant, déduit du théorème 5.5:
T h é o rè m e 5 .7
Dans le système (11) ci-dessus, supposons les fi continues sur ü et localement
Lipschitziennes en le n-uple formé des n dernières variables. Alors pour tout point
(^0) • • • )in) E Î2, il existe un n-uple {(pi, ..., (/?„) de fonctions et un seul qui est
solution maximale de (11) et qui vérifie:
(Vi6[l,nl) y>i{to) = ^i
Soit I rintervalle de définition des fonctions âinsi obtenues pour
(^O)ii) • • • )in) hxé. Les n-uples solutions de (11) définis en to et vérifiant en ce
point les conditions initiales ci-dessus sont les restrictions de ((pi^... ,(pn) aux sous-
intervalles non-triviaux de I dont to est un point. L^intervalle I est ouvert.
L’énoncé équivalent au théorème 5.7 en termes de partition de ü par les graphes des
n-uples de fonctions solutions de (11) est bien clair, nous laissons au lecteur le soin de le
préciser.
Soit maintenant un entier p > 1, un ouvert non vide i? de IR x et une fonction
continue f : Ü K . Considérons l’équation différentielle:
y^^ = f { t , y , y ' , - - - ,
(pour P = 1, elle se réduit à y' = /(^,y) ), où y est une fonction inconnue à valeurs
dans K . Une telle équation s’appelle une équation différentielle scalaire d^ordre
P avec corps de base K , résolue en . Si J est un intervalle non-trivial de IR ,
on appelle J-solution de (fF) toute fonction p fois dérivable <p : J K telle que
pour tout i G J , on ait (t, ip{t),... , (p^^~^Ht)) G Î2 et:
(13)
Prenons E = muni d’une norme quelconque | | . || , soit (ei,..., Cp) la base cano
nique de E ^ et soit la fonction (visiblement continue)
i=p—l
(14) Ф : П — *E, I— ^
i=l
Considérons l’équation à inconnue vectorielle Y à valeurs dans E :
(S) Г = ФЦ,¥)
Fixons un intervalle non-trivial J de R . On vérifie que si (/? = ^
fonction (pi est de classe et appartient à â^j{T). On définit ainsi une application
Oij : ^ ^ j( ^ ) • On vérifie que si ф e , alors la fonction (p =
appartient à ; on définit ainsi une application ßj : ^j{T) ^ j { S ) . Enfin on
vérifie que ßj о a j = et a j о ßj = Idsp^(j-) , ce qui entraîne que a j et ß j sont
des bijections réciproques l’une de l’autre.
On a un unique couple d’applications : îf[E) , ß : tel que
^lsPj(?) ~ ~ p o u r tout intervalle non-trivial J de IR . Ces applications
a et ß sont des bijections réciproques l’une de l’ê tr e , croissantes pour < . Elles font
donc se correspondre les solutions maximales de (S) et de ( ^ ) .
Il est clair que / est continue (resp. continue et Lipschitzienne en sa seconde variable)
ssi Ф l’est. On peut donc transporter à l’aide des bijections a j et ß j (où J décrit tous
les intervalles non-triviaux de IR) les théorèmes 5.3, 5.4, 5.5 et 5.6 ce qui donnera autant
de théorèmes sur les solutions de {E) . Contentons-nous ici de transporter le théorème
5.5. L’énoncé obtenu est appelé le théorème de Cauchy-Lipschitz des équations scalaires
dbrdre p\
T h é o rè m e 5.8
Dans réquation , supposons f continue sur Î2 et localement Lipschitzienne en
le p-uple formé des p dernières variables. Pour tout point (io)Îo, • • • jÎp -i) ^ f2 , il
existe une unique solution maximale ф de (T) déünie en to et telle que
Ф{и) = $0 ; Ф'М = il ; • • • ; Ф^^~^\to) = ip-i
Soit I rintervalle de déânition de ф ainsi obtenue pour (¿0)io> • • • )ip-i) hxé. Les
solutions de (^) déhnies en to et vérifiant en ce point les conditions initiales ci-
dessus sont les restrictions de ф aux sous-intervalles non-triviaux de I dont to est
un point. Enßn les intervalles de déhnition des solutions maximales de (^) sont
ouverts.
Si l’on veut énoncer le théorème 5.8 en termes d’une partition de i? , il faut prendre
quelques précautions. En effet, d’après le théorème 5.5, c^qui est une partition de ü ,
c’est l’ensemble des graphes des solutions maximales de {£). Les graphes des solutions
maximales de (^) ne sont même pas des parties de IRx , ce sont des parties de IRx ii".
Pour déterminer une solution maximale de (T) définie en to , il faut donner en ce point
to non seulement la valeur de la solution, mais aussi celle de ses p —1 premières dérivées.
Par un point (to^Vo) ^ ^ X K appartenant à la projection naturelle de 1?, il passera
donc, si P > 2 , non pas un mais une infinité de graphes de solutions maximales de ( T ) .
C’est pourquoi la notion de graphe au sens habituel d’une solution de {T) n’a que peu
d’intérêt. Ce qui a un intérêt, étant donné une solution (p de ( T ) , c’est le graphe non de
(p mais de l’application ß{(p) : , t h-> (<p(t),<p'(t),... graphe-là
peut être appelé (^) graphe complet de ip . L’assertion principale du théorème 5.7 peut
alors s’énoncer ainsi: les graphes complets des solutions maximales de ( f ’) forment une
partition de Q .
(^) On prendra garde que suivant les auteurs et les textes, l’expression courbe intégrale peut désigner la
courbe définie soit par le graphe usuel d’une solution, soit par son graphe complet.
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76 §5
OÙ la fonction inconue Y est à valeurs dans E . Nous dirons que est une équation
différentielle d ’ordre p y en la fonction vectorielle inconnue Y à valeurs dans
E , résolue en . Etant donné un intervalle non-trivial I de IR, on appelle
/-solution de toute fonction p fois dérivable (p de I dans E telle que pour tout
t G / , on ait e Q et:
Soit I rintervalle de définition de y? ainsi obtenue pour (tojio» • ■• lip -i) f^xé. Les
solutions de (ÿ) définies en to et vérifiant en ce point les conditions intiales ci-dessus
sont les restrictions de (p aux sous-intervalles non-triviaux de I et dont to est un
point. Enfin les intervalles de définition des solutions maximales de (^) sont ouverts.
Les théorèmes 5.5, 5.7, 5.8 et 5.9 sont les versions les plus fréquemment utilisées du
théorème de Cauchy-Lipschitz. En cas d’ambiguïté, il est préférable de rappeler en détail
l’énoncé précis dont on a besoin.
Pour illustrer l’application pratique des théorèmes ci-dessus, au paragraphe suivant
nous étudierons à fond l’intéressant exemple de l’équation de Newton. Les exemples
que nous développpons ci-dessous montrent assez que même sous sa version simplifiée à
laquelle nous nous sommes limités ici, le théorème de Cauchy-Lipschitz est un outil de
tout premier plan.
• Dans une première étape, nous allons construire des IR-solutions de Pour cela,
considérons les équations différentielles linéaires scalaires du second ordre:
{^) y"-y =0
ß-) y" + y = 0
On sait que le IR-e.v. des solutions de ( ^ ) (resp. de est l’ensemble des fonctions
de la forme a; i-> (où {A, B) G ) (resp. l’ensemble des fonctions de
la forme x i—►C s in { x —</?), où (C7, (/?) G [FÎ^ . Pour tout (A^B) G IR?. , il est donc
immédiat que la fonction
(15) / a,b : I R — ^IR, x ^ A e ^ + Be-^
est IR-solution de (*^ . Pour tout (C, (p) G IR* , la fonction
' Csh(a: - (p) si x < p
(16) 9c,(p ‘ ^ 2:1 — > < C sin(a; - (/?) s i p < x < p + 7T
^ - C sh(a: - p - n) si x < p -\-7t
est IR-solution de . En effet, la fonction x 1—> sh(a; —p) est solution de {%.), la
fonction X sin(a: - p) est solution de (^^) , et le raccord aux points p et p + n a,
lieu jusqu’aux dérivées secondes.
Les solutions de ÇSj ainsi mises en évidence étant des IR-solutions, elles sont maxi
males.
• Nous pouvons maintenant intégrer (^ . Soit Xo,2/0)2/o) ^ • Nous allons montrer
qu’il existe une des solutions ci-dessus qui vérifie les conditions initiales en xq :
(17) y[xo) = yo ; y'{xo) = y'o
Cas où yo <0
Posons:
(18) ^ = 2 ® '"’(2/0 +yâ) ■B = 2 ®*'’(l'o ~ 2^o)
Si < 0 et jB < 0, alors / a ,b est IR-solution de (‘^ . Si A > 0, forcément y Q > 0 ,
d’où y o - y'o < 0. La fonction / a ,b a un zéro unique, qui est p = ^ L o g ( - ^ ) . En
posant C = y / - A B , on voit que gc.^p est IR-solution de (^ . Si A < 0 et 5 > 0 , d’où
î/o < 0, la fonction Ja ,b admet un unique zéro, qui est p\ = \ Log(—-^) ; en posant
p = Pi - TT et C = 2 ch{'K)y/-AB , on voit que gc,ip est IR-solution de .
Cas où yo > 0
ce qui est possible car t/o > 0. Alors gA,<p est IR-solution de (^ .
Cas où yo = 0 et y'o ^ 0
Si y'Q> 0 yla fonction gy'^,xo IR-solution de ("^ , et si yg < 0 >la fonction g^y'^^xo-ir
est IR-solution de .
Conclusion
Pour tout (a;o,yo,yo) ^ IR^ ) ü existe une IR-solution de définie en (15) ou (16)
et vérifiant (17). En vertu du théorème de Cauchy-Lipschitz, cette solution est l’unique
solution maximale de ÇS) vérifiant (17). Donc les solutions maximales de (‘^ sont les
fonctions définies en (15) ou (16).
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T8 §5
(^) En fait, la fonction (x.y) ^ f{x,y) étant analytique sur , on peut en déduire que toute solution
est une fonction analytique réelle.
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Théorème de Cauchy-Lipschitz sans paramètres 79
et sur tout intervalle A où. z reste / 0 , 2 vérifie (22) ssi la fonction u = ^ vérifie
l’équation linéaire:
(23) u' = - ( 2 {^o\^) A + B ^ u - A
Comme l’équation (23) s’intégre à l’aide de quadratures portant sur les fonctions A et
^2 (<^o|^) + .Bj , l’assertion en découle.
Appliquons cette méthode à l’équation (2/1). On est conduit, pour déterminer une
J -solution G <S+ , à poser z{x) = y{x) —x ^ puis u{x) = sur tout intervalle où 2:
ne s’annule pas. L’équation correspondant à (23) est:
(24) u' = 2x U-\-l
Notons que la fonction 2/^ : J —> [R, x (f{x) — x ne s’annule jamais. On peut
donc poser directement: 6{x) = pour tout x G J , et alors les propriétés “ (p est
J -solution de (2/^” et “ 6 est J -solution de (24)” sont équivalentes. Soit S l’ensemble
des solutions de (24) maximales parmi ses solutions qui sont à valeurs dans IR+ (les
solutions maximales de (5) qui restent > 0 sont évidemment éléments de S , mais les
éléments de S ne sont donc pas nécessairement des solutions maximales de (24)). On
conclut qu’en associant à toute fonction 0 e S , d’intervalle de définition J , la fonction
1)0 : J —>IR, xi->xH- 0^ ) on obtient une bijection de 8 sur A4+ .
<
Intégration de (24)
Les solutions maximales de (24) sont ses -solutions. Pour tout réel Л , soit la
fonction u \ définie par:
(25) «A
dt
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80 §5
Ensemble M a-
Si A 6 ] - ^ \/^ , H-oo [ , notons I\ l’intervalle égal à R si A > ^ , égal à ] C a , + oo [
si - ^ 0 r < A < ^ v ^ , e t notons (p\ la fonction:
(26)
A + / ; e - ‘M i
On déduit de l’étude ci-dessus que la correspondance A {px définit une bijection de
]“ *^+ •
Étude détaillée des solutions
Pour k e {1,2}, soit T>k l’ensemble des points (a, 6) G V+ tels que la solution
^ qui définit la courbe intégrale maximale passant par ce point vérifie:
= 0. On voit que T>i est la branche supérieure de l’hyperbole d’équation
a;2 - 2/2 = - 1 . On déduit de (91):
(27) 2/" = 2 x - 2yy' = 2 x - 2y(x^ - 2/^ + 1) = 2 (a; - 2/) (l - y{x + y))
donc V 2 est l’intersection avec V+ de l’hyperbole d’équation y{x -h y) = 1 : on obtient
deux demi-branches ouvertes de cette hyperbole. On notera celle de ces demi-
branches qui est asymptote à la seconde bissectrice, et T>2 celle qui est asymptote à
l’axe des abscisses. Les courbes T>k induisent un “régionnement” de : de façon
précise, pour k fixé, l’ouvert \ T>k possède un nombre fini de composantes
connexes; en chaque point (a, b) de chacune de ces composantes, le signe de ^^^^¿(a) est
le même. Ce signe est indiqué sur la figure 1 (on a: ni = 2 et ri2 = 3). On notera
respectivement a;+ et a;_ les composantes de \ V i pour lesquelles > 0 et
^ • L’ensemble est l’intérieur de la branche d’hyperbole T>i.
Nous fixerons ci-après A G] - ^\/^, +00 [ , et nous étudierons les variations de •
Nous nous contenterons d’analyser en détail le cas où 7a = (c’est-à-dire le cas où
A> )» d’énoncer les résultats pour les autres cas, qui se traitent par des techniques
analogues. Remarquons que </?a(0) = j ^ si A > ^ \/^ , il est immédiat, d’après
(26), que (fx{x) — x ----------- > 0, i.e. la courbe intégrale définie par admet la
æ— >±00
première bissectrice pour asymptote aussi bien pour x —>-foo que pour x —>—00.
Cas où A > 1
Cas où A =
(28) 0(x) = X +
En intégrant par parties (et en utilisant les règles d’intégration des relations de compara
ison), on obtient facilement pour x ^ —00 le développement:
#2, ^2
‘ di = e “®
/■
d’où, pour X ^ —00 :
(29) V>(x) = - x - i + 0 ( ^ )
relation qui montre que le graphe de 0 est asymptote à la seconde bissectrice pour
X —►—00, et que (x,0(x)) GU- pour tout x < A , avec un réel A < 0 convenable.
En raisonnant comme au premier cas, on voit alors que 0 ' ne peut s’annuler sur IR_ .
Puis, on conclut à l’existence d’un unique zéro a de 0 ', avec a > 0 ; que 0'(x) reste
< 0 pour X < a et reste > 0 pour x > a , et enfin, que 0''(x) reste > 0 pour x < a
et 0"(x) reste < 0 pour x > a. L’étude de ce cas est complète.
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82 §5
Autres cas
Nous laisserons les justifications au lecteur.
• Le cas intermédiaire A = 1 se déduit facilement de l’étude ci-dessus: (pi est
strictement croissante sur R . On a: ^0) = {0} » > 0 POur tout
X y <Pi{x) < 0 pour X < 0 et ^i(x) > 0 pour x > 0.
• Dans le cas où < A< , l’ensemble est un singleton {a} avec
a > 0, on a ip\{x) < 0 pour C \ < x < a , <p'x{x) > 0 pour x > a , et (p'l(x) > 0 pour
tout X e I \ . Enfin, >px{x) ---------------------- > +O 0 (présence d’une asymptote verticale
x —^C\ , x > C x
d’abscisse C\ pour le graphe )•
La figure 1 ci-dessous montre quelques graphes des diverses solutions, ainsi que les
deux hyperboles séparatrices:
) Xi =X2
x '2 = - Xl + (1 - xf - xl) X2
Il s’agit d’un système différentiel scalaire de deux équations en les deux fonctions incon
nues réelles xi,X2 , qui s’écrit
(30) (a;i,X2)'(t) =0{t,xi{t),X2{t))
OÙ ^ désigne la fonction polynomiale : R^ —> R^ , (i, rj) {rjy - $ + (1 - - 77^) rj.
Le système obéit donc au théorème de Cauchy-Lipschitz 5.7. Nous l’étudierons en cinq
étapes.
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Théorème de Cauchy-Lipschitz sans paramètres 83
Dans ce qui suit, pour tout couple (</?i,</?2) solution de (3)), nous noterons
la fonction notée u ci-dessus correspondant à ce couple.
• Soit (<pi,<^2) une /-solution maximale de (2)), où I désigne un intervalle non-trivial
de R . Supposons avoir trouvé to ^ I tel que u<^i,<^2(^o) > 0. Nous allons montrer
qu’alors / = R , Pour cela, notons que d’après (31), la fonction u = reste > 0
sur I , donc u' = -2u(p2 reste < 0 sur I , donc u décroît. Puisque u = l-( pi~ (p 2 yon
voit que u est à valeurs dans [0,1] . Notons respectivement a et b la borne inférieure
et la borne supérieure de / ( —oo < a < b < -hoo ). Puisque le domaine de définition
de la fonction ^ est ouvert, / est ouvert, donc I = ] a, 6 [ . Montrons par l’absurde
que b = +00 . Supposons b < +oo . Puisque u est à valeurs dans [0,1 ] , on voit que
(fl et (f2 sont à valeurs dans [—1,1] • D’après (2)), les dérivées et (^2 s^rit donc
bornées sur I . Le critère de Cauchy des fonctions montre alors que les fonctions cpi, (p2
et leurs dérivées premières admettent des limites en 6. La solution ((pi,(p2) serait donc
prolongeable au point b en une (/ U {6})-solution, ce qui contredit la maximalité de la
solution (<^1,(^2) • Cette contradiction montre que b = +00 ; on verrait de même que
a = —00 . Donc / = R .
• Cherchons maintenant les R-solutions périodiques de (2)). Soit un réel T > 0 et soit
une R-solution T-périodique de (2)). Posons u = . La fonction u est
T-périodique, et vérifie (31) pour tous réels t et to .
C onclusion
On a 0 < u{to) < 1. Posons ilo = R{to) • D’après (37), pour tout réel i > to >on a
- 1 - i ( l - Rl) < 9'{t) < -1 + i ( l - Rl) y soit:
(39)
D ’a u tre p a rt puisque (pi e t (p2 sont bornées su r R (à valeurs d ans ] — 1 ,1 [ ), à
nouveau en écrivant que {(piy(p2 ) vérifie (2)), on voit que (pi e t (p'2 re ste n t bornées
su r R . D ’après (39), à l’aide d u théorèm e des accroissem ents finis, on a 9{t) ^ —00
e t 9{t) — > -f-0 0 . F inalem ent 9 est un '^-difféom orphism e décroissant de R su r lui-
t— 00
m êm e (c’est m êm e u n ^ -d iffé o m o rp h is m e ). Le théorèm e des accroissem ents finis m o n tre
aussi, d u fait que (p[ e t sont bornées, que (pi e t (p2 sont L ipschitziennes su r R
donc uniform ém ent continues sur R , e t com m e elles sont bornées su r R , il en découle
que (fl e t (p^ sont uniform ém ent continues sur R . P uisque 9{t) ^ —00 e t L > 0 ,
la fonction <p2 = R s i n 9 n ’a pas de lim ite en + 0 0 . M ontrons que cela en traîn e la
divergence de l’intégrale E n effet si cette intégrale convergeait, on en
d é d u ira it que (p2 (t)— > 0 parce que (p^ est uniformément continue, en co n trad ictio n
t—++00
avec ce q u ’on v ien t de voir. D onc ^ ’s<près (31), cela en traîn e
u(t) ^ 0 . R em arquons la relation R R ' = u<P2 (vraie dans tous les cas), q u ’on d é d u it
d irectem en t de (2)) e t de R R ' = cpicp'i + (P2<P2 • Elle m ontre ici que R est stric te m e n t
croissante.
M ontrons m a in te n a n t que l’intégrale converge. E n effet, si elle di
vergeait, d ’après (31) on a u ra it u(t) — ► + 0 0 , ce qui est ab su rd e puisque u est à valeurs
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Théorème de Cauchy-Lipschitz sans paramètres 85
d an s ] 0,1 [ . C om m e (^2 uniform ém ent continue, il en découle que (p2 {t) ^ — ^^0 •
Si on avait ^ > 0 , la form ule (p2 = R s i n 9 et le fait que 6{t) — > + 0 0 em pêcheraient
t—*—oo
d ’avoir (p2 (t) — ^ 0 J donc on a ^ = 0 , i.e. m 1 0 , c ’est-à-dire u(t) i-^-00
— > 1.
t—*—oo t—»—00
E nfin les expressions <pi = R c o s 6 et (p2 R s i n 6 ^ et les relations 6{t) 4-00 e t
t—*—oo
6{t) — ^ - 0 0 m o n tren t que (pi e t (p2 s ’annulent une infinité de fois au voisinage de
t—
>4-00
—00 e t une infinité de fois au voisinage de + 0 0 , ces fonctions o n t donc un co m p o rtem en t
“ oscillatoire ” au voisinage de —00 e t au voisinage de + 0 0 . C hacune ad m e t u n g rap h e
de ty p e sinusoïdal, l’intervalle d ’am p litu d e des oscillations te n d a n t vers [—1 ,1 ] en + 0 0
e t vers {0} en —00 (en effet, puisque chacune d ’elles ad m et une infinité de zéros au
voisinage de + 0 0 , et p u isq u ’elles p ren n en t to u te s deux leurs valeurs d an s ] - 1,1 [ , la
relatio n (pi-{-(p2 = l — u m ontre que chacune d ’elles ad m et p o u r ensem ble de valeurs
d ’adhérence en H-oo l’intervalle [1,1] ). L ’im age de la solution d an s l’espace
des phases sera étudiée à la fin de cette section.
• Il reste à étu d ier les solutions m axim ales de (2)) n ’a p p a rte n a n t à au cu n e des catégories
précédentes. Soit une telle solution, soit I son intervalle de définition, e t posons
U= • D ’après l’étu d e ci-dessus, on a u{t) < 0 p o u r to u t i G / . S upposons tro u v é
to ^ I tel que u{to) = 0 ; choisissons alors ao ^ IR te l que c o s ( a o ) = <^i(to) e t
s i n ( a o ) = - < ^ 2 ( t o ) ; p a r application du théorèm e de C auchy-L ipschitz 5.7, on a u ra it
alors I = U et (<^i(t),v?2(t)) = ( c o s ( î - îo + û:o) , - s i n ( t - t o + ceo)) p o u r to u t ¿G IR,
on re tro u v e ra it donc l’une des solutions (34), ce q u ’on a exclu. U n tel to n ’existe donc
pas, d ’où u{t) < 0 po u r to u t i G IR .
Soit respectivem ent a et 6 la borne inférieure e t la bo rn e supérieure de I (avec
- 0 0 < a < b < + 0 0 ), d ’où (puisque I est ouvert) I = ] a , 6 [ . N otons à nouveau
R la fonction [(pi + (^2)^ • ®st donc à valeurs d an s ] l , + o o [ e t de classe .
Le théo rèm e de relèvem ent donne une fonction 6 de classe ^ , définie de
m anière unique à l’ad d itio n près d ’une fonction c o n stan te à valeurs d an s 27tZ , telle que
ipi = R c o s 9 e t <p2 = R s i n 9 . O n choisit une fois p o u r to u te s une telle fonction 9 .
L a relatio n (37) continue d ’avoir lieu. Com m e u' = —2uip2 , on voit que u est croissante
su r I , donc elle ad m et une lim ite yl G IR_ en h . A lors
(40) R{t) i
¿->6
L = ( l - y l ) 5 = ( l + |,l|)è > 1
E n effet, d ’après ce qui précède, ifi e t (p2 sont bornées au voisinage de 6 ; en écrivant
que {(pi^(p2 ) vérifie (2), on en déd u it que e t (^2 bornées au voisinage de + 0 0 .
D ’ap rès le critère de C auchy des fonctions, si on avait b < -h o o , les fonctions e t <^2
a d m e ttra ie n t des lim ites en 6, e t on p o u rra it donc prolonger ((^1, (/^2) en une {{b} U / ) -
solution, ce qui est absurde. C e tte co n trad ictio n m o n tre bien que b = -f-oo .
M ontrons que L = 1
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86 §5
e n tra în e ra it alors que + 0 0 , ce qui est absurde. C e tte co n trad ictio n m o n tre
Fixons toujours to e I . Si on avait A > —00, les fonctions <^i, </^2 seraient
bornées au voisinage de a , ce qui obligerait à avoir a = —00 (pour a > —00, par le
raisonnement habituel, la solution (<^i, (^2) se prolongerait en une ({a} U 7)-solution, ce
qui est absurde). D’après (31), l’intégrale J ^ ^ ^ 2i^)dt convergerait. On en déduirait
comme ci-dessus (du fait que (p2 est uniformément continue) que (f2{t) —> 0. En
t—*—oo
posant ^ = (1 - A) 2 = (1 + IA I) 2 , on aurait e G {-1,1} tel que —> e i , d’où,
t—>—00
en utilisant (2 )), <^2(0 — ^ —e i. Puisque 7 > 1 , le théorème des accroissements finis
t—*—00
entraînerait alors | (p2(t) \ —^ + 0 0 , ce qui est absurde car (^2 est bornée au voisinage
t—*—oo
de —00 . L’hypothèse A > —00 ne tient donc pas, donc A = —00 .
Nous reprendrons cet exemple à la section 5.6, en liaison avec quelques généralités
sur le rôle particulier de l’espace des phases pour une équation autonome. A titre
d’application, nous y démontrerons que dans le tout dernier cas ci-dessus étudié, on
a a > —00 ^
Exem ple 5.7 :
Nous allons étudier un exemple d’équation d’Euler dans le champ réel. Notons Q
l’ouvert de complémentaire de ([-1 ,1 ] x (R \ [-1,1 ] )) U ((R \ [-1,1 ] ) x [-1 ,1 ])
et considérons la fonction
(41) L z ü lŸ
1-e V
L ’éq u atio n que nous allons étu d ier est
(42) y ’{x) = E{ x , y )
Sur la com posante connexe i?o = ] - L 1 [^ de f? , on écrit trad itio n n ellem en t (42) sous
le form e
dx dy
(43)
VT V ^ -y *
e t su r î 2 \ î 2q (qui a q u a tre com posantes connexes), on l’écrit trad itio n n ellem en t sous la
form e
L ’éq u atio n (42) obéit sur f ? , e t a fortiori sur chacune de ses com posantes connexes, au
théorèm e de C auchy-L ipschitz, et to u te s ses solutions sont de classe .
Etude sur i?o
P lu s précisém ent, nous allons é tu d ier sur i?o les deux éq u ations {%e)ee{-iA} •
dæ dy
(«e) = £■
VI ^ / Г ^ y*
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Théorème de Cauchy-Lipscbitz sans paramètres 87
U ne fonction / est solution de (‘^ ) ssi - / est solution de C ^ i ) . Il suffit donc d ’é tu d ier
. P o u r to u te solution m axim ale / de (‘^ ) , nous n oterons 1 / = ] û/ ? ^ / [ son in
terv alle de définition (on a donc - l < a / < 6 / < l ) . Nous n o terons S la solution
m axim ale x (définie sur I 5 = ] — 1,1 [ ) de ( ^ ) .
P o u r to u te solution m axim ale / de (%i ) , la fonction
■ ] - ! >/ , - a f [ — > ] - l , l [ , Il—
est une a u tre solution m axim ale de {%)\ d ’après le th éo rèm e de C auchy-L ipschitz, on
a f { x ) ^ S{x) po u r to u t X G 1 / , donc f { x ) < x p o u r to u t x G 1/ ou f { x ) > x
p o u r to u t X G 1 / . L ’ensem ble M des solutions m axim ales a u tres que S est p a rtitio n n é
en deux: l’ensem ble des solutions / telles que f { x ) > x p o u r to u t x G 1 / , e t
l’ensem ble M - des solutions / telles que f { x ) < x p o u r to u t x G 1 / . L ’app licatio n
f ^ est une p erm u ta tio n de M qui échange e t M - . Il suffit donc d ’é tu d ie r les
élém ents de .
Soit / une solution m axim ale de {%i) élém ent de M - . Sa dérivée re sta n t > 0 , la
fonction / est strictem en t croissante e t com m e elle est à valeurs dans ] — 1,1 [ , elle
ad m e t des lim ites en a / et 6/ , que nous noterons respectivem ent A j e t . D ’après
le th éo rèm e 5 .6 , si a / > - 1 , nécessairem ent i4 / = - l , e t s i è / < l , nécessairem ent
B j = l . Si on avait 6/ < 1 , l’égalité B f = \ serait co n trad icto ire avec le fait que
f e J L ^ donc 6/ = 1 . Il est im m édiat que A f = - 1 m êm e si a / = - 1 , donc la fonction
stric te m e n t croissante x 1-^ x + / ( x ) est < 0 au voisinage de a / e t > 0 au voisinage
de 6 / : elle s ’annule donc en un point e t un seul de 1 / , que nous no tero n s Uf . P u isq u e
uj = , on voit que f ' { u f ) = 1 . Prolongeons la fonction stric te m e n t croissante
9 = f \ [w/,6/ I en une fonction / :] - 5 / , 6/ [->] - 1,1 [ en p o san t / ( x ) = - ^ ^ “ ^ ^ (-x )
p o u r to u t X 6 ] - B f , u i f ] (où désigne la bijection réciproque de la b ijection définie
p a r g su r son im age). Ce prolongem ent existe car = -cof = / ( a ; / ) . D u fait
que f{(jdf) = 1 , la fonction / est de classe ; d ’a u tre p a rt c ’est une so lution de
(%i) en v e rtu de sa sym étrie en le couple ( x ^ y ) . C ’est une solution m axim ale car il
est clair que / ( x ) — --------- > - 1 . C om m e /( a ; / ) = f {uj f ) , il découle d u théo rèm e de
(47) e : If r = rr di
L“/, V^Xl)
y /x m L \ / ï ”—
Jojf
E lle définit un '^°°-diiFéom orphism e de 1 / su r son im age J / , qui est u n intervalle o u v ert
b o rn é car l’intégrale converge (l’intégrale converge aussi m ais on
n ’a p as a en te n ir com pte car aj = —Bf > —1 com m e on l’a d é jà signalé e t com m e cela
sera pro uvé plus loin). U tilisons la variable t , i.e. com posons to u te s les fonctions en
jeu avec le difféom orphism e réciproque . P o u r ne p as alo u rd ir les n o tatio n s, nous
utiliserons les n o tatio n s concentrées a 1 ancienne ” bien éprouvées, co n sistan t à écrire
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88 §5
df2 ^
Puis, en tenant compte que pq = x^ y
dp dq
(49)
dt di
y^)
= -{x^ - y'^){x^ + y^) + 2xy{x^ - y^)
(51) = -(a:^ - V^)(x - y f
= -{x + y ) ( x - y f
= -VQ
La fonction q ne s’annule jamais, puisque f e JL . On peut donc multiplier (51) par
^ , ce qui donne:
(52)
dt^ dt q^ \ dt J dt ^ dt
^V X d -V Ÿ Ÿ . , ,2
(53) (V x G I / ) + (x + y y = Cf
x-y
Comme p n’est pas la fonction nulle (la fonction x —x n’est pas solution de (*?i) ),
on voit que Cf > 0 . La relation (53) démontre que le graphe de / est un arc de courbe
algébrique, ce qui est un phénomène très remarquable puisqu’on peut prouver que la
primitive ^ : x Jruff n’est pas une fonction algébrique (^) (ce phénomène
s’est présenté aux mathématiciens dès le XV ^ siècle, en un temps où le concept de
fonction algébrique n’avait pas encore été élaboré; il se manifestait par des curiosités
isolées frappantes, par exemple F a g n a n o avait déjà remarqué que la duplication de la
longueur d’un arc de lemniscate de Bernoulli s’exprimait par une relation algébrique
entre les paramètres des points d’abscisse curviligne s et 2s , cf. [18]).
On déduit de (53) la relation X Y 2 \ / x V Ÿ = (x - y f {Cf - (x + y f ) . En
isolant y/X y/Ÿ ^ en effectuant une nouvelle élévation au carré, puis en simplifiant par
(x —y Ÿ (qui ne s’annule jamais pour x G 1/ ), on obtient enfin, après réductions:
(^) Supposons trouvé un polynôme non nul P e C[C7.V) tel que P{x, 0 {x)) = 0 pour tout x e 1/ .
En dérivant, on aurait §^(x,^(x)) + ^'(x)§^(x,0(x)) = 0, d’où, en remplaçant 4>'(x) par . ^ , en
yl-I^
rationalisant et en chassant les dénominateurs: (1 - x"^)(§^(x,^(x)))^ = ( | f (x,í>(a;)))^ . Comme i / est
infini, on aurait la relation formelle (1 - = (§^)^ , ce qui obligerait 1 - [/'* à être un carré
parfait dans l’anneau factoriel C[U,V] . Comme 1 - C/'* n’est pas un carré parfait dans cet anneau, un
tel polynôme P n’existe pas, i.e. la fonction ^ n’est pas algébrique.
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Théorème de Cauchy-Lipschitz sans paramètres 89
Il est clair que quand / décrit JiL. , le nombre ljj décrit ] 0,1 [ (théorème de Cauchy-
Lipschitz), donc d’après (56), Cf décrit IR* .
Le premier membre de (54) se présente comme un trinôme en y :
La relation /(a;/) = -ujf montre que pour tirer y = f{x) de l’équation (54), il faut
prendre la racine du trinôme (57) correspondant à la racine carrée —y / ^ de 6f . On
obtient ainsi l’expression explicite:
( l - Î C ] ) x + ^ C f (l + Î C j) V r r :
(59) = =-
1+ + CfX^
Le second membre de (59) est défini pour tout x G] —1,1 [ . L’intervalle 1/ est le plus
grand intervalle auquel Uf appartient et sur lequel la formule (59) donne à \y\ une
valeur < 1. La borne inférieure a / est la valeur de x (d’ailleurs unique) pour laquelle
(59) donne y = —I . En remplaçant y par —1 dans (54) et en réduisant, on obtient
((l + ^C f) X - (l - ^ C f ) Ÿ = 0 ; par suite:
Une autre méthode consiste à regarder la limite de /(x ) pour x 1, x < 1 dans (59):
cette limite est 5 / = —a / , et on retrouve ainsi (60). Cette expression (60) démontre
l’assertion, signalée plusieurs fois ci-dessus, que a / > —1 .
La formule (59) définit aussi une fonction strictement décroissante Gf de ] —l ,a / [
dans ] —1,1 [ qui est une solution maximale de C ^-i).
En tirant de (57) la racine en y correspondant à la racine carrée de (5/ , on
obtient la fonction:
- (l - \C }) X + J C f (l + \ C] ) v T ^
et isolés dans . Les points de Pf tels que | a: | = \ y\ sont quatre points d’inflexion
réels de ■ Quand / décrit M- , la fonction ^ f = H f décrit , et Gf décrit
l’ensemble JÎL des solutions maximales (p de (^_i) telles que (p{x) < - x pour tout
xe , tandis que L f décrit l’ensemble des solutions maximales (f de telles
que (p{x) > —X pour tout a: G I<p (la fonction T] —1 ,1 [—>] —l,l[a ; i—> —x est solution
maximale de C^-i) ). On a ainsi étudié complètement (%i) et dans Üq .
Etude sur Î 2 \ H q
Pour tout £ G {—1,1}, soit l’équation différentielle, déflnie sur i? \ :
dx _ dy
y /x * -l ~ - 1
Pour tout réel C < 0 , le polynôme élément de C [ C/, ]:
(63)
de leurs quatre points limites à distance finie. Une composante connexe de Pc est
tangente aux droites x = l et y = - l , l’autre aux droites x = - l et y = 1.
Pour C < —2 , la trace Pc est l’adhérence des graphes de deux solutions maximales
de (^ -i) et de six solutions maximales de (^i) : on obtient Pc en adjoignant à l’union
de ces six graphes leurs quatre points limites à distance finie, toujours donnés par (63).
Une composante connexe de Pc est tangente aux droites x = 1 et y = 1, l’autre aux
droites X = —1 et y = —1.
Quand C décrit R * , on obtient ainsi toutes les solutions maximales de (S^i) et
(9 L i). La figure 2 ci-dessous montre quelques-unes des courbes Pc .
Rem arque 5.2 :
On appelle équation d^Euler (sous-entendu: des fonctions elliptiques) toute équation
différentielle du premier ordre de la forme
da: ^ dy
(^/x* + l + ^Уy* + l Y
(67) --------- ----------------------{x + y f = C
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92 §5
où С désigne une constante réelle, qui est non nulle si l’on s’en tient aux solutions
non-triviales, i.e. autres que y = ^ et y = —x . La courbe algébrique de degré 4 qui
rationalise (7) est définie par вс{^^у) = 0 , où:
Démonstration:
Vu l’équivalence entre les normes d’un R-e.y. de dimension finie, sans restreindre la
généralité, on peut supposer la norme de E euclidienne, définie par un produit scalaire
(. I .). Si ^ e ^ , on a g^{t) = exp{tL) • ^ pour tout t G IR, d’où
(69) (V ie R ) ll5i(i)ll< ll|e x p (iL )||| lien
Écrivons Xl {X) s o u s la forme = njk=i(Afe-A')^^ , où les Xk sont des complexes
deux à deux distincts, où p G 1^* , et où Vk > I pour tout k . Pour tout A; G [ l,p ] ,
notons ujk = - ^ { Xk ) , d’où Uk > 0.
Plongeons E dans son complexifié ^(C) = C (g)R Æ? de E , qu’on munit de l’unique
produit scalaire hermitien qui prolonge {.].), et de la norme associée. Cette norme
de E^q sera encore notée ||. | | , et la norme de Homc(-É?(C)) associée sera encore notée
III. Ill . De plus pour tout sous-espace W de E(^c) j on notera encore |||. ||| la norme de
Home (IV) associée à la norme induite par | | . || sur W .
Tout endomorphisme ^ G Uom^{E) se prolonge de manière unique en un endomor
phisme ^(c) ayant même matrice que dans toutes les IR-bases de E (qui sont des
C-bases de £?(C) ), et il est immédiat que |||'0(C) ||| ^ III 0111 • Pour tout k G [i , p 1 ,
soit Vk le sous-espace caractéristique de L(C) relatif à Xk ^ soit Uk = -^(C)||y ot
Vk = Uk —Afeldvjt • On sait que Vk est nilpotent de période Sk <Vk . Pour tout t G IR* ,
les Vk sont les espaces caractéristiques de iL(C), et on a tL^c) = ,
relation qui reste vraie pour t = 0. D’où, pour tout t e U :
k=p ( j=rk-\
(70) exp(iL(o) = 0 I Y,
k=i \ j=o i
Soit {wk)i<k<p la famille des projecteurs de associée à la décomposition
E^c) = ® i < k < p V k ■ Pour tout k e [ l , p |, soit C k = III Wk III . On déduit de (70):
k=p j=rk-l
(71) e x p (iL (o ) III e -Ufkt iHL
9*1
k=l 3=1
Soit a = ^Mini<k<p{^k) (d’où a > 0). Il est clair que
k=p j=rk-l
(72) -(jjkt V lÜ - 0
t —>+oo
k=l
(comparaison à l’infini de l’exponentielle et des fonctions polynomiales). Le premier
membre de (72) étant fonction continue de t , cette fonction est donc bornée sur IR+ .
Soit A sa borne supérieure sur IR+. On a alors ||| exp(iL(C)) ||| < pour tout
i G IR+ , d’où a fortiori ||| exp(iL) ||| pour tout t G IR+ . D’après (69), on a
donc \\g^{t) Il < A b ~^^ Il ^11 pour tout i G IR+ et tout ^ e E , donc le couple (a,^4)
répond à la question ■
Il est immédiat que la forme quadratique Q l est positive. Montrons qu’elle est définie
positive. En effet, supposons que Ql (0 — Alors la fonction t g^{t) est iden
tiquement nulle puisqu’elle est continue et que son carré scalaire est d’intégrale nulle. En
particulier, on a i = ^^(0) = 0^;, d’où l’assertion.
P r o p o s itio n 5*2
Soit ^ e E . Soit (t,t') e ^ ^ . On a alors t e , et
Démonstration:
Il est d’abord clair que t € et t' ^ . La fonction est t/(A/^^)-solution
de ( 5^, et on a successivement:
(74) <fifAt + t ' ) = ; 0 e t ' { Af , i ) ; (0) = <PfA^')
On voit donc que • D’après la première relation (74), il en découle
bien que V’/.v’iit') = ^/.«(< + <0 ■
(75)
(76) ^ ,^ ( o ;) = ( |- i( F ( ^ /,,( f ) ) ) ) ^ _ ^
P r o p o s itio n 5.3
Soit L e Hom^{E). On suppose que toutes les racines dans C du polynôme carac
téristique X l { X ) de L ont leurs parties réelles < 0. Pour tout ^ e E , on a
l (Î) = —Ilf 11^ . En conséquence, il existe un réel 3 > 0 (dépendant de L ) tel
que SSq^^l (0 < -P Q A O pour tout E.
Démonstration:
Rappelons que pour toute forme quadratique ^ sur E , de forme polaire P , on a
(Dx^)(y) = 2P(x,y) pour tout (x,y) e E X E . Par suite, pour ^ e E:
r+oo
(77) 2^ (Î,
= l m) =
Jo
(pl A^)2/ I dr
Mais pour tout T 6 IR, on a:
=j 2 (^</?L,i(r) I (il lO
(79)
= [ll< P L .((r)lA " = -ll<PL,^(0) f = - l i a i ^
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Théorème de Cauchy-Lipschitz sans paramètres 95
Comme Q i et ||. ||^ sont deux formes quadratiques définies positives sur E ^ elles y
définissent deux normes euclidiennes équivalentes. L’existence de P e vérifiant la
dernière assertion en découle ■
Le théorème principal
Nous pouvons maintenant passer au théorème fondamental qui nous intéresse, appelé
théorème de Liapounov:
T h é o rè m e 5.10
Soit Q un ouvert non vide d ’un e.v.n. (E, ||. ||) de dimension ünie > 1 . Soit
une fonction f : Q E de classe et soit a G 1? tels que f{a) = Oe ; posons
H = T>o^f . On suppose que toutes les parties réelles des racines dans C du polynôme
caractéristique X h {X) de H sont < 0 . Alors a est position d'équilibre stable de
réquation ( si).
Démonstration:
Sans restreindre la généralité, on peut supposer la norme de E euclidienne, ce qui
permettra d’utiliser la proposition 5.3. On notera (. | .) le produit scalaire associé.
Quitte s’il le faut à opérer une translation sur la variable x e E ^ on est ramené
au cas où a = Oe • Nous supposerons donc a = Oe • On fixe un réel r > 0 tel que
B (0 E ,r ) C Ü.
La formule de Taylor avec reste-intégrale à l’ordre 1 en Ojç; pour / donne, pour tout
X G B (0 £ ;,r) :
(86 ) ( V i G IR+)
a
ce qui entraîne en particulier ^f,^(t) ^ 0^;. Le théorème de Liapounov est entière
ment démontré ■
La proposition 5.4 montre que pour intégrer l’équation {sS) , il suffit d’en déterminer
les trajectoires, d’où le rôle essentiel de l’espace des phases quand on a affaire à une
équation autonome. Les techniques qualitatives du type de celles mises en œuvre à
l’exemple 5.4 peuvent, dans le cas de {sS) , être mises en œuvre dans E au lieu de
R x E . Nous en verrons un exemple concret ci-dessous.
T h é o r è m e 5.11
Soit (p une solution maximale non constante de (s^ . Si (p est non injective, alors
Ifp = U et (p est périodique. De plus, si on désigne par T sa plus petite période
> 0, la restriction de (p à [0,T [ est injective; enûn la trajectoire de ip est une
sous-variété de E de classe et compacte.
Démonstration:
Soit to ^ ^ip et ti G tels que to < et <^(to) = (p(ti). Posons r = ti - to .
On a r^(to) = = <^(^o) • Puisque et cp sont deux solutions maximales de
(¿4) définies en to et y prenant la même valeur, on a ^cp = cp. Donc 1^, = I ,
i.e. Itp = ce qui implique = U. Alors ^(p = (p signifie que cp est r-
périodique. Puisque (p est continue et non constante, son groupe des périodes est de la
forme TZ avec T > 0 . S’il existait des réels tg et t[ tels que 0 < tg < t'^ < T et
ip{tQ- = v?(t'i), le raisonnement ci-dessus prouverait que t[ - tg serait période de ip , ce
qui est absurde puisque 0 < t'i —tg < T . Donc la restriction de <p a [0, T [ est bien
injective. La trajectoire 7 = </?(IR) est compacte, puisque c’est l’image par l’application
continue (p du compact [0,T] de IR. L’application ip est de classe . Puisque
tp est non constante, on a ^ Oe pour tout t G IR (en effet, pour tout point
stationnaire a de {sÎ) , le singletion { a } est une trajectoire, et les trajectoires sont deux
à deux disjointes). Donc (p'{t) = f{<p{t)) ^ Oe pour tout t e R. Comme (p est de
classe , pour tout tg G IR , on a un intervalle ouvert UtQ de IR de centre tg tel que
(piUto) soit une sous-variété de classe de E (voir par exemple [1]). Soit M q G 7 ,
soit to G [0,T[ tel que (p{to) = M q Si 0 < to < T , soit Vq un sous-intervalle ouvert
de UtQ , de centre to , et tel que Vq C ] 0, T [ . Si to = 0, soit Vq un sous-intervalle
ouvert de UtQ , de centre to , et tel que Vq C] - Ç, Ç [ . Dans chacun des deux cas,
<
p [Vq) est une sous-variété de E de classe , et 7 est union de 7 (Vb) et du compact
C = (p{[0,T] \Vb) • L’ensemble O = E \C est un ouvert de E (puisque C est compact
donc fermé dans £?), e t o n a O f i 7 = p{Vo) ■ On a donc prouvé que chaque point de
7 admet un voisinage ouvert qui rencontre 7 suivant une sous-variété de classe de
E , donc 7 est bien une sous-variété de classe de E ■
Il existe une réciproque au théorème 5.11: toute trajectoire compacte de (¿4) est
nécessairement l’image d’une classe d’équivalence (selon T ) de solutions maximales
périodiques. La preuve utilise le théorème de Baire (voir [3], vol. 4, énoncé 95).
Soit (p une solution maximale non constante de (¿4) non périodique. Alors (p est
injective. Par le même raisonnement que celui de la démonstration du théorème 5.11,
on voit que (p'{t) ^ Oe pour tout t e , donc ip est une immersion de classe de
l’intervalle ouvert dans E .
Toute équation différentielle (à inconnue vectorielle Y à valeurs dans un IR-e.v.n. J{
de dimension finie > 1 ) de la forme = g(t, Y ) , où g est de classe sur un ouvert
i? de IR X>T, se ramène à une équation autonome particulière de la manière suivante: on
prend pour nouvel espace des phases IR-e.v. IR x >T, et pour nouvelle fonction inconnue
Z = {t , Y) , on considère l’équation Z' = G{Z) , où G : ü R x K associe, à tout
{t,X) G i ? , l’élément ( l , g{ t , X) ) . Alors G est de classe et l’application Y Z
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98 §5
induit une bijection de l’ensemble des solutions de l’équation de départ sur l’ensemble des
solutions de l’équation autonome Z' = G{ Z) , qui respecte la relation de prolongement,
donc fait correspondre les solutions maximales aux solutions maximales. On a donc
ramené l’équation Y ' = g { y ) à une certaine équation autonome avec espace des phases
IR X >T, mais en faisant varier g , on n’obtient pas de la sorte, loin s’en faut, toutes les
équations autonomes avec espace des phases IR x >T.
• Nous allons régionner R^ à partir des équations qui apparaissent aux seconds membres de (8 7 ).
Notons respectivement T et 4^ la quartique et la cubique de R^ d’équations
Ces courbes s’étudient facilement en coordonnées polaires: notant (r, ip) les coordonnées polaires géné
riques, F est union de {(0,0)} (l’origine est point double isolé), et des deux arcs Fi et r_ i d ’équations
polaires respectives suivantes, où ^ varie dans ] - f , 0 [
1
sin (V ') c o s('0 ) s i n ( ^ ) COs{lp) J
On voit que A est contenue dans la quatrième quadrant ouvert Q4 , défini par a; > 0 et y < 0 , et
r_i , symétrique de A par rapport à l’origine, est contenu dans le deuxième quadrant ouvert Q2 ,
défini par X < 0 et y > 0 . On sait que les points d’inflexion réels éventuels sont donnés par l’équation
r+ ( r ) = 0 >le signe du premier membre donnant la concavité par rapport à l’origine. Après calculs,
on obtient:
OÙ P{X) désigne le polynôme + 8X - 4 ; on vérifie facilement que P reste < 0 sur [0 , 1 ) . Par
suite, F \ {(0,0)} n’a pas de point d ’inflexion et tourne constamment sa convexité vers l’origine, cette
convexité restant stricte. La cubique A est symétrique par rapport à l’origine, c’est l’union de {(0,0)},
de l’arc d’équation polaire r = (1 - cotg(^))^ pour décrivant ] - |,0 [ , et de son symétrique par
rapport à l’origine. Elle a, comme il se doit, trois points d’inflexion réels, dont un est l’origine, admet
l’axe des x pour asymptote, et passe par les points (0,1) et (0,-1). Sa tangente à l’origine est la
première bissectrice. Il est immédiat que
J
(v V ^ € ]-^ ,o [) (1 - cotg(V'))^ < ^1-
sin{lp) c o s ( ‘0 ) y
d ’où l’on déduit que (A U Г-i) П Л = 0 . L’ouvert C \ (Г U Л) présente quatre composantes connexes;
deux d’entre elles, que nous noterons respectivement Ci et C_i , sont les intérieurs des enveloppes
convexes de A et F-i . Leurs frontières respectives sont A et P-i , leurs adhérences respectives sont
Cl = Cl U A et C_i = C_i u r_ i . On a Л n (Ci uC_i) = 0 . Les deux autres sont les deux composantes
connexes de l’ouvert R^ \ (Ci uC_i иЛ) . L’une contient Ci , l’autre contient C_i . Nous les noterons
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Théorème de Cauchy-Lipschitz sans paramètres 99
respectivement D\ et D-i . Le régionnement que nous avions en vue est résumé dans le tableau suivant:
Cl >0 >0
Di >0 <0
d’où / <p2{T)dT -» (pi{t+)-Xa , ce qui entraîne, puisque (p2(t) +oc , que a > -oc . On voit que 7
t-^a t-*a
présente une asymptote verticale quand i a , d ’où immédiatement 0a = | + 2Ni^. Comme on sait que
R{t) décroît vers 1 et 0 {t) décroît vers -00 pour t -» +oc , la courbe 7 , pour t —>+oc , s’enroule une
infinité de fois, asymptotiquement autour du cercle unité (d’équation ^ ) et extérieurement.
Elle est contenue dans £>i U£>2 u , les points de rencontre avec A étant ceux à tangente horizontale,
et les points d’ordonnée nulle étant ceux à tangente verticale.
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100 §5
Deuxième cas: 7 n r 0
Puisque û'(t) reste < 0 pour t assez grand, on a un réel ¿1 tel que 0'(ti)=O et 0'(t)<O pour tout
t > T . Quitte à remplacer y? par —(p , on peut, sans restreindre la généralité, supposer que v^(ii) G A .
Soit alors l’ensemble S = {t €]a,ti] | ( V r G [t, ¿1 ] ) v^i(r) < 0 et > 0} • ^ clair que € est un
intervalle de ]a, ¿i] , relativement fermé (continuité de v?' ), non vide car h e S (il est immédiat que
V?'i(ti) = v?2(<i) < 0 , et en se reportant au tableau, on voit que (^2(^1) > 0 ).
1 ) Montrons que £ = ]a,ii] . Si ce n’était pas vrai, on aurait S [c,ii] avec a < c < ti . On
a + Q4 c Cl (où Q4 désigne l’adhérence de Q4 ), et il résulte de la définition de € qu’on a
(p{S) c + Q4 ; donc (p{€) c Cl . Or on a soit (p\{c) = 0 , soit v?2(^) = ® d’après (8 7 - 1 ) et
(6 9 -2 ), que soit (p2{c) = 0 soit v?(c) G Zi, ce qui est absurde puisque cT n zi = 0 et Ci c Q4 . Cette
contradiction montre que S = ]a, ti] •
2 ) D’après ce qu’on vient de voir, on a (p{S) c v?(ii) + c Ci U {(^(ii)} . Donc décroît sur
]a, ¿i] et v?2 croît sur ]a,ii) . De plus, en se reportant au tableau, on voit que B'{t) > 0 pour tout
t g ]a,il] . En appliquant le théorème des valeurs intermédiaires, on voit qu’il existe N e Z tel que
^(j a, ¿11 ) c I - f 4- 2Nn, 2N tt [ . La fonction 6 étant croissante sur ] a,ii ] , elle admet en a une limite
^ + 2Nir,2Nn[ . Comme R{t) —> 4-00 , les inégalités - f + 2Ntt < 6a < 2Nn entraînent que
V?2(0 t
cotg(0o) • D’après (8 7 -2 ), on en déduit que -(l4-cotg^(öo) < -1 •
Pour tout t G ] a, ¿1
r dr = - i ^ ___L_'\
y, VjIM 2 V¥>2(î i ) V’Ut))
et puisque ip^ (t) 4-00 , il en découle que l’intégrale dr converge, sa valeur étant .
Comme reste < -1 , cette convergence entraîne clairement que a > -00 .
3 ) Pour finir, précisons l’allure de 7 . Montrons d’abord que $a = - ^ + 2 Nir. Si ce n’était pas vrai,
on aurait (pi{t) -> -i-oc , donc L o g (v ? i(i)) +OC , donc l’intégrale di divergerait, ce qui est
t —*a
absurde puisqu’on aurait aussi VI(0 -» tg( 0o) ■ On a donc bien 6a = + 2Nn . Prouvons
—»a
ensuite que v?i admet en a une limite finie. Puisque tpi décroît sur ] a, ¿i ] , elle admet en a une
limite lo G R U {4-00} . Pour tout i G ] a, ii ] , on a:
(«)■
Comme {6'{t) 4-1) et comme ces fonctions restent de signe constant sur ] a, ii ] , les
intégrales (pi{t)(p\{t)dt et
il,(1 4-^'(O)di sont de même nature. Il est immédiat que l’intégrale
f ^ \ l + 6'(t))dt converge. Donc l’intégrale (pi(t)<p[(t)dt = converge, et par suite
(pj(t) admet une limite finie en a . Donc Xa < 4-oo . La courbe 7 présente donc une asymptote verticale
quand t —>a . Le point <p(t) , quand t croît de a 4- 0 à 4-00 , remonte en longeant cette asymptote, puis
traverse A »et va s’enrouler asymptotiquement autour du cercle unité pour t —>4-oc .
• En faisant varier la condition initiale, on voit que chacun des cas 7 f i r = 0 et 'yCiF ^ Hl se
produit effectivement (la réunion des trajectoires est ). La fonction R est ici strictement décroissante
sur / . La fonction 6 est strictement décroissante dans le cas 7 DP = 0 , et dans le cas 7 n P 7^ 0 , elle
est strictement croissante pour t <ti et strictement décroissante pour t > t i . Vu l’étude qui précède,
on en déduit aisément que dans tous les cas, (p est injective, ce qui découlait aussi du théorème 5.11
puisque (p n’est pas périodique (à l’exemple 5 .6 , on a déterminé toutes les solutions périodiques; elles
sont rappelées ci-dessous). Si 7nP = 0 , la courbe 7 , à partir de t venant de a , descend en longeant son
asymptote verticale puis va s’enrouler une infinité de fois en spirale autour du cercle unité, qui est cercle
asymptote, par l’extérieur, en tournant dans le sens indirect. Tout le trajet a lieu dans DiU D2U A .
Si 7 n P ^ 0 , la courbe 7 , à partir de t venant de a , monte en longeant son asymptote verticale dans
Cl jusqu’en < = ii , point où elle rencontre Pi (cas considéré ici; sinon, transformer par symétrie par
rapport à l’origine). Après quoi, la courbe reste dans Di UD2 UZl, et va s’enrouler une infinité de fois en
spirale autour du cercle unité, qui est cercle asymptote, par l’extérieur, en tournant dans le sens indirect.
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Théorème de Cauchy-Lipschitz sans paramètres 101
Figure 3
La quartique P , la cubique A et le cercle unité ont été représentés en pointillé. Les points ap
parents ont servi de point initial à MATHEMATICA pour construire la trajectoire correspondante. Les
trajectoires non triviales s’enroulent extrêmement vite autour du cercle unité. De plus, les trajectoires
intérieures au cercle unité s’enroulent extrêmement vite autour de leur point asymptote l’origine. La cu
bique et la quartique sont asymptotes le long de l’axe des abscisses. La figure représente une trajectoire
non triviale de chaque type: une intérieure au cercle unité, une qui ne traverse pas la quartique et, pour
chaque branche infinie de la quartique, une qui traverse cette branche comme il est expliqué dans la
démonstration précédente. Pour ces deux dernières, la tangente au point commun avec la quartique P
passe par l’origine (puisqu’en ce point, on a 9'{t) = 0 ), ce qui se vérifie avec une précision remarquable
sur la figure. Les asymptotes verticales des trois trajectoires non triviales extérieures au cercle unité
n’ont pas été représentées.
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§ 6 Étude théorique de l’équation de Newton
Dans ce paragraphe, nous donnons un intervalle ouvert non vide 7 de R et une
fonction / : 7 —> R de classe . Nous considérons l’équation différentielle scalaire
suivante, où la fonction inconnue y est à valeurs réelles:
(S) y" = m
qui est appelée une équation de Newton. En posant Y = (y, y' ) , elle se ramène à une
équation à inconnue vectorielle du premier ordre autonome (avec espace des phases R^ );
mais elle se prête à une intéressante étude directe.
Il est clair que le théorème général d’existence et d’unicité locale et globale de Cauchy-
Lipschitz s’applique à (5). Nous allons déterminer une condition suffisante pour qu’une
solution maximale non constante vérifiant des conditions initiales données soit définie
sur R et périodique. Pour toute fonction à valeurs réelles ^ définie sur un intervalle
non-trivial yl de R , nous noterons l’intervalle A .
Nous utiliserons la proposition suivante:
P r o p o s itio n 6.1
Soit une solution maximale ^ de ( S ) . Supposons que 7 = R et que soit bornée.
Alors Jy, = R .
Démonstration:
Montrons par l’absurde que est non majoré. Supposons majoré, et notons
b sa borne supérieure. On aurait b ^ , car est ouvert (cela découle de ce que
7 est ouvert). Puisque (/?" est bornée, (p' admet une limite en b (conséquence du
théorème des accroissements finis et du critère de Cauchy pour l’existence de la limite
d’une fonction). Donc (/?' est bornée au voisinage de 6 , et par le même raisonnement,
(p admet une limite en b . Notons respectivement io et les limites de (p et (p^ en b .
Par composition des limites, on voit que (p” admet une limite en b , qui est £2 = fi^o) •
Soit K l’intervalle J U {6}. Soit ^ la fonction de K dans R qui prolonge (p en b
par la valeur ^0 • D’après la règle de l’Hospital, (p est de classe , et on a (p'{b) = £\
et ^"{b) = £2 = f (^(^)) • On voit donc que (p est solution de (S) , ce qui est absurde,
puisque (p est solution maximale. Cette contradiction montre que n’est pas majoré.
On verrait de même que n’est pas minoré. Donc = R ■
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104 §6
( 1)
On est donc amené à introduire la fonction suivante, qui est appelée Vintégrale première
de (S) définie par (2/o,2/o)-
( 2) P
■^yotVo/ •* 7 R, i m d i
^ Jyo
Il est clair que Pyo.yJ est de classe , sa dérivée étant / . L’équation (1) équivaut à:
(3) ( V i€ J ^ ) i’'Ht) = 2Py„y> m ))
et rp est constante ssi Pyo.y'^iVo) = Pÿ„,yi^{yo) = 0 - ^ ’^to,yo,v'o ’ °" ^
i> = <PturHti),n>'(H) . et donc d’après (3), P^( u W { h ) = Pyo.y'o ■ Donc rj) est constante ssi
Pyo.y'o i'Pi^i)) = = 0 • On a donc prouvé:
P r o p o s itio n 6.3
Soit (io,2/o,2/o) e IR X J X IR et soit rp = ipto.yo.yi, ■ V» est non constante, pour tout
t e J,fr tel que Pya,y{,{t) = 0 , on a f{i>{t)) 7^ 0 .
En raison de la proposition 1.3, la nature des solutions de (S) dépend étroitement
des zéros des intégrales premières de ( S) .
6.1 Cas d ’une intégrale première sans zéros
Soit (to,î/0)î/o) € IRx/xIR et soit rp = (Pt„,yo,yl, ■Dans cette section, nous supposerons
que F = Pyo,y'g ne s’annule jamais. Comme F{yo) = 52/0^ > on a donc F{I) c IR* .
Nous noterons e le signe de yo >i-o- ^ • La fonction:
to €dC
U ;I
f'7^yo
î,„
est alors bien définie, de classe , strictement monotone, et sa dérivée reste strictement
du signe de € . Donc A = U{I) est un intervalle ouvert de IR , et la bijection réciproque
^ : A ^ I de C/|^ est de classe , strictement monotone, croissante ou décroissante
en même temps que U .
T h é o rè m e 6.1
Avec les notations et hypothèses ci-dessus, on a ^ .
Démonstration:
• Vérifions d’abord que ^ est solution de ( S) . Par construction, pour tout t e A,
on a = y/2F {^{t) ) , donc (-^ )^ = 2F{^{t)), d’où par dérivation suivie de la
division par 2 : = ^' {t )f . Comme ^'{t) ne s’annule pas, on en déduit
que = / {^{t)) pour tout t e A, donc est bien une solution de ( S ) .
• Etudions les conditions initiales en to . Il est clair que to ^ A et que ^{to) = yo ■
D’autre part, e^'{to) = \/2F[yo) = = 12/o I > = Vo définition même
de e.
• Montions que la solution ^ est maximale. D’après (3), pour tout i G , on
a = 2F{\l){t)), donc ne s’annule jamais, d’où ^'(¿) = eyj2F . Donc
^ est strictement monotoné, et son image est un sous-intervalle ouvert u; de 7. Soit
T la bijection réciproque de . Alors T est de classe , et pour tout г¿ G a ;, on
a Г'(г¿) = . Comme T{yo) = t o , on voit que T = . On en déduit que
ip = Comme xp est maximale, il en découle que A = et ^ = xp ■
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Étude théorique de l ’équation de Newton 105
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106 §6
Théorème 6.2
Supposons que T = { o } , que a est stationnaire et a = I n f ( w ) . Soit e = j| “-ï .
est bien déünie, strictem ent monotone, de classe , sa dérivée ne s ’annule pas, et
en notant A = U { I ) , la solution 'll) est la bijection réciproque de C/|^ .
A :] - 7 , 7 [ - to —C
f 2 dr
y/G {a-\-T^)
est bien définie, de classe , e t sa dérivée reste > 0 . E n p o san t u = a + , on
voit aisém ent que A{^/yQ - a) = to . D ésignons p ar ] a , P [ l’im age v4 (] - 7 , 7 [) (avec
- 0 0 < a < P < + 0 0 ), soit O : ] O', [ —►
] - 7 , 7 [ la fonction réciproque de , et
soit ^ . Les fonctions O e t ^ sont de classe , la dérivée © ' reste > 0 , e t
p o u r to u t t e ] a , P [ , on a 0 '{t) = ^y/G {a T ~ Ô ^JJ)), d ’où
T h é o r è m e 6.4
Supposons que T = {a, b} avec a < b et a et b stationnaires. Alors les intégrales
2/0 du du
■
JPa ^/2FW et £Vo y / 2 F ( u )
divergent. La fonction:
dî
U :]a ,6 [ — >R , U I— >t o + e f
Jvo
'yo
est bijective, de classe , strictement monotone, et sa dérivée ne s ’annule pas. La
solution maximale ^ = <^io,yo,2/i, bijection réciproque de U (donc = R ).
T h é o rè m e 6.5
Supposons que = {a,b}, où a < b et avec a ordinaire et b stationnaire. Posons
y = y/b —a . Soit G : [a ,6 [—> IR la fonction de classe telle que pour tout
U e [a,b[ , on ait 2F{u) = [u —a)G{u). Soit la fonction:
_ du r 2 dr
A :] - 7 ,7 [ - e io
Ja y/2F{u)
a/ 2 F (u ) ' JJo
o Gf(a + r 2)
Démonstration:
Remarquons d’abord que l’énoncé a un sens, car les hypothèses entraînent la conver-
gence des intégrales f p ^ et ^ .
En remplaçant la fonction inconnue y par z telle que y = 4- et / par
9 • U^ , on se ramène au cas où (a, 6) = (—1, 1). Plaçons-nous
donc dans ce cas. Fixons Oq e U tel que yo = sin(^o) et que si y^ ^ 0, on ait
yQCos{Oo) > 0 . D’après le théorème de division, on a une fonction G : [—1,1] IR
de classe telle que 2F(u) = (1 - u^)G(u) pour tout u e [-1,1] . D’après les
hypothèses, on a G( [—1,1 ] ) C IR* . On en déduit que la fonction
h :U ^R , 0 ^ (G (sin (^ )))” ^
est de classe et 27t-périodique. La fonction:
dr
(5) A : ’, 0 I— >toP [ h{r) dr = to + [
J Ôq J Oq \ Z G ( s i n ( r ) )
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§ 7 Application au pendule simple
Dans ce paragraphe, nous fixons к G et nous étudions l’équation de Newton
particulière:
{£) y" = - k ^ s i n { y )
Autrement dit, la fonction notée / au paragraphe 1 est ici la fonction —A:^ s i n , qui est
définie et de classe sur IR .
Rappelons que (S) est l’équation vérifiée par l’écart angulaire y (mesuré en radians), avec la
verticale dirigée vers le bas, d’un fil inextensible de longueur finie > 0 attaché par une extrémité
à un point fixe et portant à son autre extrémité, libre, le centre de gravité de la masselote d ’un
pendule simple. Le mouvement du pendule a lieu dans un plan vertical, et la seule force agissant
sur la masselote est la pesanteur, dirigée vers le bas. Cette force agit sur le centre de gravité de
la masselote. Il n’y a donc pas de frottement, d’où les mobilia perpétua obtenus.
Les solutions maximales constantes de (£) sont les Г^п ' IR IR, t i—> штг, où
m e Z . En vertu de la proposition 6.1, toutes les solutions maximales sont définies
sur IR. Les solutions non constantes sont les ф = {^о^Уо^Уо) ^ et
(Уо,2/о) ^ ^ 2 X {0} , i.e. (sin(t/o),2/o) ^ • Fixons donc (¿о,Уо,2/о) ^ tel que
(з1п(уо),Уо) ^ (0)0) ) soit ф = <Pto,yo,y'o ) ®t soit F l’intégrale première Py^^y'^ • Sans
perte de généralité, nous pouvons supposer que 0 < t/o < тг. Pour tout г¿ G IR , on a:
( 2) A = \j\{y'o Y + k'^ s ir ? ( Ç )
(donc A > 0 ). Les notations F et u ayant le sens défini au paragraphe 6, on voit qu’il
faut distinguer les cas suivants: A < k\ A > k; et A = k ^ ce qui équivaut respective
ment à: (?/o)^ < cos^ ( ^ ) ; (yo)^ > 4A:^ cos^ ( ^ ) ; et (yo)^ = 4/c^ cos^ ( ^ ) .
a = —2 A rc s in ; b = 2 A rc s in
€
et a et 6 sont points ordinaires de T . D’après le théorème 6.6, la fonction 'ip est
périodique de groupe des périodes T Z , où T = 2 - . En opérant le changement
“ y/2F{u)
de variable 0 = A rcsin s in (^)) (i.e. s in ( | ) = j sin (0 ) ), on obtient:
de
(3)
- U f Ф - ^ s i n ^ (6>)
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112 §7
(6) ^1 - (1 - iP'^)
. ( , ) . A s i „ ( D : r«o) = ^ c o s ( f )
et d’après (6), l’intégrale première H de (8) correspondant au couple est
H définie sur IR par:
avec 00 ^ IR choisi de façon que ^{to) = s in ( 0o) et que ^'(to) et c o s(0o) aient
même signe e (où e G {—1, 1} ). Alors A est un homéomorphisme croissant de IR sur
lui-même, de classe , et son homéomorphisme réciproque O est de classe , qui.
en posant J = - d r , vérifie 0(i) + 27t = G{t J) pour tout t G
A :\/l-^ sin 2(r)
La fonction s in ( 0 ) , définie sur IR, admet donc JZ pour groupe des périodes, et on
a = s i n { 0 ) . Comme la fonction sin ^ est tt-périodique et paire, on voit que
J = 2 f\ — d r_____ , et on retrouve ainsi J = T . En conclusion:
fc\Z l- f r Sin2(r)
On a ^ = s i n ( 0 ) , où O désigne le difféomorphisme réciproque du -difféomor-
phisme A de U sur lui-même défini par (11). Le groupe des périodes de est T Z .
U : IR — >IR , U I— >to s i • ^
J>vyo
q 2yjA^ - fc2 s i n 2( |)
Elle est de classe , sa dérivée ne s’annule jamais, et il est clair que pour tout u , on
a U {u 4- 27t) = U { u ) +€ T y avec:
(1 2 ) rr _ [ _ O /
J ~ n 2^ y l2 _ s i n 2(£) Jo ^ y l2 _ fe 2 s in 2 (|)
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Application au pendule simple 113
C
7 :] - 7r,7r[ ■to+£ / —------ de -TT —io + r Log
■*>'2J/0 2fccos(f) k t g ( 1^ + f ) /
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114 §7
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§ 8 Pendule simple et théorème de Poncelet
8.1 Fonctions de Jacobi dans le champ réel
Soit un réel P g ] —00,1 [ . On lui associe les fonctions analytiques réelles suivantes:
( 1)
/
f di
y / l — P sin ^ t
t I--- ►y jl —p s i n ^ t
La fonction A est analytique réelle, à valeurs dans [R* et 7r-périodique. Il est immédiat
que / est un ^°°-difféomorphisme croissant de R sur lui-même. Posons K = / ( f ).
Comme / est impaire et 7r-périodique, on a / ( tt) = / ( | ) - / ( - f ) = 2 K . Il est alors
clair que
(2) ( V (x, n) G IR X Z ) f {x + mx) = f[x) 2nK
Le difféomorphisme réciproque est appelé fonction am plitude associée à p,
et sera noté Am. C’est une fonction analytique réelle impaire, strictement croissante,
d’image IR . En raison de (2), elle vérifie
(3) ( V (n, n) G IR X Z ) Am(u H- 2nK) = Am(u) + nn
On introduit les trois fonctions dites elliptiques de Jacobi (^) associées à p notées
e n , sn et d n , définies sur IR à valeurs réelles, en posant, pour tout n G IR :
( cn{u) = cos (Am(u)) ; sn(u) = sin(Am(u))
(4)
\ dn(г¿) = A (Am(u)) = \ / l —psn?{u)
Ces fonctions sont analytiques réelles; la fonction sn est impaire, les fonctions en et
dn sont paires. Il découle immédiatement de (4) que en et sn sont 4ÜT-périodiques et
que dn est 2AT-périodique. Le réel p de départ est appelé le m odule de ces fonctions.
Pour p = 0 , la fonction amplitude est l’identité de IR, la fonction dn est constante
égale à 1, et on a en = cos et sn = s i n . Nous écarterons ce cas ci-dessous, i.e. nous
supposerons p / 0 (cela éliminera, plus loin, le cas trivial de deux cercles concentriques).
Par la formule de dérivation des fonctions réciproques, on a:
d (Am(u))
(5) = dn{u)
dг¿
d’où les dérivées de en et s n , données, pour tout u G DR par:
d(cn(u)) d(sn(u))
= - sn(u) dn(u) = cn(u) dn(u)
du du
(6)
d (dn(u))
= —psn(u) cn(u)
du
Des relations (5) et (6), on déduit facilement l’étude des variations de e n , sn (resp.
d n )su r [0,4K] (resp. sur [0, 2i^] ). On observe des comportements analogues à ceux
de cos , s i n et y/l —p sin ^ , et on en déduit que AK est la plus petite période > 0
de en et s n , et que 2K est la plus petite période > 0 de d n . La fonction dn reste
> 0 , et on a:
(7) cn"^(0) = K + 2KZ sn-^(O) = 2i^Z
(^) C’est à tort que la célèbre expression: “ Les mathématiques sont l’honneur de l’esprit humain ” est
souvent attribuée à Jean Dieudonné. En réalité, elle est due à Jacobi, 140 ans avant que Jean Dieudonné
la reprenne.
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116 §8
Théorème 8.1
Pour tout (Uyv) e , on a les relations suivantes, appelées form ules addition:
cn(w) cn(î;) —sn{u) dn{u) sn{v) dn{v)
(I) cn(u + v) =
D {u , v )
Démonstration:
Nous allons prouver (I), les autres formules pouvant être prouvées de même. Notons
E{u,v) le second membre de (I). La fonction E ainsi définie sur est de classe
et symétrique en {u, v) . En particulier, on a ^ { u , v ) = (t>,u). Nous allons vérifier
que ^ est symétrique en {u, v ) , ce qui entraînera que f f = fif • En effet, on a
If N(u,v) = d(u, v )A - B , avec:
A = - sn{u) dn(u) cn(v) - cn(г¿) dn^(г¿) sn(u) dn{v) + p sn^(г¿) cn(î^) sn(î;) dn(v)
B = —2p sv?{v) sn(г¿) cn(u) dn(u) (cn(u) cn{v) — sn(u) dn{u) sn{v) dn{v))
= —2p sn^{v) sn(г¿) cn^(г¿) dn{u) cn(t;) + 2p sn^{u) sn^(v) cn(г¿) dn^(u) dn{v)
En tenant compte que dn^ = 1 —psn? , en remplaçant cn?{u) par 1 —sn ^ (u ), et en
posant
(8) X = sn{u) ; Y = sn{v) ; Z = cn(u) ; T = cn(v) ; U = dn(u) ; V = dn(v)
on obtient:
N{u, v) = { l - pX^Y^){-XUT - ZYV + 2pX^ZYV) + 2pXUY^T{l - X^) - 2pX^ZY^V(l - pX^)
= -{XUT + ZYV)(1 - pX^Y^) + 2p [x^ZYV + XUY^T - X^UY^T - X^ZY^v)
= -XUT - ZYV + P{2X^ZYV + 2XUY^T - X^UY^T - X^ZY^v)
ce qui est un polynôme invariant par l’échange des deux triplets {X, Z, U) et {Y, T, V ) ,
d’où l’invariance de N{u, v) par l’échange de u et v . Cette symétrie de N{u, v) achève
de prouver que • En utilisant le ^°®-difféomorphisme (г¿, v) { u v , u - v)
de U? sur lui-même, on en déduit facilement l’existence d’une fonction ^ : R —>R de
classe telle que E{u, v) = 'ip{u -h v) pour tout (u, v) £ U? , Pour tout u G R , on a
alors i^{u) = E{u, 0) = cn(tx). La formule d’addition (I) en découle ■
Prouvons enfin:
T h é o rè m e 8.3
Pour tout (u, v) G , on a:
(V) cn(n —v) = cn(i6) cn(v) -f sn(г¿) sn(î;) dn(n —v)
Démonstration:
Posons w = U —V . En appliquant les formules d’addition (I) et (II) du théorème 8.1,
on a:
cn(г¿) cn(v) + sn(г¿) sn{v) dn(n —v) = cn(v + w) cn{v) + sn(v + w) sn(u) dn(ti;)
^ _______ M_______
1 —psn^(г;) sn^{w)
où, après réduction et en tenant compte que cn^ + sn^ = 1 :
J{= cn^{v) cn{w) + sn^(г>) ôn^{w) cn{w) = cn(гí;) (cn^(г;) + sn^(î;)(l —p sn^(tt;)))
= cn(ti;) (l - psr?{y) sn^{w))
On en déduit bien que cn{u) cn{v) + sn{u) sn(t;) dn(u —v) = cn{w) = cn{u —v) M
io T m ^ jy o T W
Ce qui équivaut, en posant <to = Jq° ^
/•V’moi®) /■*
<“> l V m
En remarquant que
' di
(15) K
- L s /m
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118 §8
f л /Щ
est donc un intervalle ouvert I q voisinage de xq . D’ après (11) et (14), pour tout x e I q ,
on a donc:
En utilisant la formule d’addition (II) du théorème 8.1, on déduit de (16) et (17), pour
tout X e I q \
(18)
(^ \ _ ^ c n (c T o ) d n (cT o ) X + sn (cT o ) y /P { x )
^mo(^) — ^7 T 9
1 - psn^{ao)x^
L’équation {%e) présente les mêmes symétries que celle de l’exemple 5.7. Le cas où
yo = exo est trivial et conduit à la solution maximale x ^ ex ^ définie sur ] —1,1 [ .
Si yo ^ exo, on vérifie que I q est le plus grand intervalle ouvert de ] - ! , ! [ auquel
xo appartienne et tel que pour tout x de cet intervalle, la valeur du second membre de
(18) appartienne à ] —1,1 [ . On en déduit alors facilement que I q = Jmo • Terminons
l’étude dans le cas où £ = 1 avec yo < xo (par symétrie, les autres cas s’en déduisent).
On a alors cro < 0 et J^o =] —cn(cro),l [ . La limite de <^mo(^) P^ur x —> 1 est
cn(i7o).
Cette étude montre que la formule d’addition (II) du théorème 8.1 équivaut à la
propriété que les courbes intégrales de sont des quartiques planes, dont l’équation
s’obtient en rationalisant la relation
е/З'ух + ay/P{x)
(19)
1 - pa‘^ x‘^
où l’on a posé a = sn((7o), P = сп(ао et 7 = dn((7o). Cette rationalisation s’opère en
utilisant = 1- , 7^ = 1 - ; on déduit de (19):
(20) ((1 - pa^x^)y - epyxyŸ = a^P{x)
On développe (20) et on simplifie le résultat par 1 - pa^x‘^ , qui ne s’annule jamais pour
X G] —1,1 [ . On obtient ainsi l’équation de la quartique irréductible unique contenant
le graphe de v?rno ^
(21) pa^x‘^y‘^ - x^ - 4- 2eP^xy + = 0
Pour P = - 1 , on retrouve bien l’équation des quartiques de l’exemple 5.7.
a lieu sans frottement dans un plan vertical Y (euclidien orienté) qu’on rapporte à un
repère orthonormé direct (0,Î, J) tel que %dirige la verticale vers le bas. La seule force
agissant sur P est l’accélération de la pesanteur g (donc ^ > 0 ), et P est défini par
(23) OP = %cos(9) + J sin(^)
On rappelle que dans ces conditions, on a = | . Le mouvement de P se fait sur le
cercle r de y de centre O et de rayon i (voir figure 1 ci-dessous).
Figure 1
hypothèse qui signifie que A > k . Notons G la R-solution maximale ^to,6o,e'Q de (22)
q!
qui vérifie les conditions initiales 0(fo) = et &{to) = Bq . Soit e = . Soit la
fonction
e t p a r suite:
(30) T = ^
Préliminaires géométriques
C onservons to u te s les n o tatio n s ci-dessus. Soit deux réels r e t A , avec r > 0 . N otons
^ le cercle de rayon r et de centre I défini p ar O Î = X i (dans le cas où r = 0 , on a
S>= { /} , c ’est le cercle-point { /} ). P our que ^ soit in térieu r k F et ne le ren co n tre pas,
il fa u t e t il suffit que | A | + r < ^ . Soit (o^i, « 2) ^ vérifiant a 2 - ^ 27tZ . P o u r
k e {1,2} , soit Qk ^ F défini p a r O Q I = i { i c o s(a fc ) + j s in (a fc )) • U ne é q u atio n de
la d ro ite {Q 1 Q 2 ) dans le repère { 0 ,î , j ) est:
. (u -v \ . (u + v \
cos U —c o s 1
s in u ; = 2 s i n cos ( ^ )
Polygones de Poncelet
D ans les conditions ci-dessus, fixons le couple (^0 = ^0) vérifiant la condition (24)
qui se ré d u it à û' q > 4k^ . D onnons-nous un réel r > 0 , posons 7 = i/r e t supposons
que 7 < 2 K . P o u r to u t p G Z , notons Op la solution m axim ale (Pto+pr,o,0^ de (22),
no tons \Pp la fonction s i n ( ^ ) , e t notons Qp(t) le p o int m obile (ex trém ité m obile du
pendule sim ple) O -h £ (z c o s (O p(t))-h f s in (0 p (t)) , où t décrit R . D ’après l’étu d e
ci-dessus, on a donc, pour to u t i G IR :
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Pendule simple et théorème de Poncelet 121
;^ ^ = c o s (Am(s) + Am(s - 7 ))
(35)
= cn(s) cn(s —7 ) —sn(s) sn(s —7 )
et de même:
(36) cos —7 ) + sn(s) sn(s - 7 )
Posons maintenant:
d n ( 7 ) - i _ _ ^ 0 p(t) + ep + ift)^ —t c o s Op{t) 0 p-n(t)\
Î=£- •c o s
dn(7) + 1 V 2 (
Après réductions, on déduit de (35) et (36):
2i
(37) (cn(s) cn(s —7 ) + sn(s) sn(s —7 ) dn(7 ))
1 + dn(7 )
En appliquant la formule (V) du théorème 8.3 avec (s, 5 —7) à la place de (u, v) , on
déduit de (37):
(38) W=
^ 1 + dn(7 )
D’après (33), la relation (38), qui entraîne | V€\ = , montre le résultat suivant,
hautement non-trivial:
T h é o rè m e 8.4
Avec les hypothèses et notations ci-dessus, la droite (Qp(t)Qp+i(t)) reste, quel que
soit t , tangente au cercle Cp^y = de centre Jy déñni par OJy = Í %et de
« . = T ls S f ■
On a = 0 ssi 7 = A . Dans ce cas, la droite (Qp(t)Qp+i(t)) passe, à tout instant
t , par le point JK défini par
(39) ÔJk = i ^ ^
dn(Ar) + 1 y/\ —P H~ 1
Dans toute la suite, nous supposerons 7 ^ AT. Nous poserons:
choix de 7 = z/r 6 ] 0,2K [\{K } . D’après ce qu’on vient de voir, on ne restreint pas la
généralité en supposant que 0 < 7 < K , ce que nous supposerons donc.
Pour tous points M et N de T, notons [M ,N ] le segment de droite d’extrémités
M et N . Le point Sp{t) est point interne du segment [Qp(i), Qp+i(i) ], puisque est
intérieur à P et ne le rencontre pas. La suite de segments ([Qp(i), Qp+i(t) ] )pez forme,
à tout instant t , une ligne polygonale dont les sommets appartiennent à T et dont les
côtés sont tangents à , propriété qu’on traduit en disant que cette ligne est inscrite
dans r et circonscrite à . î\ est naturel de chercher si cette ligne peut se refermer, i.e.
si l’ensembie {Qp(i)}peZ est fini ou infini. Le théorème suivant répond à cette question.
Il constitue un cas particulier du grand théorème de Poncelet: ce dernier s’énonce de
manière analogue, mais avec deux coniques au lieu de deux cercles. Cependant la version
ci-dessous contient l’essentiel du grand théorème de Poncelet envisagé sous l’angle de la
Géométrie Algébrique réelle, car en travaillant dans le complexité 14^= C(8>r 'V' de T puis
dans son projectifié "W , le cas de deux coniques propres à points réels sans point commun
réel et sans tangente commune réelle peut, moyennant des transformations projectives
de i f définies sur R , se ramener à celui de deux cercles sans point commun dont l’un
est intérieur à l’autre (éventuellement concentriques, cas que nous avons exclu de notre
étude en supposant p 0 , mais dont l’étude directe est triviale).
T h é o rè m e 8.5
Avec les hypothèses et notations ci-dessus (en particulier Vhypothèse 0 < 'y < K ),
les assertions suivantes sont équivalentes:
(I) Il existe i G IR tel que Vensemble {Qp{t)}p^z soit Uni,
(II) Pour tout i € [R, Vensemble {Qp{t)}pei est Uni.
(III) Il existe i G IR tel que l ’application I. P ^p Qp{t) soit non injective.
(IV) Pour tout i G IR , l ’application J. P ^p Qp{t) est non injective.
(V) On a ^ e K .
Si ces conditions sont satisfaites, soit (m, n) G N * x * tel que 7 = 2K ^ , avec
pgcd (m, n ) = 1 . Pour tout t e U , l ’ensemble {Qp(t)}pez est de cardinal n , et le
polygone %{t) = [Qi{'t)iQi+i{i)] est la frontière de son enveloppe convexe
ssi m = 1.
Démonstration:
Fixons t G IR et soit {p,q) G avec p < q. Pour que Qp{t) = Qq{t) , il faut et
il suffit que , c’est-à-dire que Op{t) - &q{t) G 2 n Z . Cette condition
s’écrit G{t — to —pr) — 0{t — to — qr) G 27tZ , ou encore, en posant h = q —p et
s = i/(t —to —qr) :
(43) 2 Am(s -f /17) - 2 Am(s) G 27tZ i.e. Am(s -f /17) G Am(s) + ttZ
Mais l’étude de la fonction amplitude a prouvé que Am” ^(Am(5) + ttZ) = s + 2KZ . la
condition (42) équivaut donc à /17 G 2 K Z , et cette dernière condition est indépendante
de t . Comme 7 > 0 , cela prouve l’équivalence entre les assertions (III), (IV) et (V).
Supposons l’assertion (V) vraie, et soit (m, n) G ^ x N ^ tel que 7 = 2K ^ , avec
pgcd ( m ,n ) = 1. Soit i G IR et {p,q) G Z^ avec p < q. En reprenant le calcul ci-
dessus, on voit que Qp{t) = Qq{t) ssi ç. 2KZ , i.e. ssi {q-p)m G nZ . Comme
pgcd ( m, n ) = 1 , cette dernière condition équivaut à q - p e nZ . Il en découle que
Qo(^)» • • • JQn-i{t) sont deux à deux distincts et que Qi{t) = Qi+rn{t) pour tout r G Z ,
donc l’ensemble {Qi{t)}i^z est fini, égal à {<5o(^), • • •, Qn-i{t)} et est de cardinal n .
Cela achève de prouver l’équivalence entre toutes les assertions (I) à (V), et cela prouve
aussi toutes les autres assertions sauf celle relative à la convexité du polygone.
Supposons l’assertion (V) satisfaite et que 7 = ^ avec n G N * . On a n > 3
puisque 0 < 7 < AT. Soit i G IR . Pour tout p G |0, n - 1], on a
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124 §8
2K
= -2ço7T + 2 Am - to)
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Pendule simple et théorème de Poncelet 125
et après quelques calculs, les formules de triplicatioUj valables respectivement pour tout
U G IR tel que cn(3n) 7*^ - 1 , pour tout u G IR tel que sn(3u) ^ - 1 , et pour tout
tz G IR:
1 —cn(3г¿) _ 1 cn{u) /1 - P + 2(1 - p) cn(u) + 2pcn^(u) + pcn^(n)"
1 + cn(3г¿) 1 + cn{u) (r
\1 —p - 2 { l - p) cn{u) - 2p cn^(u) H- p cn'^{u) ^
1 —sn(3г¿) _ 1 + sn(г¿) f l —2sn{u) + 2psn^{u) - psn'^(îz)^ ^
(46)
1 + sn(3u) (r
1 - sn{u) V1 + 2 sn(u) - 2p sn^(u) - p sn^(u) )
1 - dn(3tz) 1 - dn(tz) ff ^
l ~
- P
p-\-2{\
+ - p) dn(u) - 2 dn^{u) —dn"^(w)^ ^
~
1 + dn(3u) 1 + dn(n) \ l - p - 2 { l - p) dn(u) + 2 dn^(n) - ôn^{u) ^
(^) Qui dit que le cercle d’Euler d’un triangle est tangent au cercle inscrit et aux trois cercles exinscrits
à ce triangle.
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126 §8
La figure 3 ci-dessous illustre le théorème 8.6. On s’est placé dans les conditions du
théorème 8.5 avec 7 = ^ • Rappelons que est le point limite intérieur à T du
faisceau linéaire de cercles déterminé par $2^ et F .
Figure 3
Quadrilatères de Poncelet
Pour que la condition (V) du théorème 8.5 soit satisfaite et conduise à des quadri
latères, il faut et il suffit que 7 = y • Ces quadrilatères sont donc nécessairement
convexes; la condition 7 = y équivaut à cn(27) = 0, c’est-à-dire, en vertu de (45), à:
(50) cn^(7) - sn^(7) dn^(7) = 0, i.e. (1 + dn^(7)) 011^(7) - dn^(7) = 0
En utilisant les formules (41), on voit que (50) équivaut à:
Ri '-à Ÿ \ ii-8 ^''
=0
(^ + (5)2 H J
Figure 4
Hexagones de Poncelet
Pour que la condition (V) du théorème 8.5 soit satisfaite et conduise à des hexagones
inscrits à r et circonscrits à , il faut et il suffit que 7 = y , i.e. que cn(37) = 0 et
cn(7) ^ 0 . On a, pour tout u G tel que cn(u) ^ 0 :
cn(3u) _
cn(u)
(1 - psn^(u))(cn^(u) - sn^(u) dn^(it)) - 2 sn^(n) dn^(n)(dn^(u) - psn^(u) cn^(u))
(1 - psn^(u))^ - 4pcn^(u) sn^(u) dn^(îi)
en tenant compte des formules (41), après avoir chassé les dénominateurs et opéré
quelques rédut ions, on est amené à considérer le polynôme Ile suivant à coefficients
dans Z en les trois indéterminées X^Y jZ :
ne{X,Y,Z) = ne =
((X 2 - y2)2 + AXYZ^) (2(X 2 + y 2)^ 2 - (X2 - Y'^Ÿ)-2{X-Y)^ ((X + y )2 - Z2) ((X 2 - y2)2 - 4XYZ^)
qui est absolument irréductible (vérification avec MAPLE V), et dont l’expression déve
loppée est:
ne = -3X® + 12X®У^ + 4X®Z2 - ISX^Y^ - 4X^Y^Z^ + 12X^Y^ - 4X^Y^Z^ + leX^Y^Z^ - 3^® + 4Y^Z^
On démontre alors, par la même méthode que pour le théorème 8.7:
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128 §8
T h é o rè m e 8.8
S o it un c e r c le n o n r é d u i t à un p o in t, n e r e n c o n tr a n t p a s F e t in té r ie u r à ^ F , d e
rayon r e t d o n t le c e n tr e e s t à la d is ta n c e d d u c e n tr e O de F . P o u r q im \c e
c e rc le a d m e t t e u n e in fin ité d 'h e x a g o n e s c ir c o n s c r its in s c r its d a n s F , il fa u t e t il s u ffit
q u 'il en a d m e t t e un. L a c o n d itio n n é c e ss a ire e t su ffis a n te p o u r q u 'il en s o i t a in s i e s t
q u e s o i t v é r ifié e la r e la tio n I I e { i , d , r ) = 0 S 'il en e s t a in si, t o u t p o i n t d e F e s t un
s o m m e t d 'u n u n iq u e t e l h e x a g o n e , to u s c e s h e x a g o n e s s o n t c o n v e x e s e t le u r s tr o is
g r a n d e s d ia g o n a le s p a s s e n t p a r un p o in t fixe, q u i e s t le p o i n t lim i te in té r ie u r à F d u
fa isc e a u lin é a ir e d e c e r c le s d é te r m in é p a r le c e rc le d e d é p a r t e t le c e rc le F .
% ( t ) = l Q i ( t ) . Q 3( t ) ] u l Q 3( t ) , Q 5( t ) ] u l Q 5(t),Qi(t)]
sont inscrits a F , c e sont deux s o u s -p o ly g o n e s de ^ y { t ) , et leurs triplets de sommets
sont respectivement { Q o { t ) , Q o { t - 2 ^ ) , Q o { t ~ 4 'y)) et { W { t - ^ ) , Q o { t - 3 j ) , Q o { t - 5 ' y ) ) .
Le point fixe commun aux grandes diagonales de % { t ) est . Le faisceau linéaire de
cercles a été noté plus haut. Comme 27 = ^ , on déduit du théorème 8.6 que
ces triangles restent, à tout instant t , circonscrits à un même cercle fixe qui, d’après ce
qu’on a vu après l’équation (4 2 ), appartient lui aussi au faisceau S j,.
Ces propriétés permettent de construire effectivement des cercles vérifiant la condition
du théorème 8.8. Partons en effet d’un triangle non équilatéral (i4o,^2)^4) inscrit à F ,
soit L le point limite intérieur à T du faisceau linéaire défini par F et le cercle inscrit
au triangle. Soit respectivement A 3 , et A \ les points où les droites { A ^ L ) , { A 2 L )
et (i44L) recoupent F . D ’après ce qu’on vient de voir, il est clair qu’alors l’hexagone
convex^ [^0^1] U [ A1A2] U [^42^43] U [^43^44] U [A4i45 ] U [As^o] est circonscriptible à un
cercle qui appartient au faisceau linéaire déterminé par F et le cercle inscrit au
triangle. Le cercle $ répond à la question (cf. figure 5 ci-dessous)
Figure 5
Le lecteur averti aura remarqué que le théorème 8.8 redonne le théorème de Brianchon avec des cercles
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Pendule simple et théorème de Poncelet 129
Octogones de Poncelet
P o u r que la condition (V) du théorèm e de P oncelet soit satisfaite e t conduise à des
octogones inscrits à T e t circonscrits à , il fa u t e t il suffit que 7 G { ^ , ^ } , ce
qui éq u ivaut à c n ( 4 7 ) = 0 . L a condition 7 = ^ co n d u it à des octogones convexes,
la co ndition 7 = ^ conduit à des octogones étoilés. Le problèm e d ép en d donc de
la form ule de quadriplication des am plitudes dans les fonctions de Jacobi. P o u r to u t
UG IR , on a, p a r ité ra tio n des form ules (45):
/9 зп ^ (ц ))^ (сп ^ (ц ) - sn ^ (ц )d n ^ (ц ))^ - 4 c n ^ (ц ) sn^{u )dn^{u)iôri^{u) - р с п ^ ( ц ) sn^ju))^
(52) cn(4u) = • (1 - psn'^{u))'^ - 1 6 p cn ^(u) sn^(w) dn'*(u)
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130 §8
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Pendule simple et théorème de Poncelet 131
(54)
f m 6 |l , E n t ( ^ ) ] l )
\ pgcd ( m ,n ) = 1
ce qui équivaut à:
sn{ny) = 0
(55)
sn{qy) / 0 pour tout diviseur strict ç de n
Par récurrence, les trois formules d’addition fondamentales montrent que sn{N u) , pour
tout entier iV > 1 , est une fraction rationnelle à coefficients dans Q en le quadruplet
(cn(u),sn(u),dn(u),p) (notons que pour N = b ou iV > 9, les propriétés simples ci-
dessus ne s’étendent pas facilement: en général il est impossible d’exprimer rationnelle
ment sn{N u) , cn(iVг¿) ou â.n{Nu) en fonction d^un seul des trois termes c n (u ),
sn(n) et d n (n ), autrement dit il n’y a pas de généralisation évidente de la théorie des
polynômes de Tchebytchev des fonctions circulaires). Toutefois en s’aidant des formules
(41) et en rationalisant, on aboutit à une condition de la forme Fiv(^, d, r) = 0 , où Fn
est un polynôme à coefficients dans Z en trois indéterminées, nécessaire pour que le
cercle sans point commun avec F , intérieur à T , de rayon r et dont le centre est à
la distance d de O , soit tel qu’il existe des polygones de Poncelet à N côtés inscrits
à r et circonscrits à ce cercle. Cette condition ne sera en général pas suffisante, i.e.
le polynôme n’est en général pas absolument irréductible, il aura des facteurs qui
traduisent les conditions sn{q‘y) = 0 pour q diviseur strict de n , et il aura aussi des
facteurs introduits en rationalisant les expressions obtenues en substituant les formules
(41) dans les fractions rationnelles en (cn(u), sn(u), dn(u)) qui expriment sn{N u) . La
condition qui va rester après élimination de ces facteurs excédentaires sera polynomiale
en (^, d, r) et sera, elle, nécessaire et suffisante. Toutefois l’exemple des octogones de
Poncelet montre qu’on ne peut en général pas distinguer les cas des polygones convexes
et des polygones étoilés par une condition polynomiale en (¿, d, r ) .
Pour aller plus loin, il faudrait entrer dans le maquis de la théorie des fonctions ellip
tiques de variable complexe, seul cadre où l’on peut traiter raisonnablement la question
de la multiplication des amplitudes dans les fonctions de Jacobi.
En revanche, de nombreuses propriétés géométriques peuvent être aisément déduites
du théorème 8.5 et ses accessoires. Pour commencer, le théorème 8.5 démontre l’existence
de cercles intérieurs à F conduisant à des polygones de Poncelet à N côtés. De manière
précise, soit (j) la fonction indicateur dFuler. Pour tout point L intérieur à T , il existe
^ ^(N ) cercles répondant à la question et appartenant au faisceau linéaire dont L
est un point limite et dont F est un cercle. Ils forment une succession de cercles dont
chacun est intérieur au précédent. Celui qui contient tous les autres correspond aux
polygones de Poncelet convexes. Soit ( p i , N ) , . .., (p ^(N) , N) les types des polygones de
Poncelet obtenus, classés de façon que 1 = mi < • • • < . Pour tout ^ G |1, ,
soit % le cercle de correspondant aux polygones de Poncelet de type {pi, N ) . Alors
la succession va du cercle le plus extérieur au plus intérieur de façon que
2
chacun soit intérieur au précédent.
Revenons aux notations du théorème 8.5 et supposons que la condition (54) soit
satisfaite. Soit ti G R . Pour tout diviseur strict q de N , \e polygone (t) admet
q sous-polygones naturels à ^ côtés >où désigne le polygone
^o<m<^-i[Qmqy+i{t),Q(m+i)qy+i{t)] • Ces polygones sont des polygones de Poncelet
relatifs à un même cercle fixe (indépendant de t ) qui appartient au faisceau linéaire
(dont J K est un point limite et dont F est un cercle). Le nombre total des sous-
polygones ainsi obtenus est (Ji{N) , la somme des diviseurs de N autres que N . Lorsque
N est pair, les y sous-polygones ^^^¿(¿) dégénèrent en des segments qui ne sont autres
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132 §8
que les grandes diagonales de ^ y it) , le cercle fixe dégénère en le cercle-point J k et ces
diagonales passent toutes par J k • Dans tous les cas, le faisceau contient exactement
cercles donnant naissance à des polygones de Poncelet à N côtés, convexes ou
étoilés. Si on leur adjoint les cercles correspondant aux sous-polygones de Poncelet de
ces polygones, on obtient une configuration de cercles appartenant au faisceau
linéaire .
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§ 9 Équations différentielles avec variable complexe
Nous ne présenterons ici qu’une brève introduction à ce riche sujet, essentielle
ment consacrée au cas des équations linéaires définies et régulières sur un ouvert
simplement connexe.
(^) Plus précisément, il s’agit là d’une homotopie à extrémités fixes. Nous les appellerons simplement
homotopies parce que nous n’en considérerons pas d’autres.
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134 §9
Démonstration;
Il est trivial que (II) implique (I). Montrons que (I) implique (II); supposons donc
(I) vraie, et soit (p et ip deux chemins de T tels que (^(0) = 7p(0) et </?(!) = .
L’application
¥’(2î ) si 0 < t < i
7 : [0, 1] - ^ T , t
est alors une homotopie de </? à . On a donc montré que (I) implique (II) ■
D é ü n itio n 9.3
Un espace topologique est dit sim plem ent connexe ssi il vérifie les conditions
équivalentes de la proposition 9.2.
Groupe fondamental
Soit T un espace topologique. Pour tout couple (<^,V^) de chemins de T tel que
</?(!) = -0 (0), nous noterons le chemin 6 défini par:
si 0 < i < I
(1) 0{t) = ^
si 5 i< 1
Pour tout chemin y? de T , nous noterons le chemin t i-> (^(1 —t) (consistant
à parcourir le chemin en sens inverse). Remarquons que ^{^(p) = y? • La classe
d’homotopie d’un chemin (p sera notée ip. Pour tout point a e T ^ l’ensemble des
classes d’homotopie des lacets de T d’origine a sera noté IIi,a(T ). Le lacet constant
d’origine a sera noté a , et sa classe d’homotopie sera notée Ua .
P r o p o s itio n 9.3
Soit ip i, cp2 des chemins d^un espace topologique T d^origine a et d^arrivée 6 , soit
y ^2 des chemins de T d^origine b et d ’arrivée c avec cpi homotope à (p2 et 'ipi
homotope à ^2 • Alors ^(pi est homotope à ^<p2 ; ★ <^i est homotope à ^2 * <^2 ;
ipi'ka et biccpi sont chacun homotopes à ipi. Enûn ^(pi'kipi est homotope à a et
(pi ★ ^(pi est homotope à b .
Démonstration:
Soit h une homotopie de (pi k ip2 et k une homotopie de 'i/ji à ^2 • L’application
[0,1]^ T , (t,n) h{l —tyu) est une homotopie de ^(p\ à ^^p2 • L’application
( h{2tyu) siO < t < ^
\ k{2t - l,г¿) si ^ i< 1
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Équations différentielles avec variable complexe 135
Une petite difficulté technique se présente du fait que la loi ★ (sur l’ensemble des
chemins de T , non partout définie) n’est pas associative. Il faut passer aux classes
d’homotopie pour récupérer l’associativité.
P r o p o s itio n 9.4
Dans un espace topologique T , soit un chemin d^origine a et d ’arrivée 6 , soit un
chemin ^ d ’origine b et d ’arrivée c, et soit un chemin 9 d ’origine c. Les chemins
^ et {0'k'^)'kip sont homotopes.
Démonstration:
L’application
si 0 < i <
ÎKtI.)
io ,il T, (t,u)< ip(4t — 1 —u) si ^ < t < ^
SI 4 <
^ t<
^ l
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136 §9
Théorème 9.1
Pour tout a e T , Vensemble Ui^aiP) j rauni de la loi interne définie ci-dessus, est un
groupe, dont Via est Félément neutre. Pour tout ^ G Ui^aiP) pour tout lacet ip
tel que p = ^ , Vinverse est égal à .
Démonstration:
Il découle de (3) que Ua est élément neutre de la loi considérée. Il découle de (4)
qu’elle est associative. Enfin d’après (5), tout élément ^ G IIi,a(^) admet un inverse,
donné par ■
T h é o rè m e 9 .2
Soit un chemin 7 d ’un espace topologique T , d ’origine a et d ’arrivée b. L ’appli
cation déSnie par (6) est un isomorphisme du groupe ni,o(T) sur le groupe n i,6(T ).
Démonstration:
Montrons que Xy est un morphisme de groupes. Soit ^ G Ili^a(T) et ^ e IIi,a(^) •
On a, en utilisant (5) et (3):
Iy{^) Ij{^) = 7i?«77îZ/«7 = ^ ^ ( 5 < y ^7 =
d’où l’assertion. En remplaçant 7 par ^7 , on a donc de-même un morphisme de groupes
h'y • '^iyb{T) —>Hi,a (T ). Nous allons voir que = Idoi ,,(t ) l'yoL^ = Idnu,(T) »
ce qui établira que Xy et sont des isomorphismes réciproques l’un de l’autre.
Pour tout ^ G IIi,a(^) »on a, en utilisant (3) et (5) et compte tenu que ^(^7) = 7 :
Xs.y 0 X^(4^) = = (®77)^(^77) =VLa^Via = ^
donc Isy O = Idni^„(T) • On verrait de même que o = Idn^ ^CT) ®
C o ro lla ire
Soit T un espace topologique connexe par arcs. Les groupes IIi,o(T), lorsque a
décrit T , sont tous isomorphes entre eux. Ils sont triviaux ssi T est simplement
connexe.
En raison du corollaire ci-dessus, lorsque T est connexe par arcs, on peut parler du
groupe fondamental de T , ce qui sous-entend alors qu’on considère seulement ce groupe
à isomorphisme près.
Exem ple 9.1 :
Un espace topologique T est dit contractile ssi il existe a G T et une application
continue C : T X [0,1] —>T telle que C(a;,0) = a: et C{x, 1) = a pour tout a: G T . Il
est immédiat que s’il en est ainsi, alors T est connexe par arcs puisque tout point de T
est l’arrivée d’au moins un chemin d’origine a .
Soit T un espace topologique contractile, et soit a G T et une application C vérifiant
les conditions ci-dessus. Pour tout lacet p d’origine a , l’application
[0 ,1 ]^ — >T, (i,u)i— >C{(p{t),u)
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Équations différentielles avec variable complexe 137
est alors une homotopie entre (/? et a , donc = {Ua} . D’après le théorème 9.2,
on a donc = {u^} pour tout b e T ^ autrement dit T est simplement connexe. Ce
résultat satisfait l’intuition mais, bien qu’élémentaire, il n’est pas vraiment trivial ^
Rem arque 9.2 :
De façon générale, les concepts développés ci-dessus nécessitent de contrôler avec vigilance l’usage
de l’intuition. Il ne faut pas perdre de vue qu’un chemin peut fort bien être, par exemple, une courbe
de Peano ^
Invariance topologique du groupe fondamental
Soit X et y deux espaces topologiques et soit F : X Y une application continue.
Pour tout chemin </? de X , l’application F o ip est un chemin de Y . Pour toute
homotopie /i de y? à un chemin ^ de X , l’application F o h est une homotopie de
Foip à Fo^i/j. Si (p est un chemin de X , d’origine a et d’arrivée b , alors F ocp est un
chemin de Y , d’origine F{a) et d’arrivée F{b). Par suite, l’application ( p ^ F oip de
l^nsemble des chemins de X dans l’ensemble des chemins de Y induit une application
F de l’ensemble .^(X ) dans Sj{Y) , et, pour tout a GX , cette application F induit
une application Fa : IIi^o(X) —> Ili^/?(o)(y). Pour tout couple de chemins de
X tel que l’arrivée de coïncide avec l’origine de ^ , il est immédiat que {F o'i/;^F o(p)
vérifie encore cette propriété, et qu’on a F o (-0 ★ (/?) = (F o -0 ) ★ (F o <^). On en déduit
immédiatement que pour tout a GX , l’application Fa : ^ ni^ir(a)(y) est un
morphisme de groupes.
Si Z est un troisième espace t^ o lo g iq u e ^ si G : Y -^ Z est une^^plication
continue, on vérifie facilement que G o F = G o F ,e t que ¿^(a) ^ = {G o F) a pour
tout a G X . Comme Idx = Id^(x) ? d’où Idxa = Idni^(x) pom* tout a GX , il en
découle que si F est un homéomorphisme, alors F est une bijection, dont la bijection
réciproque est F ” ^ , et, pour tout a G X , que Fa est un isomorphisme du groupe
fondamental IIi,a(X) sur Ili^ir(a)(y), dont l’isomorphisme réciproque est (F “ ^)j?(a) .
Par conséquent:
Pour un espace topologique, la propriété d ’être simplement connexe est invariante
par homéomorphismes et pour un espace topologique connexe par arcs, le groupe fonda
mental considéré à isomorphisme près est un invariant topologique (Le. est invariant par
homéomorphismes).
9.2 M onodrom ie
Germes de fonctions continues
Pour ne pas alourdir l’exposé, désormais nous ne considérerons que des espaces
topologiques séparés. Pour tout espace topologique T , on notera 0(T) l’ensemble des
ouverts de T , et si a GT , on notera 0a (T) l’ensemble des voisinages ouverts de a .
Soit X et y deux espaces topologiques séparés. Les parties de X seront tacitement
munies de la topologie induite. Pour tout ouvert U de X , nous noterons ^(U, Y)
l’ensemble des applications continues de X dans Y . Si U et V sont deux ouverts de
X tels que C/ C y , on a l’application naturelle de restriction
P[/,v fie
Ces applications vérifient la propriété de transition: pour tous ouverts U , V , W de X
tels que U C. V d W , on a pu^w — Puy ®Pv^w •
Soit a G X . On appelle application continue définie au voisinage de a de X
dans y tout élément de ^ ( V ,Y ) , où y G 0 a(X ). Sur l’ensemble de ces applications,
la relation binaire “ il existe un voisinage y de a sur lequel et 0 sont définies et
tel que = 0 |^ ” est d’équivalence. Les classes d’équivalence associées sont appelées
les germ es en a d’applications continues de X dans Y . Les applications continues
produisant un même germe f sont appelées les représentants de ce germe. Si / désigne
une telle application, définie sur un voisinage ouvert V de a , on notera f = Germa (/) ;
L’ensemble des représentants de f sera noté ^ ( f ) .
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138 §9
P r o p o s itio n 9.6
Soit (S un sous-ensemble de 0 ( X , Y ) vérifiant la condition (D) suivante:
(D) Pour tout a e X , la restriction de Eval à Ê fl\ { X , Y) est injective
Alors (B est séparé.
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Équations différentielles avec variable complexe 139
Démonstration:
Montrons que (B est séparé. Soit f G € et 0 G € avec f ^ 0 - Soit a = zu(f)
et b = tu ( g ) . Si a ^ 6 , soit un voisinage ouvert W de a et un voisinage ouvert V
de b sans point commun, et soit respectivement / et des représentants de f et 0 ,
soit 5 et T leurs ouverts de définition. Alors
respectivement des voisinages ouverts de f et 0 dans € , et ils ne se rencontrent pas.
Si a = 6 , d’après l’hypothèse, on a n = Eval(f) ^ v = Eval(0 ). Soit / et y des
représentants de f et 0 , respectivement définis sur des ouverts U et V . Puisque /
et g sont continues, puisque u = /(a ) ^ v = g{a) , et puisque Y est séparé, on a un
voisinage ouvert de a , contenu dans U n V et tel que f{W) fl g{W) = 0. Alors
Gt ^ n ‘y(0 ,^|^) sont respectivement des voisinages ouverts de f et 0
dans (B , et ils ne se rencontrent pas, ce qui achève de prouver que (B est séparé. H
(®) Expression insécable. Nous ne développons pas ici une théorie générale des revêtements. Pour une
telle théorie, voir l’exposé magistral de [12].
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140 §9
Enfin soit s une section de (S au-dessus d’un ouvert U de X : on vient de voir que
s (U) est un ouvert de (B . Comme w est continue et ouverte et comme s est continue,
on voit que est un homéomorphisme de U sur s{U).
Le théorème 9.4 signifie que l’existence et l’unicité de F assurée par le théorème 9.3
résout le problème de “ recoller par continuité le long de 7 des germes d’applications
éléments de ”. C’est là le substrat topologique de tous les exposés anciens sur le
“ prolongement analytique le long d’un chemin continu ” utilisés pour traiter les fonctions
algébriques de variable complexe ou les équations différentielles à variable complexe.
Sous les hypothèses et avec les notations du théorème 9.4, la fonction F = E val o F
sera appelée le prolongem ent de / p a r continuité le long de 7 .
T h é o rè m e 9.5
Soit X et Y deux espaces topologiques séparés non vides et soit un ouvert déployé
(B de (Ô{X^Y) revêtement de X . Supposons X connexe par arcs, localement
connexe par arcs et simplement connexe. Fixons a e X et f G 3^a(^) • Pour tout
b e X , soit Ca,b(X) Vensemble des chemins de X d^origine a et d ’arrivée b . Pour
tout chemin 'y de X , soit le prolongement par continuité de f le long de ^ . Il
existe une application et une seule / • : X Y telle que f*{b) = /^^1(1) pour tout
chemin 7 G Ca,b{X) . L ’application {f*Ÿ ost une section de (B au-dessus de X , et
c’est l ’unique section s de (B au-dessus de X telle que s^a) = f{a ) .
Démonstration:
(Remarquons d’abord que puisque € est ouvert, pour tout voisinage ouvert u de
a dans X et pour toute application continue (p : Y telle que Gernvi(<^) G € , il
existe un voisinage ouvert W’ de a , contenu dans w , tel que f^{W ) C (B . La condition
d’application du théorème sera donc satisfaite en prenant pour / l’application restriction
de (f k W .)
On notera f = G erm a(/).
La propriété que pour tout point b e X , on a f*{b) = /^^^(1) pour tout chemin
7 ^ Ca,b(X) , définit au plus une application f* \ X ^ Y .
• Existence de /*
Les relèvements utilisés dans cette démonstration seront toujours des relèvements dans
(B . Fixons b e X , i\ s’agit de montrer que l’application Ca^b{^) ^ /^^^(1) est
constante. Soit deux chemins 7 G Ca,b{X) et 6 G Ca,b{X). Soit une homotopie /1 de 7
à 6. Pour tout U G [0,1] , soit le chemin [0,1] X ,ty-^ h{t,u) (donc 70 = 7
et 7i = (5) et Fu le relèvement de 7^ tel que Pu(0) = f . On va d’abord montrer que
l’application :
: [0, 1]2 —.( g ,
est une homotopie de Fq à A ; il faut pour cela démontrer que c’est une application
continue, et que u 1-^ H{l,u) est constante sur [0,1]. Soit uq G [0,1]; reprenons
les notations de la preuve du théorème 9.3: pour tout t G [0 ,1 ], soit respectivement
Ut et (Fb,i)bG€ntï7-i(7uo(0) voisinage ouvert de 7uo(0 une famille d’ouverts de
(B vérifiant la condition (R) où 7^0(0 remplace a. Pour tout t G [0,1] et tout
bG C (7^0(t)), on notera l’homéomorphisme de Vî,,î sur Ut induit par w ,
et son homéomorphisme réciproque. Comme h est continue, pour tout 6 G [0,1],
il existe un intervalle 1$ voisinage ouvert de 6 dans [0, 1], et un intervalle Je voisinage
de г¿o dans [0, 1] tels que h{Ie x Je) C Uq . De la famille (/0)^e[o,i] d’ouverts de [0,1]
qui recouvre [0,1], on peut extraire un sous-recouvrement fini , où p G N .
On pose J = > c’est un intervalle voisinage de г¿o dans [0,1] et pour tout
^ ^ IL p I j on a h{Iei x J) C Ue^ . Pour tout i G |[l,p], la fonction Hi = i>ruQ{di),9i ° h
est un relèvement de h sur x J ; on a bien sûr Hi{6i,Uo) = Fu^iOi) , et comme
t Hi{t,uo) est un relèvement de 7^0 sur , on a (Wt G Hi{t,uo) = Fuoit) .
Montrons maintenant que Hi{t,u) , pour (t,u) G [0,1] x J , ne dépend pas de l’entier
i G [l,p] tel que t G hi \ en effet, si i G hi H h j , les chemins u Hi{t,u) et
U H ->Hj{t,u) , définis et continus sur J , sont deux relèvements du chemin u •-> h{t,u) ,
dont les valeurs en no 6 J coïncident puisque c’est F^q(t) ; ces relèvements sont donc
identiques, ce qui prouve que pour tout u G J , Hi{t,u) = Hj{t,u). Il existe donc
un relèvement Kj:[0,l] x J ^ (B de h sur [0, 1] x J , qui coïncide localement avec
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Équations différentielles avec variable complexe 143
C o ro lla ire
Soit X et Y deux espaces topologiques séparés non vides et soit un ouvert déployé
(B de iÎ5(X, y ) revêtement de X . Supposons X connexe par arcs, localement
connexe par arcs et simplement connexe,
(I) Fixons a e X . Pour tout a G Ê fl w~ ^ { a ) , soit s a Punique section de (B
au-dessus de X telle que Sa(a) = a , et soit i?a Pouvert Sa(X) de € . Les ouverts
(i^a)aeenw-^(a) ^ont deux à deux disjoints, et leur réunion est C .• Les Sa sont les
seules sections de (B au-dessus de X .
(II) Toute section de (B définie sur un ouvert connexe se prolonge de manière unique
en une section de (B au-dessus de X . En conséquence, toute application f : U ,
où U est un ouvert connexe non vide de X , continue et telle que f^{U) C (B, se
prolonge de manière unique en Pune des applications (sa)** ♦
Démonstration:
Soit a i et a 2 éléments de € fl w~^{a) . Soit b G i?ai C Üa2 » posons 6 = tu{b).
D’après le théorème 9.5, il y a une seule section de (B au-dessus de X qui prend la
valeur b en 6 . Or Sai(^) = Sa2(^) = b , donc a i = a 2 . On voit donc que ou bien
lOflj — bien Plçii Pld2 ~~ ^ ■
Soit b G € , posons 6 = îu (b ). Notons l’unique section de (S qui prend la valeur
b en 6 . Soit a = Tt,(a). Nécessairement rt, = Sa , donc b = Sa{b) G • La réunion
des i?a pour a parcourant (Bnzu~^{a) est donc bien (B. La dernière assertion (I) est
évidente.
Soit un ouvert connexe non vide U de X et soit a une section de Ê au-dessus de
U . Soit a e U , posons a = cr(a). Puisque a définit un homéomorphisme de U sur
(t {U) , l’ensemble (t {U) est un ouvert de (B connexe, qui a en commun avec i?a le point
a . Puisque les ouverts (<Cb)t>6€ntï7-i(o) sont deux à deux disjoints et de réunion (B , la
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144 §9
Avec les notations du corollaire du théorème 9.5, on voit donc que l’espace topologique
€ s’identifie à la somme topologique des ouverts »où décrit la fibre C n zu “ ^(a).
Cela décrit (S en fonction de X , puisque chaque i?a est homéomorphe à X . Si la
fibre (£ n zu~^(a) est finie, C est homéomorphe au produit direct X x [ l,m ] , où
m = c a rd ((S fl zu~^(a)) et où | 1, m] est muni de la topologie discrète.
Le théorème 9.5 est une forme topologique raisonnable du théorème de monodromie^
étape obligée de toute étude ancienne ou moderne de la théorie des fonctions algébriques
de variable complexe ou de la théorie des équations différentielles à variable complexe.
Rem arque 9.3 :
Dans l’énoncé du théorème 9.5, supposons ü non vide et connexe, mais non nécessai
rement simplement connexe. Il continue donc à être connexe par arcs et localement
connexe par arcs. Conservons les notations Ca,6 et de l’énoncé. Soit a et 6
deux points de i ? , soit 7 G Ca^b{^) et soit / G . La première partie de la
démonstration prouve que J’éiément de Y ne dépend que de la classe d^homotopie
de 7 ^
S’il en est ainsi, S est unique, / est indéfiniment C-dérivable sur a + Dr , ses C-dérivées
s’obtenant par dérivation terme à terme de (11). En particulier, on a:
(^) Cet adjectif complexe se réfère à la variable. Il s’oppose à l’adjectif ordinaire qui s’emploie pour
qualifier les équations différentielles où les fonctions inconnues sont des fonctions de variable réelle.
(^^) Rappelons qu’un ouvert connexe d’un e.v.n. s’appelle un domaine, et qu’il est connexe par arcs.
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146 §9
qui est C-linéaire dans le cas homogène, et C-affine dans tous les cas. En vertu du
principe du prolongement analytique, l’application gy^u est toujours injective.
Pour tout domaine non vide U de C contenu dans Ü et pour tout a e U ^ nous
considérerons l’application
(14) Xc/.a : f^ fia )
qui est de manière évidente C-linéaire dans le cas homogène et C-affine dans tous les cas.
hypothèses adéquates, des solutions satisfaisantes dans le cas d’une base connexe par
arcs, localement connexe par arcs et simplement connexe. Un domaine de C (comme
tout domaine d’un e.v.n. sur IR ou C ) est nécessairement connexe par arcs et localement
connexe par arcs. Il est donc naturel d’étudier (£) dans le cas où ü est connexe et
simplement connexe. On a alors le remarquable résultat suivant, que nous appellerons
Théorème de Cauchy-Lipschitz linéaire complexe:
T h é o r è m e 9 .7
Considérons Téquation (£). Supposons i? connexe et simplement connexe.
(I) Pour tout a e i? , l ’application Xa,a - % (^ ) ^ /(a ) est bijective
(II) Pour tout domaine non vide U de C contenu dans ü , l ’application de restric
tion qq^u • %(>C) —^ %r(£) est bijective.
Démonstration:
On cherche à appliquer le théorème 9.5 et son corollaire avec i? à la place de X et
E a la place de У . Vu les hypothèses, Q est connexe par arcs, localement connexe par
arcs et simplement connexe. D’autre part E est séparé. On considère donc ici l’espace
(3{i2yE) des germes de fonctions continues de i? dans E . Notons (5 l’ensemble des
germes de solutions de ( C ) , c’est-à-dire l’ensemble des germes de la forme Сегть(д), où
j
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Équations différentielles avec variable complexe 149
Démonstration:
En effet, fixons a e ü . D’après le théorème 9.7, l’application f{a) est
une bijection de sur E , qui est C-linéaire dans le cas homogène, et C-affine dans
tous les cas ■
C o ro lla ire 2
Sous les hypothèses et avec les notations du théorème 9.7, supposons (£) homogène.
Soit un entier p e , et soit des solutions f i , . . . , f p de {£). Les assertions
suivantes sont équivalentes:
(I) Il existe a e Q tel que les vecteurs / i( a ) , ..., fp{a) de E soient C-iineairement
indépendants.
(II) Pour tout a e Î2, les vecteurs fi{a),...,fp{a) de E sont C-linéairement
indépendants.
(III) Les fonctions f i , . . . , f p sont C-iinéairement indépendantes.
(IV) En conséquence, si p = N , pour que ( / i , ... , M soit une base de % ( £ ) , il
faut et il suffit qu^il existe a e Ü tel que (/i(a),..., / n (û)) soit une base de E , et
s^il en est ainsi, cette propriété est vraie avec tout a e Î2 .
Toujours dans le cas homogène, on définit le déterm inant fonctionnel, de N so
lutions / 1, . . . , / n dans une base B = {ei,... , cn ) de E : c’est la fonction
(15) ^ b J u- J n • ^ — »C, ZI— » d e t B ( /i( z ) ,...,/j v ( 2 ))
On appelle systèm e fondamental de solutions de (C) toute base ( / 1, . . . , / n ) de
ifn{C). On a alors:
C o ro lla ire 3
Sous les hypothèses et avec les notations du théorème 9.7, supposons (jC) homogène.
Soit B une base de E . Soit / 1, .. . , / n des solutions de {C). Pour qu^elles forment
un système fondamental de solutions de (£), il faut et il suffît qu^il existe z € Î2 tel
que ^ 0 . S'il en est ainsi, on a alors ^ 0 pour tout
ze Q .
Lien avec les solutions ordinaires
Nous appellerons solution ordinaire de (C) toute /-solution de l’équation différentielle
linéaire ordinaire, où la fonction inconnue est à valeurs dans E , qui s’écrit comme (£),
mais avec z remplacé par une variable réelle t qui varie dans un intervalle ouvert non-
trivial I contenu dans i? H IR. Il suffît évidemment de considérer le cas où I est une
composante connexe non vide de i7nlR (si i?nlR ^ 0 ). Nous noterons (£ r ) l’ensemble
des équations linéaires ordinaires ainsi obtenues en considérant toutes les composantes
connexes de Ü C\ I .
Supposant i?n[R non vide, fixons une, notée I , de ses composantes connexes. Notons
(^R,/) réquation linéaire ordinaire ainsi obtenue, et soit S//(£|r j ) le C-espace affine de
ses /-solutions. On sait que pour tout a G / , les applications
Xn,a : %(>c) — >E, / I— ^ /(a ) et X/,a : ^/(£ r,/) — >E , ip \ ^ (p{a)
sont des bijections affines. D’autre part, il est immédiat que pour toute solution / de
(C) , la fonction /|^ est /-solution de (£ r,/) • Soit l’application
(16) PI : % (£ ) — >S>i{Cuj) , / —-
Il est immédiat que p est C-affine dans tous les cas, et C-linéaire dans le cas homogène.
On a Xi^a^pi = XQ^a , d’où pi = (X/,a)” ^ O Xü^a , donc:
P r o p o s itio n 9.9
Sous les hypothèses du théorème 9.7, et avec les notations ci-dessus, dans tous les
cas. Pi déffnie par (17) est une bijection affine; dans le cas homogène, pi est une
bijection C-linéaire.
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150 §9
Une conséquence immédiate de la proposition 9.9 est que toutes les /-solutions de
(£(r /) sont analytiques réelles, un résultat que nous avions déjà prouvé autrement au
paragraphe 2.
Une autre conséquence, très importante, est une nouvelle voie d’étude des singularités
d’une équation différentielle ordinaire. Supposons par exemple que j? = C \ iR_ .
L’équation {Cu) pourra être envisagée sur R * , où elle présentera une singularité à
l’origine. Ses solutions régulières seront celles des équations ) et ) • Or
grâce à la proposition 9.9, les i?-solutions de (£) vont relier étroitement ces deux types de
solutions régulières, et en général le comportement des i?-solutions de (£) au voisinage
de l’origine éclairera celui des solutions de (£ r ) .
Dans le cas homogène, remarquons que la proposition 9.9 aurait aussi pu être prouvée
en évaluant en les points de / le déterminant fonctionnel d’un système fondamental
de solutions de (£) : leur valeur en a G / est en effet le déterminant
fonctionnel en a des solutions (<^i, • •. de (C^j) (où (pi désigne la restriction
de fi à / ) : cette valeur étant non nulle, la suite (<^i,... ,<^n ) est donc un système
fondamental de solutions de ( C ^ j ) .
Systèmes différentiels linéaires complexes carrés
Soit un entier N > 1 et un domaine de C . Donnons-nous des fonctions ana
lytiques et (6i)i<i<N , à valeurs complexes et définies sur ü . On
associe à ces données le systèm e différentiel linéaire complexe carré (l’épithète
“ carré ” étant là pour rappeler que le système comporte le même nombre d’inconnues
que d’équations, mais pouvant être sous-entendu sans inconvénient):
j= N
(17) (ViG|l,AT]l) 2/j = fej +
j=i
Ce système est dit homogène ssi les bi sont toutes nulles, il est dit à coefficients
constants ssi les fonctions üij sont toutes constantes. Dans le cas général, les fonctions
a ij sont appelées les fonctions coefficients (ou plus brièvement les coefficients, et
la suite de fonctions (bi) est appelée le second membre. Les yi sont appelées les
fonctions inconnues.
Etant donné un sous-domaine non vide U de Î2, on appelle U -solution du système
toute suite (-^i,. . . , V^iv) de fonctions analytiques définies sur U à valeurs complexes
qui vérifie, pour tout z e ü :
j= N
(18) ( Vi e [1, N] ) i>[{z) = hi{z) + Y ,
i=l
Par définition, intégrer le système (17), c’est déterminer toutes ses solutions sur tous les
sous-domaines de ü .
On ramène immédiatement (17) à une seule équation du type (C) en considérant le
C-e.v. E = C ^ (muni d’une norme quelconque et que l’on équipe de sa base canonique
B = (e i,... ,e//) ), la fonction B : Q ^ E , z (bi(z),... ,bi<i(z)) et la fonction
A :Q Homc(-Ê') 9^1 associe, à tout z e Q , l’endomorphisme dont la matrice dans la
base B est (9'ij(^))(^ij)^ii^Nj2 • Etant entendu que l’équation (£) considérée ici est celle
correspondant à ces choix de E , A et 5 , il y a alors identité entre U-solution de (17)
et [/-solution de (£ ). Le théorème de Cauchy-Lipschitz complexe 9.7 s’applique donc.
Nous laissons au lecteur le soin de rédiger des énoncés détaillés, mais nous utiliserons de
tels énoncés si nécessaire.
Inversement, par passage aux fonctions coordonnées dans une base fixée de E ,
l’équation générale (C) se ramène à un système de type (17). Selon le choix de la base, on
arrive ainsi à des systèmes différentiels linéaires complexes en général de forme différente,
qui traduisent une même équation (C) à inconnue vectorielle. Un choix adéquat de la
base pourra le cas échéant ramener (£) à un système différentiel abordable.
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Équations différentielles avec variable complexe 151
i=l
appelée équation linéaire scalaire complexe d ’ordre iV , en la fonction inconnue
y . La fonction b est appelée le second m em bre. L’équation est dite homogène ssi
le second membre est la fonction nulle. Les fonctions ai sont appelées ses coefficients.
L’équation est dite à coefficients constants ssi les coefficients sont tous des fonctions
constantes. L’équation homogène obtenue en remplaçant le second membre de
par la fonction nulle sera dite associée à ÇS).
Étant donné un sous-domaine U de i? , on appelle U-solution de toute fonction
analytique (p : U ^ C qui vérifie, pour tout z e U :
(19) = 6(z)
i=l
L’ensemble des [/-solutions de forme dans le cas général un sous-C-espace affine,
et dans le cas homogène, un sous-C-e.v., de l’espace vectoriel des fonctions analytiques
de U dans C . Cet espace sera noté • Si b est quelconque, ou bien
ou bien son espace vectoriel directeur est > Une différence essentielle entre les
équations linéaires scalaires ordinaires et les équations linéaires scalaires complexes est
que pour ces dernières, le cas où = 0 n’est pas exclu:
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152 §9
0 0
0
(20) d{z) =
0 0 1
<-aN{z) ........... -ai{z) ,
Considérons l’équation {C) correspondant à ce choix de E , A et B . Alors pour tout
sous-domaine C/ de i ? , pour toute [/-solution (p de ÇS), la fonction
est une [/-solution de (£ ), et l’application —> S/t/(£), p i-> est
une bijection affine dans tous les cas, une bijection C-linéaire dans le cas homogène. En
apliquant le théorème 9.7 à (£), on en déduit, pour , les conséquences suivantes:
T h é o rè m e 9.8
Supposons le domaine ü simplement connexe,
(I) Pour tout zo e , ¡’application
Xa.zo ; % ( « ) — > C " , ^^ {<p(zo),<p'(zo) ,.. . .
est une bijection, C-aiRne dans tous les cas, C-linéaire dans le cas homogène.
(II) Pour tout sous-domaine non vide U de Î2, l ’application de restriction
Qû,u • ^ ^
est une bijection, C-afRne dans tous les cas, C-linéaire dans le cas homogène.
comme , mais en remplaçant par une variable réelle t qui varie dans I . Il est
immédiat que pour toute solution de , la restriction de à / est /-solution de
(%,/) • Oil démontre alors, de la même manière que pour la proposition 9.9:
P r o p o s itio n 9.10
Supposons ü simplement connexe. Soit I une composante connexe de 1? fl R (sup
posé non vide). U application
Pi : ^ ^ ^\j
est une bijection, C-affine dans tous les cas, C-iinéaire dans le cas homogène.
i=l
(
Si f admet des primitives sur un sous-domaine U de ü , et si a e U , alors
pour tout C e C , il existe une et une seule U-primitive de f qui prend la
valeur C au point a .
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154 §9
L’exemple 9.2, qui sera justifié en détail ci-dessous, nous a montré qu’en général, /
n’admet pas de primitives globales. Mais le théorème 9.7 entraîne:
T h é o rè m e 9.10
Supposons le domaine Q simplement connexe. Alors toute fonction analytique
f \ Î2 C admet des primitives globales. Elles forment un C-espace affine de
dimension 1 , dont Fespace vectoriel directeur est le C-e.v. des fonctions complexes
constantes définies sur Î2 .
Avec les notations ci-dessus, nous dirons que / admet des primitives locales ssi pour
tout point a G i? , il existe un sous-domaine U de Î2 voisinage de a tel que / admette
des [/-primitives. On retrouve alors (ce qui est élémentaire par les séries entières) :
C o ro lla ire
Toute fonction analytique sur un domaine ü de C y admet des primitives locales
Démonstration:
En effet, soit a e Î2. Tout disque ouvert U de centre a et contenu dans ü est un
domaine simplement connexe (il est convexe donc contractile), donc d’après le théorème
9.10, la restriction de f k U admet des primitives globales ■
À la fonction analytique / , est associée une forme différentielle naturelle, celle qui, à
tout 2: G i? , fait correspondre la multiplication par f{z) dans C . Il est traditionnel de
noter d f cette forme différentielle, ou encore /(.) d (.), étant entendu qu’on peut mettre
une variable muette à la place du point; par exemple on parlera de la forme différentielle
f{z) dz . Pour tout chemin 7 de classe dans i? , l’intégrale curviligne d f (qu’on
peut donc aussi noter f{z) dz , ou f{t) d t ,...) est appelée Vintégraie curviligne
de f le long de 7 . Par définition, on a donc:
(24) J f{z) dz =
Lorsque / admet des primitives globales, soit F l’une d’entre elles. Alors F 07 est une
primitive ordinaire, sur [0, 1] , de la fonction continue t 1-^ f {'lit)) • La formule
(24) se réduit donc, en posant a = 7 (0) et b = 7 (1), à:
qui montre, compte tenu du théorème 9.10, que f ^ f ( z ) d z ne dépend que du couple
(a, 6) (en effet, changer de primitive F revient à y rajouter une fonction constante, ce
qui laisse F (b) — F(a) invariant).
Ces propriétés laissent soupçonner que lorsque la fonction analytique / n’admet pas
de primitive globale, d’une part la dépendance d’une intégrale curviligne de / le long
d’un chemin de classe par rapport à ce chemin est assez légère, et d’autre part que
l’hypothèse que le chemin est de classe n’est pas essentielle, le fond de la question
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Équations différentielles avec variable complexe 155
étant étant de recoller des primitives locales le long de 7 . Les outils pour arriver à un
énoncé précis ont été forgés: le théorème 9.4 et la remarque 9.3. On arrive ainsi au
T h é o rè m e 9.11
Soit Q un domaine de C , soit une fonction analytique f : Î2 ^ C , Soit 7
un chemin de Q . Pour tout C e C , il existe une et une seule fonction continue
Fc : [0, 1] C telle que Fc{0) = C et telle que pour tout t e [0, 1] , on puisse
trouver un disque ouvert U de centre ^{t) contenu dans Ü , un réel r] > 0 et une U-
primitive G de f vérifiant Fc(u) = G(j(u)) pour tout u e [0, 1] n [t - r j , t r j ] .
Pour tout C , on a Fc = Fo -h O'l[o,i] (où l[o,ij désigne la fonction constante
[0,1 ] —>C J t 1 ). En conséquence, F c {l) - Fc{0) ne dépend que de 7 et non de
C . Enfin F c {l) - Fc{0) ne dépend que de la classe d^homotopie de 7 .
Démonstration:
L’existence et l’unicité de Fc découle de la combinaison du théorème 9.9 (appliqué
à l’espace des germes de solutions de ) et de (22). La dernière assertion découle de
la remarque 9.3 ■
donc d ’après le corollaire 1 ci-dessus, 7 n ’est pas hom otope à zéro d ans C ; a fortiori^
C * n ’est pas sim plem ent connexe. De plus d ’après la rem arque ci-dessus, / n ’ad m et
pas de prim itive globale sur i? , ce qui justifie com plètem ent l’exem ple 9.2 ^
(26) n C, i f i u ) du
Ja
est la prim itive globale de / qui prend la valeur 0 en a .
L a form ule (25) ren d évidentes les propriétés suivantes:
(on vérifie im m éd iatem en t (29) en écrivant que f { z ) dz est l’intégrale o rd in aire (de
la variable t réelle) / qV ((1 ~ {b - a) dt ).
[ f { 2^ ) à z = Î f { z ) d z - ^ ( f { z ) d z
J 6*^ 'ï'Y là
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Équations différentielles avec variable complexe 157
i=l
Pour tous zo e Ü et Z e fl f on a la form ule d ’Abel:
Par une méthode calquée sur celle de la section 2.4 relative aux équations linéaires or
dinaires, on démontre que rapplication ^q {^ ) , (C i,..., C ^ ) •-> / zo,Ci ,...,Cn est
une bijection C-affine.
On laisse au lecteur le soin d’étendre au cas des équations linéaires scalaires complexes
d’ordre N quelconque définies sur l’ouvert simplement connexe 1? de C les formules (7)
et (8) de variation des constantes données au paragraphe 3 pour les équations linéaires
scalaires ordinaires d’ordre N .
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160 §9
Théorème 9.15
Soit U un domaine de C . Soit ^ une détermination du logarithme sur U . Alors
l'ensemble des déterminations du logarithme sur U est
{<p + 2 ± k n lu } ^ ^ ^
OÙ l u désigne la fonction constante égale à l sur U . En conséquence, pour tout
zq e U et pour tout Ao € log(zo),il existe une et une seule détermination 'ip du
logarithme sur U telle que 'ip(zo) = Aq .
Démonstration:
Pour tout Â; e Z , il est immédiat que ipk = ^ l u ®st une détermination
du logarithme sur U . Réciproquement, soit ^ une telle détermination. Alors pour
tout Z e U , on a exp{(p{z)) = exp(^(2:)) = 2:, d’où exp(V^(z) - cp(z)) = 1, d’où
i){z) - if{z) G 2iTrZ. Comme est continue, comme U est connexe et comme
2i 7rZ est une partie discrète de C , nécessairement 'tp - (f est constante, donc il existe
k e Z tel que 'tp = 'ipk •
Soit zo e U et Xo e lo g(zo). Comme ip{zo) G lo g (2;o), il y a un entier A; G Z et
un seul tel que Aq = (p{zo) + 2i/c7r . Alors 'ipk(^o) = Aq , et pour tout entier ^ ^ fc, on
a 'ipei^o) = Ao + 2i{£ - k)7r ^ Xq ■
n>0
X
C o ro lla ire
Soit (f une détermination du logarithme sur un sous-domaine U de C * , et soit
Zq e U . Soit r la distance euclidienne de zq à C \ U . Pour tout u e Dr , on a:
ф о + u) = <p(zo) + ^ ■
n=l nz^
Démonstration:
Il est clair que r < \ zq\ (noter que le cas r < \ zq\ n’est pas exclu). Les deux
fonctions
/ : D r — ►C , U — ►(p{zo + u)
I et g : Dr — ►C , и \— >p{zo) + Log ( i + “
V ^0
sont des déterminations du logarithme de Zq H - , qui prennent la valeur (p{zo) en zq ,
donc elles sont égales. Par le théorème 9.17, on a Log(l -\~ ^ ) =
pour tout n G Dr , et le corollaire en découle ■
Pour apprécier la puissance du théorème 9.17 et de son corollaire, le lecteur est prié
de revenir un instant sur la formule (41).
D é fin itio n 9 .7
Soit 7 un chemin de . Nous appellerons r e lè v e m e n t lo g a r ith m iq u e de 7
toute application c o n tin u e F : [ 0 , 1 ] —> C telle que e x p o F = 7 , i.e. telle que
F(t) e lo g (7 (i)) pour tout t G [ 0 , 1 ] .
T h é o rè m e 9.18
Soit 7 un chemin de C * , d'origine a et d'arrivée b. Pour tout C e C , notons
Fc la prim itive de E_i le long de 7 qui prend la valeur C en 0 . Alors Fc est
un relèvement logarithmique de 7 ssi C G l o g ( a ) . L'ensemble des relèvements
logarithmiques de 7 est {Fc}ceiog(a) • En conséquence, pour tout C G l o g ( a ) , il
existe un et un seul relèvement logarithmique de 7 qui prend la valeur C en 0 .
Démonstration:
Dans l’espace des germes de fonctions continues ^ = (Î5(C ^,C ), notons (S le
sous-ensemble des germes de primitives de E_i et SI le sous-ensemble des germes
de déterminations du logarithme. Nous savons que est un ouvert déployé de 9”
revêtement de C * . On a i î C € . Comme d’habitude, nous noterons w la projection
naturelle ST—>C* et E val la projection naturelle S"—>C.
• Montrons que ü est un ouvert déployé de 2T revêtement de C * . Puisque £ C € ,
la condition (D) de la proposition 9.6 est vérifiée pour £ . Soit a G C * . Soit U
le disque ouvert a + D r, où r = \a\ (i.e. U est le disque ouvert de centre a et
de rayon r ) . Fixons A G lo g (a ) , et pour tout k e T , soit fk la détermination
du logarithme sur U qui prend la valeur A + 2iA;7r au point a , de sorte que l’on a
fj^ =z /0 + 2i/c7T I t; (où l u désigne la fonction constante sur U partout égale à 1 ).
L’existence des fk est assurée, puisque U est un sous-domaine simplement connexe de
C"'" . Pour tout A; G Z , l’ensemble I4 = f l i ^ ) ouvert de C , contenu dans £ ,
voisinage de = Germa(/fc) et homéomorphe a U { f l définit un homéomorphisme
'ipk de U sur Vk , dont l’homéomorphisme réciproque (pk est induit par w ). D’après
le théorème 9.15, on a £ n w~^{a) = {Cik}kel • Les sont manifestement deux à
deux distincts. Il découle immédiatement du théorème 9.15 que les Vk sont deux à deux
disjoints. Montrons pour finir que Uk^z^k = S^ H w~^{U). Soit en effet C G £ tel
que w{c) G U , notons c = w {c ) . Soit u un disque ouvert de centre c, contenu dans
U , et sur lequel on ait une détermination g du logarithme vérifiant Germe(p) = C.
Puisque g{c) G lo g (c ), on a une et une seule détermination du logarithme sur U qui
prend la valeur g{c) en c, et c’est l’une des fk (théorème 9.15). Soit donc ko e Z
tel que fko(c) = g{c). D’après le théorème 9.15, on a fko\^ = g, d’où l’on déduit
Germc(p) = Germdfko) G Vfeo • Finalement Slnvj~^{U) est union disjointe des ouverts
Vk et w induit sur chaque Vk un homéomorphisme sur U , donc la condition (R) est
établie, et £ est bien un ouvert déployé de 9” revêtement de C ^ .
• D’après le théorème 9.4, pour tout C G lo g (a ), il y a donc un relèvement logarith
mique Gc de 7 et un seul tel que Gc{a) = G . C’est une primitive de E_i le long de
7 , puisque £ est un ouvert de € . Donc par unicité de Fc , nécessairement Gc = Fc .
Enfin si C G C est tel que Fc soit un relèvement logarithmique de 7 , nécessairement
C G lo g ( a ) , d’où l’on déduit que l’ensemble des relèvements logarithmiques de 7 est
bien {Fc}cGlog(a) ■
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Équations différentielles avec variable complexe 163
P r o p o s itio n 9.1 2
Soit 7 un lacet de C , d ’image L , et soit ^ e C \ L . On a A ^ ^^ •
Démonstration:
Il suffit évidemment de le prouver dans le cas où ^ = 0. Plaçons-nous dans ce cas.
Soit F un relèvement logarithmique de 7 . Par définition, on a /^ -^ = F (l) - F( 0 ).
Comme F(t) € lo g (7(t)) pour tout t e [0,1] , et comme 7 (0) = 7(1), il est clair que
F(l) - F(0) e 2i 7r Z , d’où la proposition ■
D êG n itio n 9.8
Soit 7 un lacet de C , d'image L . Pour tout ^ e C \ L , l'entier ^ ^ s'appelle
Pîndice de 7 par rapport à ^ (ou: au point ^ ), et sera noté Ind(7 ,^ ) .
Nous allons maintenant interpréter l’indice en termes de groupe fondamental. Nous
reprenons ici les notations de la section 9.1. Pour tout a e C \ {^} , nous noterons
l’ensemble des lacets de C\{^} d’origine a . Si a et ^ sont fixés, il découle du théorème
9.11 que pour tout 7 € »l’entier Ind(7 ,^) ne dépend que de la classe d’homotopie
7 de 7 . L’application'
(42) ^Z , 7 '— ' Ind(7 , 0
induit donc une application unique
(43) iiida,4 : ni,a(C \ {Î}) — ^ Z
qui vérifie Inda,^(7) = l^^ut 7 G •
T h é o rè m e 9.19
Soit ^ e C et a e C \ {^} . L'application Inda,^ déünie ci-dessus (cf. (42) et (43))
est un isomorphisme de groupes.
Démonstration:
Montrons d’abord que Inda,^ est un morphisme de groupes. Soit 7 G S8a,^ et
<5 € • D’après la proposition 9.11, assertion (II), on a:
Î dz _ f dz ^ Î dz
(44) 0 = / ^ = / ^ = F o ( l) - F o (0 )
J y ^ S J'iO ^
Notons A = Fo(0) = Fq{1) . L’application Fq peut être considérée comme un lacet de
C . Considérons l’application
(4 5 ) Ho : [ 0 , 1 ] ^— >C, (i,u )i— > u X - \ - { l - u ) F o { t )
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164 §9
est sommable pour tout {zi^... ^z n ) € , donc S définit une fonction S sur le
polydisque ouvert N ,
c, (zi,...,Ziv) E
On montre que cette fonction est continue et indéfiniment C-dérivable par rapport à la
multivariable (zi) , les dérivations s’obtenant par dérivation terme à terme. De façon
précise, pour toute dérivée partielle formelle
--- haNg
T =
(ki,...,kN)€NN
d’ordre quelconque de 5 , la famille déduite de (48) en y remplaçant les aki,...,kN P®'’*'
bki....kN est sommable, pour tout ( « i,... ,a/v) € , et pour tout (2i,...,zyv) € :
QOCI+ '+OCNg
(48) T (z i,.. .,Zff) (z i . . , , z n )
Tout polydisque , où le réel r > 0 est tel que la famille (47) soit sommable, sera
appelé un polydisque (ouvert) de convergence de S .
D é fin itio n 9.9
Soit U un ouvert de et soit une fonction / : C/ —>C .
(I) / est dite développable en série entière en un point c = (c i,... ,Civ) G U
ssi il existe une série formelle convergente S et un polydisque V de convergence de
S tels que f{ci + z i , ... , cn + zm) = S{z\ , ... .z^) pour tout (zi, .. .^ z n ) G .
(II) / est dite analytique sur U ssi elle est développable en série entière en tout
point de U .
Avec les notations de la définition 9.9, si / est développable en série entière en c ,
elle est indéfiniment C-dérivable au voisinage de c , et la série formelle qui satisfait la
condition indiquée est unique, c’est la série, appelée série de Taylor de f en c :
gki+’ -+kN
E
(fci....kN)m'^
(c) xl^---x< }r
P r o p o s itio n 9.13
Soit une série formelle convergente S = Ciku...,kN ‘" • Soit
un réel r > 0 tel que la famille (47) soit sommable. Pour tout i G [1, N J , soit Ai
une partie de Dr admettant 0 pour point d^accumulation. Si S{ ci , , , , , cn ) = 0
pour tout (c i,... , cm) g i4i X • • • X Ajv , alors S = 0,
Démonstration:
Par récurrence sur N . La proposition est vraie pour N = 1 (théorie des séries
entières d’une variable complexe). Supposons-la vraie avec l’entier N —1 , où N > 2.
Fixons (c i,..., cn - i ) g Al X • • • X A ^ - i . Par associativité dans les familles sommables,
pour tout entier n > 0 , la série formelle à N - 1 variables
Sn = (Îki,...,kN-i,n Ni ^
{ku...,kN-i)e^^-^
est convergente et admet pour polydisque de convergence. Soit T la série formelle
à une variable définie par
T = ^ ^ ( c i,...,c w _ i) X "
n6N
Par associativité dans les familles sommables, le rayon de convergence de T est > r ,
et pour tout 2 GDr , on a T{z) = S{ci,... ,CN-iyZ), L’hypothèse entraîne donc que
T{z) = 0 pour tout ZGA n , Donc T est nulle formellement, i.e. Sn{ci,,,, , cn- i ) = 0
pour tout n > 0 . Comme (c i,... ,c;v-i) était arbitraire, on voit que pour n fixé, la
fonction Sn est nulle sur Ai x • • • x A n - i • D’après l’hypothèse de récurrence, Sn est
donc nulle formellement. C’est vrai pour tout n G , et on en déduit immédiatement
que tous les coefficients de S sont nuis, i.e. 5 = 0 ■
C o ro lla ire
Soit U un domaine de et soit une fonction analytique f : U C , S^il existe
un sous-domaine non vide u de U sur lequel f s^annule, alors / = 0 sur U , (C^est
le principe du prolongem ent analytique).
Démonstration:
Soit 2É l’ensemble des points a e U au voisinage desquels / s’annule. C’est évidem
ment un ouvert de U (donc de ), non vide puisqu’il contient uj. Montrons que 3^
est fermé relativement à U , Soit c e U adhérent à 2?. Il est clair que sur tout ouvert où
/ s’annule, toutes les C-dérivées partielles de / s’annulent aussi. Par suite, c est point
d’accumulation de l’ensemble des zéros de toute C-dérivée partielle • Psir
continuité, toutes ces dérivées partielles sont donc nulles au point c , La série formelle
de Taylor de f en c est donc nulle. Comme c’est cette série de Taylor qui développe /
autour de c , on voit que c G 2Ê. On en déduit bien que 3? est fermé dans U , Finalement,
3Ê est non vide et à la fois ouvert et fermé relativement à U qui est connexe, d’où % =U ,
i.e. / est nulle sur U ■
(51) =
(“i ^ ' V -‘ /
E .,
cette formule ayant un sens algébrique puisque les familles (a^) qui y figurent sont à
support fini. En ordonnant le membre de droite de (51) suivant les puissances de X , on
obtient: G^ = Vm.qX^ , avec, pour tout entier q > m :
m!
(52) '^m^q — E
y Qii=m, > taj=a
ml
(53) Fm.qiFly . . . , Tq) —
n n
(«1...
<q
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168 §9
Les coefficients des Vm,q sont donc entiers naturels, et nous considérerons désormais
Vrn,q comme élément particulier de C [T i,... ,T,] . On conviendra de poser Vo,o = 1
et Vo,q = 0 pour tout q > 1 , de sorte qu’on a bien 1 = G° = Y^g>o 'Po,qX’’ .
Soit maintenant {'I'i,j)i<i<N,j>i une famille d’indéterminées sur C(X) indexée par
|l,iV | X N * . Pour tout i € , soit la série formelle G» =
tous entiers Wi > 0, ... rriN > 0 , on a:
i=N /
(54) G r - - - G r = n E
i=l \q>m,i
On voit donc que pour tout k > mi + ••• H- rriN, le coefficient Ami,...,mN,k est
un polynôme à coefficients entiers naturels en les indéterminées (îi,j)(i,j)etti,N]|x|[i,fel •
Nous considérerons désormais Amu...,mN,k comme un élément particulier de l’anneau
de polynômes C [ (Ti,^)(ij)e|[i,ivix|[i,ifcl ] O^s polynômes Vm,q sont, à l’indexation près,
les bien connus polynômes potentiels^ et les polynômes Amu...,mN,k sont appelés les
polynômes multipotentiels. Noter que Ao,...,o,k = 0 pour tout A; > 1 et «4o,...,o,o = 1 )•
Z) ..
p>0
Soit un réel P tel que {)< p < R . Posons M = Maxi<i<iv(i^i(p»Pj • • • >P)) • Il ®st clair
que pour tout (i, i',m i,... . tuaî) € |l,iV | x , on a;
(60) ûi,.
Notons A la série formelle en (X, 1 1 , , Yn ) définie par
(61) A=M Y, p-(i'+m^+-+mN) • • •Y;^^
Notons (W i,..., Wtv) l’unique suite de séries formelles de valuation > 1 éléments de
C [[ X]] , avec Wi = WijX^ , déterminée par les relations de récurrence:
(66) W = p ( l - { l + {N + l ) M h o g { l - p - ^ X ) ) ' ^ ^
(où L o g (l-Z ) désigne ici la série formeiie L’expression (66) montre que
W est de rayon > 0, et comme | Sij \ < Wj pour tous i et j { W est une majorante
de chacune des Si), on en déduit que chaque Si est de rayon > 0 I
C o ro lla ire
Soit deux domaines non vides U et V de C . Soit une U-solution / = ( / i , . .., / n )
et une V-soIution ^ = (^ i,... , çn ) de (SD). Soit une composante connexe non vide
W de U n V . Supposons trouvé z e W tel que f(z) = g(z) . Alors / | ^ = .
Dém ons tra tion :
En effet, d’après le théorème 9.21, / et g coïncident au voisinage de z . Le principe
du prolongement analytique entraîne donc / | ^ = g^^ I
Nous ne pouvons ici aller plus loin dans l’étude des systèmes différentiels de la forme
(SD). Nous nous bornerons à faire voir l’obstruction principale à la globalisation des
solutions. Revenons au système (SD) général, avec Q quelconque et des Fi analytiques
quelconques sur Q . En notant E = , F = (Fi, . .., Fjv) et t/ = (yi, .. •, V n ) >nous
pouvons l’interpréter comme une équation différentielle complexe du premier ordre en
une seule inconnue y à valeurs vectorielles dans E :
(67) y '= F{z, y)
où F est analytique (condition équivalente à la propriété que les composantes de F dans
n’importe quelle base de E sont analytiques complexes). Soit uj la première projection
de Î2 dans C , i.e. son image par la projection Pi : C ^ C , (C»Îij • • • i ^ n ) C•
Alors cj est un ouvert de C (P i est une application ouverte), et tout domaine de
définition d’une solution de (67) est nécessairement un sous-domaine de cj .
Considérons alors, dans l’espace topologique des germes (3(oj,E) , le sous-ensemble
€ formé par les germes des solutions de (68) sur des sous-domaines de a ;. On déduit
facilement du théorème 9.21 que (B est un ouvert de (Ô(u,E) déployé au-dessus de cj ,
tel que pour tout z e u , la fibre (B D w~^{z) s’identifie à i? D P î ^ { z ) . Mais on ne
peut en général dire mieux: cet ouvert (S n’est pas nécessairement un ouvert déployé
revêtement de c j , ce qui empêche d’utiliser le théorème de monodromie 9.5. C’est la
raison profonde pour laquelle il n’y a en général pas de solution globales de (68), même
si CJ est simplement connexe et même si c j et i? sont tous deux simplement connexes.
Concrètement, ce qui empêche que (B soit un revêtement est que si on donne zq e lj ,
en général il n’existe pas de voisinage U de zq dans c j sous-domaine de c j tel que quel
que soit (yi,o, • • •, 2/iv,o) ^ vérifiant {zq, yi,o,. .., yN,o) € i? , on ait une [/-solution
(/i)---j/iv ) de (SD) qui satisfait la condition initiale fi{zo) = yi,o pour tout i. La
seule chose qu’assure le théorème 9.21 est que pour chaque po = (yi,o, • • •, yN,o) tel que
(^o,A^o) G , il existe un voisinage t/zo./zo 6e zq dans c j sous-domaine de c j sur lequel
soit définie une solution qui satisfait cette condition initiale: ce voisinage i/zo,/zo dépend
en général de p o , et il n’est pas toujours possible de faire un choix simultané de ces
^zo,tio de manière que leur intersection quand po varie soit encore un voisinage de zq .
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Équations différentielles avec variable complexe 171
f : Î2 — C , z ^ ^ i z + ^ = iz + E i( i ( l- z ) ) E i( - i( l+ z ) )
ne s’annule pas sur j?, on peut donc définir la détermination g de lo g (/) sur ü
qui prend la valeur 0 en 0 (puisque /(0) = 1 ). On vérifie facilement que f{z) GL
pour tout Z Gi ? , donc on peut prendre pour détermination g la fonction Log 0 /
(pour vérifier que f{z) GIL, on peut remarquer que f{z) est une racine du trinôme
— 2 iz X — 1 ^ dont le discriminant réduit est 1 — z^ \ ce discriminant ne s’annule
jamais sur i ? , et / est un relèvement sur i? des racines de ce trinôme. En creu
sant cette observation, on rencontrerait la question des déterminations des fonctions
algébriques au-dessus d’un ouvert simplement connexe sur lesquels le discriminant ne
s’annule pas. ..mais ce serait là un autre livre!). Ayant fait ce choix de ^ , on a
p' = ^ = i / i , donc ( - i p ) ' = h; en particulier, ( - i p ) ' coïncide avec (1 - z'^)~'^
au voisinage de 0. Comme (-ip )(0 ) = 0 = A rcsin(O ), et comme Arc s i n est une
primitive de (1 —z^)“ 2 sur T ', les fonctions — et A rcs i n coïncident au voisi
nage de 0 . Notons V la composante connexe de 0 dans i? fl T' (qui est définie par
V = { z e C \ ^{z) > 0 ou - 1 < 3î(z) < 1} ). D’après le principe du prolongement
analytique, on a:
(78) A rcsin j = ( - i 5)|^
A rcsin(A 4- ie ) — + i Argch(A)
1 ¿à
(81) ( VA g J )
A rcsin(A - ie ) ^ - iA rgch(A )
£6r; ,
On déduit de (81) que A rc s in n’est continûment prolongeable en aucun point de J .
On déduit de (80) et (81) que F = et G = . Ainsi, à partir du germe de
solution Germo(^), en tournant autour de la singularité 1 de (75) pour arriver à W ,
soit d’un l’angle orienté ^ G] f , tt [ , soit d’un angle orienté ^ G] - tt, - ^ [ , on arrive
aux FF-solutions distinctes F et F* = e^G = ^ .
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174 §9
On en déduit qu’une IR-base des J-solutions ordinaires réelles est (u, v) , où, pour tout
Ag J:
(83) n(A) = cos (Argch(A)) ; v(A) = s i n (Argch(A))
On laisse au lecteur le soin d’étudier les (—J)-solutions ordinaires de (75).
La considération des solutions complexes de (75) a notamment permis, à partir de
la connaissance des /-solutions ordinaires, de découvrir les J-solutions ordinaires. C’est
grâce à la possibilité qu’on a eue, dans C , de faire “ tourner continûment ” la variable
autour de la singularité 1 , alors qu’en se limitant à la variable réelle, une singularité
est une barrière infranchissable. Ce principe guide la plupart des techniques d’étude des
singularités d’équations différentielles ordinaires à coefficients analytiques ^
Exem ple 9.8 :
Considérons l’équation linéaire scalaire complexe du premier ordre
(84) 2z(l 4- z)y' + (1 -f z)y = 1
D’après le théorème 9.7, sur tout ouvert simplement connexe U de C \ {—1, 0} , cette
équation obéit au théorème de Cauchy-Lipschitz linéaire, l’espace affine de ses U-
solutions est donc de dimension 1 . Les points 0 et —1 sont les deux points singuliers
de (84) (on définit les singularités d’une équation linéaire scalaire complexe de la même
manière que pour une équation linéaire scalaire ordinaire non résolue par rapport à la
dernière dérivée). Les solutions ordinaires ont été étudiées en détail à l’exemple 1.1.
Dans C , nous désignerons par U le domaine -1 + L = C \ (-14-IR_) et par V le
domaine C \ ( - 1 + IR+). Les domaines e t V sont simplement connexes.
Pour tout ^ G L , o n a g T; donc pour tout C G C , la fonction
(85)
n=0 71=0
La série formelle S = 2n+l est de rayon 1 , donc définit sur le disque unité
ouvert D = Di une fonction analytique S , et (85) prouve que les restrictions à DflL de
(fo et de S coïncident. Par suite, la fonction : U C égale à (fo sur IL et à 5 sur
D a bien un sens, est analytique et prolonge po . D’après le principe du prolongement
analytique, il est immédiat que ^0 est une [/-solution de (84). En utilisant les premières
des formules (70), (71) et (72), on voit que pour tout réel a: G] - 1,0 [ , on a:
A r g t h ( - /^ )
( 86) ^o{x) -
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Équations différentielles avec variable complexe 175
et on retrouve les solutions ordinaires de (84) sur ] - 1,1 [ déjà obtenues à l’exemple
1.1. Montrons que est solution maximale de (84). En effet, il découle de (86) que
4^0(x) —> H-oo, donc ï^’est déjà pas prolongeable par continuité en - 1 . Soit un
x —^—l
réel x < -1 . On a:
/ -iTT 1 , / ^ / ^ :+ 1
+ ie)
Î tT 1 / +1
<Po(-A - ie) + Log
£€ir; ,
ce qui prouve que ne se prolonge pas par continuité au point x . Finalement, ne
se prolonge par continuité en aucun point de C \ C/ , donc est bien maximale. De plus,
pour tout C e C , la fonction Cz~'^ ne se prolonge par continuité à aucun point
de IR_ , donc ipc ne se prolonge par continuité à aucun ouvert contenant strictement
L, donc (fc est solution maximale de (84); on déduit aussi de là que est l’unique
C/-solution de (84). Cette propriété n’est pas en contradiction avec le théorème 9.7 bien
que U soit simplement connexe, car le théorème 9.7 n’est pas applicable sur U (puisque
0 est point singulier de l’équation).
La fonction I tt H- Log(—^) est une détermination du logarithme sur —L . Une
détermination de z~'^ sur V est donc z ±[—z)~^ ;on vérifie que cette détermination
prend ses valeurs dans T . Pour tout C 6 C , on peut donc définir la fonction analytique
Ipc ■ V — >C , Z I— y ( - z ) “ i ( c - i Arctg ( i ( - z )“ 2j j
On vérifie immédiatement que
(90) 9- M =- z - H r c t g ( r i ) . nE pn
'
=0
+i)~
'
f
et pour tout Z e V tel que | 2: | > 1, on a:
V>o(2) = -i(-z)“î Arctg j
(_ l)n j2 n + l(_ ^ )-n -^
(91) 2n 4-1
n=0
(_i)«+i
=E^ (2n + l)z"+i
n=0
On déduit de (90) et (91):
r - iv n + 1
(92) (Vz e W tel que U: > 1) W = E 7 (2n
^ T +T 1)2:^+!
n= 0
La relation (92) signifie que par rapport à la variable ^ ^ , pour tout z e W tel
que | 2:| > 1 (i.e. |C| < 1 ), on a !ib(^) = T{C) ^ ^ désigne la série formelle
5Dn>o ^2n+i ' rayon 1 . On traduit cette propriété en disant que %
est développable en série entière en le point 00 de C U {00} . Le point 00 joue pour la
fonction ¿^0 un rôle analogue à celui joué par 0 pour la restriction de ^0 à C/ \ {0} .
Munissons Cu{oo} (appelé la sphère de Riemann complexe) de sa topologie naturelle (de
compactifié d’Alexandroff de C , ce qui en fait un espace topologique homéomorphe à une
sphère euclidienne d’un espace euclidien de dimension 3). La fonction % se prolonge
par continuité en 00 par la valeur 0. On notera cette fonction ainsi prolongée.
Le domaine W n’est pas simplement connexe, mais le domaine W* = W U {00} de
C U {00} est simplement connexe. La symétrie est parfaite entre les triplets (C/,0,^o)
et {W*y 00, tf'o ) • Ainsi se trouvent unifiés et éclairés les résultats de l’exemple 1.1 ^
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INDEX DES NOTATIONS
Q ^ ,Q+ : ...................................................... groupe multiplicatif des rationnels non nuis (resp. > 0 )
.............................................................................................................................................famille
.......................................................................................l’ensemble image de l’application i •-> a,
/ | ^ : ........................................................................................................................ la restriction de / à A
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178 Index des notations
Im ( ) : ................................................................................................................................................ l’image
d e t : ...................................................................................................................................... le déterminant
d e g ( ) : .................................................................. le degré (d’un polynôme, d’une fraction rationnelle)
/ : E ------ >F : ........................ / est un isomorphisme de E sur F (pour une certaine structure)
P : ...................... l’objet quotient de l’objet E par le sous-objet F (pour une certaine structure)
............................................. Le déterminant fonctionnel des fonctions fi dans la base B
W ronskfj^...jf^ : ........................................................................ Le wronskien des fonctions scalaires /,
l o g ( z ) : .................................................................... Ensemble des logarithmes du complexe non nul z
L o g : ............................................................................................ Détermination principale de l’argument
a r g ( z ) : ........................................................................ Ensemble des arguments di complexe non nul z
A rg : ............................................................................................ Détermination principale de l’argument
n i , a ( ^ ) ....................................................... Groupe de Poincaré de l’espace topologique T au point a
In d (7 , : .......... Indice du lacet 7 par rapport au point ^ , où ^ € C et ^ non dans l’image de 7
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INDEX ALPHABÉTIQUE
Les rubriques renvoient aux pages dont le numéro est indiqué
Abel Détermination
formule d - ..................................... 15 - du logarithme............................... 159
formule d - complexe....................158 - principale du logarithme..............160
Amplitude Équation
fonction .115 - autonome................................ 92, 94
- d ’Euler............................................ 8 6
Analytique
- d ’Euler des fonctions ellipptiquesll7
fonction - réelle.............................. 1 2
- linéaire à coefficients constants.. .51
fonction vectorielle - ...................... 144
- linéaire à coefficients périodiques. 16
Aecoli - linéaire complexe d ’ordre 1 ..........145
théorème d - .. . 69 - linéaire complexe homogène . . . . 145
- linéaire d ’Euler............................... 64
Autonome
- linéaire d ’ordre 1 résolue en Y' .. 67
équation - . . .. . 92, 94
- linéaire homogène. . . 1, 7, 21, 24, 52
Baire - linéaire scalaire d ’ordre 1 ................ 1
- linéaire scalaire complexe.......... 151
Brianchon
- linéaire scalaire d ’ordre 1 compl. 157
théorème de - . 128
- linéaire scalaire d ’ordre > 2 .. 21, 24
Cauchy - linéaire scalaire d ’ordre p .......... 74
problème de - .................................. 68 - linéaire scalaire non résolue . . . 3, 24
- linéaire vectorielle d ’ordre p . . . . 76
Cauchy-Arzelé
théorème de - ....................................69 Équilibre
Cauchy-Lipschitz Étalé
théorème de - linéaire........................ 8 espace - des germes........................ 138
théorème de - à Vinfîni..................... 18 position d ’- ........................................92
théorème simpliüé de - local.........71 position d ’- stable............................. 92
théorème simplifié de - global.......72
Euler
th. de - linéaire complexe local.. . 146
construction d ’- ................................ 69
th. de - linéaire complexe global. .147
équation d ’- .................. 86
Compagnon équation d ’- des fct. elliptiques. .. 117
matrice- - ...................... .......... 28,56 équation linéaire d - ..........................64
indicateur d - .................................. 131
Convergence
relation d ’- ...................................... 125
rayon de - ........................................ 1 1
disque ouvert de - ........ .................. 1 1 Feuerbach
intervalle de - ..................................1 1 théorème de - ..................................125
Déployé Formule
ouvert - ..........................................139 - d ’addition......................................116
- de duplication et triplication . . . 124
Déterminant
- de Thomson..................................116
- fonctionnel.................. ........ 14, 149
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180 Index alphabétique
Frobenius Phases
théorème de - .................................29 espace des - .................................... 96
Fuchs Poincaré
équations du type de- .....................32 groupe de - .................................... 136
fonctions du type de- .................... 32
Pélya
théorème de - ....................................34
théorie de - ........................................30
Germe
Poncelet
- de fonction continue.................. 137
grand théorème de - .............. 115, 123
Gronwall polygones de - ................................. 1 2 0
lemme de - ........................................ 18 triangles de - ................................... 125
quadrilatères de - ............................126
homéomorphisme
hexagones de - ................................ 127
- local.............................................. 138
octogones de - ................................. 129
Homotope polygones de - quelconques.......... 131
chemin - à zéro................................133
Primitive
chemins - s ...................................... 131
- le long d ’un chemin......................155
Homotopie
Relèvement
- d ’un chemin à un autre............... 133
- d ’une application..........................139
premier groupe d - ..........................136
- logarithmique................................162
Immersion
Revêtement
- dans un e.v.n. de dimension finie. 97
ouvert - ............................................139
Indice
section
- d^un lacet en un point................. 161
- au-dessus d ’un ouvert.................. 139
Intégrale
- curviligne...................................... 155 Simplement connexe
- première.............................. 104, 105 espace topologique - ....................... 134
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BIB LIO G R A PH IE
[13] G r EENHILL A.G. The applications of elliptic functions ................ (Dover, 1959)
N.B. Une nouvelle version de [12], revue, corrigée et complétée, va paraître aux éditions Cassini.
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Im prim é en France
par M A M E Im prim eurs à Tours
Dépôt légal M ars 2000 (N “ 00032017)
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