Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Agence de l’Environnement
et de la Maîtrise de l’Energie
Contamination
des sols
Transferts des sols vers les animaux
EDP Sciences/ADEME
ISBN : 2-86883-794-8
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux
termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non
destinées à une utilisation collective », et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute
représentation intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (alinéa 1er de
l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les arti-
© 2005, EDP Sciences, 17, avenue du Hoggar, PA de Courtaboeuf, 91944 LesUlis Cedex A
et
Résumé 3■
Sommaire I
3. Prévision du transfert sol-animal
des polluants organiques et métalliques 67
3.1. De nombreux modèles existants 68 ■
■ Écriture du modèle transfert direct sol-animal 68 ■
■ Exemples de modèles de transfert 70 ■
Conclusion 95 ■
Références bibliographiques 99 ■
Glossaire 213 ■
Sommaire III
Remerciements
La réalisation de ce travail a bénéficié de la synthèse effectuée en septembre 1998 par Anne Ker dans
le cadre de son mémoire de stage de fin d’études à l’ESA d’Angers.
Remerciements 1
Résumé
Les diverses crises qui ont affecté la filière agroalimentaire, ont généré la revendication de la part des
consommateurs, au droit à la sécurité des aliments. Pour répondre à ces exigences, la nécessité de dispo-
ser d’avis rapides, fiables et clairs sur les questions émergeantes, a été relevée par la législation
communautaire, législation qui imposera prochainement des évaluations des risques liés à l’alimentation
pour toute la population européenne. C’est dans ce contexte que s’inscrit cet ouvrage visant à synthéti-
ser les connaissances du transfert de polluants organiques et métalliques du sol vers l’animal d’élevage.
Les polluants organiques (PCDD/F, PCB, HAP) sont lipophiles, toxiques et de persistance variable selon
les familles. Les polluants métalliques (appelés également ETM pour éléments traces métalliques), quant
à eux, sont des éléments non lipophiles, de toxicité variable selon les molécules et les doses administrées.
L’origine de la contamination du sol résulte principalement des activités humaines pour les polluants
organiques tandis que, pour les ETM, l’impact anthropique serait au plus équivalent voire inférieur à
celui des processus naturels. Toutefois, le sol concentre très fortement ces polluants. Il est ainsi surpre-
nant que le transfert des polluants organiques et métalliques de cette matrice vers l’animal d’élevage
n’ait fait l’objet que d’un nombre très restreint d’études. De ce fait, les éléments rapportés ci-dessous
proviennent souvent de travaux traitant du devenir des molécules suite à l’ingestion d’un aliment
contaminé.
L’absorption intestinale des polluants organiques s’effectuerait selon un transport passif. Le taux
d’absorption est principalement fonction de la composition de la matrice et des caractéristiques des
molécules (degré de chloration/nombre de cycles/lipophilicité). Suite à leur absorption, les PCDD/F (molé-
cules principalement étudiées) se répartissent dans deux tissus cibles, le tissu adipeux et le foie. La
contamination du tissu adipeux s’expliquerait principalement par sa teneur en lipide combinée par la
Résumé 3
propriété lipophile de ces molécules. Quant au foie, l’accumulation des PCDD/F serait fonction de sa
concentration en protéine de liaison (dont les cytochromes P-450) et de l’affinité des congénères pour
ces dernières. La hiérarchie dans la rétention des PCDD/F entre ces deux tissus dépendrait de la dose et
de la molécule administrées, ces deux paramètres engendrant ou non l’induction de la synthèse des pro-
téines de liaison hépatiques. Pour les HAP et les PCB, la distribution tissulaire reste à éclaircir. Il
semblerait toutefois que les HAP soient dégradés dans l’organisme puis excrétés. Enfin, les principales
voies d’excrétion des dioxines sont les fèces, le lait et les œufs tandis que pour les HAP, l’élimination s’ef-
fectuerait au moins via les fèces et via les urines. Le transfert des HAP de l’aliment au lait ou de l’aliment
aux œufs est peu exploré.
Les polluants métalliques sont quant à eux absorbés selon des processus actifs ou passifs. Les taux
d’absorption de ces éléments seraient principalement fonction de la composition de la matrice, de la
présence d’autres ETM et de leur spéciation (cette spéciation étant propre à chaque matrice). Leurs prin-
cipaux tissus cibles sont les reins, le foie et secondairement les muscles et les os. Cette distribution
tissulaire serait fonction de la présence de protéines de liaison, notamment les métallothionéines et plus
spécifiquement de l’affinité entre les ETM et ces protéines. Toutefois, l’accumulation des ETM dans ces
tissus semble restreinte car les facteurs de bioconcentration sont rarement supérieurs à 1. Ces éléments
seraient principalement éliminés de l’organisme via la voie urinaire. Cette prépondérance reste hypothé-
tique dans la mesure où la contamination du lait et des œufs n’a fait l’objet que d’un nombre restreint
d’études. La voie fécale, quant à elle, véhiculerait principalement les ETM non absorbés.
En conclusion, les inconnues demeurant sur les mécanismes d’absorption, de distribution tissulaire et
d’accumulation des polluants organiques et métalliques sont trop conséquentes pour permettre une
modélisation fiable du transfert de ces molécules du sol à l’animal d’élevage.
Diverses situations de crises ont récemment affecté la filière agroalimentaire renforçant une demande
plus affirmée des consommateurs qui revendiquent le droit à la sécurité des aliments, le respect du
milieu naturel, la préservation des ressources, la sauvegarde des grands équilibres de la planète. Elles ont
aussi montré l’absence de culture du risque en France.
Dans ces circonstances, la nécessité de disposer d’avis rapides, fiables et clairs sur les questions qui
ont émergé, a été relevée par la législation communautaire, législation imposant prochainement des
évaluations des risques liés à l’alimentation pour toute la population européenne (Commission des Com-
munautés européennes, COM 2000).
Cette exigence accrue de sécurité ainsi que les problèmes nouveaux posés par la contamination de
l’environnement et l’irruption des progrès biotechnologiques imposent de compléter les approches ana-
lytiques d’appréciation des risques chimiques, par une approche plus systémique. L’évaluation et la
maîtrise des impacts des activités humaines sur l’évolution des ressources naturelles, physiques et biolo-
giques, l’évaluation et la prévention des risques de contamination des chaînes alimentaires sont devenus
des enjeux majeurs.
Il est communément admis que l’étude des risques alimentaires chimiques doit concerner l’ensemble
de la chaîne alimentaire sol-plante-animal-aliment, d’où la prise en considération des questions environ-
nementales et de leur interface avec des questions agronomiques d’une part, et d’autre part des
pratiques et intrants agricoles au niveau de la production primaire et de leur effet potentiel sur la sécu-
rité globale des denrées alimentaires.
Introduction 5
Dans ce contexte, ce document contribue à établir l’état des connaissances concernant le transfert
des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux d’élevage pour participer in fine à l’éva-
luation du risque pour ces animaux mais également pour l’homme qui les consomme. Ainsi, cet ouvrage
s’adresse aux évaluateurs de risques mais également à leur gestionnaire. Les sols considérés ici sont
autant les sites pollués que les sols agricoles présentant une pollution diffuse (par les effluents d’élevage,
les engrais phosphatés, les épandages de déchets ou encore les traitements phytosanitaires).
Le terme « polluant » implique que les éléments ou les composés ciblés sont susceptibles d’engen-
drer des phénomènes de toxicité vis-à-vis des organismes. Sous le terme générique « polluants
organiques » sont regroupés un grand nombre de composés. Compte tenu des éléments bibliogra-
phiques disponibles et de la dangerosité connue de certaines de ces molécules, cette synthèse sera
restreinte à deux familles de molécules : les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) d’une part
et d’autre part les hydrocarbures aromatiques polychlorés (HAPC) (comprenant les polychlorodibenzo-
para-dioxines, PCDD, les polychlorodibenzofuranes, PCDF et les polychlorobyphényls qui possèdent des
propriétés physiques analogues à celles des PCDD/F, appelés PCB). Les « polluants métalliques » (métaux
et métalloïdes) sont des éléments en traces présents dans la croûte terrestre à des concentrations infé-
rieures à 1 pour 1 000 en moyenne ou à 0,1 pour 1 000 dans les êtres vivants. Contrairement aux
polluants organiques considérés dans cette brochure qui sont tous susceptibles d’engendrer des risques
en terme de santé, tous les polluants métalliques ne sont pas toxiques (site internet US EPA, 2003)
(Tableau 0.1). Cependant, les éléments en traces métalliques (ETM) des groupes 1 et 2 du tableau 0.1,
pour des teneurs élevées et sous forme chimique « biodisponible » peuvent également devenir nuisibles,
d’où la nécessité de prendre en compte la concentration de ces éléments dans leur milieu.
Le champ des investigations développé dans cet ouvrage est volontairement limité aux transferts
directs sol-animal dans la mesure où ce segment de la chaîne alimentaire est celui pour lequel les don-
nées sont les plus éparses et les moins nombreuses. Mais c’est un maillon important dans l’appréciation
du risque comme en témoignent les alertes à répétition liées aux contaminations de produits animaux.
Les sources de contamination et le processus d’accumulation des molécules organiques et métal-
liques au niveau des sols ne sont pas la cible de cette synthèse qui ne les prendra en compte que de façon
marginale. Après un rapide rappel sur les caractéristiques des molécules qui rentrent dans le périmètre
de ce travail, les niveaux de contamination des sols et leurs facteurs de variation, le niveau d’ingestion
de sols par l’animal, le métabolisme des polluants chez l’animal feront l’objet d’un second chapitre. Une
troisième partie sera consacrée à l’approche de modélisation des transferts étant entendu que le concept
de biodisponibilité des polluants a suscité une attention particulière tant au niveau des sols que dans
l’organisme de l’animal. Dans le quatrième chapitre, un relevé systématique des données relatives aux
concentrations en polluants des produits d’origine animale permettra d’apprécier les facteurs de risque
pour l’Homme considéré comme le maillon final dans la chaîne alimentaire.
Aluminium (Al) X
Arsenic (As) X
Barium (Ba) X
Béryllium (Be) X
Cadmium (Cd) X
Chrome (Cr) X
Cobalt (Co) X X
Cuivre (Cu) X X
Plomb (Pb) X
Manganèse (Mn) X X
Mercure (Hg) X
Molybdène (Mo) X X
Nickel (Ni) X X
Sélénium (Se) X X
Argent (Ag) X
Strontium (Sr) X
Thallium (Tl) X
Vanadium (V) X
Zinc (Zn) X X
Introduction 7
1.
Rappels
sur les polluants
organiques
et métalliques
Afin de mieux appréhender le transfert sol-animal des polluants organiques et métalliques, il faut
rappeler les propriétés physico-chimiques et l’origine de ces molécules, ainsi que les conséquences de
la contamination de la chaîne alimentaire en terme de voie d’exposition humaine, finalité de telles
études.
Les propriétés physico-chimiques des polluants organiques permettent de comprendre et de prédire non
seulement le devenir de ces molécules dans les différents écosystèmes (mobilité, dégradation abiotique
et biotique) mais également leur capacité d’accumulation chez les animaux.
1.1.1.1. PCDD/F
Deux cent dix congénères de PCDD/F ont été identifiés dans l’environnement : 17 d’entre eux, consi-
dérés comme toxiques (Tableau A1.1 de l’Annexe 1 ; Figure 1.1), ont été pris en compte dans la suite de
cette revue bibliographique (Safe, 1998).
7 3
7 3 O
O 6 4
6 4
Cly Clx Cly Clx
Les numéros représentent la localisation possible des atomes de chlore sur les cycles benzéniques ; Clx, Cly : atomes de chlore.
Les PCDD/F diffèrent les unes des autres principalement par le nombre et la position des atomes de
chlore sur les 2 noyaux benzéniques. Les 8 atomes de carbone, pour lesquels une liaison covalente est
disponible, peuvent être occupés par des atomes d’hydrogène ou des atomes de chlore suivant le degré
de chloration du composé (Jauzein et al., 1997). Une distinction peut être faite entre les PCDD et les
PCDF : les PCDD appartiennent au groupe de la dibenzo-para-dioxine dont la structure renferme deux
atomes d’oxygène formant un hétérocycle de type 1,4-dioxane ; les PCDF sont, quant à eux, rattachés au
dibenzo[b-d]furane, dont la structure présente un enchaînement hétérocyclique ne comportant qu’un
seul atome d’oxygène de type tétrahydrofurane (INSERM, 2000). La dissymétrie du noyau furanique
engendre un nombre plus important de congénères que celui des PCDD (135 PCDF et 75 PCDD).
Les PCDD/F sont caractérisées comme étant solides à température ambiante, peu ou pas volatiles
(Bildeman, 1988 ; Union européenne, 1999 ; ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 1998 ; IARC, 1997).
En effet, elles possèdent des pressions de vapeur de l’ordre de 0,2 à 3,3 Pa.m3.mol–1 pour respectivement
la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-para-dioxine (2,3,7,8-TCDD) et l’octachlorodibenzo-para-dioxine (OCDD)
(Eitzer et Hites, 1988). Leur faible volatilité rend négligeable leur dispersion sous forme gazeuse
(INSERM, 2000) et donc leur dégradation par photo-oxydation atmosphérique. Ceci leur confère une cer-
taine stabilité dans l’atmosphère. Les Kow élevés pour ces molécules (rapport entre la concentration à
l’équilibre dans l’octanol et celle dans l’eau) s’échelonnant de 6,8 à 8,8 en fonction du degré de chlora-
tion du composé permettent de classer les PCDD/F dans les molécules fortement lipophiles. Cette
caractéristique physico-chimique leur permet de traverser les biomembranes cellulaires et de s’accumu-
ler dans l’organisme (tissus adipeux) et dans les cuticules des végétaux (Union européenne, 1999 ; Lorber
et al., 1994 ; Fries, 1995b ; Lohmann et Jones, 1998). Contrairement aux HAP, les 17 PCDD/F étudiés sont
des molécules fortement rémanentes dans tous les écosystèmes [les temps de demi-vie des PCDD/F chez
l’homme sont compris entre 4 et 16 ans (Flesh-Janys et al., 1996)]. Seuls quelques bactéries/champignons
(Wittich, 1998) et certains animaux supérieurs sont aptes à les métaboliser. Trois voies principales de
dégradation ont ainsi été démontrées pour les PCDD (Hu et Bunce, 1999) : hydroxylation, oxydation avec
migration d’un atome de chlore, ou ouverture du cycle benzénique pour former un dihydroxydiphényl-
éther éventuellement suivie par une hydrolyse pour donner un catéchol.
Les conséquences en terme de santé humaine de l’accumulation des PCDD/F dans l’organisme vivant
sont sévères (Tableau A6.1 de l’Annexe 6), ceci pouvant être expliqué par une très grande persistance de
ces molécules ainsi que par une très forte affinité ligand-AhR (récepteur cytosolique au groupement aryl
des hydrocarbures). En effet, tous ces effets néfastes semblent débuter par l’activation du AhR qui
engendre ultérieurement une perturbation de l’homéostasie cellulaire (Union européenne, 2002) : le
AhR activé est un régulateur transcriptionnel de nombreux gènes codant des enzymes impliquées dans
le métabolisme des xénobiotiques (comme la famille des cytochromes P450), mais également pour les
facteurs de croissance cellulaire et des facteurs de différenciation. Les différentes étapes du mode d’ac-
tion cellulaire des PCDD/F sont développées dans la figure 1.2.
PCDD/F
Noyau
AHR: récepteur Ah; AIP: protéine interagissant avec le récepteur Ah; Ara 9: protéine associée au récepteur Ah; Arnt: transporteur nucléaire du récepteur
Ah; AhRR: forme tronquée de AhR à fonction de répresseur; Hsp: Protéine de choc thermique; PKC: protéine kinase C; XRE: élément de réponse aux
xénobiotiques.
Figure 1.2 : Schéma hypothétique du mécanisme d’action des PCDD/F au niveau cellulaire. (D’après Landers
et Bunce, 1991 ; Okey et al., 1994 ; Rowlands et Gustafsson, 1997 ; Pickering, 2000 ; Hu et Bunce, 1999 ;
Union européenne, 1999).
Afin d’évaluer la toxicité globale d’un mélange des 17 dioxines les plus toxiques (et dont la toxicité
est congénère dépendante) un indicateur global a été retenu : l’I-TEQ (International Toxic Equivalent –
Équivalent Toxique International). Chaque PCDD/F est assorti d’un coefficient correspondant à sa toxi-
cité, le TEF (Toxic Equivalent Factor – Facteur Équivalent Toxique) qui vient pondérer la concentration de
chaque PCDD/F du mélange (Équation 1.1). Le TEF, propre à chaque congénère, est estimé par comparai-
son de l’activité du composé considéré à celle de la 2,3,7,8-TCDD. Cette dernière, considérée comme la
plus toxique, est assortie par définition d’un TEF égal à 1.
3‘ 2‘ 2 3
5‘ 6 6 5
Clx Cly
Ortho Méta
Les divers congénères diffèrent entre eux en fonction du nombre et de la position des atomes de
chlore qui, comme pour les dioxines, servent de base à la nomenclature. Il existe une autre terminologie
pour désigner les PCB : la molécule est identifiée par un nombre se rapportant à la position relative des
atomes de chlore par rapport au lien unissant les deux groupes phényles (ortho, méta ou para). Ce sys-
tème numérique d’identification des PCB a été adopté par l’Union Internationale de Chimie
Fondamentale et Appliquée (IUAPC). Les propriétés physico-chimiques des 12 PCB « dioxines-like » étu-
diés sont relativement proches de celles des PCDD/F (Tableaux A1.1, A1.2 de l’Annexe 1) soit notamment
une faible volatilité, une forte lipophilicité et une persistance élevée (stabilités chimique, thermique et
biologique).
1.1.1.3. HAP
Les HAP sont exclusivement constitués d’atomes de carbone et d’hydrogène agencés sous forme de
cycles aromatiques.
Seize congénères, présents en forte concentration dans l’environnement, détectés indépendamment
des sources de pollution considérées ou potentiellement toxiques pour les organismes vivants ont été
classés comme polluants prioritaires par l’Agence américaine de la protection de l’environnement (US
EPA) en 1976. De ce fait, seuls ces HAP font l’objet de cette synthèse bibliographique (Figure 1.4).
Les HAP de la figure 1.4 diffèrent entre eux par le nombre de noyaux benzéniques (de 2 à 6) ainsi
que par leur arrangement spatial (anguleux, en amas ou linéaire) (Sims et Overcash, 1983). Les HAP sont
sous forme solide à température ambiante. Ils se caractérisent par des températures de fusion et d’ébul-
lition élevées, des faibles tensions de vapeur et des valeurs de solubilité aqueuse très peu élevées
(Tableau A1.3 de l’Annexe 1). Parallèlement, les HAP sont fortement solubles dans des solvants orga-
niques et apparaissent lipophiles. Cependant, ces caractéristiques sont à nuancer en fonction du nombre
de cycles aromatiques et de l’agencement spatial des molécules. En effet, la volatilité des HAP diminue
avec l’augmentation du nombre de cycles aromatiques fusionnés, les pressions de vapeur à 25 °C s’éche-
lonnant de 1 × 10–2 à 1 × 10–6 kPa (Wilson et Jones, 1993) d’où des répercussions sur le devenir de ces
composés dans l’atmosphère : il a été démontré que les congénères de faible volatilité, donc associés à
des particules, étaient moins exposés à des dégradations par photo-oxydation que les molécules
gazeuses (Atkinson et Carter, 1984 ; Atkinson, 1991).
La solubilité aqueuse des molécules tend à évoluer en sens inverse de la lipophilicité [Log Kow, coef-
ficient de partage des congénères entre l’eau et l’octanol déterminé suite à l’application du modèle
mathématique SOFA (Govers et Krop, 1998)], en diminuant avec l’augmentation du poids moléculaire
(Wilson et Jones, 1993). À 25 °C, le naphtalène a une solubilité aqueuse de 32 mg.L–1 et une lipophili-
cité de l’ordre de 3,4 mg.L–1 tandis que ces mêmes paramètres pour le benzo[g, l, i]pérylène sont de
2,6 × 10–4 et de 7,1 mg.L–1 toujours à 25 °C. La solubilité aqueuse et la lipophilicité des congénères des
HAP influencent la persistance de ces molécules dans l’environnement (Blumer, 1976). En effet, les HAP
peuvent être dégradés dans l’air par photo-oxydation et oxydation chimique (Shiaris, 1989, Weissenfels
et al., 1992). Dans le sol, les principaux mécanismes de dégradation des HAP seraient les réactions biolo-
giques (Mueller et al., 1990). La dégradation des HAP a été mise en évidence chez des micro-organismes
(Cerneglia, 1992 ; Juhasz et Naidu, 2000 ; Rodriguez-Fernandez, 1995) mais également chez les animaux
supérieurs (Van de Wiel et al., 1992 ; Williams et Phillips, 2000). La principale différence est le degré de
métabolisme : les micro-organismes sont dotés de complexes enzymatiques permettant l’ouverture des
cycles benzéniques tandis que chez les mammifères la dégradation des HAP correspond généralement à
une hydroxylation suivie ou non par une conjugaison.
D’un point de vue toxicité (Tableau A6.1 de l’Annexe 6), les HAP dans leur forme native, contraire-
ment aux dioxines, ne sont pas des molécules nocives pour les êtres vivants. La toxicité de ces molécules
résulte de leur dégradation. En effet, il a été clairement démontré que les diol-époxydes, formés lors
Région
Baie Époxydation dans la région
baie par le cytochrome P450
Hydroxylation via
l’époxyde hydrolase
Époxydation par le
cytochrome P450
OH OH
OH OH
Benzo[a]pyrène-7R,8S dihydrodiol 9R, 10R époxyde Benzo[a]pyrène-7R,8S dihydrodiol
Figure 1.5 : Dégradation et toxicité du benzo[a]pyrène dans la cellule : exemple du cancer du poumon (Moll, 1995).
1.1.2. Origine
Selon les molécules étudiées, l’origine diffère. De manière générale, les HAP et les dioxines sont le plus
souvent formés de manière involontaire, tandis que les PCB ont été synthétisés par l’homme en vue d’un
usage particulier.
Les PCDD/F et les HAP sont produits suite à des processus de combustion incomplète de matière orga-
nique. Deux origines ont été démontrées : les sources naturelles (allant de la petite étincelle aux
éruptions volcaniques) et les procédés industriels faisant intervenir de fortes températures (Tableau 1.1).
Alors que les dioxines sont principalement formées suite aux procédés d’incinérations, la principale
source de production d’HAP est relative à la pétrochimie et aux différentes utilisations du pétrole (IPCS,
1998).
* Liste strictement qualitative, sans soucis de classement entre les différentes sources majoritaires et minoritaires et sans précision quant aux polluants (PCDD/F, HAP).
a) PCDD/F b) PCB
Figure 1.6 : Contribution des différents aliments à l’exposition humaine aux PCDD/F (a) et des PCB (b) (AFSSA, 2000
citée par INSERM, 2000) (US EPA, 2000a).
Cette différence de contamination entre les animaux et végétaux peut s’expliquer de deux manières.
D’une part, la grande majorité des espèces végétales sont incapables de prélever les PCDD/F et les PCB
« dioxines-like » dans le sol (réservoir en PCDD/F) via leur système racinaire et de les transloquer vers les
parties aériennes (Kew et al., 1989) [une seule exception est connue à ce jour, les plantes de la famille
des cucurbitacées (Hülster et al., 1994)]. Les végétaux sont donc pollués en HAPC majoritairement suite
à un dépôt atmosphérique de ces molécules ou à des éclaboussures de particules de sol. Dans ces condi-
tions, la contamination n’est que superficielle et peut être dissipée par lavage. D’autre part, les
différences de concentration en PCDD/F et PCB entre produit animal et produit végétal peuvent être
dues à des durées et des intensités d’exposition à ces molécules plus importantes pour les animaux que
celles pour les végétaux : les crustacés, par exemple, filtrent quotidiennement de grosses quantités d’eau
pour s’alimenter. Or ces polluants sont des composés stables et persistants. Ils ne sont donc pas ou peu
métabolisés et s’accumulent dans les tissus et les réserves lipidiques de l’animal (Fries, 1995b, Lorber
et al., 1994 ; Lohmann et Jones, 1998 ; US EPA, 2000a).
Contrairement aux dioxines, les aliments contaminés par les HAP sont principalement les produits
d’origine végétale (Figure 1.7).
La forte contribution des aliments d’origine végétale résulte non pas d’une sur-contamination de ces
produits par rapport à ceux d’origine animale (les voies de pollution étant les mêmes que celles des
dioxines soit principalement une contamination superficielle suite à des dépôts atmosphériques), mais
d’une faible accumulation des HAP dans les organismes vivants supérieurs. En effet, contrairement aux
dioxines, les HAP peuvent être dégradés chez les animaux (Méador et al., 1995). Cependant, cette hié-
rarchisation de l’importance des niveaux de pollution entre les deux origines des denrées alimentaires
peut être inversée :
Fruits
7%
Poissons
Huiles et OCL
2%
31 %
Viandes
4%
Produits
laitiers
2% OCL (Oléagineux, Corps gras, Lipides)
Figure 1.7 : Contribution des différents aliments à l’exposition humaine aux HAP (COT, 2002 cité par la Commission
européenne, 2002).
– lors de la cuisson des plats telle les « grillades » (formation de HAP par combustion de la matière
grasse de la viande ; Howard et Fazio, 1980 ; Philipps, 1999) ;
– lors de la préparation des mets nécessitant l’ajout de matière grasse végétale (huile ou OCL ;
matrice fortement contaminée).
1.2.2. Origine
Tout comme les polluants organiques, la dissémination des éléments en traces de l’environnement pro-
vient soit de processus naturels, soit des activités humaines (Bourrelier et al., 1998).
Limites optimales
Carences de l’homéostasie Toxicité
Aucun Toxicité
effet
1 2 2 1 2 1
Concentration Concentration
Figure 1.8 : Courbes Doses-Réponses des composés métalliques essentiels (a) et non essentiels (b) (Alloway, 1995).
Tableau 1.3 : Contenu des roches en éléments traces (en mg.kg–1) (Kabata-Pendias et Pendias, 1992).
Les éléments en trace sont également utilisés par l’homme à des fins industrielles et/ou agricoles
(Tableau 1.4). L’utilisation multiple des polluants métalliques dans les industries et les pratiques agricoles
fait que, en dépit des teneurs non négligeables dans les roches mères, les principales sources d’exposi-
tion humaine à ces composés via l’environnement sont celles d’origine anthropique.
Éléments Utilisation
Traitement du bois
Élément intervenant dans la fabrication de batteries électriques (arsenic améliorant la résistance à la corrosion électrique)
Semi-conducteur (arséniure de gallium)
Agent décolorant dans l’industrie du verre
Pigment de peinture en association avec le cuivre
Molécule utilisée dans la fabrication de plombs de chasse pour augmenter la dureté
Arsenic et ses dérivés
Élément intervenant dans la fabrication d’alliages avec le cuivre, le plomb et l’or pour augmenter la dureté
Pesticide (arséniate de plomb)
Intermédiaire dans la fabrication d’arséniates (arséniate de sodium; trioxyde d’arsenic, pentoxyde d’arsenic)
Intermédiaire chimique pour la fabrication d’herbicides, de raticides, de fongicides et d’insecticides (trioxyde d’arsenic,
pentoxyde d’arsenic)
Défoliant (pentoxyde d’arsenic)
Métallisant de surface
Élément intervenant dans la fabrication des accumulateurs électriques (oxyde de cadmium)
Molécules utilisées dans la fabrication de pigments (chlorure de cadmium, sulfate de cadmium, sulfure de cadmium)
Stabilisateurs pour les matières plastiques (chlorure de cadmium, oxyde de cadmium, sulfate de cadmium)
Cadmium et ses dérivés
Élément intervenant dans la fabrication d’alliages
Molécule utilisée dans la préparation du sulfure de cadmium (chlorure de cadmium)
Élément utilisé dans l’analyse chimique et catalyse de réaction d’oxydo-réduction (chlorure de cadmium, oxyde de cadmium)
Composé employé en photographie (chlorure de cadmium)
Agent de revêtement pour protéger les métaux contre la corrosion (chlorure de zinc, phosphate de zinc, distéarate de zinc)
Élément intervenant dans la fabrication d’alliages
Molécules utilisées dans la construction immobilière (chlorure de zinc)
Intermédiaire dans la fabrication de dérivés de zinc (oxyde de zinc)
Agent réducteur en chimie organique
Réactif en chimie analytique (oxyde de zinc)
Zinc et ses dérivés
Composants utilisés dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique (chlorure de zinc, distéarate de zinc)
Molécules utilisées dans la fabrication de fongicides
Lubrifiant (distéarate de zinc)
Produit de démoulage dans la confection des pièces moulées
Éléments intervenant dans la fabrication de fongicides (chlorure de zinc)
Additif dans les aliments pour animaux d’élevage
Comme pour la majorité des polluants organiques, l’exposition humaine aux ETM dépend de la voie ali-
mentaire avec plus de 90 % pour le cadmium chez les non-fumeurs (la cigarette est une source
importante en cadmium) (Tripathi et al., 1997 ; Miquel, 2001, US EPA, 2003). Les apports atmosphériques
absorbés par inhalation peuvent être considérés comme négligeables sauf lors d’exposition profession-
nelle, pour des individus vivant à proximité de sites pollués ou encore chez les fumeurs. L’exposition par
contact cutané est également considérée comme minime.
Les aliments contribuant le plus fortement à l’exposition humaine au plomb, zinc et cadmium sont
ceux d’origine végétale (Figure 1.9). Comme souligné dans le paragraphe relatif aux HAP, en fonction
des habitudes alimentaires, la contribution d’un aliment à l’exposition humaine d’un élément trace
métallique donné fluctue (les céréales contribuant à 73 % de l’exposition totale au cadmium en Inde
contre seulement 9 % en France) (Figure 1.9). Ces variations peuvent être également attribuées à des
différences de concentration dans les aliments en fonction des pays.
a)
Lait et Autres Lait et Lait et
Autres Viande
produits légumes produits Viande produits
Viande légumes
laitiers laitiers laitiers 1%
3% 6% 5% 3%
Autres Fruits 0% 0%
1% Fruits Fruits
légumes 0% Légumes Légumes
0% 1%
2% feuillus feuillus
Légumes Céréales 6% 2%
feuillus 32 %
Légumes Légumes
7% à gousse à gousse
10 % 25 %
Légumes Céréales
Céréales 68 %
à gousse 73 %
55 %
Plomb Cadmium Cuivre
b)
Produits Produits
Produits de la mer Produits de la mer Boisson
carnés 4% Boisson carnés 4% 5%
Produits
11 % 14% 11 % Boisson de la mer Légumes
Produits 23 % 34 % et fruits
Produits
laitiers 29 %
laitiers
13 %
18 %
Céréales
9% Produits
Légumes Céréales
Légumes carnés Céréales
et fruits 9%
et fruits 7% Produits 11 %
49 % 35 % laitiers
14 %
Figure 1.9 : Contribution des différents aliments à l’exposition humaine aux polluants métalliques (a) en Inde, (b) en
France (Tripathi et al., 1997) (Decloître, 1998).
1.3. Conclusion
Les polluants organiques et métalliques sont des molécules libérées, volontairement ou non, principale-
ment suite à des processus anthropiques. Les PCDD/F, les PCB et les HAP, constitués de cycles benzéniques
et selon les familles d’atomes de chlore, sont caractérisés par une lipophilicité élevée, croissante avec
l’augmentation du nombre de cycles aromatiques pour les HAP ou du degré de chloration pour les
HAPC. Une des principales différences entre ces familles de polluants organiques est la persistance de ces
molécules dans l’environnement : élevée pour les PCDD/F, les PCB « dioxines-like », elle est de moindre
intensité pour les HAP.
Généralités
sur le transfert des polluants
organiques et métalliques
du sol vers les animaux
Pour expliquer la contamination des différents maillons de la chaîne alimentaire, il convient initialement
de déterminer les concentrations des polluants organiques/métalliques dans l’atmosphère, ce vecteur
recueillant une grande partie des molécules formées suite aux activités humaines (Figure 2.1). Cepen-
dant, la présence de certains éléments tels que le cuivre ou le zinc dans les sols agricoles est fortement
corrélée aux activités d’épandage (effluents d’élevage par exemple) ou aux traitements phytosanitaires
(fongicides cupriques par exemple).
Le devenir atmosphérique en terme de distribution, de dégradation et d’élimination (principalement
par dépôts humide et sec) de ces molécules conditionne la contamination et les processus d’élimination
dans l’écosystème que constitue le sol. Enfin, le transfert des polluants organiques/métalliques du sol à
l’animal est régi par quatre mécanismes physiologiques : l’absorption, la distribution tissulaire, le méta-
bolisme et l’excrétion.
Concernant les ETM, la contamination des végétaux terrestres ainsi que le transfert de ces molécules
des plantes à l’animal ont été souvent décrits dans la littérature et synthétisés pour partie (transferts sol-
plantes) dans un ouvrage édité par l’ADEME et EDP Sciences (Tremel et Feix, 2005). Ces différentes
parties ne sont donc pas reprises dans les paragraphes suivants. Toutefois, dans les études portant sur le
transfert des polluants, notamment organiques, des végétaux au lait (McLachan, 1995, 1997 ; Feidt et al.,
2002 ; Fries et al., 2002), aucune distinction entre la part relative de PCDD/F, les PCB « dioxines-like » ou
de HAP provenant effectivement des plantes de la part relative provenant du sol n’a été réalisée. La
contamination de l’animal par ces polluants du sol est-elle marginale par rapport à celle des végétaux ?
Non. En effet, Thornton et Abrahams (1983), Bruce et al. (2003) ont démontré que, pour l’arsenic, la voie
principale de contamination des ruminants était le sol puis secondairement l’herbe. Ainsi, selon les
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 23
molécules étudiées, ce paramètre pourrait être un facteur clef dans la contamination des ruminants, qui
devra être pris en compte dans les études futures.
Atmosphère
Vecteur environnemental
Dégradations UV
Animal
(Oxydation, photolyse) Inhalation
Irrigation
Dégradations biotiques
et abiotiques
Figure 2.1 : Sources de contamination des sols et schéma de circulation des polluants dans l’environnement
via l’animal.
Contribution
En fonction des polluants organiques, les sources principales de contamination diffèrent, soit le sec-
teur « Transformation/Énergie » pour les PCDD/F et le secteur « résidentiel/tertiaire » pour les PCB et les
HAP. Une autre source d’émission en PCB non négligeable est l’industrie manufacturière. Si en 1990, les
PCB étaient principalement émis par les usines d’incinération de déchets, cette source a vu sa contribu-
tion décroître (de 31 % à 19 % en 12 ans) suite à la mise en conformité des unités d’incinération des
ordures ménagères – IUOM (CITEPA, 2003). Parallèlement, la part du secteur tertiaire dans la pollution
atmosphérique totale est passée de 28 % à 39 % entre 1990 et 2001. Les progrès notés pour la régres-
sion de l’émission atmosphérique en PCB par les usines d’incinération sont également transposables aux
PCDD/F (CITEPA, 2003), même si la prépondérance des UIOM parmi les principaux secteurs émetteurs est
toujours d’actualité (Tableau 2.2).
Tableau 2.2 : Émission annuelle en 2001 de PCDD/F des principaux secteurs émetteurs dans l’air en France métropo-
litaine (CITEPA, 2003).
Émission
Secteur
(g I-TEQ.an–1)
Brûlage de câbles 40
Aciéries électriques 10
Total 450
Les dioxines et les HAP, suite à leur émission, se distribuent entre les phases gazeuse et particulaire
de l’atmosphère en fonction de leur propriété physico-chimique (pression de vapeur, poids moléculaire),
et des conditions environnementales (température et humidité ambiante, composition et surface dispo-
nible de l’aérosol) (Bildeman, 1988 ; Gevao et al., 1998 ; Kurokawa et al., 1998 ; Smith et Jones, 2000).
Ainsi, la phase particulaire renferme les HAP de plus de 5 cycles aromatiques, regroupant la grande
majorité des HAP cancérogènes (Baek et al., 1991 ; Gevao et al., 1998) (Figure 2.2).
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 25
a)
100 %
Répartition par molécule
80 %
1 : Fluorène 2 : Phénanthrène
60 % 3 : Anthracène 4 : Fluoranthène
(%)
5 : Pyrène 6 : Benzo[a]anthracène
40 % 7 : Benzo[a]pyrène 8 : Dibenzo(ah)anthracène
9 : Indéno[ghi]pérylène
20 %
0%
1 2 3 4 5 6 7 8 9
HAP gaz particules
b)
100 % 1 : 2,3,7,8-TCDD 2 : 1,2,3,7,8-PeCDD
Répartition par molécule
3 : 1,2,3,4,7,8-HxCDD 4 : 1,2,3,6,7,8-HxCDD
80 %
5 : 1,2,3,7,8,9-HxCDD 6 : 1,2,3,4,6,7,8-HpCDD
60 % 7 : OCDD 8 : 2,3,7,8-TCDF
(%)
9 : 1,2,3,7,8-PeCDF 10 : 2,3,4,7,8-PeCDF
40 % 11 : 1,2,3,4,7,8-HxCDF 12 : 1,2,3,6,7,8-HxCDF
13 : 1,2,3,7,8,9-HxCDF 14 : 2,3,4,6,7,8-HxCDF
20 %
15 : 1,2,3,4,6,7,8-HpCDF 16 : 1,2,3,4,7,8,9-HpCDF
0% 17 : OCDF
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
PCDD/F Gaz Particules
c)
100 %
Répartition par molécule
80 %
Tri : Trichlorobiphényle
60 % Tétra : Tétrachlorobiphényle
(%)
Penta : Pentachlorobiphényle
40 % Hexa : Hexachlorobiphényle
Hepta : Heptachlorobiphényle
20 %
Octa : Octachlorobiphényle
0%
Tri Tétra Penta Hexa Hepta Octa
PCB homologues Gaz Particules
Figure 2.2 : Répartition de 9 HAP (a), des 17 PCDD/F (b) et des PCB (c) entre la phase gazeuse et particulaire de l’air
urbain (Mandalakis et al., 2002 ; Yeo et al., 2003).
Pour les PCDD/F et les PCB, plus le degré de chloration augmente, plus les molécules tendent à être
exclusivement localisées dans la phase particulaire (Hippelein et al., 1996 ; Horstmann et McLachan, 1998 ;
Yeo et al., 2003). Cette distribution est fondamentale pour la contamination des écosystèmes. En effet, de
cette répartition dépend la persistance des polluants organiques : par exemple, les PCDD/F de la phase
gazeuse ont une durée de demi-vie souvent plus courte (200 heures environ pour les PCDD et 696 heures
pour les PCDF) (Kwok et al., 1995) en comparaison de ceux localisées dans la phase particulaire (comprises
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 27
28
Tableau 2.3 : Profil des HAP dans le sol en fonction des sources de contamination.
Crépineau Wild et Jones Wild et Jones Wild et Jones Wild et Jones Nam et al. Juhasz et Juhasz et Juhasz et Juhasz et Juhasz et
Références
et al. (2003) (1995) (1995) (1995) (1995) (2003) Naidu (2000) Naidu (2000) Naidu (2000) Naidu (2000) Naidu (2000)
NQ: non quantifié; NA: non analysé; * acénaphtène + fluorène ** benzo[a]anthracène + chrysène; *** benzo[b]fluoranthène + benzo[k]fluoranthène.
Tableau 2.4 : Profil des PCDD/F dans le sol en fonction des sources de contamination (ng.kg–1 de MS).
Lorber et al. Wilson et al. Wilson et al. Schuhmacher Martinez Martinez Domingo Blanchard Molina et al.
(1994) (1997) (1997) et al. (2002) et al. (2000) et al. (2000) et al. (2002) (2001) (2000)
Sol d’un site Sol d’un site Sol d’un site Sol après Sol d’un site Sol d’un site Sol amendé à
Sol + Boue* Sol forêt
rural rural cimenterie incendie forêt incinérateur incinérateur 7,5 % (Boue)
NA: non analysé; ND: non détecté; *: mesures effectuées 64 jours après épandage de boues.
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux
29
Tableau 2.5 : Profil des PCB (μg.kg–1 de MS) dans le sol en fonction des sources de contamination
(Krauss et Wilcke, 2003).
Sites urbains
Prairies alluviales 14,8 3,3-58,1
Jardins particuliers 14,8 2,8-158
Parcs 5,5 0,82-13,7
Bords de route 14,3 2,2-91,9
Terrains industriels 21,9 2,3-70,2
Terres agricoles 1,6 1,1-7,6
Sols urbains 13,0 0,82-158
Centre de la ville 8,7 1,5-20,7
Banlieues 10,3 0,82-58,1
Sites ruraux
Terres agricoles 1,6 1,1-2,6
Praires alluviales 1,8 1,3-5,0
Sols ruraux 1,7 1,1-5,0
Tableau 2.6 : Variations des concentrations en PCDD/F et en PCB des boues des stations d’épuration
entre les années 1980 et 2000 en Catalogne, Espagne (Eljarrat et al., 2003).
La pollution du sol peut également résulter d’apport naturel en polluants organiques (par exemple
la pyrolyse de l’humus pendant les feux de forêt). Toutefois, pour les dioxines, la contamination du sol
résultant de ce processus paraît assez peu marquée et concernerait essentiellement les molécules faible-
ment chlorées (Tableau 2.4).
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 31
• Photodégradation (ou dégradation abiotique)
La photodégradation des polluants organiques ne peut avoir lieu que pour les composés situés à
moins de 1 mm de la surface du sol (Hebert et Miller, 1990). Les HAP peuvent être dégradés par photo-
oxydation et par des réactions d’oxydation (Juhasz et Naidu, 2000). Ils réagissent avec l’ozone pour
former des quinones et des époxydes. Ce mécanisme est relativement important et permet une nette
diminution des HAP dans le sol mais surtout au niveau de l’atmosphère.
Le mécanisme de photodégradation des PCDD/F et des PCB « dioxines-like » a fait l’objet de quelques
études (Moore et Ramworthy, 1984 ; Dougherty et al., 1993 ; McPeters et Overcash, 1993 ; Yan et al.,
1994). Il implique une déchloration (Helling et al., 1973) et dépend des congénères, les molécules faible-
ment chlorées étant plus facilement photolysées que les octa-congénères (Helling et al., 1973 ;
Dougherty et al., 1993). Ce mécanisme serait peu important dans la mesure où le sol limite la pénétra-
tion du rayonnement ultraviolet. Cependant Miller et al. (1989), Kieaitwong et al. (1990) et Tysklind
et al. (1992) ont mis en évidence que les atomes de chlore, en position peri, des PCDD fortement chlo-
rés étaient éliminés, conduisant ainsi généralement à la formation de la 2,3,7,8-TCDD.
■ Lessivage/Labour/Intempéries
Du fait de leur caractère lipophile et d’une faible solubilité aqueuse, les polluants organiques ont
fortement tendance à s’adsorber sur la matière organique du sol. Le lessivage des HAPC du sol est ainsi
considéré comme négligeable (US EPA, 2000a). Cependant la présence simultanée dans le sol de co-
contaminants organiques, tels que de l’huile de vidange envers lesquels les PCDD/F, les PCB
« dioxines-like » et les HAP possèdent une plus forte solubilité que vis-à-vis de l’eau, peut engendrer une
L’ingestion de sol est en général mal connue. Sa quantification n’intéressant pas les zootechniciens en
terme de transfert potentiel de nutriments, elle est même souvent considérée comme inexistante (elle
n’est pas identifiée comme nulle mais tout simplement ignorée). Néanmoins, l’effet de l’ingestion de
sol par des animaux sujets au pica est connu pour réduire la disponibilité de certains minéraux de la
ration, soit par fixation physique, soit par compétition entre un élément essentiel de la ration et un
minéral antagoniste du sol. D’autre part, cette ingestion se produit souvent chez des animaux au pâtu-
rage ingérant involontairement du sol, cette ingestion ne peut donc être ramenée à des paramètres
zootechniques contrairement par exemple à l’ingestion d’herbe par une vache en lactation à la pâture
qui peut être calculée en fonction du niveau de production de l’animal et de la digestibilité du four-
rage.
La mesure de l’ingestion de sol nécessite donc un marqueur, non absorbé, qui par sa présence dans
les fèces permettra de remonter à la quantité de sol ingéré selon la relation :
Qsol = Qfèces × (Mfèces/Msol) (2.3)
avec Qsol : quantité de sol ingérée, Qfèces : quantité de fèces excrétée, Mfèces : concentration du marqueur
dans les fèces et Msol : concentration du marqueur dans le sol.
Pour obtenir Qsol, il faut cependant connaître la quantité de fèces rejetée, ce qui ne se fait pas en
dehors de conditions expérimentales lourdes. Pour obtenir Qfèces indirectement, la digestibilité de la
ration ingérée (D), basée sur la bibliographie est utilisée, partant du principe que le sol n’est pas
digéré :
Qfèces = (1 – D) × Qfourrage + Qsol (2.4)
d’où :
Qsol = (1 – D) × Qfourrage + Qsol × (Mfèces/Msol) (2.5)
L’ingestion de sol peut également être exprimée en part dans l’ingéré total. L’équation donnant la part
de sol ingérée (Psol) est la suivante :
Deux marqueurs sont couramment utilisés : le titane (Ti) mesuré par fluorescence aux rayons X (Healy,
1968) et la silice (SiO2) estimée par le dosage des cendres insolubles dans l’acide chlorhydrique (IHCl)
(Healy, 1973). Le choix entre ces deux marqueurs n’est pas anodin. En effet, Mayland et al. (1975) démon-
trent que la silice n’est pas un traceur spécifique du sol, les végétaux présentant une fraction en SiO2 qui
peut varier d’une espèce à l’autre mais aussi entre stades de végétation. L’utilisation de ce marqueur
nécessite donc au préalable la détermination des concentrations en silice présentes dans l’herbe et les
aliments. Inversement, le titane est considéré comme un marqueur exclusif du sol dans lequel il est bien
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 33
plus concentré (1 000-3 000 ppm) que dans les végétaux (< 1ppm). Cependant, cette méthode présente
l’inconvénient d’une fiabilité atteinte seulement pour des teneurs importantes dans le sol ingéré
(exemple du sol argileux dont les concentrations sont 6 fois supérieures à celles d’un sol sableux). Les
deux méthodes ont donc leurs détracteurs et leurs défenseurs. L’adéquation de la méthode au contexte
et la rigueur de l’utilisation paraissent très importantes. Le résultat étant soumis à une forte variabilité
si l’un des paramètres est mal estimé, son expression devrait toujours être accompagnée d’une estima-
tion de son incertitude.
Les quantités de sol ingéré par différents animaux en fonction de la saison sont regroupées dans le
tableau 2.7.
Tableau 2.7 : Quantité de sol ingéré en fonction des espèces animales et des saisons.
NZ Toute l’année Non? 770 2070 260 1,9 0,063 Healy (1968)
Bovin États-Unis Été Non 400 1500 100 1,1 0,055 Mayland et al. (1975)
États-Unis Printemps Oui 113 146 83 0,4 0,019 Fries et al. (1982a)
Cochon États-Unis 06/08 Oui 197 392 37 2,0 0,061 Fries et al. (1982b)
Ces données mettent en évidence que l’ingestion de sol par les animaux est un paramètre extrême-
ment variable. Cette variabilité peut être attribuée à deux types de facteurs :
• facteurs analytiques (choix de la méthode, précision des mesures…) ;
• facteurs non analytiques pouvant faire varier jusqu’à un facteur 10 le pourcentage de sol ingéré.
Peu d’études ont porté sur la biodisponibilité des polluants organiques du sol chez le ruminant. Ainsi les
connaissances sur le devenir de ces congénères au niveau ruminal sont inexistantes. De plus, les travaux
recensés sur les PCDD/F et les PCB « dioxines-like » abordent de manière indissociable la contamination
de l’organisme suite à l’ingestion de sol ou de fourrages contaminés. Ainsi, les exemples repris dans les
paragraphes suivants portent sur diverses matrices et concernent essentiellement les animaux monogas-
triques.
Le transfert aliment-animal des polluants organiques peut se décomposer en deux étapes : une étape
d’absorption (passage des polluants de l’aliment au sang) suivie d’une étape de distribution tissulaire
(passage des polluants du sang aux différents tissus) et/ou d’élimination des polluants de l’organisme. La
figure 2.3 illustre ce schéma général (Figure 2.3a) et en propose une version simplifiée pour la vache
(Figure 2.3b).
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 35
Matrices Lumière Digestive Organisme Sortie
Oviducte Oeufs
Lymphe
Rein Urine
Intestin
Veine porte
Foie
Bile
molécule mère
molécule modifiée
Fèces
2 3
4
Molécule mère
Mélange molécule mère/
molécule modifiée Estomacs Intestin
1 - rumen Vers fèces
2 - réseau
3 - feuillet Glande mammaire
4 - caillette Vers lait
Figure 2.3 : Transfert entre l’aliment et les produits animaux pour les polluants organiques. a) schéma générique ;
b) chez la vache (d’après 2.3a et G. Keck).
Cette méthode simple ne nécessite que de connaître les quantités excrétées et les concentrations
fécales. Cependant, cette manière de déterminer l’absorption ne donne pas nécessairement une indica-
tion juste du transfert des molécules à travers la paroi du tube digestif. Si l’absorption s’effectue selon
un processus de diffusion passive, les flux de matières peuvent s’effectuer de la lumière intestinale vers
le sang (ou la lymphe) mais également du sang (ou la lymphe) vers la lumière intestinale. Autrement dit,
des molécules d’origine sanguine peuvent être libérées par les entérocytes dans la lumière intestinale
pour être excrétées dans les fèces. Le même phénomène a cours pour des congénères contaminant la
bile (la bile, produit par le foie, se déverse dans l’intestin grêle). Une seconde limite de cette méthode
est une impossibilité d’obtenir une cinétique précise, l’intervalle entre les prélèvements étant générale-
ment de 12 ou 24 heures en fonction du rythme d’émission des fèces. La mesure de l’apparition sanguine
permet de lever ses différentes limites. Cette technique repose sur les différences de concentrations
porto-artérielles de nutriments à un instant t après ingestion de l’aliment. Cette méthode, initialement
décrite pour étudier l’absorption des nutriments azotés, est bien adaptée pour toutes molécules hydro-
solubles. Inversement, elle est de performance moindre pour les nutriments transitant principalement
par la voie lymphatique.
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 37
chez le poisson (Gobas et al., 1988 ; Opperhuizem et al., 1985). La seconde hypothèse est relative à l’en-
combrement spatial des molécules, facteur limitant le franchissement des membranes des cellules
intestinales : toute molécule ayant un volume supérieur à 0,25 nm3 serait faiblement absorbée (Laurent,
2003). Cependant, cette relation à elle seule n’est pas suffisante dans la mesure où l’anthracène avec un
encombrement sphérique de 1,57 (l’encombrement étant exprimé comme le ratio longueur/largeur),
admet un taux d’absorption 3 fois plus élevé que celui déterminé pour le benzo[a]pyrène (molécule
d’encombrement sphérique de 1,50) (Tableau A2.2 de l’Annexe 2).
2.1.4.2. Distribution tissulaire des polluants organiques chez les animaux d’élevage
La distribution tissulaire des polluants organiques implique leur transport dans la circulation san-
guine suivi par la captation tissulaire.
Figure 2.4 : Évolution du taux d’absorption de la 2,3,7,8-TCDD en fonction des doses ingérées chez la souris
(Diliberto et al., 2001).
Dans le plasma, l’eau est représentée à hauteur de 91,5 % du volume plasmatique, le solde (8,5 %)
correspondant aux solutés constitués par environ 82 % de protéines (albumine…) et 18 % de différents
autres solutés dont des nutriments tels que les lipoprotéines. Les lipoprotéines comportent différentes
classes : chylomicrons, lipoprotéines de très faible densité (VLDL), lipoprotéines de densité intermédiaire
(IDL), lipoprotéines de faible densité (LDL), lipoprotéines de haute densité (HDL) (Havel et Kane, 1995 ;
Ginsberg et Golberg, 1998). Ces macromolécules ont comme première fonction l’apport des nutriments
lipidiques aux différents tissus. L’adressage tissulaire de ces lipoprotéines peut être spécifique (reconnais-
sance ligand/récepteur tissulaire) ou aspécifique. Cette répartition tissulaire spécifique n’est pas propre
à ces lipoprotéines ; par exemple l’albumine est adressée exclusivement au foie.
1 La désorption correspond à la rupture des liaisons entre un corps adsorbé (ici les composants sanguins) et le sub-
strat (dans ce cas de figure les HAP).
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 39
Tableau 2.8 : Répartition des PCDD/F dans différentes fractions sanguines (% de la dose totale).
Protéines
Molécules Lipoprotéines Chylomicrons Références Espéces
plasmatiques
2,3,7,8-TCDD
V>L>H Lakshmanan et al. (1986) Rat
Marinovich et al. (1983) Homme
Shireman et Wei (1986) Homme
Tableau 2.9 : Répartition dans les fractions sanguines de deux PCB en % de la dose totale chez le pigeon
(Borlakoglu et al., 1990).
2,2’, 5, 5’-tetrachlorobiphényl
4±2 6±2 35 ± 14 55 ± 11
4-monochlorobiphényl
* Les portomicrons des ovipares correspondent aux chylomicrons des mammifères. ** La fraction protéique, pauvre en lipoprotéine, contient principalement l’albumine.
Benzo[a]pyrène 30 ± 4 70 ± 5
Benzo[a]anthracène 7±2 93 ± 2
Phénanthrène 11 ± 3 89 ± 3
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 41
les PCB mono-ortho-substitués possèdent une faible affinité pour ces complexes enzymatiques et se
retrouvent ainsi notamment accumulés au niveau du tissu adipeux. Cette distribution tissulaire des PCB
mono-ortho-substitués a également été observée chez l’homme (Takenaka et al., 2002).
Contrairement aux HAPC, dans le cas du pyrène marqué [14C], une augmentation des concentrations
administrées n’engendre aucune inversion dans la prépondérance de l’accumulation hépatique et adi-
peuse, le tissu adipeux admettant des concentrations supérieures au foie (Figure 2.5).
30
(μg/g de tissu frais)
20
15
10
5
0
Cerveau Poumon Coeur Foie Rate Reins Tissu
PV : Poids vif adipeux
Figure 2.5 : Distribution du pyrène marqué au [14C] dans les tissus de rat suite à l’administration de doses crois-
santes (Withey et al., 1991).
Deux hypothèses peuvent être formulées pour expliquer ce phénomène : soit les doses administrées
ne présentent pas un écart suffisamment grand pour observer une inversion des prépondérances tissu-
laires, soit il existe un phénomène annexe qui limite l’accumulation au niveau du foie, ce phénomène
annexe pouvant être le métabolisme hépatique.
0,2
0,15
0,1
0,05
0
Cerveau Poumon Coeur Foie Rate Reins Tissu Peau Duodénum Iléum
adipeux
Figure 2.6 : Distribution tissulaire de la radioactivité associée au phénanthrène deux jours après administration
orale de cette molécule contenue dans différentes matrices chez le rat (Kadry et al., 1995).
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 43
Tableau 2.11 : Facteurs de bioconcentration des PCDD/F suite à leur ingestion régulière chez des rats
et chez la poule.
1,2,3,7,8,9 HxCDF ND ND ND ND
Alors que l’excrétion urinaire est marginale pour les PCDD/F et les PCB « dioxines-like », ce mode
d’élimination est important pour certains HAP (Olson, 1986 ; Van den Berg et al., 1994 ; Diliberto et al.,
1996 ; Van Schooten et al., 1997 ; Bouchard et al., 1998 ; Saghir et al., 1999). Plus le HAP considéré est
de lipophilicité faible, plus la principale voie d’excrétion correspond à l’urine (Tableau 2.12 ; Jacob et
Grimmer, 1996 ; Grova et al., 2002).
Lumière
intestinale
Lumière
intestinale
Fèces
Figure 2.7 : Origine des contaminants organiques dans les fèces (d’après Juan et al., 2002).
Tableau 2.12 : Parts relatives des excrétions fécale et urinaire suite à l’ingestion de 3 HAP marqués au [14C]
chez la chèvre en lactation (résultats exprimés en % de la dose ingérée) (Grova et al., 2002).
De plus, tout comme au niveau fécal, la nature des HAP identifiés dans les urines est de deux types :
molécules mères et métabolites, ces derniers étant prépondérants. À titre d’exemple, pour le phénan-
thrène, chez le rat, 96 % de la radioactivité retrouvée dans les urines (soit 90 % de la dose ingérée)
correspondent à des métabolites (Chu et al., 1992).
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 45
Tableau 2.13 : Facteurs de bioconcentration des PCDD/F dans les œufs suite à l’ingestion régulière de sol contaminé
chez la poule.
• Les HAP
Pour les teneurs en HAP des laits, très peu de données sont disponibles dans la littérature. L’étude
menée par Grova et al. (2000) a démontré que les teneurs en HAP du lait de ruminants variaient peu en
fonction de la distance entre une source de pollution et l’exploitation laitière. Parmi les 16 HAP toxiques,
seuls 5 congénères ont été détectés dans le lait, à savoir le naphtalène, le phénanthrène, l’anthracène,
le fluoranthène et le pyrène (Tableau 2.14).
Naphtalène 6,3 ± 1,6 3,8 ± 2,9 8,3 ± 7,0 15,2 ± 1,6 4,8 ± 3,3
Acénaphtylène 0,8 ± 0,7 0,2 ± 0,4 0,4 ± 0,9 0,8 ± 0,7 0,3 ± 0,5
Fluorène 4,6 ± 2,8 16,1 ± 6,8 11,5 ± 6,7 7,7 ± 1,4 14,1 ± 7,7
Anthracène 1,5 ± 0,3 1,4 ± 0,3 1,4 ± 0,3 1,0 ± 0,3 1,4 ± 0,2
Fluoranthène 2,4 ± 0,4 2,3 ± 1,3 1,8 ± 0,5 1,3 ± 0,3 2,2 ± 0,7
Pyrène 2,4 ± 0,3 3,7 ± 2,9 2,7 ± 0,9 1,8 ± 0,5 2,9 ± 1,4
Benzo[a]anthracène 2,0 ± 0,3 2,2 ± 0,3 2,1 ± 0,1 1,9 ± 0,4 2,1 ± 0,1
Les molécules présentes ayant des effets toxiques peu élevés, ce lait de vache ne présenterait pas de
conséquence nocive pour l’homme.
Trois hypothèses relatives à la détermination du profil des molécules dans le lait peuvent être formu-
lées :
• les HAP de faible poids moléculaire sont présents dans l’environnement en plus fortes concentra-
tions que les autres congénères, engendrant ainsi leur présence dans les produits d’origine
animale ;
• seuls les HAP de faible poids moléculaire (nombre de cycles strictement inférieur à 5) peuvent fran-
chir les barrières épithéliales intestinales et mammaires ;
• la différence entre le profil des HAP de l’environnement et celui du lait peut également résulter
d’un métabolisme sélectif de ces molécules chez les ruminants laitiers.
L’étude menée par Grova et al. (2002) a permis de confirmer la seconde hypothèse sans exclure la
première : la radioactivité associée au benzo[a]pyrène a été retrouvée dans le plasma sanguin (2 Bq.mL–1,
au pic d’absorption) et à de très faibles pourcentages dans le lait (0,2 % de la dose administrée et 2,5 %
de la dose absorbée) suite à l’ingestion unique de cette molécule marquée au [14C] chez des chèvres en
lactation. Il semblerait aussi que la barrière épithéliale mammaire joue un rôle de filtre, ne laissant pas-
ser que des molécules de faible encombrement spatial (Cavret, 2002).
• Les PCB
Quelques études portant sur les teneurs en PCB dans les laits de vaches ont été retrouvées (Clauss et
Acker, 1975 ; Gardner et al., 1976 ; Willett et al., 1987 ; Kypke-Hutter et Malisch 1989 ; Willett et al., 1989 ;
Sewart et Jones, 1996 ; Krokos et al., 1996 ; Focant et al., 2003). Mais seuls quelques congénères parmi
les 12 molécules potentiellement toxiques ont été recherchés (Tableau 2.15).
Les teneurs en PCB du lait sont de l’ordre du pg.g–1 de matière grasse à l’exception d’une molécule :
le PCB 118 dont les concentrations sont équivalentes aux HAP (concentrations de l’ordre du ng.g–1 de
matière grasse). Des travaux complémentaires portant sur l’excrétion des PCB dans le lait de femme lais-
sent suggérer que la distribution dans le lait des 12 PCB diffère (Yang et al., 2002). Ceci peut être
rapproché du métabolisme des PCB décrit au niveau de l’absorption dans le paragraphe 4.1.3.2 (Partie
1, Chapitre 2). De même ce résultat conforte les données de Gardner et al. (1976) et celles Willett et al.
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 47
(1989). Ces derniers auteurs ont en effet mis en évidence que certains PCB étaient dégradés chez la vache
laitière, notamment lors de la fermentation ruminale.
Tableau 2.15 : Teneur en PCB dans les laits de vache (pg.g–1 de matière grasse) de pays européens.
ND: non détecté; NR: non recherché; *: mélange des PCB 156 et 202.
L’étude de Krokos et al. (1996) met en évidence que ces niveaux de contamination ne sont pas sta-
tiques : ils évoluent notamment en fonction des saisons et plus particulièrement au cours de la lactation
et en fonction des habitudes alimentaires des vaches. Ainsi en été, les teneurs sont plus élevées qu’en
hiver. Le facteur « proximité d’une source de contamination », dont l’effet a été démontré pour les
teneurs en HAP dans le lait, n’a pas été étudié pour les PCB.
• Les PCDD/F
La contamination du lait en PCDD/F semble dépendre de nombreux facteurs qui peuvent être scin-
dés en deux groupes : les facteurs environnementaux (dont la localisation des exploitations agricoles et
la proximité ou non d’une source de contamination) et les facteurs propres au système d’élevage (dont
l’alimentation, la parité et l’état sanitaire du troupeau).
Influence d’une source de contamination située à proximité d’une exploitation laitière
sur les teneurs en PCDD/F du lait
Plusieurs études ont porté sur la contamination du lait en PCDD/F en fonction de la présence ou non
d’une source de pollution à proximité des exploitations laitières (Tableaux 2.16 et 2.17) (Rappe et al.,
1987 ; Schmid et Schlatter, 1992 ; Eitzer, 1995 ; Harrison et al., 1996 ; Hippelein et al., 1996 ; Ramos et al.,
1997).
Pour les laits provenant d’une exploitation isolée de sources potentielles de contamination (dit lait
« rural »), les teneurs en PCDD/F s’élèvent entre 1,3 et 2,5 pg I-TEQ.g–1 de matière grasse selon les pays
(Tableau 2.17) avec une nette dominance des PCDD par rapport aux PCDF. Les teneurs plus élevées des
PCDD par rapport aux PCDF du lait peuvent être expliquées de deux manières :
• les PCDD sont prédominants dans l’air ambiant ;
• les PCDF sont des molécules moins persistantes que les PCDD dans l’animal.
Cette dernière suggestion a été formulée par de nombreux auteurs qui ont mis en évidence que cer-
taines molécules (le 2,3,7,8-TCDF, le 1,2,3,7,8-PeCDF et la 1,2,3,7,8,9-HxCDF) étaient soit faiblement
présentes soit inexistantes selon l’origine des laits (Tableau 2.17). Ainsi certains congénères des PCDD/F
seraient davantage métabolisés par l’animal (Firestone et al., 1979 ; Rappe et al., 1987 ; McLachlan et al.,
1990 ; Olling et al., 1991 ; Fries et al., 1999). Pour les PCDD, les concentrations des congénères dans le lait
croissent avec le nombre d’atomes de chlore portés par la molécule (Ramos et al., 1997) : l’OCDD suivi
par la 1,2,3,4,6,7,8-HpCDD ont les plus fortes teneurs dans le lait (Tableau 2.16). Ces deux congénères
sont également prépondérants dans l’air ambiant (Figure 2.18).
Ind ND 0,47 ± 0,04 0,29 ± 0,13 0,60 ± 0,26 0,53 ± 0,43 2,50 ± 1,75 7,14 ± 3,71 2,60 ± 0,77
PP 0,55 ± 0,19 0,38 ± 0,20 80,0 ± 14,0 0,60 ± 0,45 0,94 ± 0,37 1,32 ± 0,77 5,18 ± 0,43 1,46 ± 0,56
WI 0,83 ± 0,05 0,80 ± 0,06 0,45 ± 0,33 0,91 ± 0,91 0,72 ± 0,73 2,06 ± 0,55 4,62 ± 0,90 3,04 ± 0,30
MP 0,71 ± 0,16 1,04 ± 0,95 0,75 ± 0,51 1,47 ± 0,86 0,96 ± 0,40 1,43 ± 1,03 4,22 ± 2,16 3,34 ± 1,07
Ch 0,86 ± 0,08 0,42 ± 0,06 0,45 ± 0,27 0,6 0,98 ± 0,90 0,89 ± 0,46 5,52 ± 2,35 2,76 ± 1,04
Ru 0,54 ± 0,25 0,67 ± 0,53 0,32 ± 0,27 0,57 ± 0,22 0,86 ± 0,77 1,50 ± 0,55 6,17 ± 3,58 1,72 ± 0,69
Mont ND 0,35 ± 0,25 0,25 ± 0,15 0,57 ± 0,29 0,45 ± 0,47 3,36 ± 3,84 11,40 ± 14,99 1,42 ± 1,02
Lait s ND 0,53 ± 0,39 0,37 ± 0,24 0,69 ± 0,42 0,72 ± 0,48 1,86 ± 1,84 6,14 ± 6,60 2,00 ± 1,05
ND: non déterminé; Ind: industrie; WI: Incinérateur de déchets municipaux; PP: papeterie; MP: industrie métallurgique; ChP: industrie chimique; Ru: zone rurale; Mont: mon-
tagne; Lait s: lait standard.
Tableau 2.17 : Teneurs (pg.g–1 de matière grasse) en PCDF du lait de vache selon les lieux ou les sources d’exposi-
tion (Schmid et Schlatter, 1992 ; Ramos et al., 1997 ; Hendriks et al., 1996).
Lieu/ 2,3,7,8- 1,2,3,7,8- 2,3,4,7,8- 1,2,3,4,7,8- 1,2,3,6,7,8- 2,3,4,6,7,8- 1,2,3,7,8,9- 1,2,3,4,6,7,8- 1,2,3,4,7,8,9-
OCDF
Source TCDF PeCDF PeCDF HxCDF HxCDF HxCDF HxCDF HpCDF HpCDF
Ind 0,43 ± 0,21 0,18 ± 0,09 2,00 ± 0,92 1,36 ± 1,23 0,80 ± 0,43 0,88 ± 0,62 0,11 ± 0,09 1,69 ± 1,93 0,27 ± 0,34 1,12 ± 1,44
PP 0,85 ± 0,45 0,12 ± 0,04 0,50 ± 0,64 0,80 ± 0,15 0,54 ± 0,20 0,51 ± 0,17 0,44 ± 0,15 0,47 ± 0,24 0,33 ± 0,16 0,31 ± 0,10
WI 0,60 ± 0,59 0,19 ± 0,15 1,53 ± 1,02 1,66 ± 1,21 1,19 ± 0,30 1,68 ± 0,82 0,43 ± 0,68 0,67 ± 0,15 0,45 ± 0,57 0,33 ± 0,19
MP 0,68 ± 0,64 0,13 ± 0,11 2,12 ± 1,61 1,68 ± 0,63 1,23 ± 0,55 1,18 ± 0,44 0,49 ± 0,56 0,66 ± 0,48 0,35 ± 0,32 0,26 ± 0,08
Ch 0,97 ± 1,15 0,29 ± 0,26 0,81 ± 0,77 2,02 ± 1,98 0,76 ± 0,44 0,84 ± 0,56 0,66 ± 0,88 0,38 ± 0,18 0,61 ± 0,78 0,31 ± 0,17
Ru 1,05 ± 1,05 0,22 ± 0,09 0,97 ± 0,59 0,98 ± 0,70 0,55 ± 0,28 0,57 ± 0,22 0,69 ± 0,73 0,76 ± 0,25 0,53 ± 0,47 0,56 ± 0,39
Mont 0,24 ± 0,10 0,06 ± 0,05 1,25 ± 1,20 0,87 ± 1,03 0,60 ± 0,69 0,60 ± 0,72 0,12 ± 0,14 1,24 ± 2,48 0,23 ± 0,43 1,17 ± 2,17
Lait 0,66 ± 0,56 0,16 ± 0,10 1,27 ± 0,93 1,20 ± 0,88 0,71 ± 0,45 0,78 ± 0,56 0,38 ± 0,39 0,88 ± 1,27 0,38 ± 0,34 0,63 ± 1,06
ND: non déterminé; Ind: industrie; WI: Incinérateur de déchets municipaux; PP: papeterie; MP: industrie métallurgique; ChP: industrie chimique; Ru: zone rurale; Mont: mon-
tagne; Lait s: lait standard.
250
Concentration aérienne
200
(fg/m3)
150
100
50
0
D
H D
D
7 DD
3, 8-P F
F
H F
9- DF
F
7, CD
CD
7, CD
7, CD
8, CD
7, CD
D
CD
D
7, CD
8, CD
6, HxC
pC
pC
TC
eC
6, HxC
pC
2, OC
2, ,8-T
Pe
O
x
H
H
H
8-
8-
8-
8-
9-
8-
8-
8-
8-
8-
9-
8-
7,
,
7,
7,
8,
3,
1, 4,7
7,
7,
3,
3,
4,
6,
7,
6,
3,
7,
4,
6,
7,
2,
3,
3,
3,
4,
2,
4,
4,
3,
3,
3,
4,
1,
2,
2,
2,
2,
3,
1,
3,
3,
2,
2,
2,
3,
1,
1,
2,
2,
2,
1,
1,
1,
2,
1,
1,
1,
Figure 2.8 : Profil des PCDD/F dans l’air ambiant (Blanchard, 2001).
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 49
Ainsi l’importance est toute autre lorsque la contamination du lait est exprimée en pourcentage de
la dose ingérée (Tableau 2.18).
Tableau 2.18 : Coefficients de transfert des PCDD/F de l’aliment au lait chez des vaches laitières.
En effet, les taux de transfert obtenus montrent alors que plus une molécule est fortement chlorée,
moins elle est véhiculée jusqu’au lait. Cette observation peut être rapprochée notamment des facteurs
limitant l’absorption intestinale des polluants organiques.
Pour ce qui est de l’impact de sites industriels sur les teneurs en PCDD/F dans le lait, deux cas de
figure se présentent :
• soit l’impact est nul (la papeterie par exemple) ;
• soit un lien de cause à effet peut être suggéré (cas des incinérateurs, des usines métallurgiques et
des entreprises chimiques).
Les entreprises étudiées étant réellement des sources de contamination environnementales, l’ab-
sence de PCDD/F dans les laits des fermes avoisinant les papeteries peut paraître surprenante. Les
données bibliographiques n’étant pas suffisamment explicites quant à l’orientation respective de ce type
d’entreprise et les exploitations laitières par rapport à la rose des vents, une explication serait que les
vents dominants ne balayent pas successivement la papeterie et l’exploitation située à proximité de cette
entreprise.
L’incidence sur les teneurs en PCDD/F du lait aux environs d’entreprises chimiques, métallurgiques ou
des incinérateurs se révèle être principalement une augmentation des teneurs de la 2,3,4,7,8-PeCDF, des
1,2,3,4,7,8-HxCDD/F, des 1,2,3,6,7,8-HxCDD/F, de la 2,3,4,6,7,8-HxCDF, et de la 2,3,7,8-TCDD
(Tableau 2.17). Cependant aucun lien entre le profil du lait et la nature de la source ne peut être établi
dans la mesure où le nombre de données est relativement restreint.
Influence des facteurs propres du système d’élevage sur les teneurs en PCDD/F du lait
Les teneurs en PCDD/F peuvent fluctuer en fonction des caractéristiques physiologiques de l’animal.
Tuinstra et al. (1992) ont montré que, suite à l’arrêt d’ingestion de PCDD/F chez des vaches laitières, la
disparition des PCDD/F dans le lait était d’autant plus rapide que les réserves corporelles en matière
grasse étaient faibles. Ces auteurs ont également mis en évidence que la courbe relative aux concentra-
tions en PCDD/F du lait en fonction du stade de lactation n’était pas une droite de pente négative mais
une courbe biphasique, caractérisée par une pente élevée durant la période colostrale. L’impact de ces
différents facteurs sur les teneurs en PCDD/F du lait peut donc être relié à une seule et même cause, l’ori-
gine des lipides du lait au cours de la lactation. En effet, ces derniers peuvent provenir d’une
mobilisation des réserves corporelles de l’animal et de l’alimentation. Durant les premières semaines
après la mise-bas, les vaches laitières, ne parvenant pas à couvrir leurs besoins via l’alimentation, puisent
dans leurs réserves corporelles. Plus tard dans la lactation, le phénomène inverse (apport nutritif en
excès par rapport aux besoins) conduit à une prise de poids de l’animal (Jarrige, 1988 ; Thomas et al.,
1999). Ainsi le pic de concentration en PCDD/F observé lors de l’excrétion du colostrum (Tuinstra et al.
1992) pourrait être la résultante de la contamination de la vache laitière durant sa phase de reconstitu-
tion des réserves corporelles de la lactation précédente, l’alimentation jouant un rôle croissant au cours
de la lactation dans ce processus.
Enfin, l’état sanitaire des vaches laitières module les teneurs en PCDD/F dans le lait. En effet, Fries
et al. (1999) ont constaté une augmentation des concentrations en PCDD/F fortement chlorés lors d’in-
fection de la glande mammaire. Ce phénomène peut être rapproché des modifications structurales des
cellules de la glande mammaire lors d’une mammite diminuant la perméabilité sélective des barrières
épithéliales mammaires (Fries et al., 1999). Il semblerait que le passage des congénères de PCDD/F forte-
ment chlorés serait limité au niveau de la barrière intestinale ou mammaire, phénomène précédemment
observé pour les HAP de fort encombrement spatial.
Les teneurs en PCDD/F dans le lait de tank peuvent être accrues par la présence d’une ou plusieurs
sources de pollution à proximité de l’exploitation ou par une grande proportion de primipares dans le
troupeau. Il semblerait également que le lait provenant de vaches en début de lactation soit plus
concentré en PCDD/F que celui de vaches proches du tarissement. La contamination du lait en PCDD/F
apparaît donc comme le résultat de l’enchaînement de plusieurs paramètres (contamination de l’envi-
ronnement, accumulation des polluants organiques dans l’organisme de la vache laitière, mobilisation
de ces molécules au cours de la lactation). Cependant l’animal n’est pas neutre dans le transfert : une
absence de similitudes entre les profils en PCDD/F des fumées d’un incinérateur et ceux du lait est consta-
tée et une augmentation des teneurs en PCDD/F lors d’un état sanitaire médiocre (mammite) de la vache
laitière a été observée. Plusieurs questions qui restent en suspens quant à la contamination du lait peu-
vent être formulées ainsi :
• À quel niveau et par quel mécanisme s’effectue le transfert des PCDD/F de l’aliment au sang ?
• Quel est le devenir de ces molécules dans l’organisme (métabolisme, stockage) ?
• Quel est le mécanisme d’absorption mammaire des PCDD/F ?
Ces questions pourraient être également formulées pour les HAP et les PCB à condition de procéder
au préalable à la détermination des teneurs en ces polluants organiques dans le lait, car ce sujet a été
peu étudié jusqu’à présent.
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 51
2.2. Polluants métalliques
2.2.1. Contamination de l’air
La contamination de l’air par des ETM provient principalement des sources anthropiques (Tableau 2.19).
Les teneurs atmosphériques en éléments traces fluctuent en fonction des sources mais également en
fonction des mois et des alternances jour/nuit (Tableau 2.20). Les émanations urbaines en ETM apparais-
sent comme des sources de contamination atmosphérique non négligeables. Nriagu (1989) a démontré
que les niveaux de pollution mesurée dans les zones urbaines tendent à augmenter entre avril et août
puis diminuent entre septembre et décembre. L’ETM le plus fortement concentré dans l’air est le fer.
Cependant son importance tend à diminuer entre janvier et décembre au profit du manganèse (cette
substance provenant essentiellement de source naturelle et non anthropique, Nriagu, 1989). Enfin les
fortes teneurs observées en journée par rapport à celles obtenues durant les nuits mettent en évidence
que les pollutions atmosphériques urbaines sont majoritairement engendrées à partir de sources mobiles
(construction, trafic routier…).
Tableau 2.19 : Source potentielle de pollution atmosphérique par des polluants métalliques
(d’après Tremel et Feix, 2005).
La distribution relative des polluants métalliques entre les deux phases atmosphériques (phases
gazeuse et particulaire) a été peu étudiée. Cependant, ces ETM étant émis associés à des particules
(Person et al., 1993 ; Struck et al., 1996 ; Balachandran et al., 2000 ; Bilos et al., 2001 ; Ragosta et al., 2002),
il est fortement probable qu’ils restent confinés dans cette phase et que celle-ci est leur principale voie
de transport atmosphérique.
Tout comme pour les polluants organiques, le mécanisme principal d’élimination atmosphérique des
ETM est le dépôt (sec ou humide, ratio variable en fonction des conditions climatiques). En Italie,
Morselli et al. (2003) ont démontré que le mode principal d’élimination des contaminations atmosphé-
riques entre juin 1999 et décembre 2000 était le dépôt sec. Cependant, pour les métaux les plus solubles
(Zn, Cd), ce mécanisme serait de moindre importance en comparaison au dépôt humide, s’effectuant
durant les mois pluvieux.
(Référence)
Source de pollution Cd Cr Cu Fe Mn Ni Pb Zn
Localisation
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 53
Tableau 2.21 : Fluctuation des teneurs (ng. m–3) en fonction des mois et du nycthémère [jour (J)/nuit (N)]
dans une zone urbaine (La Plata, Argentine, Bilos et al., 2001).
Pour les apports involontaires, il existe trois cas de figure (Olajire et Ayodele, 1997 ; Lopez-Mosquera
et al., 2000) : les apports directs non intentionnels (épandage de boues, de lisiers ou de composts d’or-
dures ménagères contaminés), les apports de proximité (sol à proximité d’une source de contamination
telle que les usines métallurgiques, les zones urbanisées ou les grands axes routiers) et les retombées
atmosphériques diffuses (transport des polluants sur de très longues distances). Les apports semi-inten-
tionnels correspondent à l’utilisation des propriétés toxiques des métaux par l’homme (désherbants,
insecticides, pesticides…).
En comparaison aux autres polluants métalliques, le plomb et le cadmium dans les sols présentent
trois particularités :
• leur présence dans le sol provient principalement des retombées atmosphériques ;
• leur teneur n’est pas liée à celle du fer et en argile ;
Engrais 1% 1% 2% 1%
Retombées atmosphériques 16 % 18 % 40 % 68 %
• ils sont surtout abondants dans la couche superficielle centimétrique en raison de leur affinité avec
les matières organiques.
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 55
Dans le sol, les ETM sont susceptibles d’être transférés vers les eaux souterraines ou de surface et les
organismes (plantes/animaux). Les transferts sont réalisés à partir des polluants localisés dans la phase
gazeuse, particulaire, soluble ou organisée (inclus principalement dans les plantes) du sol. Comme sou-
ligné précédemment, les formes gazeuses résultent principalement de l’action des micro-organismes.
Seuls quelques éléments seraient concernés à savoir le mercure, le sélénium, l’arsenic et l’antimoine
(Bourrelier et al., 1998). Ce mode de dissémination est difficilement quantifiable car les mesures des flux
de sortie des sols par voie gazeuse sont techniquement délicates. Les formes solubles ne représentent
qu’une faible fraction de la quantité totale des ETM du sol à l’exception du technétium. Toutefois, ces
formes jouent un grand rôle dans la contamination des plantes (prélèvements racinaires) (Bourrelier
et al., 1998). Les polluants métalliques associés aux particules du sol (argile et matière organique humi-
fiée) peuvent être disséminés par érosion éolienne ou hydrique. L’importance de cette voie dépend donc
des conditions climatiques (Bourrelier et al., 1998). Enfin les formes organisées constituent une voie de
dissémination des ETM la moins difficile à estimer dans la mesure où, pour l’évaluer, des végétaux sont
récoltés. Compte tenu des coefficients de transfert sol-plantes des polluants métalliques très bas, la
contribution des végétaux à l’exportation de ces molécules de sols pollués est très faible à l’exception
des plantes hyper accumulatrices (ex. : Thlaspi caerulescent J et C Presl, végétal accumulant plusieurs
dizaines de kg de zinc par ha et par an, Schwartz, 1997). Ces plantes sont actuellement utilisées pour la
phytoremédiation des sols mais demeurent assez rares.
La biodisponibilité des polluants métalliques du sol chez le ruminant a été peu étudiée. Ainsi les travaux
recensés dans les paragraphes suivants abordent indistinctement les transferts de ces substances du sol
vers l’animal et de l’aliment vers l’animal. Les différentes étapes du transfert des ETM sont les mêmes
que celles des polluants organiques développés dans l’introduction au paragraphe 2.1.4 à savoir une
étape d’absorption suivie d’une étape de distribution tissulaire et/ou d’élimination des polluants de l’or-
ganisme.
La définition de l’absorption intestinale ainsi que les méthodes de mesure des taux d’absorption sont
décrits dans le paragraphe 2.1.4.1. En terme de processus d’absorption intestinale, le transfert des ETM
de la lumière intestinale à la circulation générale s’effectuerait soit selon une diffusion passive, soit selon
un transport actif (canaux ioniques) (US EPA, 2003 ; Aduayom et al., 2003). Sous le postulat que la lipo-
philicité des molécules est un des facteurs clefs dans la répartition des molécules entre les voies portale
et lymphatique, les ETM étant peu liposolubles, il peut donc être suggéré que ces polluants empruntent
principalement la voie portale. Ceci a été démontré avec le technétium (Berthol, 2001) et spéculé pour
le cadmium (Good et Klaassen, 1989).
■ Taux d’absorption
Les taux d’absorption des ETM fluctuent en fonction de nombreux facteurs tels que la présence
d’autres ETM, la composition de la matrice, la dose ingérée, la spéciation des ETM (Tableau A2.3 de l’An-
nexe 2). Le statut nutritionnel (Verberg et al., 1976 ; Cherian et al., 1978 ; Washko et Cousins, 1978 ;
Maitani et al., 1984) et l’âge des individus (Friberg et al., 1986), paramètres propres aux êtres vivants,
modulent également l’absorption des ETM. L’absorption du cadmium, par exemple, est plus élevée chez
des animaux carencés en fer que chez des animaux non anémiés (Burgat-Sacaze et al., 1996 ; Reeves et
Chaney, 2001). Quant à l’influence de l’âge des individus, ce paramètre modulerait l’absorption des ETM
dans la mesure où il est corrélé à la maturation du tractus digestif. Ainsi chez des animaux nouveau-nés,
l’absorption des éléments métalliques serait plus élevée que celle obtenue chez des adultes, la paroi
intestinale n’étant pas pleinement discriminante (Naylor et Harrison, 1995). De même, l’absorption dimi-
nue de 50 % à moins de 5 % de la dose ingérée en plomb entre, respectivement, les veaux et les bovins
âgés (Wilkinson et al., 2003).
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 57
2.2.3.2. Distribution tissulaire des ETM
■ Répartition des ETM entre les différents composants sanguins
Les ETM sont généralement véhiculés dans le sang par une classe de protéines, synthétisée par le
foie, appelée métalloprotéine (protéine transporteur des métaux). Ces protéines telles que la transfer-
rine, la ferritine, la transcuprine, la céruplasmine et la métallothionéine, sont essentiellement des
composantes de l’hématie d’où une forte concentration des ETM dans ce complexe protéique sanguin
(Bourrelier et al., 1998). Toutefois, cette liaison ETM/hématie ne serait pas exclusive. En effet, les ETM
peuvent se fixer, à un moindre degré, à des protéines plasmatiques [manganèse, cuivre/sérum albumine
(Scheuhammer et Cherian, 1985 ; Luza et Speisky, 1996)], des acides aminés plasmatiques [cuivre/histidine
(Luza et Speisky, 1996)]. De plus, Hiratsuka et al. (1999) ont démontré que le cadmium dans le sang pou-
vait être véhiculé sous forme de radicaux libres. Cette part de cadmium augmenterait en fonction des
doses ingérées.
Les composants sanguins ne jouent pas uniquement le rôle de transporteur. En effet O’Flaherty et al.
(2001) démontrent que le chrome (IV) capturé par les globules rouges est rapidement réduit en chrome
(III). Ainsi, les temps de demi-vie des ETM dans le compartiment sanguin est relativement bref (de l’ordre
du jour, voire une semaine). Cependant, ce temps de demi-vie sanguin est fonction de la dose adminis-
trée d’une part et de l’individu considéré d’autre part. En effet, Rumbeiha et al. (2001) ont mis en
évidence que lors d’une exposition accidentelle et à forte dose de plomb, le temps de demi-vie sanguin
de cet élément chez la vache laitière fluctuait entre 48 et 2 507 jours. Les plus faibles valeurs ont été
obtenues chez les génisses âgées de 20 mois, les plus fortes chez les bœufs castrés âgés de 9 mois.
Tableau 2.23 : Importance de la rétention hépatique et rénale en fonction de la dose administrée en nickel
ou en cadmium chez le rat.
Nickel 300 à 1200 mg.L–1 d’eau Reins > Foie Ishimatsu et al. (1995)
100 mg.L–1 d’eau Foie > Reins Severa et al. (1995)
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 59
Cependant la production de métallothionéine, à elle seule, ne permet pas de comprendre pourquoi
les concentrations hépatiques sont fonction uniquement des doses ingérées tandis que dans les reins,
un autre paramètre, en l’occurrence la durée d’exposition, interfère (la durée d’exposition étant liée
à l’âge de l’individu). Lee et al. (1996) ont en effet déterminé des équations sur les concentrations tis-
sulaires en cadmium du foie et des reins de mouton suite à une exposition chronique de ces deux
métaux :
[foie] = 24,7 + 0,353 × Qi (2.9)
[rein] = – 205 + 0,981 × Qi + 0,726 × te (2.10)
où Qi est la quantité ingérée par jour et te le temps d’exposition.
Quoi qu’il en soit la synthèse de métallothionéine permet la séquestration du cadmium dans le foie
et les reins et permet ainsi de protéger les autres tissus de contaminations fortes.
Les voies d’excrétion des ETM sont les urines, les fèces, la bile, et éventuellement le lait, la salive, la
sueur, les larmes et les œufs (Doyle et al., 1974 ; Richards et Cousins, 1975 ; Bertrand et al., 1981 ; Boyer
et al., 1981 ; Foulkes, 1984 ; Nordlind, 1990 ; Grace et al., 1993 ; Luza et Speiski, 1996 ; Bourrelier et al.,
1998 ; Wilkinson et al., 2003).
L’excrétion fécale est un moyen pour l’organisme soit de maintenir l’homéostasie d’une molécule
considérée, soit d’éliminer les ETM non absorbés suite à l’ingestion d’un aliment. Ainsi tout comme pour
les polluants organiques, les quantités fécales (et donc les teneurs, Tableau 2.25) ne sont pas la résul-
tante entre les quantités ingérées et les quantités absorbées.
En effet, dans les fèces, les ETM détectés peuvent être des ETM jadis absorbés et libérés dans la
lumière intestinal suite :
• à la desquamation (cas du cadmium ; Foulkes, 1984 ; Wilkinson et al., 2003) ou à des sécrétions (cas
du zinc ; Richards et Cousins, 1975) des cellules intestinales ;
• à des sécrétions au niveau du réticulo-rumen (démontré pour le cadmium ; Grace et al., 1993) ;
• ou à des pertes via la bile (démontré pour le cadmium, le plomb, le zinc, le fer et le cuivre ; Doyle
et al., 1974 ; Grace et al., 1993 ; Luza et Speiski, 1996 ; Bourrelier et al., 1998).
Alors que les processus de desquamation/sécrétion intestinale sont difficilement quantifiables, les
études portant sur les pertes biliaires démontrent que ce mécanisme n’est pas conséquent
(Tableau 2.26) en comparaison à l’excrétion fécale et non négligeable par rapport à l’excrétion urinaire
(Tableau 2.27).
FBC
Animal Matrice ETM FBC foie FBC os FBC rein Référence
muscle
Mouton Grains de maïs contaminés Zinc 0,0239 0,0039 0,00974 0,0608 Heffron et al. (1980)
par des boues lors de leur
Cadmium 0,00341 0,000 01 0,000 01 0,0109
culture
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 61
Tableau 2.25 : Teneur fécale en ETM (mg.kg–1 de matière sèche fécale) chez différentes espèces animales suite à une
ingestion chronique.
Pâture recevant
Ration + boue Ingestion
des boues
Contamination Pâture témoin Ration témoin de stations Témoin de 60 mg.kg–1
de stations
d’épuration de cadmium
d’épuration
Référence Bertrand et al. (1981) Boyer et al. (1981) Doyle et al. (1974)
Al NA NA 1,67 3,85 NA NA
Cd < 0,12 ± 0,21 1,35 ± 1,04 1,46 22,6 0,16 96
Co < 0,53 ± 0,68 < 0,71 ± 0,91 0,43 23,1 NA NA
Cr 3,79 ± 3,15 11,44 ± 10,12 NA NA NA NA
Cu 13,43 ± 5,18 38,15 ± 29,85 36,8 1,60 NA NA
Fe 841 ± 551 1142 ± 843 1790 3925 187 220
Mo NA NA 1,39 3,1 NA NA
Ni 2,15 ± 2,22 4,39 ± 2,51 3,0 10,1 NA NA
Pb 3,86 ± 4,61 23,26 ± 23,03 5,72 87,1 NA NA
Se NA NA 2,3 2,7 NA NA
V NA NA 3,11 8,6 NA NA
Zn 70,97 ± 33,54 288,53 ± 177,82 104,6 482 34 59
Tableau 2.26 : Excrétions biliaires (% de la dose totale excrétée) des ETM suite à des ingestions chroniques.
Dose ingérée
ETM Excrétion biliaire Animaux Référence
(mg. kg–1.j–1)
60 0,32 Mouton
Cadmium Doyle et al. (1974)
Témoin 26,1 Mouton
60 NA 95 0,03
Mouton Doyle et al. (1974)
Cadmium Témoin NA 89 12,2
Cependant, cette observation est tirée d’un nombre restreint de données et demande donc à être
confirmée en intégrant au moins trois paramètres :
• l’espèce animale ;
• l’origine (organisme/aliment) des ETM présents dans ces différentes voies ;
• la dose administrée.
En effet, Wilkinson et al. (2003) mettent en évidence que les urines correspondent à la principale voie
d’excrétion du cadmium absorbé chez des rats, les quantités excrétées dans la bile étant non quanti-
fiables pour cet élément. Ce résultat est donc contraire à celui obtenue par Doyle et al. (1974) chez le
mouton.
Sans distinguer les molécules absorbées puis libérées dans la lumière intestinale et celles non absor-
bées, l’excrétion fécale correspond à la principale voie d’élimination des ETM (Tableau 2.27). Toutefois,
en distinguant l’origine des ETM éliminés, la prépondérance entre la voie fécale et la voie urinaire s’in-
verse. En effet, la voie fécale est la principale voie d’élimination des ETM suite à leur ingestion tandis
que la voie urinaire est la principale voie d’élimination de ces éléments jadis stockés dans l’organisme
(Buchet et al., 1981 ; Vahter, 1994 ; Wilkinson et al., 2003).
Enfin, Morcillo et Santamaria (1995) ont mis en évidence que la répartition entre la voie fécale et la
voie urinaire était fonction de la dose ingérée : plus la dose est élevée, plus le pourcentage de mercure
inorganique excrété dans les urines augmente (Tableau 2.27). Cette augmentation de la part d’excrétion
urinaire en fonction des doses ingérées peut être en partie expliquée par la présence de la métallothio-
néine au niveau des reins.
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux 63
plomb est d’environ 0,1 % (Houpert et al., 1995). Toutefois, chez la vache, lors d’une administration de
certains radionucléides encapsulés (présents sous forme soluble) les coefficients de transfert tendent à
être plus élevés (Tableau 2.28).
Tableau 2.28 : Coefficients de transfert aliment-lait de certains radionucléides (Sam et al., 1980).
Coefficient de transfert
< 0,01 0,33 ± 0,005 0,01 ± 0,002 0,0048 ± 0,002 0,31 ± 0,07 0,29 ± 0,1 0,79 ± 0,08
(% de la dose ingérée)
Ces différences de transfert peuvent être expliquées par l’influence de nombreux facteurs potentiels :
l’impact de la matrice (facteur modulant l’absorption vu au paragraphe 2.2.3.1), un effet espèce, et un
effet ETM.
L’influence de l’absorption sur les coefficients de transfert des ETM de l’aliment au lait ne semble pas
être primordiale. En effet, de faibles teneurs dans le lait ont été démontrées de manière indépendante
de la dose administrée pour le cadmium et le plomb (Miller et al., 1967 ; Sharma et al., 1979 ; Dowdy
et al., 1983). De plus, les concentrations sanguines en cadmium, notamment, sont inférieures générale-
ment à celle du lait (Houpert et al., 1995), le phénomène inverse étant observé pour le plomb (Milhaud
et Enriquez, 1981 ; Oskarsson et al., 1992). Ainsi, le facteur limitant dans le transfert de certains ETM de
l’aliment au lait se localiserait au niveau du passage des molécules du sang à la glande mammaire. Une
hypothèse envisageable est la présence de protéines se liant aux ETM au niveau de la glande mammaire
(Lucis et al., 1972 ; Grawé et Oskarsson, 2000 ; Donley et al., 2002 ; Michalczyk et al., 2003).
Tout comme pour les polluants organiques, les concentrations en ETM dans le lait ne sont pas sta-
tiques et évoluent en fonction du stade de lactation des animaux. Archibald (1958), Galey et al. (1990)
et Bourrelier et al., (1998) démontrent, en effet, que le plomb, le cuivre et le nickel sont principalement
excrétés dans le lait durant la phase du colostrum. À titre d’exemple, les valeurs en nickel sont de 0,03
et 10 mg.kg–1 de matière sèche pour le lait et le colostrum respectivement.
Enfin, un autre facteur modulant les teneurs en ETM dans le lait serait l’espèce animale étudiée. En
effet, chez la chèvre, les concentrations en nickel dans le lait ne sont pas quantifiables (Dowdy et al.,
1983), contrairement à celles dans le lait de vache (Archibald, 1958).
Tableau 2.29 : Teneur en ETM dans les œufs de poule (en mg.kg–1 de poids frais).
Injection
Cadmium Poule 7,5 mg.kg–1 de PV 0,02-0,03 (jaune d’œuf) Sato et al. (1997)
intraveineuse
Animal As Cd Cr Cu Hg Mn Ni Pb Se V Zn Référence
Chardonneret < 0,5 ND ND 1,6 ND 3,7 0,9 0,7 2,1 < 0,5 72,6
< 0,5 ND ND 2,9 ± 0,7 ND 3,5 ± 0,01 < 0,5 1,8 3,8 ± 0,4 1,5 68,1 ± 5,2
Fauvette jaune
1,3 ND ND 4,1 ± 1,8 ND 3,5 ± 1,2 1,5 < 0,5 1,8 ± 1,1 2,6 59,4 ± 31
< 0,5 ND ND 3,2 ± 0,8 ND 2,1 ± 0,2 0,7 ± 0,3 < 0,5 3,1 ± 0,4 < 0,5 42,3 ± 7,2
< 0,5 ND ND 1,9 ± 0,5 ND 0,8 ± 0,5 < 0,5 < 0,5 3,9 ± 0,1 1,0 31,1 ± 19,8
Oiseau
Mora (2003)
gobe-mouche
< 0,5 ND ND 2,3 ND 3,9 < 0,5 < 0,5 3,3 < 0,5 50
< 0,5 ND ND 2,8 ± 1,4 ND 1,8 ± 0,8 < 0,5 < 0,5 3,2 ± 1,2 1,8 48,8 ± 24,3
< 0,5 ND ND 3,0 ± 0,1 ND 1,1 ± 0,1 < 0,5 < 0,5 2,1 ± 0,7 < 0,5 34,3 ± 1,0
Oiseau
se nourrissant
< 0,5 ND ND 3,1 ± 0,6 ND 1,4 ± 0,6 < 0,5 < 0,5 2,1 ± 1,1 < 0,5 43,6 ± 12,5
sur la tête
des bovins
< 0,5 ND ND 3,0 ± 0,8 ND 1,4 ± 0,7 2,5 ± 2,9 0,7 2,7 ± 0,4 1,1 48,9 ± 12
Goéland argenté 0,126 ± 0,026 0,005 ± 0,002 0,110 ± 0,017 ND 0,479 ± 0,079 1,622 ± 0,108 ND 0,273 ± 0,069 1,836 ± 0,091 ND ND
Sterne de forêt 0,190 ± 0,018 0,002 ± 0,000 0,028 ± 0,006 ND 1,939 ± 0,284 1,702 ± 0,143 ND 0,056 ± 0,007 1,688 ± 0,086 ND ND Burger (2002)
Sterne commun 0,195 ± 0,021 0,004 ± 0,001 0,045 ± 0,010 ND 1,241 ± 0,165 2,290 ± 0,139 ND 0,164 ± 0,025 2,049 ± 0,089 ND ND
Généralités sur le transfert des polluants organiques et métalliques du sol vers les animaux
65
Concernant les œufs de poule, il apparaît que le cuivre est transféré de l’aliment aux œufs, les
teneurs augmentant en fonction des doses administrées. La contamination des œufs en cadmium serait
quant à elle faible.
Pour les oiseaux sauvages, les teneurs en ETM dans les œufs varient selon les espèces animales étu-
diées. Cette fluctuation peut être due à des ingestions et modes d’exposition différents selon les
animaux. En effet, les œufs les plus fortement contaminés sont observés chez des oiseaux amateurs de
poissons, voire de gros poissons. Or Phillips et al. (1980) ont démontré que les poissons carnivores pos-
sédaient des teneurs en ETM plus élevées que ceux herbivores, omnivores ou planctonivores. De même,
une distinction peut être faite en fonction de l’appétit de ces poissons carnivores : les plus voraces pré-
sentent les concentrations en ETM les plus fortes (Lacerda et al., 1994).
2.3. Conclusion
Alors que le sol constitue un réservoir important des polluants organiques et métalliques, le transfert de
ces éléments du sol vers l’animal est peu étudié.
Pour les polluants organiques, les études recensées suite à l’ingestion de sol contaminé par les ani-
maux (exclusivement les monogastriques) montrent que l’absorption est limitée par une liaison forte
entre polluants et composants de la matrice et par une augmentation du degré de chloration ou du
nombre de cycles, des congénères. En terme de mécanisme d’absorption, les passages membranaires
(membranes apicale et basale) des cellules intestinales par les polluants organiques s’effectuent selon
une diffusion passive. Quant au devenir de ces congénères dans les cellules intestinales, il demeure hypo-
thétique. De plus, le nombre d’études portant sur la distribution tissulaire de ces molécules suite à
l’ingestion de sol contaminé est restreint. Ainsi, à partir des observations obtenues avec d’autres sources
alimentaires, il est démontré que la distribution tissulaire des PCDD/F est indépendante de la matrice
ingérée et varie en fonction des teneurs en matière grasse tissulaire et en cytochrome P-450 (les deux
tissus cibles étant le foie et le tissu adipeux). Toutefois, cette distribution est également tributaire de
l’état physiologique de l’animal : les concentrations en PCDD/F dans les tissus cibles sont fonction des
changements physiologiques de l’animal telle que la lactation chez la vache laitière (état engendrant
une mobilisation des réserves lipidiques et donc des PCDD/F pour une exportation via le lait). Pour les
HAP et les PCB, leur distribution dans l’organisme reste à éclaircir. Il semblerait toutefois que, contraire-
ment aux HAPC, les HAP soient dégradées massivement (au niveau des entérocytes voire des
hépatocytes), métabolisme qui pourrait engendrer une excrétion importante de ces congénères et non
leur stockage dans des tissus cibles. Enfin, en terme de décontamination de l’organisme, les principales
voies d’excrétion des PCDD/F - PCB « dioxines-like » sont les fèces, le lait et les œufs, tandis que les HAP
sont principalement excrétés via les fèces et les urines, et éventuellement, via le lait et les œufs.
Pour les polluants métalliques, l’absorption peut s’effectuer selon un processus de diffusion passive
mais également selon un mécanisme actif (transport actif dans les membranes intestinales). Les taux
d’absorption dépendraient principalement de la composition de la matrice, de la présence d’autres ETM,
et de la forme chimique (spéciation) de ces éléments dans l’aliment. Les connaissances sur le devenir de
ces polluants dans les cellules intestinales sont au même niveau que les polluants organiques, à savoir
hypothétiques. Contrairement aux polluants organiques, certains ETM sont présents dans l’organisme et
ce en l’absence d’une contamination de l’animal. En effet le fer, par exemple, est nécessaire à l’orga-
nisme mais à des doses précises. Les principaux tissus cibles des ETM sont les reins, le foie et
secondairement les muscles et les os. Cette distribution tissulaire serait fonction de la présence de pro-
téines (dont la métallothionéine) et plus particulièrement de l’affinité entre les ETM et cette protéine.
Toutefois, les polluants métalliques ne semblent pas être accumulés dans ces tissus mais vraisemblable-
ment seraient régulièrement éliminés de l’organisme majoritairement par la voie urinaire. Cette
prépondérance de la voie urinaire est à nuancer dans la mesure où la contamination du lait ou des œufs
n’a fait l’objet que d’un nombre restreint d’études. La voie fécale, quant à elle, correspondrait principa-
lement aux ETM non absorbés.
Prévision
du transfert sol-animal
des polluants organiques
et métalliques
Le sol est un compartiment très pris en compte en terme de pollution environnementale car il est consi-
déré comme un réservoir, à la fois pour les ETM et les polluants organiques lipophiles. Le transfert direct
sol-animal est par contre moins fréquemment étudié. Hormis pour quelques molécules organiques
comme la 2,3,7,8-TCDD, seules des études éparses mettent en évidence des concentrations dans les pro-
duits animaux, sans les mettre en relation systématiquement avec les concentrations des matrices
environnementales.
La modélisation du transfert sol-animal étant tributaire des données disponibles, elle peut être
inexistante ou existante à des degrés divers de perfection.
L’objectif de cette partie est de présenter brièvement différents modèles existants pour montrer la
diversité de la prise en compte du transfert direct sol-animal. Le transfert sera élargi à des animaux ter-
restres non consommés directement par l’homme ou aux radio-éléments (dont certains appartiennent
aux ETM) afin d’enrichir cette diversité.
Une deuxième partie aborde le rôle crucial de l’ingestion de sol par l’animal et de son estimation,
appuyée par des exemples de mise en œuvre.
L’étape suivante correspond au transfert proprement dit sol-animal, dont la représentation dans les
modèles est variable.
Dans la quatrième et dernière partie, la construction et l’utilisation des modèles utilisant le transfert
direct sol-animal sont discutées.
L’exposition directe au sol peut se faire par trois voies, orale, dermale et par inhalation (Sample et al.,
1997). L’exposition (E) s’écrit alors :
Etotale = Eorale + Edermale + Einhalation (3.1)
avec FPV = 0,0412 pour le Pb, 0,0425 pour le Flut et 0,0065 pour le DDT.
avec Fabs = 0,01 pour le PB, 0,13 pour le Flut et 0,03 pour le DDT.
avec :
– Csol : concentration en polluant dans le sol (100 mg.kg–1 pour chacun des 3 polluants) ;
– Fabs : facteur d’absorption depuis le sol (sans unité) ;
– Fadh : facteur d’adhésion du sol sur la peau (0,000001 kg.cm–2) ;
– FEP : facteur d’émission particulaire (sans unité) ;
– FPV : facteur de prélèvement par le végétal (sans unité) ;
– I: volume d’air inhalé par jour (0,039 m3.j–1) ;
– j: jour ;
– Psol : part de sol ingéré dans la ration (sans unité) ;
– Pvég : part de végétaux ingérés dans la ration (sans unité) ;
– PV : poids vif (0,0373 kg) ;
– S: surface corporelle exposée en cm2.j–1.
La voie orale prise en compte ici par rapport au sol comporte un transfert direct par absorption de
sol et un transfert indirect par absorption de végétaux (le campagnol est herbivore) ayant poussé sur le
sol contaminé.
Dans un modèle prenant en compte le transfert direct et le transfert via le végétal poussant sur sol
contaminé, la contribution de la voie dermale à la dose totale est estimée à 0,5 % ou moins, et celle due
à l’inhalation à 0,01 % pour les particules et moins de 1 % pour les volatiles. L’ingestion de sol par voie
orale qui représente entre 38 et 79 % mérite donc dans un modèle global d’être conservée : les voies
directes par inhalation ou contact cutané seront, elles, très souvent considérées comme négligeables.
L’exposition totale Etotale qui est alors assimilée à l’exposition par voie orale Eorale est exprimée par :
Eoral = Ealim + Eeau + Esol (3.6)
m
ou sous la forme : E j = ∑ (Ii × Cij ) (3.7)
i =1
avec :
– m : nombre de matrices ingérées ;
– Ii : taux d’ingestion de la matrice ingérée (kg.kg–1PV, L.kg–1PV) ;
– Cij : concentration du contaminant j dans la matrice i (mg.kg–1 ou mg.L–1).
Cette équation s’appliquant à des animaux pouvant exploiter plusieurs niches trophiques, et pour
chacune de ces niches la part des matrices consommées pouvant varier, Sample et al. (1997) arrivent à
l’équation suivante :
o ⎛ A ⎡m n ⎤⎞
∑ ⎜ Hab ⎢ ∑ ∑ Pik × (Ii × Cijkl )⎥⎟
1
Ej = (3.8)
i = 1⎝ ⎢⎣i =1k =1 ⎥⎦⎠
avec :
– o : nombre d’habitats distincts ;
– n : nombre de types de matrice consommée ;
– Al : surface de l’habitat l contaminé (ha) ;
– Hab : surface totale de l’habitat de l’animal considéré (ha) ;
– pik : proportion du type k de la matrice i consommée ;
– Cijk : concentration du contaminant j dans le type k de matrice i pour l’habitat l.
Cette équation est applicable à tous les polluants. Toutefois, lorsque c’est la radioactivité des ETM
qui est ciblée en terme d’effet toxique, l’exposition Ej n’est pas exprimée en mg.kg–1.j–1 mais en grays.
Pour les animaux d’élevage, la variété des matrices consommées et surtout d’habitat est plus réduite,
l’équation sera donc largement simplifiée.
Le sol étant un réservoir de contamination, il peut être un vecteur direct par ingestion (seul ou adhé-
rent à des végétaux) mais peut également contaminer d’autres matrices comme le végétal par
absorption et translocation, cas fréquent pour les ETM. Suivant l’objectif du modèle et la famille de pol-
luants considérée, la construction du modèle peut varier. Quelques exemples sont présentés ci-après,
Clait =
(9 × Qherbe + 4,5 × QEM ) × Cair × Fco (3.9)
QMGlait
avec :
– MG : matière grasse ;
– Qherbe : quantité d’herbe consommée ;
– QEM : quantité d’ensilage de maïs consommée (g MS.j–1) ;
– Cair : concentration dans l’air (mol.m–3) ;
– QMGlait : quantité de matière grasse exportée dans le lait quotidiennement (g MG.j–1).
Ce modèle qui néglige le rôle du sol est considéré par l’auteur comme performant pour la prédiction
d’une dose toxique (I-TEQ.g–1 MG) dans le lait en fonction de contaminations aériennes. La modélisation
réalisée ici simplifie de manière drastique la réalité des voies de transfert. Elle est possible grâce à l’uti-
lisation d’un facteur de transfert qui exprime à l’équilibre un ratio entre une concentration dans l’ingéré
et une concentration dans le lait. Les résultats fournis par le modèle sont donc tributaires d’une situa-
tion d’équilibre.
3.1.2.2. Modèle de transfert des PCDD/F vers les produits animaux : Eduljee et Gair (1996)
Les auteurs utilisent également une notion de transfert à l’équilibre sous deux formes :
• BTF ou facteur de biotransfert défini comme le ratio de la dose ingérée par jour sur la concentra-
tion dans le produit animal (j.kg–1) ;
• FBC ou facteur de bioconcentration sans unité équivalent au précédent Fco et défini comme le rap-
port entre la contamination dans le produit animal et la concentration dans la matrice ingérée.
Dans ce modèle, l’ingestion de sol par les animaux est prise en compte. Le modèle est du type :
Cviande = FBC × Csol × Qsol + FBC × Cvég × Qvég (3.10)
Les auteurs citent la part de sol ingérée dans la ration pour différents animaux : 0,04 (soit 4 %) pour
les bovins, 0,07 pour les porcs, 0,03 pour les volailles et 0,20 pour les ovins (calculés à partir de l’algo-
rithme proposé par l’US EPA, 1993). Les FBC pour cinq congénères et deux matrices sont présentés dans
le tableau 3.2.
Les concentrations des différents congénères sont alors multipliées par leur TEF (Toxic Equivalent Fac-
tor) respectif. Le produit obtenu pour chaque congénère (TEQ) est alors additionné afin de calculer une
contamination en pg I-TEQ du mélange qu’ils comparent ensuite à des valeurs observées lors d’enquêtes
sur la contamination de produits commercialisés. Le ratio prédit sur mesuré est présenté dans le
tableau 3.3 pour quatre produits animaux.
Tableau 3.3 : Valeurs du ratio entre la dose pg I-TEQ prédite et celle constatée lors de deux enquêtes MAAF par
type d’aliment (Eduljee et Gair 1996).
3.1.2.3. Modèle de transfert des PCDD/F vers les bovins : Lorber et al. (1994)
Ce modèle a pour paramètre de sortie la concentration dans les lipides corporels. Il s’intéresse aux
ruminants et prend en compte trois sources de transfert : le sol, le fourrage pâturé et les compléments
avec C en ng.kg–1 MG, C dans les matrices ingérées en ng.kg–1 MS et P la part relative de sol, d’herbe ou
de compléments ingérée (Psol = 0,04, Pherbe = 0,48, Pcompl = 0,48).
Comme précédemment la valeur FBC utilisée est la même quelle que soit la matrice ingérée. La nou-
veauté du modèle est l’introduction d’un facteur correctif de la biodisponibilité des contaminants dans
la matrice sol visant à réduire le FBC de ce compartiment vers le gras : Bsol. Ce facteur de biodisponibi-
lité des PCDD/F liés au sol est fixé à 0,65. Les FBC utilisés sont comme pour Eduljee et Gair (1996) ceux
estimés par McLachlan et al. (1990)1.
Bien que prenant en compte le rôle du transfert direct via l’ingestion de sol, les auteurs considèrent
cette voie comme minoritaire par rapport à l’ingestion de végétaux. Ils soulignent néanmoins l’intérêt
de mieux connaître l’influence et la diversité du mode d’alimentation des bovins et d’autre part d’affi-
ner la détermination des FBC, notamment en augmentant le nombre d’études à la base de leur
évaluation.
3.1.2.4. Modèle de transfert des PCDD/F vers les bovins : Fries (2002)
Dans cette revue sur le transfert des polluants organiques vers les produits animaux, l’auteur cite les
trois coefficients utilisés pour obtenir une concentration à l’équilibre dans les produits : FBC, BTF et Fco.
Il fait remarquer qu’à condition de connaître les concentrations dans le lait, la quantité de matière
grasse exportée par jour, la concentration des matrices ingérées et l’ingéré quotidien en polluant, on
peut passer de l’un à l’autre de ces facteurs. Le tableau 3.4 donne les valeurs de ces trois facteurs pour
quatre congénères.
En prenant un modèle utilisant les FBC et une ration binaire fourrage pâturé/ensilage, on peut
écrire :
CMGlait = (FBC × 0,65 × Psol × Csol) + (FBC × Pfourr × Cfourr) + (FBC × Pensil × Censil) (3.12)
Le principe est le même que celui développé par Lorber et al. (1994) avec la correction de biodispo-
nibilité des PCDD/F pour le sol à 0,65.
À partir du tableau 3.4, Fries (2002) développe quelques exemples de calcul dont trois sont repro-
duits ci-dessous pour la 2,3,7,8-TCDD. Les paramètres de contamination du sol, de l’herbe pâturée et de
l’ensilage de maïs utilisés pour les calculs sont présentés dans le tableau 3.5.
1 Remarque : ces valeurs ont été obtenues sur une lactation avec une seule vache.
Pour des vaches laitières au pâturage toute l’année, il considère la part de sol dans la ration 0,02
(plus faible que précédemment) et 0,68 de fourrage et 0,30 d’apports extérieurs :
CMGlait = (5,7 × 0,65 × 0,02 × 0,34) + (5,7 × 0,68 × 0,028) = 0,13 pg.g–1 MG (3.13)
Pour des bœufs à la pâture toute l’année sans complémentation, dans une première hypothèse de
travail, la Psol est estimée à 0,04, d’où :
Cgraisse = (5,7 × 0,65 × 0,04 × 0,34) + (5,7 × 0,96 × 0,028) = 0,20 pg.g–1 MG (3.14)
Les conditions d’élevage conditionnent la part de sol ingérée. Lorsque celle-ci augmente, la contami-
nation de la matière grasse augmente : un passage de 4 à 6 % de cette part pour les bœufs entraîne une
augmentation de 10 % du dépôt au niveau des tissus adipeux. Malgré la prise en compte d’une dispo-
nibilité réduite pour les PCDD/F du sol, les calculs réalisés avec ce modèle montrent l’importance de
l’ingestion de sol dans la contamination des produits animaux par les PCDD/F et l’impact de la variabi-
lité de la Psol sur cette dernière.
3.1.2.5. Modèle de transfert des radionucléides vers les produits animaux : IRSN (1999)
La particularité de ce modèle est d’exprimer la contamination sous la forme d’une activité massique
dans les produits animaux. Contrairement aux modèles précédents, il s’applique aux radionucléides,
parmi lesquels figurent des ETM radioactifs. Il prend en compte la contamination via les végétaux, le sol
et l’eau, mais seul le compartiment sol sera explicité.
Le modèle s’écrit :
Asol (RN, n, herbe) Dur(a, herbe)
A(RN, n, PA ) = × Qsol × × Fani (RN, PA) (3.16)
Ro × Prof(herbe) 12
Avec :
– A : Bq/kg poids frais ;
– n : année considérée ;
– PA : produit animal considéré ;
– Ro : densité du sol, 1 600 kg sol sec.m–3 ;
– Prof (herbe) : profondeur de l’horizon racinaire de l’herbe : 5 cm ;
– Dur : durée de consommation de pâture mois.an–1 ;
– Qsol : quantité de sol ingérée (kg sol sec.j–1.animal–1) ;
– Fani : facteur de transfert au produit animal (Bq.kg–1 frais)/(Bq ingéré.j–1) ;
– RN : radionucléide considéré ;
– a : animal considéré ;
– Asol : activité totale déposée sur le sol (Bq.m–2).
Le facteur de transfert (Fani) est déterminé en condition d’équilibre. Équivalent aux FBC précédents,
il permet de passer d’une concentration dans le sol et de la quantité de sol ingérée par jour à la concen-
tration dans le produit animal exprimée ici en Bq. Pour un produit animal donné et un radionucléide
donné, Fani est considéré comme identique quelle que soit la matrice via laquelle ce radionucléide est
ingéré (eau, sol ou végétal). Des activités dans des produits animaux dans le Nord Cotentin sont calcu-
lées en paramétrant le modèle avec 0,7 kg de sol ingéré par jour et par vache et 0,01 kg de sol ingéré
par jour et par volaille. Les facteurs de transfert ensuite utilisés sont répertoriés dans le tableau 3.6.
Cl 0,08 0,17 8
Fe 0,001 0,0003 1
Zn 0,002 0,02 3
Pour une même espèce, le facteur de transfert est différent vers la viande ou le lait, ce qui peut s’ex-
pliquer par une diffusion vers ces produits dans des phases différentes entre radionucléides, voire pour
un même radionucléide en fonction de sa spéciation. Si l’effet matrice sur la biodisponibilité n’est pas
pris en compte, le comportement différent des radionucléides suivant le produit et l’espèce est bien pris
en compte. La contribution relative des trois matrices eau, sol et végétal varie d’un radionucléide à un
autre. Assimakopoulos et al. (1993 et 1995) calculent un facteur de transfert vers le lait de brebis suite à
une ingestion de sol et obtiennent en j.kg–1 0,026 (± 0,026) pour le 137Cs et 0,041 (± 0,016) pour le 90Sr.
Avec ces facteurs de transfert [plus élevé pour le Sr que dans l’exemple de l’IRSN (1999)], ils citent un
apport équivalent via le sol ou via les végétaux.
3.1.2.6. Modèle d’estimation de valeurs guides pour les polluants du sol (US EPA, 2000b)
La construction du modèle ne sera pas explicitée dans cette partie car il sert à de nombreuses parties
dans le document. Son objectif est d’estimer des concentrations admissibles en contaminants du sol pour
les récepteurs écologiques qui sont en contact avec le sol ou ingèrent un organisme vivant dans ou sur
le sol. La particularité de ce modèle est le paramètre de sortie appelé Eco-SSL (Ecological Soil Screening
Level) propre à chaque polluant (l’Eco-SSL est une valeur guide pour un premier diagnostic des sites pol-
lués, ce n’est pas une valeur guide pour une réhabilitation). L’Eco-SSL est calculé pour quatre types de
récepteur écologique (plantes, invertébrés du sol, oiseaux et mammifères). La détermination de l’Eco-
SSL repose sur un ratio entre une dose reconnue comme la valeur toxique de référence pour l’organisme
vivant cible (correspondant à la NOAEL et exprimée en mg.kg–1 PV.j–1) et l’exposition que ce dernier
subira pour une contamination donnée du sol. Ce ratio (appelé Hazard Quotient, HQ – quotient de dan-
ger) est fixé à 1.
HQ = Dose d’exposition/Dose toxique de référence (3.17)
Cette méthode aborde 24 contaminants classés en quatre groupes : métal cationique (Al, Cd, Cu, Fe,
Pb, Mn, Ni et Zn), métal anionique (Cr, Se), organique non ionisable (DDT, dieldrine, TCDD, PCBs) et orga-
nique ionisable (polychloropentaphénol).
L’équation globale est proche de celle précédemment présentée pour Sample et al. (1997). L’intérêt
du document est la rigueur avec laquelle l’ensemble est développé. Le modèle a un objectif protecteur,
tendance qui est retrouvée par exemple dans la fixation de la biodisponibilité à 100 % quelle que soit
la matrice.
La particularité de mesure d’une dose d’exposition et non d’une quantité de polluants fixée éloigne
ce modèle des préoccupations de sécurité des aliments liés aux animaux domestiques. Néanmoins des
Pour les plantes et les mammifères (bovins, volaille) une relation entre FBA et Kow a été développée
par Travis et Arms (1988). Elle peut être appliquée pour les végétaux mais pour les animaux, les données
de Travis et Arms (1988) sont critiquées par l’US EPA (2000c). En vérifiant toutes leurs données et en injec-
tant de nouvelles données (non citées) l’US EPA obtient l’équation :
log FBA = 0,338 – 0,415 × log Kow (3.22)
avec n = 55, r2 = 0,015 et p = 0,38. Cette régression n’étant pas significative, le modèle est rejeté. Pour
l’US EPA (2000c), la bioaccumulation chez les mammifères ne peut être prédite de manière fiable par le
seul log Kow. Il faut rappeler que le métabolisme des organiques n’est pas pris en compte dans cette
relation or il y a de grandes différences entre hydrocarbures chlorés ou non pour cet aspect. De plus, la
relation positive FBA et Kow est remise en cause pour des valeurs de log Kow supérieures à 6,5 (Fries,
2002), leur biodisponibilité étant alors décroissante entre 6,5 et 8.
McKone (1994) analyse l’incertitude de l’exposition humaine via les aliments auto-produits sur un sol
contaminé. Deux molécules organiques sont utilisées : l’hexachlorobenzène (HCB) et le benzo[a]pyrène
(B[a]P) pour déterminer l’impact de la variabilité d’une part et de l’incertitude d’autre part sur la disper-
sion des paramètres de sortie. L’exposition est estimée par quatre composantes : les végétaux, la viande
bovine, le lait et les œufs.
Les produits animaux sont contaminés via l’ingestion de produits végétaux et via l’ingestion de sol.
L’ingestion de sol est fixée comme suit : bovins : 0,4 kg.j–1, poules : 0,0024 kg.j–1. Les facteurs de transfert
(type BTF en j.kg–1 ou j.L–1). sont tirés de Travis et Arms (1988) pour les bovins :
log Bviande = log Kow – 7,6 (± 0,95) (3.23)
McKone (1994) souligne que le paramètre ingestion de sol est à la fois variable et incertain et que le
FBC est également incertain dans sa détermination mais aussi du fait de l’incertitude quant à la valeur
de Kow.
À partir de simulations produites par une analyse de Monte Carlo, il calcule la distribution des
variances de divers paramètres intermédiaires du modèle. Il obtient par exemple un BTF de 1,1 j.kg–1
pour l’œuf avec un coefficient de variation (CV) de 200 %. Le tableau 3.7 donne la variabilité obtenue
sur les Unit Dose Factors (UDF) définis comme le ratio de la dose reçue via une matrice i sur la concen-
tration dans le sol.
Dose quotidienne (mg.kg–1 )
UDF = soit kg(sol).kg–1PV.j–1 (3.26)
Csol (mg.kg–1 sol)
100
Part respective (%)
80
60
40
20
0
œufs lait viande végétaux
Variabilité Incertitude
Figure 3.1 : Part respective (%) de la variabilité et de l’incertitude vraie dans la détermination des UDF pour l’HCB.
100
Part respective (%)
80
60
40
20
0
œufs lait viande végétaux
Variabilité Incertitude
Figure 3.2 : Part respective (%) de la variabilité et de l’incertitude vraie dans la détermination des UDF pour le B[a]P.
Globalement la variance pour les végétaux provient moins de l’incertitude que de la variabilité des
paramètres du modèle. Cette faible incertitude est sans doute liée au grand nombre d’études réalisées
sur le transfert sol-plante. Le B[a]P qui présentait des CV largement supérieurs à ceux de l’HCB
(Tableau 3.7) doit cette variabilité majoritairement à l’incertitude, responsable d’environ 90 % de la
variabilité pour les produits animaux. Les études sur le transfert du B[a]P vers les aliments sont moins
fournies que celles concernant l’HCB (pour lequel des valeurs de transfert mesurées ont été introduites
dans le modèle). Les facteurs de transfert intermédiaires (sol-plante, plante-animal) ont été estimés pour
le B[a]P à partir de son log Kow, or McKone (1994) souligne l’incertitude de ce paramètre. Il cite une
plage de variation comprise entre 5,78 et 7,99 dans la bibliographie, soit une valeur de 6,46 ± 0,653
introduite dans le modèle. McLachlan (1997) souligne lui aussi que pour des valeurs supérieures ou
égales à 6,5, la détermination du Kow n’est pas très précise. Le rapport de la Commission européenne
(EC DG Environment, 1999) souligne l’importance de la précision du Kow, les composés dont le log Kow
est supérieur à 6 pouvant être qualifiés de superhydrophobes, les relations de type linéaire entre log Koc
et log Kow par exemple ne sont plus valables mais seraient de type parabolique. La justesse du log Kow
décroît lorsque ce dernier augmente mais peut varier même pour de faibles valeurs de log Kow lorsque
des méthodes de mesure différentes sont utilisées.
Aliments
d’origine animale et
polluants organiques
et métalliques
4.1. Estimation de l’exposition journalière de l’homme aux polluants
organiques et métalliques via l’ingestion de produits d’origine animale
en France
4.1.1. Teneur en polluants organiques dans les produits d’origine animale
Les données françaises concernant les niveaux de contamination en polluants organiques des aliments
étant restreintes et/ou ponctuelles, toutes les valeurs disponibles ont été utilisées, quel que soit le pays
d’origine.
Les teneurs dans les laits ont été déterminées suite à des analyses à visée nationale [(plans de sur-
veillance de la contamination en PCDD/F du lait français sur l’initiative des Pouvoirs publics entre 1994
et 1997) (ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 1995, 1997)] mais également à l’échelle de territoires
plus restreints comme la région lorraine (Tableau 4.1 et Tableaux A4.1/A4.2 de l’Annexe 4). Ainsi, de
fortes variations des concentrations en PCDD/F peuvent être observées selon les départements et les
années.
Les fluctuations observées des teneurs en PCDD/F, pour un département donné, entre deux années,
peuvent découler d’accidents industriels (cas de Halluin dans le Nord en 1997 où la forte contamination
du lait a pour origine le dysfonctionnement d’un incinérateur) mais également au choix des exploita-
tions laitières ciblées pour les analyses, ainsi que des journées de prélèvements (l’alimentation variant en
fonction des saisons). Toutefois, la contamination des laits français en PCDD/F sont du même ordre de
grandeur que ceux d’autres pays européens (Tableau 4.2).
En ce qui concerne les autres produits alimentaires d’origine animale, les données recensées sont
éparses (Tableau A4.2 de l’Annexe 4, Tableau 4.2). Les poissons et les fruits de mer présentent les plus
fortes teneurs en PCDD/F (de l’ordre de 7,36 pg I-TEQ.g–1 de matière grasse), suivis par les œufs (de
l’ordre de 2,10 pg I-TEQ.g–1 de matière grasse). Ces concentrations en PCDD/F prévalent également dans
les autres pays européens (Tableau 4.2). L’absence de différences des niveaux de contamination en
PCDD/F entre du lait et les produits laitiers correspondants permet de suggérer un effet peu marqué de
la majorité des procédés de transformation sur ce paramètre.
La contamination des aliments par les PCB était jadis considérée comme marginale et sans consé-
quences pour l’homme. Désormais, les Administrations s’en préoccupent et projettent de multiplier les
analyses. Toutefois les analyses de PCB dans les produits alimentaires d’origine animale restent peu
Europe
France
Nombre d’analyses 83 39 10 0 5 9
nombreuses et, généralement, ne portent pas sur l’ensemble des 12 composés toxiques (Tableau A4.3 de
l’Annexe 4). Ainsi, il est difficile de déterminer le produit contribuant le plus à l’exposition humaine en
PCB. Plusieurs observations peuvent être soulignées. Les teneurs en PCB dans les denrées alimentaires
fluctuent entre des pg.g–1 de tissu et des ng.g–1 de tissu selon les congénères. Contrairement aux PCDD/F,
les teneurs dans le poisson et ses dérivés ne prédominent pas et sont similaires à celles retrouvées dans
la viande bovine. En dépit de leur pouvoir toxique plus faible que celui des PCDD/F, la contamination en
PCB des différentes denrées (exprimée en pg I-TEQ.g–1 d’aliment) est proche de celle des PCDD/F
(Tableau A4.4 de l’Annexe 4). Ceci met en évidence que les concentrations (en pg.g–1 d’aliment) sont très
élevées.
Les données sur la contamination des aliments d’origine animale en HAP ont pour origine des ana-
lyses réalisées essentiellement dans les pays européens autres que la France (à l’exception du lait,
Tableau A4.5 de l’Annexe 4).
Plusieurs différences de niveaux de contamination des aliments entre les HAP et les
PCDD/F-PCB « dioxines-like » sont notables :
• Les teneurs en HAP sont au moins 103 fois plus élevées que celles en HAPC (les concentrations res-
pectives étant exprimées en ng et pg.g–1 d’aliment).
• Contrairement aux PCDD/F, les teneurs en HAP dans les différents produits animaux sont très voi-
sines (le poisson ne se démarque plus des autres produits animaux). La dégradation des HAP via le
métabolisme chez l’animal peut expliquer cette observation de teneurs relativement constantes
contrairement aux teneurs en PCDD/F qui évoluent du fait de leur accumulation progressive.
• La préparation des aliments module fortement les teneurs en HAP (la meilleure illustration étant
obtenue pour la viande après grillage, la teneur en HAP est 1 000 fois supérieure à celle de la
viande crue).
Par contre tout comme pour le cas des PCDD/F, la transformation laitière sans écrémage préalable ne
modifierait pas les concentrations moyennes en HAP.
Cependant, toutes ces observations sont réalisées à partir d’un nombre restreint d’analyses et doi-
vent donc être vérifiées ultérieurement.
Quantité
Aliment Individu As Cu Ni Mn Zn Se
ingérée
Tableau 4.4 : Prise quotidienne en PCDD/F chez l’homme ou la femme à différents âges (Espagne, pg I-TEQ.j–1)
(Domingo et al., 1999).
Âge (ans) 3-6 7-10 11-15 16-20 21-30 31-50 51-65 > 65
Viande 14,3 15,2 16 24 20,3 24,1 17,6 24,6 17,4 20,8 15 17,4 14,2 13,4
Poisson et crustacés 16 16,4 20,2 14,8 17,2 14,3 18,1 14,8 13,9 30,4 23,1 27 16,4 22,4
Œufs 2 3 2,9 3,7 2,4 4 2,8 4 3 3,5 2,6 3,6 3,1 3,4
Lait 59,8 60,8 58,9 57,1 52 50,4 45,2 46,3 45,7 32 43 29 40,1 34,4
Produits laitiers 3,5 2,5 2,6 2,8 1,9 2 2 2,3 1,9 1,8 1,7 1,7 1,3 0,7
Matière grasse 19,2 21,1 20,5 27,5 25,6 27,5 22,4 30,1 23,7 28,8 25 25 22,4 22,4
Céréales 40,7 47,5 48 66,2 54,5 63,2 46,7 50,5 36,2 48,5 42 42 30,2 32,2-42,5
Légumes 1,2 2,1 1,5 3 2,1 2,1 1,5 2,3 1,9 3 2,8 2,8 2,1 1,9-2,8
Végétaux 5 8,7 7,1 7,6 9,1 9,1 10,2 15,3 14 17,1 16 15,1 15,4 18,1-20,0
Fruits 17,2 15,5 15,7 17,2 19,4 17,2 17,2 20,8 18 24,2 21,6 21,3 22 19,9-25,7
Somme 178,9 192,8 193,4 223,9 204,5 213,9 183,7 211,0 175,7 210,1 192,8 184,9 167,2 178,3
H : homme; F : femme.
Moyenne
Régional Min Max
National Min Max « Pire » Min Min Max Max
Somme (μg I-TEQ.j–1) 0,64 1,24 0,20 0,45 0,69 0,46 0,06 0,35 0,10 0,56 0,16 0,85 1,71
4.1.3.2. Limites de ces méthodes
L’estimation de l’ingestion en polluants chez l’homme repose notamment sur les connaissances sui-
vantes :
• habitudes alimentaires qui fluctuent en fonction :
– des individus (classe sociale, âge) ;
– des années (effet mode alimentaire, évolution des contaminations environnementales) ;
– des saisons ;
– des régions ;
• cartographie des zones polluées et non contaminées en fonction des sources ;
• origine des aliments consommés (grande surface, jardin/marché).
La multitude des paramètres pouvant moduler la quantité ingérée de polluants organiques et
métalliques rend les études complexes (en terme de mise en œuvre) et coûteuses. Ceci se traduit par
des échantillonnages restreints et ponctuels. De plus, si les sources de contamination sont relativement
bien identifiées, les modes de dispersion dans l’environnement, quant à eux, demandent à être appro-
fondis.
Quant aux deux approches utilisées pour estimer l’exposition humaine aux polluants, elles sont
sujettes à discussion : l’analyse en polluants organiques et métalliques d’un repas est certes très précise
mais elle ne renseigne ni sur les aliments suspects d’être contaminés, ni sur la contribution des différents
aliments à l’exposition totale aux polluants contrairement à la seconde approche. Cette dernière, plus
globale, présente une forte adaptabilité lors des changements des habitudes alimentaires. Toutefois,
l’analyse en polluants des constituants d’un repas ne prend pas en compte les modifications des teneurs
lors de la préparation des aliments (Tableau 4.6). En fonction des métaux, les répercussions de la prépa-
ration des aliments ne sont pas les mêmes. En effet, alors que les teneurs en chrome augmentent lors de
la cuisson des tortellinis, celles en plomb diminuent. Toutefois, de manière générale, les teneurs en ETM
des aliments augmentent lors de la cuisson (à l’exception des pâtes).
À ces diverses limites s’ajoutent les problèmes analytiques liés, d’une part, aux variations, non contrô-
lables, des teneurs en fonction des pratiques des laboratoires d’analyse, et, d’autre part, à la variabilité
des concentrations notamment en PCDD/F des aliments. En effet, ces dernières sont relativement faibles
(de l’ordre du pg voire du fg.g–1 de matière grasse) et parfois inférieures au seuil de détection. Ainsi les
calculs d’exposition (retenant comme minima la valeur du seuil de détection analytique) engendrent
bien souvent une surestimation de l’exposition alimentaire en PCDD/F. Il en est de même pour les HAP
de faible poids moléculaire et pour certains ETM tels que l’arsenic et le mercure.
Enfin, les facteurs de variation de l’ingestion des polluants via les aliments sont valables pour
d’autres matrices. Ainsi, en Espagne, Hawley (1985) et Pohl et al. (1995) ont mis en évidence une inges-
tion de sol variable selon l’âge des individus et leur lieu habitation (Tableau 4.7).
La forte exposition en PCDD/F suite à l’ingestion de sol chez les enfants par rapport aux adultes peut
être expliquée partiellement par le fait que les enfants sont souvent en contact avec le sol lors de leurs
activités ludiques. De même, selon l’orientation des vents entre les sources de contamination et les lieux
d’habitation, l’importance de la contamination en PCDD/F du sol peut être atténuée.
Aucune donnée n’est disponible sur l’exposition humaine aux HAP et aux PCB via l’alimentation en
France. Pour les PCDD/F, les niveaux d’exposition sont résumés dans le tableau 4.8. La quantité de
PCDD/F ingérée quotidiennement en France par kg de poids corporel diminue avec l’âge des individus
mais cette diminution est masquée par la prise de poids de ces mêmes personnes. La plus forte exposi-
tion des femmes par rapport à celle des hommes, contraire aux résultats d’une étude menée en Espagne,
pourrait être due à la plus forte consommation de poissons par ces personnes. De plus, l’exposition
moyenne de la population française (de 2,21 pg I-TEQ.kg–1 de poids corporel.j–1) est supérieure à celle
des autres pays européens (Tableau 4.9).
Pâte
Pâte courte crue 12,6 14,4 1,2 61,2 81,0
Pâte courte cuite 9,7 13,7 1,6 52,3 91,7
Pâte pour le minestrone cru 16,0 14,6 1,1 48,0 59,9
Pâte pour le minestrone cuite 10,3 13,0 1,1 43,6 77,1
Spaghetti cru 21,2 10,8 1,6 48,9 54,9
Spaghetti cuit 19,7 10,5 1,6 44,8 63,1
Nouille crue 17,1 15,5 1,8 59,3 81,5
Nouille cuite 10,2 14,3 1,0 53,7 78,0
Tortellini crue 25,6 14,1 1,5 43,3 103,5
Tortellini cuite 20,3 14,0 1,3 42,4 107,7
Viande
Viande en tranche crue 21,9 3,0 a 17,9 19,1
Viande en tranche préparée sur plaque chauffante 47,1 3,1 a 18,2 20,3
Hamburger cru 25,3 2,9 a 10,4 12,2
Hamburger préparé sur plaque chauffante 29,7 2,7 a 10,2 11,8
Saucisse crue 53,3 11,3 a 11,5 35,2
Saucisse grillée 72,4 11,9 a 12,8 40,5
Porc cru 10,6 3,4 a 54,6 63,0
Porc rôti 10,3 3,7 a 51,6 66,7
Poulet cru 22,0 3,0 a 11,1 36,6
Poulet rôti 22,5 2,4 a 11,6 31,0
Dinde crue 19,2 2,8 a 10,3 23,3
Dinde rôtie 20,6 3,1 a 10,1 25,4
Poisson
Filet de poisson cru 8,7 9,6 a 24,1 88,5
Filet de poissons rôtis 9,9 10,1 a 24,0 87,9
Carrelet cru 7,5 9,3 a 12,3 44,0
Carrelet frit 8,7 9,5 a 13,1 44,7
Légumes
Pomme de terre crue 10,4 2,7 a 72,1 41,9
Pomme de terre frite 18,5 3,0 a 71,4 53,4
Haricot vert cru 17,7 2,0 a 79,2 55,9
Haricot vert préparé sans assaisonnement 16,0 1,9 a 81,8 54,5
Légumes crus 10,2 3,1 a 97,4 62,6
Légumes préparés sans assaisonnement 12,6 3,1 a 87,1 54,8
Plantes légumineuses
Haricot sec 4,2 6,6 a 94,0 89,4
Haricot bouilli 4,1 5,6 a 78,9 81,8
Zone rurale
Jeune enfant 0,02-0,03
Adulte 0,0015-0,0024
Tableau 4.8 : Estimation de l’exposition alimentaire aux PCDD/F chez l’être humain (pg I-TEQ.kg–1 de poids corpo-
rel.j–1) et contribution des différents aliments à cette exposition (Union européenne, 1999).
Adultes
Population
Groupe de population Enfants Adolescents Femmes
générale
Hommes (Consommation
g.j–1)
Exposition
Exposition moyenne 2,21 3,31 2,41 1,78 2,17
Exposition au 95e percentile 5,66 9,55 4,88 4,78 5,96
Tableau 4.9 : Exposition alimentaire en PCDD/F des hommes de différents pays européens (pg I-TEQ.kg–1 de PC.j–1)
(Union européenne, 1999).
Ministère
Hallikainen Fürst Liem
de l’Agriculture Andersen Domingo
Institution et Vartiainen et Wilmers et Theelen SBA (1992) MAFF (1995)
et de la Pêche et al. (1996) et al. (1999)
(1997) (1995) (1997)
(1995-1997)
4.2. Seuils pour l’alimentation animale dans les réglementations et guides nationaux
et internationaux de bonnes pratiques
Ce paragraphe concerne uniquement les PCDD/F. Pour les HAP, il n’existe pas de valeurs réglementaires
dans les denrées alimentaires sauf pour des additifs aromatiques de fumage pour lesquels la teneur
limite en benzo[a]pyrène, molécule de référence d’un point de vue toxicité pour les HAP est fixée à
0,003 μg.kg–1. De même, pour les PCB « dioxines-like » les données font défaut.
Les seuils en PCDD/F pour l’alimentation humaine comme pour l’alimentation animale sont des
mesures réglementaires visant à protéger la santé des consommateurs. Ces réglementations ont égale-
ment pour objectif de réduire davantage la libération de PCDD/F à la source afin d’empêcher leur rejet
dans l’environnement. Ces valeurs maximales ont été fixées suite à la détermination, chez l’homme, de
la dose journalière admissible (DJA). Ce facteur est calculé en considérant une exposition sur toute la
durée de la vie et les quantités de PCDD/F accumulées dans l’organisme. Cette charge corporelle est rap-
prochée de celle obtenue chez des animaux, dans des études visant à déterminer les effets toxiques
engendrés par les PCDD/F (Tableau 4.12).
La quantité de PCDD/F accumulée dans l’organisme permet alors, en tenant compte d’un facteur
d’incertitude, de calculer une DJA. En 1998, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a considéré que
le facteur d’incertitude à retenir était de 10. Il en résulte donc que la DJA est comprise entre 1 et 4 pg
I-TEQ.kg–1.j–1 mais en fonction des pays, cette valeur varie (Tableau 4.13).
Suite à la détermination de la DJA et en fonction des fréquences de consommation des différentes
denrées alimentaires, des seuils (pour l’instant provisoire) ont été fixés sur les teneurs maximales en
PCDD/F autorisées dans les denrées alimentaires et dans les aliments pour animaux (Tableau A5.1 de
l’Annexe 5).
36,0 12,0
2,1-2,8 (H) 0,87-1,14 (H) 9,14-15,9 (H) Abdulla et al. (1983); Gunderson (1995);
États-Unis 6,3-7 (H) 10,5-11,9 (H)
2,4 (F) 0,8-1,09 (F) 8,3-12,4 (F) Pennington et Schoen (1996)
6 (F) 8,4-9,6 (F)
Tableau 4.13 : Dose journalière admissible (DJA) en PCDD/F en France et dans les autres pays européens (Union
européenne, 1999).
DJA
1-5 5 1 1-4 1
(pg I-TEQ.kg–1 de PC.j–1)
Toutes les denrées alimentaires ou aliments pour animaux dépassant ces limites sont jugées
impropres à la consommation. De plus, la Commission européenne souhaite à terme établir des teneurs
cibles et des seuils d’intervention : « Les teneurs cibles dans les aliments pour l’homme ou pour les ani-
maux représenteraient l’objectif final d’une exposition humaine inférieure à la DJA de 2 pg
OMS-TEQ.kg–1.j–1. Les teneurs cibles serviraient ainsi d’impulsion aux mesures nécessaires pour réduire
davantage les émissions en PCDD/F et en PCB de type dioxine dans l’environnement. Les seuils d’inter-
vention, quant à eux, seraient mis en place de façon à constituer un outil d’alerte rapide lorsque les
concentrations en ces congénères excèdent les niveaux conseillés. Ils sont destinés à déclencher une
approche préventive de la part des autorités compétentes et des opérateurs, en vue d’identifier les
sources et les voies de contamination et de prendre des mesures pour les éliminer. Ces seuils d’interven-
tion se situeraient entre les teneurs maximales et les teneurs cibles ».
Pour les ETM, les DJA sont remplacées par les DHTP pour doses hebdomadaires tolérables provisoires.
Les DHTP ont été fixées au niveau international par la FAO/OMS (Food and Agriculture
Organization/Organisation mondiale de la santé) (Tableau 4.14). Selon le rôle des ETM dans l’organisme
(nécessaire/toxique), les valeurs s’échelonnent du μg.kg–1 de poids corporel par semaine au mg.kg–1 de
poids corporel par semaine. Tout comme pour les polluants organiques, les DHTP ont permis de déter-
miner des valeurs maximales en ETM dans les produits d’origine animale et végétale (Tableau A5.3 de
l’Annexe 5). Toutefois, aucune législation n’est actuellement disponible sur les teneurs maximales auto-
risées dans les aliments pour animaux.
Conclusion
Deux types de polluants ont été étudiés dans cette revue : les polluants organiques comprenant d’une
part les polychlorodibenzo-para-dioxines-PCDD/polychloro-dibenzofuranes-PCDF et les polychlorobiphé-
nyles « dioxines-like » (regroupés sous le terme générique d’HAPC : hydrocarbures aromatiques
polychlorés) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et d’autre part les polluants métal-
liques. Des différences de structure chimique et de propriétés peuvent être notées entre les polluants
organiques. En effet, les HAPC contrairement aux HAP, possèdent des cycles aromatiques chlorés. De
même les PCDD/F diffèrent des PCB par la présence d’un ou deux atomes d’oxygène. Ces différences de
composition chimique peuvent être la cause des variations de propriétés physico-chimiques. Les PCDD/F
présentent ainsi des persistances plus élevées que les HAP dans les organismes vivants. Toutefois, l’en-
semble de ces molécules organiques, chlorées ou non, sont caractérisées par une hydrophobicité élevée
et par les effets toxiques qu’elles engendrent chez les organismes vivants. Quant aux éléments en traces
métalliques (ETM), leurs propriétés physico-chimiques varient non seulement d’un métal à l’autre mais
également pour un élément donné entre ses différents dérivés, les formes chimiques prépondérantes
des ETM dépendant de la matrice considérée. Si les caractéristiques de ces molécules sont difficilement
généralisables, il n’en demeure pas moins que les ETM ne sont pas définis comme étant lipophiles. En
terme de nocivité, si certains ETM sont nécessaires à l’organisme vivant, d’autres sont nuisibles. Toute-
fois, toutes les molécules peuvent devenir toxiques lorsqu’elles dépassent le seuil de toxicité (notion de
doses/réponse).
Les polluants organiques sont présents dans l’environnement principalement suite à des activités
anthropiques contrairement aux polluants métalliques, pour lesquels l’impact anthropique est équiva-
lent voire inférieur à celui des processus naturels. La diversité des caractéristiques (origines/propriétés)
Conclusion 95
des polluants organiques et des ETM conduit à la contamination de tous les compartiments environne-
mentaux, mais essentiellement du sol. De nombreux auteurs qualifient ainsi le sol de réservoir car les
concentrations dans cette matrice sont les plus élevées, les polluants s’y accumulant. Il est ainsi surpre-
nant que le transfert de ces molécules du sol vers l’animal d’élevage n’ait fait l’objet que d’un nombre
très restreint d’études. En effet, la grande majorité des travaux a porté sur l’absorption des polluants
étudiés suite à l’ingestion d’aliments contaminés. Il en est de même pour la distribution tissulaire. Ainsi
seuls les modèles ciblant la faune sauvage rendent compte de l’influence de la matrice sol. Cependant,
ils ne traitent ni de l’absorption ni de la distribution tissulaire de ces polluants mais uniquement du
risque d’exposition. De ce fait, les informations rapportées ci-dessous proviennent des études portant sur
une contamination à partir des aliments.
Pour l’absorption des polluants organiques, il a été démontré que le mécanisme s’effectuait selon un
transport passif (passage du milieu le plus concentré vers le milieu le moins concentré) au niveau intes-
tinal. De plus, le taux de transfert est modulé en fonction de plusieurs paramètres dont principalement :
• la matrice ingérée : les taux de transferts obtenus avec un aliment X ne sont pas transposables à
ceux envisageables suite à l’ingestion de sol ;
• les molécules étudiées : les taux diminuent avec une augmentation du degré de chloration ou du
nombre de cycles ainsi que pour des lipophilicités supérieures à 6,5.
Quant au devenir de ces molécules dans les cellules intestinales, il demeure hypothétique.
La distribution tissulaire des polluants organiques a été essentiellement abordée pour les PCDD/F. Il
a été ainsi démontré que les PCDD/F se répartissaient dans deux tissus cibles : le tissu adipeux et le foie.
La contamination du tissu adipeux s’expliquerait principalement par sa teneur en lipide combinée à la
propriété lipophile de ces molécules. Quant au foie, l’accumulation des PCDD/F serait fonction de sa
concentration en protéine de liaison (dont les cytochromes P-450). La hiérarchie dans la rétention des
PCDD/F entre ces deux tissus serait fonction de la dose administrée qui engendrerait ou non une induc-
tion de la synthèse des protéines de liaison hépatiques. Cependant il semble que tous les congénères ne
possèdent pas la même affinité pour ces protéines, l’induction et donc l’accumulation tissulaire seraient
ainsi congénères dépendant. Pour les HAP et les PCB, leur distribution tissulaire reste à éclaircir. Il semble
toutefois que les HAP soient dégradés dans l’organisme au niveau des entérocytes et des hépatocytes ;
le métabolisme favoriserait l’excrétion de ces congénères et non leur stockage tissulaire. Enfin, en terme
de « décontamination » de l’organisme, les principales voies d’excrétion des HAPC sont les fèces via le
cycle entéro-hépatique, le lait et les œufs tandis que pour les HAP, l’élimination s’effectuerait au moins
via les urines et les fèces. Cependant ces propos sont à considérer avec réserve dans la mesure où les
études portant sur le transfert des HAP de l’aliment au lait ou de l’aliment aux œufs sont quasiment
inexistantes.
Les polluants métalliques sont absorbés soit selon un processus actif (processus nécessitant une
dépense d’énergie), soit selon un processus de diffusion passive. Les taux d’absorption de ces éléments
seraient principalement fonction de la composition de la matrice, tout comme pour les polluants orga-
niques, mais également de la présence d’autres ETM, ces derniers pouvant favoriser ou inhiber
l’absorption d’une substance donnée, et enfin de leur forme chimique dans l’aliment. Les principaux tis-
sus cibles des polluants métalliques sont les reins, le foie et secondairement les muscles et les os. Cette
distribution tissulaire serait fonction de la présence de protéines de liaison (dont la métallothionéine) et
plus spécifiquement de l’affinité entre les ETM et ces protéines. Toutefois, l’accumulation des ETM dans
ces tissus semble restreinte car les facteurs de bioconcentration sont rarement supérieurs à 1. Ainsi les
ETM seraient principalement éliminés de l’organisme via la voie urinaire. Cette prépondérance reste
hypothétique dans la mesure où la contamination du lait et des œufs n’a fait l’objet que d’un nombre
restreint d’études. La voie fécale, quant à elle, correspondrait principalement aux ETM non absorbés.
Ce travail de synthèse a permis de mettre en évidence les lacunes existant sur le transfert des pol-
luants organiques et métalliques vers les animaux d’élevage suite à l’ingestion de sol ou d’aliment
contaminé par des particules de sol, elles-mêmes polluées. Cependant, toutes ces inconnues n’ont pas la
même importance en terme d’appréciation du risque d’intoxication pour l’homme. En effet, pour les
HAPC, la part relative aux produits d’origine animale à l’exposition totale chez l’homme est plus élevée
que celle relative aux végétaux. Ainsi pour ces molécules, il est important de lever les différentes lacunes
Conclusion 97
Références
bibliographiques
Abdulla M., Behbehani A., Dashti H. (1989). Dietary intake and bioavailability of trace elements. Biol.
Trace Element Res., 21, 173-178.
Abdulla M., Jagersted M., Kolar K., Norden A., Schutz A., Svensson S. (1983). Essential and toxic inorga-
nic elements in prepared meals. 24 h dietary sampling employing the duplicate portion technique.
In Batter P., Schramel P. eds. Trace Element – Analytical chemistry in medecine and biology, vol 2. Ber-
lin, New York, Walter de Gruyter, p. 75-86.
Abraham K., Hille A., Ende M., Helge H. (1994). Intake and fecal excretion of PCDDs, PCDFs, HCB and PCB
(138, 153, 180) in a breast-fed and a formula-fed infant. Chemosphere, 29, 2279-2286.
Abraham K., Krowke R., Neubert D. (1988). Pharmacokinetics and biological activity of 2,3,7,8-terachlo-
rodibenzo-p-dioxin. 1. Dose-dependent tissue distribution and induction of hepatic ethoxyresorufin
O-deethylase in rats following a single injection. Arch. Toxicol., 62, 359-368.
Abramowicz D. (1990). Aerobic and anaerobic biodegradation of PCBs : a review. Critical Reviews in Bio-
technology, 10, 241-251.
Aduayom I., Campbell P.G.C., Denizeau F., Jumarie C. (2003). Different transport mechanisms for cad-
mium and mercury in Caco-2 cells : inhibition of Cd uptake by Hg without evidence for reciprocal
effects. Toxicology and applied pharmacology, 189, 56-67.
Alberti-Fidanza A., Burini G., Perriello G. (2002). Trace elements in foods and meals consumed by stu-
dents attending the faculty cafeteria. The Science of the Total Environment, 287, 133-140.
Allen J.R., van Miller J.P., Norback D.H. (1975). Tissue distribution, excretion and biological effects of [14C]
tetrachlorodibenzo-p-dioxin in rats. Food Cosmet. Toxicol., 13, 501-505.
Références bibliographiques 99
Alloway B.J. (1995). Metals in soil. 2nd edition, New York, Blackie Academic and Professionnal, Chapman
and Hall.
Amodio-Cocchieri R., Amese A., Roncioni A., Slivestri G. (1995). Evaluation of the selenium content of the
traditional Italian diet. Int. J. Food Sci. Nutr., 46, 149-154.
Andersen N.L., Fagt S., Groth M.V., Hartkopp H.B., Moller A., Ovesen L., Warming D.L. (1996). Danskernes
kostvaner 1995. Levnedsmiddelstyrelsen.
Anderson R.A., Bryden N.A., Polansky M.M. (1994). Dietary intake of calcium, chromium, copper, iron,
magnesium, manganese and zinc : duplicate plate values corrected using derived nutrient intake.
J. Am. Diet Assoc. 1000, 93, 462-463.
Aozasa O., Ohta S., Mase Y., Miyata H. (1995). Comparatives studies on bioaccumulation of PCDDs and
PCDFs in C57BL/6 and DBA/2 mice treated with a mixture by oral administration. Chemosphere, 30,
1819-1828.
APARG Air Pollution Abatement Review Group. (1995). Report on the Abatement of Toxic Organic
Micropollutants (TOMPs) from Stationary Sources 1995. Prepared at the request of the Air Quality
Division, UK DoE. AEA Technology, NETCEN library, Culham, Oxon, OX14 3DB, UK.
Archibald J.G. (1958). Trace element in milk : a review. Dairy Science Abstract, 20, 712-725.
Arnaud J., Pelus E., Vaccari J., Paillet D., Favier A., Roussel A.M. (1994). Apports moyens en oligo-élé-
ments par des repas de collectivité française. Cah. Nutr. Diét., 29, 221-225.
Arthur M.F. et Frea J.I. (1989). 2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-dioxin : aspects of its important properties
and its potential biodegradation in soils. Journal of Environmental Quality, 18, 1-12.
Assimakopoulos P.A., Divanes K., Pakou A., Stamoulis K.C., Mantzios A.S., Nikolaou E. (1995). Radiostrontium
transfer to sheep’s milk as a result of soil ingestion. The Science of the Total Environment, 172, 17-20.
Assimakopoulos P.A., Ioannides K.G., Karamanis D.T., Pakou A., Stamoulis K.C., Mantzios A.S., Nikolaou
E. (1993). Radiocaesium transfer to sheep’s milk as a result of soil ingestion. The Science of the Total
Environment, 136, 13-24.
Atkinson R. (1991). Atmospheric lifetimes of dibenzo-p-dioxins and dibenzofurans. The Science of the
Total Environment, 104, 17-33.
Atkinson R. et Carter W.P.L. (1984). Kinetics and mechanisms of the gas-phase reactions of ozone with
organic compounds under atmospheric conditions. Chemical Review, 84, 437-470.
Aust S.D. et Benson J.T. (1993). The fungus among us : use the White rot fungi to biodegrade environ-
mental pollutants. Environ. Health Perspect., 101, 232-233.
Autrup H., Jeffrey A.M., Harris C.C. (1977). Metabolism of benzo(a)pyrene in cultured Human Bronchus,
Trachea, Colon, and Esophagus. In : Polynuclea Aromatic Hydrocarbons. Chemistry & Biological
Effects, Fourth International Symposium. Colombus, Ohio : Batelle Press, 89-105.
Baek S.O., Field R.A., Goldstone M.E., Kirk P.W., Lester J.N., Perry R. (1991). A review of atmospheric poly-
cyclic aromatic hydrocarbons : sources, fate and behavior. Water, air and soil pollution, 60, 279-300.
Baize D. et Tercé M. (2002). Les éléments traces métalliques dans les sols. Approches fonctionnelles et
spatiales. INRA Éditions, 580 p.
Bakker D.J. et de Vries W. (1996). Manual for calculating critical loads of persistent organic pollutants for
soils and surface water. Energy Research and Process Innovation. TNO Institute of Environmental
Sciences. Report R96/509, Delft, The Netherlands, 95 p.
Balachandran S., Meena B.R., Killare P.S. (2000). Particle size distribution and its elemental composition
in the ambient air of Delhi. Environment International, 26, 49-54.
Ballerstedt H., Kraus A., Lechner U. (1997). Reductive dehalogenation of 1,2,3,4-tetrachlorodibenzo-p-
dioxin and its product by anaerobic mixed cultures from Saale River sediment. Environmental Science
and Technology, 31, 1749-1753.
Barriuso E., Calvet R., Schiavon M., Soulas G. (1996). Les pesticides et les polluants organiques des sols.
Étude et Gestion des sols, 3, 279-296.
100 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Beaune P.H. et Loriot M.A. (2000). Bases moléculaires de la susceptibilité aux xénobiotiques : Aspects
métaboliques. Medecine Science, 16 (10), 1051-1056.
Beck A.J., Johnson D.L., Jones K.C. (1996). The form and bioavailability of non-ionic chemicals in sewage
sludge-amended agriculturals soils. The Science of the Total Environment, 185, 125-149.
Bekesi J.G. et Holland J.F. (1978). Lymphocyte function of Michigan dairy farmers exposed to polybromi-
nated biphenyls. Science, 199, 1207-1209.
Belgiomini A., Morcellini M., Moruzzi A. (1979). Il ruolo del piombo nella contaminazione ambientale
della regione umbria. Archivo veterinario italiano, 30, 24-27.
Benet L.Z., Izumi T., Zhang Y., Silverman J.A., Wacher V.J. (1999). Intestinal MDR transport proteins and
P-450 enzymes as barrier to oral drug delivery. J. Controlled Release, 62, 25-31.
Beresford N.A. et Howard B.J. (1991). The importance of soil adhered to vegetation as a source of radio-
nuclides ingested ingested by grazing animals. The Science of the Total Environment, 107, 237-254.
Berthol D. (2001). Étude de l’absorption et du métabolisme du 99Tc lors d’un apport chronique et à faible
dose chez le ruminant et le monogastrique. Thèse de doctorat de l’INPL, Nancy, 174 p.
Bertrand J.E., Lutrick M.C., Edds G.T., West R.L. (1981). Heavy residues in tissues, animal performance and
carcass quality with beef steers grazing Pensacola bahiagrass pastures treated with liquid digested
sludge. Journal of Animal Science, 53, 146-153.
Bertrand M. (1999). dioxines : diagnostic d’une situation et protocoles de restauration sur les exploita-
tions d’élevages contaminés. CR journées techniques ADEME « dioxines : toute la vérité sur une
grande peur » Angers, 8-9 juin 1999.
Beurskens J.E.M., Toussaint M., de Wolf J., van der Steen J.M.D., Slot P.C., Commandeur L.C.M., Parsons
J.R. (1995). Dehalogenation of chlorinated dioxins by an anaerobic microbial consortium from sedi-
ment. Environmental Toxicology and Chemistry, 14, 939-943.
Beyer N., Connor E.E., Gerould S. (1994). Estimates of soil ingestion by wildlife. J. Wildl. Manage., 58, 375-
382.
Bildeman T.F. (1988). Wet and dry deposition of organic compounds are controlled by their vapour-par-
ticle partitioning. Environmental Science and Technology, 22, 361-367.
Billeret M., Berny P., Mazallon M., Buronfosse T. (2000). Bioavailability of polycyclic aromatic hydrocar-
bons and polychlorinated biphenyls in rats from naturally contaminated soils. Preliminary evaluation
of the influence of soil parameters. Environmental Toxicology and Chemistry, 19, 2614-2620.
Bilos C., Colombo J.C., Skorupka C.N., Presa M.J.R. (2001). Sources, distribution and variability of airborne
trace metals in La Palta City area, Argentina. Environmental Pollution, 111, 149-158.
Birnbaum L.S., Couture L.A. (1988). Disposition of octachlorodibenzo-p-dioxin (OCDD) in male rats. Toxi-
cology and Applied Pharmacology, 93, 22-30.
Birnbaum L.S., Decad G.M., Matthews H.B. (1980). Disposition and excretion of 2,3,7,8-tetrachlorodiben-
zofuran in the rat. Toxicology and Applied Pharmacology, 55, 342-352.
Blanchard J.M. (2001). Étude des émissions de dioxines d’une UIOM et de leur transfert dans l’environ-
nement et dans les chaînes alimentaires. Rapport final, convention ADEME n° 98 93 033.
Blumer M. (1976). Polycyclic aromatic compounds in nature. Scientific America, March 1976, 35-45.
Bock K.W., van Clausbruch U.C., Winne D. (1979). Absorption and metabolism of naphtalene and
benzo[a]pyrene in the rat jejunum in situ. Medical Biology, 57, 262-264.
Bonten L., Grotenhuis T.C., Rulkens W.H. (1999). Enhancement of PAH biodegradation in soil by physico-
chemical pre-treatment. Chemosphere, 38, 3627-3636.
Bories G. (1993). Résidus alimentaires dans les laits animaux et les laits de femme. Biologie de la lacta-
tion. Jack Martinet et Louis-Marie Houdebine. Éditions INSERM/INRA.
Borlakoglu J.T., Welch V.A., Wilkins J.P.G., Dils R.R. (1990). Transport and cellular uptake of polychlorina-
ted biphenyls (PCBs). I. Association of individual PCB isomers and congeners with plasma lipoproteins
and proteins in the pigeon. Biochemical Pharmacology, 40, 265-272.
102 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Burratti M., Pellegrino O., Brambilla G., Colombi A. (2000). Urinary excretion of 1-hydroxypyrene as a
biomarker of exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons from differents sources. Biomarkers, 5,
368-381.
Capel I.D., Dorrell H.M., Jenner M., Williams D.C. (1979). The distribution of some carcinogens in blood.
IRCS Medical Science : Biochemistry ; Cancer ; Drug Metabolism and Toxicology ; Environmental Bio-
logy and Medecine ; Hematology ; Pharmacology, 7, 492.
Cavret S. (2002). Transfert in vitro des hydrocarbures aromatiques polycycliques dans les épithéliums
mammaire et intestinal. Thèse de doctorat de l’INPL, Nancy, 168 p.
Cempel M., Janicka K. (2002). Distribution of nickel, zinc and copper in rat organs after oral administra-
tion of nickel(II) chloride. Biological Trace Element Research, 90, 215-226.
Cerneglia C.E. (1992). Biodegradation of polycyclic aromatic hydrocarbons. Biodegradation, 3, 351-368.
Chaineau C.H. (1995). Devenir et effets des hydrocarbures dans le cas d’épandage extensif de déblais de
forage en agrosystème. Thèse de doctorat de l’INPL, Nancy, 148 p.
Chaineau C.H., Morel J.L., Oudot J. (2000). Biodegradation of fuel oil hydrocarbons in the rhizosphere of
maize. Journal of Environmental Quality, 29, 569-578.
Chang L.H. (1943). The fecal excretion of polycyclic aromatic hydrocarbons following their administra-
tion to the rat. Journal of Biological Chemistry, 151, 93-99.
Chen J. et Gao J. (1993). The Chinese total diet study in 1990. Part I., Chemicals Contaminants. J A.O.Ac.
Int., 76, 1193-1200.
Cherian M.G. et Shaikhi Z.A. (1975). Metabolism of intravenously injected cadmium-binding protein. Bio-
chem. Biophys. Res. Commun., 65, 863-869.
Cherian M.G., Goyer R.A., Valberg L.S. (1978). Gastrointestinal absorption and organ distribution of oral
cadmium chloride and cadmium-metallothionein in mice. J. Toxicol. Environ. Health, 4, 861-868.
Chevreuil M., Duclos Y., Garmouma M., Ollivon D. (1995). Transfert des micropolluants organiques de
l’air vers les milieux aquatiques continentaux. L’écotoxicologie du compartiment aérien. Congrès
international de Rouen, SEFA, p. 23-36.
Chiou C.T., Kile D.E., Rutherford D.W., Sheng G., Boyd S.A. (2000). Sorption of selected organic com-
pounds from water to a peat soil and its humic-acid and humic fractions : potential sources of
sorption nonlinearity. Environmental Science and Technology, 34, 1254-1258.
Chiou P.W.S., Chen K.L., Yu B. (1997). Toxicity, tissue accumulation and residue in egg and excreta of cop-
per in laying hens. Animal Feed Science Technology, 67, 49-60.
Chipman J.K. (1982). Bile as a source of potential reactive metabolites. Toxicology, 25, 99-111.
Chipman J.K., Hirom P.C., Frost G.S., Millburn P. (1981). The biliary excretion and enterohepatic circula-
tion of benzo[a]pyrene and its metabolites in the rat. Biochem. Pharmacol., 30, 937-944.
Chu I., Ng K.M.E., Benoit F.M., Moir D. (1992). Comparative metabolism of phenanthrene in the rat and
guinea pig. Regul. Toxicol. Pharmacol., 12, 88-95.
Chung N. et Alexander M. (1998). Differences in sequestration and bioavailability of organic compounds
aged in dissimilar soils. Environmental Science and Technology, 32, 855-860.
CITEPA (Centre Interprofessionnel Technique d’Études de la Pollution Atmospherique) (2003). Site inter-
net http://www.citepa.org
Clary J.J. (1975). Nickel chloride-induced metabolic changes in the rat and guinea pig. Toxicology and
Applied Pharmacology, 31, 55-65.
Clauss B. et Acker L. (1975). Contamination of milk and milk products with chlorinated hydrocarbons in
the Westphalian area. II. Results and discussion, Zeitschrift Fur Lebensmittel-Untersuchung Und -For-
schung, 159, 129-137.
Cocchioni I. (1996). In Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France. Plomb, cadmium et mercure dans
l’alimentation : évaluation et gestion du risque. Lavoisier Tec & Doc, Paris, 236 p.
104 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Devillers J., Bintein S., Karcher W. (1995). CHEMFRANCE : a regional level III fugacity model applied to
France. Chemosphere, 30 : 457-476.
Diliberto J.J., Akubue P.I., Luebke R.W., Birnbaum L.S. (1995). Dose response relationships of tissue distri-
bution and induction of CYP1A1 and CYP1A2 enzymatic activities following acute exposure to 2,3,7,8
tetrachlorodibenzo-p-dioxin (TCDD) in mice. Toxicology and Applied Pharmacology, 130, 197-208.
Diliberto J.J., DeVito M.J., Ross D.G., Birnbaum L.S. (2001). Subchronic exposure of [3H]-2,3,7,8-tetrachlo-
rodibenzo-p-dioxin (TCDD) in female B6C3F1 mice : relationship of steady-state levels to disposition
and metabolism. Toxicological sciences, 61, 241-255.
Diliberto J.J., Jackson J.A., Birnbaum L.S. (1996). Comparison of 2,3,7,8 tetrachlorodibenzo-p-dioxin
(TCDD) disposition following pulmonary, oral, dermal and parenteral exposures to rats. Toxicology
and Applied Pharmacology, 138, 158-168.
Domingo J.L., Schuhmacher M., Agramunt M.C., Llobet J.M., Rivera J., Müller L. (2002). PCDD/F levels in
the neighbourhood of a municipal solid waste incinerator after introduction of technical improve-
ments in the facility. Environmental International, 28, 19-27.
Domingo J.L., Schumacher M., Granero S., Llobet J.M. (1999). PCDDs and PCDFs in food samples from
Catalonia, Spain. An assessment of dietary intake. Chemosphere, 38, 3517-3528.
Donley S.A., Ilagan B.J., Rim H., Linder M.C. (2002). Copper transport to mammary gland and milk during
lactation in rats. Am. J. Physiol. Endocrinol. Metab., 283, E667-E675.
Dorn C.R., Pierce J.O., Chase G.R., Philipps P.E. (1975). Environmental contamination by lead, cadmium,
zinc, copper in a new lead-producing area. Environmental Research., 9, 159-172.
Douben P.E.T. (1997). PCDD/F emissions to atmosphere in the UK and future trends, Chemosphere, 34,
1181-1189.
Dougherty E.J., McPeter A.L., Ovecash M.R., Carbonell R.G. (1993). Theoretical analysis of a method for
in situ decontamination of soil containing 2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-dioxin. Environmental
Science and Technology, 27, 505-515.
Dowdy R.H., Bray B.J., Goodrich R.D. (1983). Trace metal and mineral composition of milk and blood
from goats fed silage produced on sludge-amended soil. J. Environ. Qual., 12, 473-478.
Doyle J.J., Pfander W.H., Grebing S.E., Pierce J.O. (1974). Effect of cadmium on growth, cadmium absorp-
tion and cadmium tissue levels in growing lambs. Journal of Nutrition, 104, 160-166.
Duarte-Davidson R. et Jones K.C. (1996). Screening the environmental fate of organic contaminants in
sewage sludges to agricultural soils. The potential transfers to plants and grazing animals. The
Science of the Total Environment, 185, 59-70.
Dubois C., Arnaud M., Férézou J., Beaumier G., Porugal H., Pauli A.M., Bernard P.M., Bécue T., Lafont H.,
Lairon D. (1996). Postprandial appearance of dietary deuterated cholesterol in the chylomicron frac-
tion and whole plasma in healthy subjects. American Journal of Clinical Nutrition, 64, 47-52.
Eduljee G.H. et Gair A.J. (1996). Validation of a methodology for modelling PCDD and PCDF intake via
the food chain. The Science of the Total Environment, 187, 211-229.
Edwards N.T. (1983). Polycyclic aromatic hydrocarbons (PAH’s) in the terrestrial environment. A review.
Journal of Environmental Quality, 12, 427-441.
Eisenreich S. et Strachan M.J. (1992). Estimating atmospheric deposition of toxic substances to the Great
Lakes – An update. Workshop Canada Centre for Inland Waters, Burlington, Ontario, 58 p.
Eitzer B.D. (1995). Polychlorinated dibenzo-p-dioxins and dibenzofurans in raw milk samples from farms
located near a new resource recovery incinerator. Chemosphere, 30, 1237-1248.
Eitzer B.D. et Hites R. A (1988). Vapor pressures of chlorinated dioxins and dibenzofurans. Environmen-
tal Science and Technology, 22, 1389-1395.
Eklund G., Grawe K.P., Okarsson A. (2001). Bioavailability of cadmium from infant diets in newborn rats.
Arch. Toxicol., 75, 522-530.
Eljarrat E., Caixach J., Rivera J. (2003). A comparison of TEQ contributions from PCDDs, PCDFs and dioxin-
like PCBs in sewage sludges from Catalonia, Spain. Chemosphere, 51, 595-601.
106 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Friberg L., Elinder C.G., Kjellstrom T., Norberg G.F. (1986). Cadmium health : a toxicological and epide-
miological appraisal. CRC Press, Inc. Boca Ration, Florida.
Fries G.F. (1982). Potential polychlorinated biphenyl residues in animal product from application of
contaminated sewage sludge to land. Journal of Environmental Quality, 11, 14-20.
Fries G.F. (1995a). A review of the significance of animal food product as potential pathways of human
exposures to dioxins. Journal of Animal Science, 73, 1639-1650.
Fries G.F. (1995b). Transport of organic environmental contaminants to animal products. Rev. Environ.
Contam. Toxicol., 141, 71-109.
Fries G.F. (2002). Transport of persistent organic pollutants to animal products : fundamental principles
and application to health risk assessment. In Human and Ecological Risk Assessment : Theory and
Practice, Paustenbach D.J. (ed) John Wiley & Sons, 873-893.
Fries G.F. et Marrow G.S. (1975). Retention and excretion of 2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-dioxin by rats.
Journal of Agricultural Food Chemistry, 23, 265-269.
Fries G.F., Marrow G.S., Snow P.A. (1982a). Soil ingestion by dairy cattle. Journal of Dairy Science, 65, 611-
618.
Fries G.F., Marrow G.S., Snow P.A. (1982b). Soil ingestion by swine as a route of contaminant exposure.
Environmental Toxicology and Chemistry, 1, 201-204.
Fries G.F., Paustenbach D.J., Luksemburg W.J. (2002). Complete mass balance of dietary polychlorinated
dibenzo-p-dioxins and dibenzofurans in dairy cattle and characterization of the apparent synthesis
of hepta- and octachlorodioxins. Journal of Agricultural Food Chemistry, 50, 4226-4231.
Fries G.F., Paustenbach D.J., Mather D.B., Luksemburg W.J. (1999). A congener specific evaluation of
transfer of chlorinated dibenzo-p-dioxins and dibenzofurans to milk of cows following ingestion of
pentachlorophenol-treated wood. Environmental Science and Technology, 33, 1165-1170.
Fürst P. et Wilmers K. (1995). PCDD/F levels in dairy product 1994 versus 1990. Organohalogen com-
pounds, 26, 101-104.
Galey F.D., Slenning B.D., Anderson M.L., Breneman P.C., Littlefield E.S., Melton L., Tracey M.L. (1990).
Lead concentration in blood and milk from perparturient dairy heifers seven months after an epi-
sode of acute lead toxicosis. Journal of Veterinary Diagnostic Investigation, 2, 222-226.
Gardner A.M., Righter H.F., Roach J.A. (1976). Excretion of hydroxylated polychlorinated biphenyl meta-
bolites in cows’ milk, Journal-Association Of Official Analytical Chemists, 59, 273-277.
Gasiewicz T.A., Geiger L.E., Rucci G., Neal R.A. (1983). Distribution, excretion, and metabolism of 2,3,7,8-
tetrachlrodibenzo-p-dioxin in C57BL/6J, DBA/2J, and B6D2F1/J mice. Drug metabolism and
disposition, 11, 397-403.
Gevao B., Jones K.C., Hamitton-Taylor J. (1998). Polycyclic aromatic hydrocarbon (PAH) deposition in a
small rural lake, Cumbria, UK. The Science of the Total Environment, 215, 231-242.
Gibson D.T. et Subramanian V. (1984). Microbial degradation of aromatic hydrocarbons. D.T. Gibson (Ed).
In Microbial degradation of organic compounds, Marcel Dekker, INC, 525 p.
Ginsberg H.N., Goldberg I.J. (1998). Disorders of lipoprotein metabolism. In Fauci AS et al. (editions) Har-
rison’s Principles of Internal Medicine. Vol II. McGraw-Hill, New York, p. 2138-2149.
Gobas F.A.P.C., Muir D.C.G., Mackay D. (1988). Dynamics of dietary bioaccumulation and faecal elimina-
tion of hydrophobic organic chemicals in fish. Chemosphere, 17, 943-962.
Golor G., Yamashita K., Körner W., Hagenmaier H., Neubert D. (2001). Kinetics and inductive potency of
1,2,3,4,6,7,8-heptachlorodibenzo-p-dioxin (H7CDD) in rats. Life Sciences, 69, 493-508.
Good D. et Klaassen C.D. (1989). Dosage-dependent absorption of cadmium in the rat intestine measu-
red in situ. Toxicology And Applied Pharmacology, 100, 41-50.
Govers H.A.J. et Krop H.B. (1998). Partition constants of chlorinated dibenzofurans and dibenzo-p-
dioxins. Chemosphere, 37, 2139-2152.
108 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Healy W.B. et Ludwig T.G. (1965). Wear of sheep’s teeth. I. The role of ingested soil, New Zealand.
J. Agric. Res., 8, 737-752.
Healy W.B., Cutress T.W., Michie C. (1967). Wear of sheep’s teeth. IV. Reduction of soil ingestion and
tooth wear by supplementary feeding, New Zealand. J. Agric. Res., 10, 201-209.
Hebert V.R. et Miller G.C. (1990). Deph dependence of direct and indirect photolysis on surface soil. Jour-
nal of Agricultural Food Chemistry, 38, 913-918.
Heffron C.L., Reid J.T., Elfving D.C., Stoewsand G.S., Haschek W.M., Telford J.N., Furr A.K., Parkinson T.F.,
Bache C.A., Gutenmann W.H., Wszolek P.C., Lisk D.J. (1980). Cadmium and zinc in growing sheep fed
silage corn grown on municipal sludge amended soil. Journal of Agricultural Food Chemistry, 28, 58-
61.
Helling C.S., Isensee A.R., Woolson E.A., Ensor P.J.D., Jones G.E., Plimmer J.R., Kearney P.C. (1973). Chlo-
rodioxins in pesticides, soils and plants. Journal of Environmental Quality, 2, 171-178.
Hempe J.M. et Cousins R.J. (1992). Cysteine-rich intestinal protein and intestinal metallothionein : an
inverse relationship as a conceptual model for zinc absorption in rats. Journal of Nutrition., 122, 89-
95.
Hendriks A.J., Wever H., Olie K., van de Guchte K., Liem A.K.D., van Oosterom R.A.A., van Zorge J. (1996).
Monitoring and estimating concentrations of polychlororinated biphenyls, dioxins, and furans in
cattle milk and soils of Rhine-Delta foodplains. Arch. Environ. Contam. Toxicol., 31, 263-270.
Henner P. (2000). Phytoremédiation appliquée au traitement des sols contaminés par des hydrocarbures
aromatiques polycycliques. Thèse de doctorat de l’INPL, Nancy, 187 p.
Herbes S.E. (1981). Rates of microbial transformations of polycyclic aromatic hydrocarbons in waters and
sediments in the vicinity of a coal-coking wastewater discharge. Applied and Environmental Micro-
biology, 41, 20-35.
Hietnanen E. (1980). Oxidation and subsequent glucuronisation of 3,4-benzopyrene in evertedintestinal
sacs in control and 3-methylcholanthrene-pretreated rats. Pharmacology, 21, 233-243.
Himberg K.K. (1993). Coplanar polychlorinated biphenyls in some Finnish food commodities. Chemos-
phere, 27, 1235-1243.
Hippelein M., Kaupp H., Dörr G., McLachlan M.S., Hutzinger O. (1996). Baseline contamination assess-
ment for a new resource recovery in Germany. Part II : Atmospheric concentrations of PCDD/F.
Chemosphere, 32, 1605-1616.
Hiratsuka H., Satoh S.I., Satoh M., Nishijima M., Katsuki Y., Suzuki J., Nakagawa J.I., Sumiyoshi M., Shibu-
tani M., Mitsumori K. (1999). Tissue distribution of cadmium in rats given minimum amounts of
cadmium-polluted rice or cadmium chloride for 8 month. Toxicology and Applied Pharmacology, 160,
183-191.
Hollender J., Koch B., Dott W. (2000). Biomonitoring of environmental polycyclic aromatic hydrocarbon
exposure by simultaneous measurement of urinary phenanthrene, pyrene and benzo[a]pyrene
hydroxydes. Journal of chromatography B : Biomedical sciences and applications, 739, 225-229.
Horstmann M. et McLachan M.S. (1998). Atmospheric deposition of semivolatile organic compounds to
two forest canopies. Atmospheric Environment, 32, 1799-1809.
Houpert P., Mehennaoui S., Federspiel B., Milhaud G. (1995). Cadmium and lead elimination through
milk in the ewe. Contaminated soils, 15-19, 317-324.
House W.A., Hart J.J., Norvell W.A., Welch R.M. (2003). Cadmium absorption and retention by rats fed
durum wheat (Triticum turgidum L. var. durum) grain. British Journal of Nutrition, 89, 499-508.
Howard J.W. et Fazio T. (1980). Analytical methodology and reported findings of polycyclic aromatic
hydrocarbons in foods. J. Assoc. Off. Anal. Chem., 63, 1077-1104.
Hu K. et Bunce N. J (1999). Metabolism of polychlorinated dibenzo-p-dioxins and related dioxin-like com-
pounds. J. Toxicol. Environ. Health, 2, 183-210.
Huang W., Peng P., Yu Z., Fu J. (2003). Effects of organic matter heterogeneity on sorption and desorp-
tion of organic contaminants by soils and sediments. Applied Geochemistry, 18, 955-972.
110 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Journal officiel des Communautés européennes. (2001). Règlement (CE) n° 466/2001 de la Commission
du 8 mars 2001 portant fixation de teneurs maximales pour certains contaminants dans les denrées
alimentaires, 6.3.2001 L77/1.
Journal officiel des Communautés européennes. (2001). Règlement (CE) n° 2375/2001 du Conseil du
29 novembre 2001 modifiant le règlement (CE) n° 466/2001 de la Commission portant fixation de
teneurs maximales pour certains contaminants dans les denrées alimentaires, 6.12.2001 L321/5.
Juan C.Y., Thomas G.O., Sweetman A.J., Jones K.C. (2002). An input-output balance study for PCBs in
humans. Environment International, 28, 203-214.
Juhasz A.L. et Naidu R. (2000). Bioremediation of high molecular weight polycyclic aromatic hydrocar-
bons : a review of the microbial degradation of benzo[a]pyrene. International Biodeterioration and
Biodegradation, 45, 57-88.
Juste C., Feix I., Wiart J. (1995). Les micropolluants métalliques dans les boues résiduaires des stations
d’épuration urbaines. ADEME édition 1799.
Kabatia-Pendias A. et Pendias H. (1992). Trace elements in soils and plants. In CRC Press, Inc., 2nd edition,
Boca Raton Ann Arbor, London, 365 p.
Kadry A.M., Skowronski G.I., Turkall R.M., Abdel-Rahman M.S. (1995). Comparison between oral and der-
mal bioavailability of soil-absorbed phenanthrene in female rats. Toxicology letters, 78, 153-163.
Kakareka S.V. (2002). Sources of persistent organic pollutants emissions on the territory of Belarus.
Atmospheric Environment, 36, 1407-1419.
Kamimura H., Koga N., Ogari K., Yoshimura H., Honda Y., Nakani M. (1988). Enhanced faecal excretion
of 2, 3, 4, 7, 8, pentachlorodibenzofuran in rats by a long term treatment with activated charcoal
beads. Xenobiotica, 18, 585-592.
Kamp J.D. et Neumann H-G. (1975). Absorption of carcinogens into the thoracic duct lymph of the rat :
aministilbene derivatives and 3-methylchloranthrene. Xenobiotica, 5, 717-725.
Kao A.S. et Venkataraman C. (1995). Estimating the contribution of reentrainment to the atmospheric
deposition of dioxin. Chemosphere, 31, 4317-4331.
Karl H. et Leinemann M. (1996). Determination of polycyclic aromatic hydrocarbons in smoked fishery
products from different smoking kilns. Z. Lebensm. Unters. Forsch., 202, 458-464.
Kästner M. et Mahro B. (1996). Microbial degradation of polycyclic aromatic hydrocarbons in soils affec-
ted by the organic matrix of compost. Applied Microbiology And Biotechnology, 44, 668-675.
Keiming S.D., Kirby K.W., Morgan D.P. (1983). Identification of 1-hydroxypyrene as a major metabolite
of pyrene in pig urine. Xenobiotica, 13, 415-420.
Kew G.A., Schaum J.L., White P., Evans T.T. (1989). Review of plant uptake of 2,3,7,8-TCDD from soil and
potential influences of bioavailability. Chemosphere, 18, 1313-1318.
Kieaitwong S. Nguyen L.V., Herbert V.R., Hackett M., Miller G.C. (1990). Photolysis of chlorinated dioxins
in organic solvents and soils. Environmental Science and Technology, 24, 1575-1580.
Kirby D.R. et Stuth J.W. (1980). Soil-ingestion rates of steers following brush management in Central
Texas. Journal of Range Management, 33, 207-209.
Kodavanti P.R.S., Ward T.R., Derr-Yellin E.C., Mundy W.R., Casey A.C., Bush B., Tilson H.A. (1998). Conge-
ner-specific distribution of polychlorinated biphenyls in brain regions, blood, liver and fat of adults
rats following repeated exposure to Aroclor 1254. Toxicology and Applied Pharmacology, 153, 199-
210.
Koester C.J. et Hites R.A. (1992). Wet and dry deposition of chlorinated dioxins and furans. Environmen-
tal Science and Technology, 26, 1375-1382.
Körner W., Dawidowsky N., Hagenmaier H. (1993). Fecal excretion rates of PCDDs and PCDFs in two
breast-fed infants. Chemosphere, 27, 157-162.
Krahn M.M., Ylitalo G.M., Buzetis J., Chan S.L. (1995). Rapid HPLC/PDA analysis of marine fish and inver-
tebrates for dioxin-like and other chlorobiphenyl congeners. Organohalogen Compounds, 24,
457-461.
112 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Lichtfouse E., Budzinski H., Garrigues Ph., Eglinton T.I. (1997). Ancient polycyclic aromatic hydrocarbons
in modern soils : 13C, 14C and biomarker evidence. Organic Geochemistry, 26, 353-359.
Liem A.D.K. et Theelen R.M.C. (1997). Dioxins : Chemical analysis, exposure and risk assessment. PhD The-
sis, University of Utrecht and RIVM, 178-215.
Lisk D.J., Boyd R.D., Telford J.N., Babish J.G., Stoewsand G.S., Bache C.A., Gutenmann W.H. (1982). Toxi-
cologic studies with swine fed corn grown on municipal sewage sludge-amended soil. Journal of
Animal Science, 55, 613-618.
Liste H.H. et Alexander M. (2002). Butanol extraction to predict bioavailability of PAHs in soil. Chemos-
phere, 46, 1011-1017.
Liu Z.P. (2003). Lead poisoning combined with cadmium in sheep and horses in the vicinity of non-fer-
rous metal smelters. The Science of the Total Environment, 309, 117,126.
Llobet J.M., Falco G., Casas C., Teixido A., Domingo J.L. (2003). Concentrations of Arsenic, Cadmium, and
Lead in common foods and estimated daily intake by children, adolescents, adults and seniors of
Catalonia, Spain. Journal of Agricultural and Food Chemistry, 51, 838-842.
Lodovici M., Dolara P., Casalini C., Ciappellano S., Testolin G. (1999). Polycyclic aromatic hydrocarbon
contamination in the Italian diet. Advances in experimental medicine and biology, 459, 179-193.
Loganathan P., Mackay A.D., Lee J., Hedley M.J. (1995). Cadmium distribution in hill pastures as influen-
ced by 20 years of phosphate application and sheep grazing. Australian Journal of Soil Science, 33,
859-871.
Lohmann R. et Jones K.C. (1998). Dioxins and furans in air and deposition : a review of levels, behaviour
and processes. The Science of the Total Environment, 219, 53-81.
Lopez-Mosquera Moiron C., Carral E. (2000). Use of dairy-industry sludge as fertiliser for grasslands in
northwest Spain : heavy metal levels in soil and plants. Resources, Conservation and Recycling, 30, 95-
109.
Lorber M. et Pinsky P. (2000). An evaluation of three empirical air-to-leaf models for polychlorinated
dibenzo-p-dioxins and dibenzofurans. Chemosphere, 41, 931-941.
Lorber M., Clerverly D., Schaum J., Phillips L., Scweer G., Leighton T. (1994). Development and validation
of an air-to-beef food chain model for dioxin-like compounds. The Science of the Total Environment,
156, 39-65.
Lorber M., Feil V., Winters D., Ferrario J. (1997). Distribution of dioxins, furans and coplanar PCBs in dif-
ferent fat matrices in cattle. Organohalogen compounds, 32, 327-334.
Lovett A.A., Foxall C.D., Creaser C.S., Chewe D. (1997). PCB and PCDD/DF congeners in locally grown fruit
and vegetable samples in Wales and England. Chemosphere, 34, 1421-1436.
Lucis O.J., Lucis R., Chaikh Z.A. (1972). Cadmium and zinc in pregnancy and lactation. Arch. Environ.
Health, 25, 14-22.
Lutz R.J., Dedrick R.L., Tuey D., Sipes I.G., Anderson M.W., Matthews H.B. (1984). Comparison of the phar-
macokinetics of several polychlorinated biphenyls in mouse, rat, dog, and monkey by means of a
physiological pharmacokinetic model. Drug Metab Dispos., 12, 527-35.
Luza S.C. et Speisky H.C. (1996). Liver copper storage and transport during development : implications
for cytotoxicity. American Journal of Clinical Nutrition, 63, 812S-820S.
MAFF (1994). A survey of cadmium, arsenic, mercury and lead concentrations in individual foods, N° 33,
Ministry of Agriculture, Fisheries and Food, UK.
MAFF (1995) Dioxins in Food – UK dietary uptake. Food Surveillance Information Sheet, N° 71, Ministry
of Agriculture, Fisheries and Food, UK.
Maisonneuve V. et Vignoles M. (2000). Étude de transfert des ETM vers le sol et les plantes INRA,
mai 2000.
Maitani T., Waalkes M.P., Klaassen G.D. (1984). Distribution of cadmium after oral administration of cad-
mium-thionein to mice. Toxicology and Applied Pharmacology, 74, 237-243.
114 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Michalczyk A., Varigos G., Catto-Smith A., Blomeley R.C., Ackland M.L. (2003). Analysis of zinc transpor-
ter, hZNT4 (Slc30A4), gene expression in a mammary gland disorder leading to reduced zinc secretion
into milk. Human Genetics, 113, 202-210.
Milhaud G. et Enriquez B. (1981). Élimination du plomb par le lait de vache. Rec. Méd. Vét., 157, 291-
296.
Miller G.C., Hebert V.R., Mille M.J., Mitzel R., Zepp R.G. (1989). Photolysis of octachlorodibenzo-p-dioxin
on soils : production of 2,3,7,8-TCDD. Chemosphere, 18, 1265-1274.
Miller W.J., Lampp B., Powell G.W., Salotti C.A., Blackmon D.M. (1967). Influence of a high level of die-
tary cadmium on cadmium content of milk, excretion and cow performance. Journal of Dairy Science,
50, 1404-1408.
Ministère de l’Agriculture et de la Pêche – DGAL (Direction générale de l’alimentation (1998). Sur-
veillance de la contamination du lait par la dioxine. SDHA/FLQ/EC-1414.
Ministère de l’Agriculture et de la Pêche. (1995). Résultats du plan de surveillance de la contamination
du lait par les dioxines 1994-1995. Note du service DGAL/SDHA/N95/n° 8288, ministère de l’Agricul-
ture et de la Pêche.
Ministère de l’Agriculture et de la Pêche. (1997). Résultats du plan de surveillance de la contamination
des produits laitiers par les dioxines 1996. Note du service DGAL/SDHA/N97/n° 8101, ministère de
l’Agriculture et de la Pêche.
Ministère de l’Environnement (1983). Inventaire National de la Qualité Alimentaire, Paris. 363p.
Ministère de la Santé et de la Protection sociale – DGS (Direction générale de la Santé) (1992). La diago-
nale des métaux lourds. Étude sur la teneur en métaux dans l’alimentation, Paris.
Miquel G. (2001). Rapport sur les effets des métaux lourds sur l’environnement et la santé. Office parle-
mentaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. http://www.senat.fr/rap/
l00-261/l00-26133.html
Modica R., Fiume M., Guaitani A., Bartosek I. (1983). Comparative kinetics of benzo[a]anthracene, chry-
sene and triphenylene in rats after oral administration. I. Study with single compounds. Toxicology
letters, 18, 103-109.
Molina L., Diaz-Ferrero J., Coll M., Marti R., Broto-Puig F., Comellas L., Rodriguez-Larena M.C. (2000).
Study of evolution of PCDD/F in sewage sludge-amended soils for land restoration purposes. Chemos-
phere, 40, 1173-1178.
Moll N. (1995). Évaluations de la contamination des aliments et des boissons par les hydrocabures aro-
matiques polycycliques et les amines hétérocycliques. Moll M., Moll N. (eds), Sécurité alimentaire du
consommateur, Technique et Documentation Lavoisier, Paris, 265-284.
Moon C.S., Zhang Z.W., Shimbo S., Watanabe T., Moon D.W., Lee C.U., Lee B.K., Ahn K.D., Lee S.H., Ikeda
M. (1995). Dietary intake of Cd and Pb among the general population in Korea. Environmental
Research, 71, 46-54.
Moon J.W., Goltz M.N., Ahn K.H., Park J.W. (2003). Dissolved organic matter effects on the performance
of a barrier to polycyclic aromatic hydrocarbon transport by groundwater. Journal of Contaminant
Hydrology, 60, 307-326.
Moore J.W. et Ramworthy S. (1984). Organic chemicals in Natural Waters, Springer-Verlag, New York.
Mora M.A. (2003). Heavy metals and metalloids in egg contents and eggshells of passerine birds from
Arizona. Environmental Pollution, 125, 393-400.
Morcillo M.A. et Santamaria J. (1995). Whole-body retention, urinary and fecal excretion of mercury
after subchronic oral exposure to mercuric chloride in rats. Biometals, 8, 301-308.
Morck A., Larsen G., Wehler E.K. (2002). Covalent binding og PCB metabolites to lipids : route of forma-
tion and characterization. Xenobiotica, 32, 625-640.
Morcombe P.W., Petterson D.S., Masters H.G., Ross P.J., Edwards J.R. (1994). Cadmium concentrations in
kidneys of sheep and cattle in Western Australian. Australian Journal of Agricultural Research, 45,
851-862.
116 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Okey A.B., Riddick D.S., Harper P.A. (1994). The Ah receptor : mediator of the toxicity of 2,3,7,8 tetrachlo-
rodibenzo-p-dioxin (TCDD) related compounds. Toxicol. Lett., 70, 1-22.
Olajire A. A et Ayodele E.T. (1997). Contamination of roadside soil and grass with heavy metals. Environ-
ment International, 23, 91-101.
Olling M., Derks H.J.G.M, Berende P.L.M, Liem A.K.D., Jong A.P.J.M. (1991). Toxicokinetics of eight 13C-
labelled polychlorinated dibenzo-p-dioxins and -furans in lactating cows. Chemosphere, 23,
1377-1385.
Olson J.R. (1986). Metabolism and disposition of 2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-dioxin in Guinea pig. Toxi-
cology and Applied Pharmacology, 85, 263-273.
Opperhuizem A., van den Velde E.W., Gobas F.A.P.C., Liem A.K.D., van den Stehen J.M.D., Hutzinger
O. (1985). Relationship between bioconcentration in fish and steric factors of hydrophobic chemicals.
Chemosphere, 14, 1871-1896.
Oskarsson A., Jorhim L., Sundberg J., Nilsson N.G., Albanus L. (1992). Lead poisoning in cattle, transfer
of lead to milk. The Science of the Total Environment, 111, 83-94.
Oudot J (1984). La dégradation microbienne des hydrocarbures : étude du potentiel de biodégradation
et de son expression dans le milieu. Thèse de Doctorat d’État, Université de Paris VII.
Päpke O. (1998). PCDD/PCDF : human background data for Germany, a 10-year experience. Environ.
Health Perspect., 106, 723-731.
Park K.S., Sims R.C., Dupont R.R., Doucette W.J., Mathews J.E. (1990). Fate of PAH compounds in two soil
types : influence of volatilisation, abiotic loss and biological activity. Environmental Toxicology and
Chemistry, 9, 187-195.
Parsons J.R. et Storms M.C.M. (1989). Biodegradation of chlorinated dibenzo-p-dioxins in batch and
continous cultures of strain JB1. Chemosphere, 19, 1297-1308.
Patterson D.G., Fürst P., Henderson L.O., Isaacs S.G., Alexander L.R., Turner W.E., Needham L.L., Hannon
H. (1989). Partitioning of in vivo bound PCDD/PCDFs among various compartments in whole blood.
Chemosphere, 19, 135-142.
Paustenbach D.J., Weining R.J., Lau V., Harrington N.W., Rennix D.K., Parsons A.H. (1992). Recent deve-
lopments on the hazards posed by 2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-dioxin in soil : Implications for
setting risk-based cleanup levels at residential and industrial sites. Journal of Toxicology and Environ-
mental Health, 36, 103-149.
Pegram R.A., Diliberto J.J., Moore T.C., Gao P., Birnbaum L.S. (1995). 2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-dioxin
(TCDD) distribution and cytochrome P4501A induction in young adult and senescent male mice. Toxi-
cology letters, 76, 119-126.
Pelus E., Arnaud J., Ducros V., Faure H., Favier A., Roussel A.M. (1994). Trace element (Cu, Zn, Fe, Mn, Se)
intakes of a group of French men using the duplicate diet technique. Int. J. Food Sci. Nutr., 45, 63-70
Pennington J.A.T. et Schoen S.A. (1996). Contributions of food groups to estimated intakes of nutritio-
nal elements : results from FDA total diet studies. Internat. J. Vit. Nutr. Res., 66, 342-349.
Person A., Petit-Coviaux F., Le Moullec Y., Festy B. (1993). Contribution des principales sources en métaux
et métalloïdes à la pollution particulaire de l’agglomération parisienne. Pollut. Atmos., Juillet-Sep-
tembre, 75-88.
Petreas M.X. (1991). Aquatic life as biomonitors of dioxin/furan and coplanar polychlorinated biphenyl
contamination in the Sacramento-San Joaquin River delta. Report prepared by the California Depart-
ment of Health Services for the State Water Resources Control Board under Interagency Master
Agreement, N° 0-121-250-0.
Petreas M.X., Goldman L.R., Hayward D.G., Chang R.R., Flattery J.J., Wiesmüller T., Stephens R.D., Fry
D.M., Rappe C., Bergek S., Hjelt M. (1991). Biotransfer and bioaccumulation of PCDD/PCDFs from soil :
controlled exposure studies of chickens. Chemosphere, 23, 1731-1741.
Phillips D.H. (1983). Fifty years of benzo[a]pyrene. Nature, 303, 472-486.
Phillips D.H. (1999) Polycyclic aromatic hydrocarbons in the diet. Mutation Research, 443, 139-147.
118 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Richards M.P. et Cousins R.J. (1975). Mammalian zinc homeostasis ; Requirement for RNA and methallo-
tionein synthesis. Biochemical and Biophysical Research Communications, 64, 1215-1223.
Robertson B.K. et Alexander M. (1998). Sequestration of DDT and dieldrin in soil : disappearance of acute
toxicity but not the compounds. Environmental Toxicology and Chemistry, 17, 1034-1038.
Robinson C., Rose M., White S., Gem M., Gleadle A., Harrison N. (2000). PCDDs, PCDFs and PCBs in fish
and fish fingers on sale in the UK. Organohalogen Compounds, 47, 334-337.
Rodriguez-Fernandez C. (1995). Extraction par fluide supercritique : contribution à la caractérisation des
sols contaminés par des hydrocarbures aromatiques polycycliques. Thèse de doctorat de l’INPL,
Nancy, 193 p.
Roeder R. A, Garber M.J., Schelling G.T. (1998). Assessment of dioxins in foods from animal origins.
J. Anim. Sci., 76, 142-151.
Rogan E.G., Devanesan P.D., Ramakrishna N.V., Higginbotham S., Padmavathi N.S., Chapman K., Cavalieri
E.L., Jeong H., Jahkowiak R., Small G.J. (1993). Identification and quantification of benzo[a]pyrene-
DNA adducts formed in mouse skin. Chem. Res. Toxicol., 6, 356-363.
Rogan W.J. et Glaben B.C. (1992). Neurotoxicology of PCBs and related compounds. Neurotoxicology, 13,
27-35.
Rose J.Q., Ramsey J.C., Wentzler T.H., Hummel R.A., Gerhing P.J. (1976). The fate of 2,3,7,8 tetrachloro-
dibenzo-p-dioxin following single and repeated oral doses to the rat. Toxicol. Applied Pharmacol.,
36, 209-226.
Ross S.M. (1994). Retention, transformation and mobility of toxic metals in soils. Chapter 3. In Toxic
Metals in soil-plant systems. Ross S.M., Edition : John Wiley & Sons, New York, 63-152.
Rothe S., Kollmer W.E., Rambeck W.A. (1992). Influence de certains facteurs alimentaires sur la rétention
du cadmium. Revue Med. Vét., 143, 255-260.
Rounce J.R., Lee J., Grace N.D. (1995). Metabolic changes of cadmium and zinc in kidney and liver tissues
during foetal development in Romney and Merino sheep. Procceedings of the New Zealand Society
of Animal Production, 55, 176-178.
Rowat S.C. (1999). Incinerator toxic emissions. A brief summary of human health effects with a note on
regulatory control. Medical hypotheses http://www.rowatworks.com
Rowlands J.C. et Gustafsson J.A. (1997). Aryl hydrocarbon receptor-mediated signal tranduction. Crit.
Rev. Toxicol., 27, 109-134.
Roychowdhury T., Tokunaga H., Ando M. (2003). Survey of arsenic and other heavy metals in food com-
posites and drinking water and estimation of dietary intake by the villagers from an arsenic-affected
area of West Bengal, India. The Science of the Total Environment, 308, 15-35.
Rozman K. (1985). Intestinal excretion of toxic substances. Arch. Toxicol. Suppl., 8, 87-93.
Rumbeiha W.K., Braselton W.E., Donch D. (2001) A retrospective study on the disappearance of blood
lead in cattle with accidental lead toxicosis. Journal Of Veterinary Diagnostic Investigation : Official
Publication Of The American Association Of Veterinary Laboratory Diagnosticians, Inc, 13, 373-378.
Rundle H.L., Calcroft M., Holt C. (1984). An assessment of accumulation of Cd, Cr, Cu, Ni and Zn in the
tissues of British Friesian steers fed on the products of land which has received heavy applications of
sewage sludge. Journal of Agricultural Science, 102, 1-6.
Ruoff U. (1995). Untersuchungen zum übergang Ausgewählter Polychlorierter dibenzo-para-dioxine and
-furane nach oraler Supplementierung in die Milch Laktierender Kühe. Thèse de doctorat de la
faculté de Kiel, Allemagne.
Ryan J., Beaudoin N., Mills P., Patry B. (1997). Dioxin-like compounds in total diet food, Canada 1992-93.
Organohalogen Compounds, 32, 229-232.
Safe S.H. (1998). Development validation and problems with the toxic equivalency factor : approach for
risk assessment of dioxins and related compounds. J. Anim. Sci., 76, 134-141.
120 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Schuhmacher M., Agramunt M.C., Rodriguez-Larena M.C., Diaz-Ferrero J., Domoningo J.L. (2002). Base-
line levels of PCDD/Fs in soil and herbage samples collected in the vicinity of a new hazardous waste
incinerator in Catalonia, Spain. Chemosphere, 46, 1343-1350.
Schuhmacher M., Domingo J.L., Llobet J.M., Coebella J. (1993). Dietary intake of Cu, Cr and Zn in Tarra-
gona Province, Spain. The Science of the Total Environment, 132, 3-10.
Schuhmacher M., Domingo J.L., Llobet J.M., Lindström G., Wingfors H. (1999). Dioxin and dibenzofuran
concentrations in blood of a general population from Tarragona, Spain. Chemosphere, 38, 1123-
1133.
Schuler F., Schmid P., Schlatter Ch. (1997). The transfer of polychlorinated dibenzo-p-dioxins and diben-
zofurans from soil into eggs of foraging animals. Chemosphere, 34, 711-718.
Schultz D. (1993). PCDD/PCDF. Germany policy and legislation to protect man and the environment. Che-
mosphere, 27, 501-507.
Schwartz C. (1997). Comportement de Thlaspi caerulescens dans les sols pollués : système sol plante et
potentiel dans la phytoremédiation des sols pollués. Thèse de Doctorat de l’INPL, Nancy, 175p.
Severa J., Vyskocil A., Fiala Z., Cizkova M. (1995). Distribution of nickel in body fluids and organs of rats
chronically exposed to nickel sulphate. Hum. Exp. Toxicol., 14, 955-958.
Sewart A. et Jones K.C. (1996). A survey of PCB congeners in U.K. cows’ milk. Chemosphere, 32, 2481-
2492.
Sharma R.P., Street J.C., Verma M.P., Shupe J.L. (1979). Cadmium uptake from feed and its distribution of
food products of livestock. Environmental Health Perspective, 28, 59-66.
Shiaris M.P. (1989). Phenanthrene mineralisation along a natural salinity gradient in an urban estuary,
Boston Harbor, MA. Microbial Ecology, 18, 135-146.
Shimbo S., Hayase A., Murakami M., Hatai I., Higashikawa K., Moon C.S., Zhang Z.W., Watanabe T., Igu-
chi H., Ikeba M. (1996). Use a food composition database to estimate daily intake of nutrient or trace
elements in Japan. Food Addit. Contam., 13, 775-786.
Shireman R.B. et Wei C. (1986). Uptake of 2, 3, 7, 8 tetrachlorodibenezo-p-dioxin from plasma lipopro-
teins by cultured human fibroblasts. Chem. Biol. Interact., 58, 1-12.
Sierra I., Valera J.L., Marina M.L., Laborda F. (2003). Study of the bioremediation process of polychlorina-
ted byphenyls in liquid medium and soil by a new isolated aerobic bacterium (Janibacter sp.).
Chemosphere, sous presse.
Simonich S.L. et Hites R.A. (1994). Végétation-atmosphere partitioning of polycyclic aromatic hydrocar-
bons. Environmental Science and Technology, 28, 939-943.
Simonoff M. et Simonoff G. (1991). Le sélénium et la vie. Édition Masson. Le sélénium dans la ration ali-
mentaire. p. 67-93.
Sims R.C. et Overcash M.R. (1983). Fate of polynuclear aromatic hydrocarbons (PNAs) in soil-plant sys-
tems. Residue Reviews, 88, 1-68.
Sipes I.G., Slocumb M.L., Chen H.-S.G., Carter D.E. (1982). 2,3,5,2’, 3’, 6’-Hexachlorobiphenyl : distribution,
metabolism, and excretion in the dog and the monkey. Toxicol. Appl. Pharmacol., 65, 264-272.
Slob W., Olling M., Derks H.J., de Jong A.P. (1995). Congener-specific bioavailability of PCDD/Fs and
coplanar PCBs in cows : laboratory and field measurements. Chemosphere, 31, 3827-3838.
Smith J.C. et Hackley B. (1968). Distribution and excretion of nickel-63 administered intravenously to
rats. Journal of Nutrition, 95, 541-546.
Smith K.E.C. et Jones K.C. (2000). Particles and vegetation : implications for the transfer of particle-bound
contaminants to vegetation. The Science of the Total Environment, 246, 207-236.
Smith L.C. et Doody M.C. (1981). Kinetics of benzo[a]pyrene transfer between human plasma lipopro-
teins. In Chemical Analysis fate : Polynuclear Aromatic Hydrocarbons, 5th Int. Symp., edition M. Cooke
et A.J. Dennis, p. 615-624.
122 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tremel A., Feix I. (2005). Contamination des sols : transferts des sols vers les plantes. ADEME Édition et
EDP Sciences.
Tripathi R.M., Raghunath R., Kirshnamoorthy T.M. (1997). Dietary intake of heavy metals in Bombay city,
India. The Science of the Total Environment, 208, 149-159.
Tsutsumi T., Iida T., Hori T., Nakagawa R., Tobiishi K., Yanagi T., Kono Y., Uchibe H., Matsuda R., Saski K.,
Toyoda M. (2002). Recent survey and effects of cooking processes on levels of PCDDs, PCDFs and co-
PCBs in leafy vegetables in Japan. Chemosphere, 46, 1443-1449.
Tsutsumi T., Yanagi T., Nakamura M., Kono Y., Uchibe H., Iida T., Hori T., Nakagawa R., Tobiishi K., Mat-
suda R., Sasaki K., Toyoda M. (2001). Update of daily intake of PCDDs, PCDFs and dioxin-like PCBs
from food in Japan. Chemosphere, 45, 1129-1137.
Tuinstra L.G.M.Th., Roos A.H., Berende P.L.M., van Rhijn J.A., Traag W.A., Mengelers M.J.B. (1992). Excre-
tion of polychlorinated dibenzo-p-dioxins and -furans in milk of cows fed on dioxins in the dry
period. J. Agric. Food Chem., 40, 1772-1776.
Tysklind M., Carey A.E., Rappe C., Miller G.C. (1992). Photolysis of OCDF and OCDD on soil. Organohalo-
gen Compounds, 8, 293-296.
Umbreit T.H., Hesse E.J., Gallo M.A. (1986). Bioavailability of dioxin in soil from a 2,4,5-T manufacturing
site. Science, 232, 497-501.
Umbreit T.H., Hesse E.J., Gallo M.A. (1988). Bioavailability and cytochrome P-450 induction from 2,3,7,8-
tetrachlorodibenzo-p-dioxin contaminated soils from Times Beach, Missouri and Newark, New Jersey.
Drug Chem. Toxicol., 11, 405-409.
UNEP/WHO (1986). Health Project. Protocol for exposure and environmental monitoring for Cd and Pb.
In Vahter M., Slorach S. edts. Technical coordinating center for metals. Stockholm, Sweden.
Union européenne (1999). Compilation of EU Dioxin exposure and health data.
http://europa.eu.int/comm/environment/dioxin/index.htm
Union européenne (2002). Opinion of the SCF on the risks to human health of Polycyclic Aromatic Hydro-
carbons in food. http://europa.eu.int/comm/food/food/chemicalsafety/contaminants/out153_en.pdf
US EPA (1994). Health assessment document for 2,3,7,8-TetraChloroDibenzo-para-Dioxin and related
compounds. Report n° EPA/600/BP-92/001a.
US EPA (2000a). Draft Exposure and Human Health Reassessment of 2,3,7,8-Tetrachlorodibenzo-p-Dioxin
(TCDD) and Related Compounds, Septembre 2000. Site internet http://cfpub.epa.gov
US EPA (United States Environmental Protection Agency) (1993). Addendum to the Methodology for
assessing health risks associated with indirect exposure to combustor emissions. EPA/600/AP-93/003,
États-Unis.
US EPA (2000b). Ecological Soil Screening Level Guidance. Draft, July 10, 2000.
US EPA (2000c). Ecological Soil Screening Level Guidance. Draft, Appendix 4-1. Exposure factors and bio-
accumulation models for derivation of wildlife Eco-SSl. June 27, 2000.
US EPA (2000d). Ecological Soil Screening Level Guidance. Draft – Exhibit 1-3. Evaluation of dermal
contact and inhalation exposure pathways for the purpose of setting Eco-SSLs, 27 june 2000.
US EPA (2003). Ecological Risk Assessment for Nahant Marsh, Iowa. Step Two. Screening level exposure
estimates and risk calculations. Advanced Technology Environmental Education Center.
http://www.ateec.org/publ/nahant/mike/mike/step2.cfm
Vahter M. (1994). Species differences in the metabolism of arsenic compounds. Appl. Organomet. Chem.,
8, 175-182.
Vahter M. (1996). In Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France. Plomb, cadmium et mercure dans
l’alimentation : évaluation et gestion du risque. Lavoisier Tec & Doc, Paris, 236 p.
Van de Wiel J.A.G., Meuwissen M., Kooy H., Noordhoek J., Bos R.P. (1992). Influence of long-term etha-
nol treatment on in vitro biotransformation of benzo[a]pyrene in microsomes of the liver, lung and
small intestine from male and female rats. Biochem. Pharmacol., 44, 1977-1984.
124 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
West C.E. et Horton B.J. (1976). Transfer of polycyclic aromatic hydrocarbons from diet to milk in rats,
rabbits and sheep. Life Science, 19, 1090-1098.
White J.C., Kelsey J.W., Hatzinger P.B., Alexander M. (1997). Factors affecting sequestration and bioavai-
lability of phenanthrene in soils. Environmental Toxicology and Chemistry, 16, 2040-2045.
Wild S.R. et Jones K.C. (1995). Polynuclear aromatic hydrocarbons in the United Kingdom environment :
a preliminary source inventory and budget. Environmental Pollution, 88, 91-108.
Wild S.R., McGrath S.P. and Jones K.C. (1990). The polynuclear aromatic hydrocarbon (PAH) content of
archived sewage sludges. Chemosphere, 703-716.
Wilhelm M., Lombeck I., Kouros B., Wuthe J., Ohnesorge F.K. (1995). Duplicate study on the dietary
intake of some metals/metalloids by German children. Part II. Aluminium, cadmium and Lead. Zbl.
Hyg., 197, 357-369.
Wilkinson J.M., Hill J., Phillips C.J.C. (2003). The accumulation of potentially-toxic metals by grazing rumi-
nants. Proceedings of the Nutrition Society, 62, 267-277.
Willett K.L., Loerch S.C., Willett L.B. (1989). Effects of halogenated hydrocarbons on rumen microorga-
nisms, Journal Of Veterinary Diagnostic Investigation : Official Publication Of The American
Association Of Veterinary Laboratory Diagnosticians, 1, 120-123.
Willett L.B., Liu T.T., Durst H.I., Smith K.L., Redman D.R. (1987). Health and productivity of dairy cows fed
polychlorinated biphenyls, Fundamental And Applied Toxicology : Official Journal Of The Society Of
Toxicology, 9, 60-68.
Williams J.A. et Phillips D.H. (2000). Mammary expression of xenobiotic metabolising enzymes and their
potential role in breast cancer. Cancer res., 60, 4667-4677.
Wilson S.C. et Jones K.C. (1993). Bioremediation of soil contaminated with polynuclear aromatic hydro-
carbons (PAHs). A review. Environmental Pollution, 81, 229-249.
Wilson S.C., Alcock R.E., Sewart A.P., Jones K.C. (1997). Persistence of organic contaminants in sewage
sludge-amended soil : a field experiment. Journal of environmental quality, 26, 1467-1477.
Winters D., Cleverly D., Meier K., Dupuy A., Byrne C., Deyrup C., Ellis R., Ferrario J., Harless R., Leese W.,
Lorber M., McDaniel D., Schaum J., Walcott J. (1996). A statistical survey of dioxin-like compounds in
United States beef : a progress report. Chemosphere, 32, 469-478.
Withey J.R., Law F.C.P., Endrenyi L. (1991). Pharmacokinetics and bioavailability of pyrene in the rat.
J. Toxicol. Environ. Health, 32, 429-447.
Wittich R.M. (1998). Degradation of dioxin-like compounds by microorganisms. Applied Microbiology
and Biotechnology, 49, 489-499.
Xia Y., Piao J., Hill K.E., Burk R.F. (1994). Keshan disease and selenium status of populations in China. Burk
R.F. eds. Selenium in Biology and Human Health, Springer-Verlag, 181 p.
Xu L., Li A.P., Kaminski D.L., Ruh M. (2000). 2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-dioxin induction of cytochrome
P4501A in cultured rat and human hepatocytes. Chemico-biological interactions, 124, 173-189.
Yan Q., Sivils L.D., Palepu S.D., Kapila S., Yanders A.F., Elseewi A.A. (1994). Effects of co-contaminants on
photodegradation of octachlorodibenzo-p-dioxin (OCDD). Chemosphere, 29, 2183-3192.
Yang H.F., Luo X.Y., Shen W., Zhou Z.F., Jin C.Y., Yu F., Liang C.S. (1994). National food contamination
monitoring programmes levels of mercury, lead and cadmium in Chinese foods. Biomed. Environ. Sci.,
7, 362-368.
Yang Y.H., Chang Y.S., Kim B.H., Shin D.C., Ikonomou M.G. (2002). Congener-distribution patterns and
risk assessment of polychlorinated biphenyls, dibenzo-p-dioxins and dibenzofurans in Korean human
milk. Chemosphere, 47, 1087-1095.
Yeo H.G., Choi M., Chun M.Y., Sunwoo Y. (2003). Gas/particle concentrations and partitioning of PCBs in
the atmosphere of Korea. Atmospheric Environment, 37, 3561-3570.
Zhang Q-Y., Dunbar D., Ostrowska A., Zeisloft S., Yang J., Kaminsky L.S. (1999). Characterization of
human small intestinal cytochromes P-450. Drug Metabolism and Disposition, 27, 804-809.
126 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Annexe 1
Propriétés physico-chimiques
des polluants organiques
et métalliques
Annexe 1 127
Tableau A1.1 : Tableau récapitulatif des propriétés physico-chimiques des PCDD/F
(IARC, 1997 ; Govers et Krop, 1998).
H Pv
PM Solubilité Tm
Congénères TEF Log Kow (Pa (Pa
(g.mol–1) (mg.L–1 à 25 °C) (°C)
m3.mol–1) à 25 °C)
1,2,3,4,7,8-HxCDD 390,87 0,1 4,42 × 10–6 7,94 1,8 273-275 5,1 × 10–9
1,2,3,4,6,7,8-HpCDD 425,31 0,01 2,40 × 10–6 8,40 1,27 264-265 7,5 × 10–10
OCDD 460,76 0,001 0,74 × 10–7 8,75 0,68 325-326 1,1 × 10–11
2,3,7,8-TCDF 305,98 0,1 4,19 × 10–4 (22,7 °C) 7,70 1,5 227-228 2 × 10–6
2,3,4,7,8-PeCDF 340,42 0,5 2,36 × 10–4 (22,7 °C) 7,11 0,5 196-196,5 3,5 × 10–7
1,2,3,4,7,8-HxCDF 374,87 0,1 8,25 × 10–6 (22,7 °C) 7,53 1,43 225,5-226,5 3,2 × 10–8
1,2,3,6,7,8-HxCDF 374,87 0,1 1,77 × 10–5 (22,7 °C) 7,57 0,6 232-234 2,9 × 10–8
1,2,3,4,6,7,8-HpCDF 409,31 0,01 1,35 × 10–6 (22,7 °C) 8,01 1,4 236-237 4,7 × 10–9
PM: poids moléculaire; H: constante d’Henry; Tm: point de fusion; PV: pression de vapeur; TEF: facteur d’équivalent toxique; Log Kow: logarithme décimal du coefficient de par-
tage octanol/eau.
128 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tableau A1.2 : Identification et propriétés physico-chimiques des 12 PCB « dioxines-like » (Grammatica
et al., 1998 ; US EPA, 2000a ; Wang et al., 2003).
Non ortho-substitués
77 3,3’, 4, 4’-T4CB 0,0001 180-181 1,7 5,88 × 10–4 1,00 × 10–3 6,5
81 3,4,4’, 5-T4CB 0,0001 160-163 12,8 1,03 × 10–3 2,92 × 10–3 6,36
126 3,3’, 4, 4’, 5-P5CB 0,1 106-161 5,4 3,89 × 10–4 1,03 × 10–3 6,89
169 3,3’, 4, 4’, 5, 5’-H6CB 0,01 208-210 6,5 2,38 × 10–4 3,61 × 10–5 7,46
Mono ortho-substitués
105 2,3,3’, 4, 4’-P5CB 0,0001 116,5-117,5 9,9 1,09 × 10–3 1,90 × 10–3 6,00
114 2,3,4,4’, 5-P5CB 0,0005 98-99 6,9 5,50 × 10–4 2,58 × 10–3* 6,65
118 2,3’, 4, 4’, 5-P5CB 0,0001 111-113 8,5 4,13 × 10–4 1,59 × 10–3* 7,12
123 2’, 3,4, 4’, 5-P5CB 0,0001 134-135 17,4 1,16 × 10–3 1,64 × 10–3 6,74
156 2,3,3’, 4, 4’, 5-P5CB 0,0005 129,5-131 87,0 1,94 × 10–4 4,10 × 10–4 7,16
157 2,3,3’, 4, 4’, 5’-H6CB 0,0005 161-162 58,0 7,20 × 10–5 3,61 × 10–4 7,19
167 2,3’, 4, 4’, 5, 5’-H6CB 0,00001 125-127 11,0 2,57 × 10–4 3,61 × 10–4 7,09
189 2,3,3’, 4, 4’, 5, 5’-H7CB 0,0001 162-163 6,65 1,72 × 10–5 6,26 × 10–5 7,71
Annexe 1 129
Tableau A1.3 : Propriétés physico-chimiques des HAP (IPCS, 1998).
Solubilité H
N PM Log Tm Pv
Composés TEF aqueuse (kPa.m3.mol–1
Cycle (g.mol–1) Kow (°C) (Pa à 25 °C)
(mg.L–1 à 25 °C) à 25 °C)
Fluorantène 4 202,24 0,001 0,26 5,22 6,5 × 10–4 (20 °C) 108,8 1,2 × 10–3
Chrysène 4 228,27 0,01 0,002 5,91 253,8 8,4 × 10–5 (20 °C)
Benzo(b)fluorantène 5 252,29 0,1 0,0012 6,12 5,1 × 10–5 168,3 6,7 × 10–5 (20 °C)
Benzo(k)fluorantène 5 252,29 0,1 0,00076 6,84 4,4 × 10–5 (20 °C) 215,7 1,3 × 10–8 (20 °C)
Benzo(a)pyrène 5 252,29 1 0,0038 6,50 3,4 × 10–5 (20 °C) 178,1 7,3 × 10–7
Indeno(123-cd)pyrène 6 276,31 0,1 0,062 6,58 2,9 × 10–5 (20 °C) 163,6 1,3 × 10–8 (20 °C)
Dibenzo(ah)anthracène 5 278,32 5 0,0005 6,50 7 × 10–6 266,6 1,3 × 10–8 (20 °C)
Benzo(ghi)perylène 6 268,33 0,01 0,00026 7,10 2,7 × 10–5 (20 °C) 278,3 1,4 × 10–9
PM: poids moléculaire; H: constante d’Henry ; Tm : Point de fusion; Pv : pression de vapeur; N cycle: nombre de cycles; TEF: facteur d’équivalent toxique; Log Kow: logarithme
décimal du coefficient de partage octanol/eau.
130 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tableau A1.4 : Propriétés physico-chimiques de l’arsenic, du cadmium, du mercure, du plomb, du zinc
et de leurs dérivés respectifs (site internet de INERIS).
Point Pression
Masse molaire Solubilité aqueuse
Molécules N° CAS d’ébullition de vapeur Densité
(g.mol–1) (mg.L–1 à 20 °C)
(°C) (Pa à 20 °C)
Annexe 1 131
Annexe 2
Absorption et distribution
tissulaire des polluants
organiques et métalliques
Annexe 2 133
Tableau A2.1 : Taux d’absorption des dioxines pour différentes espèces.
Taux
Dose ingérée Matrice
Individu Molécule Matrice d’absorp- Remarques Références
(mg) analysée
tion
Repas Ingestion
Rat 2,3,7,8-TCDD 100 ou 280 50 à 60 % Bilan corporel Fries et Marrow (1975)
classique chronique
Analyse
Rat 2,3,7,8-TCDD (1) 49262 88 ± 1,7 % Bilan corporel Diliberto et al. (1996)
sur 3 jours
Estimation de
Homme Repas
PCDD/F 10 à 63 % Fèces la pollution Rhode et al. (1999)
adulte classique
des aliments
(1): mélange éthanol/émulphore/eau; (2): mélange huile végétale/éthanol (1/1); (3): mélange de l’OCDD avec de l’o-dichlorobenzène (500 μg.mL–1); ? : non déterminé.
134 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tableau A2.2 : Taux d’absorption de différents HAP chez le rat.
Annexe 2 135
Dose Taux d’absorption Matrice
Molécule Matrice Références
ingérée (mg) (%) analysée
(1): mélange huile d’olive + 0,5 mL bile; (2): mélange ration + 0,5 % de charbon; (3): mélange ration + 0,1 % de charbon; (4): mélange ration + 2 % acide chlorogénique; (5):
mélange huile d’olive (50 μmol); (6): mélange huile d’olive (500 μmol); (7): mélange sol sableux (0,5 g); (8): mélange sol argileux (0,5 g); (9): mélange émulphore + eau physiolo-
gique.
136 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tableau A2.3 : Taux d’absorption des ETM (% de la dose ingérée).
Méthode
Individu ETM Matrice Taux d’absorption Référence
utilisée
Agneau Cadmium Aliment témoin (pauvre en cadmium) Bilan fécal 11 Doyle et al. (1974)
Homme Plomb Repas enrichi en plomb sous forme de sel Bilan fécal 8 Rabinowitz et al. (1980)
Annexe 2 137
Tableau A2.4.a : Distribution tissulaire de la 2,3,7,8-TCDD chez les rongeurs suite à une ingestion unique
(résultats exprimés en % de la dose ingérée/g de tissu frais).
Temps* Tissus
Espèce Dose (ng) Foie Reins Peau Référence
(jour) adipeux
Rat 3 49538 2,33 ± 0,19 0,74 ± 0,13 0,06 ± 0,01 0,16 ± 0,02 Diliberto et al. (1996)
Souris 7 2 15,12 ± 4,99 24,35 ± 5,06 0,82 ± 0,22 6,05 ± 2,38 Diliberto et al. (1995)
Souris 14 2 6,95 ± 2,36 16,01 ± 2,24 0,41 ± 0,09 3,96 ± 1,09 Diliberto et al. (1995)
Souris 21 2 4,24 ± 1,13 13,13 ± 3,32 0,32 ± 0,10 2,62 ± 0,54 Diliberto et al. (1995)
Souris 35 2 1,30 ± 0,39 5,77 ± 1,60 0,12 ± 0,04 1,37 ± 0,24 Diliberto et al. (1995)
Souris 7 20 28,06 ± 4,41 12,29 ± 1,95 0,38 ± 0,06 2,83 ± 0,35 Diliberto et al. (1995)
Souris 14 20 11,31 ± 2,14 7,74 ± 0,66 0,23 ± 0,02 1,61 ± 0,26 Diliberto et al. (1995)
Souris 21 20 4,98 ± 1,34 5,91 ± 0,90 0,15 ± 0,02 1,14 ± 0,37 Diliberto et al. (1995)
Souris 35 20 1,54 ± 0,47 2,86 ± 0,52 0,08 ± 0,02 0,74 ± 0,14 Diliberto et al. (1995)
Souris 7 200 28,04 ± 4,31 9,12 ± 1,14 0,23 ± 0,07 1,47 ± 0,45 Diliberto et al. (1995)
Souris 14 200 14,79 ± 2,95 5,39 ± 0,85 0,15 ± 0,03 1,07 ± 0,25 Diliberto et al. (1995)
Souris 21 200 6,65 ± 1,39 3,43 ± 0,54 0,04 ± 0,01 0,68 ± 0,15 Diliberto et al. (1995)
Souris 35 200 1,89 ± 0,47 1,39 ± 0,18 0,04 ± 0,01 0,37 ± 0,02 Diliberto et al. (1995)
Souris 7 519 5,64 ± 0,32 1,81 ± 0,21 0,09 ± 0,01 0,49 ± 0,10 Pegram et al. (1995)
Tableau A2.4.b : Distribution tissulaire des PCB chez le rat 24 heures après l’administration suite à une ingestion
unique (% de la dose ingérée, Matthews et Anderson, 1975).
138 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tableau A2-.4 .c : Distribution tissulaire des HAP chez le rat suite à une administration unique
(résultats exprimés en % de la dose administrée.g–1de tissu frais).
Adminis- Dose*
Molécule Temps* Matrice Cerveau Poumon Cœur Foie Rate Rein TA Référence
tration (μg)
Pyrène Orale 6 jours Sol. A. 800 0,002 0,024 0,005 0,040 0,005 0,064 0,044 Withey et al. (1991)
Pyrène Orale 6 jours Sol. A. 1600 0,004 0,009 0,004 0,033 0,003 0,045 0,067 Withey et al. (1991)
Pyrène Orale 6 jours Sol. A. 2400 0,003 0,014 0,002 0,021 0,002 0,036 0,048 Withey et al. (1991)
Pyrène Orale 6 jours Sol. A. 3600 0,010 0,005 0,002 0,019 0,003 0,029 0,067 Withey et al. (1991)
Pyrène Orale 6 jours Sol. A. 6000 0,004 0,008 0,003 0,020 0,003 0,030 0,107 Withey et al. (1991)
Pyrène I.V. 6 jours Sol. A. 800 0,003 0,033 0,010 0,065 0,010 0,105 0,313 Withey et al. (1991)
Pyrène I.V. 6 jours Sol. A. 1600 0,004 0,044 0,014 0,104 0,012 0,165 0,410 Withey et al. (1991)
Pyrène I.V. 6 jours Sol. A. 2400 0,003 0,067 0,010 0,109 0,013 0,156 0,343 Withey et al. (1991)
Pyrène I.V. 6 jours Sol. A. 3600 0,003 0,056 0,010 0,072 0,011 0,105 0,330 Withey et al. (1991)
Pyrène I.V. 6 jours Sol. A. 6000 0,003 0,055 0,009 0,090 0,012 0,099 0,405 Withey et al. (1991)
Phé Orale 2 jours Éthanol 70 0,006 ± 0,001 0,034 ± 0,003 0,008 ± 0,0001 0,030 ± 0,008 0,005 ± 0,001 0,038 ± 0,006 0,026 ± 0,002 Kadry et al. (1995)
B[a]a Orale 30 min Huile d’olive 22800 0,0079 ± 0,0002 0,051 ± 0,008 0,0198 ± 0,0013 Modica et al. (1983)
B[a]a Orale 3 heures Huile d’olive 22800 0,0328 ± 0,0081 0,007 ± 0,002 0,2161 ± 0,0241 Modica et al. (1983)
B[a]a Orale 12 heures Huile d’olive 22800 0,0046 ± 0,0013 0,0004 ± 0,0001 0,1319 ± 0,0029 Modica et al. (1983)
B[a]a Orale 24 heures Huile d’olive 22800 0,0005 ± 0,000 ND 0,0611 ± 0,0063 Modica et al. (1983)
Dose*: dose administrée; I.V.: Intraveineuse; Sol. A.: Solution aqueuse; B[a]a: Benzo[a]anthracène; Phé: phénanthrène; TA: Tissu adipeux; Temps*: temps entre l’administration et le prélèvement des échantillons.
Annexe 2
139
Tableau A2.5.a : Distribution tissulaire des PCDD/F chez la vache laitière suite à une ingestion chronique de 50 ng.j–1
(ingestion individuelle des molécules) (pg.g–1de matière grasse) (Ruoff, 1995).
140 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
1,2,3,7,8-PeCDD 103 12,13 16,78 16,71 16,34 26,92 33,74 8,86 12,47 38,15 14,98 10,76 17,93
1,2,3,4,7,8-HxCDD 103 6,14 18,87 6,39 5,33 4,18 6,57 ND 7,04 172,78 5,74 3,44 3,99
1,2,3,7,8,9-HxCDD 68 ND ND 3,25 4,05 1,25 1,35 2,25 4,24 23,23 1,60 2,18 3,96
2,3,7,8-TCDF* ND ND ND ND ND ND ND ND ND ND ND ND
2,3,4,7,8-PeCDF 85 17,72 10,72 52,53 57,88 5,90 75,84 16,43 19,80 184,48 7,77 9,11 43,95
1,2,3,4,7,8-HxCDF 103 9,00 36,33 9,53 5,55 6,72 16,51 5,86 10,58 91,68 6,18 5,27 6,88
Durée: durée d’exposition (jour); * ingestion de 100 ng.j–1 ; Muscle: muscle du cou; G.: graisse.
Tableau A2.5.b : Distribution tissulaire des PCDD/F chez le veau (ingestion des 17 PCDD/F en quantité non contrôlée)
(Feil et al., 2000) et chez le rat (ingestion des 17 PCDD/F en quantité contrôlée) (Laurent, 2003).
Veau Rat
Concentration
Concentration à l’équilibre
à l’équilibre
(pg.g–1 de tissus frais)
(pg.g–1 de tissus frais)
Molécule Molécule
Graisse
Graisse
Sérum Foie Foie de l’épidi-
périrénale
dyme
Annexe 2 141
Tableau A2.5.c : Distribution tissulaire de 5 PCB chez la souris suite à une ingestion semi-chronique (5 jours sur 7)
(ingestion individuelle des molécules) (De Vito et al., 1998).
0,45 47 18 8 ND
1,5 178 41 15 ND
0,90 29 178 NA ND
142 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tableau A2.5.d : Distribution tissulaire des PCB chez des rats adultes suite à l’ingestion semi-chronique
(5 jours sur 7) d’un mélange de molécules (Aroclor 1 254) (Kodavanti et al., 1998).
Annexe 2 143
Tableau A2.6 : Distribution tissulaire des polluants métalliques suite à leur ingestion chronique
(concentration exprimée en mg.kg–1 de tissus frais (écart-type)).
Ingestion
Durée
Animal Matrices ETM (mg.kg–1 Rate Os Reins Intestin Poumons Cœur Cerveau Foie Muscle Réf.
d’exposition
PV.j–1)
As 172 jours < 0,07* 0,02 NA 0,08 0,10 0,06 0,06 0,03 NA 0,11
Pâture
Zn 172 jours 0,70* 16,36 NA 19,39 14,55 14,55 16,97 14,55 NA 41,21
As 172 jours 0,91* 0,05 NA 0,44 0,03 0,03 0,03 0,02 NA 0,11
144 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Bruce et al.
Pâture
(2003)*
Zn 172 jours 7,74* 18,18 NA 29,09 13,33 13,33 16,97 15,76 NA 41,21
As 172 jours 1,16* 0,02 NA 0,23 0,01 0,02 0,02 0,01 NA 0,02
Pâture
Zn 172 jours 15,83* 20,61 NA 19,39 13,33 15,76 17,58 15,76 NA 40,00
Rundle et al
Pâture 3,7 3,67 3,1 68,5
Cu 13 mois 0,23 NA NA NA NA 1,0 (0,06) (1984)
(0,39) (0,12) (0,33) (6,0)
Ni 13 mois 0,09 NA ND < 0,15 NA NA < 0,15 NA < 0,15 < 0,12
Boue mélan-
0,08 0,05 0,27 0,02 Johnson et al.
gée à la Hg 106 jours 0,06 < 0,01 NA NA NA < 0,01
(0,02) (0,01) (0,03) (0,001) (1981)
ration
4,8 1,48
Boue mélan- Cu 106 jours 4,76 NA 7,1 (0,4) NA NA 5,7 (0,8) 113 (32) 3,2 (0,18)
(0,20) (1,16) Johnson et al.
gée à la
(1981)
ration
Zn 106 jours 5,28 110 (0) 71 (6,5) NA 96 (2,0) NA NA 41 (6,6) 132 (12) 267 (28)
Annexe 2
Zn 94 jours 233 23,4 NA 19,8 NA NA NA 10,0 36,0 68,7
145
Ingestion
Durée
Animal Matrices ETM (mg.kg–1 Rate Os Reins Intestin Poumons Cœur Cerveau Foie Muscle Réf.
d’exposition
PV.j–1)
146 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
1,3
Sol/pâture Cd 3 mois 0,023 19 (3,6) NA 571 (37) 50 (7,7) 6,1 (0,59) 3,0 (0,3) 382 (52) 2,0 (0,24) Lee et al. (1996)*
(0,04)
58,86 14,92
Cd 191 jours 5 NA NA NA NA NA NA 47 (14)
(3,50) (1,51)
Doyle et al.
Agneau Ration
(1974)
768,84 275,94
Cd 191 jours 60 NA NA NA NA NA NA 428 (125)
(83,30) (38,69)
PV: poids vif; NA: non analysé; ND: non déterminé; Ref.: référence; Ingestion totale (mg.kg–1 PV).
* Bruce et al. (2003) ont omis de préciser si l’analyse des échantillons a été effectuée sur des tissus frais ou sur des tissus préalablement séchés; Lee et al. (1996) ont exprimé les concentrations tissulaires en ng.kg–1 de
tissus frais; Boyer et al. (1981) ont exprimé les ingestions journalières en μg.g–1 d’aliment; Heffron et al. (1980) ont analysé les ETM sur des tissus séchés; La distribution tissulaire du cuivre et du zinc, chez le mouton,
suite à l’ingestion de fourrage (Liu, 2003) est à nuancer dans la mesure où ces deux métaux sont fortement présents dans le sol utilisé. Ainsi la contamination tissulaire en ces molécules est le résultat de l’ingestion
de fourrage et de sol contaminés.
Annexe 3
Fiches bibliographiques
relatives à des essais
de plein champ
Ingestion de sol
Transfert sol-animal
Transfert aliment-animal
Annexe 3 147
Fiche n° 1 : Ingestion de sol par les ruminants laitiers
1. Présentation
Fries G.F., Marrow G.S., Snow P.A. (1982a). Soil Ingestion by Dairy Cattle. Journal of Dairy Science, 65,
611-618.
Fries G.F. et Marrow G.S. US Department of Agriculture, Agricultural Research Service, Belstville, MD
20705 ; Snow P.A. Department of Agronomy, University of Maryland, College Park 20704.
1.3. Objectifs
Mesure de l’ingestion de sol chez les ruminants laitiers suite à différents niveaux d’imprégnation.
2. Conditions expérimentales
148 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
2.4. Sources de pollution
Biphényle polybromé (PBB).
2.5. Échantillonnage
Prélèvements de sol, de fèces, d’aliments et de litière des animaux. 29 répétitions d’aliments ; aucun
renseignement pour les autres matrices.
2.6. Analyses
Détermination de la quantité de sol ingérée par les animaux suite au dosage par spectroscopie à
fluorescence au rayon X du titane présent dans les différentes matrices testées (méthode mise au point
par Healy en 1968).
3. Résultats et discussion
Les quantités de sol ingérées par les animaux, tous lots confondus, fluctuent selon le type de ration
administrée, la densité du recouvrement floral, le type d’animal et l’humidité du sol.
Vaches en lactation Accès au sol via l’aire de repos (SE 2) 0,35 ± 0,06 à 0,64 ± 0,18
Accès au sol dans des zones dépourvues en végétation (SE 3) 0,60 ± 0,07 à 0,96 ± 0,22
Accès au sol dans des zones dépourvues en végétation (SE 5) 0,25 ± 0,04 à 2,41 ± 0,26
Vaches taries
et génisses
Accès au sol dans des zones avec une végétation éparse (SE 6) 1,56 ± 0,21 à 3,77 ± 1,50
Chez les vaches en lactation (SE 1), les quantités de sol ingérées en pourcentage de la prise en
matière sèche quotidienne n’excèdent pas 1 %. Des taux d’ingestion plus élevés sont obtenus pour des
vaches du SE 3. Pour les animaux non lactants, quel que soit le système d’élevage, les quantités d’inges-
tion de sol (supérieures en moyenne à 1 % de la prise en matière sèche) sont plus élevées que celles
obtenues pour les vaches en lactation. Les animaux du SE 7 ingèrent des quantités de sol moindre en
comparaison de ceux des SE 5/6.
4. Commentaires
La méthode d’estimation de la quantité de sol par détermination des concentrations fécales en
titane présente le grand avantage d’être simple dans sa réalisation. Cependant, sa sensibilité dépend
fortement des teneurs en titane dans le sol qui sont 4 à 5 fois plus élevées dans un sol argileux que dans
un sol sableux. Les résultats obtenus sont donc fiables lorsque les niveaux d’ingestion et/ou les concen-
trations en titane du sol sont élevés. De plus, la diversité des systèmes d’élevage entre les deux lots
d’animaux ne permet que le recoupement entre les individus confinés dans des bâtiments sans aucun
accès au sol. Une cinétique des niveaux d’ingestion de sol au cours de la lactation des vaches laitières en
pâture avec ou sans complément aurait été intéressante et ce d’autant plus que durant ce laps de temps,
les niveaux d’ingestion de matière sèche fluctuent.
Annexe 3 149
Fiche n° 2 : Ingestion de sol par les bœufs suite à la gestion des brousses
au Texas central
1. Présentation
1.1. Référence bibliographique
Kirby D.R. et Stuth J.W. (1980). Soil Ingestion Rates of Steers Following Brush Management in Cen-
tral Texas. Journal of Range Management, 33, 207-209.
1.3. Objectifs
Mesure de l’ingestion de sol chez les bœufs suite à trois types d’aménagement des brousses texanes.
2. Conditions expérimentales
2.1. Lieu de réalisation de l’essai
Localisation géographique : Centre du Texas (États-Unis).
Lieu de prélèvements : brousses aménagées.
Mécanique
8 bœufs
Herbicide le N-[5-(1,1-dimethylethyl)-1,3,4-thiadiazol-2-yl]-N, N’-dimethylurea (2,24 kg.ha–1)
4 vaches laitières
Aucun traitement
2.5. Échantillonnage
Collectes de sol, de fourrages, de fèces et du contenu de l’œsophage.
150 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Sol : carotte sur une profondeur de 4 cm (nombre de répétition non déterminé).
Fourrages : 2 prélèvements sur le terrain, l’un avant et l’autre après la pâture des animaux.
Fèces : 2 jours consécutifs, après 5 jours d’essai et en fin d’expérimentation.
2 bœufs : collecte totale ; 8 bœufs et 4 vaches laitières : prélèvement d’aliquots.
Contenu de l’œsophage : 2 fois par jour en même temps que la collecte des fèces.
2.6. Analyses
Détermination de la digestibilité des fourrages et de la quantité de sol ingérée.
Digestibilité des fourrages : analyses in vitro.
Quantité de sol ingérée par les animaux : dosage des cendres insolubles en acide chlorhydrique des
différentes matrices testées.
3. Résultats et discussion
Première répétition
Deuxième répétition
Pour les deux répétitions, la quantité de fourrage disponible permet l’alimentation des bœufs : à la
fin de chaque essai, 50 % de la surface fourragère a été utilisée. Autrement dit, la consommation de sol
par les bœufs n’est pas favorisée par un manque d’aliment. Dans ces conditions, et ce quel que soit le
traitement appliqué sur la pâture, les ingestions de sol sont plus élevées en début d’essai qu’en fin.
La préparation mécanique de la surface fourragère engendre de plus fortes ingestions de sol en tout
point d’expérimentation, en comparaison aux deux autres dispositifs. Ceci peut être rapproché des dif-
férents types de végétation qui se développent selon les traitements appliqués sur les pâtures.
4. Commentaires
Cette étude est complète dans la mesure où les paramètres entrant dans la détermination de l’inges-
tion de sol ont été mesurés. De plus, les quantités de sol ingérées par les bœufs (comprises entre 0,28 et
0,84 kg de sol par bœuf par jour) sont du même ordre de grandeur que celles déterminées chez les vaches
laitières par Healy (1968), Mayland et al. (1975), alors que les méthodes analytiques différaient (ces auteurs
ayant estimé l’ingestion de sol par dosage du titane). Cependant quelques limites peuvent être soulignées.
En effet, les auteurs ont utilisé de vaches laitières pour l’estimation de la digestibilité des fourrages (et donc
la prise alimentaire quotidienne) des bœufs (différence de métabolisme). De plus aucun renseignement
n’est fourni concernant la fiabilité de la méthode des cendres insolubles dans l’acide chlorhydrique (repro-
ductibilité des mesures, concentrations minimales en cendres insolubles des différentes matrices…).
Annexe 3 151
Fiche n° 3 : Biotransfert et bioaccumulation des dioxines et des furanes du sol :
Poules utilisées comme modèle pour des animaux en pâture
1. Présentation
Stephens R.D., Petreas M.X., Hayward D.G. (1995). Biotransfer and bioaccumulation of dioxins and
furans from sol : chickens as model for foraging animals. The Science of the Total Environnment, 175,
253-273.
Stephens R.D., Petreas M.X., Hayward D.G. Hazardous Materials Laboratory, Department of Toxic
Substances Control, California Environmental Protection Agency, 2151 Berkeley Way, Berkeley, CA
94704, États-Unis.
1.3. Objectifs
Détermination des facteurs de bioconcentration (FBC) dans les tissus et les œufs de poules des
dioxines contenues dans du sol.
2. Conditions expérimentales
66 poules de race White Leghorn âgées de 20 semaines, répartition aléatoirement dans les 3 lots sui-
vants.
2 22 42 pg I-TEQ.g–1d’aliment
152 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
2.4. Sources de pollution
Contamination industrielle du sol au pentachlorophénol (PCP).
2.5. Échantillonnage
Prélèvements de tissus (foie, tissu adipeux, muscle de la cuisse) et d’œufs.
Jours de collecte des œufs et des tissus (22 répétitions par journée expérimentale).
J0 (échantillon témoin)
Œufs J1-J30: tous les 5 jours
J31-J178: tous les 10 jours
2.6. Analyses
Dosages des dioxines dans sol, tissus et œufs par chromatographie gazeuse couplée à un spectro-
mètre de masse haute résolution (CG-SMHR).
Trois étapes analytiques : extraction des composés hydrophobes, purification des dioxines et analyse
par CG-SMHR.
3. Résultats et discussion
La biodisponibilité des dioxines contenues dans le sol, suite à leur ingestion chez la poule, a été
déterminée selon deux méthodes : l’une repose sur la méthode des bilans fécaux, l’autre sur la charge
corporelle en dioxines des animaux. Ces deux approches fournissent des résultats similaires : la fraction
absorbée (ou biodisponible) des dioxines varie entre 70-80 % pour les congénères faiblement chlorés et
10 % pour les OCDD/F (résultats obtenus avec les animaux du lot 3). Les facteurs de bioconcentration
(FBC) des dioxines (ratio de concentrations à l’équilibre entre celles tissulaires/œufs et celles dans l’ali-
ment) en fonction des niveaux d’exposition sont présentés dans le tableau suivant.
Les FBC, quel que soit le niveau d’exposition, sont les plus élevés au niveau du tissu adipeux et les
plus faibles au niveau du foie mais le phénomène inverse est obtenu si les résultats sont exprimés en
pg.g–1 de matière grasse et non plus en pg.g–1 de tissu. Au sein de chaque matrice testée, les FBC dimi-
nuent avec une augmentation du degré de chloration des congénères. De plus, les facteurs de
bioconcentration de certaines dioxines tendent à augmenter avec une élévation des doses administrées
(comparaison lot 2 et lot 3). Une des hypothèses est que la présence de certains congénères peut engen-
drer une bioconcentration sélective d’autres molécules.
4. Commentaires
L’étude présentée ci-dessus portant sur le transfert des dioxines du sol à l’animal (tissus et œufs) est
très novatrice dans la mesure où le sol est une matrice très peu étudiée. Cependant l’interprétation des
résultats est parfois succinte (peu de discussion sur le devenir des 17 congénères dans la poule). De plus
des résultats surprenants n’ont pas été commentés. En effet, les forts taux de biodisponibilité des
dioxines dans le sol sont inattendus dans la mesure où les résultats de nombreuses études mettent en
évidence que le sol est une mauvaise matrice vecteur. Deux différences majeures dans les dispositifs
expérimentaux des études recensés abordant ce sujet peuvent être des éléments explicatifs de ce résul-
tat surprenant : contrairement à la majorité des études, Stephens et al. (1995) ont choisi une exposition
chronique. De plus ces auteurs ont distribué aux poules une alimentation pour volaille contenant du sol
Annexe 3 153
contaminé et non directement du sol. Un autre facteur non négligeable pouvant fortement influencer
les valeurs de biodisponibilité est la contamination naturelle de l’alimentation pour volaille (cette don-
née n’étant pas déterminée dans l’article). Un autre résultat surprenant est l’augmentation des facteurs
de bioconcentration en fonction des doses, résultat contraire à celui de Diliberto et al. (2001) qui démon-
traient que, chez la souris, plus la dose administrée est élevée, plus les taux d’absorption de la
2,3,7,8-TCDD diminuaient. Est-ce un effet espèce ou un effet présence des 17 congénères ?
Lot 2 Lot 3
1,2,3,7,8 PeCDD 0,61 7,06 1,21 1,26 1,40 14,39 2,50 2,14
1,2,3,4,7,8 HxCDD 0,33 4,50 0,67 1,33 1,17 11,08 1,83 2,06
1,2,3,6,7,8 HxCDD 0,43 6,84 1,01 1,95 0,84 7,53 1,17 1,68
1,2,3,7,8,9 HxCDD 0,29 3,08 0,44 0,99 0,50 4,46 0,63 1,06
1,2,3,4,6,7,8 HpCDD 0,34 1,61 0,24 1,01 0,70 2,45 0,39 1,16
2,3,7,8 TCDF 0,38 1,61 0,61 0,51 1,34 10,89 2,56 1,64
2,3,4,7,8 PeCDF 0,72 7,88 1,32 1,92 1,89 16,27 3,28 2,55
1,2,3,4,7,8 HxCDF 0,61 7,18 0,86 1,67 1,47 9,13 1,58 2,05
1,2,3,6,7,8 HxCDF 0,49 7,09 0,93 1,73 1,19 10,24 1,62 2,06
1,2,3,7,8,9 HxCDF ND ND ND ND ND ND ND ND
2,3,4,6,7,8 HxCDF 0,36 2,91 0,38 0,58 1,05 5,01 0,79 1,23
1,2,3,4,6,7,8 HpCDF 0,19 1,43 0,18 0,66 0,48 1,97 0,32 0,95
1,2,3,4,7,8,9 HpCDF 0,17 1,06 0,16 0,48 0,83 3,16 0,48 1,10
154 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Fiche n° 4 : Transfert de polychlorodibenzo-p-dioxines et de dibenzofuranes du
sol vers les œufs de poules ayant accès à un parc
1. Présentation
1.1. Référence bibliographique
Schuler F., Schmid P., Schlatter C. (1997). The transfer of polychlorinated dibenzo-p-dioxins and
dibenzofurans from soil into eggs of foraging chicken. Chemosphere, 34, 711-718.
1.3. Objectifs
Détermination des teneurs en dioxines dans les œufs suite à l’ingestion de sol contaminé chez des
poules élevées en liberté.
2. Conditions expérimentales
2.1. Lieu de réalisation de l’essai
Localisation géographique : Nord de la Suisse.
Lieu de prélèvements : champ.
2.5. Échantillonnage
Collectes de sol et d’œufs.
Sol : 36 carottes sur une profondeur de 10 cm (nombre de répétitions non déterminé).
Œufs : 2 œufs pour les sites A, B, C ; pour les autres sites, nombre d’œufs récoltés non déterminé.
2.6. Analyses
Dosage des dioxines dans les différentes matrices (sol, tissus et œufs) par chromatographie gazeuse
couplée à un spectromètre de masse haute résolution (CG-SMHR). Chaque œuf a été analysé trois fois.
Annexe 3 155
Dispositif expérimental mis en œuvre.
3. Résultats et discussion
Les sols les plus fortement contaminés en dioxines sont celui du site B suivi du A (c’est-à-dire des sols
provenant d’exploitations situées à proximité d’une source de contamination). Cette hiérarchisation est
maintenue pour les œufs. Les teneurs en dioxines des œufs du site C (voisines de celles des œufs du site
A) ne peuvent être expliquées par une contamination du sol, mais probablement par l’alimentation. Les
profils en dioxines dans les œufs diffèrent de ceux obtenus généralement dans le lait : le 2,3,7,8-TCDF et
l’1,2,3,7,8-PeCDF sont présents en concentration similaire aux autres congénères de dioxines contraire-
ment au lait où leurs concentrations respectives sont très faibles (fort métabolisme de ces deux
congénères chez la vache laitière). Il semblerait donc que, chez la poule, le métabolisme des dioxines
n’est pas spécifique.
En terme de transfert sol-œuf des dioxines, seul l’exercice a été réalisé pour le site B. Le transfert des
dioxines du sol aux œufs a été obtenu par la relation suivante : Ti = (Ci – Ai)/ci avec Ci, ci les concentra-
tions du congénère i dans respectivement les œufs (pg.g–1 de matière grasse) et le sol (pg.g–1 de sol), Ai
étant la contribution du fourrage à la contamination des œufs en dioxines. Cette expression des résul-
tats permet de mettre en évidence une décroissance du transfert sol-œuf des dioxines lors d’une
augmentation de leur degré de chloration. Ceci peut être rapproché de la biodisponibilité de ces molé-
cules qui tend à diminuer entre les tétra- et octa-congénères.
4. Commentaires
Cette expérimentation reflète réellement les risques éventuels de contamination des œufs suite à
l’accès par des poules à des sols pollués. Cependant, du fait des conditions expérimentales (conditions
non contrôlées), il est difficile d’attribuer entièrement la contamination des œufs à l’ingestion de sol. De
plus le calcul du transfert (correspondant en réalité à la détermination d’un facteur de bioconcentration)
de chaque congénère du sol à l’œuf est discutable dans la mesure où les auteurs n’ont pas déterminé les
concentrations en dioxines dans les aliments.
156 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Teneur en dioxines du sol (pg.g–1de sol) et des œufs (pg.g–1de matière grasse).
2,3,7,8 TCDD 0,21 1,0 0,94 1,4 2,5 1,9 0,13 1,5 0,69 0,17 0,86 0,04 0,44
1,2,3,7,8 PeCDD 1,7 0,65 1,6 2,0 5,9 4,5 0,32 1,1 0,70 0,35 0,53 0,31 0,29
1,2,3,4,7,8 HxCDD 1,9 0,61 1,2 2,3 4,4 2,7 0,39 0,63 0,39 0,21 0,48 0,30 0,20
1,2,3,6,7,8 HxCDD 4,1 2,1 3,8 5,5 12 6,4 1,1 1,4 0,75 0,59 0,95 0,70 0,78
1,2,3,7,8,9 HxCDD 3,5 0,64 1,5 3,7 4,1 2,6 0,78 0,66 0,28 0,40 0,55 0,44 0,25
2,3,7,8 TCDF 11 2,5 8,1 4,5 19 12 0,91 4,9 2,3 0,76 6,4 0,50 0,90
1,2,3,7,8 PeCDF 9,8 3,3 8,2 3,3 26 4,6 1,1 4,6 0,97 0,72 3,0 0,59 0,60
2,3,4,7,8 PeCDF 6,6 1,2 2,9 11 11 7,1 1,1 2,1 1,2 0,69 1,9 1,0 0,61
1,2,3,4,7,8 HxCDF 22 1,4 7,1 8,2 9,3 7,1 1,8 2,5 0,79 1,2 1,5 1,0 0,52
1,2,3,6,7,8 HxCDF 6,7 0,86 2,1 4,0 5,2 3,6 0,82 1,0 0,36 0,59 0,65 0,63 0,36
1,2,3,7,8,9 HxCDF 0,82 0,11 0,33 0,58 0,18 nd 0,09 0,13 nd nd 0,02 0,05 0,06
2,3,4,6,7,8 HxCDF 2,8 0,60 1,7 7,8 5,3 4,0 1,2 1,0 0,37 0,73 0,74 0,79 0,19
1,2,3,4,6,7,8 HpCDF 22 1,1 3,9 29 7,0 6,9 5,7 1,4 0,40 3,7 1,3 4,4 0,81
1,2,3,4,7,8,9 HpCDF 4,5 0,18 0,41 4,8 0,74 0,63 1,0 0,21 nd 0,74 0,13 0,58 0,07
Annexe 3
OCDF 58 1,4 3,8 25 3,7 2,6 6,5 2,0 0,43 3,2 1,1 4,4 1,3
157
Transfert sol-œuf des dioxines suite à l’ingestion de sol contaminé.
158 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Fiche n° 5 : Comparaison entre les biodisponibilités orale et cutanée
de phénanthrène contenu dans du sol chez des rattes
1. Présentation
1.1. Référence bibliographique
Kadry A.M., Skowronski G.A., Turkall R.M., Abdel-Rahman M.S. (1995). Comparison between oral and
dermal bioavailability of soil-adsorbed phenanthrene in female rats. Toxicology letters, 78, 153-163.
1.3. Objectifs
Évaluation de la biodisponibilité suite à l’ingestion ou à un contact du phénanthrène contenu dans
deux types de sol.
2. Conditions expérimentales
Seule la biodisponibilité orale du phénanthrène est décrite dans cette fiche.
2.5. Échantillonnage
Les prélèvements ont porté sur le sang (ponction cardiaque de 300 μL par point de la cinétique), sur
les fèces et urines, sur différents tissus (glandes surrénales, moelle épinière, cerveau, duodénum, pou-
mons, œsophage, iléum, cœur, rate, thymus, thyroïdes, estomac, contenu gastrique) ainsi que la carcasse
restante. Le taux de recouvrement de la radioactivité administrée (urine + fèces + tissus) est de 77,81 %.
Annexe 3 159
2.6. Analyses
Dosage de la radioactivité avec un compteur à scintillation liquide.
3. Résultats et discussion
Une heure après l’ingestion du phénanthrène contenu ou non dans du sol, la radioactivité associée
à ce congénère est détectée à de teneurs maximales dans le compartiment plasmatique. Les paramètres
d’absorption du phénanthrène sont similaires entre l’ingestion de la molécule seule et celle du congé-
nère contenu dans les deux sols. Ainsi il peut être suggéré que les fluides et les enzymes
gastro-intestinaux diminuent les forces d’adsorption entre le phénanthrène et le sol (dont principale-
ment les composés organiques, facteur limitant l’absorption).
Absorption
t1/2 de la phase d’absorption t1/2 de la phase d’élimination
Traitement (aire sous la courbe de cinétique)
(heure) (heure)
(% dose initiale.mL–1.h–1)
0-24 38,6 ± 3,2 41,4 ± 1,5 45,2 ± 1,7 22,4 ± 3,8 15,4 ± 1,3 17,3 ± 1,6
0-48 45,2 ± 2,8 49,7 ± 1,5 49,9 ± 2,1 26,0 ± 3,7 21,6 ± 2,2 20,8 ± 1,2
0-72 47,6 ± 2,8 52,4 ± 1,2 51,9 ± 2,2 27,8 ± 3,8 23,8 ± 2,6 22,1 ± 1,2
La radioactivité associée au phénanthrène est principalement retrouvée dans l’iléum. Ceci peut être
expliqué par l’importance de l’excrétion biliaire dans les processus d’élimination de cette molécule de
l’organisme. Les concentrations tissulaires des traitements « sol argileux » ou « sol sableux » présentent
des différences avec celles obtenues avec une administration de phénanthrène « pur ». Pour le
160 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
traitement « sol sableux », des teneurs plus élevées sont observées au niveau du pancréas, du cerveau,
des poumons et de l’utérus alors que des concentrations moindres sont obtenues au niveau de l’œso-
phage, de la thyroïde et de la moelle épinière. Pour le traitement « sol argileux », la peau et la moelle
épinière présentent des teneurs plus fortes.
Distribution tissulaire de la radioactivité associée au phénanthrène suite à l’ingestion de la molécule seule ou com-
plexée à du sol (Pourcentage de la dose administrée par g de tissu).
4. Commentaires
Cette étude visait à démontrer l’impact de la composition du sol sur l’absorption et la distribution
tissulaire de la radioactivité associée au phénanthrène. En ce qui concerne l’absorption, les résultats
obtenus sont surprenants dans la mesure où de nombreuses investigations démontrent une limitation
de l’absorption de micropolluants organiques lors d’ingestion de sol contaminé. Cependant, la majorité
de ces études avaient porté sur la 2,3,7,8-TCDD, molécule plus lipophile et vraisemblablement plus for-
tement adsorbée aux composés organiques du sol que le phénanthrène. Pour la distribution tissulaire,
les différences observées entre les différentes matrices ingérées pose question : comment expliquer des
différences de profil tissulaire alors qu’aucune variation significative n’est observée au niveau de l’ab-
sorption et/ou des éliminations urinaires et fécales ? Une étude du mode de transport sanguin du
phénanthrène suite à l’ingestion de cette molécule pourrait permettre d’y répondre. De manière géné-
rale, l’interprétation succincte des résultats est à déplorer.
Annexe 3 161
Fiche n° 6 : Évaluation du transfert des dioxines vers le lait de vache
suite à l’ingestion de bois traité au pentachlorophénol
1. Présentation
1.1. Référence bibliographique
Fries G.F., Paustenbach D.J., Mather D.B., Luksemburg W.J. (1999). A congener specific evaluation of
transfer of chlorinated dibenzo-p-dioxins and dibenofurans to milk of cows following ingestion of pen-
tachlorophenol-treated wood. Environmental Science and technology, 33, 1165-1170.
1.3. Objectif
Quantification du transfert des dioxines de l’aliment au lait chez la vache laitière.
2. Conditions expérimentales
2.1. Lieu de réalisation de l’essai
Localisation géographique : Michigan (États-Unis).
Lieu de prélèvements : ferme du centre de recherche agricole de Belstville.
162 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Caractéristiques des vaches laitières en début et fin d’expérimentation.
Vaches
1 2 3 4
2,3,4,7,8-PeCDF 0,051
2,3,4,6,7,8-HxCDF 0,12
1,2,3,4,7,8,9-HpCDF 0,10
Annexe 3 163
2.4. Sources de pollution
Bois traité au PCP (simulation de l’exposition des vaches à des bois traités dans les exploitations).
2.5. Échantillonnage
Prélèvement de la ration sur 4 jours consécutifs entre J54 et J58, mesures quotidiennes de la produc-
tion laitière et mensuelle du TB du lait, quantification des dioxines présentes dans le lait de chacune des
vaches tous les 14 jours.
2.6. Analyses
Détermination des teneurs en dioxines par chromatographie gazeuse haute résolution couplée à un
spectromètre de masse haute résolution suite à l’application de la méthode EPA 1613A.
3. Résultats et discussion
Suite à l’ingestion chronique de dioxines dans l’aliment, tous les congénères sont présents de
manière quantifiable dans le lait des vaches laitières à l’exception du 2,3,7,8-TCDF, du 1,2,3,7,8-PeCDF et
du 1,2,3,7,8,9-HxCDF). Ce résultat est concordant avec les observations de McLachlan et al. (1990) et de
Olling et al. (1991). Il semblerait que les PCDF sans atome de chlore en position 4 et 6 sont sujets à des
dégradations plus importantes que les PCDD et autres PCDF. Cette hypothèse est confortée par des
études métaboliques des PCDD/F chez des animaux de laboratoires (US EPA, 1994). À cela, peut être ajou-
tée l’influence de la faible concentration de ces mêmes congénères dans l’aliment. D’un point de vue
« évolution des concentrations », toutes les PCDD/F atteignent des teneurs stables dans le lait après
28 jours d’ingestion. Cependant, cette observation ne signifie pas nécessairement que les dioxines sont
à l’équilibre dans le corps des vaches par rapport à la prise journalière. En effet, selon Fries et al. (1977),
les concentrations des hydrocarbures halogénés dans la matière grasse corporelle requièrent plus de
temps pour atteindre l’équilibre que celles dans la matière grasse du lait (du fait de la faible perfusion
des réserves lipidiques profondes). De plus, de nombreux congénères présentent un pic de concentra-
tion dans le lait le 28e jour d’exposition. Ce phénomène serait principalement dû à une vache qui a
contracté, durant l’expérimentation, une inflammation de la glande mammaire, inflammation condui-
sant à une détérioration des épithélia mammaires (mis en évidence par l’apparition de sang dans le lait)
et vraisemblablement favorisant le passage des dioxines du sang au lait.
En terme de transfert, le transport des PCDD/F de l’aliment au lait diminue lors d’une augmentation
du degré de chloration des congénères à l’exception des quelques PCDF pour lesquels le transfert ali-
ment-lait serait interrompu suite à une dégradation de ces molécules. Ce résultat, concordant avec les
travaux de Firestone et al. (1979), McLachlan et al. (1990), Olling et al. (1991), Tuinstra et al. (1992) et
Slob et al. (1995), peut être en partie expliqué par la lipophilicité des dioxines. En effet, chez l’animal,
une corrélation négative a souvent été observée lorsque la valeur du log Kow excédait 6,5 (McLachlan,
1993). Tous les PCDD/F sont caractérisés par les log Kow supérieurs à 6,5 d’où un transfert limité par ce
paramètre physico-chimique. Cependant la lipophilicité des dioxines ne peut à elle seule prédire le méta-
bolisme, démontré pour les PCDF sans atome de chlore en position 4 et 6.
164 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Évolution des concentrations en dioxines dans la matière grasse du lait de vaches suite à l’ingestion de 3 g.j–1 de
bois traité au PCP pendant 58 jours.
Jours d’ingestion 0 28 42 58
4. Commentaires
Dans cet article, les trois types d’expression du transfert sont utilisés :
• facteur de bioconcentration (FBC – concentration dans le lait exprimée en pg.g–1 de matière
grasse/concentration de l’aliment exprimée en pg.g–1 de matière sèche) ;
• facteur de biotransfert (FBT – concentration dans le lait exprimée en pg.kg–1 de lait/quantité ingé-
rée exprimée en ng.j–1) ;
• taux de transfert (TT – quantité excrétée dans le lait exprimée en pg.j–1/quantité ingérée exprimée
en pg.j–1).
Les auteurs ont ainsi mis en évidence que les FBT permettaient un meilleur contrôle de la variabilité
individuelle. L’explication biologique n’est pas évidente si ce n’est que ce facteur tient compte de la
matière grasse du lait (compartiment très affin des dioxines) et peut être variable entre les 4 individus.
Les FBC présentaient des coefficients de variations intermédiaires. Cette observation peut être rappro-
chée des fluctuations d’ingestion entre les individus. Enfin, les plus forts coefficients de variation étaient
obtenus avec les TT, ces derniers étant fortement influencés par les taux de production (taux variant du
simple au triple lors de cette étude.
Annexe 3 165
Transfert des dioxines de l’aliment au lait (% de la dose administrée).
Comparaison des résultats avec ceux de la littérature.
Lait (kg.j–1) 26 28 28 23 14
2,3,7,8-TCDD 35 30 15 34
1,2,3,7,8-PeCDD 33 28 10 55
1,2,3,4,7,8-HxCDD 18 17 5,6 28
1,2,3,6,7,8-HxCDD 16 14 27 6,4 37 16
1,2,3,7,8,9-HxCDD 12 18 3,1 12
2,3,7,8-TCDF
1,2,3,7,8-PeCDF
2,3,4,7,8-PeCDF 18 25 36 12 24
1,2,3,6,7,8-HxCDF 11 16 3,6 30
1,2,3,7,8,9-HxCDF
1,2,3,4,7,8,9-HpCDF 8 0,5
166 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Fiche n° 7 : Distribution tissulaire et facteurs de bioconcentration des PCDD/F
dans le foie et le tissu adipeux suite à une ingestion chronique
d’aliment contaminé chez le rat
1. Présentation
1.1. Référence bibliographique
Laurent C., Marchand P., Feidt C., Le Bizec B., Rychen G. (2004). Tissue distribution and bioconcentra-
tion factors of PCDD/Fs in the liver and adipose tissue following chronic ingestion of contaminated milk
in rats. Chemosphere, soumise.
1.3. Objectif
Cinétique de la distribution tissulaire et quantification du transfert des dioxines d’un aliment aux tis-
sus cibles chez les rats.
2. Conditions expérimentales
2.1. Lieu de réalisation de l’essai
Laboratoire de Sciences Animales (ENSAIA, Nancy).
2.5. Échantillonnage
Des prélèvements du foie et du tissu adipeux épididymaire ont été effectués sur des rats exposés pen-
dant 15, 30, 60, 90 et 120 jours. Le nombre de répétitions par temps de cinétique et par tissu est de 2 à
l’exception du 120e jour, où le nombre d’animaux euthanasiés s’élève à 4. De plus, 2 échantillons de l’ali-
mentation des rats ont été prélevés au cours de l’expérimentation.
Annexe 3 167
Concentrations en dioxines dans l’alimentation quotidienne des rats.
2,3,4,7,8-PeCDF 0,54
2,3,4,6,7,8-HxCDF 0,32
1,2,3,4,7,8,9-HpCDF 0,01
2.6. Analyses
Les teneurs en dioxines dans les tissus et dans l’aliment ont été déterminées par chromatographie
gazeuse haute résolution couplée à un spectromètre de masse haute résolution.
3. Résultats et discussion
Les 16 dioxines présentes dans l’aliment pour rat ont été détectées dans le foie alors que, dans le
tissu, adipeux, 15 molécules sont mesurées (les teneurs en 1,2,3,4,7,8,9-HpCDF sont inférieures au seuil
de détection). Les dioxines ont donc été transférées de l’aliment aux tissus cibles.
Trois groupes de molécules peuvent être constitués en fonction de l’évolution de leur concentration
dans les deux tissus cibles étudiés. Contrairement au tissu adipeux, où des corrélations significatives entre
les quantités de dioxines et celles de matière grasse ont été démontrées, l’accumulation des congénères au
niveau du foie ne peut être expliquée par la lipophilicité de ce tissu. Il semblerait donc que la rétention
hépatique des dioxines fasse intervenir au moins un autre mécanisme lié à la présence de protéines de liai-
son (De Vito et al., 1998 ; Diliberto et al., 1997, 1999 ; Evans et Andersen, 2000). Au vu des résultats, il peut
être suggéré que ces protéines possèdent des affinités variables vis-à-vis des congénères de dioxines : fortes
pour les PCDF et les PCDD de degré de chloration élevé, faibles pour les autres. Les profils hépatiques des
OCDD/F sont singuliers. Pour ces molécules, les concentrations et les quantités diminuent au niveau du foie
en début de cinétique. Deux hypothèses peuvent être formulées : soit ces congénères sont dégradés (le foie
étant un tissu de détoxication), soit ils sont éliminés via la bile. Selon Ewers et al. (1996) et Päpke (1998),
plus une molécule est chlorée, moins elle est dégradée. Ainsi une élimination via la bile des octa-congé-
nères semble plus plausible et ce d’autant plus que Birnbaum et Couture (1988) ont détecté de l’OCDD dans
la bile de rats suite à l’ingestion de ce congénère.
168 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Concentrations tissulaires (pg.g–1 tissu) et facteurs de bioconcentration* en dioxines au niveau du foie
chez des rats après une ingestion chronique d’aliment contaminé.
Facteur de
Foie 15 jours 30 jours 60 jours 90 jours 120 jours bioconcen-
tration
2,3,7,8-TCDD 1,4 ± 0,48 0,96 0,61 ± 0,30 0,60 ± 0,06 0,74 ± 0,11 2,09 ± 0,27
1,2,3,7,8-PeCDD 1,51 ± 0,44 1,76 1,68 ± 1,03 1,48 ± 0,18 1,64 ± 0,44 7,52 ± 2,41
1,2,3,4,7,8-HxCDD 1,70 ± 0,72 1,62 1,29 ± 0,86 1,08 ± 0,14 1,21 ± 0,30 7,82 ± 1,78
1,2,3,6,7,8-HxCDD 4,13 ± 1,23 4,27 2,65 ± 1,87 2,39 ± 0,22 2,43 ± 0,64 9,95 ± 2,08
1,2,3,7,8,9-HxCDD 1,03 ± 0,25 1,09 0,76 ± 0,48 0,72 ± 0,06 0,73 ± 0,18 9,52 ± 2,22
1,2,3,4,6,7,8-HpCDD 4,11 ± 1,56 3,02 2,67 ± 1,56 2,13 ± 0,15 2,12 ± 0,56 9,64 ± 2,54
OCDD 4,68 ± 0,97 3,62 2,54 ± 1,18 1,66 ± 0,21 1,73 ± 0,34 4,62 ± 0,98
2,3,7,8-TCDF 0,44 ± 0,16 0,45 0,28 ± 0,08 0,29 ± 0,11 0,38 ± 0,08 2,36 ± 0,17
1,2,3,7,8-PeCDF 0,18 ± 0,02 0,13 0,13 ± 0,04 0,12 ± 0,02 0,15 ± 0,03 2,33 ± 0,06
2,3,4,7,8-PeCDF 13,08 ± 2,09 17,53 16,94 ± 9,38 16,68 ± 2,17 18,18 ± 3,30 35,94 ± 5,09
1,2,3,4,7,8-HxCDF 4,88 ± 0,90 5,98 6,07 ± 3,91 5,55 ± 0,32 5,57 ±1,37 25,90 ± 5,69
1,2,3,6,7,8-HxCDF 2,07 ± 0,72 2,01 2,05 ± 1,24 1,74 ± 0,08 1,71 ± 0,37 31,47 ± 6,51
2,3,4,6,7,8-HxCDF 5,59 ± 1,30 7,46 7,53 ± 3,01 7,46 ± 0,51 7,22 ± 1,67 24,69 ± 4,88
1,2,3,4,6,7,8-HpCDF 2,07 ± 0,72 2,01 2,05 ± 1,24 1,74 ± 0,08 1,71 ± 0,37 17,25 ± 3,29
1,2,3,4,7,8,9-HpCDF 0,14 ± 0,03 0,17 0,11 ± 0,09 0,10 ± 0,02 0,13 ± 0,03 13,55 ± 3,03
OCDF 0,17 ± 0,07 0,14 0,05 ± 0,04 0,04 ± 0,01 0,04 ± 0,01 1,79 ± 0,31
* Rapport entre la concentration tissulaire à l’équilibre d’une molécule (pg.g–1 de tissu frais) sur sa concentration dans l’aliment (pg.g–1 d’aliment).
Après 90 jours d’exposition, les concentrations en dioxines dans les deux tissus admettent des valeurs
stables, les facteurs de bioconcentration (FBC) de ces congénères ont ainsi été déterminés. Dans le foie
et le tissu adipeux, les FBC des dioxines diminuent significativement lors d’une augmentation du nombre
d’atomes de chlore porté par ces congénères. Ce résultat est en accord avec une diminution des taux
d’absorption des dioxines lors d’une élévation du degré de chloration (hypothèse formulée par Moser et
McLachlan, 2001). De plus, les FBC des PCDD dans le foie sont 2,4 fois plus faibles que ceux des PCDF et
réciproquement au niveau du tissu adipeux. Ceci se traduit en terme de comparaison des FBC entre les
deux tissus pour une famille donnée de dioxines, par une bioconcentration plus élevée des PCDF au
niveau du foie et des PCDD au niveau du tissu adipeux à l’exception des PCDD fortement chlorés qui sont
majoritairement bioconcentrés au niveau du foie. Ainsi la distribution des dioxines dans les tissus dépen-
drait non seulement des molécules (degré de chloration) mais également des caractéristiques des tissus
(teneur en lipides/teneur probable en protéines de liaison).
Annexe 3 169
Concentrations tissulaires (pg.g–1 tissu) et facteurs de bioconcentration en dioxines au niveau du tissu adipeux chez
des rats après une ingestion chronique d’aliment contaminé.
Facteur de
Tissu adipeux 15 jours 30 jours 60 jours 90 jours 120 jours bioconcen-
tration
2,3,7,8-TCDD 4,58 ± 1,37 4,90 ± 0,73 4,67 ± 0,37 4,56 ± 0,34 5,32 ± 0,54 14,77 ± 1,34
1,2,3,7,8-PeCDD 1,52 ± 0,15 2,67 ± 0,28 4,49 ± 0,11 5,48 ± 0,57 6,76 ± 1,18 29,96 ± 3,12
1,2,3,4,7,8-HxCDD 0,94 ± 0,26 1,09 ± 0,03 1,95 ± 0,18 2,48 ± 0,13 2,87 ± 0,38 16,88 ± 2,40
1,2,3,6,7,8-HxCDD 1,53 ± 0,36 1,93 ± 0,28 2,38 ± 0,27 3,24 ± 0,24 3,59 ± 0,51 13,34 ± 1,65
1,2,3,7,8,9-HxCDD 0,22 ± 0,17 0,39 ± 0,12 0,64 ± 0,05 0,89 ± 0,04 0,94 ± 0,12 11,00 ± 1,47
1,2,3,4,6,7,8-HpCDD 1,35 ± 0,10 0,86 ± 0,19 1,24 ± 0,12 1,45 ± 0,11 1,58 ± 0,25 6,86 ± 0,94
OCDD 1,47 ± 0,89 0,67 ± 0,36 1,78 ± 1,53 0,80 ± 0,19 0,92 ± 0,15 2,61 ± 0,44
2,3,7,8-TCDF 0,73 ± 0,18 0,88 ± 0,07 1,10 ± 0,47 0,99 ± 0,13 1,48 ± 0,30 8,96 ± 1,08
1,2,3,7,8-PeCDF 0,21 ± 0,10 0,26 ± 0,15 0,25 ± 0,06 0,30 ± 0,01 0,41 ± 0,07 5,80 ± 0,73
2,3,4,7,8-PeCDF 2,18 ± 0,45 3,24 ± 0,78 5,50 ± 1,31 7,73 ± 0,29 8,62 ± 0,68 15,51 ± 0,79
1,2,3,4,7,8-HxCDF 0,83 ± 0,23 1,16 ± 0,34 2,39 ± 0,31 3,43 ± 0,00 3,52 ± 0,38 14,84 ± 2,26
1,2,3,6,7,8-HxCDF 0,89 ± 0,13 1,04 ± 0,27 2,32 ± 0,42 3,40 ± 0,30 3,60 ± 0,38 13,56 ± 1,46
2,3,4,6,7,8-HxCDF 0,66 ± 0,25 0,94 ± 0,14 2,06 ± 0,27 3,46 ± 0,11 3,28 ± 0,46 9,75 ± 1,67
1,2,3,4,6,7,8-HpCDF 0,36 ± 0,04 0,27 ± 0,11 0,41 ± 0,12 0,51 ± 0,04 0,59 ± 0,11 5,36 ± 1,01
1,2,3,4,7,8,9-HpCDF ND ND ND ND ND ND
OCDF 0,16 ± 0,02 0,15 ± 0,04 0,04 ± 0,01 0,05 ± 0,05 0,05 ± 0,02 1,51 ± 0,85
4. Commentaires
Cette expérimentation présente l’originalité de suivre l’évolution des concentrations tissulaires des
17 dioxines au cours d’une ingestion chronique et contrôlée d’aliment contaminé. Toutefois, les auteurs
ont choisi de travailler avec un aliment naturellement contaminé. Ainsi les dioxines ne sont pas présentes
dans cette matrice en concentrations identiques. Ceci peut ainsi engendrer des réponses différentes liées
à un effet dose en fonction des molécules sur le processus d’absorption et/ou de distribution tissulaire.
Par ailleurs, des interactions entre congénères du fait de l’ingestion d’un mélange de molécules ont pu
interférer.
170 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Répartition en trois groupes des molécules en fonction de l’évolution de leur concentration tissulaire.
2,3,7,8-TCDD
Molécules dont les concentrations tendent à diminuer en HxCDD
1er groupe OCDF
début de cinétique 1,2,3,4,6,7,8-HpCDD
OCDD/F
2,3,7,8-TCDD/F
Molécules dont les concentrations tendent à augmenter 2,3,4,7,8-PeCDF
2e groupe 1,2,3,4,6,7,8-HpCDD/F
en début de cinétique HxCDF
OCDD
1,2,3,7,8-PeCDD/F
Molécules dont les concentrations sont apparemment HxCDD/F
3e groupe 2,3,7,8-TCDF
stables au cours de la cinétique PeCDD/F
HpCDF
Annexe 3 171
Fiche n° 8 : Cinétiques d’excrétion du [14C] dans le lait, l’urine et les fèces
chez la chèvre en lactation suite à une administration orale de
3 [14C] hydrocarbures aromatiques polycycliques et de la [14C]
2,3,7,8-TCDD
1. Présentation
Grova N., Feidt C., Laurent C., Rychen G. (2002). [14C] milk, urine and faeces excretion kinetics in lac-
tating goats after an oral administration of [14C] polycyclic aromatic hydrocarbons. International Dairy
Journal, 12, 1025-1031.
Grova N., Feidt C., Laurent C., Rychen G. Laboratoire de Sciences Animales, ENSAIA-INPL, 2 avenue
de la Forêt de Haye, BP 172, 54505 Vandœuvre-lès-Nancy (France).
1.3. Objectif
Cinétiques de l’apparition et taux de 3 HAP et de la 2,3,7,8-TCDD dans le lait, les fèces et l’urine suite
à une ingestion unique d’huile contaminée.
2. Conditions expérimentales
172 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
2.3. Animaux testés
6 chèvres (2 chèvres par molécule), en lactation, de race Alpine Chamoisée (de poids moyen 50 ±
5 kg), placées dans des cages à métabolisme, ont ingéré 50 μCi (2,6 × 106 Bq) de
[14C] phénanthrène, [14C] benzo[a]pyrène, [14C] pyrène et [14C] 2,3,7,8-TCDD.
2.5. Échantillonnage
2.6. Analyses
Le dosage de la radioactivité associée aux molécules présentes dans le sang, le lait, les fèces et l’urine
a été réalisé avec un compteur à scintillation liquide.
3. Résultats et discussion
3.1. Cinétique d’apparition plasmatique de la radioactivité associée aux polluants organiques testés
Cinétique d’apparition plasmatique (Bq.mL–1 de plasma) des quatre polluants organiques testés.
Annexe 3 173
Les cinétiques d’apparition plasmatique de la radioactivité associée aux polluants organiques sont
similaires : pour chacune des molécules, les concentrations présentent un maximum à 7 heures après
ingestion de l’huile contaminée puis diminuent entre 7 et 48 heures postprandiales. Toutefois, aucun
prélèvement n’a été effectué avant 7 heures postprandiales, ainsi les teneurs maximales des différents
composés dans le plasma peuvent être antérieures à ce temps. En effet, de nombreuses études font réfé-
rence à la vitesse de transfert des HAP dans le sang (IARC, 1983 ; Foth et al., 1988 ; Laurent et al., 2001).
Ces études mettent en évidence que, quelle que soit la voie d’administration des HAP, ils seraient rapi-
dement distribués dans l’organisme (de 1 minute à quelques heures après l’administration). Cette
distribution rapide des congénères est concordante avec la disparition plasmatique de la radioactivité
associée aux molécules 55 h après l’ingestion.
En dépit d’un profil plasmatique similaire entre congénères, des différences en terme de teneurs
plasmatiques maximales selon les molécules peuvent être soulignées : les plus faibles concentrations sont
obtenues avec le benzo[a]pyrène (3 Bq.mL–1) et la 2,3,7,8-TCDD (2 Bq.mL–1) et la plus élevée avec le
pyrène (22 Bq.mL–1). Ces différences de concentrations maximales plasmatiques entre congénères peu-
vent être mises en relation avec leurs propriétés physico-chimiques. Le phénanthrène et le pyrène sont
plus solubles dans l’eau (1,21 et 1,30 × 10–1 mg.L–1), moins lipophiles (respectivement Log Kow de 4,50
et 4,88) et présentent de faibles masses molaires (178,2 et 202,3 g.mol–1). À l’inverse, le benzo[a]pyrène
et la 2,3,7,8-TCDD sont plus lipophiles (respectivement Log Kow de 6,31 et 6,80), moins solubles (3,80 ×
10–3 et 1,93 × 10–5 mg.L–1) et plus lourds (252,3 et 321,9 g.mol–1). Ainsi plus une molécule est soluble et
de faible poids moléculaire, plus son transfert de la lumière intestinale au sang serait facilité.
174 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
cette matrice suggère une biotransformation de ces congénères, contrairement à la 2,3,7,8-TCDD, bio-
transformation engendrant un changement de propriété, pour des métabolites solubles. Les composés
ainsi transformés se dirigeraient alors de manière prépondérante dans les urines et non plus dans le lait.
Cette hypothèse pourrait être vérifiée par l’étude du devenir d’un composé et de ses métabolites chez
le ruminant laitier. Actuellement, seuls les travaux de Raszyk et al. (1999) relatent l’excrétion du 1-OH-
pyrène dans les urines de vache laitière. Pour les autres mammifères, plusieurs auteurs ont mis en
évidence le métabolisme des HAP dans l’organisme (Jongeneelen et al., 1987 ; Raszyk et al., 1999). Le 1,2-
, 3,4- et 9,10-diOHphénanthrène ont été identifiés conjugués à l’acide glucuronique dans l’urine de rat
et de lapin suite à une administration intra-péritonéale de phénanthrène (Boyland et Sims, 1962). Le
métabolite principal du pyrène, le 1-OH-pyrène, a été détecté dans les urines de porc suite à une admi-
nistration orale unique de pyrène (Keiming et al., 1983).
Cinétique d’excrétion de la radioactivité associée aux trois HAP dans le lait, l’urine et les fèces.
–1 –1 –1
Lait (Bq.mL ) Urine (Bq.mL ) Fèces (Bq.g MS)
Temps
Phén B[a]P Pyrène TCCD Phén B[a]P Pyrène TCCD Phén B[a]P Pyrène TCCD
(h)
–2 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
7 7,60 0,92 4,01 31,29 1531,47 148,15 309,83 0,00 18,66 35,58 76,91 2,09
31 1,91 0,63 5,34 43,41 306,37 33,11 152,58 6,92 607,74 2793,66 582,88 424,47
55 0,95 0,15 1,64 19,03 34,73 5,99 32,67 6,08 44,93 546,00 109,38 432,81
79 1,28 0,09 0,68 1’,31 11,47 2,90 7,90 4,31 10,92 72,03 18,08 263,48
103 0,55 0,27 0,39 12,44 4,19 3,70 3,87 4,86 4,68 17,12 1,80 203,33
Recouvrement de la radioactivité administrée dans les différentes matrices suite à une ingestion unique
d’huile contaminée.
À 103 heures
Phénanthrène Benzo[a]pyrène Pyrène 2,3,7,8-TCCD
(%)
Annexe 3 175
3.3. Cinétique d’excrétion de la radioactivité associée aux polluants organiques dans les fèces
Dans les fèces, les concentrations en [14C] des quatre polluants organiques étudiés présentent un
maximum 31 heures après l’administration orale des congénères, les plus fortes teneurs étant obtenues
avec le benzo[a]pyrène. 79 heures après l’ingestion, la radioactivité associée aux 3 HAP a disparu de ce
compartiment fécal tandis que celle associé à la 2,3,7,8-TCDD présente encore des teneurs supérieures à
200 Bq.g–1 de matière sèche. Les taux de transfert aliment-fèces (ou digestibilité apparente) des molé-
cules sont de 88 % pour le benzo[a]pyrène et de l’ordre de 20 % pour les trois autres congénères étudiés.
Ainsi l’élimination par les fèces apparaît comme la voie majeure d’excrétion du benzo[a]pyrène. Ce résul-
tat a également été démontré chez d’autres espèces animales (Forth, 1988 ; Van de Wiel et al., 1992).
Cette forte excrétion fécale du benzo[a]pyrène renforce l’hypothèse selon laquelle cette molécule est
faiblement absorbée. Toutefois, une telle affirmation doit être nuancée. En effet la détection dans cette
matrice de la radioactivité associée aux polluants organiques étudiés peut résulter de trois processus :
une absence d’absorption, un recyclage entéro-hépatique et une excrétion entérocytaire. En effet, Bock
et al. (1979) et Vetter et al. (1985) ont mis en évidence la présence de métabolites au niveau des fèces.
5. Commentaires
Les résultats fournissent des informations originales sur les voies d’excrétion des micropolluants
organiques marqués au [14C] dans le lait, les urines et les fèces et mettent en évidence des modalités de
transfert spécifiques, pour la 2,3,7,8-TCDD, pour le couple « phénanthrène et pyrène » et pour le
benzo[a]pyrène. Des hypothèses intéressantes ont été formulées et demandent à être validées par la
recherche des molécules (HAP ou métabolites) présentes dans les différentes matrices. De plus, une part
importante de la radioactivité associée à la 2,3,7,8-TCDD, au pyrène et au phénanthrène n’a pas été
retrouvée dans le lait, les urines et les fèces durant les 103 heures qui ont suivi l’administration orale
(71,2 % ; 61,2 % et 36,3 % respectivement). Ceci suggère qu’une part non négligeable de ces molécules
est stockée dans les tissus et/ou organes de l’animal. Il serait intéressant de les identifier et de les quan-
tifier.
176 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Fiche n° 9 : Cinétique d’apparition du phénanthrène et de ses métabolites
dans le lait et l’urine suite à une administration orale chez
des chèvres en lactation
1. Présentation
1.1. Référence bibliographique
Grova N. Transfert et Métabolisme des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques chez le ruminant
laitier. Thèse INPL, 5 novembre 2003.
1.3. Objectif
2. Conditions expérimentales
4 chèvres en lactation, de race Alpine Chamoisée (de poids moyen 50 ± 5 kg), placées dans des cages
à métabolisme, ont ingéré de l’huile contaminée artificiellement par 200 mg de phénanthrène.
2.5. Échantillonnage
Annexe 3 177
2.6. Analyses
La détection a été assurée par un spectromètre de masse (modèle HP-5973) basse résolution simple
quadripôle couplé à une chromatographie en phase gazeuse (modèle HP-6890, Hewlett-Packard, Palo
Alto, CA, États-Unis).
Les résultats ont fait l’objet d’une analyse de variance à un facteur (dispositif en randomisation
totale) et d’une comparaison de moyennes par la méthode de Newman Keuls à 5 % en utilisant la pro-
cédure du logiciel Stat ITCF.
3. Résultats et discussion
25000
20000
Concentration en ng/mL d’urine
15000
10000
5000
0
0h 7h 22h 31h 46h 55h 70h 79h 94h 103h 118h
PHE 4-OH PHE 9-OHPHE 3-OH PHE 1-OH PHE 2-OH PHE 9,10-diOH PHE
Cinétique d’apparition du phénanthrène et de ses métabolites dans les urines suite à une ingestion unique
de phénanthrène (200 mg) chez des chèvres en lactation (n = 4).
À 22 h, le phénanthrène était faiblement excrété dans cette matrice (13,7 ng.mL–1) à l’inverse de ses
métabolites (24 185,9 ng.mL–1 en somme des concentrations) d’où un rapport de 1 765 en faveur des
métabolites. Le 9,10-diOHphénanthrène représentait 86 % des congénères présents dans l’urine, avec un
pic de concentration légèrement décalé dans le temps (22 h) comparativement au phénanthrène et aux
OHphénanthrènes (7 h). L’analyse de variance réalisée sur la quantité cumulée des composés dans l’urine
entre 0 h et 118 h (P < 0,001) et le test de comparaison de moyennes (Newman Keuls au seuil de 5 %)
ont permis de distinguer trois groupes de molécules : le 9,10-diOHphénanthrène constitue à lui seul le
premier groupe (a) et apparaît comme le composé principal retrouvé dans cette matrice (23 072 μg excré-
tés entre 0 h et 118 h ; P < 0,001). Le second groupe (b), comportant le 2-, 3-, et le 4-OHphénanthrène
(2 362 μg, 2 040 μg et 1 915 μg excrétés dans l’urine entre 0 et 118 h respectivement), présente des
178 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Quantité cumulée en μg excrétée
40000
a
dans les urines après 118h
30000
20000
10000
c b bc b b
0
PHE 4-OH PHE 9-OHPHE 3-OH PHE 1-OH PHE 2-OH PHE 9,10-OH
PHE
Quantités cumulées en phénanthrène et en métabolites excrétés dans les urines 118 heures après l’administration
de 200 mg de phénanthrène chez des chèvres en lactation (n = 4).
quantités cumulées excrétées supérieures au groupe (c) (P < 0,001). Le groupe (c) est représenté par le
phénanthrène (108 μg excrétés), le 1-OHphénanthrène (450 μg excrétés) et le 9-OHphénanthrène
(477 μg excrétés).
Cette étude portant sur le métabolisme du phénanthrène peut être rapprochée de celle menée par
Chu et al. (1992). En effet ces auteurs comparaient l’intensité du métabolisme du phénanthrène entre le
rat et le porc de Guinée. Ils avaient également montré un fort métabolisme du phénanthrène et une
excrétion importante de ces composés dans les urines chez ces deux espèces. Toutefois, les processus de
métabolisme chez la chèvre présentent des divergences qualitatives et quantitatives avec ceux du rat et
du porc de Guinée. En effet, le 9,10-diOHphénanthrène est présent à 70,7 % dans l’urine de chèvre
contre 45 % et 28 % chez le rat et le porc de Guinée, respectivement. De même, le 1-OHphénanthrène
apparaît comme la forme monohydroxylée la plus abondante dans les urines de rat et de porc tandis que
chez la chèvre (entre 0 h et 118 h), il est relégué après le 2-, le 3- ou le 4-OHphénanthrène. Ces diffé-
rences entre espèces pourraient s’expliquer par une spécificité de l’équipement enzymatique (d’où une
variation qualitative des métabolites entre animaux) et par un niveau d’expression des enzymes (d’où
une variation quantitative) (Bories, 1993).
Annexe 3 179
160
140
Concentration en ng/mL de lait
120
100
80
60
40
20
0
0h 7h 22h 31h 46h 55h 70h 79h 94h 103h 118h
PHE 4-OH PHE 9-OHPHE 3-OH PHE 1-OH PHE 2-OH PHE 9,10-diOH PHE
Cinétique d’apparition du phénanthrène et de ses métabolites dans le lait suite à une ingestion unique
de phénanthrène (200 mg) chez des chèvres en lactation (n = 4).
a
Quantité cumulée en μg excrétée
400
dans le lait après 118h
300
200
b
100
c c c c c
0
PHE 4-OH PHE 9-OHPHE 3-OH PHE 1-OH PHE 2-OH PHE 9,10-OH
PHE
Quantités cumulées en phénanthrène et en métabolites excrétés dans le lait 118 heures après l’administration
de 200 mg de phénanthrène chez des chèvres en lactation (n = 4).
Le transfert du phénanthrène et de ses métabolites vers le lait s’est révélé très faible. En effet, la part
cumulée de ces composés dans le lait a pu être estimée à 0,25 %. De plus, la somme des concentrations
en métabolites à 7 h est apparue 10 fois supérieure à celle du phénanthrène à la même heure (171,9 et
16,8 ng.mL–1 respectivement). Deux hypothèses peuvent être suggérées :
1) Les métabolites plus solubles que le phénanthrène pourraient franchir plus facilement la barrière
épithéliale mammaire. Sous le postulat d’une diffusion passive (Cavret, 2002 ; Ito et Alcorn, 2003),
l’équilibre de concentration en phénanthrène et en ses métabolites dans le sang pourrait expli-
quer le rapport phénanthrène/métabolites dans le lait au même moment.
180 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
2) Le phénanthrène non métabolisé préalablement par les cellules intestinales ou le foie pourrait
être biotransformé au niveau des cellules épithéliales mammaires (même si ce tissu possède une
activité métabolique nettement plus faible que celle du foie, Williams et Phillips, 2000) entraînant
ainsi un rapport métabolite/molécule parent encore plus élevé.
4. Commentaires
Cette étude a permis de confirmer l’existence de formes métabolisées du phénanthrène dans le lait
suite aux hypothèses posées dans les travaux de Grova et al. (2002). Cependant des différences de taux
de transfert peuvent être notées entre ces deux études réalisées dans des conditions expérimentales
proches. Il aurait été intéressant de proposer des mécanismes permettant d’expliquer ces variations. Les
cinétiques d’apparition du phénanthrène et ses métabolites dans les produits d’excrétion ont mis en
exergue que, pour le lait comme pour les urines, le phénanthrène est sujet à un fort métabolisme et les
métabolites produits représentent plus de 90 % des molécules recherchées. Ceci peut avoir de fortes
conséquences en terme de teneurs maximales autorisées dans les aliments, ces teneurs étant actuelle-
ment déterminées sur la seule détection des molécules mères.
Annexe 3 181
Fiche n° 10 : Accumulation du cadmium au cours d’une exposition chronique
chez des moutons Romney paissant sur une prairie de ray-grass
trèfle blanc : effet de l’ingestion de la pâture et de sol
1. Présentation
1.1. Référence bibliographique
Lee J., Rounce J.R., Mackay A.D., Grace N.D. (1996). Accumulation of cadmium with time in Romney
sheep grazing ryegrass-white clover pasture : effect of cadmium from pasture and soil intake. Aust. J.
Agric. Res., 47, 877-894.
1.3. Objectif
Quantification du taux d’accumulation en cadmium dans différents tissus notamment le foie et les
reins chez des moutons en fonction du temps d’exposition.
2. Conditions expérimentales
2.1. Lieu de réalisation de l’essai
Localisation géographique : À proximité de Woodville (Nouvelle-Zélande).
Lieu de prélèvements : Station de recherche de AgResearch Ballantrae Hill.
2.5. Échantillonnage
Prélèvements de sol, d’herbe, fèces, de tissus.
2.6. Analyses
Les ingestions de matière sèche sont déterminées suite à l’analyse du chrome présent dans les fèces
(une capsule de chrome, marqueur non digestible, ayant été donnée aux animaux quatre semaines
avant leur euthanasie). Les quantités de sol ingéré sont obtenues via la détermination des concentra-
tions fécales en titane (le titane étant un traceur naturel du sol). La méthode d’analyse du cadmium dans
les différentes matrices repose sur l’absorption atomique électrothermique de Zeeman. Les traitements
statistiques sont effectués avec le logiciel SAS.
182 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Poids moyen des moutons, quantités d’aliment, de sol et de cadmium ingérés en fonction du temps d’exposition.
Fèces Prélèvement rectal Tous les jours, 2 semaines avant l’euthanasie des animaux
3. Résultats et discussion
3.1. Concentration en cadmium au niveau de la pâture et au niveau du sol
Les auteurs mettent en évidence que, toutes prairies confondues, les concentrations en cadmium au
niveau de la pâture diminuent au cours de l’expérimentation. Cette diminution est accentuée lors de nou-
velles applications de fertilisant. Ceci tend à suggérer une diminution de la capacité des plantes à prélever
le cadmium. Au niveau du sol, une distinction est réalisée en fonction des traitements : pour les pâtures
contaminées, les teneurs en cadmium augmentent fortement durant les 8 premiers mois d’expérimenta-
tion avant de se stabiliser à des valeurs proches de 0,6 μg Cd.g–1 de sol. Deux mécanismes peuvent être
mis en cause dans cette brutale augmentation des teneurs en cadmium dans le sol : la diminution de la
capacité des plantes à prélever le cadmium et une dilution plus faible de cet ETM dans la matrice du sol
lors d’applications régulières du fertilisant. Toutefois, pour les pâtures témoins, les concentrations en cad-
mium du sol fluctuent peu au cours de l’expérimentation (0,15 et 0,2 μg Cd.g–1 de sol). Ainsi, les
différences d’évolution des concentrations en cadmium entre les deux traitements mettent en évidence
que la contamination des sols résulte vraisemblablement d’autres facteurs tels qu’une pollution via les
excréments des ovins (Loganathan et al., 1995) ou/et une modification de la spéciation du sol.
Annexe 3 183
3.2. Ingestion de matière sèche et de cadmium
En dépit d’une augmentation des quantités ingérées avec l’âge des animaux, la prise totale en
cadmium reste stable (ceci pouvant s’expliquer par la diminution des concentrations de cet élément
dans la nourriture). La prise de sol durant les deux périodes estivales est relativement faible (< 2 % des
quantités de matière sèche ingérée), contrairement à l’hiver où 27 % des quantités totales de matière
sèche ingérée peut être attribué au sol. Ces résultats sont concordants avec ceux obtenus par Healy
(1973).
Concentrations tissulaires moyennes en cadmium (ng.g–1 de tissus frais) chez des moutons non exposés
(âgés de 3 mois) et chez des moutons paissant pendant 3 mois (moutons âgés de 6 mois).
Témoins Contaminés
Tissus Non exposés
(0,12-0,3 μg Cd.g–1 MS) (0,5-0,8 μg Cd.g–1 MS)
MS: matière sèche; Pour chaque tissu, les moyennes suivies d’une même lettre ne sont pas différentes (P < 0,05).
Les auteurs ont volontairement ciblé quelques tissus, définis comme cibles du cadmium par d’autres
études (Cousins et al., 1973 ; Grace, 1983). Les plus fortes teneurs tissulaires en cadmium sont mesurées
au niveau des reins, du foie (ces deux tissus recouvrant plus de 50 % de la charge corporelle totale en
cadmium) et en moindre importance au niveau du duodénum, du pancréas et de la rate. Cette distribu-
tion en cadmium tissu-spécifique peut être expliquée par la présence de métallothionéine, protéine
possédant une forte affinité pour cet ETM et dont la synthèse est induite par une augmentation des
quantités ingérées de cadmium.
Les muscles, le cerveau et les tissus coronaires présentent les plus faibles valeurs. De même les
concentrations tissulaires fluctuent en fonction des niveaux d’exposition pour des animaux âgés de
6 mois : plus les teneurs dans l’aliment en cadmium sont élevées, plus celles au niveau des tissus augmen-
tent. Ce phénomène n’est pas observé au niveau du thymus, du cerveau et des poumons. Pour les
184 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
muscles, lors d’une augmentation des concentrations, les teneurs tissulaires diminuent. Il en est de même
pour des animaux exposés pendant 14 et 25 mois. Toutefois au niveau du foie et des reins, l’accumula-
tion du cadmium augmente chez des animaux âgés de 6 mois au plus puis diminue. Cette fluctuation
peut être rapprochée du turn-over des organismes : chez les jeunes moutons contrairement aux animaux
plus âgés, les processus métaboliques et biochimiques sont très rapides favorisant ainsi les quantités de
cadmium absorbé et son accumulation. Ce résultat a été également mis en évidence chez l’agneau
(Smith et al, 1991 ; Rounce et al., 1995).
3.4. Relation entre la concentration en cadmium des reins et du foie, la quantité ingérée
ainsi que le temps d’exposition
Concentrations tissulaires moyennes en cadmium (ng.g–1 de tissus frais) chez des moutons paissant pendant 3, 14
et 25 mois sur des prairies contaminées au cadmium.
Animaux
Animaux témoins
Temps contaminés Effet pâture Effet temps
Tissus (0,12-0,3 μg
d’exposition (0,5-0,8 μg P P
Cd.g–1 MS)
Cd.g–1 MS)
3 97 ± 13 252 ± 45
Foie 14 99 ± 7 335 ± 33 < 0,001 n.s.
25 97 ± 11 361 ± 58
3 332 ± 28 581 ± 41
Reins 14 335 ± 54 1055 ± 186 < 0,001 < 0,001
25 353 ± 48 1485 ± 200
n.s.: non significatif; interaction de premier ordre entre le temps et la pâture pour les reins (P < 0,001).
Les concentrations en cadmium au niveau des reins et du foie augmentent de manière significative
lors d’une augmentation des niveaux d’exposition. De plus, uniquement pour les reins, les teneurs
dépendent également du temps d’exposition. Cette interaction temps/doses au seul niveau des reins
peut être expliquée par le fait que le complexe métallothionéine-cadmium est stocké au niveau de ce
tissu, contrairement au foie où il peut être éliminé via la bile.
À partir de ces résultats, les équations de prédiction des concentrations tissulaires suivantes ont été
établies :
[Cd]reins = – 205 + 0,981 Cdingérée + 0,726 T (r2 = 0,67 ; P < 0,001)
[Cd]foie = 24,7 + 0,353 Cdingérée (r2 = 0,62 ; P < 0,001)
avec [Cd] concentration tissulaire (ng.g–1 de tissus frais) Cdingérée la quantité de cadmium ingérée (μg.j–1)
et T le temps d’exposition (jours).
Il est important de noter que, dans ces deux équations, l’ingestion de cadmium via le sol n’est pas
prise en compte (ce paramètre n’engendrant aucune augmentation significative de la qualité de prédic-
tion). De plus les auteurs ont préféré utiliser les quantités ingérées de cadmium et non pas les
concentrations dans la mesure où les concentrations en cet ETM diminuent au cours de l’expérimenta-
tion alors que les quantités de cadmium ingérées sont quasiment stables (les quantités ingérées de
matière sèche tendant à doubler entre les moutons âgés de 3 mois et ceux de 28 mois).
Annexe 3 185
4. Commentaires
Cette expérimentation visait tout d’abord à déterminer la contamination tissulaire en cadmium suite
à des niveaux et des temps d’exposition variables. Le dispositif expérimental mis en œuvre permettait de
répondre à cet objectif. Ainsi les auteurs ont pu établir des équations de prédictions des teneurs tissu-
laires en cadmium au niveau du foie et des reins en fonction de ces deux facteurs. Ces équations
expliquent 62 et 67 % de la variabilité tissulaire par les niveaux d’ingestion et éventuellement le temps
d’exposition pour respectivement le foie et les reins. La prédiction du modèle aurait pu être améliorée
en injectant un paramètre supplémentaire tel que le temps de demi-vie du complexe métallothionéine-
cadmium dans les différents tissus, ce facteur, propre à chaque tissu, permettant d’expliquer la rétention
tissulaire.
Le second objectif de cette expérimentation était de distinguer la part de contamination d’un tissu
attribuable au cadmium contenu dans le sol de celle de l’herbe. Ce but n’a pas été atteint dans la mesure
où les auteurs ont raisonné en quantité totale ingérée de cadmium.
186 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Fiche n° 11 : Élimination du plomb par le lait chez les bovins
1. Présentation
Milhaud G. et Enriquez B. (1981). Élimination du plomb par le lait chez les bovins. Rec. Méd. Vét.,
157, 291-296.
1.3. Objectif
2. Conditions expérimentales
354 vaches laitières (168 et 186 animaux par période de prélèvement respectivement).
2.5. Échantillonnage
2.6. Analyses
10 mL de sang, par individu, ont été prélevés dans des tubes héparinés au niveau de la veine sous
caudale. Ces tubes ont été immédiatement congelés. 40 mL de lait de tank ont été collectés en même
temps que les prises de sang. Le dosage de la teneur en plomb dans le sang ou le lait a tout d’abord
nécessité une dessiccation des matrices suivie d’une calcination. Le dosage du plomb sur le résidu de cal-
cination est réalisé par spectrophotométrie d’absorption atomique. La sensibilité de la méthode est de
0,03 μg.mL–1 de sang et 0,01 μg.mL–1 de lait.
Annexe 3 187
3. Résultats et discussion
3.1. Teneur en plomb dans le sang (plombémie) et dans le lait
La plombémie moyenne des 20 exploitations laitières étudiées par période de prélèvements est com-
prise entre 0,09 et 0,53 μg.mL–1 de sang pour le mois de janvier et 0,07 et 0,87 μg.mL–1 de sang pour le
mois d’octobre. De manière générale, les teneurs en plomb dans le sang de vaches collecté en janvier
sont en moyenne plus élevées que celles correspondant à la campagne d’octobre.
Pour ce qui est de la contamination du lait, les teneurs en plomb s’échelonnent entre 0,01 et 0,1 μg
de plomb.mL–1 de lait pour les prélèvements du mois de janvier et entre 0,03 et 0,2 μg de plomb.mL–1
de lait pour ceux du mois d’octobre. Ces valeurs sont proches de celles obtenues également chez des
vaches laitières élevées dans des zones polluées. Contrairement au sang, les teneurs dans les laits préle-
vés en octobre sont en moyenne plus élevées que dans ceux collectés en janvier (respectivement de 0,09
et 0,04 μg.mL–1 de lait).
4. Commentaires
Cette étude présente l’originalité de déterminer les niveaux de contamination du lait par un prélè-
vement sanguin. Cependant, quelques limites peuvent être soulignées. D’un point de vue
méthodologique, il peut être regretté dans cette étude la disparité des échantillons : le sang ayant été
collecté pour chacune des vaches et le lait correspondant à un sous-échantillon du tank. De même un
renseignement sur les teneurs en plomb dans le sang ou dans le lait de vaches élevées dans une zone
indemne de pollution aurait été une donnée intéressante permettant d’enrichir la discussion un peu suc-
cincte. De plus, dans une démarche d’évaluation des risques sanitaires pour l’homme suite à l’ingestion
de produits d’origine animale (les auteurs faisant référence à la dose hebdomadaire tolérable de plomb
chez l’homme), il aurait été intéressant de pouvoir également prédire les concentrations tissulaires en
fonction de celles du sang (étude certes difficilement réalisable dans des exploitations autres qu’expéri-
mentales). Dans cette logique, la démarche serait prise à l’envers de celle développée dans l’article : à
partir des teneurs dans le lait seraient définies celles du sang puis celles des tissus (le prélèvement du lait
étant plus facilement réalisable que celui du sang).
188 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Concentrations en plomb dans le sang et le lait (μg.mL–1).
Nombre
N° identifi- d’animaux
cation de Nombre Teneurs Teneurs Nombre Teneurs Teneurs communs
l’exploita- d’animaux dans le sang dans le lait d’animaux dans le sang dans le lait aux deux
tion prélève-
ments
* Dans ces trois exploitations, les prélèvements ont été effectués non pas en janvier mais en mars.
Annexe 3 189
Annexe 4
Teneurs naturelles dans
les animaux et dans les
aliments d’origine animale
Annexe 4 191
Tableau A4.1 : Concentration en PCDD/F (pg I-TEQ.g–1 de matière grasse) des échantillons de lait d’exploitations fran-
çaises entre 1994 et 2000 (ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 1995, 1997 ; Laboratoire Sciences Animales, 2000).
192 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Distance aux éventuels sites de Teneur en PCDD/F
Département Année
pollution (km) dans le lait d’exploitation
Annexe 4 193
Tableau A4.2 : Teneurs en PCDD/F (pg I-TEQ.g–1 de matière grasse) des produits laitiers, de la viande de bœuf,
des œufs et des poissons en France (ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 1997).
194 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Département Année Produits Teneur en PCDD/F
Annexe 4 195
Tableau A4.3 : Concentration en PCB dans les produits alimentaires d’origine animale (pg.g–1 de tissus frais).
Matrice Localisation PCB 77 PCB 118 PCB 114 PCB 105 PCB 126 PCB 156 PCB 157 PCB 169 Référence
Matière grasse bovine États-Unis ND-7,97 61-2295 NR ND-438 0,74-23,2 4,87-426 ND-91,7 ND-2,4 Winters et al. (1996)
Tissu gras du dos bovin Orégon 0,7* 859* NR 145* 8,4* 88,4* 20,7* 1,3* Lorber et al. (1997)
Tissu gras du muscle bovin Orégon 8,8* 1460,3* NR 406* 7,56* 79,56* 20,7* 1,56* Lorber et al. (1997)
Tissu gras du dos bovin Nord du Dakota 2,0* 1807* NR 237* 11,0* 105* 26,3* 4,7* Lorber et al. (1997)
196 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tissu gras du muscle bovin Nord du Dakota 5,6* 1304,4* NR 284,4* 14,3* 105* 26,3* 5,2* Lorber et al. (1997)
Tissu gras du dos bovin Pennsylvanie 1,7* 1332* NR 233* 8,8* 102* 23,1* 1,6* Lorber et al. (1997)
Tissu gras du muscle bovin Pennsylvanie 12,4* 2398* NR 652* 9,7* 153* 32,3* 1,8* Lorber et al. (1997)
Tissu gras du dos bovin Pennsylvanie 16,5* 3551* NR 612* 27,8* 390* 83,4* 4,5* Lorber et al. (1997)
Tissu gras du muscle bovin Pennsylvanie 275,6* 10298* NR 3488* 22,2* 585* 116,8* 3,2* Lorber et al. (1997)
Tissu gras du dos bovin Pennsylvanie 19,5* 3649* NR 486* 18,1* 281* 69,7* 2,7 Lorber et al. (1997)
Tissu gras du muscle bovin Pennsylvanie 91,7* 9123* NR 2576* 21,7* 365* 76,7* NR Lorber et al. (1997)
Lait États-Unis 10,6* 685,3* NR 170,3* 3,6* 60,1* 13,8* 0,5* Lorber et al. (1998)
Chair de poisson sur le site de la papeterie 555,7 NR NR NR 17,7 NR NR 1,4 Petreas (1991)
Poisson d’océan États-Unis 6,19 320 ND 120 0,83 NR NR 0,20 Schecter et al. (1997)
Poisson d’eau douce États-Unis NR 1800 250 ND ND NR NR 0,94 Schecter et al. (1997)
Annexe 4
197
Tableau A4.4 : Comparaison des concentrations en PCB et en PCDD/F dans les mêmes produits alimentaires d’origine
animale (pg I-TEQ.g–1 de tissus frais).
198 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tableau A4.5.a : Teneur en HAP dans les produits alimentaires d’origine animale (μg.kg–1).
Produit Lait
Hareng Poisson Poisson Poisson Lait
Viande Grillade Poisson Beurre en poudre Fromage
fumé fumé fumé fumé (France)
demi-écrémé
Naphtalène ND ND ND ND ND ND ND 9,10 ND ND ND
Acénaphtylène ND ND ND ND ND ND ND 0,56 ND ND ND
Acénaphtène ND ND ND ND ND ND ND 0,29 ND ND ND
Fluorène ND ND ND ND ND ND ND 10,40 ND ND ND
Phénanthrène ND ND ND ND 32 65,3 81 0,00 ND ND ND
Anthracène ND ND ND ND 6,3 21 14 1,30 ND ND ND
Fluorantène 0,5 297 0,8 107 9,1 26 16,3 1,88 0,6 1,2 0,1
Pyrène 0,6 354 0,8 111 5,3 20,5 10,2 2,54 1,2 3,6 0,8
Benzo(a)anthracène 0,1 108 0,1 26,7 0,6 2,5 1,7 2,08 0,1 0,2 0,1
Chrysène 0,2 ND 0,7 ND 0,6 2,5 ND 0,00 0,1 0,2 0,1
Benzo(b)fluorantène 0,04 ND 0,1 ND 0,1 1,2 0,2 0,02 0,03 0,1 0,04
Benzo(k)fluorantène 0,01 ND 0,04 ND 0,1 0,5 0,4 0,00 0,03 0,1 0,1
Benzo(a)pyrène 0,1 157 0,1 8,4 0,1 1,2 0,8 0,00 0,1 0,1 0,04
Indeno(123-cd)pyrène ND ND ND ND ND 1,1 ND 0,00 0,2 0,2 0,04
Dibenzo(ah)anthracène 0,01 ND 0,03 ND ND ND ND 0,00 ND 0,01 ND
Benzo(ghi)perylène 0,1 114 0,1 3 0,03 0,7 ND 0,00 0,2 0,2 0,1
Somme HAP
(μg I-TEQ.kg–1) 0,169 169,591 0,284 11,318 0,296 2,084 1,278 0,238 0,141 0,219 0,071
Somme PCDD/F*
(ng I-TEQ.kg–1) 0,19 ND 1,18 ND ND ND ND 0,06 0,69 ND 0,22
Annexe 4
199
Tableau A4.5.b : Comparaison des concentrations en PCB et en PCDD/F dans les mêmes produits alimentaires d’origine
animale (pg I-TEQ.g–1 de tissus frais).
200 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tableau A4.6 : Concentrations en ETM dans les produits alimentaires (μg.kg–1 de poids frais).
Végétaux
Chair de pomme de terre 2,32 0,94 0,3 2,14 4,28 0,28
Peau de pomme de terre 60 1,38 0,32 2,64 4,92 1,64
Chair d’oignon 0,29 1,09 0,49 1,83 4,72 5,2
Chair d’ail 0,04 0,88 0,29 2,47 4,76 4,8
Piment vert 6,92 2,3 0,32 3,13 4,16 6,16
Feuille d’arum 66 3,5 0,29 4,78 8,68 0,2 ND ND ND ND
Fève 0,04 2,47 0,38 4,43 8,36 8,36
Épinard 12 2,15 0,74 8,39 9,2 0,2
Feuille de légumes 38,6 2,08 0,51 4,6 6,2 0,72
Inde Radis 18,8 0,29 0,22 4,37 3,6 6
(Roychowdhury et al., Banane verte 3,6 1,00 0,052 2,15 3,3 3,68
2003) Papaye 39,3 0,77 0,088 1,3 4,8 0,2
Céréales
Riz 232 3,51 0,65 5,99 6,62 52,3
Blé 5,22 3,78 0,76 25,4 24,3 157 ND ND ND ND
Lentille 4,39 9,19 1,42 12,6 37,8 223
Légumineuses et autres 3,56 9,2 0,83 9,18 38,8 484
Épices
Cumin blanc 48,7 8,66 1,54 37,9 31,7 762
ND ND ND ND
Poudre de cucurma 435 3,32 0,42 34,5 66,5 128
Anis 0,04 14 1,82 59,3 38,4 328
Annexe 4
Matière grasse et huiles 30 8,06 30,00 30,00
201
Pays (référence) Produits As Cu Ni Mn Zn Se Zn Cd Hg Pb
Céréales
Blé 40
Produits céréaliers ND ND ND ND ND ND ND 26,4
Céréales petit déjeuner 6,9 15,4 46,2
Pain 29,1 13,4 31
Légumes et fruits
Légumes feuillus 47,2 6,75 31
Légumes racines 34,9 6,1 11
ND ND ND ND ND ND ND
Pomme de terre 28,1 8 16
Autres légumes 20,5 22,2 53
Fruits 4,3 7,6 15
202 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Boissons
Vins 2,67 1,59 60,9
France Boissons aux fruits 6,02 5,34 38,4
(Milhaud et Enriquez, ND ND ND ND ND ND ND
Bières 1,95 4,63 11,5
1981; ministère Cidres 2,66 1,77 32,4
de l’Environnement, 1983; Sodas 2,12 4,97 20
Decloître, 1998)
Produits laitiers
Lait 3 3,5 13,5
Fromages, yaourts 5 6 28,6
Yaourt 7 2 48
Gruyère 7,5 3 45
Brie, camembert 18 6 111
Roquefort 7 2 12
Port-Salut, fromage fondu ND ND ND ND ND ND ND 39 4,5 89
Chèvre 6 2 25
Fromage blanc 0 % MG 6 8 39
Beurre, crème 4,5 6,8 35
Beurre 11 0 70
Crème 13 0,4 39
Lait contaminé par industries 10-20
Pays (référence) Produits As Cu Ni Mn Zn Se Zn Cd Hg Pb
Produits carnés
Charcuterie
Charcuterie 11,3 11,3 29,8
Pâté frais
Pâté de tête persillé 55 3,8 126
Pâté de conserve
Pâté de foie 14 14 35
Jambon cuit
Jambon blanc 11 3,6 98
Saucisson
S. d’auvergne 18,3 2,4 60
S. à l’ail 8,2 4,8 64
Saucisse à cuire
S. de Toulouse 9 2 36
S. de Strasbourg 19,2 3 164
France Autre
(Milhaud et Enriquez, Boudin 10,8 2 28
1981; ministère Rillettes ND ND ND ND ND ND ND 21 15,5 75
de l’Environnement, 1983; Chair à saucisse 12 2 124
Decloître, 1998) Conserves de viande 224 2 411
Œufs 7,5 3,0 45
Viandes
Viandes 12 8,6 61,9
Viande hachée (bf) 17 1,1 44
Viande hachée (c) 143 2 65
Viande (p) 16 2 146
Viande hachée congelée (bf) 14 2 104
Viande à rôtir/griller (v) 9 2 131
Viande à rôtir/griller (m) 15 3,2 146
Viande à braiser/bouillir (v) 11 1 125
Viande à braiser/bouillir (m) 15 1,6 182
Abats
Foie 133,3 8,6 110,1
Foie (v) 133 11 199
Foie (g) 173 12 254
Annexe 4
203
Pays (référence) Produits As Cu Ni Mn Zn Se Zn Cd Hg Pb
204 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Decloître, 1998) Tête de veau (v) 9 12 27
Cervelle (bf) 22 2 189
Langue (bf) 34 4 207
Pieds de porc désossés 17 2 25
Produits de la mer
Poissons 2,08 140,8*-166,7 14,9
ND ND ND ND ND ND ND
Huîtres 430 18,2*-48,6 251,7
Crustacés 45,7 35 96,8
Annexe 4 205
Annexe 5
Seuils nationaux
et internationaux
Annexe 5 207
Tableau A5.1 : Teneurs maximales en dioxines tolérées dans les différents aliments d’origine animale en Europe
(Journal officiel des Communautés européennes, 6.12.2001 L321/5).
Chaire musculaire de poisson et produits de la pêche et produits dérivés 4 pg OMS-TEQ.g–1 de produits frais (2)
Huiles et graisses
Graisses animales
– de ruminants 3 (2)
– de volailles et de gibiers d’élevage 2 (2)
– de porc 1 (2)
– graisses d’animaux mixtes 2 (2)
Huile végétale 0,75 (2)
Huile de poisson destinée à l’alimentation humaine 2 (2)
(1) Les concentrations supérieures sont calculées en supposant que toutes les valeurs des différents congénères au-dessous du seuil de détection sont égales au seuil de détection.
(2) Ces limites maximales feront l’objet d’un premier réexamen le 31 décembre 2004 au plus tard à la lumière d’information nouvelle sur la présence de dioxines et de PCB de
type dioxine, notamment en ce qui concerne l’inclusion des PCB de type dioxine dans les teneurs à établir, et feront l’objet d’un réexamen supplémentaire le 31 décembre 2006
au plus tard afin de diminuer significativement les teneurs maximales.
(3) Les teneurs maximales ne s’appliquent pas aux denrées alimentaires contenant moins de 1 % de graisses.
208 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Tableau A5.2 : Teneurs maximales en PCDD/F des aliments pour animaux (Journal officiel des Communautés euro-
péennes, 6.12.2001 L321/5).
Toutes les matières premières d’origine végétale pour aliments des animaux, y com-
0,75 ng OMS-TEQ.kg–1 (1) (2)
pris les huiles végétales et les sous-produits
Matières grasses animales, y compris les matières grasses du lait et de l’œuf 2,0 ng OMS-TEQ.kg–1 (1) (2)
Autres produits d’animaux terrestres, y compris le lait et les produits laitiers et les
0,75 ng OMS-TEQ.kg–1 (1) (2)
œufs et les ovoproduits
Aliments composés pour animaux, à l’exception des aliments pour animaux à four-
0,75 ng OMS-TEQ.kg–1 (1) (2)
rure, des aliments pour poissons et des aliments pour animaux familiers
Aliments pour poissons et pour animaux familiers 2,25 ng OMS-TEQ.kg–1 (1) (2)
(1) Concentrations supérieures: les concentrations supérieures sont calculées en supposant que toutes les valeurs des différents congénères au-dessous du seuil de détection sont
égales au seuil de détection.
(2) Ces teneurs maximales feront l’objet d’un premier réexamen avant le 31 décembre 2004 à la lumière d’informations nouvelles sur la présence de dioxines et de PCB de type
dioxine, notamment en ce qui concerne l’inclusion des PCB de type dioxine dans les teneurs à établir, et feront l’objet d’un réexamen supplémentaire avant le 31 décembre 2006
tard afin de diminuer significativement les teneurs maximales.
(3) Le poisson frais fourni et utilisé directement sans traitement intermédiaire pour la production d’aliments pour animaux à fourrure n’est pas soumis au seuil maximal. Les pro-
duits et protéines animales transformées issus de ces animaux à fourrure ne peuvent entrer dans la chaîne alimentaire et leur utilisation est interdite dans l’alimentation des
animaux d’élevage gardés, engraissés ou élevés pour la production des denrées alimentaires.
Annexe 5 209
Tableau A5.3 : Teneurs maximales en ETM des denrées alimentaires d’origine animale et d’origine végétale
(mg.kg–1 de poids à l’état frais) (Journal officiel des Communautés européennes, 16.3.2001 L77/1).
Teneur
Produit
maximale
Plomb
Lait de vache (lait cru destiné à la fabrication de produits à base de lait, lait de consommation traité thermiquement) 0,02
Préparations pour nourrissons 0,02
Viandes bovine, de mouton, de porc, et volaille 0,1
Abats comestibles de bovins, de moutons, de porcs et de volaille 0,5
Chair musculaire de poisson à l’exclusion des poissons traités ci-dessous 0,2
Chair musculaire du céteau ou langue d’avocat, de l’anguille, de bar, du chichard, du mulet lippu, du sar à tête noire, du grondeur et de la sardine 0,4
Crustacés à l’exception de la chair brune de crabe 0,5
Mollusques bivalves 1,0
Céphalopodes (sans viscères) 1,0
Céréales (y compris le sarrasin), légumineuses et légumes à cosse 0,2
Légumes à l’exception des brassicacées, des légumes feuillus, des fines herbes et de tous les champignons (dans le cas de la pomme de terre la 0,1
teneur maximale s’applique aux produits pelés)
Brassicacées, légumes feuillus et totalité des champignons cultivés 0,3
Fruits à l’exclusion des baies rouges et des petits fruits 0,1
Baies rouges et petits fruits 0,2
Huiles et matières grasses y compris les matières grasses du lait 0,1
Jus de fruits, jus de fruits concentrés (pour consommation directe) et nectars de fruits 0,05
Vins (y compris les mousseux mais à l’exclusion des vins de liqueur), vins aromatisés, boissons aromatisées à base de vin et cocktails aromatisés de 0,2
produits vitivinicoles ainsi que cidres, poirés, et vins de fruits
Cadmium
Viandes bovine, de mouton, de porc, et volaille 0,05
Viande de cheval 0,2
Foie de bovin, de mouton, de porc et de volaille 0,5
Rognon de bovin, de mouton, de porc et de volaille 1,0
Chair musculaire de poisson à l’exclusion des poissons traités ci-dessous 0,05
Chair musculaire du céteau ou langue d’avocat, de l’anguille, de l’anchois, du louvereau, du chinchard, du mulet lippu, du sar à tête noire et de la 0,1
sardine
Crustacés à l’exception de la chair brune de crabe 0,5
Mollusques bivalves 1,0
Céphalopodes (sans viscères) 1,0
Céréales à l’exclusion du son, du germe, du grain de blé et du riz 0,1
Son, germe, grain de blé et riz 0,2
Graines de soja 0,2
Légumes et fruits à l’exception des légumes feuillus, des fines herbes, de tous les champignons, des légumes tiges, des légumes racines et des 0,05
pommes de terre
Légumes feuillus, fines herbes, céleri-rave et ensemble des champignons cultivés 0,2
Légumes tiges, légumes racines et pommes de terre à l’exclusion du céleri-rave (dans le cas de la pomme de terre la teneur maximale s’applique 0,1
aux produits pelés)
Mercure
Produits de la pêche à l’exception de ceux listés ci-dessous
Baudroies ou lotte, loup de l’Atlantique, bar, lingue bleue ou lingue espagnole, bonite, anguille et civelle, flétan de l’Atlantique, thonine, marlin, 0,5
brochet, palomète, pailona commun, raie, grande ou petite sébaste, voilier de l’Atlantique, sabre d’argent, sabre noir, requin, escolier noir, 1,0
rouvet, escolier serpent, esturgeon, espadon, thon
210 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Annexe 6
Effets toxiques des
polluants organiques
chez l’homme
Annexe 6 211
Tableau A6.1 : Conséquences en terme de santé de la présence des HAP et des HAPC, chez les hommes (Reid et al.,
1973 ; Autrup et al., 1977 ; Bekesi et Holland, 1978 ; Zile, 1992 ; Rogan et Glaben, 1992 ; Union européenne, 1999 ;
Rowat, 1999 ; Juhasz et Naidu, 2000).
212 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Glossaire
Bioconcentration :Tendance d’une substance à s’accumuler dans un organisme vivant à un niveau supé-
rieur à celui du milieu environnant par captation directe à partir de ce milieu. Exemple :
une substance présente dans l’eau peut être bioconcentrée par les poissons.
Biodégradation : Décomposition plus ou moins rapide de certaines substances en molécules plus simples,
résultant des actions complexes d’organismes vivants, aérobies ou anaérobies. La dégra-
dation peut être complète (transformation en substances inorganiques, tels que CO2,
CH4…) ou incomplète (modification de la structure initiale de la molécule).
Biodisponibilité : Aptitude d’une substance présente dans l’environnement à être prélevée et absorbée
par un organisme vivant et disponibilité pour interagir avec les processus métaboliques de
cet organisme.
Bio-indicateur : Organisme ou espèce (animal, végétal, procaryote, eucaryote, individu ou population)
qui rend compte de facteurs environnementaux particuliers (température, froid, séche-
resse…), ou qui est capable de rendre compte de la présence ou de l’impact, sur l’un des
milieux (air, eau, sol) d’un xénobiotique.
Chylomicron : Large lipoprotéine formée dans les cellules intestinales suite à l’absorption de matière
grasse. Le chylomicron est composé d’un cœur riche en triglycérides et en cholestérol,
cœur entouré par une couche de phospholipides et de protéines.
Cible : Récepteur physique ou environnemental, être vivant exposé (homme, faune, flore, eau,
bâtiments…) aux effets d’un danger, direct ou indirect ou soumis à un risque.
Glossaire 213
Constante d’Henry : Paramètre décrivant la capacité d’un produit chimique à se volatiliser de la phase
aqueuse vers la phase gazeuse.
Demi-vie (temps de) : Laps de temps nécessaire pour qu’une masse, une concentration, une activité d’un
agent chimique ou physique soit diminuée de moitié.
Dose létale 50 (DL50) : Dose d’un toxique provoquant 50 % de la mortalité dans une population d’une
espèce déterminée après un temps d’application donné.
Dose hebdomadaire tolérable provisoire (DHTP) : Quantité toxique, rapportée au poids corporel, qui
peut être théoriquement ingérée sur une semaine de sa vie sans exposer à un effet nui-
sible.
Dose journalière admissible (DJA) : Quantité toxique, rapportée au poids corporel, qui peut être théori-
quement ingérée, tous les jours de sa vie sans exposer à un effet nuisible.
Homéostasie : Ensemble des processus organiques qui agissent pour maintenir l’état stationnaire de l’or-
ganisme, dans sa morphologie et dans ses conditions intérieures, en dépit de
perturbations extérieures.
I-TEQ : Équivalent toxique développé au niveau international, qui caractérise la charge toxique
liée à un mélange de polluants. Elle est obtenue en attribuant à chaque congénère un
coefficient de toxicité. Ce coefficient de toxicité (TEF) a été estimé en comparant l’activité
du composant à celle de la molécule de référence toxique. L’I-TEQ d’un mélange de congé-
nères est la multiplication des TEF de tous les congénères présents par leur concentration
dans la matrice considérée.
Kow : Rapport entre la concentration à l’équilibre d’une substance chimique dans l’octanol et la
concentration en cette même substance dans l’eau. Il est utilisé pour estimer, de façon
indirecte, la sorption d’une substance organique dans un sol ou le facteur de bioconcen-
tration.
Mobilité : Aptitude d’une substance ou de particules à migrer, soit sous l’action de la gravité, soit
sous l’influence de forces locales.
No observable adverse effect level (NOAEL) : Plus forte dose de toxique pour laquelle aucun effet n’est
observé dans une population
Persistance : Propriété que possède un xénobiotique à demeurer présent dans l’environnement. Elle
peut se mesurer par la durée nécessaire pour obtenir une dégradation complète ou par-
tielle (cf. demi-vie).
Quantitative structure activity relationships (QSAR) : Approche de la mesure de l’activité d’un toxique
ou d’un médicament par la connaissance de sa structure.
Spéciation : Définition de la forme chimique ou de la phase porteuse, dans laquelle se trouve un élé-
ment (forme ionique, structure moléculaire, association physique, support minérale ou
organique).
Toxicité : Propriété d’une substance chimique introduite dans un organisme d’engendrer temporai-
rement ou non des troubles de certaines fonctions.
Valeur seuil : Valeur limite au-delà de laquelle un phénomène physique, chimique ou biologique peut
provoquer un effet donné.
Volatilité : Aptitude d’une substance à s’évaporer, généralement mesurée par la tension (pression) de
vapeur.
Xénobiotique : Se dit d’une substance étrangère aux êtres vivants. Une telle substance possède des pro-
priétés toxiques, même lorsqu’elle est présente dans un milieu à de très faibles
concentrations.
214 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux
Liste
des abréviations
Glossaire 215
MS : Matière sèche
OCL : Oléagineux, Corps gras, Lipides
OMS : Organisation mondiale de la santé
PCB : Polychlorobyphényl
PCDD : Polychlorodibenzo-para-dioxine
PCDF : Polychlorodibenzo-para-furanne
PV : Poids vif
QSAR : Quantitative Structure Activity Relationship
TA : Tissus adipeux
TEF : Toxic Equivalent Factor
TEQ : Toxic Equivalent
UDF : Unit Dose Factor
US EPA : United States Environemental Protection Agency
VLDL : Lipoprotéine de très faible densité
216 Contamination des sols : transferts des sols vers les animaux